Maison du lieutenant de Lannoy

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Maison du lieutenant de Lannoy
Présentation
Type
Habitation
Destination initiale
Habitation
Style
Architecte
Construction
1906
Localisation
Pays
Région
Commune
Coordonnées
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Localisation sur la carte de Bruxelles
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La Maison du lieutenant de Lannoy est un bâtiment de style Art nouveau édifié par l'architecte Paul Hamesse à Woluwe-Saint-Pierre, une commune de Bruxelles en Belgique.

Bien que classée en 1992, la maison est démolie en 1993 par le promoteur immobilier Paul Van Belle soutenu par le bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre Jacques Vandenhaute, malgré l'opposition du secrétaire d'État bruxellois Didier van Eyll[1],[2],[3].

Sa façade est finalement reconstruite en 2008.

Localisation[modifier | modifier le code]

La maison est située au numéro 120 de l'avenue de Tervueren, une artère cossue reliant Bruxelles à Tervuren.

Elle se dresse à quelques mètres du square Maréchal Montgomery, mieux connu des Bruxellois sous le nom de rond-point Montgomery, à l'extrémité nord-ouest du territoire de Woluwe-Saint-Pierre.

Historique[modifier | modifier le code]

Construction[modifier | modifier le code]

C'est en 1906 que Paul Hamesse dessine la maison pour le lieutenant de Lannoy[2],[3].

Classement et démolition[modifier | modifier le code]

Le bâtiment commence à défrayer la chronique en 1991 lorsque la commune de Woluwe-Saint-Pierre octroie au promoteur Paul Van Belle un permis de démolir le bâtiment, en vue de son remplacement par un immeuble de commerce, de bureau et de logement[1],[3] alors même que la procédure de classement par la Région de Bruxelles-Capitale était en cours[2].

Dans la polémique qui s'ensuit, l'échevin de l'urbanisme de Woluwe-Saint-Pierre, Willem Draps, qualifie le bâtiment « d'Hamesseke » (« petit Hamesse » en parler bruxellois)[2].

Le , le gouvernement régional classe la façade et la toiture de l'immeuble[1],[3]. Le promoteur propose alors de démonter la façade classée pour la reconstruire ailleurs mais le gouvernement bruxellois refuse cette proposition[2].

Le , le promoteur fait abattre l'immeuble voisin : la façade classée de Hamesse, devenue instable, ferait courir des risques aux usagers de la station de métro Montgomery, ce qui amène le bourgmestre Jacques Vandenhaute à exiger le des mesures de sécurité immédiates[3].

Le jeudi , le Secrétaire d'État de la Région bruxelloise Didier van Eyll constate la présence de barrières Nadar sur le trottoir devant l'immeuble et envoie au bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre un télégramme qui dit « Si dégâts au 120, arrêt des travaux par la force publique »[2]. Le lendemain matin, il demande un rapport d'expertise sur la stabilité de l'immeuble à l'ingénieur-architecte des monuments et sites, qui remet son rapport à 13h et conclut que « le danger d'effondrement n'est pas réel »[2].

Mais le soir du vendredi , la façade est poussée par une grue et couchée sur un matelas de sable[1].

Le Secrétaire d'État s'indigne alors : « Le danger d'effondrement a été fabriqué. Aucune pierre ne s'est jamais détachée de cette façade avant le . C'est du mauvais cinéma, censé faire croire à l'instabilité du bâtiment »[2]. Le bourgmestre Jacques Vandenhaute rétorque que le classement n'est inspiré que par des motifs de « politicaillerie » : « Le secrétaire d'État au patrimoine est un agité. Ses déclarations sont ridicules. Son incompétence est notoire dans les rangs de l'exécutif. Il a fait classer le 120 pour faire plaisir à ses amis politiques du FDF de Woluwe-Saint-Pierre »[2].

Les éléments de pierre bleue de la façade, endommagés durant la démolition, sont alors récupérés en vue d'un remontage et stockés dans un conteneur du magasin communal[1],[2].

Reconstruction[modifier | modifier le code]

Architecture[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e La Maison du lieutenant de Lannoy sur le site de l'inventaire du patrimoine architectural de la Région de Bruxelles-Capitale
  2. a b c d e f g h i et j Daniel Couvreur et Jean Rebuffat, « Vandenhaute sous les décombres », Le Soir,
  3. a b c d et e Daniel Couvreur, William Bourton et Alain Gérard, « Cachez ce chancre du 120 que Woluwe ne saurait voir », Le Soir,