Triphosgène

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Triphosgène
Image illustrative de l’article Triphosgène
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Identification
Nom systématique carbonate de bis(trichlorométhyle)
No CAS 32315-10-9
No ECHA 100.046.336
PubChem 94429
SMILES
InChI
Apparence solide beige[1]
Propriétés chimiques
Formule C3Cl6O3  [Isomères]
Masse molaire[2] 296,748 ± 0,015 g/mol
C 12,14 %, Cl 71,68 %, O 16,17 %,
Propriétés physiques
fusion 77 à 82 °C[1]
ébullition 203 à 206 °C (1 013 hPa)[1]
Précautions
SGH[1]
SGH05 : CorrosifSGH06 : Toxique
Danger
H314, H318, H330, P260, P271, P301+P330+P331, P304+P340+P310, P305+P351+P338+P310, P403+P233 et P501
Écotoxicologie
DL50 > 2 000 mg·kg-1 (rat, oral)[1]
> 2 000 mg·kg-1 (rat, dermique)[1]
LogP 2,940[3]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le triphosgène ou carbonate de bis(trichlorométhyle) (BTC) est un composé organochloré de formule C3Cl6O3.

Il est utilisé comme réactif en chimie organique, comme alternative moins dangereuse au phosgène, le triphosgène étant un solide à température ambiante, contrairement au phosgène qui est un gaz[4]. Les cristaux de triphosgène se décomposent au dessus de 200 °C[5].

Synthèse[modifier | modifier le code]

Le triphosgène est disponible dans le commerce. Il est en général préparé par chloration radicalaire du carbonate de diméthyle[4] :

CH3OCO2CH3 + 6 Cl2 → CCl3OCO2CCl3 + 6 HCl

Le triphosgène peut être facilement recristallisé dans l'hexane pour le purifier.

Utilisations[modifier | modifier le code]

Le triphosgène est un réactif utilisé en synthèse organique comme substitut bien moins dangereux au phosgène, bien que les réactions soient en général plus lentes. Il sert dans diverses réactions, comme lier un groupe carbonyle à deux groupes alcool, ou pour convertir un groupe amine en isocyanate[4]. Il est également utilisé dans la synthèse de l'octalactine B[6].

Durant la Première Guerre mondiale, le triphosgène a été utilisé côté allemand comme arme chimique, en mélange solide avec la pyridine (« Hexa-Stoff »).

Sécurité[modifier | modifier le code]

Le triphosgène est aussi toxique que le phosgène car il se décompose en phosgène sous l'action de la chaleur ou par réaction avec des nucléophiles. Même de simple traces d'humidité peuvent entraîner la formation de phosgène. Par conséquent, ce réactif doit être manipulé avec les mêmes précautions que le phosgène[7].

Le triphosgène absorbé par les voies respiratoires peut provoquer un œdème pulmonaire, avec des symptômes incluant toux, nausée, essoufflement et vomissement. Une intoxication plus sérieuse peut résulter en une embolie pulmonaire ou une crise cardiaque.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Fiche Sigma-Aldrich du composé Bis(trichloromethyl) carbonate, consultée le 24 septembre 2019.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Fiche (en) « Triphosgène », sur ChemIDplus, consulté le 24 septembre 2019
  4. a b et c Dr. Heiner Eckert et Dr. Barbara Forster, « Triphosgene, a Crystalline Phosgene Substitute », Angew. Chem. Int. Ed. Engl., vol. 26, no 9,‎ , p. 894–895 (DOI 10.1002/anie.198708941)
  5. Dr. Heiner Eckert, « Phosgenation Reactions with Phosgene from Triphosgene », Chim. Oggi Chem. Today, vol. 29, no 6,‎ , p. 40–46
  6. (en) P. T. O'Sullivan, W. Buhr, M. A. M. Fuhry, J. R. Harrison, J. E. Davies, N. Feeder, D. R. Marshall, J. W. Burton, A. B. Holmes, « Total synthesis of Octalactin B », Journal of the American Chemical Society, vol. 126,‎ , p. 2194–2207 (lire en ligne)
  7. Suresh B. Damle, « Safe handling of diphosgene, triphosgene », Chemical & Engineering News, vol. 71, no 6,‎ , p. 4 (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]