Moteur moléculaire

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Un moteur moléculaire est un objet de la taille d’une molécule ou d’un assemblage de molécules qui est capable de produire un travail mécanique ou un mouvement dirigé, ces buts ne pouvant être atteints que si de l’énergie est fournie au système. Les différences les plus importantes par rapport aux moteurs macroscopiques concernent la sensibilité des moteurs moléculaires à la viscosité de leur micro-environnement, et surtout à l’importance de l’agitation thermique. À l’échelle des picosecondes, ces machines sont soumises à un mouvement brownien et donc assez aléatoire.

Le terme de « moteur moléculaire » est utilisé en biologie où ce terme s’applique aux moteurs protéiques, mais aussi en chimie pour décrire des structures relativement petites entièrement construites de novo, les moteurs synthétiques. À l’avenir, ces objets sont appelés à devenir les composants d’éventuelles nanomachines.

Moteurs moléculaires synthétiques[modifier | modifier le code]

Les premiers exemples de moteurs synthétiques furent présentés en 1999 et concernaient des moteurs rotatifs. Tout comme les interrupteurs moléculaires, ils peuvent être en principe activés par une grande variété de stimuli. La plupart des moteurs décrits jusqu’à ce jour sont alimentés soit chimiquement, soit par la lumière ou par des électrons. Ces moteurs peuvent être aussi classés par le type de mouvement produit : rotatif, linéaire, enfilage-désenfilage, ou circumrotation dans une molécule entrelacée.

a) Moteurs rotatifs :

  • chimiques[1] ;
  • photochromatiques[2],[3] ;
  • électroniques[4].

b) Moteurs à molécules entrelacées[5].

Ces moteurs sont basés sur des caténanes ou des rotaxanes.

Moteurs protéiques[modifier | modifier le code]

On distingue couramment les moteurs rotatifs des moteurs linéaires. Les premiers sont impliqués dans la synthèse du carburant cellulaire essentiel : l'ATP (adénosine triphosphate) et dans la propulsion de bactéries telles que E. coli. Les seconds participent au transport intracellulaire, à la motilité cellulaire, à la mitose, à l'organisation de la cellule, aux contractions musculaires, aux battements des cils et des flagelles ou encore à la détection du son.

En particulier, les principaux moteurs protéiques du cytosquelette peuvent être regroupés en quatre groupes :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Unidirectional rotary motion in a molecular system ; T. R. Kelly, H. De Silva et R. A. Silva, Nature, 1999, 401, 150-152. DOI 10.1038/43639
  2. Light-driven monodirectional molecular rotor ; N. Koumura, R. W. J. Zijlstra, R. A. van Delden, N. Harada et B. L. Feringa, Nature, 1999, 401, 152-155. DOI 10.1038/43646
  3. Light powered machines ; V. Balzani, A. Credi et M. Venturi, Chem. Soc. Rev., 2009, 38, 1542-1550. DOI 10.1039/b806328c
  4. Current-induced rotation of helical molecular wires ; P. Král et T. Seideman, J. Chem. Phys., 2005, 123, 184702. « Abstract »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  5. Artificial nanomachines based on interlocked molecular species : recent advances ; V. Balzani, A. Credi, S. Silvi et M. Venturi, Chem. Soc. Rev., 2006, 35, 1135-1149. DOI 10.1039/b517102b

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]