Voir la source de Technologie

[[Fichier:Astronaut-EVA.jpg|vignette|250px|Durant la seconde moitié du {{s-|XX}}, l'humanité a atteint la maîtrise technologique nécessaire pour quitter pour la première fois l'[[atmosphère terrestre]] et partir à la [[Histoire du vol spatial|conquête de l'espace]].]]
La '''technologie''', ou '''tech'''<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Asma Mhalla |titre=Technopolitique
Comment la technologie fait de nous des soldats |url=https://www.seuil.com/ouvrage/technopolitique-asma-mhalla/9782021548549 |site=www.seuil.com |consulté le=2024-10-29}}</ref> comme apocope, est l'étude des outils et des  [[technique]]s. Le terme désigne les observations sur l'[[état de l'art]] aux diverses périodes historiques, en matière d'[[outil]]s et de [[savoir-faire]]. Il comprend l'[[art]], l'[[artisanat]], les [[métier (activité)|métiers]], les [[sciences appliquées]] et éventuellement les [[connaissance]]s.

Par extension et abusivement, le mot désigne les [[systèmes]] ou méthodes d'organisation que permettent les diverses technologies, ainsi que tous les domaines d'étude et les produits qui en résultent.

Selon [[Jacques Ellul]], {{Citation|Le mot technologie veut dire discours sur la technique}}<ref>[https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.electropublication.net%2Fsysteme-technique.html#federation=archive.wikiwix.com&tab=url] Jacques Ellul Le bluff technologique</ref>.

== Étymologie ==
Le mot ''[[wikt:technologie|technologie]]'' vient du [[Grec (langue)|grec]] ''technología'' (''[[wikt:τεχνολογία|τεχνολογία]]'') téchnē (τέχνη), « art », « compétence », ou « artisanat » et -logos (''[[wikt:λόγος|λόγος]]''), « Parole », « langue », capacité de communiquer, et signifie traité sur un art, exposé des règles d'un art, qui traite d'un art ou des règles d'un art<ref>Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRS) [https://www.cnrtl.fr/etymologie/technologie]</ref>.

== Le concept de ''{{lang|en|technology}}'' selon Jacob Bigelow ==
{{Article connexe|Technique|connaissance technique}}

C'est semble-t-il un professeur de [[Université Harvard|Harvard]], [[Jacob Bigelow]], qui aurait pour la première fois systématisé l'usage du mot ''{{lang|en|technology}}'' en [[anglais]] dans son ouvrage ''{{lang|en|texte=Elements of technology'}}'' (1829)<ref>George Ellis, Memoir of Jacob Bigelow (Cambridge, Mass.: John Wilson &, Son, 1880).</ref>. Botaniste et professeur à la chaire Rumford de Harvard consacrée à « l'application de la science aux arts utiles » (''{{lang|en|useful arts}}''). Appelant à une véritable « fusion » entre les arts et la science, il réfute les savoirs fondamentaux qui ne s’articulent pas avec une pratique concrète et parallèlement les techniques (les arts dans les mots de l'époque) qui s’inscrivent dans une tradition sans le recours systématique au savoir scientifique. En appelant à une sectorialisation accrue des savoirs scientifiques et une répartition scientifique des tâches dans le domaine du travail, il va fournir à la société capitaliste américaine bientôt en expansion un véritable modèle d’éducation. C'est d'ailleurs {{refnec|sur les recommandations du professeur de Harvard que le MIT ([[Massachusetts Institute of Technology]]) empruntera son nom}}, en lieu du « ''{{lang|en|School of Industrial Science}}'' » comme prévu dans le projet du fondateur, mais aussi, de nombreuses orientations pédagogiques qui en feront un des centres de recherches « technologiques » les plus performants au monde (dans le domaine de la [[communication]], de l'[[informatique]] et aujourd'hui de la [[robotique]] et de l'[[intelligence artificielle]]).

Le mot « {{lang|en|technology}} » ne désignait pas pour Bigelow simplement les « arts utiles » mais suggérait en fait la convergence à restaurer à l’aube de la [[révolution industrielle]] entre les arts (''tekhnê'') et la science (''logos'') : une convergence compromise alors par l'angoisse naissante d'une impossible articulation des savoirs scientifiques se fragmentant avec leur diversification, et des arts nécessairement enfermés dans une tradition (ce que les membres du comité des arts et sciences américain nommaient « une routine empirique »). C'est ainsi que les premiers usages du terme dans le sens qu'en donna Bigelow précédèrent les bouleversements techniques du {{s-|XIX}}, et que l'usage du terme se répandit pendant la [[révolution industrielle]].

Bigelow s'inscrit largement dans le sillage du « [[millénarisme]] technologique » qui anime avec ferveur l'enthousiasme scientifique et technique des nations occidentales (pour l'historien [[David Noble]], il faut remonter au moine bénédictin [[Jean Scot Érigène|Érigène]] promoteur d'un salut grâce aux « [[arts mécaniques]] »)<ref>David F. Noble, ''The religion of technology. The divinity of man and the spirit of invention'', New York : Penguin Book, 1999.</ref>. Millénarisme séculier qui renvoie plus ou moins à l'idée d'un paradis sur terre qui s'incarne désormais dans le [[progrès technique]] (idée dont la diffusion est largement redevable aux philosophies progressistes de l'histoire européenne qui émergent au [[siècle des Lumières]]). L'une des influences majeures de cette [[téléologie]] du progrès technique fut sans aucun doute [[Francis Bacon (philosophe)|Francis Bacon]] : le chancelier d'Angleterre qui a initié la [[philosophie expérimentale]], philosophie inductive qui marque une rupture fondamentale avec les approches [[scolastique]]s médiévales de la science (pour qui la nature s'appréhende par le prisme des dogmes de l'Église : la méthode « aprioriste »). Bacon était un fervent millénariste profondément imprégné de la rationalité puritaine (il restera anglican : fonctions obligent...).

== Critique du mot ==
Déjà auteur de deux essais volumineux sur la [[technique]], ''[[La Technique ou l'Enjeu du siècle]]'' (1954) et ''[[Le Système technicien]]'' (1977), [[Jacques Ellul]] publie en 1988 un autre ouvrage , intitulé ''Le Bluff technologique''. Il y dénonce {{Citation|l’usage abusif}} du mot, qui {{Citation|imit(e) servilement l’usage américain qui est sans fondement. Le mot « technologie », quel qu’en soit l’emploi moderne des médias, veut dire « discours sur la technique ». Faire une étude sur une technique, faire de la philosophie de la technique ou une sociologie de la technique, donner un enseignement d’ordre technique... voilà la technologie !}}<ref>Jacques Ellul, ''Le Bluff technologique''. 1988, p.25 .</ref> (''[[Le Robert]]'' dit effectivement technologie : « étude des techniques »<ref>{{lien web |titre=Technologie |url=https://dictionnaire.lerobert.com/definition/technologie |site=lerobert.com |consulté le=09-11-2021}}.</ref>).

C’est sur la base de cet argument qu’en 2012 en France une association d’inspiration ellulienne se donne pour nom « ''Technologos'' » et pour devise « penser la technique aujourd’hui ».

== Histoire ==
{{Article détaillé|Histoire des techniques|Chronologie de l'histoire des techniques}}
=== Paléolithique ===
Les premiers représentants du [[Genre (biologie)|genre]] ''[[Homo]]'' sont le résultat d'une évolution à partir d'[[hominidé]]s qui étaient déjà [[bipédie|bipède]]s<ref>{{lien web|langue=en|consulté le=17 août 2008|url=http://www.bbc.co.uk/sn/prehistoric_life/human/human_evolution/mother_of_man1.shtml|titre=Mother of man – 3.2 million years ago|éditeur=[[BBC]]}}.</ref>, avec une masse cérébrale d'approximativement un tiers de celle de l'homme moderne<ref>{{lien web|langue=en|consulté le=17 mai 2008|url=http://www.history.com/encyclopedia.do?articleId=212317|titre=Human Evolution|éditeur=[[History (chaîne de télévision américaine)|History Channel]]}}.</ref>. Les outils ont relativement peu évolué durant la plus grande partie de l'histoire humaine. Cependant, il y a environ {{unité|50000 ans}} un ensemble complexe de comportements et d'utilisations d'outils a émergé. Certains archéologues y voient un lien avec l'émergence du [[langage]] structuré<ref>{{lien web|langue=en|consulté le=17 mai 2008|url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9503E0DF173CF936A25754C0A9659C8B63&sec=health&spon=&pagewanted=1|titre=Early Voices: The Leap to Language|série=[[The New York Times]]|date=15 juillet 2003|auteur=Wade, Nicholas}}.</ref>.

Les ancêtres des hommes modernes ont utilisé des outils en pierre bien avant l'émergence d{{'}}''[[Homo sapiens]]'' il y a {{unité|200000 ans}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://anthropology.si.edu/humanorigins/ha/sap.htm|titre=Human Ancestors Hall: Homo sapiens|consulté le=8 décembre 2007|éditeur=[[Smithsonian Institution]]}}.</ref>. Les plus anciens outils de pierre connus, regroupés sous le nom de Pré-Oldowayen ou d'[[Oldowayen]], datent d'il y a {{nobr|2,3 millions}} d'années<ref>{{lien web|langue=en|url=http://news.bbc.co.uk/1/hi/sci/tech/336555.stm|titre=Ancient 'tool factory' uncovered|consulté le=18 février 2007|éditeur=[[BBC News]]|date=6 mai 1999}}.</ref>. Des traces interprétées par leurs inventeurs comme des traces d'utilisation d'outils ont été observées sur des ossements découverts en [[Éthiopie]] dans la [[Vallée du Grand Rift]]. Elles datent d'il y a {{nobr|2,5 millions}} d'années<ref>{{article|langue=en|titre=Environment and Behavior of 2.5-Million-Year-Old Bouri Hominids|nom1=Heinzelin|prénom=Jean de|journal=[[Science (revue)|Science]]|mois=avril|année=1999|volume=284|numéro=5414|pages=625–629|doi=10.1126/science.284.5414.625|pmid=10213682|nom2=Clark|prénom2=JD|nom3=White|prénom3=T|nom4=Hart|prénom4=W|nom5=Renne|prénom5=P|nom6=Woldegabriel|prénom6=G|nom7=Beyene|prénom7=Y|nom8=Vrba|prénom8=E}}.</ref> voire de 3,4 millions d'années<ref>Mc Pherron et al., Nature, 466, 857, 2010. ([http://www.nature.com/nature/journal/v466/n7308/full/nature09248.html résumé en anglais)].</ref>{{,}}<ref>Hominidés.com ([http://www.hominides.com/html/actualites/traces-outil-australopitheque-0332.php Les australopithèques utilisaient-ils des outils ?)].</ref> Ces premières utilisations de la pierre marquent le début du [[Paléolithique]], qui s'achève avec le développement de l'[[agriculture]] il y a environ {{unité|12000 ans}}.

Pour fabriquer les plus simples outils en pierre, un bloc de roche dure aux propriétés mécaniques particulières, comme le [[silex]], devait être frappé avec un percuteur également en pierre de façon à en détacher un [[éclat (Préhistoire)|éclat]]. Cette action produit un bord tranchant à la fois sur le bloc taillé et sur l'éclat qui en a été détaché, tous deux pouvant être utilisés comme outils. Les formes les plus simples sont le [[galet taillé]] et l'éclat, qui peut être transformé en [[racloir]]. Avec ces outils, les premiers humains, [[chasseur-cueilleur|chasseurs-cueilleurs]], ont pu exécuter différentes tâches, dont la découpe de la viande, la fracture des os pour accéder à la moelle osseuse, la coupe du bois, l'ouverture des noix, le dépouillement des carcasses animales pour récupérer la peau, et, par la suite, la fabrication d'autres outils avec des matériaux plus tendres comme l'os et le bois<ref>{{Article|titre=Flaked Stones and Old Bones: Biological and Cultural Evolution at the Dawn of Technology|nom1= Plummer|prénom1=Thomas|périodique=Yearbook of Physical Anthropology|année=2004|numéro=47}}.</ref>. Les premiers outils en pierre sont relativement peu élaborés techniquement mais impliquent la maîtrise d'un nombre important de paramètres (choix de la matière première, choix du percuteur, intensité du coup, angle de percussion, etc.) hors de portée de tout espèce animale à l'exception de l'homme<ref>{{en}} Roche, H., Delagnes, A., Brugal, J-P., Feibel, C., Kibunjia, M., Mourre, V. et Texier, P-J. (1999) - « Early hominid stone tool production and technical skill 2.34 Myr ago in West Turkana, Kenya », ''Nature'', vol. 399, {{p.|57-60}}.</ref>. À l'[[Acheuléen]], il y a 1,65 million d'années, de nouvelles méthodes de taille de la pierre apparaissent ([[Façonnage (Préhistoire)|façonnage]]), se traduisant par la production d'outils plus complexes comme le [[biface]] ou le [[hachereau]]. Il y a {{unité|300000 ans}}, le [[Paléolithique moyen]] est caractérisé par la généralisation du débitage Levallois, permettant la production de séries d'éclats de forme prédéterminée aux dépens d'un même [[nucléus (Préhistoire)|nucléus]]. Au [[Paléolithique supérieur]], il y a environ {{unité|35000 ans}}, le débitage de lames se généralise et permet la production de nouveaux outils ([[burin (Préhistoire)|burin]], [[grattoir]]s, etc.). La technique de la retouche par pression (attestée dès le {{lang|en|texte=Middle Stone Age}} en Afrique du Sud<ref>{{en}} Mourre, V., Villa, P. et Henshilwood, C.S. (2010) - « Early use of pressure flaking on lithic artifacts at Blombos Cave, South Africa », ''Science'', vol. 330, {{n°|6004}}, {{p.|659-662}}.</ref>) est utilisée pour retoucher certaines pointes de projectiles telles que les [[Feuille de laurier (outil paléolithique)|feuilles de laurier]] ou les pointes à cran<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Haviland, William A.|titre=Cultural Anthropology|sous-titre=The Human Challenge|lieu=Australie|éditeur=The Thomson Corporation|année=2004|numéro d'édition=11|pages totales=496|passage=77|isbn=978-0-534-62487-3|lccn=2003116263|consulté le=17 mai 2008}}.</ref>.

La découverte et l'exploitation du feu est un tournant de l'évolution technologique du genre humain<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Thomas|nom1=Crump|lien auteur1=Thomas Crump|titre=A Brief History of Science|lieu=Londres|éditeur=[[Constable & Robinson]]|année=2001|pages totales=425|passage=9|isbn=978-1-84119-235-2|lccn=2002392402|consulté le=17 mai 2008}}.</ref>. La date exacte de sa découverte est inconnue. La présence d'os d'animaux brûlés dans la région du ''[[Sterkfontein|Cradle of Humankind]]'', à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de [[Johannesburg]], suggère que la domestication du feu est apparue plus d'un million d'années avant le présent<ref>{{lien web|langue=en|url=http://whc.unesco.org/pg.cfm?cid=31&id_site=915|titre=Fossil Hominid Sites of Sterkfontein, Swartkrans, Kromdraai, and Environs|consulté le=10 mars 2007|éditeur=[[UNESCO]]}}.</ref>. La communauté scientifique est quasi unanime pour considérer que ''[[Homo erectus]]'' a contrôlé le feu aux alentours de {{formatnum:500000}} à {{formatnum:400000}} avant le présent<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.historyworld.net/wrldhis/PlainTextHistories.asp?historyid=ab10|titre=History of Stone Age Man|consulté le=13 février 2007|éditeur=History World}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|titre=Hominid Use of Fire in the Lower and Middle Pleistocene|nom1=James|prénom=Steven R.|journal=Current Anthropology|volume=30|numéro=1|pages=1–26|url=http://links.jstor.org/sici?sici=0011-3204(198902)30%3A1%3C1%3AHUOFIT%3E2.0.CO%3B2-J|format=payant|mois=Février|année=1989|doi=10.1086/203705}}.</ref>. Le feu, alimenté avec du [[bois]], mais également avec du [[charbon]], permettait aux premiers hommes de cuire leur nourriture et d'en améliorer la digestibilité, la durée de conservation et la valeur nutritive en diversifiant la variété des préparations possibles<ref>{{article|langue=en|nom1=Stahl|prénom=Ann B.|année=1984|titre=Hominid dietary selection before fire|journal=Current Anthropology|volume=25|pages=151–168|url=http://links.jstor.org/sici?sici=0011-3204(198404)25%3A2%3C151%3AHDSBF%3E2.0.CO%3B2-E|format=payant|doi=10.1086/203106|numéro=2}}.</ref>.

[[Fichier:Aiguille os 246.1 Fond.jpg|vignette|upright=1|Aiguille en os [[magdalénien]]ne, [[Muséum de Toulouse]].]]

D'autres avancées technologiques ont été faites pendant le Paléolithique, ère où sont apparus le vêtement et l'habitation. L'adoption respectivement de ces deux pratiques ne peuvent être exactement datées, mais elles ont l'une et l'autre une position clé dans l'histoire du progrès de l'humanité. Les vêtements, adaptés de la fourrure et des peaux des animaux chassés, aidaient les êtres humains à évoluer plus indifféremment dans des régions plus froides<ref>{{article|langue=en|nom1=Cordaux|prénom=Richard|coauteurs=Stoneking, Mark|titre=South Asia, the Andamanese and the genetic evidence for an "early" human dispersal out of Africa|journal=American Journal of Human Genetics|année=2003|volume=72|url=http://site.voila.fr/rcordaux/pdfs/04.pdf|format=PDF|pages=1586|doi=10.1086/375407|pmid=12817589|numéro=6|pmc=1180321}}.</ref>.

=== Du Néolithique à l'Antiquité classique ===
[[Fichier:Hache 221.1 Global fond.jpg|vignette|gauche|upright=1|Hache polie du [[Néolithique]], à [[Niort]], [[Muséum de Toulouse]].]]

[[Fichier:Biface de St Acheul MHNT.jpg|vignette|gauche|upright=1|Biface de Saint-Acheul obtenu par [[Façonnage (Préhistoire)|façonnage]], collection [[Félix Régnault]], [[Muséum de Toulouse]].]]

L'ascension technologique de l'Homme s'est accélérée lors de la période [[néolithique]] (« Nouvel âge de pierre »). L'invention de la hache en pierre polie fut une avancée considérable car elle a permis le défrichement à grande échelle des forêts ouvrant la route future à la création de fermes. La découverte de l'[[agriculture]] a permis l'alimentation d'une plus grande population, mais aussi la transition vers un mode de vie [[sédentaire]] qui augmenta le nombre d'enfants qui pouvaient être simultanément élevés, vu que les jeunes enfants n'avaient plus besoin d'être transportés comme c'était le cas avec un style de vie nomade. En outre, les enfants pouvaient contribuer aux tâches agricoles de manière plus constante que dans un mode de vie chasseur-cueilleur<ref>{{lien web|langue=en|consulté le=17 mai 2008|url=http://www.sciencedaily.com/releases/2006/01/060103114116.htm|titre=The First Baby Boom: Skeletal Evidence Shows Abrupt Worldwide Increase In Birth Rate During Neolithic Period|éditeur=Science Daily|date=4 janvier 2006}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|consulté le=17 mai 2008|url=http://links.jstor.org/sici?sici=0011-3204(197204)13%3A2%3C258%3AACTFSA%3E2.0.CO%3B2-5|titre=Child Transport, Family Size, and Increase in Human Population During the Neolithic|journal=Current Anthropology|auteur=Sussman, Robert W.|coauteurs=Hall, Roberta L.|volume=13|numéro=2|pages=258–267|éditeur=[[University of Chicago Press]]|mois=Avril|année=1972|doi=10.1086/201274}}.</ref>.

L'augmentation de la population et de la force de travail disponible ont autorisé un accroissement de la spécialisation des tâches<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Ferraro, Gary P.|titre=Cultural Anthropology|sous-titre=An Applied Perspective|lieu=Belmont (Calif|éditeur=The Thomson Corporation|année=2006|numéro d'édition=7|isbn=978-0-495-03039-3|lccn=2004115440|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=isGyuX9motEC&pg=PA163&dq=labor+neolithic+population|consulté le=17 août 2008}}.</ref>. Par contre, il reste à clarifier pourquoi et comment des villages néolithiques ont évolué vers les premières villes, comme [[Uruk]], et vers les premières grandes civilisations comme [[Sumer]]. On pense cependant que l'émergence de structures sociales de plus en plus hiérarchiques, la spécialisation des tâches, le commerce et la guerre entre cultures adjacentes, et le besoin d'action collective pour surmonter les défis environnementaux, tels que la construction de [[digues]] et de [[Lac de barrage|réservoirs]], ont tous joué un rôle dans cette évolution<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Patterson, Gordon M.|titre=The ESSENTIALS of Ancient History|lieu=Piscataway|éditeur=Research & Education Association|année=1992|pages totales=113|format livre=poche|isbn=978-0-87891-704-4|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=8pKKwlEcpwYC&pg=PA7&dq=labor+surplus+neolithic+population|consulté le=17 août 2008}}.</ref>.

Une progression continuelle et qui amènera ultérieurement par exemple, au [[Haut fourneau|fourneau]], et à sa ventilation, a fourni la capacité à [[Fonderie|fondre]] et à [[Forgeron#Histoire|forger]], d'abord les métaux les plus accessibles (ceux qui sont présents dans la nature sous une forme relativement pure)<ref>{{lien web|langue=en|url=http://neon.mems.cmu.edu/cramb/Processing/history.html|titre=A Short History of Metals|consulté le=8 janvier 2007|nom1=Cramb|prénom=Alan W|éditeur=[[Carnegie Mellon University]]}}.</ref>. Les premiers métaux ainsi travaillés étaient l'[[or]], le [[cuivre]], l'[[argent]] et le [[plomb]]. Certains avantages des outils en cuivre sur ceux en pierre, en os, ou en bois sont apparus rapidement et les outils en cuivre ont probablement été utilisés pour la première fois vers le début du Néolithique (environ 8000 {{av JC}})<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Hugh|nom1=Chisholm|titre=[[Encyclopædia Britannica]]|éditeur=|année=1910|pages totales=708|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=VANVAEjBG-QC&pg=PA708|consulté le=17 mai 2008}}.</ref>. Le cuivre ne se trouve pas naturellement en grande quantité mais il se trouve assez communément dans le minerai de cuivre et on le transforme assez facilement quand on le brûle à l'aide du feu alimenté au bois et au charbon. À la longue, le travail du métal finira par conduire à la découverte des [[alliage]]s tels que le [[bronze]] et le [[laiton]] (vers 4000 {{av JC}}). Les premières utilisations d'alliage de fer tel que l'[[acier]] datent d'il y a environ {{nombre|1400|ans}} {{av JC}}

=== Moyen Âge et époque moderne ===
{{...}}

=== Époque contemporaine ===
{{...}}

==== Fossé de genre dans l'enseignement de la technologie ====
Malgré des améliorations importantes ces dernières décennies, l'enseignement de la technologie n’est pas universellement disponible et les inégalités entre les genres persistent, notamment en raison du fossé entre les sexes dans l’accès, la confiance et l’utilisation de la technologie<ref>{{Article |titre=Skills for a Digital World |périodique=OECD Digital Economy Papers |date=2016-06-02 |issn=2071-6826 |doi=10.1787/5jlwz83z3wnw-en |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1787/5jlwz83z3wnw-en |consulté le=2021-05-10 }}.</ref>. Dans l’enseignement supérieur, les femmes ne représentent que 35 % de tous les étudiants inscrits dans des domaines d’études liés aux [[STEM (disciplines)|STEM]]. Les femmes quittent les disciplines des [[STEM (disciplines)|STEM]] de façon disproportionnée durant leurs études supérieures, dans leur transition vers le marché du travail et même durant le cycle de leur carrière<ref>{{Ouvrage|auteur1=UNESCO|titre=Déchiffrer le code : l’éducation des filles et des femmes aux sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM)|passage=Page 11|lieu=Paris|éditeur=UNESCO|date=2017|isbn=978-92-3-200139-9|lire en ligne=https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000259816?posInSet=1&queryId=0c5a00b5-c499-4dc1-a489-5e436ad64fbb}}.</ref>.

Des études ont constaté que dans le deuxième cycle du secondaire, les garçons avaient des objectifs de carrière dans le domaine des technologies plus ambitieux que les filles<ref>{{Article |auteur1=Vaino, T., Vaino, K., Rannikmae, M. et Holbrook, J. |titre=Factors explaining gymnasium students’technology related career orientations |périodique=Journal of Baltic Science Education, Vol. 14, No. 6 |date=2015 |pages=p. 706-722 }}.</ref>. Une recherche menée parmi des adolescents dans des pays d’Amérique du Nord et d’Europe a constaté que les garçons sont dans une certaine mesure plus enclins que les filles à valoriser les mathématiques, les sciences physiques, les ordinateurs et la technologie<ref>{{Article |auteur1=Vaino, T., Vaino, K., Rannikmae, M. and Holbrook, J. |titre=Factors explaining gymnasium students’technology related career orientations |périodique=Journal of Baltic Science Education, Vol. 14, No. 6 |date=2015 |pages=pp. 706-722 }}.</ref>. Il a aussi été constaté que les possibilités d’interagir avec la technologie ont un effet sur l’intérêt porté aux sciences par les garçons comme par les filles<ref>{{Article |auteur1=Swarat, S., Ortony, A. et Revelle, W. |titre=Activity matters: Understanding student interest in school science |périodique=Journal of Research in Science Teaching, Vol. 49, No. 4 |date=2012 |lire en ligne=DOI: 10.1002/tea.21010 |pages=p. 515- 537 }}.</ref>.

== Sens originel ==
[[Fichier:Wydział Kształtowania Środowiska i Rolnictwa przy ul. Papieża Pawła VI nr 3.jpg|thumb|Département de l'environnement et de l'Agriculture, [[Université de technologie de Poméranie occidentale]] à [[Szczecin]], Pologne]]
L'une des différences majeures entre les sciences de la [[nature]] et la technologie est que l'objet d'étude des premières, la nature, est relativement immuable alors que l'objet de la seconde, les [[technique]]s, est en perpétuelle expansion. L'invention et l'amélioration sont en effet des éléments exclusifs aux techniques, la nature, sujet d'études des sciences naturelles, ne pouvant pas, par définition, être modifiée ou inventée par l'homme sans perdre son caractère intrinsèque.

== Sens dérivés ==
L'amélioration ou l'invention de [[technique]]s ne fait, de manière stricte, pas partie de l'objet de la technologie mais de celui de la [[recherche technique]].

Certaines expressions sont néanmoins apparues dans l'usage, telles que :
* [[saut technologique]], lorsque la conception des produits techniques subit des évolutions majeures ;
* [[transfert de technologie]] ;
* [[nouvelles technologies]].

== Autres espèces animales ==
{{Loupe|Outil#Chez_les_animaux}}
[[Fichier:Gorilla_tool_use_cropped.jpg|alt=Photo d'un gorille marchant dans un étang jusqu'à la taille, tenant un bâton|vignette|Ce gorille adulte utilise une branche comme [[canne]] pour évaluer la profondeur de l'eau.]]
L'utilisation de proto-technologie est également une caractéristique de certaines espèces animales non humaines.

L'usage d'outils était autrefois considéré comme une caractéristique définissant le genre [[Homo]]<ref>{{article|prénom=K. P.|nom=Oakley|titre=Man the Tool-Maker|journal=Nature|volume=199|numéro=4898|pages=1042–1043|année=1976|isbn=978-0226612706|doi=10.1038/1991042e0|s2cid=4298952|bibcode=1963Natur.199U1042.}}</ref>. Cette vision a été remplacée après la découverte de preuves d'utilisation d'outils parmi les [[Chimpanzé|chimpanzés]] et d'autres primates<ref>{{lien web|auteur2=Druyan, Ann |auteur3=Leakey, Richard |titre=Utilisation d'outils par les chimpanzés |url=http://www.mc.maricopa.edu/dept/d10/asb//anthro2003/origins/hominid_journey/optional3.html |consulté le=13 février 2007 |archive-url=https://web.archive.org/web/20060921062716/http://www.mc.maricopa.edu/dept/d10/asb/anthro2003/origins/hominid_journey/optional3.html <!-- Bot retrieved archive --> |archive-date=21 September 2006 |auteur1=Sagan, Carl |lien auteur1=Carl Sagan |lien auteur2=Ann Druyan |lien auteur3=Ann Druyan}}</ref>, les dauphins<ref name="20050607bbc">{{lien web|prénom=Paul|nom=Rincon|titre=Les dauphins utilisent des éponges apprises de leur mère|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/4613709.stm|site=BBC News|date=7 June 2005|consulté le=11 novembre 2016|archive-url=https://web.archive.org/web/20161204093731/http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/4613709.stm|archive-date=4 December 2016}}</ref>, et les [[Corbeau|corbeaux]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Crows use tools to find food |url=https://www.nbcnews.com/id/wbna21135366 |site=NBC News |date=2007-10-04 |consulté le=2024-10-16}}</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur1=Rutz, C.|auteur3=Weir, A.A.S.|auteur4=Kacelnik, A.|auteur2=Bluff, L.A.|titre=Des caméras vidéo sur des oiseaux sauvages|journal=[[Science (journal)|Science]]|volume=318|numéro=5851|page=765|date=4 October 2007|pmid=17916693|doi=10.1126/science.1146788|s2cid=28785984|bibcode=2007Sci...318..765R|accès doi=libre}}</ref>. Par exemple, les chercheurs ont observé des chimpanzés sauvages utilisant des outils de base pour la recherche de nourriture, des pilons, des leviers, utilisant des feuilles comme éponges, et de l'écorce ou des lianes comme sondes pour attraper des termites<ref>{{ouvrage|nom=McGrew|prénom=W. C|année=1992|titre=Chimpanzee Material Culture|éditeur=Cambridge Univ. Press|isbn=978-0521423717|lieu=Cambridge u.a.}}</ref>. Les chimpanzé de l'Afrique de l'Ouest utilisent des marteaux et des enclumes en pierre pour casser des noix<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Christophe|nom1=Boesch|prénom2=Hedwige|nom2=Boesch|titre=Mental map in wild chimpanzees: An analysis of hammer transports for nut cracking|périodique=Primates|volume=25|numéro=2|pages=160–170|date=1984-04-01|issn=1610-7365|doi=10.1007/BF02382388|lire en ligne=https://link.springer.com/article/10.1007/BF02382388|consulté le=2024-10-16}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=vi |prénom2=iT |nom2=Dolozi |titre=iT Dolozi |url=https://itdolozi.com/ |site=iT Dolozi |consulté le=2024-10-16}}</ref>, tout comme les [[Sapajou|sapajous]] de [[Boa Vista]], au Brésil<ref>{{Lien web |langue=en-US |nom=#author.fullName} |titre=Nut-cracking monkeys find the right tool for the job |url=https://www.newscientist.com/article/dn16426-nut-cracking-monkeys-find-the-right-tool-for-the-job/ |site=New Scientist |consulté le=2024-10-16}}</ref>.

L'utilisation d'outils n'est pas la seule forme d'utilisation de la technologie animale; par exemple, les [[Barrage de castor|barrage de castors]], construits avec des branches ou de grosses pierres, sont une technologie ayant un impact déterminant sur les habitats fluviaux et les écosystèmes<ref>{{lien conférence|nom1=Müller|prénom1=G.|nom2=Watling|prénom2=J.|date=24 June 2016|titre=Le génie des barrages de castors|url=https://eprints.soton.ac.uk/400282/|conférence=River Flow 2016: Eighth International Conference on Fluvial Hydraulics|lieu=St. Louis|éditeur=University of Southampton Institutional Research Repository|consulté le=29 septembre 2022|archive-date=24 September 2022|archive-url=https://web.archive.org/web/20220924081921/https://eprints.soton.ac.uk/400282/|url-status=live}}</ref>.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Crédit d'auteurs|type=externe|titre=Déchiffrer le code: l'éducation des filles et des femmes aux sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM)|auteur=UNESCO|source=https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000259816|licence=CC BY-SA 3.0 IGO|URL licence=https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000259816}}

=== Références ===
{{Références}}

== Voir aussi ==
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=== Bibliographie ===
* Gilbert Simondon, ''L'Invention dans les techniques'', Seuil, Paris, 2005.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jean-Claude Baudet]]|prénom1=Jean|nom1=Baudet|titre=De la machine au système|sous-titre=histoire des techniques depuis 1800|lieu=Paris|éditeur=[[Vuibert]]|année=2004|pages totales=600|isbn=978-2-7117-5324-6|oclc=255577385}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jean-Claude Baudet]]|titre=Le signe de l'humain|sous-titre=une philosophie de la technique|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|collection=Ouverture philosophique|année=2005|pages totales=172|isbn=978-2-7475-9044-0|oclc=420539220|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=bk4WIuYe_bcC&printsec=frontcover}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Yves|nom1=Lasfargue|titre=Halte aux absurdités technologiques|lieu=Paris|éditeur=Éditions d'Organisation|année=2003|pages totales=237|isbn=978-2-7081-2915-3|oclc=1071378235}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=David|nom1=Noble|titre=The Religion of Technology|sous-titre=The Divinity of Man and the Spirit of Invention|lieu=New York|éditeur=[[Penguin Books]]|année=1999|année première édition=1997|pages totales=273|isbn=978-0-14-027916-0|oclc=860819098}}.
* {{Bibliographie|Q124628109}}.

=== Articles connexes ===
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=== Liens externes ===
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* {{Bases}}
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* [http://www.cnrtl.fr/lexicographie/technologie? Technologie dans le Trésor de la Langue Française Informatisé]
* [http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Technologie Dossier technologie sur l'encyclopédie de l'Agora], où il est indiqué que l'introducteur du terme dans la langue anglaise est John Bigelow
* [http://agora.qc.ca/encyclopedie/index.nsf/Impression/Millenarisme Dossier millénarisme dans l'encyclopédie de l'Agora], sur les origines millénaristes du terme, où il est indiqué que l'introducteur du terme dans la langue anglaise est Jacob Bigelow (incohérence dans l'encyclopédie de l'Agora)
* [http://michel.puech.free.fr/pages/top10_philo_technol.html Une bibliographie commentée] sur la philosophie contemporaine de la technologie ([[Michel Puech]])

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