Séparateur (théorie des graphes)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

En théorie des graphes et en informatique théorique, un séparateur d'un graphe connexe est un sous-ensemble des sommets du graphe dont la suppression rend le graphe non-connexe[1],[2]. Cet objet est intéressant notamment pour décomposer un graphe en des graphes plus petits et plus simples.

On appelle parfois séparateur un ensemble d'arêtes dont la suppression rend le graphe non-connexe, c'est-à-dire une coupe[3].

Le théorème de Menger relie connectivité et séparateurs minimum.

Définition formelle[modifier | modifier le code]

S est un séparateur du graphe grille. Alors que le graphe grille est connexe, le graphe induit par lui a deux composantes connexes : A et B.

Pour un graphe , un séparateur est un sous-ensemble de tel que le sous-graphe induit par a plus de composantes connexes que , i.e. tel qu'il existe deux sommets qui sont reliés par un chemin dans mais ne le sont plus dans le sous-graphe induit par . Dans ce cas on dit que sépare de .


Séparateur minimaux[modifier | modifier le code]

Soit et deux sommets appartenant à la même composante connexe d'un graphe . On appelle -séparateur minimal tout ensemble de sommets qui sépare de et est minimal par inclusion. Un ensemble de sommets de est un séparateur minimal de si c'est un -séparateur minimal, pour certains sommets et .

Exemple :

Chaque sommet interne d'un arbre forme un séparateur minimal.

Les séparateurs minimaux peuvent être utilisés pour caractériser les graphes cordaux.

L'ensemble des -séparateurs de peut être muni d'un préordre définit comme suit: pour tous -séparateurs et de , on a si sépare tout sommet de de . Escalante a montré que lorsqu'elle est restreinte aux -séparateurs minimaux, cette relation définit un treillis complet[4].

Les séparateurs minimaux d'un graphe peuvent être utilisés dans la résolution de problèmes algorithmiques. Ainsi, certains problèmes NP-difficiles comme le calcul de la largeur arborescente peuvent être résolus en temps polynomial sur les classes de graphes dont on sait énumérer les séparateurs minimaux en temps polynomial[5], comme les graphes de permutation, les graphes d'intersections des cordes d'un cercle ou les graphes d'intervalles circulaires.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Olivier Fouquet, Théorie des graphes : une brève introduction : avec un biais algébrique assumé (lire en ligne)
  2. (en) Reinhard Diestel, Graph Theory [détail des éditions], p. 11.
  3. Par exemple dans Jacques Labelle, Théorie des graphes, modulo éditeur, (lire en ligne) page 26
  4. F. Escalante, « Schnittverbände in Graphen », Abhandlungen aus dem Mathematischen Seminar der Universität Hamburg, vol. 38,‎ , p. 199–220 (DOI 10.1007/BF02996932)
  5. T. Kloks, H. Bodlaender, H. Müller et D. Kratsch, « Proc. 1st European Symposium on Algorithms (ESA'93) », Lecture Notes in Computer Science, Springer-Verlag, vol. 726,‎ , p. 260–271 (DOI 10.1007/3-540-57273-2_61)

Articles connexes[modifier | modifier le code]