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Utilisateur:Almamater/Brouillon 2

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Livre rouge de la psychanalyse[modifier | modifier le code]

Amselek a rassemblé ses travaux et réflexions dans une trilogie intitulée Le Livre Rouge de la psychanalyse.

Premier[modifier | modifier le code]

Dans L’écoute de l’intime et de l’invisible, le premier volet en 2006, Amselek montre le balancement de Freud entre la culture hébraïque et la culture grecque et rend hommage à son génie pionnier, tout en faisant néanmoins ressortir ses contradictions et ses failles. Il se demande si Freud, dans son oscillation entre pratique hébraïque de l'écoute et théorie grecque, n’a pas laissé la psychanalyse au milieu du gué. Il montre ainsi la nécessité d’aller au-delà des préjugés scientistes de Freud et de sa volonté de soumettre l’irreprésentable et la vie pulsionnelle à la « dictature de la raison », d’aller au-delà de ses résistances « inanalysées » à la musique, à la mystique, au sentiment océanique, aux états psychotiques. Il marginalise sa théorie, en donnant le primat à la pratique, une pratique de la singularité fondée sur l’écoute de l’intime et de l’invisible, par-delà la représentation, les images et les mots, dans le vif de l’affectivité. Aussi favorise-t-il les voies de la régression, qui permettent de lâcher l’intellect en s’ancrant dans la chair pour aller au contact de la racine : l’esprit ou souffle de vie, qui fait tenir debout et ensemble le corps, le pulsionne et le rend agissant, sentant et… plus loin pensant-parlant. C’est dans les corps à corps avec la mère que la pulsion s’humanise et commence à se canaliser vers des objets, à se créer des destins, à tisser des liens à l’autre… C’est en s’affrontant à une figure symbolique paternelle (qui peut être portée aussi bien par une femme), en s'affrontant au "non" du Père, que “l’animal humain” accède aux catégories de la structure, de l'ordre et de la Loi, et donc au "monde" et à la société civile. En deçà ou au-delà des problèmes œdipiens, Amselek s’intéresse particulièrement aux processus « archaïques », toujours actuels et, s’appuyant sur la conception bergsonienne de la durée, c’est-à-dire d’un temps différent du temps spatialisé des mathématiciens et des horloges, temps intérieur et subjectif mais aussi créateur, il introduit la notion de « devenir » et d’« à venir » dans une psychanalyse contemporaine passéiste et immobiliste, trop centrée sur la pulsion de mort et méconnaissant souvent la puissance des pulsions de vie, susceptibles d‘intriquer les pulsions de mort en les mettant au service de la vie : Pour créer ou construire, il est nécessaire, sauf exception, de détruire aussi. Face à une société contemporaine, qu'il analyse vouée au culte de la raison, de la maîtrise et de l'évaluation, prise dans le fantasme de la toute-puissance, dans une recherche fallacieuse de "recettes de vie" et de performances narcissiques et technologiques, une course compulsive à l'avoir, au consommer vite, au jouir illusoire et éphémère, tournant le dos à l'intériorité, à l'éprouvance intime, à l'indicible, n'ayant plus d'intérêt que pour l'extériorité et les apparences et tombant dans l'exigence de la transparence et ses mirages, Amselek affirme l'utilité, la fécondité et le besoin de davantage de psychanalyse encore. Prenant à contre-pied Le Livre noir de la psychanalyse, Amselek défend la psychanalyse freudienne.

Second[modifier | modifier le code]

Dans le deuxième volet du Livre Rouge, L’appel du réel en 2007, Amselek réfléchit à la place du corps en séance de psychanalyse. À travers ses « interrogations vives » sur la pratique analytique, qui l'a conduit à cultiver avec ses patients une écoute charnelle, privilégiant, non pas une clinique du moi et des représentations, renforçant le contrôle mental, mais une clinique du soi, permettant un « lâcher prise » des fixations imaginaires, un vidage des représentations pour s’ouvrir à la vie. Il s’érige contre tous les « intellectuels » de la psychanalyse et de l’antipsychanalyse, qu’il appelle des « théologiens », qui édifient la raison comme idole et voudraient faire de la psychanalyse une quête méthodique, neutre et objective de connaissance du sujet parlant et de ses processus inconscients, rejetant intuition et affectivité et excluant corps et spiritualité. Il réhabilite la place réelle du corps et de l’affectivité dans la pratique psychanalytique en y montrant l’importance de la « présence charnelle », de ses résonances et de son magnétisme animal bien au-delà de la parole. L’analyste classique, en accordant une attention exclusive à la parole dans la croyance absolue de l’assujettissement du sujet au langage, coupe toute présence à l’archaïque, au fondement charnel, affectif, sensoriel, pulsionnel, qui précède sans cesse la parole et même la pensée et leur donne en fait leur possibilité même d’existence dans le monde. Il n’y a pas de sujet parlant distinct d’un sujet de chair et de vie. L’analyse ne porte ses fruits en profondeur qu’en tant qu’elle est une authentique épreuve charnelle de la vie, et son intégration corporelle, qu’elle est experiencing, c’est-à-dire épreuve immédiate, éprouvance créatrice, dans laquelle affectivité et connaissance s’interpénètrent, menant à des échappées et à une métamorphose.

troisième[modifier | modifier le code]

Dans L’ouverture à la vie, le troisième volet en 2010, Amselek consacre le premier chapitre à l'exposé d'un Manifeste pour une psychanalyse du XXIe siècle, qu'il voudrait plus subversive et révolutionnaire. Il insiste sur la spécificité radicale de la psychanalyse : la « position ou disposition de l’analyste » et son écoute si particulière, qui n’existent dans aucune autre pratique psy. Il déconstruit les différents aspects de l'écoute pour révéler d’autres possibilités de pratique, jusqu’ici non mises au jour ou à peine entrevues, et qui facilitent ce "supplément d'âme" cher à Bergson. Face à la dimension de l’âme (la psychè, l’appareil psychique), seule prise en compte le plus souvent par la psychanalyse contemporaine, Alain Amselek, en assimilant à l’esprit la « conscience-énergie » primordiale de la vie, essaie de reconstituer la « structure trinitaire » des Anciens : « esprit - corps - âme », et de fonder une hiérarchie des niveaux de « l’homme entier », muni d’un niveau supérieur et autonome, l’esprit (spiritus), qui soutient et pulse, intègre et subordonne le somatique et le psychologique et peut les renouveler à tout âge (cet “esprit” ne doit pas être confondu avec le mental, qui fait partie de l’appareil psychique). Pour Amselek, dans cette perspective, le conscient et l’inconscient ne se réduisent pas à être les produits des déterminations physiques, biologiques ou psychologiques, mais sont bien plus et bien autre chose que leur somme. Après une analyse de la crise sociétale actuelle qui lui apparaît comme une crise du sens et du sujet en proie à la teneur indécidable de la vérité et à l’incompétence foncière de tout savoir concernant la vie, après l'étude du refus persistant du féminin par les deux sexes dans cette société, Amselek voit poindre un passage de notre culture du Logos, de la raison et de l’image à une civilisation de l’Eros, du sentir et de l’intuition. Comme Freud à la fin de sa vie dans « L’homme Moïse… », Amselek soutient que l’exigence la plus instante pour l’espèce humaine demeure celle de la promotion spirituelle. Dans cette perspective, la spiritualité, spiritualité laïque, et la mystique, mystique sans Dieu nécessairement, sont considérées comme des modes d’être, de sentir, de connaître, de jouir ; il y a unité entre la conscience et la vie, qui apparaît comme un pur élan de conscience ; elle n’a qu’un sens, celui où le sujet humain érotisé et désirant, traversé par les surgissements intempestifs du sous-venir, porte un “à-venir” jusqu’à la mort, en lien avec les autres et sans quitter son soi intime.