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Service du patrimoine
architectural local
(ca) Servei de Patrimoni
Arquitectònic Local (SPAL)

Le Service du patrimoine architectural local (SPAL) (en catalan : Servei de Patrimoni Arquitectònic Local) est un service de la députation de Barcelone, fondé le sous le nom de Service de l'inventaire et de la conservation des monuments (SCCM) (en catalan : Servei de Catalogació i Conservació de Monuments) . Il est composé d'une équipe d'architectes, d'archéologues, d'historiens, d'historiens de l'art et de documentalistes qui aident les communes à sauvegarder et à valoriser leur patrimoine architectural sous la forme d'un soutien technique et financier.

Le Servei de Catalogació i Conservació de Monuments (SCCM) change de nom une première fois pour devenir le le Servei de Patrimoni Arquitectònic (SPA) et il prend le nom définitif de Servei de Patrimoni Arquitectònic Local (SPAL) le [1].

Le Service a eu quatre directeurs, tous architectes : Jeroni Martorell (ca) de 1914 à 1951, Camil Pallàs (ca) de 1954 à 1981, Antoni González de 1981 à 2008 et enfin, depuis 2008, Joan Closa.

Entre 1915 et 1929, le siège du Service était situé au palais de la généralité de Catalogne. De 1929 à 1989, le service est transféré dans les Cases dels Canonges. Depuis 1989, il occupe une partie du rez-de-chaussée du bâtiment principal de l'ancienne usine de Can Batlló (ca), le bâtiment dit de l'horloge, construit en 1868 dans l'Eixample par Rafael Guastavino.

Création et objectifs du Service de l'inventaire et de la conservation des monuments[modifier | modifier le code]

Le , la Mancomunitat de Catalogne est constituée. Le président de la Mancomunitat, Enric Prat de la Riba, charge la Section d'histoire et d'archéologie de l'Institut d'Estudis Catalans de réaliser un rapport rassemblant les éléments et les orientations en vue de la création d'un service spécialisé dans la conservation et le catalogage[N 1] des monuments. Ce rapport est présenté le 30 avril[2].

Le Service de l'inventaire et de la conservation des monuments est créé le en tant que service de la Députation de Barcelone. Il est lié à la Section d'histoire et d'archéologie de l'IEC qui assure la supervision du travail et des activités du nouvel organisme.

À cette époque, c'est le premier service créé en Espagne pour la préservation des monuments. Ce n'est que des années plus tard, en 1929, qu'à Madrid, est créé un service d'État avec les mêmes missions[3].

Pendant les premières années de la Mancomunitat, le Service de l'inventaire et de la conservation des monuments agit et supervise tous les monuments de Catalogne. Plus tard le Service agira principalement sur les monuments de la province de Barcelone, territoire d'action de la Députation de Barcelone.

Le rapport de 1914 présenté par l'IEC à la députation, justifie ainsi la création du service :

« L'attention des États est chaque jour plus grande dans tout ce qui concerne la préservation de leur patrimoine artistique. Des organismes administratifs importants existent exclusivement dédiés à cet objet. De nombreuses lois ont été promulguées pour déterminer les principes d'action et établir des procédures. Des montants élevés sont prévus dans les budgets pour protéger l'art du passé. De plus en plus d'effort sont fournis pour maintenir les œuvres artistiques en bon état et éviter leur exportation. Au début, seules les productions célèbres sont concernées officiellement : grands monuments architecturaux, peintures et sculptures d'une valeur inestimable. Aujourd'hui, tout ce qui a une valeur artistique, aussi humble soit-elle, doit être protégé (conservation matérielle, défense, interdiction d'exportation). Dispositions que nous devons poursuivre intensément en Catalogne conformément aux peuples cultivés. Pour y arriver, il est essentiel d'organiser correctement l'inventaire et la conservation des monuments –monuments mégalithiques, sites préhistoriques, bâtiments complets ou en ruines, fragments de constructions anciennes, objets « nobles » de toute nature–. »

— Section d'histoire et d'archéologie de l'IEC, Rapport présenté le 30 avril 1914 à la Mancomunitat de Catalogne.

La mémoire rédigée pour la Mancomunitat est structurée en trois parties :

  • La première partie concerne la nécessité de créer un tel service. L'objectif est d'empêcher les monuments de tomber en ruine du fait du temps ou des actions de l'homme, de renforcer les fondations des monuments, de prendre soin des installations, de stipuler des lois protectrices, de protéger les antiquités dans des lieux spécialisés en vue de leur conservation et de leur accessibilité aux publics ;
  • La deuxième partie fait le point sur les mesures de conservation, de protection, de restauration et d'inventaire du patrimoine existant dans d'autres pays tels que la France, l'Autriche, l'Allemagne et l'Italie. En Espagne, il existe bien des lois de protection du patrimoine, mais aucun organisme officiel dédié à leur application.
  • La dernière partie aborde les questions d'organisation. Les objectifs sont principalement la conservation, le maintien en bon état du patrimoine artistique et en évitant les restaurations inopportunes. Pour ce qui concerne l'inventaire, l'objectif est de faciliter les études historiques et archéologiques, de préparer les lois de protection pour éviter notamment l'exportation des biens, et de publier l'inventaire de l'art catalan en l'accompagnant de reproductions graphiques.

Sont également spécifiés dans le rapport les aspects liés à la formation professionnelle du personnel, la nécessité d'avoir un directeur ayant une connaissance de l'architecture et de l'histoire de l'art catalan et l'importance des connaissances en dessin au trait, en perspective et en photographie.

Les service sous la direction de Jeroni Martorell (1914-1951)[modifier | modifier le code]

Les premières années du service[modifier | modifier le code]

Dans un premier temps sont lancées les réflexions pour définir le programme d'actions dans le domaine de la restauration et la protection des monuments.

Dans le cadre de sa nomination en tant que directeur du service, Jeroni Martorell (ca) élabore un rapport sur l'« organisation du Service de l'inventaire et de la conservation des monuments » (en catalan : referent a l'organització del Servei de Conservació i Catalogació de Monuments) dans lequel il précise les raisonnements et intentions sur les actions que pourraient mener le SCCM. Ces approches sont le fruit d'une grande intégration des idéaux politiques et culturels du moment défendus notamment par la Mancomunitat et la mairie de Barcelone. Il y a un soutien fort à la recherche scientifique et une réorganisation des structures professionnelles comme celle des architectes par exemple.

À partir du début du XXe siècle, sont organisés plusieurs congrès nationaux et internationaux qui abordent les questions liées à l'urbanisme et la ville de manière plus générale, de l'état des bâtiments et comment contribuer à la sauvegarde d'un certain nombre d'entre eux considérés comme des monuments.

Jeroni Martorell est une personne fort instruite dans le domaine de l'architecture vernaculaire et il a des théories à ce sujet. Cela lui permet de les confronter à d'autres théories plus anciennes ou contemporaines, comme celles de John Ruskin, de Camillo Boito ou de Gustavo Giovannoni et plus particulièrement l'œuvre de Josep Puig i Cadafalch qui l'a beaucoup influencé[4].

Il exprime ses opinions et approches notamment dans une conférence intitulée « Le patrimoine artistique national » (en espagnol : El patrimonio artístico nacional) tenue à l'Athénée de Madrid en 1919[5]. Il y traite des questions relatives à la propriété artistique, à la définition de monument national, à la protection du patrimoine, aux aspects juridiques, à la réalisation des inventaires, à la préservation et à la restauration des monuments et à la situation en Catalogne et en Espagne[6].

Son intention était de réveiller en quelque sorte la conscience des participants à la conférence afin de prolonger la vie du plus grand nombre possible de monuments et de constructions historiques. Il pointe le fait que l'État répare fortement certains édifices dits « monuments nationaux », les refaisant presque intégralement comme s'ils étaient nouveaux. Ce n'est pas la voie retenue par Jeroni Martorell. Il indique que la conservation et la restauration des monuments devraient se pratiquer avec un grand respect pour le travail du passé. Il convient d'intervenir sur un ouvrage de telle sorte que les éléments détériorés soient consolidés et ne se détériorent pas plus[7].

Selon Martorell, pour profiter du plaisir esthétique induit par un monument ou une construction historique, il y a lieu de le conserver dans son état d'origine, en acceptant qu'il ait été malmené par le temps.

Il n'est pas d'accord pour considérer que toutes les pièces découvertes doivent être envoyées aux musées. Il défend l'idée que les musées ne doivent contenir que les œuvres issues de fouilles archéologiques ou pour des raisons de sécurité ou de visibilité[7]. Il souhaite que « tout le pays soit un musée ; que les œuvres d'art soient bien gardées partout : ceci est un idéal. »[N 2]. Il ajoute « Protéger les monuments soumis aux nécessités courantes est aussi convenable que s'occuper des invalides. »[N 3],[7].

Il considère que les dispositions légales doivent être basées sur les principes suivants :

  • déclarer propriétés nationales les monuments et œuvres d'art appartenant aux collectivités ;
  • imposer aux édifices artistiques privés une servitude d'intérêt artistique afin que toute modification fasse l'objet d'une autorisation préalable ;
  • étendre cette servitude aux terrains proches des monuments pour permettre l'accès, la visibilité et la sauvegarde ;
  • surveiller toutes les exportations d'objets d'art[7].

Tous ces critères seront appliqués par le service dans ses actions de conservation et de restauration des monuments en Catlogne



Tous ces critères sont appliqués par les différentes tâches en service de la conservation et la restauration des monuments dans toute la Catalogne, bien que Jérôme Martorell a également agi en quelque sorte de leur propre chef, car ils ont aussi agi entre 1929 et 1936 comme architecte conservateur la troisième zone de l'Espagne (Catalogne, îles Baléares et provinces de Valence, Castellón et Teruel). Mais l'une des œuvres qu'il a réalisées en collaboration avec la SCCM était l'église de Sant Pere de Camprodon; qui a déjà commencé à être restauré par la Commission des monuments de Gérone. En 1931, il reprend la restauration, Jeroni Martorell, communiquant toutes ses actions à l'Institut d'Estudis Catalans, ce qui nous permet aujourd'hui de savoir par ligne et par la main de Martorell développer tout le travail [9]

Travaille au monastère de Santa Maria de Poblet en tant que directeur du SCCM, mais aussi en tant que membre du patronage de Poblet et en tant qu'architecte conservateur du ministère de l'Instruction publique. Dans ce projet, il a collaboré très étroitement avec l'écrivain Eduard Toda Güell, alors directeur du Patronat de Poblet [10].

Jusqu'à présent, nous avons déjà pu voir comment les actions du Service étaient en train d'être mises en place et de plus en plus renforcées et poursuivies. Y compris les tâches de conservation, de catalogage, de restauration, de diffusion et de réalisation de congrès et de publications.

En ce qui concerne la tâche de cataloguer et de formuler un inventaire, il a été lancé sur la base des fonds IEC avec diverses contributions que le Service a collectées lors des excursions ou avec le prêt des individus ou également avec les dons reçus. . Comme données approximatives, en 1923, ils ont été catalogués jusqu'à 12 000 enregistrements. [11] Dans ce domaine du catalogage, en 1915, le Ministère a procédé à une mission qui a été basée sur la réalisation de la section « L'Espagne Monumental » « Iconographie Repertoire » qui faisait partie de l'Exposition internationale de Barcelone en 1929 et que à cette époque a commencé à organiser. [12]

L'une des tâches qui font la SCCM et qui présente un intérêt pour la conservation du monument était monumental de faire des déclarations, en plus d'améliorer la protection des bâtiments qui étaient sur le point de disparaître complètement la dégradation due, Il a également empêché de nombreux bâtiments d’atteindre cet état, ou bien d’autres ont été démolis. Ces déclarations ont également permis de protéger et de limiter la vente d’objets artistiques et ont mis à profit la réalisation de divers plans d’urbanisme pour une meilleure étude et protection des monuments.

En ce qui concerne les publications mentionnées ci-dessus, on peut dire que certains des plus intéressants sont les rapports sur les actions du Service. Le premier souvenir du SCCM a été présenté en 1920 à la CEI. En cela, les bases idéologiques du service pour la restauration ont été définies et les différentes actions menées au cours de ces cinq premières années de service ont été exposées [12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En français, on parle plutôt d'inventaire.
  2. en espagnol : que todo el país sea un Museo; que las obres de arte se hallen bien guardados en todas partes: he ahí el ideal
  3. en espagnol : Proteger los monumentos vivos aplicados a las necesidades corrientes, es cosa tan conveniente como cuidar a los inválidos.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « 100 ans à l'avant-garde de la restauration monumentale », chronologie, p. 42-49
  2. Lacuesta, 2000, p. 65
  3. González, 1986, p. 31
  4. Lacuesta, 2000, p. 82-83
  5. La conférence sera publiée dans la revue Arquitectura, n° 14, juin 1919.
  6. Lacuesta, 2000, p. 84-85
  7. a b c et d Lacuesta, 2000, p. 85

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (ca) Memoria presentada par l'Institut d'Estudis Catalans als excel·lentíssims senyors President de la Diputació i Alcade de Barcelona, donant compte dels treballs fets durant l'any 1914., Barcelone, IEC, , 29 p. (lire en ligne) [PDF].
  • (ca) Antoni González, Història i arquitectura: la recerca històrica en el procés d'intervenció en els monuments [« Histoire et architecture : la recherche historique dans le processus d'intervention sur les monuments »], Barcelone, Députation de Barcelone - Servei de catalogació i conservació de monument, .
  • (ca) Raquel Lacuesta (préf. Antoni González Moreno-Navarro), Restauració monumental a Catalunya (segles XIX i XX) : les aportacions de la Diputació de Barcelona [« Restauration des monuments en Catalogne (XIXe et XXe siècles) : les apports de la Députation de Barcelone »], Barcelone, Députation de Barcelone, coll. « Monografies » (no 5), , 263 p. (ISBN 84-7794-743-0 et 978-84-7794-743-1).
  • (ca) 100 anys a l'avanguarda de la restauracio monumental : SCCM SPAL 1914-2014 [« 100 ans à l'avant-garde de la restauration monumentale »], Barcelone, Députation de Barcelone et Mancomunitat de Catalogne, , 127 p. (ISBN 978-84-9803-705-0).

Lien externe[modifier | modifier le code]

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