Utilisateur:Firleiouwka

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« La mort de Sardanapale est une version babylonienne de la scène primitive. Rien ne manque de ce qui en constitue les ingrédients, surtout pas la composante sadique : toute pénétration est un meurtre. (…) L’Éthiopien, à lui seul – qui tire le cheval –, condense les représentants de la castration : il est noir, esclave et eunuque. (…) La sauvagerie « bouleversante » de la scène fait que le perspectiviste a bien du mal à s’y retrouver. (…) Scène d’où naît le sexuel, la scène primitive est une scène sens dessus dessous. (…) Si vous voulez en savoir plus sur la féminité, écrivait Freud, adressez-vous aux poètes. Pour en savoir plus sur le fantasme de scène originaire, adressons-nous à Delacroix ; plus exactement, regardons ce que sa peinture nous adresse... »[1][2]


« Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffle la vie »[3].


« Moi, j'ai la lèvre humide, et je sais la science
De perdre au fond d'un lit l'antique conscience.
Je sèche tous les pleurs sur mes seins triomphants,
Et fais rire les vieux du rire des enfants. »
[4]


Gilles Deleuze, la douleur et Friedrich Nietzsche

Nietzsche posait le problème éminemment spiritualiste, du sens de la souffrance. Et il donnait la seule réponse digne :  

« Si la souffrance, si même la douleur a un sens, Il faut bien qu’elle fasse plaisir à quelqu’un. Dans cette voie, Il y a trois hypothèses possibles. L’hypothèse normale, morale ou sublime : nos douleurs font plaisir aux dieux qui nous contemplent et nous surveillent. Et deux hypothèses perverses : la douleur fait plaisir à celui qui l’inflige, ou à celui qui la subit. Il est évident que la réponse normale est la plus fantastique, la plus psychotique des trois. »[5]


Gilles Deleuze et les juges :

« Juger, c'est le métier de beaucoup de gens, et ce n'est pas un bon métier, mais c'est aussi l'usage que beaucoup de gens font de l'écriture. Plutôt être balayeur que juge. Plus on s'est trompé dans sa vie, plus on donne des leçons… »

Gilles Deleuze Claire Parnet dialogues éd Champs Flamarion p.15

« La maison de son enfance fut la préfecture de police de Léopol, un vaste bâtiment situé dans le centre de la ville, à deux pas du théâtre polonais construit par le comte Skarbek6. Lorsqu’il l’évoque, il hésite entre la nostalgie du paradis perdu et l’évocation d’un enfer. « J’ai passé mon enfance dans une maison de police. Peu savent ce que cela signifiait dans l’Autriche d’avant 1848 : des soldats de police qui amenaient des vagabonds et des criminels enchaînés, des fonctionnaires à l’air sombre, un censeur maigre, furtif, des espions qui n’osaient regarder personne en face, le banc des corrections, les fenêtres grillagées à travers lesquelles regardaient ici des prostituées fardées ricanantes, là de pâles conspirateurs polonais mélancoliques. Ce n’était pas, Dieu le sait, un environnement joyeux7. » Et, au journaliste français Victor Tissot, il déclare : « Ma jeunesse s’est écoulée au milieu des gendarmes, des soldats et des conspirateurs. Chaque jour, on administrait la schlague sous nos fenêtres8. » N’était-ce pas noircir un peu trop le tableau ? La maison du préfet était séparée des locaux administratifs. Son épouse, la sensible et nerveuse Caroline, n’aurait pu supporter le spectacle permanent de la misère et du crime. »[6]


Par la pensée, j’étais toujours à Firleiouwka.

« Sont-ce des fous ou des sages ? » me demandais-je.

Je ne sais, mais si ce sont des fous, du moins leur folie est beaucoup plus belle, plus sublime, plus touchante que notre triste sagesse.

Sacher-Masoch.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Jacques André, « Féminité et passivité sur la scène originaire - La petite mort de Sardanapale », sur Cairn.info (consulté le )
  2. collectif, L'excès, Gallimard, , 365 p. (ISBN 2-07-072345-3), p. 165-185
  3. Charles Baudelaire, Le spleen de Paris, Paris, Collection Poésie/Gallimard, (ISBN 9782070319596)
  4. Charles Beaudelaire, Les métamorphoses du vampire (lire en ligne)
  5. Gilles Deleuze, La présentation de Sacher Masoch, Paris, Minuit, (ISBN 9782707320100)
  6. Bernard Michel, Sacher-Masoch (1836-1895) (Les hommes et l'histoire), Robert Laffont, p. 31-32