Voir la source de Pierre Julitte

{{À sourcer|date=novembre 2022}}
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'''Pierre Julitte''', né le {{date de naissance|24|mai|1910}} à [[Chevannes (Essonne)|Chevannes]] et mort le {{date de décès|15|août|1991}} à [[Neuilly-sur-Seine]], est un [[ingénieur]], administrateur civil [[résistance française|résistant]] (sous le pseudonyme « Robin ») et [[écrivain]] français, [[Compagnon de la Libération]]<ref> [http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/512.html La biographie de Pierre Julitte sur le site de l'Ordre de la Libération]</ref>.

== Biographie ==
Né le {{date|24|mai|1910}} à [[Chevannes (Essonne)|Chevannes]], Pierre Julitte suit des études secondaires aux [[lycée Buffon|lycées Buffon]] et [[lycée Henri-IV|Henri-IV]] à [[Paris]]. Sorti major de l’[[Institut national agronomique]] puis de l'[[École nationale du génie rural, des eaux et des forêts|École nationale du génie rural]], il obtient, comme élève d’État, le diplôme d’ingénieur de l’[[École supérieure d'électricité]] (Promo 1932).

Il exerce les fonctions d’ingénieur du corps du génie rural lorsqu’il est mobilisé en {{date||août|1939}} comme lieutenant de réserve de cavalerie. Affecté au [[21e groupe de reconnaissance de division d'infanterie|{{21e|groupe}} de reconnaissance divisionnaire]], il y commande les transmissions et reçoit une première citation en {{date||décembre|1939}} pour son travail acharné sur les lignes du réseau téléphonique.
 
Muté le {{date|16|mai|1940}}, contre son gré, à l’école des officiers près de l’[[British Army|armée britannique]], à Aunay-le-Château, il réussit à n’y rester que quarante huit heures. Il se fait désigner au commandement de la mission de liaison française près de la troisième brigade blindée britannique dont, en violation du règlement, le chef, le brigadier [[John Crocker]], lui confie à plusieurs reprises le commandement d’opérations de reconnaissance. Ainsi, dès le {{date|13|juin|1940}}, dirigeant une patrouille, il rencontre des éléments allemands dans une ferme isolée et les met en fuite, abattant lui-même le chef de la patrouille ennemie. Il reçoit une deuxième citation pour ce fait.

Convaincu de ce que le combat continuera hors de [[France]], il s’embarque pour l’[[Angleterre]] le matin du [[18 juin]] avec les derniers éléments de la brigade britannique à laquelle il est affecté. C’est par la presse que, le lendemain, il prend connaissance de l’[[appel du 18 juin|Appel]] du [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] qu’il rejoint aussitôt.

Chargé du {{1er}} Bureau, puis des transmissions à son premier [[état-major]], il participe à l’[[Bataille de Dakar|affaire de Dakar]], à l’issue de laquelle le Général le charge de la réorganisation des liaisons intérieures et extérieures, civiles et militaires, de l’[[Afrique-Équatoriale française|Afrique française libre]]. De retour à [[Londres]] en {{date||février|1941}}, il étudie à la demande du colonel Passy ([[André Dewavrin]]), qui commande le {{2e}} Bureau, un projet concernant les liaisons radio clandestines avec les réseaux de renseignements encore embryonnaires qui opèrent en [[France]]. Son projet est accepté et il se propose de le mettre en œuvre lui-même. Il en est chargé au profit de trois chefs de réseaux : [[Pierre Fourcaud]] (Lucas), [[Maurice Duclos]] (Saint-Jacques) et [[Gilbert Renault]] (Roulier).

Après un entraînement accéléré, il est parachuté en [[Occupation de la France par l'Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale|France occupée]] le {{date|11|mai|1941}} et il devient bientôt l'un des éléments essentiels du premier réseau de renseignements de la [[Zone occupée|Zone Nord]], la [[Confrérie Notre-Dame]]. Avec une grande énergie, il recrute des éléments pour le réseau et est responsable des liaisons radio. En février [[1942]], il est « brûlé » et rejoint Londres sur ordre, avec « Roulier », par [[Westland Lysander|Lysander]]. Il est une troisième fois cité. Affecté au [[Bureau central de renseignements et d'action|Bureau central de renseignements et d’action]] (BCRA), nouvelle appellation du {{2e}} Bureau, il participe à une tentative d’opération de commandos sur [[Bayonne]], puis, informé que ses parents et sa sœur ont été arrêtés par la [[Gestapo]], il se porte volontaire pour une nouvelle mission en [[France]] et est débarqué en [[baie de Cannes]] le {{date|3|octobre|1942}}.

À la suite de l’infiltration d’un agent de l'[[Abwehr]] dans son réseau, il est arrêté le {{date|10|mars|1943}}. Emprisonné à la [[Prison Saint-Pierre]] à [[Marseille]], puis à [[Maison d'arrêt de Fresnes|Fresnes]], il est déporté NN ([[Nuit et brouillard|Nacht und Nebel]]) le {{date|22|novembre|1943}}. D'abord interné à [[Neue Bremm]], il est transféré le {{date|4|décembre|1943}} à [[Buchenwald]] où il continue à résister. Il parvient à faire passer, par le biais d'un ouvrier français prisonnier du [[Service du travail obligatoire (France)|Service du travail obligatoire]], qui envisage de s’évader, un rapport sur la fabrication des bombes volantes [[V2 (missile)|V2]] au camp de [[Camp de concentration de Dora|Dora]] et à l'usine [[Mibau]] de [[Buchenwald]]. Ce rapport finalement transmis aux Alliés aboutit au bombardement de l'usine et du camp le {{date|24|août|1944}}<ref>{{Lien web
|langue=fr|url=http://www.france-libre.net/transmission-informations/|titre=La transmission d’informations aux Alliés|jour=16|mois=juin|année=2011
|site=france-libre.net|consulté le=14 mars 2017}}.</ref>. En janvier [[1945]] il est envoyé au [[Camp de concentration de Dora|camp de Dora]] et évacué vers [[Bergen-Belsen]] en [[avril]]. Libéré le {{date|15|avril|1945}} par la {{11e|division}} blindée britannique, il devance ses camarades pour organiser, assisté de trois d’entre eux (dont [[Edmond Debeaumarché]]), leur défilé sur les [[Avenue des Champs-Élysées|Champs-Élysées]] où ils sont accueillis par le général [[Marie-Pierre Kœnig|Koenig]], alors [[gouverneur militaire de Paris]].

Promu [[lieutenant-colonel]], il occupe le siège qui lui avait été réservé à l'[[Assemblée consultative provisoire]] dont il est, peu après, élu secrétaire. Directeur de cabinet du gouverneur de [[Rhénanie-Palatinat]] de [[1945]] à [[1948]], il est membre de la Haute commission alliée pour la province de [[Trèves (Allemagne)|Trèves]] de [[1948]] à [[1951]]. Il devient par la suite directeur, administrateur et PDG de diverses sociétés.

Membre du Conseil de l'[[Ordre de la Libération]], Pierre Julitte est décédé le {{date|15|août|1991}} à [[Neuilly-sur-Seine]] où il a été inhumé.

== Distinctions ==

=== France ===
* {{Déco CdrLH}}
* {{Déco OL}} par décret du {{date|12|septembre|1945}}
* {{Déco CG39-45}} (5 citations)
* {{Déco MR}}
* {{Déco CdrOMA}}
* {{Déco CCV39}}
* {{Déco MC39}}

=== Grande-Bretagne ===
* {{Déco OEB}}

=== Grand-Duché du Luxembourg ===
* {{Déco CdrOCc}}

== Publications ==
* ''Les Eaux de consommation et leur traitement'', [[Eyrolles]], Paris 1964
* ''L'Arbre de Goethe'' (roman), [[Presses de la Cité]], Paris 1965, préfacé par [[Joseph Kessel]] où Pierre Julitte relate sa vie en déportation sous le pseudonyme de « Alain ». Prix littéraire de la Résistance en 1965.
* {{article|titre=Échec aux V2 : Hommage à Marcel Sailly|périodique=Revue de la France Libre|numéro=275|année=3{{e}} trimestre 1991|lire en ligne=http://www.france-libre.net/temoignages-documents/temoignages/echec-aux-v2.php}}

== Bibliographie ==
* {{article|auteur=[[Jean Simon]]|titre=Pierre Julitte, Compagnon de la Libération|périodique=Revue de la France Libre|numéro=275|année=3{{e}} trimestre 1991|lire en ligne=http://www.france-libre.net/temoignages-documents/temoignages/pierre-julitte.php}}

== Voir aussi ==
=== Article connexe ===
* [[Edmond Debeaumarché]]

== Notes et références ==
{{Références}}

== Liens externes ==
* {{Lien web|url=https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/pierre-julitte|titre=Fiche de Pierre Julitte sur le site officiel de l'Ordre de la Libération|date=}}
* {{en}} [http://www.omsa.org/photopost/showphoto.php?photo=2945&size=big&cat= Avers et revers de la médaille, {{2e|modèle}} de ruban]

{{Portail|Seconde Guerre mondiale|Résistance française}}

{{DEFAULTSORT:Julitte, Pierre}}
[[Catégorie:Commandeur de la Légion d'honneur (date non précisée)]]
[[Catégorie:Titulaire de la croix de guerre 1939-1945]]
[[Catégorie:Titulaire de la médaille de la Résistance française avec rosette]] 
[[Catégorie:Commandeur du Mérite agricole]]
[[Catégorie:Membre de l'ordre de l'Empire britannique]]
[[Catégorie:Commandeur de l'ordre de la Couronne de chêne]]
[[Catégorie:Personnalité de la France libre]]
[[Catégorie:Compagnon de la Libération]]
[[Catégorie:Survivant de Buchenwald]]
[[Catégorie:Membre de l'Assemblée consultative provisoire]]
[[Catégorie:Ingénieur français du XXe siècle]]
[[Catégorie:Élève de l'Institut national agronomique]]
[[Catégorie:Élève de l'École supérieure d'électricité]]
[[Catégorie:Élève du lycée Buffon]]
[[Catégorie:Élève du lycée Henri-IV au XXe siècle]]
[[Catégorie:Naissance en mai 1910]]
[[Catégorie:Naissance dans l'Essonne]]
[[Catégorie:Décès en août 1991]]
[[Catégorie:Décès à Neuilly-sur-Seine]]
[[Catégorie:Décès à 81 ans]]