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Identité politique[modifier | modifier le code]

L'identité politique est une forme d'identité sociale marquant l'appartenance à certains groupes ayant en commun une lutte pour une certaine forme de pouvoir. Cela peut recouvrir une identification à un parti politique mais concerne également les positionnements relatifs à des questions politiques spécifiques, aux positions par rapport au nationalisme, aux relations inter ethniques ou à des axes idéologiques plus abstraits.

L'identité politique, une identité parmi d'autres[modifier | modifier le code]

Lors de la parution de l'ouvrage phare en psycholgie politique The American Voter[1], l'identité politique, et en particulier l'identité partisane à été décrite en termes d'attachements affectifs envers certains groupes sociaux. Néanmoins, de nombreuses définitions de l'identité politique peuvent être recensées, provenant aussi bien des sciences politiques[2] que de la psychologie.

En ce qui concerne la psychologie politique, l'apparition des théories relative à l'identité sociale dans le courant des années 1970[3] ont permis une réinterprétation de l'identité politique en termes d'attachement à des groupes sociaux. Bien qu'une telle perspective n'introduit pas nécessairement de conséquences alternatives par rapport aux interprétations initiales centrées sur les attitudes envers les organisations politiques, elle confère un pouvoir prédictif plus important[4].

L'un des apports principaux de ce courant théorique fut d'indiquer la possibilité pour chaque personne d'être reliée à de nombreux groupes à tout moment[5]. Les circonstances du moment détermineront alors la catégorie qui sera retenue par l'individu. Dans ce contexte, l'identité politique est à son tour une forme possible de l'identité sociale parmi d'autres.

Développement de l'identité politique[modifier | modifier le code]

Socialisation[modifier | modifier le code]

Bien que les attitudes politiques font preuve d'une stabilité remarquable tout au long de la vie[6], l'acquisition des orientations politiques pendant les premières années de l'existence sont d'une importance fondamentale pour déterminer les positions qui seront maintenues par la suite[1].

En ce qui concerne les orientations partisanes, la direction de l'identification à un parti se développe pendant la période précédant l'âge adulte sans pour autant s'accompagner d'une idéologie élaborée. Cette forme d'identification est le facteur le plus puissant permettant de prédire les intentions de vote et les positions sur des questions politiques plus précises. La force de l'identification partisane s'accentue quand à elle avec l'âge, au fur et à mesure que l'individu acquière de l'expérience par rapport au système electoral[7].

Pendant longtemps, la transmission parentale à été considérée comme étant un élément central dans l'élaboration de l'identité politique de leur enfants. Il était considéré qu'"un homme est né dans son parti politique tout comme il est né dans sa probable future appartenance à l'église de ses parents"[8]. Cependant, les recherches plus récentes indiquent que la similarité des positions politiques parent-enfant décroît pendant les premières années de l'âge adulte de la descendance, ce qui signifie que les préférences politiques des enfants jouent à ce moment un rôle plus important quand à leur identification partisane[9],[10].

Malgré tout, les familles diffèrent considérablement dans leur capacité à transmettre leurs positions politiques à leur déscendance. Les variations dans le mode de relations ne semblent néanmoins pas influencer la qualité de cette transmission[11]. Au lieu de cela, il semble que les parents qui parviennent le mieux à transmettre leurs idées politiques sont ceux étant le plus politisés et ayant les positions politiques les plus stables[12], car ce sont les plus à même de communiquer clairement leurs positions politiques[13].

La transmission de l'identité politique parent-enfant se déroule dans le contexte d'un jeux d'influences réciproques qui permet non seulement aux parents d'influencer leurs enfants, mais aussi aux enfants d'influencer leurs parents. De fait, il semble que les enfants soient également capables d'orienter les positions politiques des parents dans certaines occasions, notamment lorsqu'ils introduisent des attitudes plus "modernes" au sein de la famille[14].

Toute la tradition de recherche sur la transmission parentale à été initialement élaborée à une époque où les familles biparentales étaient plus fréquentes qu'actuellement. Il est donc fort probable qu'un changement dans les modes de transmission familiales aparaisse dans les prochaines études sachant que les parents divorcés présentent davantage de désaccords politiques[15].


http://nous-et-les-autres.blogspot.com/2012/02/lengagement-politique-est-il_08.html

http://jakebowers.org/PAPERS/JenStokBow2009.pdf

Facteurs individuels liés à l'identité politique[modifier | modifier le code]

Le lien entre la personnalité et l'identité politique constitue un sujet sensible car sujet aux débats tentant de faire la part entre l'influence des traits de personnalité sur la politique et l'influence du contexte, ainsi qu'aux débats concernant la personnalité en elle même[16]. Néanmoins, selon certains auteurs, la personnalité individuelle deviendrait un facteur particulièrement important dans les situations où le pouvoir est concentré, où les institutions sont en conflit ou lorsque de grands changements ont lieu[17].

En ce qui concerne les mesures de la personnalité, deux principales méthodes peuvent être adoptées: l'évaluation directe via des questionnaires de personnalité, ou les évaluations indirectes produites par des tiers[16]. Néanmoins, dans tous les cas, la variable la plus étudiée dans ce domaine est l'autoritarisme, qui peut être définie comme l'ensemble des croyances à l'égard du pouvoir, de la moralité et de l'ordre social. Cette variables est mesurée à travers le Right Wing Authoritarianism (RWA) Questionnaire de Altemeyers[18].

Par ailleurs, certains chercheurs ont également tenté d'évaluer les facteurs génétiques influençant le comportement politique. Dans cette perspcetive, étant donné que les traits de personnalité ont une influence relative sur l'identité politique et que les gènes ont également une influence sur les traits de personnalité, la génétique devrait avoir un impact indirect sur le comportement politique[19]. Pour déterminer la nature de ce lien, des études centrée sur la comparaison entre jumeaux dizygotes et monozygotes indiquent que la génétique détermine en partie l'intensité de l'engagement politique mais pas la direction de l'orientation politique[20]. Ces résultats s'expliqueraient par le fait que l'inclinaison à l'affiliation à des groupes est elle même en partie déterminée par des éléments génétiques.

Néanmoins, la relation entre la génétique et le comportement politique est encore loin d'être claire, et des débats intenses sur cette question se poursuivent encore aujourd'hui. Mais dans tous les cas, les recherches à venir devront parvenir à concilier les résultats des études génétiques avec ceux des études sur l'apprentissage social[21].

Action politique[modifier | modifier le code]

Militantisme[modifier | modifier le code]

Un bon nombre d'auteurs considèrent que l'intérêt pour la politique et les connaissances dans ce domaine sont extraordinairement faibles dans la société en général[22],[23]. Les recherches se sont donc centrées sur les raisons permettant d'expliquer pourquoi certains citoyens rejoignent des groupes politiques visant à influencer le pouvoir en place.

A la base de cette réflexion réside l'idée que les personnes partageant des intérêts communs disposent d'une raison pour travailler ensemble à défendre et à poursuivre leurs intérêts. Mais beaucoup de gens partagent des intérêts sans pour autant collaborer entre eux. Les premières études se sont alors orientées vers une interprétation rationnelle de l'activisme politique selon laquelle l'engagement serait le résultat d'une comparaison entre coûts et bénéfices issus de l'activité[24].

En dehors de ceux qui sont payés pour faire de la politique ou de ceux qui sont totalement désintéressés par celle-ci, deux catégories de personnes peuvent être distinguées parmis ceux qui partagent un intérêt commun dans le domaine politique. D'une part, le "public actif" comprendrait ceux qui fournissent volontairement leur temps et leurs argent pour une organisation politique. D'autre part, les "sympathisants" feraient référence à ceux qui soutiennent les efforts d'un groupe sans s'y investir pour autant. La littérature actuelle sur l'activisme à ainsi tenté d'étudier les éléments les plus importants permettant de déterminer la catégorie dans laquelle pourront être plaçés les gens. Certains de ces facteurs sont des éléments individuels. Les ressources disponibles[25], le niveau d'éducation[26] ou un intérêt particulier pour une question politique particulière[27],[28],[29] peuvent par exemple constituer des prédicteurs de l'implication politique.

Radicalisation[modifier | modifier le code]

Changement d'identité politique[modifier | modifier le code]

Daniel Cohn-Bendit
Daniel Cohn-Bendit qui défendait les idées anarchistes en mai 68 est progressivement devenu l'un des défenseurs d'une économie sociale-libérale.

Pour beaucoup de gens l'identité politique demeure très stable à travers le temps le temps, mais des changements dans les positionnements politiques arrivent également. La question qui est alors posée est celle de savoir chez quelles personnes et dans quelles circonstances ce genre de changements peuvent avoir lieu.

A cet égard, certains chercheurs se sont penchés sur le lien entre l'identification partisane et les positionnements politiques par rapport à des questions plus précises. A l'origine, la position dominante était de considérer l'identification partisane comme un élément très stable malgré les évènements contextuels, constituant un filtre pour l'interprétation de l'information politique[1]. D'après ce point de vue, qui demeure toujours influent actuellementref[30], l'identification partisane oriente les attitudes politiques mais reste très peu influencée par ces dernières. Dans ce cadre, les seules attitudes politiques susceptibles d'éxercer une pression suffisante à faire changer l'orientation partisane de l'individu sont des attitudes dotées d'une importance affective significative et générant des différences importantes dans les positions des partis.

D'autre part, une interprétation alternative à été développée par le courant dit "révisionniste"[31],[32]. Dans ce cas, l'identité partisane est conçue comme le résultat des évaluations politiques que les individus se sont formés avec le temps. Les défenseurs de ce courant soutiennent clairement l'idée que les individus peuvent changer de parti de référence en réponse à leurs attitudes concernant des questions politiques précises, en particulier lorsqu'elles sont saillantes, émotionnellement relevantes et polarisées.

Indépendament de ces différentes théories, il convient de définir qui changerait ses positionnemments politiques et qui changerait d'identité partisane. Dans tous les cas, pour qu'il y ai de tels changements, les partis et candidats doivent prendre des positions divergentes qui soient connues des citoyens[33],[34]. Ceux qui ne reconaissent pas les différentes prises de positions ne devraient alors pas avoir de motivations à changer leurs positionnements ou leur identité partisane. Par contre, pour ceux qui reconaissent les différentes prises de positions sur une question politique, la saillance de celle-ci est déterminante. Si une position politique est considérée comme importante, elle peut mener à un changement d'identité partisane; tandis que si une position politique n'est pas considérée comme centrale, il est plus probable que l'individu opère un réalignement de ses positions afin d'être en concordance avec la ligne définie par l'organisation politique.

Influences contextuelles sur l'identité politique[modifier | modifier le code]

En plus des influences politiques exercées par la famille ou l'entourage proche, certains facteurs plus généraux peuvent également avoir un impact sur l'identité politique d'un individu. En effet, toute personne s'insère dans un contexte historique, une culture, un système politique, une génération qui ne manquent pas d'exercer une influence sur la manière dont elle perçoit la politique.

Les générations politiques[modifier | modifier le code]

Les études centrées sur les aspects générationnels de l'identité politique reposent généralement sur l'hypothèse selon laquelle les années les plus importante pour déterminer les positions politiques sont celles de l'adolescence et des premières années de l'âge adulte. Ce postulat suggère que c'est précisément au cours de cette période que les attitudes sont les plus faibles et davantage ouverte aux changements[35].

Dans ce cadre, des évènements importants peuvent exercer de fortes pressions au changement influençant la population jeune d'une génération donnée. Ces "unités générationnelles" peuvent alors partager des expériences qui auront un effet sur le long terme[36]. Pour ce faire, la présence d'effets générationnels requière que les individus concernés fassent preuve d'une ouverture psychologique à cette période de la vie et qu'il y ai d'importantes expériences politiques au moment historique correspondant.

Ainsi, un certain nombre de génération politiques ont fait l'objet d'études empiriques particulièrement intensives. Le vote des femmes américaines depuis 1920[37] ou la génération du "New Deal"[1] ont dans ce sens reçu une attention particulièrement marquée.

Plus récement, les jeunes activistes des années 1960 en Europe et aux Etats-Unis ont également constitué une génération politique particulièrement bien étudiée. La plupart des données indiquent que l'orientation libérale ou de gauche a non seulement persisté depuis cette époque[38], mais qu'elle à aussi été transmise dans une certaine mesure à la déscendance de ces anciens jeunes activistes[39]. Il semblerait même que les "observateurs engagés" de la période concernée, ceux qui étaient attentifs aux movements sans y être réellement actifs, présentent des effets politiques marqués sur le long terme[40].

D'autre part, les jeunes générations actuelles continuent, comme pour celles précédant les années 1960, de montrer de faibles niveaux d'engagement politique, d'intérêt pour l'information politique et de participation aux élections. Bien qu'une partie de ces observations puissent s'expliquer par le fait que les jeunes ont historiquement été moins actifs politiquement par rapport aux adultes plus âgés, certains auteurs suggèrent qu'elles reflêtent un déclin du capital social réduisant l'implication dans des formes d'organisation collectives[41].

Historique[modifier | modifier le code]

Au sein de la littérature, plusieurs chercheurs ont tenté de mettre en évidence l’effet que peut avoir l’évolution historique sur la manière dont les individus ont tendance à s’identifier politiquement. À cet égard, deux traditions de recherche se sont développées. Premièrement, à partir de l’observation de différence dans l’identification politique entre certaines populations, certains auteurs ont tenté d’analyser et de comprendre comment l’histoire peut permettre d’expliquer de telles divergences. C’est dans cette perspective que s’insèrent des travaux comme celui d’Alain Noel and Jean-Philippe Therien (2008). Deuxièmement, particulièrement présente en psychologie sociale sur l’identification des individus, une autre tradition de recherche essaye quant à elle d’expliquer l’influence de l’histoire au travers l'analyse des mémoires collectives. (littérature à trouver)

Analyse de différence dans l'identification politique à la lumière de l'histoire[modifier | modifier le code]

Dans le but d’illustrer cette approche, l’étude d’Alain Noel et Jean-Philippe Therien (p48-54, 2008) semble bien refléter cette préoccupation de mettre du sens grâce à des arguments historiques autour de différences observées dans des analyses politiques. En effet, ces auteurs ont mené une large enquête à travers le monde pour tenter d’analyser les manières de s’identifier sur le spectre gauche-droite et les significations données à ce continuum à travers le monde. Ils ont ainsi constaté de grandes divergences entre certaines régions comme l’Amérique latine et les pays de l’Europe de l’Est. En effet, bien que ces deux parties du monde soient lié à des systèmes démocratiques et que leur processus de démocratisation aient eu lieu durant la même période, à savoir « la troisième vague de démocratisation », qui s’étend de 1974 jusqu’à la fin des années 90 SOURCE, la manière dont est implanté le spectre gauche-droite au sein de l’opinion publique est fondamentalement différentes. Pour expliquer ces divergences, les auteurs se sont intéressés à l’histoire politique de ces régions. Ils ont notamment montré que si l’opinion publique en Amérique du Sud (à l’exception du cas de l’Uruguay) ne mettait pas de sens autour d’identités politiques labellisés de droite ou de gauche, cela peut être rapporté aux circonstances sociales (augmentation de la pauvreté, inégalité sociales,...SOURCE) durant la démocratisation de ces pays qui a amené les partis politique nationaux à ne pas investir et institutionnaliser une telle division idéologique. Au contraire, les pays de l’ancien bloc soviétique ont en grande majorité vécu une période de transition postcommuniste où s’est installée une polarisation idéologique dans le paysage politique. En effet, la période de démocratisation a vu généralement émerger une opposition entre ex-communistes et anticommunistes qui a amené l’opinion publique à intérioriser des identités politiques s’insérant sur le continuum gauche-droite. Ces auteurs mettent donc en avant que le spectre gauche-droite et que donc les systèmes de perception et d’identification politique sont avant tout des constructions sociales liées à des contextes historiques particuliers.

La mémoire collective[modifier | modifier le code]

Une toute autre série de recherches ce sont centrées sur la "mémoire collective", définie comme les "souvenirs d'un passé partagé retenus par les membres d'un groupe, grand ou petit, en ayant fait l'expérience"[42]. C'est ainsi que les générations ayant participé à la deuxième guerre mondiale utilisent davantage leur expérience relative à cet évènement historique pour interpréter d'autres évènements politiques importants[43].

Ces études concordent d'ailleurs avec les recherches centrées sur les effets psychologiques persistants des catastrophes politiques et sociales. En guise d'exemple, certaines études suggèrent que l'important soutient aux Nazi pendant les années 1930 peut être issu des importants traumatismes causés par les conditions de vie du début du siècle[44]. L'exposition directe aux violences politiques en Israel et en Afrique du Sud ont pour leur part accru le risque psychopathologique[45],[46]. Il n'est néanmoins pas nécessaire d'être directement confronté à la violence, des évènements comme l'assassinat d'un leader populaire peuvent avoir des effets émotionnels profonds, tant à court terme[47] que sur le long terme[48].

http://www.psycho-psysoc.site.ulb.ac.be/images/stories/licata,%20Klein%20&%20G%C3%A9ly%20-%20M%C3%A9moire%20des%20conflits,%20conflits%20de%20m%C3%A9moires%20%28version%20publi%C3%A9e%29.pdf

Système politique[modifier | modifier le code]

Selon certains chercheurs, un lien intime peut être mis en évidence entre d’une part la nature et le niveau des identités politiques d’une population et d’autre part la situation politique de leur région.

À cet égard, Baker et al (1981) et Kirchheimer (1966) se sont intéressés à l’identification partisane au sein de l’opinion publique allemande à la suite de la Seconde Guerre mondiale et donc au moment de l’instauration d’une nouvelle démocratie. L’implantation de ce type de système politique a, selon eux, été directement liée à une augmentation progressive de l’identification partisane au sein de la population. Ce même mouvement identitaire a d’ailleurs pu être observé dans d’autres études s’intéressant à l’implantation de démocratie dans d’autres régions du monde comme en Amérique Latine (Hagopian,1998; Mainwaring, 1999).

Des transformations plus profondes de la nature d’identités politiques en lien avec certaines variations des systèmes politiques ont également fait l’objet de préoccupations scientifiques. À ce titre, Dalton et Weldon (2007) citent l’exemple de l’institutionnalisation de la cinquième république en France. Ce passage illustre le glissement d’un système politique centré sur un leader charismatique à une organisation basée sur une répartition des pouvoirs entre partis politiques engendrant de ce fait un basculement de l’attachement de la population pour Charles de Gaulle en tant qu’individu au Gaullisme en tant qu’identité politique à part entière.

Outre ces différences, un autre pan de la littérature s’est intéressé à l’influence du système électoral sur la manière dont les identifications politiques se dispersaient au sein de la population. Dans une large étude, Pippa Norris (2004) met ainsi en évidence que les organisations politiques liées à une représentation proportionnelle tendaient, en comparaison à des systèmes majoritaires, à augmenter les clivages politiques et poussait l’opinion publique à adopter des positions plus affirmées sur le spectre gauche-droite aux dépens de position centriste beaucoup plus rependue au sein des systèmes électoraux majoritaires.

Développement socio-économique[modifier | modifier le code]

Genre et identité politique[modifier | modifier le code]

Avant d’aborder le sujet en tant que tel, il semble important de mettre en évidence que la littérature s’intéressant aux différences entre hommes et femmes concernant leur comportement de vote et leur identification politique s’est principalement développée aux États-Unis ce qui a pour principale conséquence que ces divergences en fonction du genre ont été presque exclusivement étudié dans le contexte particulier des USA (Inglehart & Norris, 2000).

À cet égard, les études sur le sujet semblent mettre en évidence que les écarts entre préférences partisanes des hommes et des femmes aux États-Unis ont tout d’abord convergé pour arriver notamment à la fin des années 70 à un niveau égal de partisans démocrates et républicains en fonction du genre. A partir des années 80, le niveau d’identification démocrate chez femmes a augmenté par rapport à celui des hommes jusqu’à devenir significativement différent (Box-Steffensmeier, De Boef & Lin, 2004 ; Kaufmann, 2006 ; Bendyna & Lake, 1994). Par ailleurs, il est intéressant de noter que cet écart entre hommes et femmes ne dépend pas des cycles électoraux et reste donc sensiblement constant pendant et entre des années d’élection (Box-Steffensmeier, De Boef & Lin, 2004). Concernant les raisons de ce constat et notamment de cette divergence, la littérature offre plusieurs types d’argument. Premièrement, de nombreuses recherches ont été tentées de trouver des causes dans la dynamique politique du pays. C’est ainsi que, par exemple, certains scientifiques ont mis en évidence l’impact de l’augmentation de la saillance et de la polarisation des politiques concernant l’avortement ou les réformes de soins de santé (Costain and Berggren, 1998; Mueller, 1988). Cependant, pour toute une série de chercheurs, ce type d’argument politique ne suffit pas à expliquer l’entièreté de l’effet. C’est pourquoi des analyses s’intéressant à des facteurs socio-économiques ont intégré le débat. Chaney, Alvarez et Nagler (1998) ont d’ailleurs développé une argumentation autour de la tendance générale des femmes à percevoir plus négativement les problématiques économiques. En se tournant vers le parti démocrate entre 1984 et 1992, les femmes auraient, selon eux, procédé à un positionnement politique basé sur des considérations économiques contre le parti républicain au pouvoir. Box-Steffensmeier, de Boef et Lin (2004) ont, quant à eux, conclu leur article en disant que l’écart entre hommes et femmes est causé par la conjonction de changements sociaux comme l’évolution de la structure familiale ou l’augmentation du pourcentage de femme assumant l’entièreté des responsabilités au sein des ménages, d’opportunités économiques, de priorités gouvernementales et d’acteurs politiques.

Cependant, certains chercheurs ont tenté d’élargir cette problématique à d’autres contextes que celui des États-Unis. Dans un article publié en 2000, Inglehart et Norris se sont intéressés aux sociétés postindustrielles et ont tout d’abord pu observer qu’un écart semblable à celui présent aux États-Unis a commencé à se développer durant les années 90. Avant cette période, ils ont mis en évidence que les femmes de ces sociétés étaient plus conservatrices que les hommes. Ensuite, dans leur analyse des causes de cet écart de genre, Inglehart et Norris ont fait ressortir plusieurs pistes significatives. Premièrement, le virage à gauche des femmes de nombreuses sociétés postindustrielles est, selon eux, avant tout le produit de différences culturelles entre hommes et femmes, notamment concernant leurs attitudes concernant le postmatérialisme et les mouvements collectifs féminins plutôt que des différences dans leur style de vie. Deuxièmement, cette prise de position des femmes est plus marquée chez les jeunes tranches d’âges alors que, chez les personnes d’âges avancés, les femmes sont caractérisées par un plus fort conservatisme. Cette constatation amène les auteurs à penser que cet écart entre les genres pourrait être un facteur générationnel.

Débat sur la pertinence de l'effet du contexte dans l'analyse politique et sociale[modifier | modifier le code]

Dans le but de couvrir l'ensemble des préoccupations scientifiques liées aux effets contextuels sur l'identité politique, il nous semble important de, tout d'abord, faire état d'un large débat entourant la place d'une telle variable au sein des sciences sociales et de la littérature s'intéressant à l'identité politique. En effet, la pertinence de l'argument contextuel dans l'approche de problématiques tels que l'identification politique peut être abordée de manière fondamentalement différente en fonction des chercheurs et de leur orientation méthodologique. À cet égard, deux positions souvent considérées comme extrêmes ont bénéficié d’un large écho au sein de la communauté scientifique : le scepticisme postmoderne et « the Search for General Laws » (Goodin & Tilly, 2006). Il est important de noter qu'entre ces deux perspectives radicales, des stratégies plus modérées ont été adoptées par la plupart de la communauté scientifique (Archer et al. 1998).

Le scepticisme postmoderne[modifier | modifier le code]

Fortement influencée par les écrits de l’anthropologue Clifford Geertz, cette position méthodologique, dont un des textes fondateurs est « Writing Culture » de Gearge Marcus et James Clifford, considère le contexte comme l'objet central de ses études. En rejetant la possibilité qu’il puisse exister de réelles régularités dans des phénomènes sociaux ou politiques de contextes différents, le scepticisme postmoderniste met en avant que seul un savoir local et par conséquent lié à un espace-temps particulier est accessible. Selon cette perspective, il serait donc illusoire d’imaginer qu’il puisse exister des rapprochements tant au niveau de leur nature que dans leur développement entre des identités politiques liées à des époques ou des environnements différents.

Études des lois générales (des savoir globaux)[modifier | modifier le code]

À l’opposé des postmodernistes, cette perspective ne s’intéresse qu’aux régularités, aux savoirs globaux, qui pourraient exister. Pour ce faire, les scientifiques écartent tout effet du contexte sur les processus qu’ils étudient. Même si de nombreuses concessions sont faites par rapport aux complexités sociales des problématiques, les chercheurs s’insérant dans une telle démarche, à l’image de King, Keohane, et Verba (1994), considèrent au bout du compte qu’une bonne étude scientifique en science sociale est celle qui fait ressortir les lois générales en traitant donc les éléments contextuels comme des facteurs non pertinents (Goodin & Tilly, 2006).

Implications de l'identité politique[modifier | modifier le code]

Implications cognitives[modifier | modifier le code]

http://en.wikipedia.org/wiki/Differences_between_conservative_and_liberal_brain

Comportement de vote[modifier | modifier le code]

La prédiction intuitive quand au vote serait que les électeurs choisissent leur candidat préféré. Cependant, le comportement de vote semble suivre des règles plus complexes que cela, tout aussi bien que le lien entre l'identité politique et le comportement vote n'est pas évident.

En premier lieu, il convient de distinguer l'évaluation du vote[49]. Une évaluation est une appréciation qui permettra de situer un parti ou un candidat sur une série de dimensions (attractivité, popularité, radicalité...) en fonction des informations qui ont été acquises. Par contre, le vote est une décision qui implique un choix parmi deux ou plusieurs alternatives. Tout comme les évaluations sont issues d'un traitement de l'information influencé par les heuristiques, les décisions peuvent également être influencées par des mécannismes de simplification cognitive qui facilitent le choix en réduisant la quantité d'alternatives à prendre en compte. Mais évaluations et décisions, même si elles sont nécessairement en relation, ne correspondent pas toujours.

Dans certaines situations en effet, les électeurs peuvent être amenés à choisir une alternative qui ne correspond pas forcément avec leurs préférences. Le citoyen peut alors voter d'une certaine manière pour satisfaire son entourage, pour suivre l'exemple du groupe de pairs, pour suivre les indications des connaisseurs en matière politique ; mais aussi, pour éviter l'élection d'un candidat non apprécié. Dans ce dernier cas, le vote est alors stratégiquement planifié en fonction de deux paramètres : la préférence et la viabilité, qui représente pour cette dernière les chances de remporter une majorité[50].

Ce genre de raisonnement stratégique doit nécessairement se faire dans un contexte où plus de deux candidats se disputent le pouvoir. Face à un candidat préféré qui n'a que peu de chances de remporter une campagne électorale, l'électeur peut alors donner son vote à un autre candidat, moins apprécié mais détenant davantage de chances de remporter une majorité de voix par rapport à un troisième candidat encore moins apprécié. La logique sous-jacente à ce raisonnement serait celle de ne pas « gaspiller » de votes en choisissant un candidat n'ayant aucune chance.

Action politique et Militantisme[modifier | modifier le code]

Effets systémiques[modifier | modifier le code]

In addition to its value to the individual citizen, the aggregate developmentof partisanship has broad systemic effects. For instance, high levels ofpartisanship should dampen electoral volatility and encourage party system stability (see Mainwaring and Zoco, 2007, this issue). Moreover, Converse and Dupeux (1962) held that potential support for ‘flash’ parties and demagogic leaders – such as the 1950s’ Poujadists in France or the supporters of Stanislaw Tyminski in the 1990 Polish election – is greater when many citizens fail to identify with an established party.

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