Utilisateur:Andy Gillies/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Hans Jacob[modifier | modifier le code]

Hans Jacob (Berlin, 20 novembre 1896 - Neuilly, 6 mars 1961) était interprète de conférence et co-fondateur de l'AIIC, l'Association Internationale des Interprètes de Conférence #REDIRECTION International_Association_of_Conference_Interpreters


Enfance[modifier | modifier le code]

Nés dans une famille de juifs assimilés, appartenant à la grande bourgeoisie, Hans Jacob et ses deux frères sont tôt confiés à une gouvernante française. Ainsi, élevé à la française, scolarisé au Collège Royal français de 1903 à 1914, Hans Jacob est bilingue français-allemand dès l’enfance. Il dit de ce collège, fondé par des réfugiés huguenots, qu’il a joué un rôle déterminant dans sa vie.

La mère de Hans Jacob meurt en 1903, son père se suicide en 1906. Son oncle maternel joue un grand rôle dans la vie de l’orphelin : il lui fait connaître la littérature (Balzac,Stendhal, Dostoievski) et l’art sous toutes ses formes. Tout au long d’une adolescence et une jeunesse très libres, Hans Jacob demeure un lecteur omnivore. Passionné par la langue française et la littérature, Jacob commence très tôt à traduire. En 1911, à 15 ans, il publie sa première traduction dans Aktion, un magazine d’avant-garde. Lycéen, on lui confie déjà de nombreuses traductions, qu’il effectue sous le pseudonyme Jean-Jacques. Ce nom lui est resté. L’ambition déclarée du jeune intellectuel est de traduire en allemand tous les grands auteurs français, à commencer par A rebours, de Huysmans. Il sera également l’auteur d’excellentes traductions de Molière, Voltaire, Diderot, Balzac, Zola Musset et Pirandello.

1914-1921[modifier | modifier le code]

Lorsque la guerre éclate en 1914, Hans Jacob et ses camarades de classe exigent l’organisation d’une session extraordinaire d’examens du baccalauréat pour pouvoir s’engager sans tarder dans l’armée de leur pays. Début août 1914, Hans Jacob intègre le 74ème régiment prussien d’artillerie monté, stationné à Wittenbourg, la ville de Luther.

Après la guerre, Hans Jacob commence des études de philologie romane à l’université de Munich. Il prépare une thèse sur Rimbaud et sa biographie « La vie du poète Jean-Arthur Rimbaud » est publiée en 1921. C’est à cette époque qu’il part pour l’Italie et rencontre Gabriele d’Annunzio. Sa « passion de la chose littéraire » ne fait que s’affirmer et Jean-Jacques s’attaque à la traduction des mémoires de Voltaire pendant son séjour en Italie.

Carrière d’interprète[1][modifier | modifier le code]

Les débuts[modifier | modifier le code]

Hans Jacob commence sa carrière d’interprète au début des années vingt, au Ministère des affaires étrangères allemand, aux côtés de Paul Schmidt, futur interprète d’Hitler. Il est remarqué par le ministre Streseman, à l’occasion des négociations à Genève portant création de la Société des Nations. Ainsi, de 1926 à 1933, Jacob interprète lors des rencontres bilatérales entre Streseman et Briand et à toutes les conférences internationales dans lesquelles la république de Weimar est présente.[2] En 1925, Hans Jacob épouse une Autrichienne avec laquelle il a une fille.

En 1934-35, il poursuit sa carrière d’interprète au BIT à Genève. Peu après, il s’installe à Paris, où il participe à la publication d’un journal en allemand pour les émigrés, Pariser Tageblatt. Après la déclaration de la guerre en 1939, Jacob interprète en français les discours d’Hitler et de Mussolini en direct à la radio française. Comme d’autres réfugiés allemands, Hans Jacob est brièvement interné. Avec sa femme, il réussit à fuir la France par l’Espagne et le Portugal et arrive à New York en octobre 1940. Tout au long de la guerre, il participe à des émissions radio en allemand, puis il est chargé de commenter la guerre en Europe dans un programme en anglais.

Après 1945[modifier | modifier le code]

Hans Jacob se dit homme de gauche et gaulliste. En 1946, la guerre terminée, il revient en France. L’année suivante, il retourne brièvement aux USA, et travaille à l’ONU et dans d’autres organisations internationales, notamment lors d’une grande conférence de l’Union internationale des télécommunications, à Atlantic City. En 1948, Hans Jacob devient fonctionnaire et chef interprète de l’UNESCO. Il y reste presque neuf ans. Sa passion pour la France, pour la langue et la culture françaises constitue le fil conducteur de ses mémoires, Kind meiner Zeit (Enfant de mon époque) publiés en 1961[3] peu avant sa mort. Dans cet ouvrage, Hans Jacob évoque la fondation de l’AIIC : Il y a 25 ou 30 ans, nous étions peut-être une douzaine d’interprètes de conférence, aujourd’hui, sûrement plus de 200. Il y a quelques années, nous avons réussi, mon vieil ami et collègue André Kaminker, ancien chef interprète du Conseil de l’Europe, et moi-même, aidés de quelques jeunes collègues, à fonder l’Association internationale des interprètes de conférence. Nous formons le vœu qu’elle soit utile à la profession et à nos « clients » [4]

L’AIIC #REDIRECTION International_Association_of_Conference_Interpreters est née le 11 novembre 1953 dans une salle prêtée par l’UNESCO, grâce à lui, #REDIRECTION Konsantin Andronikov et André Kaminker [5]. La deuxième réunion, en 1955, s’est également tenue à l’UNESCO. C’est lors de cette réunion, qu’il a présidée en l’absence d’André Kaminker, qu’il a été élu Président, jusqu’en 1956.

Hans Jacob meurt à Paris en 1961 des suites d’une intervention chirurgicale.

====
  1. Naissance d'une Profession, 2013, publié par AIIC
  2. Statist auf diplomatische Bühne, Paul Schmidt, Athenäum Verlag 1950 p234
  3. Kind meiner Zeit (Enfant de mon époque) 1962 Kiepenheuer & Witsch
  4. Tapuscrit conservé aux archives du Center for Jewish Research à New York
  5. Danica Seleskovitch Interprète et témoin du XX siècle, A-M Widlund-Fantini 2007, L'age d'homme (ISBN 9782825136973)