Voir la source de Occupation soviétique des États baltes (1940)

{{article général|Occupation des pays baltes}}
{{Infobox Conflit militaire

| image = Riga 1940 Soviet Army.jpg
| légende = Troupes soviétiques à [[Riga]] en 1940.
}}

L''''occupation soviétique des États baltes''' couvre la période allant des pactes d'entraide [[Union des républiques socialistes soviétiques|soviéto]]-[[Pays baltes|baltes]] en 1939, à leur invasion et annexion en 1940, jusqu'aux déportations massives de 1941.
En septembre et [[Octobre 1939 (guerre mondiale)|octobre 1939]], le gouvernement soviétique oblige les États baltes, bien plus petits, à conclure des pactes d'assistance mutuelle qui donnent aux Soviétiques le droit d'y établir des bases militaires. À la suite de l'invasion de l'[[Armée rouge]] à l'été 1940, les autorités soviétiques contraignent les gouvernements baltes à démissionner. Les présidents de l'[[Estonie]] et de la [[Lettonie]] sont emprisonnés et décédent plus tard en [[Sibérie]]. Sous la supervision soviétique, de nouveaux gouvernements pantins communistes sont mis en place à la suite d'élections truquées avec des résultats falsifiés<ref name="AOTMSN">''[https://apps.dtic.mil/dtic/tr/fulltext/u2/a093831.pdf Attitudes of Major Soviet Nationalities. Volume II. The Baltics]'', Center for International Studies, [[Massachusetts Institute of Technology]], 1973/ (Archived copy). Retrieved 22 January 2020.</ref>. Peu de temps après, les assemblées populaires nouvellement élues adoptent des résolutions demandant l'admission en Union soviétique. En juin 1941, les nouveaux gouvernements soviétiques procédent à des déportations massives d'« [[ennemis du peuple]] ».

== Contexte ==
{{Article détaillé|Contexte de l'occupation des pays baltes}}
[[Fichier:WWII_in_Europe_1939-1941-en.svg|vignette|Expansions allemande et soviétique en 1939 et 1940.]]
[[Fichier:Deplac.Eur.C-O. 1939-1944.jpg|vignette|Les conséquences territoriales et démographiques du pacte germano-soviétique.]]
Après l'[[invasion soviétique de la Pologne]] le 17 septembre 1939, conformément au [[Pacte germano-soviétique|pacte Molotov-Ribbentrop]], les forces soviétiques obtiennent la [[liberté de circulation]] en Lettonie, Lituanie et Estonie, un aspect important de l'accord pour le gouvernement soviétique, ce dernier craignant que l'Allemagne utilise les trois États comme couloir pour se rapprocher de [[Leningrad]]<ref name="PB">{{ouvrage|prénom=Prit|nom=Buttar|titre=Between Giants|date=21 May 2013|isbn=978-1-78096-163-7}}</ref>. Les soviétiques font pression sur la Finlande et les États baltes pour qu'ils concluent des traités d'assistance mutuelle. Les soviétiques remettent en question la neutralité de l'Estonie après la [[Incident de l'Orzeł|fuite d'un sous-marin polonais]] de [[Tallinn]] le 18 septembre. Une semaine plus tard, le 24 septembre 1939, le ministre estonien des Affaires étrangères reçoit un ultimatum de Moscou, les soviétiques exigent la conclusion d'un traité d'assistance mutuelle pour établir des bases militaires en Estonie<ref name="Salmon30">Hiden & Salmon (1994). p. 110.</ref>{{,}}<ref name="The Baltic States Page 24">The Baltic States: Estonia, Latvia and Lithuania by David J. Smith, Page 24, {{ISBN|0-415-28580-1}}</ref>. Les Estoniens n'ont d'autre choix que d'autoriser l'établissement de bases navales, aériennes et militaires soviétiques sur deux îles estoniennes et au port de [[Paldiski]]<ref name="Salmon30" />. L'accord correspondant est signé le 28 septembre 1939. La Lettonie suit le 5 octobre 1939 et la Lituanie peu après, le 10 octobre 1939. Les accords permettent à l'Union soviétique d'établir des bases militaires sur le territoire des États baltes pendant la durée de la guerre européenne<ref name="The Baltic States Page 24" /> et de stationner 25 000 soldats soviétiques en Estonie, 30 000 en Lettonie et 20 000 en Lituanie à partir d'octobre 1939.

En 1939, la [[Finlande]] [[Contexte de la guerre d'Hiver|rejette les demandes soviétiques similaires]] lui demandant de céder ou de louer des parties de son territoire. En conséquence, l'Union soviétique attaque la Finlande, déclenchant la [[guerre d'Hiver]] en novembre. La guerre se termine en [[Mars 1940 (guerre mondiale)|mars 1940]] avec des pertes territoriales finlandaises dépassant les exigences soviétiques d'avant-guerre, mais la Finlande conserve sa souveraineté. Les États baltes restent neutres pendant la guerre d'hiver, les Soviétiques saluant leurs relations avec l'URSS comme étant exemplaires<ref name="Malksoo-1">Mälksoo (2003). p. 83.</ref>.

== Occupation soviétique ==
{{voir aussi|Occupation soviétique de la Lettonie en 1940}}
[[Fichier:SovietBlockade1940.jpg|droite|vignette|Schémas du blocus militaire soviétique et de l'invasion de l'Estonie et de la Lettonie en 1940 (Archives navales de l'État russe)]]
Les troupes soviétiques affectées à d'éventuelles actions militaires contre les États baltes comptent 435 000 soldats, environ 8 000 canons et mortiers, plus de 3 000 chars et plus de 500 véhicules blindés<ref>[[Mikhail Meltyukhov]] Stalin's Missed Chance p. 198, available at [http://militera.lib.ru/research/meltyukhov/index.html]</ref>. Le 3 juin 1940, toutes les forces militaires soviétiques basées dans les États baltes sont concentrées sous le commandement d'[[Aleksandr Loktionov]]<ref>Pavel Petrov, p. 153</ref>. Le 9 juin, la directive 02622ss/ov est donnée au [[district militaire de Leningrad]] de l'Armée rouge par [[Semion Timochenko]] pour qu'il soit prêt le 12 juin à capturer les navires des marines [[Marine estonienne|estonienne]], lettone et lituanienne dans leurs bases ou en mer ; capturer les flottes commerciales estoniennes et lettones ainsi que tous les autres navires; débarquer et envahir Tallinn et [[Paldiski]]; fermer le [[golfe de Riga]] et bloquer les côtes de l'Estonie et de la Lettonie dans le [[golfe de Finlande]] et la [[mer Baltique]]; empêcher une évacuation des gouvernements, des forces militaires et des moyens estoniens et lettons; fournir un soutien naval pour une invasion vers [[Rakvere]]; et empêcher les avions estoniens et lettons de voler vers la Finlande ou la Suède<ref>Pavel Petrov, p. 154</ref>.
[[Fichier:Demonstration_in_Riga._1940_in_Latvia._015.jpg|vignette|Rassemblement organisé par les Soviétiques à [[Riga]], 1940]]
Le 12 juin 1940<ref>[http://www.mil.fi/laitokset/tiedotteet/1282.dsp Pavel Petrov] sur la page d'accueil des Forces de défense finlandaises</ref>{{,}}<ref>[http://www.rusin.fi/publications/warinpetsamo/indexEN.html documents]  des archives d'État de la marine russe</ref>, la [[Flotte de la Baltique|flotte soviétique de la Baltique]] reçoit l'ordre de mettre en œuvre un blocus militaire total de l'Estonie. Le 13 juin à 10 h 40, les forces soviétiques commencent à se déplacer vers leurs positions et sont prêtes le 14 juin à 22 h 00: quatre sous-marins et un certain nombre d'unités légères de la marine sont positionnés dans la mer Baltique, dans le golfes de Riga et en Finlande pour isoler les États baltes; un escadron de la marine comprenant trois divisions de destroyers est positionné à l'ouest de [[Naissaar]] afin de soutenir l'invasion; les quatre bataillons de la {{1re}} brigade de marine sont positionnés sur les navires de transport ''Sibir'', ''2e Pjatiletka'' et ''Elton'' pour les débarquements sur les îles Naissaare et [[Aegna]]; le navire de transport ''Dnester'' et les destroyers ''Storozevoi'' et ''Silnoi'' sont positionnés avec des troupes pour l'invasion de la capitale Tallinn; le {{50e}} bataillon est positionné sur des navires pour une invasion près de [[Kunda (Estonie)|Kunda]]. 120 navires soviétiques participent au blocus naval, dont un croiseur, sept destroyers et dix-sept sous-marins, ainsi que 219 avions, dont la {{8e}} brigade aérienne avec 84 bombardiers [[Iliouchine DB-3|DB-3]] et [[Tupolev SB]] et la {{10e}} brigade avec 62 avions<ref>Pavel Petrov, p. 164</ref>.

Le 14 juin 1940, les Soviétiques lancent un [[Ultimatum de l'Union soviétique à la Lituanie|ultimatum à la Lituanie]]. Le blocus militaire soviétique de l'Estonie entre en vigueur tandis que l'attention du monde se concentre sur la chute de Paris aux mains de l'Allemagne nazie. Deux bombardiers soviétiques abattent l'avion de ligne finlandais "[[Kaleva (avion)|Kaleva]]" volant de Tallinn à Helsinki transportant trois valises diplomatiques des délégations américaines à [[Tallinn]], [[Riga]] et [[Helsinki]]. L'employé du service extérieur américain Henry W.Antheil Jr. est tué dans l'accident<ref>[http://www.afsa.org/fsj/may07/lastflight.pdf The Last Flight from Tallinn]  à l'American Foreign Service Association</ref>.

=== Invasion de l'Armée Rouge ===
[[Viatcheslav Molotov|Molotov]] accuse les États baltes de conspiration contre l'Union soviétique et lance un ultimatum à tous les pays baltes pour l'établissement de gouvernements approuvés par les Soviétiques. Menaçant d'invasion et accusant les trois États de violer les pactes originaux ainsi que de former un complot contre l'Union soviétique, Moscou présente des ultimatums, exigeant de nouvelles concessions, qui comprennent le remplacement de leurs gouvernements et permettant à un nombre illimité de troupes d'entrer dans les trois pays<ref name="autogenerated1">The World Book Encyclopedia {{ISBN|0-7166-0103-6}}</ref>{{,}}<ref>For Lithuania see, for instance, {{article|auteur=Thomas Remeikis |titre=The decision of the Lithuanian government to accept the Soviet ultimatum of 14 June 1940 |journal=Lituanus |volume=21 |numéro=4 – Winter 1975 |année=1975 |url=http://www.lituanus.org/1975/75_4_02.htm |consulté le=2007-03-03 }}</ref>{{,}}<ref>see report of Latvian Chargé d'affaires, Fricis Kociņš, regarding the talks with Soviet Foreign Commissar Molotov in {{ouvrage|nom=I.Grava-Kreituse, I.Feldmanis, J.Goldmanis, A.Stranga.|titre=Latvijas okupācija un aneksija 1939–1940: Dokumenti un materiāli. ''(The Occupation and Annexation of Latvia: 1939–1940. Documents and Materials.)''|année=1995|langue=lat|pages=348–350|url=http://www.historia.lv/alfabets/L/la/okupac/dokumenti/kocins/1940.21.06..htm|archiveurl=https://web.archive.org/web/20081106133715/http://www.historia.lv/alfabets/L/la/okupac/dokumenti/kocins/1940.21.06..htm|archivedate=2008-11-06}}</ref>{{,}}<ref>for Estonia see, for instance, {{article|auteur1=Tanel Kerikmäe |auteur2=Hannes Vallikivi |titre=State Continuity in the Light of Estonian Treaties Concluded before World War II |journal=Juridica International |numéro=I 2000 |année=2000 |url=http://www.juridica.ee/international_en.php?document=en/international/2000/1/22575.ART.0.pub.php |archiveurl=https://web.archive.org/web/20070629001813/http://www.juridica.ee/international_en.php?document=en%2Finternational%2F2000%2F1%2F22575.ART.0.pub.php |archivedate=2007-06-29 |consulté le=2007-03-03 |pages=30–39 }}</ref>.

Les gouvernements baltes décident, étant donné leur isolement international et les forces soviétiques écrasantes à leurs frontières et déjà sur leurs territoires, qu'il est vain de résister activement et donc préférable d'éviter une effusion de sang dans une guerre impossible à gagner<ref>The Baltic States: Estonia, Latvia and Lithuania p.19  {{ISBN|0-415-28580-1}}</ref>. L'occupation des États baltes coïncide avec un [[coup d'État]] communiste dans chaque pays, soutenu par les troupes soviétiques<ref>Estonia: Identity and Independence by Jean-Jacques Subrenat, David Cousins, Alexander Harding, Richard C. Waterhouse {{ISBN|90-420-0890-3}}</ref>.

Le 15 juin, l'URSS envahit la Lituanie<ref name="TM006241940">[http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,764071-2,00.html Five Years of Dates] at Time magazine on Monday, Jun. 24, 1940</ref>. Les troupes soviétiques {{Lien|langue=en|trad=Masļenki border incident|fr=Incident à la frontière de Masļenki|texte=attaquent les gardes-frontières lettons à Masļenki}}<ref name="OPL">[http://www.am.gov.lv/en/latvia/history/occupation-aspects/ The Occupation of Latvia]  at Ministry of Foreign Affairs of the Republic of Latvia</ref>. Le 16 juin 1940, l'URSS envahit l'Estonie et la Lettonie<ref name="TM006241940" />. Selon un article du magazine ''[[Time (magazine)|Time]]'' publié au moment des invasions, en quelques jours, environ 500 000 soldats de l'Armée rouge soviétique occupent les trois États baltes, une semaine seulement avant la [[Bataille de France|chute de la France]] face à l'Allemagne nazie<ref>[http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,764069,00.html Germany Over All], ''[[TIME Magazine]]'', June 24, 1940</ref>.

Des centaines de milliers de soldats soviétiques entrent en Estonie, en Lettonie et en Lituanie<ref>Nearly 650,000 soldiers, according to {{ouvrage|auteur1=Kenneth Christie|auteur2=Robert Cribb|titre=Historical Injustice and Democratic Transition in Eastern Asia and Northern Europe: Ghosts at the Table of Democracy|url=https://books.google.com/books?id=liV7upFWBb8C&pg=PA83|année=2002|éditeur=RoutledgeCurzon|isbn=0-7007-1599-1|pages=83}}</ref>. Les forces militaires soviétiques dépassent de loin les armées de chaque pays<ref name="Black book">[[Stephane Courtois]]; Werth, Nicolas; Panne, Jean-Louis; Paczkowski, Andrzej; Bartosek, Karel; Margolin, Jean-Louis & Kramer, Mark (1999). ''The Black Book of Communism: Crimes, Terror, Repression''. [[Harvard University Press]]. {{ISBN|0-674-07608-7}}.</ref>.

La plupart des [[Forces armées estoniennes|forces de défense estoniennes]] et de la [[Ligue de défense estonienne]] se rendent conformément aux ordres du gouvernement estonien et sont désarmées par l'Armée rouge<ref>''June 14 the Estonian government surrendered without offering any military resistance; The occupation authorities began...by disarming the Estonian Army and removing the higher military command from power'' {{ouvrage|titre=Toward an Understanding of Europe|nom=Ertl|prénom=Alan|année=2008|éditeur=Universal-Publishers|isbn=978-1-59942-983-0|page=394|url=https://books.google.com/books?id=X9PGRaZt-zcC&pg=PA394}}</ref>{{,}}<ref>''The Estonian armed forces were disarmed by the Soviet occupation in June 1940'' {{ouvrage|titre=Historical Dictionary of Estonia|nom=Miljan|prénom=Toivo|année=2004|éditeur=Scarecrow Press|isbn=0-8108-4904-6|page=111|url=https://books.google.com/books?id=XKWRct15XfkC&pg=PA111}}</ref>. Seul le bataillon indépendant des transmissions estonien stationné à Tallinn dans la rue Raua montre sa résistance face à l'Armée rouge et à la milice communiste d'autodéfense du peuple<ref>{{ouvrage|titre=Baltic States: A Study of Their Origin and National Development, Their Seizure and Incorporation Into the U.S.S.R|année=1972|éditeur=W. S. Hein|isbn=|page=280|url=https://books.google.com/books?id=_LRAAAAAIAAJ&q=Rahva+Omakaitse}}</ref>, combattant les troupes d'invasion le 21 juin 1940<ref>{{lien web|titre=The President of the Republic acquainted himself with the Estonian Defence Forces |url=http://vp2001-2006.vpk.ee/en/duties/press_releases.php?gid=12614 |éditeur=Press Service of the Office of the President |date=December 19, 2001 |consulté le=2 janvier 2009 |archiveurl=https://web.archive.org/web/20090821084112/http://vp2001-2006.vpk.ee/en/duties/press_releases.php?gid=12614 |archivedate=21 August 2009 }}</ref>. Alors que l'Armée rouge apporte des renforts supplémentaires appuyés par six [[Véhicule militaire blindé|véhicules de combat blindés]], la bataille dure plusieurs heures jusqu'au coucher du soleil. Finalement, la résistance militaire se termine par des [[Négociation|négociations]] et le bataillon indépendant des transmissions se rend et est désarmé<ref>[http://www.mil.ee/?id=297&sisu=uudis 51 years from the Raua Street Battle] at Estonian Defence Forces Home Page</ref>. Deux militaires estoniens sont morts, Aleksei Männikus et Johannes Mandre, et plusieurs autres sont blessés, du côté soviétique, une dizaine de morts sont dénombrés ainsi que plusieurs blessés<ref>{{lien web|langue=et |nom=784 AE |titre=Riigikogu avaldus kommunistliku režiimi kuritegudest Eestis |url=http://web.riigikogu.ee/ems/saros/0115/011510004.html |éditeur=[[Riigikogu]] |consulté le=2 janvier 2009 |archiveurl=https://web.archive.org/web/20070621032607/http://web.riigikogu.ee/ems/saros/0115/011510004.html |archivedate=21 June 2007 }}</ref>. La milice soviétique qui participe à la bataille est dirigée par [[Nikolai Stepulov]]<ref>{{lien web|langue=et |titre=Põlva maakonna 2005.a. lahtised meistrivõistlused mälumängus |url=http://www.kilb.ee/polva05_1.htm |éditeur=kilb.ee |date=22 February 2005 |consulté le=2 janvier 2009 |archiveurl=https://web.archive.org/web/20080615014231/http://www.kilb.ee/polva05_1.htm |archivedate=June 15, 2008 }}</ref>.

=== Réaction occidentale ===
Les gouvernements en exil, avec des [[Légation|légations]] à Londres, sont reconnus par un certain nombre de gouvernements occidentaux tout au long de la [[guerre froide]]. Avec le rétablissement de l'indépendance par les républiques soviétiques quittant l'URSS, ces gouvernements en exil sont intégrés dans le processus d'intégration de nouveaux gouvernements.

== Soviétisation des États baltes ==
{{multiple image|caption_align=center|align=right|direction=horizontal|total_width=600|header_align=left/right/center|footer_align=left/right/center|image1=PlaqueMemorizingEstonianGovernment.jpg|caption1=Plaque sur le bâtiment du [[Gouvernement de l'Estonie]], [[Toompea]], commémorant les membres du gouvernement tués par [[Terreur rouge (Russie)|Terreur rouge]]|image2=Propaganda News Item on Soviet Takeover of Lithuania - Memorial Museum Adjacent to Ninth Fort - Nazi Genocide Site - Kaunas - Lithuania (27306653623) (2).jpg|caption2=Journal de propagande soviétique en langue lituanienne. Le texte noir dans la case de droite dit: "Le soleil de la Constitution de Staline brille déjà sur la terre lituanienne, ainsi nos cœurs se réjouissent en chantant en l'honneur du grand Staline".}}

Les répressions politiques suivent avec des [[Déportation de juin|déportations massives]] d'environ 130 000 citoyens menées par les Soviétiques<ref name="PB" />. Les [[Instructions Serov]], « sur la procédure de déportation des éléments antisoviétiques de Lituanie, de Lettonie et d'Estonie », contiennent des procédures et des protocoles détaillés à observer lors de l'expulsion des ressortissants baltes.

Les Soviétiques commencent une métamorphose constitutionnelle des États baltes en formant d'abord des « gouvernements populaires » de transition<ref name="misiunas20">{{Harvnb|Misiunas|Taagepera|p=20|1993}}</ref>. Dirigés par les proches collaborateurs de Staline<ref>in addition to the envoys accredited in Baltic countries, Soviet government sent the following special emissaries: to Lithuania: Deputy Commissar of Foreign Affairs [[Vladimir Dekanozov|Dekanozov]]; to Latvia: [[Andrey Vyshinsky|Vishinski]], the representative of the Council of Ministers; to Estonia: Regional Party Leader of Leningrad [[Andrei Zhdanov|Zhdanov]]. {{lien web|titre=Analytical list of documents, V. Friction in the Baltic States and Balkans, June 4, 1940 – September 21, 1940 |url=http://www.ibiblio.org/pha/nsr/nsr-05.html#14 |site=Telegram of German Ambassador in the Soviet Union ([[Friedrich Werner von der Schulenburg|Schulenburg]]) to the German Foreign Office |consulté le=2007-03-03}}</ref> et les partisans communistes locaux ainsi que les fonctionnaires amenés de l'Union soviétique, ils forcent les présidents et les gouvernements des trois pays à démissionner, les remplaçant par des gouvernements populaires provisoires.

Les 14 et 15 juillet, à la suite d'amendements illégaux aux lois électorales des États respectifs, des élections législatives truquées pour les « parlements populaires »<ref name="misiunas26">{{Harvnb|Misiunas|Taagepera|pp=26–7|1993}}</ref> sont menées par des communistes locaux fidèles à l'Union soviétique. Les lois sont rédigées de telle manière que les communistes et leurs alliés soient les seuls autorisés à se présenter<ref name="misiunas26" />{{,}}<ref name="AOTMSN" />. Les résultats des élections sont complètement fabriqués, le service de presse soviétique les publie tôt, les résultats sont par exemple publiés dans un journal [[Londres|londonien]] 24 heures avant la clôture des urnes<ref>{{ouvrage|nom=Mangulis|prénom=Visvaldis|titre=Latvia in the Wars of the 20th century|url=https://archive.org/details/latviainwarsof200000mang|année=1983|éditeur=Princeton Junction: Cognition Books|isbn=0-912881-00-3|chapter=VIII. September 1939 to June 1941|chapterurl=http://www.historia.lv/publikacijas/gramat/mangulis/08.nod.htm}}</ref>{{,}}<ref name="TSOL">Švābe, Arvīds. ''The Story of Latvia''. Latvian National Foundation. Stockholm. 1949.</ref>. Les « parlements populaires » se réunissent le 21 juillet, chacun avec une seule affaire : une demande d'adhésion à l'Union soviétique. Ces demandes sont adoptées à l'unanimité. Début août, le [[Soviet suprême de l'Union soviétique|Soviet suprême de l'URSS]] « accepte » les trois demandes. La ligne officielle soviétique étant que les trois États baltes ont mené des révolutions socialistes et ont volontairement demandé à rejoindre l'Union soviétique.

Les nouveaux gouvernements soviétiques installés dans les États baltes commencent à aligner leurs politiques sur les pratiques soviétiques en vigueur<ref name="oconnor117">{{Harvnb|O'Connor|2003|p=117}}</ref>. Selon la doctrine dominante dans le processus, les anciennes sociétés « bourgeoises » sont détruites pour que de nouvelles sociétés socialistes, dirigées par des citoyens soviétiques fidèles, puissent être installées à leur place<ref name="oconnor117" />.

== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|lang1=en|art1=Soviet occupation of the Baltic states (1940)|id1=981639064}}
{{Références}}

== Bibliographie ==
{{Refbegin}}
*{{ouvrage|titre=A Study of Crisis|nom=Brecher|prénom=Michael|auteur2=Jonathan Wilkenfeld|année=1997|éditeur=University of Michigan Press|isbn=978-0-472-10806-0|pages=596|url=https://books.google.com/books?id=GjY7aV_6FPwC&pg=PA596}}
*{{ouvrage|nom1=Gerner|prénom1=Kristian|nom2=Hedlund|prénom2=Stefan|titre=The Baltic States and the end of the Soviet Empire|année=1993|éditeur=Routledge|lieu=London|isbn=0-415-07570-X}}
*{{ouvrage|nom1=Hiden|prénom1=John|nom2=Salmon|prénom2=Patrick|titre=The Baltic Nations and Europe|numéro d'édition=Revised|année=1994|année première édition=1991|éditeur=Longman|lieu=Harlow, England|isbn=0-582-25650-X|url=https://archive.org/details/balticnationseur00hide}}
*{{ouvrage|nom1=Mälksoo|prénom1=Lauri|titre=Illegal Annexation and State Continuity: The Case of the Incorporation of the Baltic States by the USSR|année=2003|éditeur=Martinus Niljhoff Publishers|lieu=The Netherlands|isbn=978-90-411-2177-6}}
*{{ouvrage|titre=The History of the Baltic States|nom=O'Connor|prénom=Kevin|année=2003|éditeur=Greenwood Publishing Group|isbn=978-0-313-32355-3|pages=113–145|url=https://books.google.com/books?id=b3b5nU4bnw4C&pg=PA113}}
*{{ouvrage|titre=The Case for Latvia. Disinformation Campaigns Against a Small Nation|nom=Rislakki|prénom=Jukka|année=2008|éditeur=Rodopi|isbn=978-90-420-2424-3|url=https://books.google.com/books?id=yXANj6Y_7goC}}
*{{ouvrage|titre=Experiencing Totalitarianism: The Invasion and Occupation of Latvia by the USSR and Nazi Germany 1939–1991|nom=Plakans|prénom=Andrejs|année=2007|éditeur=AuthorHouse|isbn=978-1-4343-1573-1|pages=596|url=https://books.google.com/books?id=p2nanp_wpnkC}}
*{{ouvrage|titre=The World Reacts to the Holocaust|nom=Wyman|prénom=David|auteur2=Charles H. Rosenzveig|année=1996|éditeur=JHU Press|isbn=978-0-8018-4969-5|pages=365–381|url=https://books.google.com/books?id=U6KVOsjpP0MC}}
*{{ouvrage|titre=Eastern Europe: An Introduction to the People, Lands, and Culture|nom=Frucht|prénom=Richard|année=2005|éditeur=ABC-CLIO|isbn=978-1-57607-800-6|pages=132|url=https://books.google.com/books?id=lVBB1a0rC70C}}
*{{ouvrage|titre=Punalipuline Balti Laevastik ja Eesti 1939–1941|nom=Petrov|prénom=Pavel|année=2008|éditeur=Tänapäev|langue=et|isbn=978-9985-62-631-3|url=http://www.tnp.ee/raamat?id=717}}
*{{ouvrage|titre=The Baltic question during the Cold War|nom=Hiden|prénom=John|auteur2=Vahur Made|auteur3=David J. Smith|année=2008|éditeur=Routledge|isbn=978-0-415-37100-1|url=https://books.google.com/books?id=jx4JQycHtnkC}}
*{{ouvrage|titre=Recognition of governments in international law|nom=Talmon|prénom=Stefan|année=1998|éditeur=Oxford University Press|isbn=978-0-19-826573-3|url=https://books.google.com/books?id=scc8EboiJX8C}}
*{{ouvrage|titre=Diplomats without a country: Baltic diplomacy, international law, and the Cold War|nom=McHugh|prénom=James|auteur2=James S. Pacy|année=2001|éditeur=Greenwood Publishing Group|isbn=0-313-31878-6|url=https://books.google.com/books?id=wRbdAwtxVIAC}}
{{Refend}}

* {{ouvrage<!--|editor-first=Ineta--><!--|editor-last=Žiemele-->|titre=Baltic Yearbook of International Law (2001)|année=2002|volume=1|url=https://books.google.com/books?id=iGLp7QEelbIC&q=Baltic%20Yearbook%20of%20International%20Law%20volume%201&pg=PP1|issn=1569-6456|isbn=978-90-411-1736-6}}
* {{ouvrage<!--|editor1-first=K.--><!--|editor1-last=Dawisha--><!--|editor2-first=B.--><!--|editor2-last=Parrott-->|titre=The Consolidation of Democracy in East-Central Europe|date=June 1997|url=https://books.google.com/books?id=NRkpNovMd_cC&q=Consolidation%20of%20Democracy%20in%20East-Central%20Europe&pg=PP1|isbn=978-0-521-59938-2}}
{{Portail|URSS|Estonie|Lettonie|Lituanie|Histoire militaire|années 1940}}

[[Catégorie:Annexion]]
[[Catégorie:Histoire de l'Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale]]
[[Catégorie:Histoire militaire de la Lituanie]]
[[Catégorie:Histoire militaire de la Lettonie]]
[[Catégorie:Histoire militaire de l'Estonie]]
[[Catégorie:Occupation militaire par l'Union soviétique]]
[[Catégorie:Invasion en Estonie]]
[[Catégorie:Invasion en Lettonie]]
[[Catégorie:Invasion en Lituanie]]
[[Catégorie:Invasion par l'Union soviétique]]