Discussion:Feu roulant

Le Général Mangin n'est pas l'inventeur du barrage roulant et cette technique ne date pas de Juillet 1918

Il est dit : "Le feu roulant de l'artillerie est une technique de combat inventée en Juillet 1918, durant la Première Guerre mondiale, par le général français Charles Mangin"

Mangin a effectivement utilisé cette technique dès Octobre 1916 à Douaumont ainsi qu'en Avril 1917 au chemin des dames. Il faut en outre rappeler qu'il exécute ces 2 opération sous le commandement de Nivelle qui est un expert de l'artillerie avec une approche scientifique de la bataille et dont la charge a été justement en préparation des offensives d'organiser méthodiquement les plans de tirs de l'artillerie qu'elle soit organique ou de réserve. De ce fait Mangin n'est ni "l'inventeur" de cette technique ni le premier général à en faire l'usage dans une bataille. Cette date de Juillet 1918 comme date de la première utilisation n'est pas non plus exacte à l'évidence, vu que dès Novembre 1916 on en constate l'usage dans l'armée française. Pour plus de détail https://fr.wikipedia.org/wiki/Artillerie_fran%C3%A7aise_pendant_la_Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale

Selon wikipedia en anglais : https://en.wikipedia.org/wiki/Barrage_(artillery) Durant la 1ère guerre mondiale, le premier cas avéré serait lors de la bataille de Loos en Septembre 1915 Il s'agirait bien d'un tir de barrage avançant et minuté mais pour ce cas non suivi de l'infanterie. Le premier cas d'un barrage roulant en avant de l'avancée de l'infanterie, cela serait la Somme en Juillet 1916.

Après recherche selon https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Neuve-Chapelle A la Bataille de Neuve-Chapelle en Mars 1915 aurait été utilisé le premier barrage roulant. "L'armée britannique utilise pour la première fois un barrage roulant, les canons concentrent leur feu sur une seule cible, puis sur une autre selon un chronométrage préparé tandis que l'infanterie progresse afin d'occuper le terrain préalablement bombardé. Les différentes batteries reçoivent une liste des cibles et le chronométrage détaillé du bombardement."

Voilà donc une invention anglaise systématisée par les français, les allemands suivront à ma connaissance à Caporetto fin 1917. Il faudrait vérifier les techniques de feu à Riga et lors de la contre-offensive de Cambrai à la même période. Peut être qu'il y a eu aussi des précédents moins célèbres côté allemand, c'est à vérifier. On parle d'une maitrise accomplie du feu d'artillerie pour les offensives de Ludendorff durant les offensives du printemps 1918, mêlant différentes techniques dont celle du barrage roulant, des cas d’école qui ont fait la réputation du métronome Bruchmüller. Pour plus de détail https://en.wikipedia.org/wiki/Georg_Bruchm%C3%BCller

Feu roulant ou Barrage roulant ?

L'article est intitulé "Feu roulant" et tout le long de l'article on parle du "feu roulant". Il semblerait que le véritable terme soit "barrage roulant" ou "barrage mobile" en français. https://fr.glosbe.com/fr/fr/barrage%20roulant

Le feu roulant constitue plutôt un feu roulant de questions liées à l'usage impropre d'un terme par exemple https://www.linguee.fr/francais-anglais/traduction/feu+roulant.html

Pour plus de détail sur la terminologie https://rosalielebel75.franceserv.com/guerre-des-tranchees-artillerie.html

Feu roulant comme un tir en salve ?

Il est dit : "Une autre méthode militaire appelée "feu roulant" est déjà utilisée au moment de la révolution française, comme en témoigne Kléber dans ses mémoires sur la Bataille de Savenay."

Visiblement il s'agit de l'extrait d'un témoignage dont la terminologie est imprécise.

Cela peut être un tir continue tout comme un tir en salve de plusieurs lignes de feu, l'une tirant après l'autre comme dans la caracole...

https://fr.wikipedia.org/wiki/Salve_(artillerie)

En tout cas cela n'a rien à voir avec le barrage roulant de l'artillerie pratiqué durant la 1ère guerre mondiale.

Explication incompréhensible de ce qu'est un barrage roulant

Il est dit "Selon Mangin, les canons de 75 avancent sur le terrain abandonné par l'ennemi en retraite qui ne parvient pas à sortir du champ de tir qui avance avec lui. Il démontrait ainsi la supériorité de l'attaque sur la défense, préfigurant ainsi les analyses du général de Gaulle et les choix de l'armée allemande en 1940. Cette tactique a toute son utilité en l'absence de char d'assaut."

Existe il des références pour un tel enchainement d'affirmations ? De plus cela n'est pas très compréhensible.

"la supériorité de l'attaque sur la défense" est une constante dans la pensée militaire. Ce sont les civils qui pensent que "la défense est supérieure à l'attaque" du fait de l'échec des attaques. L'impasse de 1915 et de 1916 est surtout due à un manque de savoir faire, d'une inadaptation des moyens employés au but fixé.

Le barrage roulant consiste à faire un tir en avant de l'infanterie d'assaut et de la précéder tout le long de son avancée. Le but premier n'est pas la destruction mais la saturation de la ligne adverse et la couverture de l'avancée de la troupe. Les techniques de tirs sont assez complexes à détailler, il est possible d'avoir de multiples lignes de barrages. Un premier barrage sature la première ligne adverse tandis qu'un barrage roulant précède l'infanterie selon un minutage précis. Quand le barrage roulant atteint la première ligne et donc l'autre barrage, ce dernier se déplace sur la deuxième ligne. Il peut y avoir des aller-retours pour feindre la fin du barrage roulant, des encagements sur les flancs et les arrières pour couper la cible de tout support. Les artilleries utilisent une grande variété d'obus, en particulier des obus à gaz pour masquer la visibilité en premier lieu. Par l'usage des gaz comme l’ypérite, on jouera sur l'effet incapacitant et psychologique au delà de la létalité. etc...

Le barrage roulant n'est pas le fait de faire avancer les canons de campagne, ils sont statiques pour le barrage roulant selon un plan de tir minutieusement préparé, à faible distance de la première ligne afin de pouvoir couvrir au moins les deux premières lignes ennemies et éventuellement la troisième qui est souvent en fait hors de portée pour un tel tir demandant une grande précision. Les bataillons sont dotés de différentes artilleries de tranchée dont le rôle est de porter le feu dans la tranchée suivante sur les points de résistance. Cette artillerie de tranchée n'opère pas en barrage roulant mais par un tir de destruction sur un point précis ou par un tir de couverture selon les obus employés. Les tanks de rupture qui sont détachés auprès de la compagnie amènent justement l'appui feu direct dont manque souvent l'infanterie malgré la grande dotation en mitrailleuse, fusil-mitrailleur, grenades, artillerie de tranchée et malgré le support massif arrière de l'artillerie de campagne, de l'artillerie lourde et celle de dite de "grande puissance".

Le général De Gaule est surtout le défenseur des unités mécanisées, selon la doctrine développée par Estienne de 1916 à 1921. L'organisation et la doctrine d'emploi de grandes unités mécanisées autonomes n'a rien à voir avec le barrage roulant. Il s'agit d'un changement de paradigme, une innovation disruptive de l'art de la guerre.