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XU Zhong Nian 徐仲年 [modifier | modifier le code]

Un précurseur des échanges culturels franco-chinois – présentation du professeur Xu Zhongnian

Xu Zhongnian, nom de naissance Hsu Sung-nien, ayant utilisé le nom de plume Xu Dange, 1904-1981. Homme de lettre chinois, traducteur et professeur de français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et étude en France[modifier | modifier le code]

En 1921, au sein du premier groupe d'étudiants demi-boursiers du gouvernement chinois parti étudier en France, Xu Zhongnian perfectionna son français à l'Institut franco-chinois de Lyon (au même temps aux Lycée du Parc et Lycée Ampère, ainsi que Collège Claude - Bernard) puis, en 1926, entra à la faculté de lettres de l'Université de Lyon. En janvier 1930, il en obtint le grade de docteur avec la plus haute mention. Sa thèse de doctorat, Li Thai-po, son temps, sa vie et son œuvre, son Anthologie de la littérature chinoise des origines à nos jours, ses traductions – par exemple Les Chants de Tseu-ye1 et autres poèmes d'amour – ainsi que ses essais, comme Tou Fou, poète classique chinois, ou sa présentation du Rêve au pavillon rouge, chef d’œuvre du roman chinois, firent sensation sur la scène littéraire parisienne. C'est lui qui , le premier, présenta l’œuvre de Lu Xun en Europe en traduisant ses nouvelles Kong Yiji et Le savon [Feizao], ainsi qu'en publiant une critique de son recueil Cris [Nahan]. Ces réussites de jeunesse ne lui attirèrent pas seulement les invitations répétées de Paul Pelliot (1878-1945) à venir à Paris pour y être son assistant, mais lui permirent aussi de rencontrer par deux fois Romain Rolland (1866-1944) en sa résidence suisse.

Retour en Chine pendant les deux guerres[modifier | modifier le code]

En septembre 1930, Xu Zhongnian rentra en Chine et se s'engagea totalement dans l'enseignement du français. Au début de l'année 1931, il prit ses fonctions de professeur à l'Université du Travail de Jiangwan, à Shanghai. De cette date à sa retraite en 1976, il occupa des postes à l'(ex) Université centrale (19 ans), à l'Université de Nankin (6 ans) et à l'Institut des langues étrangères de Shanghai (21 ans, aujourd'hui Université des langues étrangères de Shanghai). Dans le même temps, il enseigna la littérature et la langue françaises à l'université Aurore, à l'université Fudan, à l'École publique de Chine [Zhongguo gongxue], et dans d'autres établissements. Au cours de sa vie, il forma plusieurs milliers d'étudiants qui brillèrent dans l'enseignement supérieur et dans le domaine de la francophonie.

Xu Zhongnian, enfin, œuvra dans le domaine des échanges culturels franco-chinois. Dès 1931, dans le Mercure de France, la Nouvelle revue française, le journal France-Soir, ainsi que des journaux chinois francophones, le Magasine national chinois [Zhongguo guojia zazhi], mais surtout dans la Politique de Pékin et le Journal de Shanghai, il soutint la « littérature chinoise d'aujourd'hui ». Au même moment, en Belgique, en Suisse, au Vietnam, et dans d'autre pays francophones, il publia des centaines d'articles dans lesquels il présenta au grand public, plusieurs milliers d'années de littérature, de culture et d'histoire chinoises.

Il a présenté de façon critique des auteurs et des penseurs classiques tels que Confucius, Mencius, Lao Tseu (Laozi), Hsün-tzu (Xunzi), Zhuangzi, Qu Yuan, ainsi que les trois grands poètes de la dynastie Tang: Li Bai (Li Thai-po), Du Fu et Bai Juyi. Il a présenté et partiellement traduit Le rêve au pavillon rouge, Le voyage en Occident, L'investiture des dieux, Le classique des montagnes et des mers, des nouvelles de la dynastie Tang, L'éventail aux fleurs de prunier, etc. Plus encore, il a présenté des artistes et des écrivains chinois contemporains, dont il traduisit partiellement l’œuvre. Parmi les peintres: Xu Beihong, Zhang Daqian, Yan Wenliang, Lin Fengmian, Liu Haisu, Wu Zuoren, Wang Yachen, Chen Shuren, Zhang Qianying, Chen Xiaonan, etc.

Le photographe Chen Zhuanlin et le cinéaste d'animation Wan Laiming. Les écrivains: Lu Xun, Guo Moruo, Ding Ling, Liu Dabai, Sun Fuxi, Xu Zhimo, Hu Shizhi, Lao She, Tian Han, Wei Jinzhi, Hua Lin, etc. Une partie de ces écrits fut publiée à Paris. Après la fin de la seconde guerre mondiale, il recommença à écrire en français à destination de l'étranger, et ce jusqu'en 1954,.

De la même manière et tout au long de sa vie, le professeur Xu, à travers ses écrits et ses traductions, présenta au peuple chinois l’histoire, la culture et la littérature françaises. Il traduisit les œuvres d’écrivains de penseurs et de philosophes aussi réputés que Mérimée, Maupassant, Constant, La Fontaine, Dumas père et fils, Lamartine, Hugo, Musset, Baudelaire, Saint-Simon, Voltaire, Verne, etc.

De 1931 à 1936, à Shanghai il participa à l'Association pour le français et à l’Amicale franco-chinoise. Il en fut l’administrateur et, en 1936, fut choisi comme président du jury du Prix de la traduction décerné par l’Amicale.

Activités littéraires et de résistant pendant les guerres[modifier | modifier le code]

En 1937, lorsque la guerre sino-japonaise éclata, il se consacra au mouvement de résistance, participa à Shanghai aux « Réunions de résistance à tous les niveaux » (上海市各界抗敌后援会) et, au sein du Comité de propagande internationale, se chargea des travaux en français. Après le transfert de l’Université centrale à Chongqing en 1939, il participa à l'organisation de l'« Association des étudiants chinois en France, Belgique et Suisse » dont il devint le président, pour activement diffuser la propagande de résistance au Japon.

En 1939, le professeur Xu collabora avec les envoyés en Chine du gouvernement de la France libre de De Gaulle afin de créer l'«Association culturelle Chine-France-Belgique-Suisse » dont il devint le superviseur et le secrétaire général. À son initiative, furent créés les « Séminaires hebdomadaires » et une classe de français, entièrement sur la base du volontariat en dehors des heures de travail, qui se maintinrent et se développèrent durant cinq années, malgré les difficultés traversées par le pays et des conditions de vie très difficiles. Il en résultat la création d'associations culturelles concurrentes sino-américaine, sino-britannique, sino-soviétique, sino-indienne, etc., qui rivalisèrent dans l'organisation de séminaires et enrichirent la vie de la résistance.

En 1945-1946, il fut invité une nouvelle fois par l'ambassade de France à tenir un emploi à plein temps: créer et diriger un bureau de traduction, deux équipes de rédaction pour un hebdomadaire francophone sur « la science, les arts et la littérature » et un bimensuel sinophone sur la littérature française, des classes de français pour élèves débutants et avancés pour, avec des moyens extrêmement réduits, promouvoir les échanges culturels sino-français. Un peu plus d'une dizaine de lettrés des deux pays participèrent à ce travail. Parmi eu se trouvait un attaché militaire français, Jacques Guillermaz (promu général après la guerre), duquel le professeur Xu fut le témoin de mariage.

Pendant la Révution Culturelle[modifier | modifier le code]

En 1957, le professeur Xu fut condamné comme « extrême-droitiste d'envergure nationale », Son article « Pleurs des jours noirs » est aujourd'hui considéré par la postérité comme un modèle d'analyse et de souvenir de la société d'alors. Malgré les nombreuses humiliations, il obéit à l'ordre de participer à la propagande radiophonique envers Taiwan et adressa à trois de ses amis intimes partis là-bas, Wu Zhihui (vétéran du Guomindang), Luo Jialun (directeur de l'Université centrale) et Yu Dawei (qui devint plus tard chef de la Défense taiwanaise), des lettres appelant à la réunification du pays.

Au printemps de 1961, lors de la première visite officielle en Chine du président de la République de Guinée, Ahmed Sékou Touré, ce dernier, dès son arrivée, émit le souhait de rencontrer le professeur Xu Songnian qu'il admirait depuis longtemps. Dès sa jeunesse, il avait découvert la culture chinoise à travers maint ouvrage du professeur Xu et en avait développé un profond intérêt pour la Chine. Le gouvernement chinois retira sur-le-champs son « chapeau de droitiste » au professeur Xu, rétablit partiellement son traitement de professeur et lui ordonna de traduire, seul, la version française d'un recueil de propos politiques du président Sékou Touré, en insistant sur le fait qu'il lui faudrait le dédicacer de sa propre main, en signant du nom qu'il utilisait dans les années 1930: Sung-Nien Hsü (Xu Songnian). Après avoir reçu cet ordre, alors qu'il avait à peine de quoi manger et se vêtir, il traduisit en à peine un mois et demi les 300000 caractères du recueil. Le manuscrit dédicacé de cette traduction fut offert en présent au président Sékou Touré par le premier ministre de l'époque, Zhou Enlai. La même année, le professeur Xu acheva presque totalement les difficiles traductions des Lettres Philosophiques de Voltaire et de morceaux choisis de Saint-Simon.

Pendant les années de la « Révolution culturelle » et de la furie de la « Bande des quatre », il subit des attaques encore plus violentes. En 1973, suite à des années de tourments physiques et mentaux, il contracta une maladie de la vessie. Après des dizaines de jours de mictions sanglantes, il n'avait toujours pas eu droit à des soins. Malgré une constitution aussi robuste que celle d'un bœuf, il finit néanmoins par s'écrouler à terre. Alors seulement, fut-il envoyé à l'hôpital pour y être soigné. Au moment même où sa vie ne tenait qu'à un fil, la visite en Chine du président français Georges Pompidou lui donna une nouvelle chance de survie. L'une des hautes personnalités accompagnant le président français n'était autre que René Étiemble qui, à peine débarqué à Pékin, exprima le souhait de rencontrer son vieux condisciple Xu Zhongnian qu'il n'avait pas vu depuis des dizaines d'années. Bien que dans la situation de la Chine de cette époque, il n'était naturellement pas question d'accéder à cette demande, celle-ci eut néanmoins un effet positif pour le professeur Xu, car il fut rapidement transféré dans un hôpital convenable où il put enfin recevoir un traitement approprié, et même avoir accès à des médicaments d'importation. Le professeur Xu, une fois de plus, se remit sur pied de manière peu commune.

En 1976, à l'orée de sa vieillesse, le professeur Xu prit sa retraite, qu'il souhaitait des plus actives, et établit courageusement un plan de recherche décennal reprenant un projet – établi lors de ses années de jeunesse – d'une série de dictionnaires: « Surmonter les trois passes, à l'intention des Chinois qui étudient le français », divisée en trois parties et neuf volumes, prévue pour totaliser environ cinq millions d'entrées. En vue de rédiger cette œuvre monumentale, il accumulait documents et références depuis plus de vingt ans. Durant les quatre années suivantes, il travailla d'une assiduité quotidienne à ce projet. Avant sa mort, il avait rédigé plus de 600000 caractères de la partie qu'il considérait comme la plus importante: son «Dictionnaire de la conjugaison française. » Parallèlement il corrigea entièrement sa traduction d'Un capitaine de quinze ans, de Jules Verne; en collaboration avec un jeune talent, il traduisit les Fables de La Fontaine ; à l'occasion des premières représentations en Occident de la troupe d'« opéra de Pékin » de Shanghai, durant un été caniculaire pendant lequel on transpirait du simple fait de lever son pinceau, il se hâta de traduire en deux semaines l'intégralité de l'opéra Yang men nü jiang, ainsi que la présentation du livret de six autres opéras (Guifei zuijiu, San chakou, Shi yu zhuo, Chu san hai, Yangdang shan et Qiujiang). En outre, il traduisit et présenta en français un Recueil de poèmes de Lu Xun et les Textes exhumés à Mawangdui.

1 Zi ye ge

2 Du Fu

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Œuvres en français[modifier | modifier le code]

1929 16 Février NO7 Douze Poèmes de la Dynastie des Song (960-1276)

23 Février 1929 No8 Sept poèmes de la Dynastie des Yuan

Le 2 Mars 1929 No9 Sept Poèmes de la Dynastie des Ming-(1368-1643)

Le 9 Mars 1929 No10 Douze Poèmes de la Dynastie des Tshing-(1368-1643)

Le 4 Mai 1929 No18 Les Chants de Tseu-ye

Le 27 Juillet 1929 No30 Quelques poèmes de Li Thai Po (701-762)

Le 10 Août 1929 No32 Quelques poèmes de Li Thai Po (701-762)

Le 17 Août 1929 No 33 Quelques poèmes de Li Thai Po (701-762)

Le 24 Août 1929 No 34 Quelques poèmes de Li Thai Po (701-762)

1930 Le 25 Janvier No4 Autres chants de Tseu-ye

Le 15 Mars 1930 No11 Quelques poèmes de Tou-Fou(712-770) Traduit du chinois par Sung-Nien Hsu

Le 5 Avril 1930 No 14 Quelques poèmes de Tou-Fou(712-770) Traduit du chinois par Sung-Nien Hsu

Le 12 Juillet 1930 No28 Chansons d’amour Traduit du chinois par Sung-Nien Hsu

Le 19 Juillet 1930 No29 Etudes littéraires chinois-Po Kyu-yu, Poète de la dynastie des Thang Traduit par Sung-Nen Hsu, docteur ès-lettres

Le 26 Juillet 1930 No30 Etudes littéraires chinois-Po Kyu-yu, Poète de la dynastie des Thang-II Traduit par Sung-Nen Hsu, docteur ès-lettres

Le 2 Août 1930 No31 Etudes littéraires chinois-Po Kyu-yu, Poète de la dynastie des Thang-III Traduit par Sung-Nen Hsu, docteur ès-lettres

Le 9 Août 1930 No32 Etudes littéraires chinois-Po Kyu-yu, Poète de la dynastie des Thang-IV Traduit par Sung-Nen Hsu, docteur ès-lettres

Le 23 Août 1930 No34 Les Maîtres et les disciples de Tou-Fou-I

Le 30 Août 1930 No35 Les Maîtres et les disciples de Tou-Fou-II-(Suite et fin)

Le 18 Octobre 1930 No42 L’université nationale du travail

Le 29 Novembre 1930 No48 Notice Biographique-Wou T’iao(Tche-houei)

Œuvres en chinois[modifier | modifier le code]

陈迹(1933): « La Trace du passé »

海外十年 (1936):« Dix ans à l’Etranger»

流离集 (1938): « En exil à Chongqing »

双尾蝎 (1939): « Scorpions à deux queues »

双丝网(1939): « En Proie de l’amour impossible »,  ou « Deux amoureux piégés par le filet de mille et un nœuds réfléchis »

沙坪集 (1940):« Mémoire de Shaping »

鬻儿记 (1945):« Vendre ses propres enfants »

旋磨蚁 (1948): «  Fourmis  sur la meule de pierre  » ou «Fourmis portés par la meule de pierre »

春梦集 (1948):«Rêves Printaniers»

彼美人兮 (1946): «Ah, ma beauté lointaine...» 

Dictionnaires et manuels[modifier | modifier le code]

La liste des dictionnaire français-chinois qu'il édita établit un record historique:

en 1947, à l'invitation des éditions Zhonghua, il rédigea le premier dictionnaire français-chinois (模范法华词典) et le premier dictionnaire de conjugaison française (法文动词词典) de l'ère républicaine;

en 1961, il édita le premier dictionnaire français-chinois (简明法汉词典) de la Chine contemporaine;

en 1973, il participa à la rédaction du premier dictionnaire français-chinois en plusieurs volumes (法汉词典).

À ce jour, les travailleurs chinois du domaine francophone et les étudiants qui séjournent en France continuent à utiliser ces dictionnaires.

Il a, en outre, écrit nombre de manuels d'enseignement du français et d'ouvrages traitant de la littérature, de la culture et de l'histoire de France.

Littérature réaliste[modifier | modifier le code]

Le professeur Xu fut aussi un prolifique auteur de littérature réaliste. Entre 1930 et 1949, se basant sur la vie réelle, il écrivit des millions de caractères chinois: romans, essais, poésies et pièces de théâtre. En Chine, dans les bibliothèques de Shanghai, Pékin, Nankin et dans quelques bibliothèques universitaires, ainsi qu'en France, à la Bibliothèque nationale et à la Bibliothèque municipale de Lyon, nous avons déjà retrouvé plus de quarante de ses ouvrages, tous genres confondus, en chinois et en français, et plus de trois cents articles parus dans des journaux et des revues.

Durant les années 30 et 40, le professeur Xu participa à la diffusion des « Discussions hebdomadaires sur les arts et les lettres autour d'une tasse de thé » (auxquelles participa aussi Ba Jin), édita les mensuels « Discussions sur les arts et les lettres autour d'une tasse de thé » et Miluo où il présenta abondamment les histoires culturelle et littéraire françaises. Il adhéra à l'« Association des arts et lettres de résistance pan-chinoise » dirigée par Lao She, comme superviseur. Il participa à la « Société chinoise des arts et lettres », à l'« Assemblée centrale du mouvement pour la culture », à l'«Association des jeunes écrivains chinois », à l'« Association pan-chinoise des artistes et des écrivains », ainsi qu'à d'autres association culturelles, toujours comme superviseur ou à des postes similaires. Sa personnalité et ses succès sur la scène littéraire lui attirèrent l'estime de Lu Xun qui l'invita à prendre part à l'accueil à Shanghai du grand poète indien Tagore (avec qui il entretint une correspondance jusqu'en 1942). En 1944, il participa comme superviseur à l'assemblée restreinte de Chonqing de l'« Assemblée générale mondiale contre les invasions » dirigée par Shao Lizi, et à l'«Assemblée générale anti-faciste » soutenue par Guo Moruo. Pendant la guerre de résistance, il participa activement au mouvement pour la libération de l'écrivain Tian Han.

Tradution des pièces de théâtre[modifier | modifier le code]