Voir la source de Unification allemande

{{En-tête label|BA|année=2014}}
{{autre4|l'unification allemande de 1871|la réunification des deux Allemagnes en 1990|Réunification allemande}}
[[Fichier:Deutsches Reich (1871-1918)-fr.svg|thumb|upright=1.2|L'[[Empire allemand]] de 1871-1918. En excluant les populations germanophones du multiculturel [[empire d'Autriche]], cette construction géographique représente une [[solution petite-allemande]].|alt=Les limites de l'Empire allemand correspondent aux limites de l'Allemagne actuelle, auxquelles il faut ajouter l'Alsace-Lorraine, toute la moitié nord-ouest de la Pologne actuelle et la Kaliningrad.]]

L{{'}}'''unification de l'Allemagne''' sous la forme d'un [[État-nation]] eut officiellement lieu le {{Date|18|janvier|1871}} dans la [[galerie des Glaces]] du [[château de Versailles]], en [[France]]. À la suite de la politique d'[[Otto von Bismarck]], les princes allemands s'y rassemblèrent après leur victoire lors de la [[Guerre franco-allemande de 1870|guerre franco-prussienne]] pour proclamer [[Guillaume Ier (empereur allemand)|Guillaume {{Ier}}]] [[Liste des monarques de Prusse|roi de Prusse]] [[empereur allemand]] du nouvel [[Empire allemand]]. Cependant, le processus de rassemblement des [[langues germaniques|populations germanophones]] d'Europe avait commencé depuis le début du siècle.

Le [[Saint-Empire romain germanique]], qui regroupait plus de 300 entités politiques indépendantes<ref group="Note">Le [[Saint-Empire romain germanique]] était un regroupement politique de [[Ville libre d'Empire|villes libres]], de seigneuries souveraines, d'[[Abbaye impériale|abbayes impériales]], de [[Principauté ecclésiastique|principautés ecclésiastiques]], de duchés et de royaumes relevant de l'[[Immédiateté impériale|autorité immédiate]] de l'empereur et d'organes représentatifs communs, comme la [[Diète d'Empire]].</ref>, fut effectivement dissous après l'abdication de [[François Ier d'Autriche|François II]] le {{date|6|août|1806}} au cours de la [[Troisième Coalition]] menée contre [[Napoléon Ier|Napoléon Bonaparte]]. En dépit des bouleversements politiques, administratifs et légaux qui suivirent la fin de l'Empire, les habitants des régions germanophones de l'ancien empire possédaient des traditions linguistiques et culturelles communes qui furent approfondies par leurs expériences partagées lors des [[guerres de la Révolution française]] et des [[Guerres napoléoniennes|campagnes napoléoniennes]]. Le libéralisme offrait une base intellectuelle pour l'unification en concurrençant les modèles [[dynastie|dynastiques]] et [[Absolutisme|absolutistes]] d'organisation sociale et politique. Économiquement, la création d'une union douanière prussienne en [[1818]] devenue le ''{{langue|de|[[Zollverein]]}}'' (union douanière) en [[1834]] et son expansion ultérieure aux États de la [[Confédération germanique]] réduisirent la compétition entre ces derniers. L'émergence de nouveaux modes de transport facilita le commerce et les rencontres parfois hostiles entre les germanophones d'[[Europe centrale]].

Le [[congrès de Vienne]] de [[1814]]-[[1815]] à la suite des guerres napoléoniennes établissait des [[Sphère d'influence|sphères d'influences]] diplomatiques entre les puissances victorieuses dans le cadre de la Sainte Alliance entre l'empire d'Autriche, l'Empire russe et le royaume de Prusse. Cela aboutit à un retour en puissance relatif de l'Autriche sur l'Europe centrale. Cependant, les négociateurs à Vienne sous-évaluèrent les conséquences de la puissance grandissante de la Prusse au sein des États allemands, et n'anticipèrent pas que celle-ci pourrait concurrencer l'Autriche pour fédérer ces derniers. Cette rivalité aboutit plus tard à deux visions différentes de l'avenir des États allemands lorsque la question de l'unité allemande se posa à partir de 1848 : la [[solution petite-allemande]] (Allemagne sans l'Autriche) ou la [[solution grande-allemande]] (Allemagne et Autriche).

Certains historiens continuent à débattre pour savoir si [[Otto von Bismarck]], le [[ministre-président de Prusse]], avait un plan défini pour étendre la [[Confédération de l'Allemagne du Nord]] de [[1866]] aux derniers États allemands au sein d'une unique entité ou s'il souhaitait simplement étendre le pouvoir du royaume de Prusse. Ils concluent que de nombreux facteurs associés à la force de la ''{{langue|de|[[Realpolitik]]}}'' de Bismarck menèrent de nombreux petits États allemands à réorganiser leurs armées, leurs systèmes politiques, économiques et leurs relations diplomatiques au {{s|XIX|e}}. La réaction aux [[nationalisme]]s français et danois fournit un moteur pour l'expression de l'unité allemande. Les succès militaires, principalement prussiens, dans trois guerres régionales générèrent de l'enthousiasme et de la fierté que les politiciens purent utiliser pour promouvoir l'unification. Cette expérience faisait écho aux accomplissements communs lors des guerres napoléoniennes et en particulier lors de la [[Sixième Coalition]] en [[1813]]-[[1814]]. En établissant la solution petite-allemande, l'unification politique et administrative de [[1871]] résolut au moins temporairement le problème du dualisme germanique entre l'Allemagne, d'une part, et l'Autriche, d'autre part.

== Populations germanophones en Europe centrale au début du {{s-|XIX|e}} ==
{{Article détaillé|Saint-Empire romain germanique}}
[[Fichier:Philipp Veit 008.jpg|thumb|[[Germania (allégorie)|Germania]], une personnification de la nation allemande, apparaît dans la fresque de [[Philipp Veit]] (1834-1836). Elle porte un bouclier avec l'emblème de la [[Confédération germanique]]. Les boucliers sur lesquels elle se tient représentent les armoiries des sept [[Prince-électeur|princes-électeurs]] traditionnels du Saint-Empire romain germanique.|alt=Elle est assise sous un arbre.]]
[[Fichier:Wappen Deutscher Bund.svg|thumb|Emblème de la [[Confédération germanique]] à partir de 1848|alt=Un aigle bicéphale noir, à bec et pattes rouge, sur fond jaune.]]

Avant 1806, les [[Répartition géographique de l'allemand|germanophones]] d'[[Europe centrale]] se répartissaient entre plus de 300 entités politiques différentes, la plupart faisant partie du [[Saint-Empire romain germanique]] ou des territoires héréditaires des [[maison de Habsbourg-Lorraine|Habsbourg]]. Leurs états variaient en taille, des petits et complexes territoires princiers des [[Maison de Hohenlohe|Hohenlohe]] aux vastes étendues du [[royaume de Prusse]] et de l'[[électorat de Bavière]]. Leurs modes de gouvernement étaient également très variés, des [[Ville libre d'Empire|villes libres d'Empire]] (telles que la puissante [[Augsbourg]] ou la minuscule [[Weil der Stadt]]), des territoires ecclésiastiques (comme la riche [[abbaye de Reichenau]] ou l'influent [[électorat de Cologne]]) et des États dynastiques (comme le [[Duché de Wurtemberg|Wurtemberg]]). Ces terres formaient le territoire du Saint-Empire romain germanique qui comporta jusqu'à [[Liste des États du Saint-Empire romain germanique|plus de {{formatnum:1000}} entités]]. À partir du {{s-|XV|e}}, les [[prince-électeur|princes-électeurs]] de l'Empire choisissaient un membre de la [[Habsbourg|maison des Habsbourg]] pour porter le titre d'[[Liste des souverains de Germanie|empereur du Saint-Empire]]. Parmi les États germanophones, l'Empire fournissait les mécanismes administratifs et juridiques permettant la résolution des conflits entre les paysans et les propriétaires terriens, ou entre différentes juridictions. À travers l'organisation des [[Cercle impérial|cercles impériaux]] (''{{langue|de|Reichskreise}}''), des groupes d'États consolidaient leur unité et développaient leurs intérêts militaires et économiques<ref>Voir, par exemple, {{harvsp|Vann|1975}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Walker|1998|p=17}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=de|url=http://germanhistorydocs.ghi-dc.org/map.cfm?map_id=2809&language=german|titre=Reichskreise (um 1512) |consulté le=2 janvier 2014}}</ref>.

La [[Deuxième Coalition|Guerre de la Deuxième Coalition]] (1799-1802) déboucha sur la défaite des forces impériales et de leurs alliés face à [[Napoléon Bonaparte]]. Les traités de [[Traité de Lunéville|Lunéville]] (1801) et d'[[Paix d'Amiens|Amiens]] ainsi que le [[recès d'Empire]] de 1803 transférèrent de larges portions de l'Empire à des États dynastiques. Les territoires ecclésiastiques et la plupart des villes libres d'Empire disparurent et leur population dut offrir son allégeance à de nouveaux ducs ou rois. Ce transfert accrut particulièrement les territoires du [[Duché de Wurtemberg|Wurtemberg]] et de [[Grand-duché de Bade|Bade]]. En 1805, Napoléon vainquit les Autrichiens et les Russes à la [[bataille d'Austerlitz]] et imposa ensuite le [[traité de Presbourg]] qui démantelait le Saint-Empire romain germanique<ref>{{harvsp|Kann|1974|p=221}}</ref>{{,}}<ref group="Note">Dans son abdication, [[François Ier d'Autriche|François II]] décharge tous les anciens États de leurs obligations et devoirs envers lui et prend le titre d'empereur d'Autriche, dans {{harvsp|Mann|2002|p=70}}.</ref>. En 1806, Napoléon envahit la Prusse et écrasa les armées prussiennes à [[Bataille d'Iéna|Iéna]] et [[Bataille d'Auerstaedt|Auerstaedt]], ce qui confirma sa domination sur les territoires germaniques<ref>{{harvsp|Nipperdey|1996|p=16}}</ref>.

=== Développement du nationalisme allemand durant les guerres napoléoniennes ===
{{Article détaillé|Guerres napoléoniennes}}

Sous l'[[suprématie militaire|hégémonie]] du [[Premier Empire]] de Napoléon Bonaparte (1804-1814), le nationalisme allemand se développa au sein des États allemands réorganisés. L'expérience de la domination française, avec une organisation unifiée, fit émerger l'idée que l'{{citation|Allemagne}} devait être perçu comme un seul État. Pour le philosophe [[Johann Gottlieb Fichte]]<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Johann Gottlieb Fichte|lien auteur=Johann Gottlieb Fichte|titre=Address to the German Nation|url=http://www.historyman.co.uk/unification/Fichte.html|site=historyman.co.uk|date=1808|consulté le=28-11-2011}}</ref> :
{{Citation bloc|Les premières, véritables et uniques frontières naturelles d'un État sont sans aucun doute leurs propres frontières internes. Ceux qui parlent le même langage sont unis les uns aux autres par une multitude de liens invisibles […] ; ils se comprennent tous et ont le pouvoir de continuer à se comprendre de mieux en mieux ; ils sont ensemble et forment par nature un tout indivisible.}}

[[Fichier:Battle Of The Nations-Monument.jpg|thumb|left|Le [[Völkerschlachtdenkmal]] érigé en 1913 pour commémorer la [[Bataille de Leipzig (1813)|Bataille de Leipzig]] de 1813 symbolise les efforts du peuple allemand pour la victoire sur Napoléon.|alt=Le monument noir, d'une hauteur {{unité|91|m}} et fait de brique, a une forme vaguement pyramidale. Son sommet est cylindrique, tout autour se tient des soldats regardant à l'horizon.]]

Une langue commune aurait pu servir de base pour définir une nation, mais, comme les historiens allemands du {{s-|XIX|e}} l'écrivirent, il faut plus qu'une similitude linguistique pour unifier les centaines d'entités politiques<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=434}}</ref>. L'expérience des peuples germanophones d'Europe centrale durant les années d'occupation françaises joua un rôle dans la cause commune visant à chasser les troupes françaises et à récupérer le contrôle de leurs terres. Les campagnes de Napoléon en [[Quatrième Coalition|Pologne]], en [[Guerre d'indépendance espagnole|Espagne]] et la désastreuse [[Campagne de Russie (1812)|invasion de la Russie]] en 1812 désabusèrent de nombreux Allemands, qu'ils soient princes ou paysans. Le [[blocus continental]] imposé par Napoléon ruina l'économie de l'Europe centrale. {{formatnum:125000}} Allemands participèrent à la Campagne de Russie et les nombreuses pertes incitèrent les Allemands à envisager une Europe sans Napoléon. La création de milices comme les [[corps franc]]s illustra cette évolution<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=384-387}}</ref>.

Le [[Campagne de Russie (1812)|désastre de Russie]] affaiblit considérablement l'emprise française sur les princes allemands. En 1813, Napoléon mena une campagne dans les États allemands pour les ramener dans le [[Confédération du Rhin|giron français]]. La [[Sixième Coalition|guerre de la Sixième Coalition]] ou {{Citation|''guerre de Libération''}} pour les Allemands, atteignit son paroxysme lors de la [[Bataille de Leipzig (1813)|bataille de Leipzig]] également connue sous le nom de {{Citation|''bataille des Nations''}}. En {{date-|octobre 1813}}, plus de {{nombre|500000|soldats}} participèrent à cet engagement qui dura trois jours, en faisant la plus grande bataille du {{s-|XIX|e}}. La victoire décisive de la coalition composée de l'Autriche, de la Prusse, de la Russie, de la Suède et de la Saxe mit fin à la domination française à l'est du Rhin. Les forces coalisées poursuivirent Napoléon en France et ce dernier fut capturé puis exilé sur l'[[île d'Elbe]]. Durant la brève période des [[Cent-Jours]], en 1815, une nouvelle coalition menée par le Britannique [[Arthur Wellesley de Wellington|Arthur Wellesley]] et par le Prussien [[Gebhard Leberecht von Blücher]] écrasa l'armée française à la [[bataille de Waterloo]] le {{date|18|juin|1815}}<ref group="Note">{{citation|Si l'armée prussienne s'était très bien comportée lors de la [[guerre de Sept Ans]], son effondrement à [[Iéna]] réduisit à néant la fierté des Prussiens en leur armée. Durant leur exil en Russie, de nombreux officiers comme [[Carl von Clausewitz]] réfléchirent à ne nouvelles tactiques et organisations.}}, dans {{harvsp|Sheehan|1989|p=323}}</ref>. Le rôle décisif joué par les troupes de Blücher, particulièrement après leur retraite à [[Bataille de Ligny|Ligny]] aida à renverser le cours de la bataille contre les Français. La [[cavalerie]] prussienne poursuivit les débris de l'armée française le soir du {{date-|18 juin}}, scellant la victoire de la coalition. Du point de vue allemand, les actions des troupes de Blücher à Waterloo et les efforts combinés à Leipzig offrirent un point de ralliement et de fierté<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=322-323}}</ref>. Cette interprétation devint l'un des facteurs clés dans la construction du mythe {{Citation|''[[Borusses|borussien]]''}}, promu par les nationalistes pro-prussiens plus tard dans le {{s-|XIX|e}}, selon lequel le destin de la Prusse était de réaliser l'unification de l'Allemagne<ref name="BlackbournEley1984p1">{{harvsp|Blackbourn|Eley|1984|texte=Blackbourn et Eley 1984, partie 1}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Nipperdey|1996|texte=Nipperdey 1996, chapitre 1}}</ref>.

=== Réorganisation de l'Europe centrale et montée du dualisme allemand ===
{{Article détaillé|Congrès de Vienne}}
[[Fichier:HRR 1789 fr.png|thumb|Carte du Saint-Empire en 1789. La carte est dominée par l'emprise des [[Habsbourg]] (en marron) et par celle du [[royaume de Prusse]] (en bleu), à côté d'une multitude de petits États (souvent trop petits pour être représentés).|alt=Elle comprend l'Allemagne actuelle, plus une partie des territoires polonais de la Prusse, ainsi que l'Autriche, la Slovénie et la Tchéquie actuelle. Tous les territoires de l'Empire autrichien ne font pas partie de la confédération.]]

Après la défaite de Napoléon, le [[congrès de Vienne]] (1815) mit en place un nouvel ordre européen basé sur l'[[équilibre des puissances]]. Cet ordre réorganisa l'Europe sous la forme de [[sphère d'influence|sphères d'influence]] qui, souvent, ne tenaient pas compte des aspirations nationales, comme dans l'empire d'Autriche, en Italie, ou en Allemagne<ref name="sheehan398">{{harvsp|Sheehan|1989|p=398-410}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Scott|2006|p=329-361}}</ref>. La Prusse (élargie depuis 1803) et 38 autres États sont rassemblés dans la sphère d'influence de l'[[empire d'Autriche]]. Le congrès établit une [[Confédération germanique]] aux pouvoirs limités dirigée par l'Autriche avec une « [[Diète (politique)|diète fédérale]] » (appelée {{langue|de|''Bundestag''}} ou {{langue|de|''Bundesversammlung''}}) située à [[Francfort]]. En reconnaissance de la position impériale traditionnellement occupée par les [[maison de Habsbourg-Lorraine|Habsbourg]], les empereurs d'Autriche devinrent les présidents de ce parlement. Cependant, cette domination apparente autrichienne ne tient pas compte de l'émergence de la Prusse dans les affaires impériales. Depuis que le [[prince-électeur]] de [[Brandebourg]] s'était proclamé [[Liste des monarques de Prusse|roi en Prusse]] au début du {{s-|XVIII|e}}, leur domaine s'est considérablement agrandi à travers les guerres et les mariages. Cette montée en puissance était devenue évidente lors de la [[guerre de Succession d'Autriche]] et de la [[guerre de Sept Ans]] sous [[Frédéric II de Prusse]]<ref name="sheehan398"/>. Lorsque [[Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780)|Marie-Thérèse d'Autriche]] et [[Joseph II du Saint-Empire]] tentèrent de restaurer l'hégémonie des Habsbourg dans le Saint-Empire, Frédéric II créa le ''{{langue|de|[[Fürstenbund]]}}'' (ligue des princes) en 1785. La rivalité entre l'Autriche et la Prusse influait fortement dans les affaires impériales. Cet équilibre des forces fut incarné par la [[guerre de Succession de Bavière]]. Avant même la fin du Saint-Empire, cette compétition influença la croissance et le développement des mouvements nationalistes au {{s-|XIX|e}}<ref>{{harvsp|Berenger|Simpson|1997|p=96-97}}</ref>.

=== Problèmes de réorganisation ===
[[Fichier:Map-GermanConfederation.svg|thumb|upright=1.2|left|Frontières de la Confédération germanique en rouge, la Prusse est en bleu, l'Autriche en jaune et le reste est en gris|alt=L'Empire autrichien est au tiers dans les frontières de la confédération, la Prusse au 3 quarts. L'Empire autrichien fait environ la même taille que l'ensemble de la confédération, la Prusse environ moitié moins grande, toutefois dans la confédération leur taille est proche, environ 1 tiers chacun, le dernier tiers étant occupé par les autres États.]]

En dépit du terme de « [[Bundestag (confédération germanique)|diète]] » (assemblée ou parlement), cette institution n'était pas constituée de représentants élus par le peuple. De nombreux États n'avaient pas de constitution et dans ceux qui en avaient une, comme le [[grand-duché de Bade]], le [[droit de vote]] était [[Suffrage censitaire|conditionné par la possession d'une certaine quantité de biens]], ce qui réduisait le nombre d'électeurs à une faible portion de la population masculine<ref>{{harvsp|Lloyd|1980}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=de|prénom1=Manfred|nom1=Hörner|titre=Die Wahlen zur badischen zweiten Kammer im Vormärz (1819–1847)|lieu=Gœttingue|éditeur=Vandenhoeck & Ruprecht|année=1987|passage=131|isbn=}}</ref>. De plus, la construction de la confédération ne reflétait pas le nouveau statut de la Prusse en Allemagne. Malgré sa défaite totale à [[bataille d'Iéna|Iéna]] - [[bataille d'Auerstaedt|Auerstaedt]] en [[1806]], elle avait réalisé un prodigieux retour à [[Bataille de Waterloo|Waterloo]]. Par conséquent, les dirigeants prussiens entendaient jouer un rôle majeur dans la politique allemande<ref>{{harvsp|Zamoyski|2007|p=239-240}}</ref>.

L'expérience en commun des Allemands pendant la période napoléonienne fit monter leur [[nationalisme]]. Initialement alliée au [[libéralisme]], celui-ci modifia les relations politiques, culturelles et sociales entre les États allemands<ref>{{harvsp|Namier|1952|p=34}}</ref>. L'organisation étudiante ''{{langue|de|[[Burschenschaft]]}}'' et les manifestations populaires comme celles du [[château de Wartbourg]] en {{date-|octobre 1817}} contribuèrent à accroître le sentiment d'unité des germanophones. De plus, les promesses implicites et parfois explicites faites durant la [[Sixième Coalition|guerre de Libération]] firent croître les revendications pour la [[souveraineté populaire]] et une participation accrue dans la vie politique. Toutefois ces attentes furent largement déçues après la signature du traité de paix. L'agitation causée par les organisations étudiantes mena les dirigeants conservateurs comme [[Klemens Wenzel von Metternich]] à craindre le développement d'un sentiment national ; l'assassinat du [[dramaturge]] [[August von Kotzebue]] en {{date-|mars 1819}} par un étudiant radical donna l'opportunité de mettre en place les [[décrets de Carlsbad]] : des mesures visant à contrer les idées libérales et nationalistes<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=407-408 et 444}}</ref>. Ces décrets rendirent le ''{{langue|de|Burschenschaft}}'' clandestin en étendant la censure de la presse et de la correspondance privée et en limitant les débats académiques. Ces décrets furent le sujet du [[pamphlet]] de [[Joseph Görres]] ''{{langue|de|Teutschland und die Revolution}}'' (''L'Allemagne et la Révolution'') de [[1820 en littérature|1820]] dans lequel il concluait qu'il était impossible et non souhaitable de réprimer la libre parole de l'opinion publique avec des mesures réactionnaires<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=442-445}}</ref>.

== Collaboration économique : unions douanières ==
{{Article détaillé|Zollverein}}

Le ''{{langue|de|[[Zollverein]]}}'' était une autre institution clé qui permit de créer une plus large unification économique au sein des États allemands. L'[[union douanière]] initialement limitée à la Prusse et conçue par le ministre des finances prussien [[Hans von Bülow (1774-1825)]] en 1818 afin de lier ses nombreux territoires, fut étendue à d'autres États allemands pour devenir en 1834 le ''[[Zollverein]]''. Au cours des trente années qui suivirent, d'autres États allemands rejoignirent l'union. Celle-ci aida à réduire les barrières protectionnistes parmi les États allemands particulièrement dans le domaine du transport des matières premières et des produits manufacturés réduisant les coûts de transports et rendant plus faciles les échanges inter-étatiques. Cela était indispensable pour les centres industriels émergents dont la plupart se trouvaient en [[Rhénanie]] et dans les vallées de la [[Sarre (rivière)|Sarre]] et de la [[Ruhr (rivière)|Ruhr]]<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=465-467}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Blackbourn|1998|p=106-107}}</ref>.

=== Routes et chemins de fer ===
[[Fichier:Wartburg demonstration 1817.jpg|vignette|En {{date-|octobre 1817}}, environ 500 étudiants se rassemblèrent au [[château de Wartbourg]], où [[Martin Luther]] avait trouvé refuge trois siècles auparavant, pour manifester en faveur de l'unification nationale. Wartbourg fut choisi pour son lien avec ce personnage historique. Gravure contemporaine sur bois coloré<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=460-470}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://germanhistorydocs.ghi-dc.org/sub_image.cfm?image_id=426&language=english|titre=German Historical Institute|consulté le=28 novembre 2011}}</ref>.|alt=En arrière-fond se trouve le château de Wartbourg. Au premier plan un cortège portant un grand drapeau allemand s'y dirige.]]

Au début du {{s-|XIX|e}}, les routes allemandes se trouvaient dans un état de délabrement important. Les voyageurs, étrangers et nationaux, se plaignaient souvent de l'état des ''{{langue|de|Heerstraßen}}'', les routes militaires autrefois entretenues pour faciliter le déplacement des troupes. Comme les États allemands cessèrent d'être un carrefour militaire, les routes s'améliorèrent. La longueur des routes en dur en Prusse passa de {{unité|3800|km}} en 1816 à {{unité|16600|km}} en 1852, aidé en cela par l'invention du [[Macadam (route)|macadam]]. En 1835, [[Heinrich von Gagern]] écrivit que les routes étaient les {{citation|veines et les artères du corps politique}} et prédit qu'elles promouvraient la liberté, l'indépendance et la prospérité<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=465}}</ref>. Comme les personnes purent se déplacer, elles entrèrent en contact les unes avec les autres dans les trains, les restaurants et pour certains dans des hôtels huppés tels que le spa de [[Baden-Baden]]. Le transport fluvial s'améliora également. Les blocus sur le [[Rhin]] furent supprimés par Napoléon et à partir des années 1820, les moteurs à vapeur permirent de libérer les péniches de l'encombrant système d'hommes et d'animaux qui aidaient les navires à remonter le fleuve. En 1846, 180 navires à vapeur faisaient la navette entre les rivières allemandes, le [[Lac de Constance]] et un réseau de canaux reliant le [[Danube]], la [[Weser]] et l'[[Elbe (fleuve)|Elbe]]<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=466}}</ref>.

Aussi importantes que ces améliorations aient pu être, elles ne purent pas concurrencer l'impact du chemin de fer. L'économiste [[Friedrich List]] appelait les chemins de fer et les unions douanières, des {{citation|Sœurs Siamoises}} mettant ainsi l'accent sur l'importance des relations entre ces deux éléments<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=467-468}}</ref>. Il n'était pas le seul car le poète [[August Heinrich Hoffmann von Fallersleben]] écrivit un poème dans lequel il louait les vertus du ''{{langue|de|Zollverein}}'', texte qui commençait par une liste des matières premières qui ont plus contribué à l'unité allemande que la politique ou la diplomatie<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=502}}</ref>. Les historiens de l'[[Empire allemand]] virent ensuite dans le chemin de fer le premier indicateur d'un État unifié. L'écrivain patriotique [[Wilhelm Raabe]] écrivit : {{citation|L'Empire Allemand fut fondé par la construction du premier chemin de fer}}<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=469}}</ref>. Tout le monde n'accueillait cependant pas le {{citation|monstre de fer}} avec enthousiasme. Le roi de Prusse [[Frédéric-Guillaume III de Prusse]] ne voyait aucun avantage à pouvoir voyager de Berlin à [[Potsdam]] un peu plus rapidement et Metternich refusait de monter dans un train. D'autres se demandaient si le chemin de fer était un « démon » menaçant le paysage : le poème ''{{langue|de|An den Frühling}}'' (''Le Printemps'') de [[Nikolaus Lenau]] publié en 1838 déplorait ces trains qui détruisaient la quiétude immaculée des forêts allemandes<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=458}}</ref>.

La ''[[Chemin de fer bavarois Ludwig|Bayerische Ludwigseisenbahn]]'', qui était la première ligne de [[Transport de marchandises|fret]] et de transport de passagers en Allemagne, connectait [[Nuremberg]] et [[Fürth]] en 1835 ; elle ne mesurait que {{unité|6|km}} de long et ne fonctionnait que le jour mais se révéla à la fois rentable et populaire. En moins de trois ans, {{unité|141|km}} de rails furent posés. En 1840, on comptait {{unité|462|km}} de lignes et en 1860, {{unité|11157|km}}. Comme il n'existait aucun centre géographique pour définir l'organisation (à la différence de Paris pour la France), les lignes formaient une sorte de filet reliant les villes et les marchés au sein d'une zone, les zones entre elles au sein d'une région et ainsi de suite. Comme le réseau s'agrandissait, il devenait moins cher de transporter les marchandises, passant de 18 ''{{langue|de|[[pfennig]]s}}'' par tonne et par kilomètre en 1840 à 5 en 1870. De même, les matières premières pouvaient voyager le long de la vallée de la [[Ruhr (rivière)|Ruhr]] sans avoir à être déchargées et rechargées. Les lignes ferroviaires encouragèrent l'activité économique en créant une demande pour les matières premières et en facilitant le commerce. En 1850, le transport fluvial transportait trois fois plus de fret que le train ; en 1870, la situation était inversée. Les lignes ferroviaires changèrent également l'apparence des villes, la façon dont les gens se déplaçaient et leur impact toucha jusqu'à l'ordre social. Si certaines régions excentrées ne furent pas connectées avant les années 1890, la majorité de la population et des centres de production étaient reliés par rail dès 1865<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=466-467}}</ref>.

=== Géographie, patriotisme et linguistique ===
[[Fichier:1834customstarrifs.jpg|thumb|left|Cette [[caricature]] de 1834 s'attaque aux nombreux péages existants avant l'établissement du ''{{langue|de|Zollverein}}''. Certains États étaient si petits que les transporteurs devaient charger et décharger leurs cargaisons deux ou trois fois par jour.|alt=Un chariot se trouve entre deux barrières douanières. Les deux douaniers s'observent attentivement. Deux panneaux indiquent de chaque côté "Lippe Schaumburg", montrant le ridicule de la situation.]]

Les déplacements étant plus faciles, rapides et moins chers, la langue cessa d'être perçue comme le seul facteur unificateur entre les Allemands. Les [[Jacob et Wilhelm Grimm|frères Grimm]], qui avaient rédigé un impressionnant ''Dictionnaire allemand'', rassemblèrent les fables et les histoires populaires qui dévoilaient les parallèles entre les différentes histoires régionales<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.pitt.edu/~dash/grimm.html#jointpublications|titre=Brothers Grimm online|consulté le=5 janvier 2012|site=pitt.edu}}</ref>. [[Karl Baedeker]] écrivit des livres de voyages sur différentes villes d'Europe centrale, indiquant les lieux d'hébergements, les sites à visiter et une brève histoire des châteaux, des personnalités et des champs de bataille rencontrés. Ses guides incluaient également les distances, les routes à éviter et les itinéraires de randonnée à suivre<ref>{{Ouvrage|langue=de|prénom1=Hans|nom1=Lulfing|titre=Neue Deutsche Biographie|tome=1|lieu=Berlin|éditeur=Duncker & Humblot|année=1953|passage=516|lire en ligne=http://mdz10.bib-bvb.de/~db/0001/bsb00016233/images/index.html?seite=536|consulté le=29 novembre 2011|titre chapitre=Biographie de Karl Baedecker}}</ref>.

Par ailleurs, les chants de [[August Heinrich Hoffmann von Fallersleben]] expriment non seulement l'unité linguistique du peuple allemand mais également son unité géographique. Dans ''{{langue|de|Deutschland, Deutschland über Alles}}'', officiellement appelé ''{{langue|de|[[Das Lied der Deutschen]]}}'' (''Le Chant des Allemands''), Fallersleben appelle les souverains de tous les États allemands à reconnaître les caractéristiques unificatrices du peuple allemand<ref>{{Ouvrage|langue=de|prénom1=Peter|nom1=Rühmkorf|prénom2=Ludwig Arnold|nom2=Heinz|titre=Das Lied der Deutschen|lieu=Gœttingue|éditeur=Wallstein|année=2001|pages totales=46|passage=11–14|isbn=3-89244-463-3}}</ref>. D'autres musiques patriotiques comme ''{{langue|de|[[Die Wacht am Rhein]]}}'' (''La Garde au Rhin'') de [[Max Schneckenburger]] commencèrent à mettre l'accent sur l'espace géographique qu'est l'Allemagne. La « germanité » n'était plus limitée à une langue commune. Schneckenburger écrivit ''La Garde au Rhin'' comme une réponse aux [[crise du Rhin|arguments français]] qui prétendaient que la rive orientale du Rhin était la frontière orientale naturelle de la France. Le refrain, ''Chère patrie, sois calme : Ferme et loyale est la garde, la garde au Rhin !'', et d'autres chants patriotiques comme ''{{langue|de|Das Rheinlied}}'' (''Le Chant du Rhin'') de Nicholaus Becker appelaient les Allemands à défendre leur territoire national. En 1807, [[Alexander von Humboldt]] avança que le caractère national était influencé par la géographie, que les paysages étaient liés aux peuples. Simultanément, l'idée de préserver les anciennes forteresses et les sites historiques émergea particulièrement en Rhénanie où beaucoup de batailles contre les Français et les Espagnols avaient été menées<ref>{{harvsp|Dominick|1992|p=3-41}}</ref>.

== ''{{langue|de|Vormärz}}'' et libéralisme ==
{{Article détaillé|Vormärz}}

La période de répression et de forte censure précédant les [[Révolution de Mars|révolutions de 1848]], menée par la Prusse et l'Autriche, devint largement connue sous le nom de ''{{langue|de|[[Vormärz]]}}'' (l'« avant-mars »), en référence à {{date-|mars 1848}}. Durant cette période, le [[libéralisme]] européen commença à gagner en importance et à imposer son agenda politique, social et économique. La plupart des libéraux européens du ''{{langue|de|Vormärz}}'' souhaitaient l'unification sous des principes nationalistes, l'expansion du suffrage masculin et la transition vers le [[capitalisme]]. Les plus {{citation|radicaux}} voulaient le [[suffrage universel]] pour les hommes, les autres étaient prêts à faire des concessions sur ce point<ref name="sp">{{harvsp|Sperber|1991}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Langewiesche|1983|p=102 et 124-130}}</ref>.

=== Fête de Hambach : nationalisme libéral et réponse conservatrice ===
[[Fichier:Hambacher Fest 1832.jpg|thumb|left|Les participants nationalistes marchent vers le château de Hambach en portant l'étendard noir, rouge et or du ''{{langue|de|Burschenschaft}}'' qui servit de base au [[drapeau de l'Allemagne]] moderne.|alt=Au premier plan, on voit un grand cortège allant vers le château en arrière plan. Les participants portent de nombreux drapeaux allemands]]

Malgré la réaction, les aspirations à l'unité se développèrent et se mêlèrent à celles à la souveraineté nationale dans les terres germaniques. Plus de {{nombre|30000|personnes}} participèrent à la [[fête de Hambach]]<ref name="Sheehan, pp. 610–613">{{harvsp|Sheehan|1989|p=610-613}}</ref> qui eut lieu du 27 au {{date-|30 mai 1832}}. Présentée comme une fête communale<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=610}}</ref>, ses participants célébrèrent la fraternité, la liberté et l'unité nationale, et marchèrent vers les ruines du [[château de Hambach]] sur les hauteurs de la petite ville de [[Hambach an der Weinstraße|Hambach]] dans la province du [[Palatinat rhénan|Palatinat]], qui faisait partie du [[royaume de Bavière]]. Une fois arrivés, ils écoutèrent des discours d'orateurs nationalistes de tout l'échiquier politique. Le contenu général des discours mettait en évidence une différence fondamentale entre le nationalisme allemand des années 1830 et le nationalisme français de la [[Trois Glorieuses|révolution de Juillet]] : l'accent étant mis sur le fait que le nationalisme allemand devait reposer sur l'éducation du peuple. Une fois celui-ci éduqué au niveau suffisant, l'unification serait inévitable. La [[rhétorique]] de Hambach insistait sur la nature pacifique du nationalisme allemand : il n'était pas question de construire des barricades, une forme très « française » de nationalisme mais plutôt de réaliser des « ponts émotionnels » entre les groupes<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=612}}</ref>.

[[Fichier:Karikatur Denkerclub.jpg|thumb|Caricature allemande se moquant des [[Décrets de Carlsbad]] qui supprimaient la liberté d'expression|alt=Une dizaine d'hommes, à l'évidence bourgeois, sont assis baillonnés autour d'une table. Au-dessus de la table sur panneau est écrit : {{citation|Combien de temps nous sera-il encore permis de penser?}}.]]

Comme il l'avait fait en 1819, après l'assassinat de [[August von Kotzebue|Kotzebue]], Metternich utilisa la [[fête de Hambach|manifestation populaire de Hambach]] pour renforcer la politique répressive conservatrice en matière sociale. Les {{citation|Six Articles}} du {{date|28|juin|1832}} réaffirmaient le principe d'autorité monarchique. Le {{date-|5 juillet}}, la diète de Francfort vota dix articles supplémentaires qui prolongeaient les règles existantes concernant la censure, la restriction des organisations politiques et la limitation des autres activités publiques. De plus, les États membres acceptaient d'envoyer une assistance militaire à un gouvernement menacé par un soulèvement<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=613}}</ref>. Le [[Carl Philipp von Wrede|Prince Wrede]] mena ainsi la moitié de l'armée bavaroise dans le Palatinat pour soumettre la province. Plusieurs orateurs malchanceux de Hambach furent arrêtés, jugés et emprisonnés. L'un d'entre eux, [[Karl Heinrich Brüggemann]] (1810-1887), un étudiant en droit et représentant du ''{{langue|de|Burschenschaft}}'' clandestin fut envoyé en Prusse où il fut condamné à mort avant d'être gracié<ref name="Sheehan, pp. 610–613"/>.

=== Libéralisme et réponse aux problèmes économiques ===
Plusieurs autres facteurs compliquèrent l'expansion du [[nationalisme]] dans les États allemands. Les facteurs humains incluaient les rivalités politiques entre les membres de la confédération allemande, particulièrement entre les Autrichiens et les Prussiens, et la compétition socio-économique entre les intérêts de la [[bourgeoisie]] commerçante et les intérêts de l'[[aristocratie]] et des propriétaires terriens<ref>{{harvsp|Winkler|2005|p=23 et 90}}</ref>. Les facteurs naturels provoquèrent de mauvaises récoltes dans les années 1840, en particulier en 1845 et 1847, mais aussi en 1828 et 1830. D'autres phénomènes comme l'[[exode rural]] modifièrent profondément la société allemande<ref>{{harvsp|Blackbourn|1994}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Siemann|1985|p=32 et 42}}</ref>.

La dislocation économique, culturelle et sociale de la société, les difficultés d'une économie en transition et la pression des désastres météorologiques contribuèrent à aggraver les problèmes en Europe centrale<ref>{{harvsp|Sperber|1991|p=3}}</ref>. L'échec de la plupart des gouvernements sur la question de la crise alimentaire du milieu des années 1840 causée par la [[mildiou de la pomme de terre]] (responsable de la [[grande famine en Irlande]]) et les nombreuses années de [[Petit âge glaciaire|mauvais temps]] firent que de nombreuses personnes considéraient que les riches et les puissants n'étaient pas intéressés par les problèmes des petites gens. Les dirigeants étaient inquiétés par l'agitation grandissante des travailleurs et la désaffection de l'[[intelligentsia]]. La censure, les amendes, l'exil ou l'emprisonnement ne semblaient plus capables de contenir les critiques. De plus, il devenait de plus en plus clair que l'Autriche et la Prusse voulaient unifier le pays sous leur coupe, et chacun d'entre eux allait empêcher l'autre d'y parvenir<ref>{{harvsp|Blackbourn|1998|p=127}}</ref>.

== Première tentative d'unification ==
{{Article détaillé|Révolution de Mars{{!}}Révolution de mars 1848}}

Il manquait au [[Fête de la Wartbourg|rassemblement de Wartbourg]] en 1817 et au [[fête de Hambach|festival de Hambach]] en 1832 un programme clair en vue de l'unification. À Hambach, les déclarations des orateurs permettaient d'entrevoir les différentes pistes envisagées. Rassemblés uniquement par l'idée d'unification, les moyens de la réaliser différaient largement mais s'accordaient sur l'idée nébuleuse que le ''{{langue|de|Volk}}'' (le peuple), s'il était bien éduqué, pourrait réaliser l'unification par lui-même. Les grands discours, les étendards, les étudiants volontaires et les rassemblements festifs ne se concrétisèrent pas dans l'appareil politique, bureaucratique ou administratif. Si l'idée de constitution était très débattue, aucun texte ne sortit de ces discussions. En 1848, les nationalistes songèrent à remédier à ce problème<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=610-615}}</ref>.

=== Révolution de 1848 et le parlement de Francfort ===
{{Article détaillé|Parlement de Francfort}}
[[Fichier:Parliament Frankfurt Pauls Church 1848.jpg|thumb|Les parlementaires se réunirent pour la première fois dans l'[[Église Saint-Paul de Francfort]] où ils jetèrent les bases d'un parlement national<ref>{{lien web|langue=de|titre=Badische Heimat/Landeskunde online 2006, Veit's Pauls Church ''Germania''|url=http://www.zum.de/Faecher/G/BW/Landeskunde/rhein/geschichte/1848/national03.htm |consulté le=1{{er}} décembre 2011}}</ref>.|alt=L'église est arrière-plan. Des drapeaux allemands ornent les maisons. De chaque côté des soldats en grands uniformes sont au garde à vous. Au centre, les députés en costumes entrent en rang dans l'église.]]

Les [[Révolution de Mars|révolutions de 1848-1849 en Allemagne]] visaient l'unification et une unique constitution allemande. Les révolutionnaires firent pression sur les gouvernements, particulièrement en [[Rhénanie]], pour obtenir une assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution pour l'Allemagne. La plupart des révolutionnaires de gauche espéraient que celle-ci établirait un [[suffrage universel|suffrage masculin universel]], un parlement national permanent et une Allemagne unifiée. Le nouveau gouvernant de cette nouvelle entité aurait pu être le roi prussien qui était le choix le plus logique : la Prusse était l'État le plus vaste mais également le plus puissant. De manière générale, les révolutionnaires de droite et du centre préféraient une forme d'unification plus souple dans laquelle les États conserveraient une large autonomie. De nombreux systèmes de vote furent créés des suites de l'action révolutionnaire. Par exemple le [[système des trois classes]] prussien qui accordait à certains groupes, principalement les plus riches et les propriétaires terriens, une plus large représentation<ref>{{harvsp|Blackbourn|1998|p=138-164}}</ref>.

Le {{date|27|mars|1849}}, le [[Parlement de Francfort]] vota la ''{{langue|de|[[Paulskirchenverfassung]]}}'' (Constitution de l'Église Saint-Paul) et en {{date-|avril 1849}}, il offrit le titre de « ''{{langue|de|[[Liste des souverains de Germanie|Kaiser]]}}'' » (empereur) au roi de Prusse [[Frédéric-Guillaume IV de Prusse|Frédéric-Guillaume IV]]. Ce dernier le [[Kaiserdeputation|refusa]] pour plusieurs raisons. Publiquement, il répondit qu'il ne pouvait accepter la couronne sans le consentement des États, c'est-à-dire les princes. En privé, il craignait l'opposition des autres princes allemands et l'intervention militaire de la Russie et de l'Autriche ; il n'aimait également pas l'idée d'accepter une couronne de la part d'un parlement élu par le peuple. Il ne pouvait en effet pas accepter une couronne d'{{citation|argile}}, une couronne {{citation|de boue et de sang}}, ce {{citation|collier de servitude offert par des maîtres boulangers}} selon ses mots<ref>{{harvsp|Sperber|2000}}</ref>. En dépit des obstacles légaux, le parlement de Francfort réussit à rédiger une constitution et s'accorda sur la [[solution petite-allemande]]. Le parlement de Francfort se termina en un échec partiel : si les libéraux n'avaient pas réussi à achever l'unification, ils avaient réussi à faire passer de nombreuses réformes avec les princes allemands<ref>{{harvsp|Blackbourn|1998|p=176-179}}</ref>.

=== Analyse rétrospective de 1848 et du parlement de Francfort ===
[[Fichier:Image Germania (painting).jpg|thumb|left|Cette représentation de ''{{langue|de|Germania}}'' de [[Philipp Veit]] fut créée pour cacher l'orgue de l'Église Saint-Paul de Francfort durant le rassemblement du parlement en ce lieu entre 1848 et 1849|alt=La grande femme debout prend tout l'espace du tableau. Elle est habillée d'une sorte de toge jaune et bleu ciel, au-dessus d'un maillot rouge. L'aigle bicéphale est représenté sur son maillot au niveau de la poitrine. Elle tient un très grand drapeau allemand dans la main gauche, une épée dans la main droite. Elle porte une couronne de glands. À ses pieds se trouve une chaine ouverte.]]

La question des succès et des échecs du parlement de Francfort a généré des décennies de débats parmi les spécialistes de l'histoire allemande, et contribua à l'[[historiographie]] de la construction de la nation allemande. Une école de pensée, qui émergea après 1918 et qui connut le succès après la Seconde Guerre mondiale, expliquait que la soi-disant défaillance des libéraux allemands du parlement de Francfort mena à un compromis entre la [[bourgeoisie]] et les [[conservatisme|conservateurs]], principalement les propriétaires terriens de Prusse (''{{langue|de|[[Junker]]}}'') donnant naissance par la suite au ''{{langue|de|[[Sonderweg]]}}'' allemand (l'autre chemin) au {{s-|XX|e}}<ref>Des exemples de cet argument apparaissent dans : {{harvsp|Dahrendorf|1965|p=25-32}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Wehler|1973|p=10-14}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Krieger|1957}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Grew|1978|p=312-345}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Kocka|Mitchell|1993}},{{harvsp|Kocka|Mitchell|1988|p=3-16}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Berghahn|1982}}</ref>. Cette école, menée par [[Hans-Ulrich Wehler]], avançait que l'échec de l'unification en 1848 entraîna la formation tardive de l'[[État-nation]] en 1871, ce qui retarda le développement des valeurs nationales positives. De plus, l'{{citation|échec}} de 1848 réaffirma la nostalgie de l'aristocratie parmi la [[classe moyenne]] allemande. Par conséquent, ce groupe ne développa jamais un programme de modernisation<ref>Pour une explication de cet argument, voir {{harvsp|Blackbourn|Eley|1984|texte=Blackbourn et Eley 1984, partie 1}}.</ref>.

Des universitaires contemporains, comme [[Geoff Eley]] et [[David Blackbourn]], se sont opposés à cette idée, avançant que l'Allemagne n'avait pas un véritable ''{{langue|de|Sonderweg}}'' (chemin à part), ou en tout cas pas plus que n'importe quelle autre nation qui au cours de son histoire s'est distinguée<ref name="BlackbournEley1984p1"/>. Au lieu de cela, ce nouveau groupe d'historiens prétend que 1848 marque une véritable avancée pour les politiciens libéraux ; un grand nombre de leurs idées et programmes furent par la suite incorporés au sein des programmes sociaux de [[Otto von Bismarck|Bismarck]] (par exemple, la [[sécurité sociale]], les programmes d'éducations et une large définition du [[suffrage]]). De plus, la notion de « chemin à part » repose sur le fait que le chemin d'autres nations (dans ce cas, celui du Royaume-Uni) est la norme<ref>{{harvsp|Blackbourn|Eley|1984|p=Chapitre 2}}</ref>. Ce nouvel argument pose problème au modèle britannique et des études récentes sur le développement national en Grande-Bretagne et dans d'autres États dits « normaux » (par exemple, la France et les États-Unis) ont proposé que même dans ces États, la nation moderne ne s'est pas développée régulièrement mais était largement une proposition datant du milieu du {{s-|XIX|e}}<ref>{{harvsp|Blackbourn|Eley|1984|p=286-293}}</ref>. Dans les années 1990, cette dernière vision devint la théorie acceptée même si certains historiens<ref>{{harvsp|Kocka|Mitchell|2003|p=39–44}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Kocka|Mitchell|1999|p=40–50}}</ref> continuent d'utiliser l'idée du ''{{langue|de|Sonderweg}}'' pour comprendre la période du [[national-socialisme]]<ref>{{harvsp|Evans|1987}}</ref>.

=== Problèmes de sphères d'influences : l'Union d'Erfurt et la conférence d'Olmütz ===
Après la fin du parlement de Francfort, [[Frédéric-Guillaume IV de Prusse|Frédéric-Guillaume IV]], sous l'influence du général [[Joseph von Radowitz (1797-1853)|Joseph von Radowitz]], convoqua l'[[Union d'Erfurt]], une fédération d'États allemands, excluant l'Autriche, créée par le libre consentement des princes allemands. Cette union limitée aurait presque entièrement éliminé l'influence autrichienne sur les autres États allemands. Les pressions diplomatiques combinées de l'Autriche et de la Russie (garante des [[Congrès de Vienne|accords de Vienne de 1815]] et des sphères d'influence) forcèrent la Prusse à abandonner cette idée lors de la [[Conférence d'Olmütz]] (également appelée {{citation|reculade d'Olmütz}}) dans la petite ville d'[[Olomouc|Olmütz]] en [[Moravie]]. En {{date-|novembre 1850}}, les Prussiens, particulièrement Radowitz et Frédéric-Guillaume durent accepter la restauration de la confédération allemande sous la domination autrichienne<ref>{{harvsp|Taylor|1954|p=37}}</ref>.

Bien qu'elles semblent anecdotiques, l'Union d'Erfurt et la conférence d'Olmütz mirent les problèmes d'influences dans les États allemands au centre des préoccupations. La question de l'unification ne dépendait plus du « si » mais du « quand » et ce « quand » dépendait du rapport de force. L'un des anciens membres du Parlement de Francfort, [[Johann Gustav Droysen]] résuma le problème :
{{Citation bloc|Nous ne pouvons accepter le fait que la totalité de la [[question allemande]] se résume à une simple alternative entre la Prusse et l'Autriche. Dans ces États, la vie allemande a ses côtés positifs et négatifs. Dans le premier, tous les intérêts sont nationaux et réformateurs, dans le second, tous sont dynastiques et destructeurs. La question allemande n'est pas une question constitutionnelle mais une question de puissance ; et la monarchie prussienne est maintenant entièrement allemande tandis que celle d'Autriche ne peut pas l'être<ref>{{harvsp|Droysen|id=Droysen}}, voir lien web pour la citation</ref>.}}

L'unification dans ces circonstances posait un problème diplomatique fondamental. La possibilité d'une unification allemande (et bien entendu l'exemple de l'[[unification italienne]]) remettait en cause l'équilibre des puissances de 1815. L'unification de ces groupes renversait le principe des sphères d'influences imbriquées. [[Klemens Wenzel von Metternich|Metternich]], [[Robert Stewart (vicomte Castlereagh)|Castlereagh]] et le [[Alexandre Ier de Russie|tsar Alexandre {{Ier}}]] (et son conseiller pour les affaires étrangères [[Charles Robert de Nesselrode]]), les principaux acteurs du congrès de Vienne avaient conçus et organisés une Europe (et le monde) équilibrée par quatre [[grande puissance|grandes puissances]] : la Grande-Bretagne, la France, la Russie et l'Autriche. Chacune d'entre elles possédant sa propre zone d'influence. Pour les Français, elle s'étendait dans la péninsule ibérique et dans les États italiens. Pour les Russes, dans les régions orientales de l'Europe centrale ainsi que dans les Balkans. Pour les Autrichiens, cette sphère incluait la plupart des territoires d'Europe centrale de l'ancien [[Saint-Empire romain germanique|Empire romain germanique]] alors que pour les Britanniques, le reste du monde, principalement les mers<ref>{{harvsp|Zamoyski|2007|p=100-115}}</ref>.

Le système des sphères d'influence reposait sur la fragmentation des États allemands et italiens et non pas sur leur rassemblement. Par conséquent, une nation allemande unie sous une même bannière posait des questions brûlantes : « Qui sont les Allemands ? », « Où est l'Allemagne ? » mais également « Qui commandait ? » et plus important : « Qui pourrait être le meilleur défenseur de l'Allemagne ? ». Différents groupes offrirent des solutions à ce problème. Dans la solution ''{{langue|de|[[Solution petite-allemande|Kleindeutschland]]}}'' (Solution petite-allemande), les États allemands seraient unifiés sous la domination prussienne ; dans la solution ''{{langue|de|[[Solution grande-allemande|Großdeutschland]]}}'' (Solution grande-allemande), les États allemands seraient unifiés sous la domination autrichienne. Cette controverse qui dominait la politique des États allemands et de la diplomatie austro-prussienne depuis la création du [[royaume de Prusse]] en 1701 allait devenir déterminante dans les vingt années à suivre<ref>{{harvsp|Blackbourn|1998|p=160-175}}</ref>.

=== Espoirs étrangers en une Allemagne unifiée ===
D'autres nationalistes fondaient de grands espoirs dans le mouvement d'unification allemand et la frustration liée à la longue attente après 1850 sembla mettre le mouvement unificateur en retrait. Les révolutionnaires associaient l'unification avec l'idée de progrès. Comme [[Giuseppe Garibaldi (homme politique)|Giuseppe Garibaldi]], le héros de l'[[Risorgimento|unification italienne]], l'écrivit au révolutionnaire allemand [[Karl Blind]] le {{date-|10 avril 1865}} : {{citation|le progrès de l'humanité semble s'être arrêté, et vous avec votre intelligence supérieure savez pourquoi. La raison est que le monde manque d'une nation possédant une véritable attitude à diriger. Une telle attitude, bien-sûr, est nécessaire non pas pour dominer les autres peuples mais pour les accompagner le long du chemin du devoir et les mener vers la fraternité des nations où toutes les barrières érigées par l'égoïsme seraient détruites.}} Garibaldi voyait l'Allemagne comme le {{citation|genre de meneur qui, dans la plus pure tradition chevaleresque, se dévouerait au redressement des péchés, au soutien des faibles, sacrifiant momentanément les gains et les avantages matériels pour la réalisation bien plus satisfaisante de supprimer la souffrance de ses semblables. Nous avons besoin d'une nation suffisamment courageuse pour nous mener dans cette direction. Elle rallierait à sa cause tous ceux qui souffrent et qui aspirent à une vie meilleure et tous ceux qui endurent une occupation étrangère}}<ref group="Note">La suite de la lettre exhorte les Allemands à s'unifier. {{citation|Ce rôle de guide mondial, laissé vacant actuellement, pourrait bien être occupé par la nation allemande. Vous Allemands, avec votre caractère grave et philosophique, pourraient bien être ceux qui peuvent gagner la confiance des autres et garantir la stabilité future de la communauté internationale. Espérons que vous utiliserez votre énergie pour renverser les trente tyrans miteux des divers États allemands. Espérons qu'au centre de l'Europe, vous formerez ensuite une nation unifiée forte de ses 50 millions d'habitants. Nous attendrons avec impatience et allégresse la possibilité de vous suivre.}}, dans {{harvsp|Smith|1969|p=76}}</ref>.

L'unification allemande était également vue comme un préalable indispensable à la création d'une fédération européenne que [[Giuseppe Mazzini]] et d'autres Européens promouvaient depuis trois décennies<ref>{{DHS|17237|Jeune Europe}} consulté le 30 août 2012.</ref>.

Au printemps 1834, Mazzini et une douzaine de réfugiés d'Italie, de Pologne et d'Allemagne fondèrent à [[Berne]] une nouvelle association portant le nom de « ''{{langue|it|[[Giovine Europa]]}}'' » (Jeune Europe). Sa base et une autre grande idée était que, comme la [[Révolution française de 1789]] avait élargi le concept de liberté individuelle, d'autres révolutions auraient maintenant besoin de liberté nationale. Il espérait que dans un futur évidemment distant, les nations libres se rassembleraient au sein d'une Europe fédérale avec une assemblée fédérale chargée de réguler leurs intérêts communs. Son intention était ni plus ni moins que le renversement de l'Europe telle qu'elle avait été conçue après le congrès de Vienne de 1815 avec le rétablissement d'une hégémonie oppressive de quelques grandes puissances qui bloquaient l'émergence de plus petites nations. Mazzini espérait, mais sans grand espoir, que sa vision d'une ligue ou d'une société de nations indépendantes pourrait être réalisée de son vivant. En pratique, Jeune Europe ne disposait pas de l'argent et du soutien populaire pour exister sur le long terme. Néanmoins il resta toujours fidèle à l'idéal d'un continent unifié pour lequel la création de nouvelles nations était un préalable indispensable<ref>{{harvsp|Smith|1991|p=11-12}}</ref>.

=== Réformes en Prusse et ''{{langue|de|Realpolitik}}'' ===
{{Article détaillé|Realpolitik}}
[[Fichier:BismarckRoonMoltke.jpg|thumb|La convergence de direction de la diplomatie et de la politique réalisée par [[Otto von Bismarck]] (à gauche), la réorganisation de l'armée et de ses techniques d'entrainement par [[Albrecht von Roon]] (au centre) et la réforme des principes stratégiques et opérationnels par [[Helmuth Karl Bernhard von Moltke|Helmuth von Moltke]] (à droite) placèrent la Prusse parmi les plus puissants États européens après 1860.|alt=Les trois hommes sont côte à côte en grand-uniforme avec épaulettes. Bismarck et von Roon portent la moustache, mais pas von Moltke.]]

En 1859, [[Guillaume Ier d'Allemagne|Guillaume]] était devenu régent pour son frère malade [[Frédéric-Guillaume IV de Prusse]] ; [[Helmuth Karl Bernhard von Moltke|Helmuth von Moltke]] était le chef d'état-major du quartier général prussien tandis qu'[[Albrecht von Roon]] occupait le poste de ministre de la guerre<ref>{{harvsp|Holt|1917|p=27}}</ref>. Von Roon et Guillaume (qui prenait une part active dans ces discussions) réorganisèrent l'[[armée prussienne]] et Moltke modifia la défense de la Prusse en simplifiant le commandement opérationnel. Ces réformes (et la manière de les financer) provoquèrent une [[Conflit constitutionnel prussien|crise constitutionnelle]] car le parlement et le roi, via son ministre de la guerre, voulaient contrôler le budget militaire. Guillaume, couronné en 1862 sous le titre de Guillaume {{Ier}}, nomma [[Otto von Bismarck]] au poste de [[ministre-président de Prusse]]. Ce dernier résolut la crise en faveur du ministre de la guerre<ref>{{harvsp|Holt|1917|p=13-14}}</ref>.

La [[guerre de Crimée]] de 1854-1855 et la [[Campagne d'Italie (1859)|Deuxième Guerre d'indépendance italienne]] perturbèrent les relations entre la France, la Grande-Bretagne, l'Autriche et la Russie. Dans le désordre qui s'ensuivit, la réorganisation de l'armée et la diplomatie de Bismarck influencèrent la reconstruction de l'équilibre des forces en Europe. Cela eut pour conséquence, l'établissement de la Prusse comme la puissance allemande dominante grâce à une combinaison de triomphes diplomatiques soutenus par la puissance militaire prussienne et un conservatisme teinté de [[pragmatisme]] : la ''{{langue|de|[[Realpolitik]]}}''<ref>{{harvsp|Blackbourn|1998|p=175-179}}</ref>.

Bismarck exprima l'essence de la ''{{langue|de|Realpolitik}}'' dans son fameux [[Discours du fer et du sang|discours du « Fer et du Sang »]] au comité du budget de la [[chambre des représentants de Prusse]] le {{date-|30 septembre 1862}}, peu après sa nomination au poste de ministre-président : {{citation|Les grandes questions de notre temps ne se décideront pas par des discours et des votes à la majorité, mais par le fer et le sang}}<ref>{{harvsp|Hollyday|1970|p=16–18}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=de|url=http://germanhistorydocs.ghi-dc.org/sub_document.cfm?document_id=250&language=german|titre=Discours d'Otto von Bismarck "Blut und Eisen"|consulté le=28 décembre 2011}}</ref>. Les termes de « fer » et de « sang » ont été parfois mal interprétés comme des preuves de la soif allemande pour le sang et le pouvoir<ref name="BlackbournEley1984p1"/>. Premièrement, son discours, et la phrase {{citation|les grandes questions de notre temps ne se décideront pas par des discours et des votes à la majorité}} est souvent interprétée comme un refus du processus politique, une position dont Bismarck ne s'est jamais fait l'avocat<ref group="Note">Bismarck s'était {{citation|fait les dents}} à Francfort où il avait construit sa base en absorbant les idées de tout le spectre politique. Il était avant tout un politicien et en cela reposait sa force. De plus, comme il n'avait pas confiance ni en Moltke ni en Roon, il était réticent à entrer dans une entreprise militaire sur laquelle il n'aurait aucun contrôle.{{harvsp|Mann|2002|p=316-395}}</ref>. Deuxièmement, son expression {{citation|le fer et le sang}} n'implique pas une puissance militaire sans rivale de l'armée prussienne mais plutôt deux aspects importants : premièrement, la capacité des différents États allemands à produire du fer (et les matériels guerriers dérivés) et en second, la volonté de les utiliser si et quand cela serait nécessaire<ref>{{harvsp|Hull|2005|p=90-108, 324-333}}</ref>.

== Formation d'un État unifié ==
Le besoin à la fois du fer et du sang devint rapidement apparent. En 1862, lorsque Bismarck fit son discours, l'idée d'un État-nation allemand dans l'esprit pacifique du [[pangermanisme]] avait évolué pour s'accommoder de la ''{{langue|de|Realpolitik}}'' de Bismarck. Pragmatique, Bismarck comprenait les possibilités, les obstacles et les avantages d'un État unifié et l'importance de lier cet État à la dynastie des Hohenzollern<ref>{{harvsp|Howard|1961|p=40}}</ref>. Les traités liant les différents États allemands les uns aux autres l'empêchant de mener une action unilatérale ; le politicien et le diplomate en lui comprenaient l'impossibilité d'une telle action<ref>{{harvsp|Mann|2002|p=390-395}}</ref>. Pour que les États allemands entrent en guerre, ou comme il suspectait, soient forcés de déclarer la guerre {{citation|ensemble}} contre un ennemi commun, ce dernier devait d'abord s'en prendre à l'un des États allemands. Les historiens ont longtemps débattu du rôle de Bismarck dans les événements qui menèrent à la [[Guerre franco-allemande de 1870|guerre franco-prussienne]]. Tandis que la vue traditionnelle, construite par les historiens pro-prussiens du {{s-|XIX|e}} et du début du {{s-|XX|e}}, avançait que Bismarck était le seul organisateur derrière l'unification, les historiens contemporains considèrent que Bismarck a agi en opportuniste et en cynique en manipulant les circonstances pour créer la guerre<ref>{{harvsp|Taylor|1988|texte=Taylor 1988, chapitre 1}}</ref>. Malgré tout, Bismarck n'était ni un méchant ni un saint et en manipulant les événements de 1866 et de 1870, il démontra les talents diplomatiques et politiques qui lui avaient valu sa nomination en 1862<ref>{{harvsp|Howard|1961|p=40–57}}</ref>.

[[Fichier:Jutland Peninsula map.PNG|thumb|Du sud au nord : Le [[duché de Holstein]] en jaune, le [[duché de Schleswig]] en brun et rouge et la partie danoise du [[Jutland]].|alt=Carte du Danemark continental : le Holstein est au sud, le duché de Schleswig au milieu et la partie danoise au nord.]]

Trois événements furent décisifs dans la progression vers l'unification politique et administrative de l'Allemagne : la [[Frédéric VII de Danemark#Crise de succession|mort sans héritiers]] de [[Frédéric VII de Danemark]] qui mena à la [[guerre des Duchés]] de 1864, l'opportunité créée par l'[[unification italienne]] de disposer d'un allié contre l'Autriche lors de la [[guerre austro-prussienne]] de 1866 et la peur de la France d'un encerclement par les Hohenzollern qui la poussa à déclarer la guerre à la Prusse. Grâce à la combinaison du talent diplomatique et politique de Bismarck, de la réorganisation militaire de [[Albrecht von Roon|von Roon]] et de la stratégie de [[Helmuth Karl Bernhard von Moltke|von Moltke]], la Prusse démontra qu'aucun des signataires du [[Traité de Paris (1815)|traité de paix de 1815]] ne pouvait faire respecter la sphère d'influence autrichienne en Europe centrale et acheva l'hégémonie en Allemagne<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=900-904}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Wawro|1996|p=4-32}}</ref>{{,}}<ref name="Holt p75">{{harvsp|Holt|1917|p=75}}</ref>.

=== Question du Schleswig-Holstein ===
{{article détaillé|Guerre des Duchés}}

La première opportunité vint de la question du Schleswig-Holstein. Le {{date|15|novembre|1863}}, [[Christian IX de Danemark]] devint roi du Danemark et Duc de Schleswig-Holstein. Le {{date|18|novembre|1863}}, il signa la Constitution de Novembre et déclara que le [[duché de Schleswig]] faisait partie intégrante du Danemark. La [[Confédération germanique]] vit cela comme une violation du [[Traité de Londres (1852)|protocole de Londres de 1852]] qui insistait sur le fait que le statut du royaume de [[Danemark]] était distinct de celui des duchés indépendants de Schleswig et d'[[Duché de Holstein|Holstein]]. De plus, les populations du Schleswig-Holstein considéraient qu'elles ne faisaient pas partie du Danemark : une large majorité des habitants du Holstein était d'origine allemande et parlait l'allemand dans la vie de tous les jours et la population était plus mixte dans le Schleswig avec une forte minorité danoise.

Les tentatives diplomatiques pour faire annuler la Constitution de Novembre échouèrent et les combats commencèrent lorsque les troupes austro-prussiennes franchirent la frontière du Schleswig le {{date|1|février|1864}}. Initialement, les Danois tentèrent de défendre leur pays en utilisant le ''{{langue|de|[[Danevirke]]}}'', un ancien mur de terre mais il se révéla rapidement indéfendable. L'armée danoise ne faisait pas le poids face aux troupes combinées de la Prusse et de l'Autriche et ne pouvait compter sur l'aide de ses voisins nordiques (le Danemark avait violé les traités). Le [[fusil Dreyse]], l'un des premiers [[Culasse (arme)|fusils à chargement par la culasse]] à être utilisé, aida les Prussiens dans cette guerre et dans la [[guerre austro-prussienne]] deux ans plus tard. Ce fusil permettait de tirer en étant allongé tandis que son équivalent à chargement par la bouche ne pouvait tirer qu'un seul coup et se rechargeait debout. La [[guerre des Duchés]] se termina par la victoire de la Prusse et de l'Autriche et les deux pays prirent le contrôle du Schleswig-Holstein dans le [[Traité de Vienne (1864)|traité de Vienne]] du {{date|30|octobre|1864}}<ref name="Holt p75"/>.

=== Guerre entre l'Autriche et la Prusse en 1866 ===
{{Article détaillé|Guerre austro-prussienne}}
[[Fichier:Map-AustroPrussianWar.svg|thumb|Situation au déclenchement de la guerre :
{{Légende/Début}}
{{Légende|#0000FF|Prusse}}
{{Légende|#FF0000|Autriche}}
{{Légende|#ADD8E6|Alliés de la Prusse}}
{{Légende|#FFC0CB|Alliés de l'Autriche}}
{{Légende|#00FF00|Neutres}}
{{Légende|#FFFF00|Sous administration conjointe (Schleswig-Holstein)}}
{{Légende/Fin}}|alt=La grande majorité des États sont alliés de l'Autriche, à l'exception du Mecklembourg.]]

En 1866, de concert avec le [[Risorgimento|nouvel État italien]], Bismarck créa un environnement diplomatique dans lequel l'Autriche déclara la guerre à la Prusse. Le dramatique prélude à la guerre eut principalement lieu au [[parlement de Francfort]], où les deux puissances prétendaient parler au nom de tous les États allemands. En {{date-|avril 1866}}, le représentant prussien à [[Florence]] signa un accord secret avec les Italiens. Cet accord prévoyait une clause d'assistance mutuelle dans le cas d'une guerre avec l'Autriche. Le jour suivant, le délégué prussien à Francfort présenta un plan appelant à la rédaction d'une constitution nationale et d'une assemblée nationale élue directement par le [[suffrage universel]]. La connaissance des relations ambiguës et difficiles entre Bismarck et le [[parlement prussien]] causèrent un large scepticisme parmi les libéraux allemands, qui virent en cette proposition un stratagème destiné à assoir la puissance prussienne<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=900-906}}</ref>.

Le débat sur la constitution nationale proposée devint très important lorsque les troupes italiennes firent mouvement dans le [[Comté de Tyrol|Tyrol]] le {{date|21|avril|1866}} et le long de la frontière avec le [[royaume de Lombardie-Vénétie]], sous domination autrichienne. Le gouvernement de Vienne décréta la [[mobilisation]] partielle de l'armée dans les régions du sud ; les Italiens répondirent avec une mobilisation générale. En dépit des appels pour une pensée rationnelle et le calme, la Prusse, l'Italie et l'Autriche se précipitèrent vers un conflit armé. Le {{1er}} mai, Guillaume {{Ier}} donne le commandement de l'armée à [[Helmuth Karl Bernhard von Moltke|von Moltke]] et le jour suivant la mobilisation générale fut décrétée<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=906}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Wawro|1996|p=82-84}}</ref>.

À la diète, le groupe des États de taille intermédiaire, connu sous le nom de ''{{langue|de|Mittelstaaten}}'' rassemblant la [[Royaume de Bavière|Bavière]], le [[Royaume de Wurtemberg|Wurtemberg]], les grands-duchés de [[Grand-duché de Bade|Bade]] et de [[Grand-duché de Hesse|Hesse]], les duchés de [[Duché de Saxe-Weimar|Saxe-Weimar]], de [[Duché de Saxe-Meiningen|Saxe-Meiningen]] et de [[Duché de Saxe-Cobourg|Saxe-Cobourg]] et la ville de [[Nassau (Lahn)|Nassau]] étaient en faveur d'une démobilisation complète au sein de la Confédération. Leurs gouvernements rejetèrent le mélange de promesses et de menaces de Bismarck qui espérait ainsi obtenir leur soutien contre les Habsbourg. Le [[cabinet de guerre]] prussien comprit que ses seuls soutiens contre les Autrichiens étaient les grands-duchés de [[Grand-duché de Mecklembourg-Schwerin|Mecklembourg-Schwerin]] et de [[Charles Ier de Mecklembourg-Strelitz|Mecklembourg-Strelitz]] (petites principautés le long de la frontière du [[Brandebourg]] sans grands moyens militaires ou influence politique), et son seul allié à l'étranger était l'Italie<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=905-906}}</ref>.

L'opposition à la politique armée de la Prusse apparut dans les autres groupes sociaux et politiques. Dans les conseils municipaux de toute l'Allemagne, les parlementaires libéraux, pourtant en faveur d'un État unifié, et les chambres de commerce, qui attendaient de grands avantages d'une unification, s'opposaient à une guerre entre la Prusse et l'Autriche, perçue comme étant un conflit ne servant que les intérêts des dynasties et pas les leurs. L'opinion publique s'opposait également à la domination prussienne. Les populations catholiques le long du [[Rhin]], particulièrement dans les régions cosmopolites de [[Cologne]] et de la vallée de la [[Ruhr (région)|Ruhr]], continuaient à se rallier à l'Autriche. À la fin du printemps, la plupart des États allemands importants continuaient à s'opposer aux efforts de Berlin pour réorganiser l'espace allemand par la force. Le cabinet prussien voyait l'unité allemande comme une recherche de puissance et de suprématie. Les libéraux de l'assemblée de Francfort voyaient plutôt l'unification comme un processus de négociation et de répartition du pouvoir entre les différentes entités<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=909}}</ref>.

[[Fichier:1866 prinz-friedrich-karl-bei-koeniggraetz 1b-640x428.jpg|thumb|Le prince prussien [[Frédéric-Charles de Prusse|Frédéric-Charles]] ordonne à ses troupes enthousiastes d'attaquer lors de la [[bataille de Sadowa]]. Le prince et ses troupes arrivèrent tardivement et au mauvais endroit mais lorsqu'il fut sur place, il lança ses troupes directement dans la mêlée. Cette bataille décisive, remportée par les Prussiens, força les Habsbourg à mettre un terme à la guerre et jeta les bases de la ''{{langue|de|Kleindeutschland}}'' ou l'{{citation|Allemagne sans l'Autriche}}.]]

Même si de nombreux États allemands s'étaient initialement alliés à l'Autriche, ils restèrent sur la défensive et ne prirent pas d'initiatives concrètes contre les troupes prussiennes (voir [[armée de la confédération germanique]]). L'armée autrichienne affronta la Prusse avec l'unique aide de la [[Royaume de Saxe|Saxe]]. Pour compliquer la situation, la mobilisation italienne le long de la frontière vénitienne nécessitait le redéploiement de troupes pour les [[Troisième guerre d'Indépendance italienne|combattre]]. Malgré d'importants succès sur ce front ([[Bataille de Custoza (1866)|Custoza]] ou [[Bataille de Lissa (1866)|Lissa]]), les Prussiens remportèrent une victoire éclatante lors de la [[bataille de Königgrätz]] près du village de [[Sadová|Sadowa]]<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=908-909}}</ref>.

=== La Realpolitik et la Confédération de l'Allemagne du Nord ===
{{Article détaillé|Confédération de l'Allemagne du Nord}}

Une paix rapide était essentielle pour empêcher la Russie d'entrer en guerre du côté de l'Autriche<ref>{{harvsp|Taylor|1988|p=87-88}}</ref>. La Prusse annexa le [[Royaume de Hanovre|Hanovre]], le [[Électorat de Hesse|Hesse-Cassel]], le [[duché de Nassau]] et la [[ville libre de Francfort]]. Le [[grand-duché de Hesse]] perdit quelques territoires mais pas sa souveraineté. Les États au sud du [[Main (rivière)|Main]] ([[grand-duché de Bade]], [[Royaume de Wurtemberg|royaumes de Wurtemberg]] et [[Royaume de Bavière|de Bavière]]) signèrent des traités séparés imposant des indemnités et la formation d'alliance pour les amener dans la sphère d'influence prussienne. L'Autriche et la plupart de ses alliés furent exclus de la [[Confédération de l'Allemagne du Nord]]<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=910}}</ref>.

La confédération de l'Allemagne du Nord adopta un {{citation|fédéralisme apparent}}<ref>{{citation étrangère|Scheinföderalism|lang=de}}</ref>, l'hégémonie de la Prusse est en effet nette dans la nouvelle entité et fut écrite dans la constitution. Toutefois les États gardaient en partie leurs autonomies. Pour justifier ce choix Bismarck déclara aux partisans d'une Allemagne centralisée : {{citation|On ne peut ni ignorer l'histoire passée, messieurs, ni décider de l'avenir}}<ref>{{citation étrangère|Wir können die Geschichte der Vergangenheit weder ignorieren, noch können wir, meine Herren, die Zukunft machen.|lang=de}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Herre|1991|p=258}}</ref>.

La fin de la domination autrichienne sur les États allemands déplaça l'attention de l'Autriche vers les [[Balkans]]. En 1867, l'empereur autrichien [[François-Joseph Ier d'Autriche|François-Joseph]] accepta le [[Compromis austro-hongrois]] de 1867 dans lequel il donnait à ses partenaires hongrois les mêmes droits que les Autrichiens, créant ainsi la double monarchie d'[[Autriche-Hongrie]]<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=905-910}}</ref>. À travers le [[Traité de Prague (1866)|traité de Prague]], l'Autriche, bien que largement victorieuse sur le terrain militaire, doit abandonner la riche province de [[Royaume lombardo-vénitien|Vénétie]]. Les Habsbourg cèdent cette dernière à la France qui transfère son contrôle à l'Italie<ref>{{harvsp|Schjerve|2003|p=199-200}}</ref>. L'opinion publique française ressentit la victoire prussienne comme une agression et réclama une {{citation|Revanche pour Sadowa}}, ce qui contribua à la montée d'un sentiment anti-prussien en France. Cette méfiance, qui s'accéléra dans les mois suivants, mena à la [[guerre franco-prussienne]]<ref>{{harvsp|Bridge|Bullen|2004}}</ref>. En outre, Bismarck, comme l'indique le compte rendu du conseil du roi du {{date-|28 février}}, avait laissé entendre que la France pourrait annexer des portions de la [[Belgique]] et du [[Luxembourg (pays)|Luxembourg]] en échange de sa neutralité<ref>{{harvsp|Clark|2007|p=609, 626}}</ref>. Toutefois quand début 1867, [[Napoléon III]] tente de racheter au roi des Pays-Bas le Luxembourg, le chancelier allemand non seulement n'apporte pas son soutien, mais en plus divulgue les intentions de l'empereur français dans la presse, suscitant une vive réaction parmi les nationalistes allemands, empêchant ainsi définitivement la transaction. Finalement la [[crise du Luxembourg]] se conclut par la signature du [[Traité de Londres (1867)|traité de Londres de 1867]] neutralisant le Grand-duché<ref>{{harvsp|Nipperdey|1992|p=17}}</ref>.

La défaite autrichienne entraîna une réorganisation de l'organisation régionale et du [[libéralisme]]<ref>{{harvsp|Sheehan|1989|p=909-910}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Wawro|1996|texte=Wawro 1996, chapitre 11}}</ref>. La nouvelle Confédération d'Allemagne du Nord possédait sa propre constitution, son propre drapeau et ses propres structures administratives et politiques. La Prusse, sous l'influence de Bismarck, avait vaincu la résistance active de l'Autriche à l'idée d'une Allemagne unifiée par une victoire militaire. Cependant, si cette politique avait diminué l'influence de l'Autriche sur les États allemands, elle brisa l'esprit d'une unité [[pangermanisme|pangermanique]] car la plupart des États allemands s'inquiétaient la puissance prussienne<ref>{{harvsp|Blackbourn|1998|p=225-269}}</ref>.

=== Vers l'unification ===
{{article détaillé|Zollparlament}}
[[Fichier:Palais Hardenberg.jpeg|thumb|left|[[Palais Hardenberg]] à Berlin, siège de la [[chambre des représentants de Prusse]] et du Zollparlament|alt=Grande maison blanche à 4 étages. Avec un fronton de style classique.]]

Dès 1866, la question de la complétion de l'unité allemande occupait toute la classe politique. Différentes possibilités se présentent : par fusion simple entre le nord et le sud du pays, au travers du ''{{langue|de|[[Zollverein]]}}'', progressivement ou brutalement, par la rue (par le bas) ou par les princes (par le haut).

Les principaux États non rattachés à la [[Confédération de l'Allemagne du Nord]] étaient alors la [[Royaume de Bavière|Bavière]], le [[Royaume de Wurtemberg|Wurtemberg]], le pays de [[Grand-duché de Bade|Bade]] et la [[Grand-duché de Hesse|Hesse]]. D'un côté, ils étaient attachés à leur souveraineté, animés d'un sentiment anti-prussien et privilégiaient la solution fédéraliste. D'un autre, le pacte défensif, secret jusqu'à la [[crise luxembourgeoise]], qu'ils signèrent avec la Prusse en été 1866, prévoyait qu'en cas de guerre le commandement des troupes allemandes serait exclusivement prussien. Ils étaient économiquement dépendants du nord de l'Allemagne, que ce soit au niveau des exportations, de l'énergie ou du besoin de financement. Ces différents facteurs rendaient leurs marges de manœuvre faibles. Les tentatives de former un bloc sud uni qui viendrait faire contrepoids à la Confédération de l'Allemagne du Nord, portées par le [[Liste des dirigeants des Länder et des Regierungsbezirke allemands|ministre-président]] bavarois [[Chlodwig zu Hohenlohe-Schillingsfürst|Hohenlohe]], échouèrent pour diverses raisons, notamment parce que la crise luxembourgeoise avait montré que les États du sud avait besoin de la protection prussienne<ref>{{harvsp|Nipperdey|1992|p=23-30}}</ref>.

Bismarck, aidé par sa majorité nationale-libérale, tenta de se diriger vers l'unification par l'élargissement de compétences du ''{{langue|de|Zollverein}}''. Il obligea les États du sud à participer au ''{{langue|de|[[Zollparlament]]}}'', le nouveau parlement élu du ''{{langue|de|Zollverein}}'', qui devait servir de moyen de pression sur les princes pour aboutir à l'État-Nation allemand. Cependant la victoire des partisans du maintien de la souveraineté des différents États face aux partisans de l'unification aux élections, fit échouer ses plans<ref>{{harvsp|Nipperdey|1992|p=30}}</ref>.

Ainsi, si les États du sud présentaient encore une résistance face à l'unification, leurs désunions et leur dépendance vis-à-vis du nord rendaient peut-être inéluctable l'évolution vers l'unification<ref>{{harvsp|Nipperdey|1992|p=34}}</ref>.

== Guerre entre la France et la Prusse (1870) ==
{{Article détaillé|Guerre franco-prussienne}}

En 1870, trois leçons importantes de la guerre franco-prussienne pouvaient être tirées : à travers la force des armes, un État puissant pouvait défier les vieilles alliances et les sphères d’influences mises en place en 1815 ; à travers des manœuvres diplomatiques, un dirigeant doué pouvait créer un environnement dans lequel un État devrait déclarer la guerre en premier, forçant ainsi les autres États à entrer dans des alliances protectrices pour venir en aide à la soi-disant victime de l’agression extérieure ; enfin, comme sa capacité militaire excédait de loin celle de l’Autriche, la Prusse était visiblement le seul État au sein de la Confédération ou de l’ancien Empire romain germanique à pouvoir protéger les États allemands contre une potentielle agression. En 1866, la plupart des États allemands de taille intermédiaire s'étaient opposés à la Prusse alors qu’en 1870, ces États avaient été amenés par la force ou par la ruse à former une alliance défensive avec la Prusse. Dans l’éventualité où un État européen déclarerait la guerre à l’un de ses membres, tous les autres viendraient au secours de l’État attaqué. En manipulant très habilement les affaires européennes, Bismarck créa une situation dans laquelle la France jouerait le rôle d’agresseur et la Prusse celui de protecteur des droits et des libertés allemandes<ref>{{harvsp|Howard|1961|p=4-60}}</ref>.

=== « Exciter le taureau gaulois » ===
Le congrès de Vienne avait rétabli sur le trône d'Espagne [[Ferdinand VII d'Espagne|Ferdinand VII]]. En 1868, une [[Révolution de 1868|révolution]] avait renversé la reine [[Isabelle II d'Espagne]] et le trône restait vacant tandis que cette dernière vivait un somptueux exil à Paris. Les Espagnols, à la recherche d'un successeur catholique convenable, avaient offert le titre à trois princes européens, chacun rejeté par Napoléon III. Finalement, la régence offrit le trône à [[Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen|Leopold]] de [[Principauté de Hohenzollern-Sigmaringen|Hohenzollern-Sigmaringen]], un prince de la branche cadette des Hohenzollern catholiques<ref>{{harvsp|Howard|1961|p=50–57}}</ref>.

Au cours des semaines suivantes, l’offre espagnole déchaîna les passions en Europe. Bismarck encouragea Léopold à accepter l’offre<ref>{{harvsp|Howard|1961|p=55–56}}</ref>. L’installation d’un roi Hohenzollern en Espagne signifierait que deux pays de chaque côté de la France auraient des rois allemands de la lignée des Hohenzollern, ce qui était très intéressant pour Bismarck mais inacceptable pour Napoléon III ou pour [[Agénor de Gramont (1819-1880)|Agénor de Gramont]], son ministre des affaires étrangères. Gramont écrivit un ultimatum incisif à Guillaume {{Ier}}, en tant que chef de la famille des Hohenzollern, indiquant que si un prince de cette dynastie acceptait la couronne d’Espagne, le gouvernement français serait forcé de répondre, la nature de la réponse restant ambiguë. Le prince retira sa candidature, ce qui apaisa la crise, mais l’ambassadeur français à Berlin refusait d’en rester là<ref>{{harvsp|Howard|1961|p=56–57}}</ref>. Il approcha directement le roi de Prusse alors qu’il se trouvait en vacances dans la ville thermale de [[Bad Ems]] et lui demanda de signer une déclaration par laquelle il renonçait à soutenir l’installation d’un prince Hohenzollern sur le trône d’Espagne. Guillaume {{Ier}} refusa de signer un tel accord et envoya à Bismarck une dépêche décrivant les exigences françaises. Ce dernier exploita le télégramme du roi, appelé la [[Dépêche d'Ems]], reformula la lettre de manière provocante car il souhaitait « exciter le taureau gaulois », et la fit paraître dans la presse. La réaction française dépassa toutes ses espérances : l’opinion publique française déjà chauffée à blanc par la défaite autrichienne réclama la guerre<ref>{{harvsp|Howard|1961|p=55–59}}</ref>.

[[Fichier:Napoleon III Otto von Bismarck (Detail).jpg|thumb|L’empereur [[Napoléon III]] et [[Otto von Bismarck|Bismarck]], le {{date|2|septembre|1870}} après la [[bataille de Sedan]]. Reproduction d’une œuvre de [[Wilhelm Camphausen]]. La défaite de l’armée française déstabilisa le [[Second Empire]] et entraîna la création de la [[Troisième République (France)|Troisième République]].|alt=Les deux hommes sont assis côte à côte. Les deux sont en uniformes, Bismarck a un casque à pointe, Napoléon un képi. Alors que Bismarck se tient droit avec le menton haut, Napoléon est avachi sur sa chaise.]]

=== Opérations militaires ===
{{Article détaillé|Guerre franco-prussienne}}

Napoléon III avait essayé d’obtenir des territoires de chaque côté avant et après la guerre austro-prussienne, mais en dépit de son rôle de médiateur dans les négociations de paix, il n’obtint rien. Il espéra ensuite que l’Autriche se lancerait dans une guerre de revanche et que ses anciens alliés, particulièrement les États du sud de l’Allemagne comme la Bade, le Wurtemberg ou la Bavière se joindraient à elle mais, après le traité de 1866, tous les États allemands étaient militairement unis, sans toutefois afficher un grand enthousiasme pour faire face à la France. Au lieu d’une guerre de revanche contre la Prusse, soutenue par plusieurs alliés allemands, la France entra dans la guerre sans aucun soutien<ref>{{harvsp|Howard|1961|p=64–68}}</ref>. La combinaison de la réorganisation militaire de [[Albrecht von Roon|von Roon]] et la stratégie de [[Helmuth Karl Bernhard von Moltke|von Moltke]] furent cruciales. La rapidité de la mobilisation prussienne époustoufla les Français ; et leur capacité à concentrer leurs forces en des points spécifiques rappelant les stratégies de Napoléon {{Ier}}, 70 ans plus tôt, submergea les troupes françaises. Exploitant le dense réseau ferroviaire, les troupes prussiennes arrivaient sur le champ de bataille reposées et prêtes à combattre tandis que les unités françaises devaient marcher plusieurs kilomètres pour rejoindre le lieu de la bataille. Mal commandée, et moins bien équipée que l’armée prussienne, l’armée française s’engagea dans une guerre à laquelle elle n’était pas préparée. Après plusieurs batailles, notamment celles de [[Bataille de Forbach-Spicheren|Forbach]], [[Bataille de Frœschwiller-Wœrth|Wœrth]], de [[Bataille de Mars-la-Tour|Mars-la-Tour]] et de [[Bataille de Saint-Privat|Saint-Privat]], l’armée française fut mise en déroute et les Allemands avancèrent vers la ville stratégique de [[Metz]] et la capitale, [[Paris]]. L’empereur français et une armée complète furent faits prisonniers à [[Bataille de Sedan|Sedan]] le {{date-|1 septembre 1870}}<ref>{{harvsp|Howard|1961|p=218–222}}</ref>.

=== Proclamation de l'Empire Allemand ===
L’humiliante capture de l’empereur français et la perte d’une grande partie de l’armée française, faite prisonnière dans un camp improvisé en [[Sarre (Land)|Sarre]], appelé « camp de la misère », provoqua une terrible tourmente au sein du gouvernement français. L’opposition renversa l'Empire et proclama la [[Gouvernement de la Défense nationale|République]]<ref>{{harvsp|Howard|1961|p=222–230}}</ref>. Le haut-commandement allemand espérait l’ouverture de négociations de paix, mais le [[Gouvernement de la Défense nationale|gouvernement provisoire]] refusa de se rendre. L’armée prussienne encercla la capitale et le [[Siège de Paris (1870)|Siège de Paris]] dura jusqu'à la mi-janvier.

En premier lieu, les [[Grand-duché de Bade|grands-duchés de Bade]] et de [[Grand-duché de Hesse|Hesse-Darmstadt]] demandaient leur intégration à la confédération d'Allemagne du Nord. En Bavière, principal obstacle à l'unité, et dans le Wurtemberg, la guerre provoqua une vague de nationalisme qui même là, submergea les résistances particularistes et anti-prussiennes. Ce revirement de l'opinion populaire, accompagné de la peur de l'isolement politique, les convainquirent de négocier leur intégration au nouvel État allemand. La Bavière voulait un État constitué de deux cercles d'influence : une union forte au nord, suivant le modèle de la confédération d'Allemagne du Nord, et une union plus distendue pour le sud. Toutefois, sa faiblesse diplomatique lui fit rapidement abandonner ces vues. Finalement, le [[royaume de Wurtemberg|Wurtemberg]] et la [[royaume de Bavière|Bavière]], qui s'étaient vus garantir leurs droits en matière de chemin de fer et de postes notamment, levèrent leurs réserves et permirent ainsi la formation de l'État allemand<ref>{{harvsp|Nipperdey|1992|p=75-78}}</ref>. Bismarck rédigea lui-même la ''{{langue|de|Kaiserbrief}}'', par laquelle [[Louis II de Bavière (1845-1886)|Louis II de Bavière]] demanda à Guillaume {{Ier}} d'accepter la couronne d'empereur d'Allemagne<ref>{{lien web|langue=de|url=http://germanhistorydocs.ghi-dc.org/sub_document.cfm?document_id=593|titre=lettre de Bismarck à Louis II de Bavière du 27 novembre 1870 (GHDI-Document).}}</ref>. Afin d'obtenir son accord, Bismarck offrit à Louis II une indemnité puisée dans les [[fonds Welfs]]<ref>{{Harvsp|Ullrich|1998|p=93}}</ref>. Il lui fallut cependant beaucoup d'effort pour faire accepter à Guillaume {{Ier}} le titre d'empereur, ce dernier craignant une perte de signification de son titre de [[roi de Prusse]]<ref>{{Harvsp|Ullrich|1998|p=90-94}}</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Gall|2002|p=461}}</ref>.

Le {{date|18|janvier|1871}}, les princes allemands et le commandement militaire proclamèrent [[Guillaume Ier d'Allemagne|Guillaume {{Ier}}]] empereur allemand dans la [[galerie des Glaces]] du [[château de Versailles]]<ref group="Note">{{lien web|langue=de|url=http://www.dhm.de/lemo/html/kaiserreich/innenpolitik/reichsgruendung/index.html|titre=Die Reichsgründung 1871 (The Foundation of the Empire, 1871)|site=Lebendiges virtuelles Museum Online|date=22 décembre 2008}}. Traduction du texte allemand : {{citation|[…] Selon la volonté de Guillaume {{Ier}}, le {{170e|anniversaire}} de l'élévation de la maison de Brandebourg au statut princier le 18 janvier 1701, l'assemblée des princes allemands et des officiers de l'armée proclame Guillaume {{Ier}} au titre d'empereur allemand dans la galerie des Glaces du château de Versailles.}}</ref>. D'après le [[traité de Francfort]], la France devait céder les territoires d'[[Alsace-Lorraine]], payer une forte indemnité, calculée sur la base de la population, comme l'avait fait Napoléon Bonaparte en Prusse en 1807<ref>{{harvsp|Taylor|1988|p=133}}</ref> et devait accepter, enfin, l'occupation allemande de Paris et d'une grande partie du nord de la France jusqu'au paiement de cette indemnité<ref>{{harvsp|Crankshaw|1981|p=299}}</ref>.

[[Fichier:Wernerprokla.jpg|thumb|{{date|18|janvier|1871}} : proclamation de l'[[Empire allemand]] dans la [[galerie des Glaces]] du [[château de Versailles]]. [[Otto von Bismarck|Bismarck]] (au centre) apparaît en blanc. Le prince Frédéric et futur [[Frédéric III d'Allemagne|Frédéric III]] se tient à droite de son père. Peinture d'[[Anton von Werner]] de 1885.|alt=Avec en arrière-plan la Galerie des Glaces clairement reconnaissable, le roi de Prusse, sa famille et les autres rois allemands se tient à gauche sur un podium, au pied de l'escalier se trouve Bismarck vétu de blanc, alors que tous sont en bleu marine. Les officiers militaires se trouvent au pied du podium et brandissent chapeaux et épées.]]

=== Importance dans le processus d'unification ===
La victoire dans la guerre franco-prussienne fut le couronnement de la question nationaliste. Dans la première moitié des années 1860, l'Autriche et la Prusse avançaient qu'ils pouvaient parler au nom des États allemands. Les deux maintenaient qu'ils pouvaient soutenir les intérêts allemands à l'étranger et protéger les intérêts allemands à l'intérieur. En répondant à la question du Schleswig-Holstein, ils démontrèrent leur application à le faire. Après la victoire sur l'Autriche en 1866, la Prusse affirma son autorité sur les autres États allemands alors que l'Autriche, de son côté, se tournait vers ses possessions des Balkans. La victoire sur la France en 1871 confirma le fait que la Prusse jouait le rôle dominant dans l'État allemand unifié. Avec la proclamation de Guillaume en tant que ''{{langue|de|Kaiser}}'', la Prusse assumait la direction du nouvel empire. Les États du sud devinrent officiellement incorporés dans l'Allemagne unifiée lors du [[Traité préliminaire de paix du 26 février 1871|traité de Versailles]] du {{date|26|février|1871}}, par la suite ratifié lors du [[traité de Francfort]] du {{date|10|mai|1871}} qui mit fin à la guerre<ref>{{harvsp|Howard|1961|p=432–456}}</ref>. Bien que Bismarck ait mené la transformation de l'Allemagne d'une lâche confédération en un [[État-nation]] fédéral, il ne l'avait pas fait seul. L'unification eut lieu sur la base d'une tradition de collaboration légale issue du Saint-Empire romain germanique et avec la collaboration économique à travers le ''{{langue|de|Zollverein}}''. Les difficultés du ''{{langue|de|Vormärz}}'', l'impact des libéraux de 1848, l'importance de la réorganisation militaire prussienne jouèrent également un rôle important dans l'unification politique<ref>{{harvsp|Blackbourn|1998|p=255-257}}</ref>.

=== Réactions internationales ===
[[Benjamin Disraeli]], meneur du [[Parti conservateur (Royaume-Uni)|parti conservateur anglais]], déclara dans un discours du {{date|9|février|1871}} que l'unité allemande venait bouleverser complètement l'équilibre des puissances en Europe, celui du congrès de Vienne, et que le principal perdant de ce bouleversement était l'Angleterre. L'État allemand devint une nouvelle menace pour la France notamment, alors qu'auparavant les États allemands avaient juste assez de puissance pour se défendre. Cependant, les autres grandes puissances acceptèrent facilement l'unité allemande, que ce soit l'Autriche-Hongrie, devenue allié de l'Allemagne, ou la Russie, dont le tsar [[Alexandre II de Russie|Alexandre II]] est le neveu de Guillaume {{Ier}}. La Grande-Bretagne ne donna son consentement que parce qu'elle obtint l'assurance que l'Allemagne ne se lancerait pas dans une politique coloniale ni de construction de flotte<ref>{{lien web|langue=en|url=http://germanhistorydocs.ghi-dc.org/sub_document.cfm?document_id=1849|titre=Benjamin Disraeli on the "German Revolution" (February 9, 1871)|consulté le=7 juillet 2013}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=de|prénom1=Klaus|nom1=Hildebrand|titre=Der vergangene Reich|lieu=Stuttgart|éditeur=deutsche Verlags Anstalt|année=1995|pages totales=1054|passage=16|isbn=3-421-06691-4}}</ref>.

== Unification politique et administrative ==
{{Article détaillé|Empire allemand}}

Le nouvel Empire allemand comportait 25 États ; trois d'entre eux étaient des villes de la [[Hanse]]. L'Empire réalisait la [[solution petite-allemande]] en excluant l'Autriche. L'unification des différents États en un seul demandait plus que des victoires militaires même si celles-ci ont joué un rôle décisif. Elle nécessitait en effet une évolution des comportements culturels, sociaux et politiques<ref name="co">{{harvsp|Confino|1997}}</ref>.

=== États de l'Empire allemand ===
Bien que souvent désigné comme une fédération de monarques, l'Empire allemand, au sens strict du terme, fédérait un groupe d'États<ref>{{harvsp|Evans|2005|p=1}}</ref> :

[[Fichier:Deutsches Reich (1871-1918)-fr.svg|thumb|upright=1.5|La [[Prusse]] était l'État dominant du nouvel [[Empire allemand]]|alt=Même carte qu'au tout début de l'article]]

'''États'''
* '''Royaumes'''
** {{Prusse 1803}}
** {{Royaume de Bavière}}
** {{Royaume de Saxe}}
** {{Royaume de Wurtemberg}}
* '''Grands-duchés'''
** {{Grand-duché de Bade (1806-1871)}}
** {{Grand-duché de Hesse}}
** {{Grand-duché de Mecklembourg-Schwerin}}
** {{Grand-duché de Mecklembourg-Strelitz}}
** {{Grand-duché d'Oldenbourg}}
** {{Grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach}}
* '''Duchés'''
** {{Duché d'Anhalt}}
** {{Duché de Brunswick}}
** {{Duché de Saxe-Altenbourg}}
** {{Duché de Saxe-Cobourg et Gotha}}
** {{Duché de Saxe-Meiningen}}
* '''Principautés'''
** {{Principauté de Lippe}}
** {{Principauté Reuss branche aînée}}
** {{Principauté Reuss branche cadette}}
** {{Principauté de Schaumbourg-Lippe}}
** {{Principauté de Schwarzbourg-Rudolstadt}}
** {{Principauté de Schwarzbourg-Sondershausen}}
** {{Principauté de Waldeck-Pyrmont}}
* '''Villes libres et hanséatiques'''
** {{Brême}}
** {{Hambourg}}
** {{Lübeck}}
* '''Territoire d'Empire'''
** {{drapeau|Alsace-Lorraine}} [[Alsace-Lorraine]]

=== Structure politique de l'Empire ===
{{Article détaillé|Constitution bismarckienne}}

La constitution de la Confédération d'Allemagne du Nord devint (avec quelques ajustements) la [[Constitution bismarckienne|Constitution de l'Empire allemand]] de 1871. Avec cette dernière, la nouvelle Allemagne obtenait quelques caractéristiques démocratiques et notamment le ''{{langue|de|[[Reichstag (Empire allemand)|Reichstag]]}}'', qui, contrairement au parlement de Prusse, constitué de la [[Chambre des seigneurs de Prusse]] et de la [[Chambre des représentants de Prusse]], accueillait des représentants élus au suffrage universel direct de tous les hommes de plus de {{unité|25|ans}}. La transparence des élections enorgueillissait le parlement national<ref>{{harvsp|Blackbourn|1998|p=267}}</ref>.

Cependant, la législation imposait l'accord du ''{{langue|de|[[Bundesrat (Empire allemand)|Bundersrat]]}}'', le conseil fédéral des députés des différents États et sur lequel la Prusse avait une forte influence. Le pouvoir exécutif incarné par le roi de Prusse en tant que ''{{langue|de|Kaiser}}'', qui nommait le [[Chancelier impérial (Allemagne)|chancelier]], accroissait l'influence de la Prusse sur la vie politique. Ce dernier n'était responsable que devant l'empereur et n'obéissait qu'à lui. De plus, à l'exception des années 1872-1873 et 1892-1894, le chancelier impérial était simultanément le [[ministre-président de Prusse]]. Le ''{{langue|de|Bunderstag}}'' avait le droit de faire passer, d'amender ou de rejeter la loi mais ne pouvait pas initier sa rédaction, rôle réservé au chancelier. Les différents États conservaient leurs propres gouvernements mais les forces militaires des plus petits États passaient sur contrôle prussien. Les armées des plus grands États (comme la Bavière ou la Saxe) conservaient une certaine autonomie mais subirent de larges réformes pour s'adapter aux principes militaires prussiens et passaient sous contrôle fédéral en temps de guerre<ref>{{harvsp|Blackbourn|1998|p=225-301}}</ref>.

== Au-delà des mécanismes politiques : former une nation ==
Si les rassemblements de Wartbourg et de Hambach avaient manqué d'un appareil constitutionnel et administratif, le problème fut résolu entre 1866 et 1871. Cependant, comme les Allemands le découvrirent, les grands discours, les drapeaux, les foules enthousiastes, la constitution, la réorganisation politique, la révision des unions douanières en 1867-1868 et la création d'une entité impériale ne constituaient pas pour autant une [[État-nation|nation]]<ref>{{harvsp|Blackbourn|1998|p=240-290}}</ref>.

L'un des éléments clés d'un État-nation est la création d'une culture nationale fréquemment issue, mais pas nécessairement, d'une politique nationale<ref group="Note">Pour en savoir plus sur cette idée, voir par exemple {{harvsp|Llobera|1996}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Escudier|Sauzay|von Thadden|2001}}</ref>{{,}}<ref name="co" />. Dans la nouvelle nation allemande, le ''{{langue|de|[[Kulturkampf]]}}'' (combat pour la culture), de 1872 à 1878, et qui suivit l'unification politique, économique et administrative, tenta de résoudre certaines des contradictions de la société allemande. En particulier, il impliqua une lutte à propos de la langue, de l'éducation et de la religion. Une politique de [[germanisation]] des peuples non allemands de l'Empire, dont les minorités [[polonais (peuple)|polonaise]] et [[Danois (nation)|danoise]] fut lancée avec la généralisation de l'[[allemand]]. La réforme s'intéressa également à la religion du nouvel empire<ref>{{harvsp|Blackbourn|1998|p=243-282}}</ref>.

=== Nouveaux symboles ===
[[Fichier:Flag of the German Empire.svg|left|thumb|Drapeau de l'Empire allemand|alt=Drapeau tricolore, à bandes horizontales, de haut en bas : noir, blanc et rouge.]]
Le nouvel État se dota plus ou moins rapidement de symboles nationaux. Les premiers d'entre eux étaient le titre de ''{{langue|de|Kaiser}}'' et le nom de ''{{langue|de|Reich}}'' pour l'État fédéral, rappelant tous deux l'héritage du [[Saint-Empire germanique]]. L'Empire ne disposait certes pas d'une fête nationale officielle, mais la commémoration de la [[bataille de Sedan]] en fait ''de facto'' office. De même, le nouvel État n'avait pas d'[[hymne national]], les chansons ''{{langue|de|[[Die Wacht am Rhein]]}}'' et ''{{langue|de|[[Heil dir im Siegerkranz]]}}'' dans les années 1870 puis la ''{{langue|de|[[Deutschlandlied]]}}'' dans les années 1890 étaient de véritables symboles nationaux. Le drapeau reprit quant à lui les couleurs prussiennes : le blanc et le noir, auquel vient s'ajouter le rouge. Les couleurs noir-rouge-or du mouvement nationaliste, qui avait déjà servi lors de la [[révolution de Mars]], ne furent pas reprises. Enfin, la construction de nombreux monuments commémoratifs à l'effigie de l'empereur ou de la [[Germania (allégorie)|Germania]], comme le ''{{langue|de|[[Niederwalddenkmal]]}}'', devaient cimenter le sentiment national allemand<ref>{{harvsp|Nipperdey|1992|p=258-263}}</ref>.

=== ''{{langue|de|Kulturkampf}}'' ===
{{Article détaillé|Kulturkampf}}

Pour certains allemands, la définition d'une nation n'incluait pas le pluralisme, et les [[composition de l'Église catholique|catholiques]] en particulier furent mis sous surveillance ; certains Allemands et particulièrement Bismarck s'inquiétaient d'une connexion entre les catholiques et le pape qui pourrait les rendre moins loyaux envers l'empereur. En tant que [[chancelier fédéral d'Allemagne|chancelier fédéral]], Bismarck tenta sans succès de limiter l'influence de l'[[Église catholique romaine]] et de son bras politique, le ''{{langue|de|[[Zentrum]]}}'' dans les écoles et dans les politiques d'éducation. Le ''{{langue|de|Zentrum}}'' resta particulièrement ancré dans ses bastions catholiques de Bavière et de Bade ainsi que dans les zones urbaines qui accueillaient les populations rurales à la recherche de travail dans l'industrie et il essaya de protéger les droits, non seulement des catholiques, mais également ceux des minorités comme les [[Polonais (peuple)|Polonais]] ou les Français d'[[Alsace-Lorraine]]<ref>{{harvsp|Blackbourn|1998|p=285-300}}</ref>. Après les « [[Lois de mai (Empire allemand)|lois de mai]] 1873 », les prêtres furent nommés et leur éducation passa sous le contrôle de l'État, ce qui entraîna la fermeture de nombreux séminaires et une pénurie de prêtres. Les « lois sur les congrégations » de 1875 abolirent les ordres religieux, mirent un terme aux subventions à l'Église catholique et supprimèrent les protections religieuses de la constitution prussienne<ref name="sp" />.

=== Intégration de la communauté juive ===
{{Article détaillé|Histoire des Juifs en Allemagne}}
[[Fichier:Niederwald memorial 2 crop.jpg|thumb|La statue ''{{langue|de|Germania}}'' qui trône sur le ''{{langue|de|[[Niederwalddenkmal]]}}'' de [[Rüdesheim am Rhein]], érigée entre 1877-1883, commémore la victoire sur la France en 1871.|alt=Grande statue de bronze sur un socle en marbre. Elle tient un épée dirigée vers le sol dans sa main gauche et la couronne impériale dans sa main droite qu'elle brandit au ciel. Elle est habillée d'une grande robe aux allures guerrières.]]

Les [[Ashkénaze|juifs germanisés]] restaient une population vulnérable au sein du nouvel État allemand. Depuis 1780, après l'émancipation de l'empereur [[Joseph II du Saint-Empire|Joseph II]], les juifs des anciens territoires des Habsbourg disposaient de privilèges économiques et légaux considérables par rapport à ceux vivant dans les autres territoires germanophones : ils pouvaient posséder des terres et n'étaient pas obligés de vivre dans les quartiers juifs (également appelés ''{{langue|de|[[Ghetto|Judengasse]]}}'' ou {{citation|allée des juifs}}). Ils pouvaient également faire des études universitaires et exercer des professions libérales<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.germanhistorydocs.ghi-dc.org/sub_document.cfm?document_id=3648|titre=Joseph II’s Edict of Toleration for the Jews of Lower Austria (January 2, 1782) |consulté le=2 janvier 2014}}</ref>. Durant l'ère napoléonienne, de nombreuses vieilles barrières entre les juifs et les chrétiens tombèrent. Napoléon avait ordonné l'[[émancipation des juifs]] dans tous les territoires soumis à l'autorité française<ref>{{harvsp|Winkler|2005|p=78}}</ref>. Les juifs les plus aisés, comme leurs voisins français, soutenaient les [[salons littéraires]] qui apparurent à Berlin et à Francfort et où les intellectuels allemands développèrent leur propre forme de philosophie politique. Au cours des décennies qui suivirent, les réactions contre le mélange des juifs et des chrétiens limita l'influence de ces salons. Par ailleurs, les juifs continuèrent le processus de [[germanisation]] grâce auquel ils s'assimilèrent à la société allemande. Les mouvements de réformes religieuses au sein de la communauté juive jouèrent également un rôle important dans cette évolution<ref>{{harvsp|Kaplan|1991|p=66}}</ref>.

Au cours des années de l'unification, les juifs allemands jouèrent un rôle important dans la construction des fondations des vies sociale et intellectuelle de l'Allemagne. Les [[Lois de mai (Russie)|expulsions des juifs de Russie]] dans les années 1880 et 1890 compliquèrent l'intégration dans la sphère publique allemande. Ces derniers arrivaient dans les villes du nord de l'Allemagne par milliers et ils étaient généralement peu éduqués et très pauvres, souffrant des maux liés à cette pauvreté (maladies, surpeuplement des logements, chômage, absentéisme scolaire, refus d'apprendre l'allemand…), ce qui les rendait différents à la fois des chrétiens mais également des populations juives locales<ref>{{harvsp|Kaplan|1991|p=4-7 et la conclusion}}</ref>.

=== Nouveau nationalisme ===
Le mouvement nationaliste s'était fortement développé pendant les années précédant l'unification. Les scores aux élections législatives de 1871 et 1874 du [[Parti national-libéral (Allemagne)|parti national-libéral]], avec respectivement 30,1 % et 29,7 % des voix en témoignent. En 1871, le mouvement nationaliste avait toutefois atteint son objectif : l'Allemagne est unifiée<ref>{{harvsp|Nipperdey|1992|p=314}}</ref>, il perdit en quelque sorte sa raison d'être. Le mouvement changea donc de direction<ref>{{harvsp|Nipperdey|1992|p=250}}</ref>, il participe activement à la politique d'intégration agressive mise en place par [[Otto von Bismarck]]. Il faut maintenant lutter contre l'ennemi intérieur<ref>{{harvsp|Nipperdey|1992|p=256}}</ref>. Si le nationalisme se définissait au départ par l'appartenance à une communauté culturelle et sociale, il tendit au moment du départ du chancelier à se confondre avec un nationalisme de l'Empire. Tendance qui se révéla encore plus nettement dans l'Allemagne de [[Guillaume II d'Allemagne|Guillaume II]] qui mena la ''{{langue|de|[[Weltpolitik]]}}'' (politique mondiale)<ref>{{lien web|url=http://crdp.ac-amiens.fr/historial/soldat/thema_allem_etat.html|titre=L'État et la nation allemande, dossier du service éducatif et culturel de l'Historial de Péronne|consulté=20 mars 2012}}</ref>.

=== Écrire l'histoire d'une nation ===
[[Fichier:Koblenz im Buga-Jahr 2011 - Deutsches Eck 01.jpg|thumb|left|Le ''{{langue|de|[[Deutsches Eck]]}}'' (« Coin allemand ») dédié au Kaiser Guillaume {{Ier}} se trouve au confluent du [[Rhin]] (en bas) et de la [[Moselle (rivière)|Moselle]] (en haut) à [[Coblence]]. Photo prise en 2011.|alt=Une grande statue équestre se trouve dans la pointe que forment les deux rivières.]]

Un autre élément de la construction d'une nation, le récit d'un passé historique, fut réalisée par des historiens nationalistes allemands tel que l'homme politique [[Friedrich Christoph Dahlmann|Friedrich Dahlmann]] (1785-1860), son élève conservateur [[Heinrich von Treitschke]] (1834-1896) et d'autres conservateurs comme [[Theodor Mommsen]] (1817-1903) et [[Heinrich von Sybel]] (1817-1895) par exemple<ref>{{harvsp|Blackbourn|Eley|1984|p=241}}</ref>.

Le livre ''Histoire de l'Allemagne au {{s-|XIX|e}}'' d'Heinrich von Treitschke paru en 1879 s'intéressait toutefois, malgré son titre, à l'histoire de la Prusse et racontait l'histoire des germanophones à travers la destinée prussienne d'unir tous les États allemands sous son contrôle. La création du {{citation|mythe [[Borusses|borussien]]}} établissait la Prusse comme le sauveur de l'Allemagne ; la destinée des Allemands était de s'unir et c'était le destin de la Prusse de jouer le rôle dominant dans l'unification car elle seule pouvait s'opposer à l'influence de la France ou de la Russie. Le livre poursuit en détaillant le rôle de la Prusse dans la guerre napoléonienne, dans la création de l'unité économique et dans l'unification des Allemands sous le même drapeau après 1871<ref group="Note">De nombreux historiens modernes décrivent ce mythe, sans pour autant y souscrire : {{harvsp|Koshar|1998}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Kohn|1954}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Nipperdey|1992|p=265}}</ref>. C'est le rôle des historiens nationalistes d'écrire l'histoire d'une nation mais cela signifie voir le passé d'une nation avec l'histoire nationaliste en tête. Le processus d'écriture de l'histoire est en effet un processus comprenant à la fois le souvenir et l'oubli<ref>{{harvsp|Flores|2002|p=XV}}</ref>.

== Historiographie moderne ==
Une des grandes questions liées à l'unification allemande est celle de savoir si Otto von Bismarck avait ou non un plan défini depuis le départ. [[Otto Pflanze]] pense qu'il avait un plan, il parle d'une {{citation|stratégie des alternatives}}, c'est-à-dire qu'il avait pensé à différents cours possibles pour les événements et s'était préparé à y répondre<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Otto|nom1=Pflanze|titre=Bismarck and the Development of Germany 1815-1871|éditeur=|année=|isbn=|lire en ligne=http://www.panzertruppen.org/2012/politica/022.pdf|consulté le=8 décembre 2013}}</ref>. [[A. J. P. Taylor]] considère que le chancelier n'avait pas de plan<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.thecorner.org/hists/assign/bismarck.htm|titre=A masterplanner who pursued the goal of a united Germany|consulté le=8 décembre 2013}}</ref>. Quant à [[Thomas Nipperdey]], il suppose certes que Bismarck n'avait pas de {{citation|grand plan}}<ref group="Note">{{citation étrangère|lang=de|Großen Plan}} puis 1 page plus loin {{citation étrangère|lang=de|Meisterplan}}</ref>, mais qu'il voyait clair au milieu des multiples inconnues politiques et avait toujours un coup d'avance<ref>{{harvsp|Nipperdey|1992|p=22}}</ref>. Une autre question connexe est de savoir si Otto von Bismarck était indispensable à l'unification : est-ce qu'un autre homme d'État y serait également parvenu ? Des historiens comme [[Wolfgang J. Mommsen]] ou [[Edgar Feuchtwanger]] pensent que son action a été déterminante<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Wolfgang J.|nom1=Mommsen|lien auteur1=Wolfgang J. Mommsen|titre=Imperial Germany 1867-1918 : Politics, Culture, and Society in an Authoritarian State.|lieu=New York|éditeur=St. Martin's Press|année=1990|isbn=}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Edgar|nom1=Feuchtwanger|lien auteur1=Edgar Feuchtwanger|titre=Bismarck|lieu=New York|éditeur=Taylor and Francis Group|année=2002|isbn=}}</ref>, tandis que d'autres comme [[Hagen Schulze]], [[David Blackbourn]] ou [[Stefan Berger]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Hagen|nom1=Schulze|titre=The Course of German Nationalism from Frederick the Great to Bismarck, 1763-1867|lieu=New York|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=1991|isbn=}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Blackbourn|1998}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Stefan|nom1=Berger|lien auteur1=Stefan Berger|titre=Inventing the Nation|sous-titre=Germany.|lieu=New York|éditeur=Oxford Univerisity Press|année=2004|isbn=}}</ref> mettent en avant les causes sociales-culturelles, qui rendaient l'unification inévitable<ref>{{lien web|langue=en|url=http://toto.lib.unca.edu/sr_papers/history_sr/srhistory_2005/kastelberg_karl.pdf|titre=German Nationalism and Identity During the Age of Unification|consulté le=8 décembre 2013}}</ref>. Une question liée est de savoir si le ''{{langue|de|Zollverein}}'' a permis à la Prusse d'imposer la [[solution petite-allemande]], comme cela a été la thèse de Treitschke, indiscutée jusque dans les années 1940, ou si son rôle dans le processus d'unification a été exagéré<ref>{{lien web|langue=en|url=http://hsozkult.geschichte.hu-berlin.de/rezensionen/2013-1-080|titre=Introduction de Der deutsche Zollverein de H.-W. Hahn|consulté le=8 décembre 2013}}</ref>.

La théorie dite du ''{{langue|de|[[Sonderweg]]}}'' est évoquée dans la partie [[Unité allemande#Analyse r.C3.A9trospective de 1848 et du parlement de Francfort|Analyse rétrospective de 1848 et du parlement de Francfort]].

== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|en|Unification of Germany|422026401}}

=== Notes ===
{{Références|groupe=Note}}

=== Références ===
{{Références}}

== Annexes ==
=== Bibliographie ===
{{légende plume}}

==== Française ====
* {{Ouvrage|prénom1=Pierre|nom1=Ayçoberry|lien auteur1=Pierre Ayçoberry|titre=L'Unité allemande, 1800-1871|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|année=1968|lire en ligne=https://books.google.de/books?id=Xy9LAAAAMAAJ|consulté le=8 mai 2012}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Paul|nom1=Colonge|prénom2=A.|nom2=Allain|directeur2=oui|prénom3=M.|nom3=Dupont|directeur3=oui|prénom4=M.|nom4=Hearn|directeur4=oui|titre=Les fédéralismes|lieu=Villeneuve d'Ascq|éditeur=Septentrion|année=1996|pages totales=273|passage=83-92|isbn=2-86531-069-8|lire en ligne=https://books.google.de/books?id=FBCd5fohb5UC&pg=PA83&dq=unification+allemande+1871+1990|consulté le=8 mai 2012|titre chapitre=Fédéralisme et unité allemande}}
* {{Ouvrage|prénom1=François-Georges|nom1=Dreyfus|titre=L'unité allemande|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|année=1993|isbn=|lire en ligne=https://books.google.de/books?id=l6UqAQAAMAAJ&dq=unit%C3%A9+allemande|consulté le=8 mai 2012}}
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=de|prénom1=Thomas|nom1=Nipperdey|lien auteur1=Thomas Nipperdey|traducteur=Claude Orsoni|titre=Réflexions sur l'histoire allemande|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=Bibliothèque des Histoires|année=1992|pages totales=358|isbn=2-07-072578-2}}
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=de|prénom1=Heinrich August|nom1=Winkler|lien auteur1=Heinrich August Winkler|traducteur=Odile Demange|titre=Histoire de l'Allemagne {{s mini-|XIX|e}}-{{s-|XX|e}}|sous-titre=Le long chemin vers l'Occident|lieu=Paris|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=2005|pages totales=1152|isbn=2-213-62443-7}}

==== De langues étrangères ====
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Volker|nom1=Berghahn|titre=Modern Germany : Society, Economy and Politics in the Twentieth Century.|lieu=Cambridge|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=1982|pages totales=341|isbn=978-0-521-34748-8|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=2ZYTCDHgNeAC&printsec=frontcover|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Jean|nom1=Berenger|prénom2=C.|nom2=Simpson|titre=A History of the Habsburg Empire 1700–1918.|lieu=New York|éditeur=Longman|année=1997|isbn=0-582-09007-5|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=David|nom1=Blackbourn|titre=Marpingen : apparitions of the Virgin Mary in Bismarckian Germany|lieu=New York|éditeur=[[Alfred A. Knopf|Knopf]]|année=1994|pages totales=510|isbn=0-679-41843-1|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=David|nom1=Blackbourn|titre=The long nineteenth century|sous-titre=a history of Germany, 1780–1918|lieu=New York|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=1998|pages totales=578|isbn=0-19-507672-9|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=David|nom1=Blackbourn|prénom2=Geoff|nom2=Eley|titre=The peculiarities of German history : bourgeois society and politics in nineteenth-century Germany|lieu=Oxford & New York|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=1984|pages totales=308|isbn=978-0-19-873057-6|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Peter|nom1=Blickle|titre=Heimat : a critical theory of the German idea of homeland. Studies in German literature, linguistics and culture|lieu=Columbia, Caroline du sud|éditeur=Camden House Press|année=2004|pages totales=365|isbn=978-0-582-78458-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=9U9_wW-AC-sC&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Roy|nom1=Bridge|prénom2=Roger|nom2=Bullen|titre=The Great Powers and the European States System 1814–1914|éditeur=Longman|année=2004|pages totales=365|isbn=978-0-582-78458-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=9U9_wW-AC-sC&printsec=frontcover|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Christopher|nom1=Clark|lien auteur1=Christopher Clark|titre=Preußen. Aufstieg und Niedergang 1600–1947|lieu=Stuttgart|éditeur=Deutsche Verlags-Anstalt|année=2007|pages totales=896|isbn=978-3-421-05392-3|isbn2=3-421-05392-8|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Alon|nom1=Confino|titre=The Nation as a Local Metaphor : Württemberg, Imperial Germany, and National Memory, 1871–1918|lieu=Chapel Hill|éditeur=University of North Carolina Press|année=1997|pages totales=280|isbn=978-0-8078-4665-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=t-iygOtpyhkC&printsec=frontcover|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Edward|nom1=Crankshaw|titre=Bismarck|lieu=New York|éditeur=The Viking Press|année=1981|pages totales=451|isbn=0-333-34038-8|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Ralf|nom1=Dahrendorf|lien auteur1=Ralf Gustav Dahrendorf|titre=Gesellschaft und Demokratie in Deutschland|lieu=Munich|éditeur=Piper|année=1965|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Raymond III|nom1=Dominick|titre=The Environmental Movement in Germany|lieu=Bloomington|éditeur=Indiana University|année=1992|isbn=0-253-31819-X|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Alexandre|nom1=Escudier|prénom2=Brigitte|nom2=Sauzay|prénom3=Rudolf|nom3=von Thadden|titre=Gedenken im Zwiespalt|sous-titre=Konfliktlinien europäischen Erinnernsn|tome=4|lieu=Gœttingue|éditeur=Wallstein|collection=Genshagener Gespräche|année=2001|pages totales=315|isbn=978-3-525-35870-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=1Z6lQV1GoEwC&printsec=frontcover|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Richard J.|nom1=Evans|titre=Death in Hamburg : Society and Politics in the Cholera Years, 1830–1910|lieu=New York|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=2005|pages totales=701|isbn=978-0-14-303636-4|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Richard J.|nom1=Evans|titre=Rethinking German history : nineteenth-century Germany and the origins of the Third Reich|lieu=Londres|éditeur=[[Routledge]]|année=1987|pages totales=298|isbn=978-0-00-302090-8|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Richard R.|nom1=Flores|titre=Remembering the Alamo : memory, modernity, and the master symbol.|lieu=Austin|éditeur=University of Texas|année=2002|pages totales=192|isbn=978-0-292-72540-9|lire en ligne=https://books.google.de/books?id=Rc4mtLSzu9oC&printsec=frontcover&q=forgetting|consulté le=2 janvier 2014|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Karin|nom1=Friedrich|titre=The other Prussia : royal Prussia, Poland and liberty, 1569–1772|lieu=New York|éditeur=|année=2000|pages totales=308|isbn=978-0-521-02775-5|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=kpulHjDt8UEC&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Raymond|nom1=Grew|titre=Crises of Political Development in Europe and the United States|lieu=Princeton|éditeur=[[Princeton University Press]]|année=1978|pages totales=434|isbn=0-691-07598-0|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=F. B. M|nom1=Hollyday|titre=Bismarck|lieu=New Jersey|éditeur=[[Prentice Hall]]|année=1970|isbn=978-0-13-077362-3|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Alexander W.|nom1=Holt|titre=The History of Europe from 1862–1914 : From the Accession of Bismarck to the Outbreak of the Great War|lieu=New York|éditeur=MacMillan|année=1917|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Michael Eliot|nom1=Howard|lien auteur1=Michael Howard (historien)|titre=The Franco-Prussian War : the German invasion of France, 1870–1871|lieu=New York|éditeur=MacMillan|année=1961|pages totales=512|isbn=978-0-415-02787-8|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=0ogtpG0eCl4C&printsec=frontcover|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Isabel|nom1=Hull|titre=Absolute Destruction : Military culture and the Practices of War in Imperial Germany|lieu=Ithaca, New York|éditeur=Syracuse University Press|année=2005|pages totales=384|isbn=978-0-8014-7293-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=pF9Cxo0f_1QC&printsec=frontcover|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Robert A|nom1=Kann|titre=History of the Habsburg Empire|sous-titre=1526–1918|lieu=Los Angeles|éditeur=[[University of California Press]]|année=1974|pages totales=646|isbn=978-0-520-04206-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=zawwDwAAQBAJ&printsec=frontcover|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Marion|nom1=Kaplan|titre=The Making of the Jewish Middle Class|sous-titre=Women, Family, and Identity in Imperial Germany|lieu=New York|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=1991|pages totales=351|isbn=978-0-19-509396-4|lire en ligne=https://books.google.de/books?id=tcEvFphSSj4C&printsec=frontcover|consulté le=2 janvier 2014|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Jürgen|nom1=Kocka|prénom2=Allan|nom2=Mitchell|titre=Bourgeois society in nineteenth century Europe|lieu=Oxford|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=1993|pages totales=480|isbn=978-0-85496-414-7|plume=oui}}
* {{article|lang=en|nom1=Kocka|prénom1=Jürgen|prénom2=Allan|nom2=Mitchell|titre=German History before Hitler: The Debate about the German Sonderweg."|périodique=Journal of Contemporary History|volume=23|numéro=1|mois=janvier|année=1988|passage=3–16|plume=oui}}
* {{article|lang=en|nom1=Kocka|prénom1=Jürgen|prénom2=Allan|nom2=Mitchell|titre=Comparison and Beyond|périodique=History and Theory|volume=42|numéro=1|mois=février|année=2003|passage=39-44|plume=oui}}
* {{article|lang=en|nom1=Kocka|prénom1=Jürgen|prénom2=Allan|nom2=Mitchell|titre=Asymmetrical Historical Comparison: The Case of the German ''Sonderweg''|périodique=History and Theory|volume=38|numéro=1|mois=février|année=1999|passage=40-50|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1={{lien|lang=de|trad=Hans Kohn (Historiker)|fr=Hans Kohn}}|titre=German history; some new German views|lieu=Boston|éditeur=Beacon|année=1954}}{{plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Rudy|nom1=Koshar|titre=Germany's Transient Pasts : Preservation and the National Memory in the Twentieth Century|éditeur=Chapel Hill|année=1998|pages totales=422|isbn=978-0-8078-4701-5|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=kxE9VoPGQF4C&printsec=frontcover|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Leonard|nom1=Krieger|titre=The German Idea of Freedom|sous-titre=History of a Political Tradition|lieu=Chicago|éditeur=[[University of Chicago Press]]|année=1957|réimpression=2011|pages totales=556|isbn=978-1-59740-519-5|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Lee|nom1=Lloyd|titre=The politics of Harmony : Civil Service, Liberalism, and Social Reform in Baden, 1800–1850|lieu=Cranbury, New Jersey|éditeur=Associated University Presses|année=1980|pages totales=271|isbn=978-0-87413-143-7|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Ag6TIVW3ynEC&printsec=frontcover}}{{plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Josep R.|nom1=Llobera|titre=The role of historical memory in (ethno)nation-building|lieu=Londres|éditeur=Goldsmiths College|collection=Goldsmiths Sociology Papers|année=1996|pages totales=31|isbn=978-0-902986-06-0|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Golo|nom1=Mann|lien auteur1=Golo Mann|titre=Deutsche Geschichte des 19. und 20. Jahrhunderts|lieu=Francfort-sur-le-Main|éditeur=[[S. Fischer Verlag|Fischer]]|année=2002|pages totales=1063|isbn=978-3-10-347905-8|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Lewis Bernstein|nom1=Namier|titre=Avenues of History|lieu=New York|éditeur=[[Macmillan Publishers|Macmillan]]|année=1952|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|langue originale=de|prénom1=Thomas|nom1=Nipperdey|lien auteur1=Thomas Nipperdey|titre=Germany from Napoleon to Bismarck, 1800–1866|lieu=Princeton|éditeur=[[Princeton University Press]]|année=1996|pages totales=760|isbn=978-0-691-02636-7|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Thomas|nom1=Nipperdey|lien auteur1=Thomas Nipperdey|titre=Deutsche Geschichte 1866-1918|volume=2|titre volume=Machtstaat vor der Demokratie|lieu=Munich|éditeur=C.H. Beck|année=1992|pages totales=948|isbn=3-406-34801-7|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=CjQzcn7Hp_AC&printsec=frontcover|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Rosita Rindler|nom1=Schjerve|titre=Diglossia and Power : Language Policies and Practice in the nineteenth century Habsburg Empire|lieu=Berlin|éditeur=[[Walter de Gruyter|De Gruyter]]|année=2003|pages totales=351|isbn=978-3-11-017654-4|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=JOTFCTYSjicC&printsec=frontcover|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Hagen|nom1=Schluze|lien auteur1=Hagen Schulze|titre=The course of German nationalism : from Frederick the Great to Bismarck, 1763–1867|lieu=Cambridge & New York|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=1991|pages totales=174|isbn=978-0-521-37759-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=DpzvIqp92IUC&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=H. M.|nom1=Scott|titre=The Birth of a Great Power System|lieu=Londres & New York|éditeur=Longman|année=2006|pages totales=433|isbn=978-0-582-21717-1|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Robert W.|nom1=Scribner|prénom2=Sheilagh C.|nom2=Ogilvie|titre=Germany|sous-titre=a new social and economic history|lieu=Londres|éditeur=Arnold Publication|année=1996|isbn=978-0-340-51332-3}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=James J.|nom1=Sheehan|titre=German history 1770–1866|lieu=Oxford|éditeur=[[Oxford University Press]]|collection=Oxford History of Modern Europe|année=1989|pages totales=969|isbn=978-0-19-820432-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=TAEj4vtFR3AC&printsec=frontcover|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Alan|nom1=Sked|titre=Decline and Fall of the Habsburg Empire 1815–1918|lieu=Londres|éditeur=Longman|année=2001|pages totales=354|isbn=978-0-582-35666-5}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Denis Mack|nom1=Smith|titre=Garibaldi (Great Lives Observed)|lieu=Englewood Cliffs|éditeur=[[Prentice Hall]]|année=1969|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=David|nom1=Sorkin|titre=The transformation of German Jewry, 1780–1840|lieu=New York|éditeur=Wayne State University Press|collection=Studies in Jewish history|année=1987|pages totales=255|isbn=978-0-8143-2828-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=da22J8ZSaPkC&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Jonathan|nom1=Sperber|lien auteur1=Jonathan Sperber|titre=Revolutionary Europe, 1780–1850|lieu=Harlow & New York|éditeur=Longman|année=2000|pages totales=472|isbn=0-582-29446-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=_AfLOAPCsOUC&printsec=frontcover|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Jonathan|nom1=Sperber|lien auteur1=Jonathan Sperber|titre=The European Revolutions, 1848–1851|lieu=Cambridge|éditeur=[[Cambridge University Press]]|collection=New Approaches to European History|année=1994|pages totales=282|isbn=978-0-521-54779-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=uAxRR3cpEfYC&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Jonathan|nom1=Sperber|lien auteur1=Jonathan Sperber|titre=Popular Catholicism in nineteenth century Germany|lieu=Princeton|éditeur=[[Princeton University Press]]|année=1984|pages totales=319|isbn=978-0-691-05432-2|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Jonathan|nom1=Sperber|lien auteur1=Jonathan Sperber|titre=Rhineland radicals : the democratic movement and the revolution of 1848–1849|lieu=Princeton|éditeur=[[Princeton University Press]]|année=1991|pages totales=529|isbn=978-0-691-00866-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=0L5LL6P7y1AC&printsec=frontcover|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Nicholas|nom1=Stargardt|titre=The German idea of militarism : radical and socialist critics, 1866–1914|lieu=Cambridge|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=1994|pages totales=232|isbn=978-0-521-46692-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=cbLcWv-5ZmIC&printsec=frontcover}}

=== Pour approfondir ===
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Richard J.|nom1=Bazillion|titre=Modernizing Germany : Karl Biedermann's career in the kingdom of Saxony, 1835–1901|volume=84|lieu=New York|éditeur=[[Peter Lang (maison d'édition)|Peter Lang]]|collection=American university studies, Series IX, History|année=1990|pages totales=448|isbn=0-8204-1185-X}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Arden|nom1=Bucholz|titre=Moltke, Schlieffen, and Prussian war planning|lieu=New York|éditeur=Berg Pub Ltd|année=1991|pages totales=352|isbn=0-85496-653-6}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Arden|nom1=Bucholz|titre=Moltke and the German Wars 1864–1871|lieu=New York|éditeur=Palgrave MacMillan|année=2001|isbn=0-333-68758-2}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Christopher|nom1=Clark|titre=Iron Kingdom : The Rise and Downfall of Prussia, 1600–1947|lieu=Cambridge|éditeur=Belknap Press of Harvard University Press|année=2006|réimpression=2009|isbn=978-0-674-03196-8}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Steven E.|nom1=Clemente|titre=For King and Kaiser! : the making of the Prussian Army officer, 1860–1914|lieu=New York|éditeur=Greenwood|collection=Contributions in military studies|année=1992|pages totales=280|isbn=0-313-28004-5|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=4NvKxEB7X0YC&printsec=frontcover|numéro chapitre=123}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Geoffrey|nom1=Cocks|prénom2=Konrad Hugo|nom2=Jarausch|titre=German professions, 1800–1950|lieu=New York|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=1990|pages totales=340|isbn=0-19-505596-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=9BjoCwAAQBAJ&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=J.G.|nom1=Droysen|titre=Modern History Sourcebook : Documents of German Unification, 1848–1871|éditeur=|année=|isbn=|lire en ligne=http://www.fordham.edu/halsall/mod/germanunification.html|consulté le=1 décembre 2011|id=Droysen|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Philip G.|nom1=Dwyer|titre=Modern Prussian history, 1830–1947|lieu=Harlow, England, New York|éditeur=Longman|année=2001|isbn=0-582-29270-0}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Otto|nom1=Friedrich|titre=Blood and iron : from Bismarck to Hitler the von Moltke family's impact on German history|lieu=New York|éditeur=Harper|année=1995|isbn=0-06-016866-8}}
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Lothar|nom1=Gall|lien auteur1=Lothar Gall|titre=Bismarck. Der weiße Revolutionär|lieu=Berlin|éditeur=[[Ullstein-Verlag|Ullstein]]|année=2002|pages totales=927|isbn=3-548-26515-4|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=John E.|nom1=Groh|titre=Nineteenth century German Protestantism|sous-titre=the church as social model|lieu=Washington, D.C.|éditeur=[[University Press of America]]|année=1982|isbn=0-8191-2078-2}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Helmut|nom1=Henne|prénom2=Georg|nom2=Objartel|titre=German student jargon in the eighteenth and nineteenth centuries|lieu=Berlin & NY|éditeur=de Gruyter|année=1983}}
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Franz|nom1=Herre|lien auteur1=Franz Herre|titre=Bismarck. Der preußische Deutsche|lieu=Cologne|éditeur=[[Kiepenheuer & Witsch|Kiepenheuer und Witsch]]|année=1991|isbn=978-3-86047-914-8|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Michael|nom1=Hughes|titre=Nationalism and society|sous-titre=Germany, 1800–1945|lieu=Londres & New York|éditeur=Edward Arnold|année=1988|pages totales=237|isbn=0-7131-6522-7}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Patricia|nom1=Kollander|titre=Frederick III|sous-titre=Germany's liberal emperor|volume=50|lieu=Westport, Conn.|éditeur=Greenwood|collection=Contributions to the study of world history|année=1995|pages totales=215|isbn=0-313-29483-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ODmUOa3aHrEC&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Dieter|nom1=Langewiesche|lien auteur1=Dieter Langewiesche|directeur1=oui|titre=Die deutsche Révolution von 1848/1849|lieu=Darmstadt|éditeur=Wissenschaftliche Buchgesellschaft|collection=Wege der Forschung|année=1983|pages totales=405|isbn=3-534-08404-7|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|nom1=Lowenstein, Steven M.|titre=The Berlin Jewish community : enlightenment, family, and crisis, 1770–1830|lieu=New York|éditeur=[[Oxford University Press]]|collection=Studies in Jewish history|année=1994|pages totales=300|isbn=0-19-508326-1}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Alf|nom1=Lüdtke|titre=Police and State in Prussia, 1815–1850|lieu=Cambridge, New York & Paris|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=1989|pages totales=316|isbn=0-521-11187-0}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Frederik|nom1=Ohles|titre=Germany's Rude Awakening|sous-titre=Censorship in the Land of the Brothers Grimm|lieu=Kent, Ohio|éditeur=Ohio State University Press|année=1992|pages totales=227|isbn=0-87338-460-1}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Karl A.|nom1=Schleunes|titre=Schooling and society : the politics of education in Prussia and Bavaria, 1750–1900|lieu=Oxford & New York|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=1989|pages totales=269|isbn=0-85496-267-0}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Dennis E.|nom1=Showalter|titre=Railroads and rifles : soldiers, technology, and the unification of Germany|lieu=Hamden, Connecticut|éditeur=Hailer Publishing|année=1975|isbn=0-9798500-9-6}}
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Wolfram|nom1=Siemann|titre=Die deutsche Revolution von 1848/49|lieu=Francfort-sur-le-main|éditeur=Suhrkamp|année=1985|pages totales=255|isbn=3-518-11266-X|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Woodruff D.|nom1=Smith|titre=Politics and the sciences of culture in Germany, 1840–1920|lieu=New York|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=1991|pages totales=298|isbn=0-19-506536-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=OHTmCwAAQBAJ&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Susan|nom1=Lambert|titre=The Franco-Prussian War and the Commune in caricature, 1870–71|lieu=Londres|éditeur=Victoria and Albert Museum, Dept. of Prints and Drawings|année=1971|isbn=0-901486-30-2}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=A. J. P.|nom1=Taylor|lien auteur1=A. J. P. Taylor|titre=The Struggle for Mastery in Europe 1914–1918|lieu=Oxford|éditeur=Clarendon|année=1954|pages totales=638|isbn=978-0-19-881270-8|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=A. J. P.|nom1=Taylor|titre=Bismarck|sous-titre=The Man and the Statesman|lieu=Oxford|éditeur=Clarendon|année=1988|isbn=978-0-394-70387-9}}{{plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=James Allen|nom1=Vann|titre=The Swabian Kreis : Institutional Growth in the Holy Roman Empire 1648–1715|volume=3|lieu=Bruxelles|éditeur=Éditions de la librairie encyclopédique|collection=Studies Presented to the International Commission for the History of Representative and Parliamentary Institutions|année=1975|pages totales=321|isbn=978-0-8014-1553-1|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Volker|nom1=Ullrich|lien auteur1=Volker Ullrich|titre=Otto von Bismarck|lieu=Reinbek bei Hambourg|éditeur=[[Rowohlt]]|année=1998|pages totales=158|isbn=3-499-50602-5|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Jakob|nom1=Walter|prénom2=Marc|nom2=Raeff|titre=The diary of a Napoleonic foot soldier|lieu=Princeton|éditeur=[[Princeton University Press]]|année=1996|isbn=978-0-14-016559-3}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Mack|nom1=Walker|titre=German Home Towns|sous-titre=Community, State, and General Estate, 1648–1871|lieu=Ithaca|éditeur=Syracuse University Press|année=1998|pages totales=473|isbn=978-0-8014-8508-4|lire en ligne=https://books.google.de/books?id=JCxyn2_FmegC&printsec=frontcover&q=Reichskreise|consulté le=2 janvier 2014|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Geoffrey|nom1=Wawro|titre=The Austro-Prussian War|sous-titre=Austria's War with Prussia and Italy in 1866|lieu=Cambridge|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=1996|pages totales=313|isbn=0-521-62951-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=AimQzlVVlQoC&printsec=frontcover|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Geoffrey|nom1=Wawro|titre=Warfare and Society in Europe, 1792–1914|éditeur=|année=2000|pages totales=246|isbn=978-0-415-21445-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=duD9HHCIQPsC&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Geoffrey|nom1=Wawro|titre=The Franco-Prussian War|sous-titre=The German Conquest of France|lieu=Cambridge|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=2005|pages totales=327|isbn=0-521-61743-X|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=q1tPB20IMMoC&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Hans Ulrich|nom1=Wehler|lien auteur1=Hans-Ulrich Wehler|titre=Das Deutsche Kaiserreich, 1871–1918|lieu=Gœttingue|éditeur=Vandenhoeck & Ruprecht|année=1973|pages totales=293|isbn=978-0-907582-32-8|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=de|nom1=wr/as|titre=Die Reichsgründung 1871|éditeur=Lebendiges virtuelles Museum Online|année=|isbn=|lire en ligne=http://www.dhm.de/lemo/html/kaiserreich/innenpolitik/reichsgruendung/index.html|consulté le=1 décembre 2011|id=Wr|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Adam|nom1=Zamoyski|titre=Rites of Peace|sous-titre=The Fall of Napoleon and the Congress of Vienna|lieu=New York|éditeur=[[HarperCollins]]|année=2007|pages totales=656|isbn=978-0-06-077519-3|plume=oui}}

=== Articles connexes ===
* [[Histoire de l'Allemagne]]
* [[Drang nach Osten]]
* [[Liste des États du Saint-Empire romain germanique|États du Saint-Empire romain germanique]]
* [[Guerre austro-prussienne|Guerre austro-prussienne de 1866]]
* [[Guerre franco-allemande de 1870|Guerre franco-prussienne de 1870]]
* [[Empire allemand]]
* [[Empire colonial allemand]]

=== Liens externes ===
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* {{en}} [http://www.fordham.edu/halsall/mod/germanunification.html Discours de l'unification allemande]
* {{en}} [http://www.age-of-the-sage.org/history/german_unification.html Les guerres de l'unification allemande]

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