Voir la source de Relation culturelle entre la France et la Géorgie

La '''relation culturelle entre la France et la [[Géorgie (pays)|Géorgie]]''' s’est élaborée au rythme des civilisations méditerranéennes, probablement de manière informelle à l’époque des premiers siècles lors de rencontres entre religieux ou au V{{e}} siècle avec [[Pierre l'Ibère]] : les historiens ont proposé de multiples hypothèses, parfois s’appuyant sur des légendes entretenues par une tradition géorgienne ancienne, parfois sur des textes retrouvés<ref>{{lien web|url=http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/les_georgiens_sur_le_sinai_decouverte_de_nouveaux_manuscrits.asp|auteur1=Jean-Pierre Mahé|titre=Les Géorgiens sur le Sinaï : découverte de nouveaux manuscrits|date=janvier 2001|site=CLIO}}.</ref>.Lors des Croisades les combats communs en Palestine structurent cette relation autour du christianisme. Les premiers contacts d’État à État s’établissent sous les règnes de François Ier et de Louis XIV, et éveillent un intérêt. Plus tard, aux XVII{{e}}, XVIII{{e}} et XIX{{e}} siècles, les voyageurs français diffusent leur compréhension de la culture géorgienne auprès des milieux savants. Fin du XIX{{e}} et début du XX{{e}} siècles les libéraux et les révolutionnaires géorgiens font connaître dans leur pays les lumières politiques à la française. Après l’implantation d’ambassades à [[Tbilissi]] et à [[Paris]] (années 1990), les échanges culturels entre la France et la Géorgie se développent ; les facteurs liés à la mondialisation (libéralisation du commerce, facilitation du tourisme, internationalisation de l’art, accentuation des flux migratoires, …) contribuent à formater la relation culturelle avec une nouvelle dimension.
[[File:Flag of Georgia.svg|thumb|120px|right]]
[[File:Flag of France.svg|thumb|120px|right]]
== Les légendes ==
[[File:Peter the Iberian.jpg|thumb|120px|left|Pierre l'Ibère (412-491)]]
Selon l’historien Zourab Avalichvili (1876-1944), ancien secrétaire d’État aux Affaires étrangères de la [[République démocratique de Géorgie]], un morceau de la vraie croix aurait été donné aux [[Croisé|Croisés]] français à la bataille de Didgori en 1121 et aurait été envoyé à la [[Cathédrale Notre-Dame de Paris]]<ref name="Zurab Avalishvili">{{ouvrage|auteur1=Zurab Avalishvili|langue=en|titre=The cross from Oberseas|éditeur=Revue Georgica|lieu=Londres|date=1936}}.</ref>. Selon une autre légende [[Louis IX]] {{incise|dit Saint Louis}} aurait fait confectionner au {{s mini-|XIII}} siècle un reliquaire pour la [[Sainte-Chapelle]] de Paris par les orfèvres [[mingrélien|mingéliens]] à [[Zougdidi ]]<ref name="Princesse Véronique Murat">{{lien web|url=https://www.youtube.com/watch?v=1oVGWKK5dhE&feature=youtu.be|titre=Interview de la Princesse Véronique Murat|auteur1=Ambassade de France en Géorgie|date=15 novembre 2017|site=YouTube}}.</ref>.
[[File:Premier sceau de majesté de Louis IX détouré.png|thumb|120px|right|Premier sceau de Louis IX, dit Saint Louis]]
Ainsi sous les règnes des différents rois de France la [[Colchide]] était connue autrement que par les textes anciens. Des émissaires géorgiens ont fréquenté les cours royales françaises, en particulier celles de [[Charles VII (roi de France)|Charles VII]], [[François Ier (roi de France)|François {{Ier}}]] et [[Louis XIV]] : le moine-savant [[Saba Soulkhan Orbéliani ]] reste pour les Géorgiens le découvreur de la culture française en [[1714]]. 
[[Fichier:სულხან-საბა ორბელიანი.jpg|thumb|120px|left|Saba Soulkhan Orbéliani, moine-savant à la cour de Louis XIV]].
[[Fichier:Louis XIV-1670.JPG|thumb|120px|right|Louis XIV]]
L’élite géorgienne se tourne vers d’autres horizons, [[Saint-Pétersbourg]] ou [[Berlin]], afin de trouver le chemin de son identité : si [[Paris]] est porteur d’idées d’émancipation nationale, il faut attendre le {{s-|XIX}} pour que des Géorgiens ne foulent à nouveau le territoire français. La relation entre les deux pays s’approfondit par l'intermédiaire des voyageurs porteurs de culture française et rapporteurs des cultures rencontrées au cours des périples ; en situation, ils utilisent auprès des clercs locaux une langue tierce, ancienne ou moderne, latin et grec, arabe et perse ; la langue russe apparaît comme véhicule de communication à partir du {{s-|XIX}}.
== {{sp-|XVII|-|XVIII|s}} ==
Aux {{s2-|XVII|XVIII}} [[Jean-Baptiste Tavernier]] (1605-1689), [[Jean Chardin]] (1643-1713) et [[Joseph Pitton de Tournefort]] (1656-1708) découvrent le [[Caucase]]. De 1631 à 1668, Jean-Baptiste Tavernier voyage en Orient à plusieurs reprises ; s’il atteint l’Inde, il s’arrête à [[Constantinople]], au Caucase et en [[Empire perse|Perse]] ; il est l’auteur des ''Six Voyages en Turquie, en Perse et aux Indes'', publié en 1676<ref>{{lien web|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k853250|titre=Les six voyages de Jean Baptiste Tavernier, Écuyer Baron d’Aubonne, qu’il a fait en Turquie, en Perse et aux Indes|auteur1=Jean-Baptiste Tavernier|année=1676|site=Bnf Gallica}}.</ref> et écrit : ''"Les Géorgiens ont une merveilleuse adresse à tirer de l’arc et sont en réputation d’être les meilleurs soldats de toute l’Asie.… Outre leur grande beauté, les Géorgiennes ont un autre avantage, elles se peuvent vanter surtout à Tiflis d’avoir plus de liberté que les femmes n’en ont dans tous les autres endroits d’Asie"''<ref>{{ouvrage|auteur1=Jean-Baptiste Tavernier|titre=Les Six Voyages de {{M.}} Jean-Baptiste Tavernier, Écuyer Baron d’Aubonne, en Turquie, en Perse et aux Indes|page=363| éditeur=Pierre Ribou|lieu=Paris|année=1676}}.</ref>. Entre 1665 et 1680, Jean Chardin se rend en Inde et en Perse à plusieurs reprises, et séjourne en Géorgie ; il est l'auteur du ''Voyage en Perse et aux Indes, par la mer Noire et la Colchide'', dont la publication en plusieurs volumes commence en 1686 et se termine en 1711 à Amsterdam, ayant émigré comme nombre de protestants<ref>{{lien web|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k853328|titre=Journal du voyage en Perse et aux Indes, par la mer Noire et la Colchide|auteur1=Jean Chardin|année=1686|lieu|Londres|site=Bnf Gallica}}.</ref> et réédité en 2007<ref>{{lien web|url=http://www.editionsphebus.fr/voyages-en-perse-jean-chardin-9782752902399|titre=Réédition de Voyage en Perse (Extraits)|auteur1=Jean Chardin|date=8 février 2007|site=Phebus}}.</ref> ; il écrit à propos du vin en Géorgie ''"Il n'est pas de pays où l'on boive plus et mieux"''<ref>{{lien web|url= https://www.lexpress.fr/tendances/voyage/voyage-georgie-perle-secrete-de-la-mer-noire_1251115.html|titre=Géorgie, perle secrète de la mer Noire|site=L’Express|date=23 mai 2013}}.</ref>. Du {{date|9|mars|1700}} au {{date|3|juin|1702}}, Joseph Pitton de Tournefort effectue un voyage en Méditerranée, en mer Noire, en Géorgie, en Arménie et en Turquie ; il rapporte des notes très précises en termes d'archéologie, de botanique, de défense militaire, d'ethnologie, de géographie, de religion et de sociologie; il est l'auteur de ''Relation d’un voyage au Levant fait par ordre du roy'', publié à titre posthume en 1717<ref>{{lien web|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k85336n|auteur1=Joseph Pitton de Tournefort|titre= Relation d’un voyage au Levant fait par ordre du roy|éditeur=Imprimerie royale|année=1717|site=Bnf Gallica}}.</ref> et écrit ''"La Géorgie est un pays fort tranquille aujourdh‘hui, mais elle a servi plusieurs fois de théâtre à la guerre entre les Turcs et les Perses"''<ref>{{ouvrage|titre=Relation d’un voyage au Levant fait par ordre du roy|auteur1=joseph Pitton de Tournefort|page=311|éditeur=Imprimerie royale|année=1717|site=Bnf Gallicca}}.</ref>.
== {{s-|XIX}} ==
Le {{s-|XIX}} voit l’approfondissement des échanges entre les cultures française et géorgienne. [[Napoléon Ier]] en est le premier acteur involontaire : en attaquant l’[[Empire russe]], il donne l’espoir d’une défaite de [[Saint-Pétersbourg]] -{{incise|la [[Russie]] a annexé unilatéralement le territoire géorgien en [[1801]]}} et d’une libération de la [[Géorgie (pays)|Géorgie]]. 
[[File:Brosse.jpg|thumb|120px|right|Marie-Félicité Brosset]]
Une série de voyageurs français s’intéressent ensuite au [[Caucase]], de Frédéric Dubois de Montperreux (1798-1850) au baron [[Joseph de Baye]] (1853-1931), en passant par [[Marie-Félicité Brosset]] (1802-1880), [[Ernest Chantre]] (1843-1924) et [[Théophile Deyrolle]] (1844-1923), sans oublier [[Alexandre Dumas]] (1802-1870), qui par leurs publications, leurs livres et leurs photographies, contribuent à la connaissance de la Géorgie en France<ref>{{lien web|url=http://www.brepolsonline.net/doi/abs/10.1484/J.RHEF.2.304939?journalCode=rhef|auteur1=Manana Javakhishvili|site=Brepols Online|titre=Le monastère catholique géorgien de Montauban ({{s-|XIX|e}})}}, consulté le 21 novembre 2017.</ref>. L’archéologue, et photographe, Joseph de Baye visite le Caucase chaque année de 1897 à 1904, en particulier Tiflis et les régions de la Géorgie ; il se lie d'amitié avec quelques intellectuels de l'époque (David Saradjichvili, Théko Sakhokia, [[Ekvtimé Takhaïchvili]], [[Ilia Tchavtchavadzé]], Alexandre Tsagréli, Akaki Tsérétéli…) ; il publie textes et photographies en France, mentionnant ''"Comme je l’ai dit maintes fois, il faut se hâter d’étudier ces races appelées à perdre leur originalité ou à disparaitre, en face de l’œuvre d’extension, de pénétration, d’assimilation opérée par les Russes"''<ref>{{lien web|url= https://drive.google.com/file/d/0B9xnxt7MXFn0emVTV0tTYVo5T0U/view |auteur1=Ana Cheishvili|titre=Le baron de Baye, archéologue français, dans le Caucase|site=Le Canard du Caucase, page 13|date=1er novembre 2013}}.</ref>. 
[[File:DUMAS PERE.jpg|thumb|120px|right|Alexandre Dumas]]
Marie-Félicité Brosset, membre de la [[Société asiatique]] à Paris et de l’[[Académie des sciences de Russie]] à [[Saint-Pétersbourg]], locuteur en langue géorgienne –{{incise|après un apprentissage à partir de traductions de la Bible}}, a été l’un des premiers linguistes à pouvoir établir des ponts entre les cultures française et géorgienne ; en 1841,il publie une version françaises du poème de [[Chota Roustavéli]] ''[[Le Chevalier à la peau de panthère]]'' ; il publie ensuite une monumentale ''Histoire de la Géorgie'' constituée à partir de documents consultés dans les bibliothèques et les archives, rapportés de Géorgie par d’autres voyageurs ou par lui-même (1847 et 1848)<ref>{{lien web|url= https://books.google.fr/books?id=wM1CAAAAcAAJ&redir_esc=y |auteur1=Marie-Félicité Brosset|titre=Histoire de la Géorgie depuis l’antiquité jusqu’au XIXème siècle, traduit du géorgien|année=1857|site=Books Google}}.</ref>.
[[File:Nikolos Nikoladze, pro-Western Georgian enlightener and publicist.jpg|thumb|120px|left|Niko Nikoladze]]
À contrario, de jeunes aristocrates et révolutionnaires, comme [[Nikoladze|Niko Nikoladzé]] (1843-1928), Georges Dekanozichvili (1867-1910)<ref>{{lien web|url=https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/pog/consultationPogN3.action?pogId=FRAN_POG_06&nopId=c614y14yf3b-1r1bx27qvr371|site=BDIC|titre= Notice biographique Georges Dekanozichvili}}, consulté le 18 janvier 2016.</ref> ou [[Joseph Davrichachvili]] (1882-1975)<ref>{{lien web|url=http://colisee.org/old/public/article/fiche/3131 |titre= Joseph Davrichachvili|site= [[Comité de liaison pour la solidarité avec l'Europe de l'Est|Colisée]]|date=2 avril 2013}}.</ref>, viennent chercher les lumières françaises à Paris. Nikoloz Nikoladzé, écrivain et journaliste, séjourne à Paris durant les années 1860 ; il acquiert la conviction que le mouvement de libération nationale de la Géorgie est inévitable et qu’à l’image de l’Europe occidentale il faut le préparer par une économie libérale ; après son retour en Géorgie et son élection comme maire de Poti, il s’investit dans le développement économique {{incise|basé sur l’arrivée de capitaux}}, chemin de fer, infrastructure portuaire, oléoduc et commerce<ref>{{lien web|url=http://books.openedition.org/psorbonne/976?lang=fr|titre=Le Paris des étrangers depuis 1945. Les Géorgiens de Paris, une communauté atypique|auteur1=Charles Urjewicz|année=1995|site=Books Google}}.</ref>. Georges Dekanozichvili, ingénieur des mines, visite la France en 1899 et le Brésil en 1902, où il est sensibilisé aux conditions de vie des mineurs et au progrès social. De retour en Géorgie, il est l’un des fondateurs du Parti socialiste fédéraliste révolutionnaire, non marxiste, défendeur d’une fédération de Russie laissant une large autonomie aux nations associées. Joseph Davrichachvili, révolutionnaire et détrousseur du Trésor public russe, gagne la France en 1912 où il devient français ; aviateur, membre du contre-espionnage et résistant durant la [[Seconde Guerre mondiale]], il contribue au mythe de l’aventurier géorgien, magnifié en littérature française par l’une de ses descendantes, [[Kéthévane Davrichewy]]<ref>{{lien web|url= http://www.swediteur.com/titre.php?id=163 |auteur1=Kéthévane Davrichewy| titre=L’Autre Joseph|année=2016|site=Sabine Wespieser éditeur}}.</ref>. Le [[Socialisme|mouvement socialiste international]], réunissant ou opposant selon les époques, [[Social-démocratie|sociaux-démocrates]], [[Parti socialiste révolutionnaire (Russie)|sociaux-révolutionnaires]], sociaux-fédéralistes, [[bolcheviks]] et [[Mencheviks|mencheviks géorgiens]], est vecteur de diffusion de la culture française auprès d'une partie des révolutionnaires géorgiens, lors des Congrès ou lors des périodes de proscription à l'étranger.
== {{s-|XX}} ==
Au {{s-|XX}}, durant la période soviétique, la relation culturelle franco-géorgienne est réduite, ou objet de propagande. En France, dès les années [[1920]], l'[[émigration géorgienne vers la France|immigration politique géorgienne]] contribue à diffuser certains aspects de la culture géorgienne, l'[[Association géorgienne en France]] en particulier, mais également des professeurs d'université d'origine géorgienne comme [[Michel Mouskhély]] (1903-1964) et Alexandre Manvelichvili (1904-1997)<ref>{{lien web|url=http://www.nplg.gov.ge/emigrants/en/00000204/|site=National Parliamentary Library of Georgia|titre=ლექსანდრე მანველიშვილი|langue=géorgien}}, consulté le 7 novembre 2017.</ref> à l’université de [[Strasbourg]], [[Georges Charachidzé]]<ref group="Note">La transcription en langue française des [[patronyme géorgien|patronymes géorgiens]] a été stable jusqu’à la fin du {{s-|XX}} : les règles constituées par l’intermédiation de la langue russe, confirmées par la Légation de la [[République démocratique de Géorgie]] en France (1921-1933) et proches de la prononciation en langue géorgienne, étaient utilisées sans exception ; elles le sont encore aujourd’hui par le ministère français des Affaires étrangères et par la plupart des universitaires français s’intéressant à la Géorgie. L’usage a progressivement changé avec l’intermédiation de la langue anglaise et la définition d’une translittération latine proche de la transcription anglaise (2002). Ainsi გიორგი ჯავახიძე donne Guiorgui Djavakhidzé en transcription française et Giorgi Javakhidze en transcription anglaise (et en translittération latine). La transcription en langue française des noms de villes a obéi à une évolution similaire, ოზურგეთი devient Ozourguéti en transcription française et Ozurgeti en transcription anglaise (et translittération latine), avec une difficulté supplémentaire liée au changement de nom de certaines villes durant l’époque soviétique (Ozourguéti s’est appelée Makharadzé durant 70 années).</ref> à l'[[Institut national des langues et civilisations orientales|INALCO]] ou des historiens (Kalistrat Salia<ref>{{lien web|url=http://www.nplg.gov.ge/emigrants/en/00000124/|site=National Parliamentary Library of Georgia|titre=კალისტრატე სალია|langue=géorgien}}, consulté le 7 novembre 2017.</ref>). 
Après la [[Seconde Guerre mondiale]], le retour en Géorgie de quelques-uns des descendants d'émigrés (la musicienne Ethery Dajkéli<ref>{{lien web|url=http://colisee.org/old/public/article/fiche/4095|titre=France et URSS : Ethéry Roukhadzé, épouse Djakéli, pianiste et professeur, d'origine géorgienne |site=Colisée|date=4 avril 2013}}.</ref>, l'écrivain et traducteur Serge Tsouladzé<ref>{{lien web|url=http://colisee.org/old/public/article/fiche/3510|titre=Géorgie, France et URSS : Serge Tsouladzé (1916-1977), psychiatre et traducteur |site=Colisée|date=4 avril 2013}}.</ref> ou la traductrice et professeur Thina Sardjévaldzé<ref>{{lien web|url=http://www.nplg.gov.ge/ec/en/cart/search.html?cmd=search&pft=biblio&qs=700%3Aსარჯველაძე+თინა|site=National Parliamentary Library of Georgia|titre=სარჯველაძე, თინა|langue=géorgien}}, consulté le 7 novembre 2017.</ref>) suscite un intérêt pour la culture française.

== {{s-|XXI}} ==
[[File:LogoIFGéorgie.png|thumb|120px|right]]
En [[2002]], Mireille Musso, ambassadrice de France, crée le Centre culturel français Alexandre Dumas de Tbilissi<ref>{{lien web|url=http://colisee.org/old/public/article/fiche/1149|titre=Le Centre Culturel Français Alexandre Dumas de Tbilissi (2002-2010) |site=Colisée|date=15 avril 2011}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.youtube.com/watch?v=N8Za9w0Pv5U|titre=Interview de Son excellence Mme Mireille Musso, Ambassadeur de France en Géorgie de 1997 à 2003|auteur1=Ambassade de France en Géorgie|date=14 novembre 2017|site=YouTube}}.</ref> {{incise|dont la direction est assurée par François Laurent jusqu'en [[2007]], puis par Joël Bastenaire<ref>{{lien web|url=https://www.youtube.com/watch?v=9ycSwQtGyi0|titre=Présentation du centre culturel français de Tbilissi|auteur1=Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères|date=21 juin 2012|site=YouTube}}.</ref>|stop}}. L'[[Institut français de Géorgie]]<ref>{{lien web|url=https://institutfrancais.ge/fr/|titre=Institut français de Géorgie|site=Site officiel}}, consulté le 6 novembre 2017.</ref> lui succède en [[2011]] et constitue une institution de promotion de la culture française sur tout le territoire géorgien : il est d'abord dirigé par Gilles Carasso, puis par Jean-Yves Lavoir<ref>{{lien web|url=https://www.youtube.com/watch?v=mLZtsuulYwU&feature=youtu.be|titre=Interview de {{M.}} Jean-Yves Lavoir, directeur de l'IFG et de ses collaborateurs|auteur1=Ambassade de France en Géorgie|date=3 novembre 2017|site=YouTube}}.</ref>. 
L'institut participe à la scène culturelle géorgienne en créant des évènements à dimension nationale, régionale ou locale, en créant des échanges entre la France et la Géorgie, et en développant des partenariats avec d'autres entités culturelles, gouvernementales ou [[Organisation non gouvernementale|non-gouvernementales]]. Il dispose d'une salle de conférence convertible en salle de cinéma, d'une galerie d'exposition, d'un club de lecture ainsi que d'un espace pour les plus jeunes. Il abrite une [[médiathèque]] disposant de plus de {{formatnum:16000}} documents et revues [[Francophonie|francophones]] accessibles au grand public, ainsi que d'une culturethèque en ligne proposant quelques milliers de documents supplémentaires<ref>{{lien web|url=https://institutfrancais.ge/fr/mediateca|titre=Médiathèque|auteur1=Institut français de Géorgie|date=28 décembre 2017|site=Site officiel}}.</ref>. Sa bibliothèque est abritée par la Bibliothèque nationale de Géorgie. Il propose un service de traduction professionnel [[français]]-[[géorgien]]<ref>{{lien web|url=http://institutfrancais.ge/fr/page/service-de-traduction/ |titre=Service de traduction|auteur1=Institut français de Géorgie|date=28 décembre 2017|site=Site officiel}}.</ref>. Outre son activité culturelle, l’Institut français a pour mission de promouvoir la langue française par la formation auprès d’un public aussi large que possible, l’organisation des examens et la délivrance des certifications internationales associées. Il soutient également des filières universitaires francophones<ref>{{lien web|url=http://institutfrancais.ge/fr/page/filires-francophones/ |auteur1=Institut français de Géorgie|titre=Filières francophones|date=28 décembre 2017|site=Site officiel}}.)</ref>.
=== Art lyrique et musique classique ===
[[File:Elisso Bolkvadze for Wikipedia.jpg|thumb|120px|left|Elisso Bolkvadze, ambassadrice de l'UNESCO]]
Dans la continuité d’une école lyrique géorgienne séculaire, les artistes de ce pays se produisent à l’étranger, et notamment en France, pour les femmes les soprano Tamar Iveri<ref>{{lien web|url= http://tamariveri.com/?page_id=326 |titre=Tamar Iveri|langue=en|site=Site officiel}}.</ref> et [[Nino Machaidze]] , les mezzo-soprano Nona Javkhidze et [[Anita Rachvelishvili]], interprète principale de [[Giuseppe Verdi]] à l’[[Opéra de Paris]]<ref>{{lien web|url=https://www.operadeparis.fr/artistes/anita-rachvelishvili|titre=Anita Rachvelishvili|site=Opéra national de Paris}}.</ref>. pour les hommes les basses Paata Burchuladze, Nikia Guliashvili et Sulkhan Jaiani, les barytons Gocha Abuladze, Lado Ataneli et George Gagnidze , les ténors Otar Jorjikia et Irakli Kakhidze {{incise|ayant poursuivi sa formation en France|stop}}. 
Tout comme pour l’art lyrique, l’école musicale géorgienne est ancienne. Se produisent régulièrement sur les scènes françaises, les pianistes Irakly Avaliani (vivant en France), Tamara Beraia, Georges Bériachvili (vivant en France), [[Elisso Bolkvadze]] (ambassadrice de bonne volonté pour l'Unesco, à Paris), [[Khatia Buniatishvili]] <ref>{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/culture/article/2010/09/20/khatia-buniatishvili-pianiste-a-trop-forte-personnalite_1413574_3246.html|titre=Khatia Buniatishvili, pianiste à trop forte personnalité|auteur1=Marie-Aude Roux|date=20 septembre 2010|site=Le Monde}}.</ref> (vivant en France), Margarita Chkheidze, Manana Doijachvili, Mikheil Kandashvili, Aliza Kezeradze, Nino Pavlenichvili (vivant en France), Elisso Virssaladze, la violoniste [[Lisa Batiashvili]], mariée au musicien français [[François Leleux]]<ref>{{lien web|url=https://www.francemusique.fr/actualite-musicale/la-violoniste-lisa-batiashvili-se-dit-inquiete-pour-l-europe-34019|titre=La violoniste Lisa Batiashvili se dit « inquiète pour l’Europe»|date=21 avril 2017|site=France Musique}}.</ref> ou le violoncelliste Giorgi Kharadze. 
=== Chants et danses traditionnels ===
Si l'immigration politique géorgienne des années [[1920]], et leurs descendants, ont fait connaitre le folklore traditionnel à une audience restreinte en France, à partir des années [[1950]], le Ballet national géorgien Soukhichvili produit des représentations pour un public plus large<ref>{{lien web|url=http://fr.euronews.com/2017/02/07/le-ballet-national-de-georgie-sukhishvili-reinvente-le-folklore|titre=Le Ballet national de Géorgie Sukhishvili réinvente le folklore|date=7 février 2017|site=Euronews}}.</ref>. À la fin des années [[1990]], deux professionnels, Pascal Jordan et Jim Lowe, utilisant les techniques d'avant-garde, produisent à grande échelle le spectacle ''{{lang|en|Georgian Legend}}''<ref>{{lien web|url=http://www.leparisien.fr/loisirs-et-spectacles/un-voyage-musical-avec-georgian-legend-16-03-2002-2002900357.php|titre=Un voyage musical avec Georgian Legend|date=15 mars 2002|site=Le Parisien}}.</ref>. Parallèlement, une multitude de chœurs de polyphonie géorgienne se développe, souvent encouragée par l'arrivée de chanteurs géorgiens sur le sol français, mais parfois après l'apprentissage effectué par des chanteurs français en Géorgie<ref>{{lien web|url=http://www.iledumonde.org/wp-content/uploads/2015/09/Fiche-Chant-polyphonique-georgien.pdf |titre=Le chant polyphonique géorgien en Île-de-France|auteur1=Simone Tortoriello|site=Île du Monde}}, consulté le 16 novembre 2017.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.dailymotion.com/video/x39jq9x|titre=Vidèo : le chant polyphonique géorgien en Île-de-France|auteur1=Simone Tortoriello|site=dailymotion}}, consulté le 16 novembre 2017.</ref>.
[[File:Pierre Richard Cannes 2015.jpg|thumb|120px|right|Pierre Richard]]
=== Cinéma ===
Durant la période soviétique, des films de réalisateurs géorgiens sont projetés dans certaines [[Art et essai (salle de cinéma)|salles d'art et d'essai]], comme ceux de [[Tenguiz Abuladze]]. Après [[1991]], certains réalisateurs géorgiens se tournent vers des coproductions franco-géorgiennes faute de moyens dans leur pays, par exemple en 2012 ''{{lang|en|[[Keep Smiling]]}}''<ref>{{lien web |url=http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=213679.html|titre=Keep Smiling|site=Allo Ciné}}.</ref> ou en 2015 ''[[Particulier à particulier]]''<ref>{{lien web|url=http://cineday.orange.fr/films/particulier-a-particulier-CNT0000008UPMM/|titre=Particulier à Particulier|date=13 mai 2015|site=Orange}}.</ref>. Ils s’installent même parfois en France comme [[Otar Iosseliani ]](en 1982), [[Gela Babluani]] (en 1996) ou [[Nino Kirtadzé]] (en 1997). Les générations les plus jeunes complètent leur formation dans des institutions françaises, [[Salomé Alexi ]] ([[La Fémis]] en 1996), [[Rusudan Chkonia]] ([[Cinéfondation|Cinéfondation du Festival de Cannes]] en 2007), [[Téona Grenade]] (La Fémis en 2008), [[George Varsimashvili]] ([[Université Paris-VIII-Vincennes-Saint-Denis|université Paris-VIII]] et [[École supérieure de réalisation audiovisuelle|ESRA]]), [[Dea Kulumbegashvili]] (Cinéfondation du Festival de Cannes en 2015). Parfois des réalisateurs géorgiens tournent en Géorgie avec des comédiens français, comme [[Nana Djordjadze]] avec [[Pierre Richard]] dans ''[[Les Mille et Une Recettes du cuisinier amoureux]]'', en 1996. À l’inverse, quelques réalisateurs français se sont lancés dans des tournages de longs métrages en Géorgie comme [[Julie Bertuccelli]]<ref>{{lien web|url=http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=47725.html|titre=Depuis qu'Otar est parti|site=Allo Ciné}}.</ref> ou de documentaires comme [[Mathilde Damoisel]]<ref>{{lien web|url=https://vimeo.com/53774771|titre=Soukhoumi Rive Noire (52&#039;, 2003)|auteur1=Mathilde Damoisel|date=18 novembre 2012|site=Vimeo}}.</ref>.

=== Sculpture monumentale ===
[[File:Djémal Bjalava.jpg|thumb|120px|left|Djoti Bjalava]]
Le sculpteur [[Zourab Tsereteli]], auteur d’œuvres monumentales, a soulevé maintes polémiques en France tant sur le plan artistique (Statue de [[Jean-Paul II]] installée à [[Ploërmel]] en [[2006]], Groupe de statues des quatre mousquetaires installé en 2010 à [[Condom (Gers)|Condom]], statue de [[Marina Tsvetaïeva]]  installée à [[Saint-Gilles-Croix-de-Vie]] en [[2012]]…) que sur le plan politique (réfugié à [[Moscou]] sous la protection de [[Vladimir Poutine]]) <ref>{{lien web|url=  https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/morbihan/qui-est-zourab-tsereteli-sculpteur-statue-jean-paul-ii-ploermel-1357109.html|titre= Qui est Zourab Tsereteli, le sculpteur de la statue de Jean-Paul II à Ploërmel ?|auteur1=Cyrielle Cabot|site= France 3|date=30 octobre 2017}}.</ref>.  [[Djémal Bjalava|Djoti Bjalava]]  {{incise| dans la région de [[Castelnaudary]] depuis les années [[1990]]<ref>{{lien web|url=http://www.lindependant.fr/2014/01/05/djoti-bjalava-je-ne-suis-pas-sur-d-etre-sculpteur,1831811.php|titre=Rencontre avec Djoti Bjalava, sculpteur installé à Castelnaudary|auteur1=Pierre Meunier|site=L’Indépendant|date=5 janvier 2014}}.</ref>}}, ainsi qu’Irakli Chkhartishvili {{incise|dans la région de [[Mulhouse]] depuis [[2009]]<ref>{{lien web|url=http://www.ateliersouverts.net/artistes/irakli-chkhartishvili-2/|titre=Irakli Chkhartishvili|site=Ateliers Ouverts}}.</ref>}} perpétuent la tradition géorgienne de la taille artistique de pierre, dans l'esprit de constitution d’œuvres monumentales.
=== Projets franco-géorgiens ===
Les projets culturels franco-géorgiens prennent naissance la plupart du temps en France à partir de l'action de l'Ambassade de Géorgie (de l'exposition des œuvres du peintre [[Niko Pirosmani]] à Nantes en 2002 à celle des photographies d'Hughes Kraft à Reims en 2017 à la suite de son voyage dans le Caucase), celles d'entités territoriales françaises (jumelage ou coopération territoriale, [[Nantes]] et [[Tbilissi]], [[Yonne (département)|Département de l'Yonne]] et [[Kakhétie]], Cité du Vin à [[Bordeaux]]...) ou d'associations communautaires géorgiennes ([[Association géorgienne en France]], Centre culturel géorgien Lazi de Paris...), en Géorgie souvent à partir de l'action de l'Institut français de Tbilissi (journée annuelle de la francophonie, devenue semaine annuelle puis mois de la francophonie par exemple) ou des entités territoriales associées à leurs homologues françaises : ils sont trop nombreux pour pouvoir être cités. 
[[Fichier:Logo commune de Leuville-sur-Orge.svg|thumb|120px|right|Logo de la commune de Leuville-sur-Orge]]
Néanmoins, le site emblématique de [[Domaine géorgien de Leuville-sur-Orge|Leuville-sur-Orge]], symbole durant 70 années d'une souveraineté géorgienne ne voulant rien céder à l'occupation soviétique, a abrité un premier projet culturel franco-géorgiens particulier, la création en [[2003]] par la Commission culturelle de la commune {{incise|sous l'impulsion du [[Claude Parmentier (cancérologue)|professeur Parmentier]], maire-adjoint à la culture}} des [[Journée franco-géorgienne de Leuville-sur-Orge|Journées franco-géorgiennes]], annuelles, patronnées par le [[Sénat (France)|Sénat français]] et le [[Conseil départemental de l'Essonne|Conseil général de l'Essonne]]<ref group="Note">De 2003 à 2005, les journées franco-géorgiennes de Leuville-sur-Orge ont réuni des conférenciers comme [[Jean Radvanyi]] et [[Thorniké Gordadzé]], professeurs d’université, des intervenants comme Vassil Karist, écrivain, [[Claude de Kémoularia]], ambassadeur de France, et le général Jean-Pierre Faure, président de la promotion [[Dimitri Amilakvari|Amilakvari]] de l’[[École spéciale militaire de Saint-Cyr]], des concerts de polyphonies géorgiennes, des expositions photographiques, des stands commerciaux de libraires, de compagnie aérienne ou de voyagistes ; elles ont touché plusieurs centaines de personnes chaque année. Depuis 2006, cette journée annuelle perdure, dans un cadre communautaire, faisant place à l’histoire de la diaspora géorgienne en France et à la cuisine géorgienne. </ref>, et un second projet d'une toute autre ampleur, devant mobiliser 5 millions d'euros sur plusieurs années et lancé en 2016, celui de la création d'un centre culturel franco-géorgien par l'État géorgien, ayant pour maître d'œuvre le ministère géorgien des Affaires étrangères<ref>{{lien web|url=https://www.lesechos.fr/02/11/2016/LesEchos/22310-360-ECH_l-incroyable-histoire-du-chateau-georgien.htm|titre=L'incroyable histoire du château géorgien|site=Les Echos}}.</ref>{{,}}<ref group="Note">Le centre franco-géorgien de Leuville-sur-Orge, propriété de l’État géorgien, comprendra après réhabilitation de la construction principale actuelle {{incise|dite à tort ''Le château'', puisqu’il s’agit d’un pavillon de chasse}} un espace historique (où il sera possible d’organiser des expositions), un espace académique (destiné aux artistes et aux chercheurs géorgiens en résidence) et un espace étudiant. En dehors de la construction principale, il sera construit deux espaces résidentiels, un premier espace pour les résidents actuels (5 chambres d’habitation) et un second espace de chambres d’hôte réservables à l’avance, dont 13 seront destinées en priorité aux descendants de la diaspora géorgienne des années 1920 (Acte notarial du {{date|23|septembre|2013}}, convenu devant Maître Thierry Vachon, notaire à Meudon)). </ref>.{{Clear}}
== Notes et références ==
=== Notes ===
{{références|groupe="Note"}}
=== Références ===
{{Références|colonnes=2}}
== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Francophonie en Géorgie]]
* [[Institut français de Géorgie]]
* [[École française du Caucase]]
* [[Domaine géorgien de Leuville-sur-Orge]]
* [[Journée franco-géorgienne de Leuville-sur-Orge]]
* [[Relations entre la France et la Géorgie|Ensemble des relations entre la France et la Géorgie]]
* [[Patronyme géorgien|Patronymes et lieux géographiques géorgiens : tables de transcription française et anglaise, table de translittération latine]]
=== Liens externes ===
* [http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/georgie/la-france-et-la-georgie/ « Le ministère français des Affaires étrangères à propos des relations avec la Géorgie »]
* {{en}} [http://www.mfa.gov.ge/index.php?sec_id=356&lang_id=ENG « Le ministère géorgien des Affaires étrangères à propos des relations avec la France »]

{{Palette|Politique étrangère géorgienne|Politique étrangère française}}
{{Portail|relations internationales|France|Géorgie}}

[[Catégorie:Relations entre la France et la Géorgie|*]]