PublishingPaidMe

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#PublishingPaidMe est un hashtag qui a émergé principalement sur Twitter et qui a donné naissance à une campagne populaire. Son objectif est de mettre en lumière les inégalités raciales en ce qui concerne les rémunérations dans l'industrie de l'édition.

Cette initiative a été lancée par l'écrivaine L.L. McKinney (en) le 6 juin 2020 et a conduit à la création d'un document Google collaboratif où les auteurs ont partagé leurs avances financières. Ce document a mis en évidence des écarts significatifs entre les avances accordées aux écrivains noirs et celles offertes à leurs homologues blancs, soulignant ainsi des inégalités flagrantes dans le secteur[1],[2].

But[modifier | modifier le code]

Le hashtag #PublishingPaidMe a été créé le 6 juin 2020 par l'autrice américaine LL McKinney[3] pour « mettre en évidence la disparité entre ce qui est payé aux auteurs non noirs et aux auteurs noirs »[2],[4],[5],[6].

En ce qui concerne le choix du nom, McKinney a expliqué lors d'une interview : « Le nom était concis et percutant. J'apprécie l'allitération, c'est pourquoi c'était l'une de ces combinaisons évidentes. C'était conçu pour être convivial pour les utilisateurs, comme le début d'une phrase. Les informations partagées via ce hashtag ont été axées sur les avancées dans le domaine de l'édition de livres, car elles peuvent être facilement tweetées et comprises. Une avance de publication désigne le paiement que les auteurs reçoivent pendant qu'ils travaillent sur leur livre. Une avance de publication est un paiement que les auteurs reçoivent pendant qu’ils écrivent un livre »[7],[1].

Résultats[modifier | modifier le code]

Peu de temps après la viralité du hashtag, un document Google a été instauré, et les auteurs ont commencé à collaborer pour partager des données sur leurs avances financières. À partir du 12 juin 2020, ce document Google avait enregistré des informations concernant plus de 2 500 ouvrages[8]. Il met en évidence le fait que des auteurs noirs de renom, même couronnés de distinctions, se voient octroyer des avances relativement modestes en comparaison de certains auteurs blancs pratiquement inconnus, dépourvus de tout antécédent de publication, qui ont reçu des avances incroyablement généreuses[9].

La même semaine, le hashtag a été créé, a été tweeté et retweeté des milliers de fois. Des médias tels que le New York Times, la National Public Radio et le Guardian ont couvert l'histoire. Bien qu’il ait été lancé aux États-Unis, le hashtag a déclenché en quelques jours des discussions en France et au Royaume-Uni sur les disparités raciales dans l’édition[10],[11].

Impact[modifier | modifier le code]

Environ une semaine après que le hashtag #PublishingPaidMe soit devenu viral, un autre hashtag, #BlackOutBestsellerList, a également pris de l'importance. La création de ce hashtag a été propulsée à la fois par les manifestations de George Floyd[3] et par le hashtag #PublishingPaidMe[9].

La #BlackOutBestsellerList a été utilisée par les éditeurs et auteurs noirs pour encourager les lecteurs à acheter des livres d'auteurs noirs entre le 14 et le 20 juin, dans le but de s'emparer des listes de best-sellers[9].

À la suite du hashtag, le festival d'auteurs et autrices afrodescendantes Black British book festival voit le jour en Angleterre à Birmingham puis à Londres[12].

En 2023, trois ans après la naissance du hashtag, la situation semble n'avoir pas évolué.Un rapport de CREATe publié en Grande-Bretagne en décembre 2022, montre que la situation de l'industrie du livre est critique[13],[14]. Le hashtag a toutefois généré plus de transparence et de discussions sur les disparités salariales et les inégalités dans l'industrie du livre[15].

À la suite du décès d'Ian McGinty un auteur de bandes dessinées agé de 38 ans, d'autres hashtags apparaissent comme #ComicsBrokeMe et #ComicsPaidMe[16],[17].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Devon Ivie, « Roxane Gay and Other Authors Reveal Salary Disparities With #PublishingPaidMe » Accès libre, sur Vulture, (consulté le )
  2. a et b (en) Mary Louise Kelly, « #PublishingPaidMe: Authors Share Their Advances To Expose Racial Disparities » Accès libre, sur npr,
  3. a et b (en) John Maher |, « Workers Across Book Business Take Collective Action Against Racism », sur PublishersWeekly.com (consulté le )
  4. (en-US) Concepción de León et Elizabeth A. Harris, « #PublishingPaidMe and a Day of Action Reveal an Industry Reckoning », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  5. « #ComicsBrokeMe, ou l'envers sombre de l'industrie de la BD », sur ActuaLitté.com (consulté le )
  6. (en) « Roxane Gay: "Publishing Knows What They Paid Me, And They Should Be Ashamed" », sur Bustle, (consulté le )
  7. (en-US) Dessi Gomez, Boris Kachka, « #PublishingPaidMe puts book publishing's diversity in the spotlight » Accès libre, sur Los Angeles Times, (consulté le )
  8. (en-GB) Arwa Mahdawi, « The arts world is facing a fierce reckoning about diversity. But is it too late? », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne Accès libre, consulté le )
  9. a b et c (en) Constance Grady, « Black authors are on all the bestseller lists right now. But publishing doesn’t pay them enough. » Accès libre, sur Vox, (consulté le )
  10. « #PublishingPaidMe : dénoncer les disparités salariales entre auteurs », www.actualitte.com (consulté le )
  11. « #PublishingPaidMe: A Hashtag to Expose Racial Disparities in the Publishing Industry », lappthebrand (consulté le )
  12. (en-GB) Ella Creamer, « ‘I thought it was me alone’: how the Black British book festival has grown », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  13. (en) The Publishing Post, « A Retrospective Look at #PublishingPaidMe », sur The Publishing Post, (consulté le )
  14. (en) CREATe Centre, UK's authors earnings and contracts 2022, , 86 p. (lire en ligne)
  15. (en-US) Intern Electric Lit, « Black Women Are Being Erased in Book Publishing », sur Electric Literature, (consulté le )
  16. (en) Vanessa Maki, « #ComicsBrokeMe Exposes the Working Conditions, Abuses of the Comics Industry », sur The Mary Sue, (consulté le )
  17. (en) Chris Kindred, « Behind the Movement to Expose the Comics World’s Abuse », The Daily Beast,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]