Voir la source de Léopold Sédar Senghor

{{voir homonymes|Senghor}}
{{Sources à lier|date=février 2024}}
{{Infobox Personnalité politique
 | charte                  = Chef d'État
 | nom                     = Léopold Sédar Senghor
 | image                   = Léopold Senghor, Pic, 5.jpg
 | légende                 = Léopold Sédar Senghor en 1975.
 | fonction1               = [[Président de la république du Sénégal]]
 | à partir du fonction1   = {{date|7|septembre|1960}}
 | jusqu'au fonction1      = {{date|31|décembre|1980}}<br><small>({{durée|7|9|1960|31|12|1980}})</small>
 | élection1               = {{date|5|septembre|1960}}<br><small>(par l’Assemblée fédérale)</small>
 | réélection1             = [[Élection présidentielle sénégalaise de 1963|{{1er}} décembre 1963]]<br><small>(au [[suffrage universel]])</small><br>[[Élection présidentielle sénégalaise de 1968|25 février 1968]]<br>[[Élection présidentielle sénégalaise de 1973|28 janvier 1973]]<br>[[Élection présidentielle sénégalaise de 1978|26 février 1978]]
 | président du conseil 1  = [[Mamadou Dia]]
 | premier ministre 1      = [[Abdou Diouf]]
 | gouvernement 1          = 
 | législature 1           = 
 | coalition 1             = 
 | groupe parlementaire 1  = 
 | prédécesseur 1          = ''Poste créé''
 | successeur 1            = [[Abdou Diouf]]
 | fonction2               = Titulaire du [[Liste des membres de l'Académie française#Fauteuil 16|fauteuil 16]] de l’[[Académie française]]
 | prédécesseur 2          = [[Antoine de Lévis-Mirepoix]]
 | successeur 2            = [[Valéry Giscard d'Estaing]]
 | à partir du fonction2   = {{date|2|juin|1983}}
 | jusqu'au fonction2      = {{Date|20|12|2001}}<br><small>({{durée|2|6|1983|21|12|2001}})</small>
 | fonction3               = [[Député français]]
 | à partir du fonction3   = {{date|6|11|1945}}
 | jusqu'au fonction3      = {{date|15|7|1959}}<br/><small>({{durée|6|11|1945|15|7|1959}})</small>
 | élection3               = [[Élections constituantes de 1945 dans les colonies du Sénégal et de Mauritanie|21 octobre 1945]]
 | réélection3             = [[Élections constituantes de 1946 dans les colonies du Sénégal et de Mauritanie|2 juin 1946]]<br/>[[Élections législatives de 1946 dans le territoire du Sénégal|10 novembre 1946]]<br/>[[Élections législatives de 1951 dans le territoire du Sénégal|17 juin 1951]]<br/>[[Élections législatives de 1956 dans le territoire du Sénégal|2 janvier 1956]]
 | législature 3           = [[Assemblée constituante de 1945|I{{re}} Constituante]]<br/> [[Assemblée constituante de 1946|II{{e}} Constituante]]<br/> {{Législature de la Quatrième République|I|II|III}}<br/> {{Législature de la Cinquième République|I}}
 | circonscription 3       = [[Territoire du Sénégal|Sénégal]]
 | groupe parlementaire 3  = [[Groupe socialiste (Assemblée nationale)|SOC]] <small>(1945-1948)</small><br>[[Indépendants d'outre-mer|IOM]] <small>(1948-1958)</small>
 | fonction4               = [[Président]] de l’assemblée de la [[Fédération du Mali]]
 | à partir du fonction4   = [[17 janvier]]
 | jusqu'au fonction4      = {{date|20|août|1960}}<br><small>({{durée|17|1|1960|20|8|1960}})</small>
 | prédécesseur 4          = ''Fonction créée''
 | successeur 4            = ''Fonction supprimée''
 | fonction5               = [[Ministre]] conseiller de la [[France|République française]]
 | à partir du fonction5   = {{date|23|juillet|1959}}
 | jusqu'au fonction5      = {{date|19|mai|1961}}<br><small>({{durée|23|7|1959|19|5|1961}})</small>
 | président 5             = [[Charles de Gaulle]]
 | gouvernement 5          = [[Gouvernement Michel Debré|Michel Debré]]
 | fonction6               = [[secrétaire d'État (France)|Secrétaire d'État]] à la [[Président du Conseil (France)|présidence du Conseil des ministres français]]
 | à partir du fonction6   = {{date|1er|mars|1955}}
 | jusqu'au fonction6      = {{date|24|janvier|1956}}<br><small>({{durée|1|3|1955|24|1|1956}})</small>
 | président 6             = [[René Coty]]
 | gouvernement 6          = [[Gouvernement Edgar Faure (2)|Edgar Faure II]]
 | fonction7               = Maire de [[Thiès]]
 | à partir du fonction7   = 1 décembre 1956
 | jusqu'au fonction7      = 31 juillet 1960
 | prédécesseur 7          = ''Aucun''
 | successeur 7            = Ousmane Ngom
 | nom de naissance        = 
 | date de naissance       = 9 octobre 1906
 | lieu de naissance       = [[Joal]] ([[Afrique-Occidentale française|AOF]])
 | date de décès           = 20 12 2001
 | lieu de décès           = [[Verson]] ([[France]])
 | nature du décès         = 
 | sépulture               = 
 | nationalité             = [[France|Française]]<br>[[Sénégal]]aise
 | parti                   = [[Bloc démocratique sénégalais|BDS]] <small>(1948-1957)</small><br>[[Bloc populaire sénégalais|BPS]] <small>(1957-1958)</small> <br>[[Union progressiste sénégalaise|UPS]] <small>(1958-1976)</small> <br>[[Parti socialiste (Sénégal)|PS]] <small>(1976-2001)</small>
 | père                    = Basile Diogoye Senghor
 | mère                    = Gnilane Ndiémé Bakhoum
 | fratrie                 = 
 | conjoint                = Ginette Éboué <small>(1946-1956)</small> <br> [[Colette Senghor|Colette Hubert]] <small>(1957-2001)</small>
 | enfants                 = Francis-Arphang <br> Guy-Wali <br> Philippe-Maguilen
 | entourage               = 
 | université              = 
 | profession              = [[Poète]]<br>[[Écrivain]]
 | religion                = [[Catholicisme]]
 | résidence               = 
 | signature               = 
 | emblème                 = Coat of arms of Senegal.svg
 | liste                   = [[Liste des présidents du Sénégal|Présidents de la république du Sénégal]]
 | syndicat                = 
}}
'''Léopold Sédar Senghor''' ({{Prononciation|LL-Q150 (fra)-Aboubacarkhoraa-Léopold Sédar Senghor.wav}}), né le {{Date de naissance|9 octobre 1906}} à [[Joal-Fadiouth|Joal]] ([[Colonie du Sénégal|Sénégal, AOF]]) et mort le {{Date de décès|20 décembre 2001}} à [[Verson]] ([[France]]), est un [[homme d'État]] [[France|français]] puis [[sénégal]]ais, [[Liste chronologique de poètes importants (toutes langues)|poète]], [[écrivain]] et premier [[président de la république du Sénégal]]. Il est ministre en France avant l'[[Indépendance (politique)|indépendance]] du Sénégal et est le premier [[Afrique|Africain]] à siéger à l'[[Académie française]].

Il est le symbole de la coopération entre la France et ses anciennes [[Empire colonial|colonies]] pour ses partisans ou du [[néocolonialisme]] français en Afrique pour ses détracteurs.

Sa [[poésie]], fondée sur le chant de la parole incantatoire, est construite sur l'espoir de créer une Civilisation de l'Universel, fédérant les traditions par-delà leurs différences. Par ailleurs, il approfondit le concept de [[négritude]], notion introduite par [[Aimé Césaire]] qui la définit ainsi :  {{citation bloc|La négritude est la simple reconnaissance du fait d’être Noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture<ref>[http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/aime-cesaire/negritude.asp Voir sur ''assemblee-nationale.fr''.]</ref>.}}

== Biographie ==
=== Enfance et jeunesse (1906-1928) ===
Léopold Sédar Senghor naît le {{date|9|octobre|1906}}<ref>Son acte de baptême indique le {{date-|15 août 1906}}, sa fiche d'état civil le 9 octobre et certains membres de sa famille font état d'une autre date.<br>{{Ouvrage
|langue=fr
|auteur1=Christian Roche
|titre=Léopold Sédar Senghor
|sous-titre=le président humaniste
|lieu=Toulouse
|éditeur=[[Éditions Privat|Privat]]
|année=2006
|mois=mars
|pages totales=239
|passage=16
|isbn=2-7089-6860-2
}}.<br>Voir la généalogie de la famille Senghor sur la base généalogique ''roglo.eu''.</ref> à [[Joal-Fadiouth|Joal]], petite ville côtière située au sud de [[Mbour]], [[Sénégal]]. Son père, Basile Diogoye Senghor, est un commerçant catholique. Originaire de [[Djilor]], sa mère, Gnilane Ndiémé Bakhoum, morte en 1948, que Senghor appelle dans ''Élégies'' « Nyilane la douce », appartient à l'ethnie sérère et à la lignée ''Tabor''. C'est la troisième épouse de Basile Diogoye Senghor, avec lequel elle a quatre filles et deux garçons. Le prénom sérère ''Sédar'' signifie « qu’on ne peut humilier ». Son prénom catholique « Léopold » lui fut donné par son père en souvenir de [[Léopold Angrand]], riche commerçant métis ami et employeur ponctuel de son père<ref>{{Ouvrage|auteurs=Sylvie Coly et Pierre Gomez (éds.)|titre=La Gambie : Dynamiques de l'altérité|sous-titre=Actes du colloque international organisé par la Faculté des Lettres et Sciences de l'Université de Gambie du 7 au 9 novembre 2012|tome=I|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2015|isbn=}}.</ref>. Avant son baptême, Sédar Gnilane (il était alors d'usage que le prénom du fils fût accompagné de celui de sa mère), futur Léopold, passe les premières années de sa vie chez sa famille maternelle, les Bakhoum. Puis de retour chez son père, le jeune Léopold fréquente plus tard la maison catholique de Joal (auprès du père Dubois) où il apprend le catéchisme et les premiers rudiments de la langue française. Senghor commence ses études au Sénégal, d'abord chez les [[Pères Spiritains]] à [[Ngazobil]] pendant six ans, puis à Dakar au collège-séminaire [[François Libermann]] et au cours secondaire de la rue Vincens, qui s'appellera plus tard le lycée Van-Vollenhoven et aujourd'hui lycée [[Lamine Guèye|Lamine-Guèye]]. Il est déjà passionné de littérature française. Bon élève, il réussit le baccalauréat, notamment grâce au français et au latin. Le directeur du lycée et ses professeurs recommandent d'envoyer Senghor poursuivre ses études en France. Il obtient une demi-bourse de l'administration coloniale et quitte pour la première fois le Sénégal à l'âge de 22 ans. Il appartient à la petite minorité d’élèves destinée à constituer l'élite noire de la colonie<ref name=":1">{{Ouvrage|auteur1=Khadim Ndiaye|titre=L'Empire qui ne veut pas mourir: Une histoire de la Françafrique|passage=121-130|éditeur=Seuil|date=2021}}.</ref>.

=== Études supérieures ===
Senghor arrive à [[Paris]] en [[1928]]. Cela marque le début de « seize années d’errance », selon ses dires. Il étudie en classes préparatoires littéraires au [[lycée Louis-le-Grand]] (grâce à l'aide du député du Sénégal [[Blaise Diagne]]) et également à la [[faculté des lettres de Paris|faculté des lettres]] de l'[[nouvelle université de Paris|université de Paris]]. À Louis-le-Grand, il côtoie [[Paul Guth]], [[Henri Queffélec]], [[Robert Verdier]] et [[Georges Pompidou]], avec qui il se lie d'amitié. Il y rencontre également [[Aimé Césaire]] pour la toute première fois. Il obtient en 1931 une licence de lettres<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Il y a vingt ans disparaissait Léopold Sédar Senghor, compagnon de Césaire en littérature|url=https://la1ere.francetvinfo.fr/il-y-a-vingt-ans-disparaissait-leopold-sedar-senghor-compagnon-de-cesaire-en-litterature-1185250.html|site=francetvinfo.fr|date=20 décembre 2021 }}.</ref>.

==== Début de carrière dans l'enseignement ====
En 1935, il réussit le concours d'[[agrégation de grammaire]]<ref>{{Lien web |titre=Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 {{!}} Ressources numériques en histoire de l'éducation |url=http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/?q=agregsecondaire_laureats&annee_op==&annee%5Bvalue%5D=1935&annee%5Bmin%5D=&annee%5Bmax%5D=&nom=&periode=All&concours=7&items_per_page=10&page=2 |site=rhe.ish-lyon.cnrs.fr |consulté le=2024-02-07}}</ref> après une première tentative sans succès. Il est le premier Africain lauréat de ce concours. Pour s'y présenter il a dû faire une demande de citoyenneté<ref>Senghor est né à Joal, ville située en dehors de la zone administrative directe limitée en 1890 aux communes de [[Dakar]], [[Île de Gorée|Gorée]] et [[Rufisque]] et [[Saint-Louis (Sénégal)|Saint-Louis]]. Seuls les habitants de ces quatre communes pouvaient bénéficier du statut de « citoyen français », les autres demeuraient sujets français ({{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Christian Roche|titre=Léopold Sédar Senghor|sous-titre=le président humaniste|passage=19|lieu=Toulouse|éditeur=[[Éditions Privat|Privat]]|année=2006|mois=mars|pages totales=239|isbn=2-7089-6860-2}}).</ref>, qu'il obtient grâce à l'appui de Blaise Diagne. Il possédait auparavant le statut de sujet français<ref name=":2"/>.

Il commence sa carrière de professeur de lettres classiques<ref>Le dossier de carrière de Léopold Sédar Senghor est conservé aux [[Archives nationales (France)|Archives nationales]] sous la cote F/17/30418/B.</ref> au [[lycée Descartes (Tours)|lycée Descartes]] à [[Tours]], puis est muté, en octobre 1938, au [[lycée Marcelin-Berthelot]] de [[Saint-Maur-des-Fossés]], dans la région parisienne (une stèle y commémore son passage). Outre ses activités d'enseignant, il suit des cours de [[linguistique]] négro-africaine dispensés par [[Lilias Homburger]] à l'[[École pratique des hautes études]] et ceux de [[Marcel Cohen]], [[Marcel Mauss]] et de [[Paul Rivet]] à l'[[Institut d'ethnologie]] de l'[[nouvelle université de Paris|université de Paris]].

==== Seconde Guerre mondiale (1939-1945) ====
En [[1939]], Senghor est enrôlé comme fantassin de [[Deuxième classe|{{2e|classe}}]] au [[3e régiment d'infanterie coloniale|{{3e|régiment}} d'infanterie coloniale]]. Le {{date-|20 juin 1940}}, il est arrêté et fait prisonnier par les Allemands à [[La Charité-sur-Loire]] (selon son propre récit) ou à [[Villabon]] (selon ses documents de captivité). Il est interné dans divers camps de prisonniers ([[Romilly]], [[Troyes]], [[Amiens]]). Il est ensuite transféré au [[Frontstalag]] 230 de [[Poitiers]], un camp de prisonniers réservé aux troupes coloniales<ref name="Scheck">{{article|langue=fr|nom=Scheck |prénom=Raffael |date=2014 |titre=Léopold Sédar Senghor prisonnier de guerre allemand: Une nouvelle approche fondée sur un texte inédit |url=https://www.jstor.org/stable/24517987 |journal=French Politics, Culture & Society |volume=32 |numéro=2 |pages=76–98 |issn=1537-6370}}</ref>. Les Allemands voulaient le fusiller le jour même de son incarcération ainsi que les autres soldats noirs présents{{ref nec}}. Ils échapperont à ce massacre en s'écriant « Vive la France, vive l’Afrique noire »{{ref nec}}. Les Allemands baissent leurs armes car un officier français leur fait comprendre qu'un massacre purement raciste nuirait à l'honneur de la race aryenne et de l'armée allemande{{ref nec}}. D'après son récit, Senghor facilite l'évasion de deux soldats français et est transféré au camp des As à [[Saint-Médard-en-Jalles]], près de Bordeaux (selon le chercheur allemand Raffael Scheck son récit est douteux et il est probable que son transfert soit lié à un regroupement administratif<ref name="Scheck"/>). Il y est emprisonné du 5 novembre 1941 jusqu'en début d'année 1942<ref>[http://saint-medard-en-jalles.fr/18-actualites/5340-quinzaine-de-l-egalite-de-la-diversite-et-de-la-citoyennete.html Site de Saint-Médard en Jalles]</ref> où il est libéré, pour cause de maladie. Au total, Senghor passe deux ans dans les camps de prisonniers, temps qu'il consacre à la rédaction de poèmes dont ''[[Hosties noires]]''<ref>Cette expérience est consignée dans un rapport découvert en 2010 aux Archives nationales par le chercheur allemand Raffael Scheck : {{Article|langue=fr|auteur1=Benoît Hopquin|titre=Un document inédit de Léopold Sédar Senghor|périodique=Le Monde|lien périodique=Le Monde|date=2011-06-16|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/livres/article/2011/06/16/un-document-inedit-de-leopold-sedar-senghor_1536779_3260.html|consulté le=2021-03-06 }}.</ref>. Il reprend ses activités d'enseignant et participe à la [[Résistance intérieure française|résistance]] dans le cadre du [[Front national (Résistance)|Front national universitaire]]<ref>{{lien web|url=http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/leopold-sedar-senghor|titre=Léopold Sédar SENGHOR|site=academie-francaise.fr|consulté le=7 mars 2021}}.</ref>.

=== Homme d'État ===
==== Dans la France coloniale (1945-1960) ====
Au lendemain de la [[Seconde Guerre mondiale]], il reprend la chaire de [[linguistique]] à l’[[École nationale de la France d'outre-mer]] qu'il occupe jusqu'à l'[[Indépendance (politique)|indépendance]] du [[Sénégal]] en 1960. Au cours d'un de ses voyages de recherche sur la poésie [[Sérère (langue)|sérère]] au Sénégal, le chef de file local des socialistes, [[Amadou Lamine-Guèye|Lamine Guèye]], lui propose d'être candidat à la députation. Senghor accepte et est élu député à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale française]], où les colonies viennent d'obtenir le droit d'être représentées. Représentant la [[Liste des députés du Sénégal et de la Mauritanie|circonscription du Sénégal et de la Mauritanie]], il se démarque de Lamine Guèye au sujet de la [[Grèves générales sénégalaises de 1945-1946 et de 1947-1948|grève des cheminots]] de la ligne [[Dakar]]-[[Niger]]. Guèye vote contre car le mouvement social paralyse la colonie alors que Senghor soutient le mouvement, ce qui lui vaut une grande popularité.

Il souhaite une réforme du système colonial, ce qui le conduit à publier en janvier 1945 "La Communauté impériale française", dont les propositions rejoignent celles d'[[Henri Laurentie]]<ref name=":2"/>. Opposé à l'indépendance des colonies, il milite pour que l'[[Union française]] constitue « une maison familiale, où il y aura sans doute un ainé, mais où les frères et les sœurs vivront vraiment dans l'égalité ». Cette position très modérée est conforme à celle de son parti, la [[Section française de l'Internationale ouvrière]] (SFIO), et tend à occulter la question des droits politiques réels des colonisés<ref name=":2"/>.

Le {{date|12|septembre|1946}}, Senghor se marie avec Ginette Éboué ([[1923]]-[[1992]]) {{incise|dont il avait connu les frères quand il était prisonnier de guerre <ref name="LM2019"/>}}, qui est attachée parlementaire au cabinet du ministre de la France d'Outre-mer et fille de [[Félix Éboué]], ancien gouverneur général de l'[[Afrique-Équatoriale française]] (AEF). De leur union naissent deux fils : Francis-Arphang (né le {{date|20|juillet|1947}}) et Guy-Wali (né le {{date|28|septembre|1948}}, décédé en 1983 à la suite d'une chute du cinquième étage de son appartement de Paris. Senghor lui consacre le poème « Chants pour Naëtt », repris dans le recueil de poèmes ''Nocturnes'' sous le titre « Chants pour Signare »<ref>[http://www.grioo.com/files/200601/SenghorPHF.doc Voir sur ''grioo.com''.]</ref>).

Il n'est pas présent en octobre 1946 au congrès fondateur du [[Rassemblement démocratique africain]] (RDA) à [[Bamako]] du fait des pressions du ministre la France d’Outre-mer [[Marius Moutet]]. Revenant sur cet épisode, il incrimine alternativement le communisme du RDA et l'autoritarisme de la SFIO, tout en précisant : {{Citation|mais je dois en toute modestie faire mon autocritique jusqu'au bout. Mon tort a été d'obéir aux ordres qui m’étaient imposés de l'extérieur<ref name=":2"/>.}}

Fort de son succès, il quitte en 1948 la section africaine de la SFIO qui avait soutenu financièrement en grande partie le mouvement social, et fonde avec [[Mamadou Dia]] le [[Bloc démocratique sénégalais]] (1948), qui remporta les élections législatives de [[1951]]. Lamine Guèye perd son siège.

Il se rapproche de [[Louis-Paul Aujoulat]], député conservateur du Cameroun, et constitue avec lui un nouveau bloc parlementaire entrant en concurrence avec celui du RDA. Il est partisan d'un modèle associatif d'union des États confédérés au sujet des territoires africains, s'opposant à [[Félix Houphouët-Boigny]], qui préférait les territoires aux fédérations<ref>{{Lien web |titre=Léopold Sédar Senghor (29 janvier 1957) - Histoire - Grands discours parlementaires - Assemblée nationale |url=https://www2.assemblee-nationale.fr/decouvrir-l-assemblee/histoire/grands-discours-parlementaires/leopold-sedar-senghor-29-janvier-1957 |site=www2.assemblee-nationale.fr |consulté le=2024-02-07}}</ref>. À cette époque, [[François Mitterrand]] le décrit dans un rapport confidentiel comme un {{Citation|homme de valeur qui peut être inquiétant » et estime que « dans dix ans, il sera la principale personnalité du Sénégal.}} Le ministre de la France d’outre-mer, [[Pierre Pflimlin]], juge pour sa part : {{Citation|Senghor est un homme loyal. Sa pensée est parfois ondoyante mais, à mon avis, il n’est pas dangereux au point de vue français<ref name=":2">{{Article|auteur1=Khadim Ndiaye|titre=Léopold Sédar Senghor, chantre du (néo) colonialisme français|périodique=afriquexxi|date=17 décembre 2021|lire en ligne=https://afriquexxi.info/article4897.html}}.</ref>.}}

Réélu député en 1951 comme indépendant d'Outre-mer, il est secrétaire d'État à la présidence du Conseil dans le [[gouvernement Edgar Faure (2)|gouvernement Edgar Faure]] du {{date-|1|mars|1955}} au {{date-|1|février|1956}}, devient maire de [[Thiès]] au Sénégal en novembre 1956, puis ministre conseiller du [[gouvernement Michel Debré]], du {{date-|23 juillet 1959}} au {{date-|19|mai|1961}}<ref>{{lien web| url=http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/gvt5rep.asp#debr%C3%A9| titre=Gouvernement Michel Debré| éditeur=Assemblée nationale| consulté le=11 février 2015}}.</ref>. Il fut aussi membre de la commission chargée d’élaborer la constitution de la Cinquième République, conseiller général du Sénégal, membre du Grand Conseil de l'Afrique occidentale française et membre de l'[[Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe]].

Plutôt malheureuse, son union avec Ginette se conclut par un divorce en 1955-1956<ref name="LM2019"/>, au terme d'un long procès devant les autorités ecclésiastiques qui avait abouti à déclarer nul — fait rare — ce premier mariage. Il s'était remarié l'année suivante avec Colette Hubert<ref name="LM2019">{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2019/11/20/colette-senghor-epouse-et-muse-de-l-ancien-president-du-senegal-est-morte_6019915_3382.html|titre=Colette Senghor, épouse et muse de l’ancien président du Sénégal, est morte|site=lemonde.fr|date=20 novembre 2019|auteur=Jean-Pierre Langellier|consulté le=24 novembre 2019}}.</ref>, une Française née en 1925 de l'union de Jean Roger Hubert et Marie Thaïs de Betteville, originaire de Normandie, avec qui il eut un fils, Philippe-Maguilen ({{date-|17|octobre|1958}} - {{date-|4|juin|1981}}), mort dans un accident de la circulation<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Guy et Phillipe Senghor: le destin cruel d'une famille. |url=https://www.dakaractu.com/Guy-et-Phillipe-Senghor-le-destin-cruel-d-une-famille_a9093.html |site=DAKARACTU.COM |consulté le=2024-02-07}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=A la découverte de Francis Arfang Senghor, l’unique fils vivant du Président Léopold Sedar Senghor |url=https://www.leral.net/A-la-decouverte-de-Francis-Arfang-Senghor-l-unique-fils-vivant-du-President-Leopold-Sedar-Senghor_a175257.html |site=Leral.net - Sénégal |consulté le=2024-02-07}}</ref> à Dakar. Il consacre le recueil ''Lettres d'Hivernage'' à sa seconde épouse. Senghor fait paraître en 1964 le premier d'une série de cinq volumes intitulée ''Liberté''. Ce sont des recueils de discours, allocutions, essais et préfaces.
[[Fichier:Flag of Mali (1959-1961).svg|vignette|140x140px|Drapeau de la [[Fédération du Mali]].]]

Senghor est un fervent défenseur du fédéralisme pour les États africains nouvellement indépendants, une sorte de « [[Commonwealth]] à la française ». Le 13 janvier 1957, une « [[convention africaine]] » est créée. La convention réclame la fondation de deux fédérations en [[Afrique française]]. Senghor se méfie de la balkanisation de l'[[Afrique-Occidentale française|AOF]], composée de huit petits États<ref>Côte d’Ivoire, Dahomey, Guinée, Haute-Volta, Mauritanie, Niger, Sénégal et Soudan.</ref>. Le fédéralisme n'obtenant pas la faveur des pays africains, il décide de former, avec [[Modibo Keïta (1915-1977)|Modibo Keïta]], l'éphémère [[fédération du Mali]] avec l'ancien [[Soudan français]] (l'actuel [[Mali]]). La fédération du Mali est constituée en janvier 1959 et regroupe le Sénégal, le Soudan français, le [[République du Dahomey|Dahomey]] (l'actuel [[Bénin]]) et la [[République de Haute-Volta|Haute-Volta]] (l'actuel [[Burkina Faso]]). Un mois après, le Dahomey et la Haute-Volta quittent la fédération refusant sa ratification. Les deux fédéralistes se partagent les responsabilités. Senghor assure la présidence de l'Assemblée fédérale. Modibo Keïta prend la présidence du gouvernement. Les dissensions internes provoquent l'éclatement de la fédération du Mali. Le {{date-|20 août 1960}}, le Sénégal proclame son indépendance et le 22 septembre, [[Modibo Keïta (1915-1977)|Modibo Keïta]] proclame l’indépendance de la [[République soudanaise]] qui devient la [[Mali|république du Mali]].

==== République parlementaire bicéphale (1960-1962) ====
{{article détaillé|Gouvernement Mamadou Dia}}
Élu le {{Date|5|septembre|1960}} à l'unanimité de l'Assemblée fédérale<ref>{{Lien web| url=http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=6385|titre=Léopold Sédar Senghor (1906-2001) : Biographie|éditeur=Assemblée nationale|consulté le=11 février 2015}}.</ref>, Senghor préside la toute nouvelle [[Liste des présidents du Sénégal|République du Sénégal]]. Il est l'auteur de l'hymne national sénégalais, ''[[le Lion rouge]]''.

Au sommet de cette jeune république parlementaire [[Bicéphalisme|bicéphale]] (de type [[Quatrième République (France)|Quatrième République]]), le président du Conseil, [[Mamadou Dia]], est chargé de la mise en place du plan de développement à long terme du Sénégal tandis que le président de la République, Senghor, est chargé des relations internationales. Les deux hommes entrent rapidement en conflit.

Il se tient proche des anciennes puissances coloniales sur le plan diplomatique. Ainsi, il vote à l'ONU pour valider le coup d’État de [[Joseph Kasa-Vubu]] contre [[Patrice Lumumba]] au Congo, ou encore s'oppose au projet de référendum d'autodétermination en Algérie supervisé par l'ONU<ref>[[Saïd Bouamama]], ''Figures de la révolution africaine'', 2014, La Découverte.</ref>.

==== Crise politique et institutionnelle (1962-1963) ====
{{article détaillé|Crise politique de décembre 1962 au Sénégal}}
En [[décembre]] [[1962]], le président du Conseil, [[Mamadou Dia]], prononce un discours sur « les politiques de développement et les diverses voies africaines du [[socialisme]] » à [[Dakar]] ; il prône le « rejet révolutionnaire des anciennes structures » et une « mutation totale qui substitue à la société coloniale et à l’économie de traite une société libre et une économie de développement » et revendique une sortie planifiée de l'économie arachidière<ref>{{Article|auteur1=|titre=Philippe Bernard, « Mamadou Dia », Le Monde, 29 janvier 2009 (ISSN 0395-2037)|périodique=Le Monde|numéro=29 janvier 2009|année=2009|issn=0395-2037|lire en ligne=|pages=}}.</ref>. Cette déclaration, à caractère [[Souverainisme|souverainiste]], heurte les intérêts français et inquiète les marabouts qui interviennent dans le marché de l’[[arachide]]. Cela motive Senghor à demander à ses amis députés de déposer une [[motion de censure]] contre le gouvernement<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Roland Colin|titre=Sénégal notre pirogue, au soleil de la liberté|lieu=Paris|éditeur=[[Présence africaine|Présence Africaine]]|année=2007|pages totales=405|isbn=978-2-7087-0782-5|isbn2=2-7087-0782-5}}.</ref>.
[[Fichier:Valdiodio Ndiaye Mamadou Dia Léopold Sédar Senghor(1960).jpg|vignette|left|[[Valdiodio N'diaye]] ([[Liste des ministres sénégalais de l'Intérieur|ministre de l'intérieur]]), [[Mamadou Dia]] (président du Conseil) et Léopold Sédar Senghor en 1960 à Dakar.]]
Jugeant cette motion irrecevable (la « primauté du parti dominant sur l’État » étant remise en cause), [[Mamadou Dia]] tente d'empêcher son examen par l'[[Assemblée nationale (Sénégal)|Assemblée nationale]] au profit du Conseil national du parti, en faisant évacuer la chambre le [[17 décembre]] et en faisant empêcher son accès par la [[gendarmerie]]. Il se justifie en estimant qu’en vertu de l’[[État d'urgence|état d’urgence]] (encore en vigueur depuis l’éclatement de la [[fédération du Mali]], le {{date|20 août 1960}}), il était en droit de prendre des ''« mesures exceptionnelles pour la sauvegarde de la République »''. La motion est tout de même votée dans l'après-midi au domicile du président de l'Assemblée nationale, [[Amadou Lamine-Guèye|Lamine Guèye]].

[[Mamadou Dia]] est arrêté le lendemain et accusé de « tentative de coup d’État » avec 4 autres ministres, [[Valdiodio N'diaye]], [[Ibrahima Sar (homme politique)|Ibrahima Sar]], [[Joseph Mbaye]] et [[Alioune Tall]]. Ils sont traduits devant la [[Haute Cour de justice (Sénégal)|Haute Cour de justice]] du Sénégal du 9 au 13 [[mai 1963]] ; alors que le [[procureur général]] ne requiert aucune peine, ils sont condamnés à 20 ans d’emprisonnement au centre spécial de détention de [[Kédougou]] (Sénégal oriental).

Le [[procureur général]] de l'époque, [[Ousmane Camara (magistrat)|Ousmane Camara]], revient sur le déroulement du procès dans une [[autobiographie]] publiée en [[2010]] : ''« Je sais que cette haute cour de justice, par essence et par sa composition, (ndlr : on y retrouve des députés ayant voté la motion de censure), a déjà prononcé sa sentence, avant même l’ouverture du procès (...) La participation de magistrats que sont le Président (Ousmane Goundiam), le juge d’instruction (Abdoulaye Diop) et le procureur général ne sert qu’à couvrir du manteau de la légalité une exécution sommaire déjà programmée »''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Ousmane Camara|titre=Mémoires d'un juge africain. Itinéraire d'un homme libre|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]]|année=2010|pages totales=312|passage=122|isbn=978-2-8111-0389-7|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=WwWJ4sV3ngEC&printsec=frontcover}}.</ref>.

Lors de leur incarcération, des personnalités comme [[Jean-Paul Sartre]], le pape [[Jean XXIII]] ou encore [[François Mitterrand]] demandent leur libération mais en vain. Parmi leurs avocats durant cette période, on compte [[Abdoulaye Wade]] et [[Robert Badinter]]. Cet épisode dramatique de l'[[Histoire du Sénégal]] reste un sujet délicat car de nombreux politologues et historiens considèrent cet événement comme la première véritable dérive politicienne de la part du régime senghorien<ref>{{Lien web|titre=Mamadou Dia|url=http://www.interieur.gouv.sn/mamadou-dia/|site=interieur.gouv.sn|consulté le=2016-05-04}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Mamadou Dia, un monument de l’histoire politique du Sénégal - Jeune Afrique|url=http://www.jeuneafrique.com/146855/archives-thematique/mamadou-dia-un-monument-de-l-histoire-politique-du-s-n-gal/|site=jeuneafrique.com|date=25 janvier 2009}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Valdiodio N'diaye|url=http://www.interieur.gouv.sn/valdiodio-n-diaye/|site=interieur.gouv.sn|date=17 octobre 2015|consulté le=5 mai 2016}}.</ref>.

==== Régime présidentiel fort et fin du multipartisme (1963-1976) ====
[[Fichier:Staatsbezoek_president_Senghor_van_Senegal_aan_Nederland_aankomst_op_CS_in_Amste,_Bestanddeelnr_927-5331.jpg|vignette|Léopold Sédar Senghor à [[Amsterdam]] avec [[Beatrix (reine des Pays-Bas)|Beatrix des Pays-Bas]] en [[1974]].]]
À la suite de cet événement, Senghor instaure un régime présidentiel autoritaire (seul son parti, l'[[Union progressiste sénégalaise|UPS]], est autorisé). Le {{date-|22 mars 1967}} Senghor échappe à un attentat; le coupable est condamné à mort.

En mai et juin 1968, les étudiants de l'[[Université Cheikh-Anta-Diop|Université de Dakar]] présentent leurs revendications et se mettent en grève. Rapidement, l'université et les établissements secondaires de Dakar sont occupés ou bloqués. L'Union démocratique des étudiants sénégalais (UDES) produit un appel en direction des syndicats appelant à renverser le gouvernement. En accord avec l'ambassadeur français, Senghor fait évacuer l'université et les établissements secondaires. L'Union nationale des travailleurs sénégalais (UNTS) réagit à l'expulsion en lançant un appel à la grève générale, qu'il retire néanmoins quelques heures après. Le soir même, Senghor annonce dans un discours la mise en place de l'état d'urgence, accompagné d'un couvre-feu et de la mise sous contrôle des lieux stratégiques par l'armée. Plusieurs décisions mettent fin au mouvement : L'université est fermée pour deux ans, les étudiants sénégalais sont enrôlés de force dans l'armée, les étudiants africains non sénégalais sont expulsés et les étudiants non africains qui ont participé au mouvement également. Les professeurs qui ont soutenu le mouvement étudiant en refusant de corriger les examens sont révoqués. Considérant que cette révolte est sous influence chinoise, tous les ressortissants chinois présents au Sénégal sont expulsés, à l'exception de ceux travaillant dans la culture du riz. Cette révolte largement soutenue par la population dans tous les secteurs ébranle le régime<ref>[http://www.reseau-ipam.org/spip.php?article2325 ''Mai 1968 en Afrique : Révolte étudiante et solidarité internationale''.]</ref>. Senghor doit accéder à certaines revendications comme celle d'avoir un Premier ministre<ref>[http://www.xibar.net/Les-Evenements-de-mai-1968-Les-enseignements-socio-politiques-43-ans-apres-_a35480.html ''Les Évènements de mai 1968 : Les enseignements socio-politiques, 43 ans après !'']</ref> ainsi que des augmentations des plus bas salaires<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Vaïsse|titre=Mai 68 vue de l’étranger : les événements dans les archives diplomatiques françaises|lieu=Paris|éditeur=éditions du CNRS|année=2008|pages totales=224|isbn=}}.</ref>.

Durant les années 1970, Senghor réussit à mettre en place un système éducatif performant. Le {{date|27|mars|1974}}, il gracie [[Mamadou Dia]] et les anciens ministres coaccusés après onze années de détention.

==== Réinstauration du multipartisme et démission anticipée (1976-1980) ====
Il réinstaure le multipartisme en mai 1976 (limité à trois courants : socialiste, communiste et libéral, puis quatre, les trois précédents rejoints par le courant conservateur).

Senghor démissionne de la présidence, avant le terme de son cinquième mandat, en décembre 1980. [[Abdou Diouf]], Premier ministre, le remplace à la tête du pouvoir, en vertu de l'article 35 de la Constitution.

=== Francophonie ===
[[Fichier:Léopold Sédar Senghor.jpg|vignette|Senghor en visite à [[Francfort-sur-le-Main|Francfort]] en 1981.]]
Senghor est considéré, avec [[Habib Bourguiba]] (Tunisie), [[Hamani Diori]] (Niger), [[Norodom Sihanouk]] (Cambodge) et [[Jean-Marc Léger (écrivain)|Jean-Marc Léger]] (Québec)<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Jean-Marc Léger|url=//http://agora-2.org/francophonie.nsf/dossiers/jean-marc_leger|site=Encyclopédie de la Francophonie|consulté le=2022-01-03}}.</ref>, comme l'un des pères fondateurs de la [[francophonie]]. Il fut le vice-président du Haut-Conseil de la francophonie<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Il était le visage de la francophonie et de la négritude : il y a 20 ans s'éteignait Léopold Sédar Senghor|url=https://www.ledauphine.com/culture-loisirs/2021/12/20/il-etait-le-visage-de-la-francophonie-et-de-la-negritude-il-y-a-20-ans-leopold-sedar-senghor-s-eteignait|site=ledauphine.com|date=20 décembre 2021 }}.</ref>.

En 1962, il est l'auteur de l'article fondateur « Le français, langue de culture »<ref>SENGHOR Leopold Sedar, [http://www.esprit.presse.fr/review/article.php?code=6320 « Le français, langue de culture »], revue [http://www.esprit.presse.fr/review/details.php?code=1962_11 ''Esprit'', « Le français, langue vivante »], 1962.</ref> dont est extraite la célèbre définition : « La Francophonie, c'est cet Humanisme intégral, qui se tisse autour de la terre. »

Il théorise un idéal de francophonie universelle qui serait respectueuse des identités et imagine même une collaboration avec les autres langues latines.

En 1969, il envoie des émissaires à la première conférence de Niamey (17 au 20 février) avec ce message<ref>{{Lien web |titre=Encyclopédie de la Francophonie {{!}} Souvenirs de la première conférence de Niamey |url=http://agora-2.org/francophonie.nsf/Documents/Jean-Marc_Leger--Souvenirs_de_la_premiere_conference_de_Niamey_par_Jean-Marc_Leger |site=agora-2.org |consulté le=2024-02-07}}</ref> :
{{citation bloc|La création d’une communauté de langue française sera peut-être la première du genre dans l’histoire moderne. Elle exprime le besoin de notre époque où l’homme, menacé par le progrès scientifique dont il est l’auteur, veut construire un nouvel humanisme qui soit, en même temps, à sa propre mesure et à celle du cosmos.}}
[[Fichier:Senghor_Universita_degli_Studi_di_Genova_(Jan._18_1988).jpg|vignette|Senghor signant un autographe à l'[[université de Gênes]] (1988).]]
En 1971, Sédar Senghor devient le parrain de la [[Maison de la Négritude|Maison de la Négritude et des Droits de l'Homme]] à [[Champagney (Haute-Saône)|Champagney]] dans la [[Haute-Saône]] {{incise|musée d'une ville qui fut la seule à écrire un cahier de doléances pour l'abolition de l'esclavage<ref>{{lien web|url=http://www.champagney.fr/index.php?IdPage=1333110173|titre=Maison de la Négritude et des Droits de l'Homme|site=le site de la mairie de Champagney}}.</ref>|fin}}.

En 1982, il a été l'un des fondateurs de l'Association France et [[pays en développement|pays en voie de développement]] dont le principal objectif était de faire prendre conscience des problèmes de développement que connaissent les pays du Sud, dans le cadre d'une refonte des données civilisatrices. Il fut aussi membre du comité d'honneur de la [[Maison internationale des poètes et des écrivains]] de [[Saint-Malo]].

==== Académicien (1983) ====
Après avoir été désigné [[Prince des poètes]] en 1978, il est élu à l'[[Académie française]] le {{Date|2|juin|1983}}, au [[Liste des académiciens par fauteuil#Fauteuil 16|{{16e|fauteuil}}]], où il succède au [[Antoine de Lévis-Mirepoix|duc de Lévis-Mirepoix]]<ref>Voir le [http://www.academie-francaise.fr/immortels/discours_reception/senghor.html discours de Senghor] en hommage à son prédécesseur prononcé le {{date-|29 mars 1984}}.</ref>. Il est le premier Africain à siéger à l'Académie française, celle-ci poursuivant ainsi son processus d'ouverture après l'entrée de [[Marguerite Yourcenar]]. La cérémonie par laquelle Senghor entre dans le cercle des Immortels a lieu le {{date-|29 mars 1984}}, en présence du président de la République [[François Mitterrand]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=1983 : Senghor, le "babtou" de l'Académie française ?|url=https://www.franceculture.fr/litterature/senghor-un-blanc-peint-en-noir-a-lacademie-francaise|site=franceculture.fr|date=1 juin 2018 }}.</ref>.

Il a également été membre de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Touraine, dès sa fondation en 1988, en souvenir de ses jeunes années de professeur agrégé au lycée de Tours.

=== Obsèques (2001) ===
[[Fichier:Baobab et Pommier.JPG|vignette|gauche|''Le Baobab et le Pommier'', un hommage à Léopold Sédar Senghor à [[Verson]] ([[Calvados (département)|Calvados]]).]]

En [[1993]], paraît le dernier volume des ''Liberté'' : « Liberté 5 : le dialogue des cultures ».

Malade, Senghor passe les dernières années de son existence auprès de son épouse, à [[Verson]], en [[Normandie]], où il décède le {{date|20|décembre|2001}}<ref name="Senghor LS: décès à 95 ans">{{Lien web |titre=Senghor LS: décès à 95 ans |url=http://www.sangonet.com/SenghorLS/SenghorDCD.html |site=www.sangonet.com |consulté le=2024-02-07}}</ref>. Ses obsèques ont lieu le {{date|29|décembre|2001}} à [[Dakar]], organisées par le président [[Abdoulaye Wade]] et en présence d'Abdou Diouf, ancien président, de [[Raymond Forni]], président de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale française]], et de [[Charles Josselin]], secrétaire d’État français auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Francophonie.

[[Jacques Chirac]] (« La poésie a perdu un maître, le Sénégal un homme d'État, l'Afrique un visionnaire et la France un ami »<ref name="Senghor LS: décès à 95 ans" />) et [[Lionel Jospin]], respectivement président de la République française et Premier ministre de l'époque, ne s'y rendent pas. Ce manque de reconnaissance suscite une vive polémique, et l’AFP fait un parallèle  avec les [[tirailleurs sénégalais]] qui, après avoir contribué à la [[libération de la France]], ont dû attendre plus de {{nobr|40 ans}} pour avoir le droit de percevoir une pension équivalente à celle de leurs homologues français<ref>{{Lien web |titre=Des absences perçues comme une deuxième dévaluation de l’Afrique francophone |url=http://www.sangonet.com/Fich3ActuaInterAfric/ErreurcoopeFrSn2001.html |auteur=AFP, Dakar |date=2001-12-30 |site=www.sangonet.com |consulté le=2024-06-02}}.</ref>. L'académicien [[Erik Orsenna]], lui-même très attaché au Sénégal et à l'Afrique, écrit dans ''[[Le Monde]]'' un point de vue intitulé : « J'ai honte »<ref>{{Lien web |titre=J'ai honte, par Erik Orsenna |url=http://www.sangonet.com/FichPtsdevuesuite/HonteEOlss.html |site=www.sangonet.com |consulté le=2024-02-07}}</ref>.

Son corps repose au [[cimetière Bel-Air|cimetière catholique Bel-Air]] à [[Dakar]], où le rejoint en 2019 sa veuve, [[Colette Senghor]]<ref name="LM2019"/>.

=== Postérité ===

Le fauteuil {{nobr|numéro 16}} de l'[[Académie française]] laissé vacant par la mort du poète sénégalais, c'est un autre ancien président, [[Valéry Giscard d'Estaing]], qui le remplace. Comme le veut la tradition, il rend hommage à son prédécesseur lors d'un discours de réception donné le {{Date|16|décembre|2004}}<ref>{{lien web|url=http://www.academie-francaise.fr/discours-de-reception-et-reponse-de-m-jean-marie-rouart|titre=Discours de M. Valéry Giscard d’Estaing}}.</ref>. Confronté au puzzle senghorien, il décide de présenter les différentes facettes de Senghor : « De l’élève appliqué, puis de l’étudiant déraciné ; du poète de la contestation anticoloniale et antiesclavagiste, puis du chantre de la négritude ; et enfin du poète apaisé par la francisation d’une partie de sa culture, à la recherche lointaine, et sans doute ambiguë, d’un métissage culturel mondial. »

Le {{date-|29 novembre 2014}}, le président de la République française [[François Hollande]], en marge du [[sommet de la francophonie]] organisé à Dakar, se recueille sur la tombe de Léopold Sédar Senghor et déclare : {{Citation|Au nom de l’ensemble de mes prédécesseurs et du peuple français, il était important que je vienne dire ce que nous avons comme reconnaissance et gratitude à l'égard du président Senghor}}, et inaugure un musée Senghor, aménagé dans l’ancienne résidence privée du président sénégalais<ref>{{Article|langue=fr|titre=François Hollande répare les erreurs de la France au Sénégal|périodique=Le Monde.fr|date=2014-11-30|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/11/30/francois-hollande-repare-les-erreurs-de-la-france-au-senegal_4531635_3212.html|consulté le=2024-02-07}}</ref>.

Le {{date-|18 novembre 2019}}, Colette Senghor décède dans sa maison de Verson. Comme promis dès 2004, la maison et les biens s'y trouvant doivent être légués à la commune de Verson en contrepartie d'une ouverture de la maison au public. Un comité scientifique et culturel réunissant le [[musée du Quai Branly - Jacques-Chirac]], la [[direction régionale des Affaires culturelles]] de Normandie, la [[Normandie (région administrative)|région Normandie]], l’[[Institut mémoires de l'édition contemporaine]], l’[[université de Caen-Normandie]], et la [[Caen la Mer|communauté urbaine Caen la Mer]] est constitué afin de réfléchir au devenir des archives et de la maison. Il est présidé par le philosophe sénégalais [[Souleymane Bachir Diagne]]<ref>{{Article|auteur1=|titre=Près de Caen, la maison des Senghor sera ouverte au public : une procédure de legs en cours|périodique=[[Liberté - Le Bonhomme libre]]|date=23 décembre 2019|lire en ligne=https://actu.fr/normandie/verson_14738/pres-caen-maison-senghor-sera-ouverte-public-une-procedure-legs-cours_29848364.html|pages= }}.</ref>. Le legs est accepté par la ville en juillet 2022 et la maison est ouverte pour la première fois au public pour les [[journées européennes du patrimoine]]<ref>{{Article|auteur1=|titre=La maison des Senghor officiellement cédée à la Ville de Verson|périodique=[[Ouest-France]]|date=26 août 2022|lire en ligne=https://www.ouest-france.fr/normandie/normandie-la-maison-des-senghor-officiellement-cedee-a-la-ville-de-verson-23fddb6a-253e-11ed-a10d-82759cd4c77b|pages= }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur1=|titre=La Maison Senghor va enfin ouvrir au public au sud de Caen|périodique=[[Liberté - Le Bonhomme libre]]|date=10 septembre 2022|lire en ligne=https://actu.fr/normandie/verson_14738/la-maison-senghor-va-enfin-ouvrir-au-public-au-sud-de-caen_53658210.html|pages= }}.</ref>.

Le 21 octobre 2023, l'hôtel des ventes de la ville de Caen doit mettre en vente 200 lots ayant appartenu à Léopold Sédar Senghor. L'État du Sénégal suspend cette vente pour « préserver la mémoire et le patrimoine » et achète 41 lots pour {{unité|244000|euros}}<ref>{{Lien web|url=https://www.rfi.fr/fr/afrique/20231020-le-s%C3%A9n%C3%A9gal-suspend-une-vente-aux-ench%C3%A8res-en-france-pour-acqu%C3%A9rir-des-biens-du-pr%C3%A9sident-senghor|titre=Le Sénégal suspend une vente aux enchères en France pour acquérir des biens du président Senghor|éditeur=Radio France internationale|date=21 10 2023|auteur=Léa-Lisa Westerhoff}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.rfi.fr/fr/afrique/20231025-le-s%C3%A9n%C3%A9gal-ach%C3%A8te-officiellement-%C3%A0-la-france-41-objets-ayant-appartenu-%C3%A0-l%C3%A9opold-s%C3%A9dar-senghor|titre=Le Sénégal achète officiellement à la France 41 objets ayant appartenu à Léopold Sédar Senghor|éditeur=RFI|auteur=Léa-Lisa Westerhoff}}</ref>. La mise en vente d'une autre partie de la bibliothèque personnelle de Senghor est prévue pour 2024<ref>{{ article
   | date=20 octobre 2023
   | auteur1=Damien Glez
   | titre=Des bijoux et des décorations de Léopold Sédar Senghor vendus aux enchères
   | périodique=Jeune Afrique
   | lire en ligne=https://www.jeuneafrique.com/1495827/societe/des-bijoux-et-des-decorations-de-leopold-sedar-senghor-vendus-aux-encheres/ }}.</ref>{{,}}<ref>{{ article
   | date=5 avril 2024
   | titre=Culture: la bibliothèque de l'ex-président sénégalais Léopold Sédar Senghor en vente
   | périodique=[[Radio France internationale|RFI]]
   | lire en ligne=https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240405-culture-la-biblioth%C3%A8que-de-l-ex-pr%C3%A9sident-s%C3%A9n%C3%A9galais-l%C3%A9opold-s%C3%A9dar-senghor-en-vente }}.</ref>. Le Sénégal achète aussi ce lot<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/04/15/le-senegal-envisage-d-acquerir-plus-de-300-livres-ayant-appartenu-a-leopold-sedar-senghor_6228013_3212.html |titre=Le Sénégal envisage d’acquérir plus de 300 livres ayant appartenu à Léopold Sedar Senghor |éditeur=Le Monde et AFP |date=15 4 2024}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240503-le-s%C3%A9n%C3%A9gal-acquiert-la-biblioth%C3%A8que-de-l%C3%A9opold-s%C3%A9dar-senghor|titre=Le Sénégal acquiert la bibliothèque de Léopold Sédar Senghor|date=3 5 2024|éditeur=Radio France internationale|auteur=Guilhem Fabry}}.</ref>.

== Poésie ==
La poésie de Senghor demeure liée à l’engagement de la [[négritude]] désirant revaloriser une Afrique dépossédée de sa langue et de son histoire. Pour considérer la poésie de Senghor on ne peut donc dissocier le poète de l’homme politique. Son écriture de la négritude évolue au fil de ses recueils depuis la prise en compte de la culture noire en elle-même pour tendre vers un Absolu : l’avènement d'une Civilisation de l'Universel. Senghor se fait ambassadeur d'un esprit nouveau défendant un univers aux valeurs métisses. À titre d’exemple, le recueil ''[[Éthiopiques (Senghor)|Éthiopiques]]'' associe une racine grecque ''aethiops'' signifiant « brûlé », « noir » à un espace géographique africain<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Senghor, un pont entre deux cultures ?|url=https://www.franceculture.fr/emissions/sans-oser-le-demander/leopold-sedar-senghor|site=franceculture.fr|date=13 décembre 2021 }}.</ref>.

Senghor définissant la négritude de manière plus subjective que [[Aimé Césaire|Césaire]] (qui en a une conception plus politique) celle-ci trouve des ramifications stylistiques : « Voilà quelles sont les valeurs fondamentales de la négritude : un rare don d’émotion, une ontologie existentielle et unitaire, aboutissant, par un surréalisme mystique, à un art engagé et fonctionnel, collectif et actuel, dont le style se caractérise par l’image analogique et le parallélisme asymétrique » (« Liberté 3 » {{p.|469}}).

En 1939, Léopold Sédar Senghor réunit plusieurs poètes d’origine africaine et malgache pour publier une anthologie intitulée<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Léopold Sédar Senghor|titre=Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache|lieu=Paris|éditeur=Collection Quadrige, chez les Presses Universitaires de France|date=1939, {{5e}} édition en mai 1985|pages totales=228 pages|isbn=2 1 3 038715 2|consulté le=9 mai 2022}}</ref> : ''Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française''. La préface est écrite par Jean-Paul Sartre : ''Orphée noir''. Un des critères du choix des collaborateurs est la diversité des territoires qui les ont vu naître. De Guyane, Léon Gontran Damas, de la Martinique, Gilbert Gratiant, Étienne Lero, Aimé Césaire, de Guadeloupe, Guy Tirolie, Paul Niger, d’Haïti, Léon Laleau, Jacques Roumain, Jean-F. Brière, René Belance, d’Afrique Noire, Birago Diop, Léopold Sédar Senghor, David Diop, de Madagascar, Jean-Joseph Rabéarivelo, Jacques Rabémananjara, Flavien Ranaivo : de ces seize hommes, Gilbert Gratiant a publié dans cette anthologie des poèmes en patois martiniquais. Un des buts est de promouvoir la lecture des poètes noirs. La somme des poèmes se classe dans le style des surréalistes du début du vingtième siècle.

=== Négritude ===
{{Article connexe|Négritude|Maison de la Négritude}}
Dans les [[années 1930]], il se lie avec d'autres intellectuels de la diaspora d'Afrique notamment à travers la ''Revue du monde noir'' et le salon littéraire de [[Paulette Nardal]]. Il y côtoie [[Jean Price Mars]], [[René Maran]], [[Aimé Césaire]], [[Léon-Gontran Damas]], [[Léopold Moumé Etia]] et d'autres intellectuels<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Il y a vingt ans, disparaissait Léopold Sédar Senghor, un intellectuel aux antipodes de la "cancel culture"|url=https://www.lefigaro.fr/politique/il-y-a-vingt-ans-disparaissait-leopold-sedar-senghor-un-intellectuel-aux-antipodes-de-la-cancel-culture-20211207|site=lefigaro.fr|date=7 décembre 2021 }}.</ref>.

Alors qu'il était étudiant, il créa en compagnie du [[Martinique|Martiniquais]] Aimé Césaire et du [[Guyane|Guyanais]] Léon-Gontran Damas la revue contestataire ''[[L'Étudiant noir]]'' en [[1934]]. C'est dans ces pages qu'il exprime pour la première fois sa conception de la [[négritude]], notion introduite par Aimé Césaire, dans un texte intitulé « Négrerie ». Césaire la définit ainsi : {{Citation|La négritude est la simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture.}} Quant à lui, Senghor affirme : {{"|La négritude, c’est l’ensemble des valeurs culturelles du monde noir, telles qu’elles s’expriment dans la vie, les institutions et les œuvres des Noirs. Je dis que c’est là une réalité : un nœud de réalités<ref>Liberté 11, Négritude et Humanisme, {{p.|9}}.</ref>.}}

Dans son livre ''[[Bergson]] postcolonial : L'élan vital dans la pensée de Léopold Sédar Senghor et de [[Mohamed Iqbal]]'' (2011), le philosophe sénégalais [[Souleymane Bachir Diagne]] affirme l'existence d'affinités entre la pensée senghorienne, et notamment sa conception de l'[[intuition]] liée à la négritude, et la conception bergsonienne, s'élevant ainsi contre ceux ayant critiqué Senghor, tels [[Stanislas Spero Adotevi]] (''Négritude et négrologue'', 1970), au motif qu'il aurait adopté la position de [[Lucien Lévy-Bruhl|Lévy-Bruhl]] sur le caractère intuitif de la « pensée pré-logique » ou « primitive »<ref name="YK">Yala Kisukidi, [http://www.nonfiction.fr/article-4318-bergson_penseur_postcolonial_.htm « Bergson, penseur postcolonial ? »], recension de « [[Bergson]] postcolonial : L'élan vital dans la pensée de Léopold Sédar Senghor et de [[Mohamed Iqbal]] » (2011) de [[Souleymane Bachir Diagne]], dans ''Non-fiction'', {{date-|3 mars 2011}}.</ref>. Selon l'interprétation de Bachir Diagne, l'intuition serait rattachée à la négritude non pas en ce que celle-ci serait une catégorie raciale, mais plutôt une catégorie esthétique, autorisant ainsi Senghor, dans le chapitre « La révolution de 1889 [année de parution de l{{'}}''[[Essai sur les données immédiates de la conscience]]''<nowiki>]</nowiki> et la civilisation de l’universel » de ''Ce que je crois'' (Paris, 1988), à qualifier [[Paul Claudel|Claudel]] ou [[Péguy]] de « poètes nègres »<ref name=YK/>.

La négritude est critiquée entre autres par [[Yambo Ouologuem]] dans ''[[Le Devoir de violence]]'' (1968) et par le concept de tigritude de [[Wole Soyinka]], Nobel de littérature 1986.

Dans les années 1960, [[Aimé Césaire]] estime que le mot « négritude » risque de devenir une « notion de divisions » lorsqu’il n'est pas remis dans son contexte historique des années 1930 et 1940<ref>{{Ouvrage|auteur1=Amzat Boukari-Yabara|titre=Une histoire du panafricanisme|éditeur=|année=2014|passage=280|isbn=}}.</ref>.

== Politique ==
[[Fichier:MohamedSayeh.jpg|vignette|Leopold Sedar Senghor avec [[Habib Bourguiba]] et [[Mohamed Sayah]] ([[palais présidentiel de Carthage]], 1980).]]
Bien que socialiste, Senghor se tient à l'écart des idéologies marxiste et anti-occidentale devenues populaires dans l'Afrique postcoloniale, favorisant le maintien de liens étroits et forts avec la France et le monde occidental. Beaucoup y voient une contribution décisive à la stabilité politique du pays — qui demeure une des rares nations africaines à n'avoir jamais connu de coup d'État et où la transmission du pouvoir se soit toujours effectuée pacifiquement. S'il retient certains éléments de la pensée de [[Karl Marx|Marx]], Senghor juge le [[marxisme]] dans son ensemble inadapté aux réalités africaines : il réfute notamment les concepts d'[[athéisme]] et de [[lutte des classes]] — celle-ci jugée contraire à la tradition africaine d'unanimité et de conciliation — et adopte une démarche spiritualiste inspirée de [[Pierre Teilhard de Chardin]]. Senghor théorise une {{Citation|[[socialisme africain|voie africaine du socialisme]]}} qui assurerait aux Africains l'abondance tout en développant les forces productives. Le socialisme vu par Senghor, explicitement non [[communisme|communiste]], se marie avec le concept de [[négritude]] et à une réflexion sur l'essence de l'africanité. Sur le plan économique, l'élément clef du socialisme théorisé par Senghor sont les [[coopérative]]s villageoises, qui marient traditions africaines et valeurs [[démocratie|démocratiques]] : sur le plan international, l'objectif du socialisme africain doit être, après avoir réussi la [[décolonisation]] sans violence, de parvenir à une {{Citation|décolonisation culturelle et économique}} en contestant le système [[impérialisme|impérialiste]] qui pèse sur les pays producteurs<ref>[[Jacques Droz]] (directeur), ''Histoire générale du socialisme, tome 4 : de 1945 à nos jours'', Presses universitaires de France, 1978, pages 321-328.</ref>.

=== Mandats électifs ===
==== Conseil municipal ====
* 1956 : maire de [[Thiès]].

==== Assemblée nationale ====
* 1945-1946 : [[député français]], élu dans la circonscription du Sénégal et de la Mauritanie ;
* 1946 : [[député français]], élu dans la circonscription du Sénégal et de la Mauritanie ;
* 1946-1951 : [[député français]], élu dans la circonscription du Sénégal et de la Mauritanie ;
* 1951-1955 : [[député français]], élu dans la circonscription du Sénégal et de la Mauritanie.

==== Sénat de la Communauté ====
* 1959-1960 : sénateur de la [[Communauté française (Cinquième République)|Communauté française]].

==== Présidence de la République ====
* 1960-1963/ 1963-1968/ 1968-1973/ 1973-1978/ 1978-1980 : président de la république du Sénégal.

=== Fonctions gouvernementales ===
==== Secrétaire d’État ====
* {{1er}} mars 1955 – 24 janvier 1956 : secrétaire d'État à la [[Président du Conseil (France)|présidence du Conseil]] dans le [[Gouvernement Edgar Faure (2)|gouvernement Edgar Faure]].

==== Ministre conseiller ====
* {{date-|23 juillet 1959}} – 19 mai 1961 : ministre conseiller du [[gouvernement Michel Debré]].

== Une reconnaissance internationale ==
[[Fichier:Stamp of Moldova md068cvs.jpg|thumb|Timbre commémoratif de [[Moldavie]].|146x146px]]
=== Décorations sénégalaises ===
*[[Fichier:SEN_Order_of_the_Lion_-_Grand_Cross_BAR.png|50px]] Grand collier de l’[[Ordre national du Lion du Sénégal|ordre national du Lion]], en tant que grand maître de l'Ordre entre 1960 et 1980.
*[[Fichier:Order_of_Merit_-_Grand_Cross_(Senegal)_-_ribbon_bar.png|50px]] Grand collier de l'[[Ordre du Mérite (Sénégal)|ordre du Mérite]], en tant que grand maître de l'Ordre entre 1960 et 1980.

=== Décorations étrangères ===
{| class="wikitable"
|+Décorations étrangères décernées
!Pays
!Décoration
|-
|({{Drapeau|Corée du Sud}}) Corée du Sud
|'''Chevalier'''

* [[Fichier:Grand Order of Mugunghwa (South Korea) - ribbon bar.svg|50px]] Chevalier du [[Grand ordre de Mugunghwa]]
|-
|({{Drapeau|Espagne}}) Espagne
|'''Collier (1ère classe)'''
* [[Fichier:Order_of_Isabella_the_Catholic_-_Sash_of_Collar.svg|alt=|50px|Order of Isabella the Catholic - Sash of Collar]] Collier de l'[[Ordre d'Isabelle la Catholique]]
|-
|(?) État impérial d'Iran
|'''Médaille commémorative'''
* [[Fichier:25th_Anniversary_Medal_1971.gif|alt=|50px|25th Anniversary Medal 1971]] Médaille commémorative de la [[célébration du 2 500e anniversaire de la fondation de l'empire perse|Célébration du 2 500e anniversaire de la fondation de l'Empire perse]]
|-
|({{Drapeau|Finlande}}) Finlande
|'''Grand-croix de commandeur (avec collier)'''
* [[Fichier:FIN_Order_of_the_White_Rose_Grand_Cross_BAR.png|50px]] Grand-croix de commandeur avec collier de l'[[Ordre de la Rose blanche]]
|-
|({{Drapeau|France}}) France
|'''Grand-croix'''
* {{Déco GCLH}}
* {{Déco GCONM}}

* [[Fichier:Croix du Combattant Volontaire 1939-1945 ribbon.svg|50px]] [[Croix du combattant volontaire|Croix de combattant 1939-1945]] (ordre protocolaire)

'''Commandeur'''
* {{Déco CdrOPA}}
* {{Déco Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres}}
|-
|({{Drapeau|Italie}}) Italie
|'''Chevalier grand-croix (au grand cordon)'''
* {{Déco Chevalier grand-croix au grand cordon de l'ordre du Mérite de la République italienne}}
|-
|({{Drapeau|Maroc}}) Maroc
|'''Première classe'''
* [[Fichier:Order_of_Merit_(Liechtenstein)_Ribbon.Bar.gif|50x50px|Order of Merit (Liechtenstein) Ribbon.Bar]] Première classe de l'[[Ordre du mérite intellectuel (Maroc)|Ordre du Mérite intellectuel]] 
|-
|({{Drapeau|Portugal}}) Portugal
|'''Grand collier'''
* Grand collier de l'[[Ordre de Sant'Iago de l'Épée]]
|-
|({{Drapeau|Tunisie}}) Tunisie
|'''Grand cordon'''
* [[Fichier:Order_of_the_Republic_(Tunisia)_-_ribbon_bar.gif|50px]] Grand cordon de l'[[ordre de la République (Tunisie)|Ordre de la République]] tunisienne

'''Grand collier'''
* [[Fichier:TN_Order_Merit_Rib.png|50px|TN Order Merit Rib]] Grand collier de l'[[Liste des ordres, décorations et médailles de la Tunisie#Ordre national du Mérite|Ordre national du Mérite]]
|-
|({{Drapeau|Vatican}}) Vatican
|'''Chevalier'''
* Chevalier de l'[[Ordre de Pie IX]]
|}

=== Doctorats ''honoris causa'' ===
[[Fichier:Léopold_Sédar_Senghor_at_the_University_of_Salamanca_01.jpg|vignette|Léopold Sédar Senghor docteur honoris causa à l'[[université de Salamanque]].]]
Il est [[docteur honoris causa|docteur ''honoris causa'']] de trente-sept universités, parmi lesquelles :
* [[Université Paris-Sorbonne]]
* [[Université Harvard]]
* [[Université Yale]]
* [[Université Oxford]]
* [[Université catholique de Louvain (depuis 1968)|Université catholique de Louvain]]
* [[Université de Montréal]]
* [[Université Laval]]
* [[Université de Vienne]]
* [[Université Johann Wolfgang Goethe de Francfort-sur-le-Main]]
* [[Université de Salzbourg]]
* [[Université Paris-Descartes]]
* [[Université de Bordeaux]]
* [[Université de Strasbourg]]
* [[Université Nancy-II]]
* [[Université de Padoue]]
* [[Université de Salamanque]]
* [[Université fédérale de Bahia]]
* [[Université d'Évora]]

=== Distinctions académiques ===
* Membre de l'[[Académie française]] ;
* Membre correspondant de l'[[Académie bavaroise des beaux-arts|Académie bavaroise]] ;
* Membre étranger de l'[[Académie des sciences morales et politiques]] ;
* Membre étranger de l'[[Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux]] ;
* Membre étranger de l'[[Académie des sciences d'outre-mer]] ;
* Membre étranger de la Black Academy of Arts and Letters ;
* Membre étranger de l'[[Académie Mallarmé]] ;
* Membre étranger de l'[[Académie du royaume du Maroc]]<ref>{{lien web|url=https://alacademia.org.ma/les-membres/les-membres-de-lacademie/| titre=Les membres de l’Académie|en ligne le=2021| site=Site officiel de l'Académie du Royaume du Maroc}}</ref>.

=== Récompenses ===
Il est le récipiendaire de nombreux prix et récompenses :
* Médaille de la Reconnaissance franco-alliée 1939-1945 ;
* Médaille d'or du [[prix de la langue-française]] de l’[[Académie française]] (1963) ;
* Médaille d'or du mérite poétique du prix international Dag-Hammarskjöld (1965) ;
* Médaille d'or de la [[Confédération internationale des sociétés d'auteurs et compositeurs|CISAC]] (Confédération internationale des sociétés d'auteurs et compositeurs) ;
* Grand prix international de poésie de la [[Société des poètes et artistes de France]] (1963) ;
* Grand prix littéraire international Rouge et Vert (1966) ;
* Prix de la Paix des libraires allemands (1968) ;
* Prix littéraire de l'Académie internationale des arts et lettres de Rome (1969) ;
* Grand prix international de poésie de la Biennale de Knokke-le-Zoute (1970) ;
* [[Prix Guillaume-Apollinaire]] (1974) ;
* Couronne d'or des soirées poétiques de Struga (1975)<ref>{{Lien web|langue=français|titre=Discours de M. Koïchiro Matsuura, directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) à l'occasion de l'inauguration des "soirées poétiques de Struga"|url=http://unesdoc.unesco.org/images/0013/001312/131267f.pdf|site=unesco.org|date=28 août 2003|consulté le=26 janvier 2018}}.</ref> ;
* Prince en poésie 1977, décerné par l'association littéraire française « L'Amitié par le livre » ;
* [[Prix Prince-Pierre-de-Monaco|Prix littéraire Prince-Pierre-de-Monaco]] (1977) ;
* [[Prix mondial Cino-Del-Duca]] (1978) ;
* Prix international du livre, attribué par le Comité international du livre (Communauté mondiale du livre, UNESCO, 1979) ;
* Prix pour ses activités culturelles en Afrique et ses œuvres pour la paix, décerné par le président Sadate (1980) ;
* Premier prix mondial Aasan ;
* Prix Alfred-de-Vigny (1981) ;
* Prix Athénaï, à Athènes (1985) ;
* Prix international du Lion d'or, Venise (1986) ;
* Prix Louise-Michel, Paris (1986) ;
* Prix du [[Le Mont-Saint-Michel|Mont-Saint-Michel]], aux Rencontres poétiques de Bretagne (1986) ;
* Prix Intercultura, Rome (1987).

=== Hommages ===
Les hommages à travers le monde :
[[Fichier:Espace Léopold Sédar Senghor, Brussels.jpg|thumb|Espace Léopold S. Senghor, à Bruxelles.]]
[[Fichier:SENGHOR_1.JPG|vignette|[[Statue de Léopold Sédar Senghor]] (Dakar).]]

* [[Aéroport international Léopold-Sédar-Senghor]] ;
* Plaque commémorative, située dans la [[Québec (ville)|ville de Québec]], au [[Québec]] ;
* L'[[Université Senghor d'Alexandrie|université internationale de langue française]] d'[[Alexandrie]] inaugurée en [[1990]] porte son nom ;
* La [[Passerelle Léopold-Sédar-Senghor|passerelle franchissant la Seine]] au niveau de la rue de Solférino et des Tuileries a reçu son nom en 2006 ;
* Le collège de [[Corbeny]] ([[Aisne (département)|Aisne]]) porte son nom, en souvenir de l'un de ses parents qui avait combattu sur le [[Chemin des Dames]], tout proche ;
* Le collège d'[[Ifs]] dans le département du [[Calvados (département)|Calvados]] porte son nom.
* Le lycée régional polyvalent du Canada, basé à [[Évreux]] dans l'[[Eure (département)|Eure]] et construit en 1995, est rebaptisé lycée Léopold-Sédar-Senghor à sa mort ;
* Le {{date-|10 octobre 2007}}, l'espace culturel Léopold-Sédar-Senghor fut inauguré dans la ville du [[Le May-sur-Èvre|May-sur-Èvre]] ([[Maine-et-Loire]]) dirigée par son neveu, Auguste Senghor ;
* Le {{date-|18 mars 1995}}, l'espace culturel Léopold-Sédar-Senghor est inauguré dans la ville de [[Verson]] ([[Calvados (département)|Calvados]]) ; en 2022, la maison où il est décédé est ouverte au public ;
* Le {{date-|10 novembre 2007}} fut inaugurée la nouvelle école Léopold-Sédar-Senghor (élémentaire) à [[Clamart]], dans les [[Hauts-de-Seine]], en hommage à l’homme de lettres, académicien d’origine africaine et {{1er|président}} du Sénégal, en présence du représentant de l’ambassadeur du Sénégal en France ;[[Fichier:Caen_château_plaque_Senghor.JPG|vignette|Plaque à la mémoire de Léopold Sédar Senghor dans l'enceinte du [[château de Caen]].]]
* [[Pont Léopold-Sédar-Senghor|Un pont portant son nom]] reliant la ville de [[Saint-Sébastien-sur-Loire]] à l'île de [[Nantes]] a été inauguré le {{date-|3 septembre 2010}} ;
* Plusieurs bibliothèques (ou encore médiathèques) portent le nom de Léopold Sédar Senghor en France, comme à [[Amiens]], au [[Le Havre|Havre]] ou encore à [[Sainte Foy lès Lyon|Sainte-Foy-lès-Lyon]] etc. ;
* ''Timbre poste de l'indépendance du Sénégal'', {{date-|4 avril 1961}} ;
* En 1988, Léopold Sédar Senghor inaugurait personnellement le nouveau Centre Culturel Etterbeek (Bruxelles) qui allait porter son nom Espace Senghor ;
* Un buste a été mis en place en 2017 devant le monument de la Francophonie, sur le côté de la [[place de la Francophonie]], à [[Bucarest]] ([[Roumanie]]).
* Un buste (portrait) est réalisé en 1978 par le grand sculpteur [[Arno Breker]] (1900 – 1991) ;
* Œuvre commémorative réalisé par le sculpteur Michel Audiard au sein du [[Jardin des Prébendes d'Oé]] à [[Tours]]. La plaque fait notamment référence à l'attachement de Sédar Senghor pour ce jardin à travers notamment son poème ''Jardin des Prébendes''[https://www.flickr.com/photos/tourainesereine/2335155060] ;
* Une rue porte son nom au centre-ville de la ville tunisienne de [[Sfax]] ;
* Son nom a été donné à une des promotions de l'[[École nationale d'administration (France)|École nationale d'administration française]] : [[Liste d'élèves de l'École nationale d'administration#Promotion 2002-2004|promotion Léopold-Sédar-Senghor (2002 – 2004)]] (l'élève actuellement le plus célèbre de cette promotion est [[Emmanuel Macron|E. Macron]]).
* L’école maternelle-primaire Léopold-Sédar-Senghor à Port-Gentil (Gabon).

== Publications ==
=== Poèmes ===
* ''Chants d’ombre'', poèmes, [[Éditions du Seuil]], 1945
* ''Départ'', poème, Édition Poèmes perdus, 1964
* ''[[Hosties noires]]'', poèmes, Le Seuil, 1948
* ''Guélowar ou prince'', poèmes, Le seuil, 1948
* ''[[Éthiopiques (Senghor)|Éthiopiques]]'', Le Seuil, 1956
* ''Nocturnes'', poèmes, Le Seuil, 1961
* ''Lettres d’hivernage'', poèmes, Le Seuil, 1973
* ''Chant pour Jackie Thomson'', poèmes, 1973
* ''Élégies majeures'', poèmes, Le Seuil, 1979
* ''Élégie pour Philippe-Maguilen Senghor pour orchestre de jazz et chœur polyphonique'', 3 gravures de Vieira de Silva (''Soudainement ; La terre ; Le ciel''), Éditions Jeanne Bucher, 1986
* ''[[Le Lion rouge]]'' (hymne national sénégalais)
* ''Poèmes divers'', Le Seuil, 1990
* ''Hosties noires'' (regroupe ''Prière de paix'' et ''Élégie pour [[Martin Luther King]])'', lithographies de [[Nicolas Alquin]], [[Les Bibliophiles de France]], 2006

=== Essais ===
* ''Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française'', précédée de ''[[Orphée noir]]'' par [[Jean-Paul Sartre]], PUF, 1948
* Liberté 1 : ''Négritude et humanisme'', discours, conférences, Le Seuil, 1964
* Liberté 2 : ''Nation et voie africaine du socialisme'', discours, conférences, Le Seuil, 1971
* Liberté 3 : ''Négritude et civilisation de l’Universel'', discours, conférences, Le Seuil, 1977
* Liberté 4 : ''Socialisme et planification'', discours, conférences, Le Seuil, 1983
* Liberté 5 : ''Le Dialogue des cultures'', Le Seuil, 1992
* ''La Poésie de l’action'', dialogue, Stock, 1980
* ''Dialog mit Afrika und dem Islam'' (avec [[Mohamed Talbi]]), Tübingen, Mohr Siebeck, 1987
* ''Ce que je crois : Négritude, francité, et civilisation de l’universel'', Grasset, 1988

=== Littérature de jeunesse ===
* ''[[La Belle Histoire de Leuk-le-Lièvre]]''<ref>[http://www.ecoledeslettres.fr/actualites/litteratures/la-belle-histoire-de-leuk-le-lievre-de-leopold-sedar-senghor-et-abdoulaye-sadji/ ''"La belle histoire de Leuk le lièvre''" de Léopold Sedar Senghor] et [[Abdoulaye Sadji]].</ref> (avec [[Abdoulaye Sadji]]), Hachette, 1953

=== Articles (sélection) ===

* {{Article|titre=L’esprit de la civilisation ou les lois de la culture négro-africaine|périodique=[[Présence Africaine]]|numéro=VIII-IX-X|date=1956|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-presence-africaine-1956-3-page-51.htm?contenu=resume|pages=51-65}}
* {{Article|titre=Qu’est-ce que la négritude ?|périodique=[[Études françaises]]|volume=3|numéro=1|date=février 1967|lire en ligne=https://doi.org/10.7202/036251ar|pages=3-20}}
* {{Article|titre=Suite du débat autour des conditions d’une poésie nationale chez les peuples noirs. Réponse|périodique=[[Présence Africaine]]|numéro=165-166|date=2002|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-presence-africaine-2002-1-page-243.htm|pages=243-246}}

== Exposition ==
L'exposition « Senghor et les arts. Réinventer l'universel » est organisée au [[musée du Quai Branly - Jacques-Chirac]] (Paris) du 7 février au 19 novembre 2023<ref>{{Lien web|url=https://m.quaibranly.fr/fr/expositions-evenements/au-musee/expositions/details-de-levenement/e/senghor-et-les-arts |titre=Senghor et les arts. Réinventer l'universel |date= |consulté le=12 mars 2023|site=m.quaibranly.fr}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=[[Yves Thréard]]|url=https://www.lefigaro.fr/arts-expositions/exposition-sur-leopold-sedar-senghor-au-musee-du-quai-branly-l-homme-oxymore-20230209 |titre= Léopold Sédar Senghor, l'homme oxymore |périodique=[[Le Figaro]], supplément Le Figaro et vous|date=10 février 2023|pages=32}}.</ref>.

== Voir aussi ==
{{Autres projets|commons=Category:Léopold Sédar Senghor}}

=== Bibliographie ===
''Par ordre chronologique''
* Marcien Towa, ''Léopold Sédar Senghor, négritude ou servitude ?'', Yaoundé, Éditions CLE, 1971, 115 p. {{ISBN|2723500063}}.
* {{en}} Sebastian Okechukwu Mezu, ''The poetry of Leopold Sedar Senghor'', Londres, Heinemann, 1973, 101 p. {{ISBN|0435186507}}.
* Étienne Traoré, ''Léopold Sédar Senghor : le malheur de la conscience négro-africaine et ses fondements socio-historiques'', Dakar, université de Dakar, 1974, 155 p. (mémoire de maîtrise de philosophie).
* Daniel Garrot, ''Léopold Sédar Senghor critique littéraire'', Dakar, Les nouvelles éditions africaines, 1978, 154 p. {{ISBN|2723604187}}.
* Nicolas Martin, ''Senghor et le monde : la politique internationale du Sénégal'', Paris, ABC, 1979, 176 p. {{ISBN|2858091080}}.
* ''Léopold Sédar Senghor : bibliographie'', Dakar, Bureau de documentation de la Présidence de la République, 1982 ({{2e|édition}}), 158 p.
* {{en}} Janice S. Spleth, ''Léopold Sédar Senghor'', Boston, Twayne Publishers, 1985, 184 p. {{ISBN|0805766162}}.
* Moustapha Tambadou, « bibliographie de Léopold Sédar Senghor », Dakar, ''[[Éthiopiques (revue)|Éthiopiques]]'', revue trimestrielle de culture négro-africaine, {{numéro|40-41}}, nouvelle série - {{1er|trimestre}} 1985 - volume III {{numéro|1-2}}.
* François de Saint-Cheron, ''Senghor et la terre'', Paris, Éditions Sang de la Terre, 1988, 138 p. {{ISBN|2869850336}}.
* Jean-Pierre Biondi, ''Senghor ou La tentation de l'universel'', Paris, Denoël, 1993, 197 p. {{ISBN|2207240401}}.
* {{en}} William Kluback, ''Léopold Sédar Senghor: from politics to poetry'', New York, P. Lang, 1997, {{ISBN|0820434884}}.
* Joseph-Roger de Benoist, ''Léopold Sédar Senghor'', avec un témoignage de Cheikh Hamidou Kane, Paris, Beauchesne, 1998, 304 p. {{ISBN|270101378X}}.
* Abdoulatif Coulibaly, ''Le Sénégal à l’épreuve de la démocratie, enquête sur 50 ans de lutte et de complots au sein de l'élite socialiste'', Paris, L'Harmattan, 1999, 254 p.
* Yvan Venev (sous la dir. de {{Mme}} Matcheu Madjeu), ''La première bibliographie mondiale de Léopold Senghor, membre de l'Académie française (1100 publications) (1943-1995)'', vol. I : ''La partie chronologique et l'index des noms de personnes'', Paris, Académie francophone, 1999, 119 p. {{ISBN|2913417019}}.
* André-Patient Bokiba (sous la dir. de), ''Le Siècle Senghor'', Publications du Département de littératures et civilisations africaines de l'université Marien Ngouabi de Brazzaville, Congo), Paris, L'Harmattan, 2001, 256 p. {{ISBN|2747510719}}.
* René M. Gnaléga, ''La Cohérence de l'œuvre poétique de Léopold Sédar Senghor'', Abidjan, [[Nouvelles éditions ivoiriennes]], 2001, 111 p. {{ISBN|2844871062}}.
* Christian Roche, ''L'Europe de Léopold Sédar Senghor'', Toulouse, Privat, 2001, 126 p. {{ISBN|2708969331}}.
* Robert Jouanny, ''Senghor : « le troisième temps » : documents et analyses critiques'', Paris, L'Harmattan, 2002, 220 p. {{ISBN|2747525368}}.
* Buata Malela, ''Comme le lamantin va boire à la source. Le mythe de l’Afrique unitaire chez L. S. Senghor'', Latitudes noires, 1, Paris, Homnisphères, 2003, {{p.}}185-200.
* Jean-Michel Djian, ''Léopold Sédar Senghor, genèse d'un imaginaire francophone'' ; suivi d'un entretien avec Aimé Césaire, Gallimard, 2005, 253 p. {{ISBN|2070776018}}.
* André-Patient Bokiba, ''Le Paratexte dans la littérature africaine francophone : Léopold Sédar Senghor et Henri Lopes'', Paris, L'Harmattan, 2006, 186 p. {{ISBN|2296009778}}.
* Hervé Bourges, ''Léopold Sédar Senghor : lumière noire'', Paris, Mengès, 2006, 183 p. {{ISBN|2856204678}}.
* Sophie Courteille, ''Léopold Sédar Senghor et l'art vivant au Sénégal'', Paris, L'Harmattan, 2006, 199 p. {{ISBN|2296019005}}.
* Daniel Delas (sous la direction de), « Senghor et la musique », ''Le Français dans le monde'', {{numéro|344}}, Paris, Organisation internationale de la francophonie, 2006, 104 p.
* Armand Guibert et Nimrod, ''Léopold Sédar Senghor'', Paris, Seghers (Poètes d'aujourd'hui), 2006, 364 p. {{ISBN|2232122751}}.
* Babacar Ndiaye et Waly Ndiaye, ''Présidents et ministres de la République du Sénégal'', Dakar, 2006 ({{2e|édition}}), 462 p.
* Christian Roche, ''Léopold Sédar Senghor : le président humaniste'' (préface d'Abdou Diouf), Toulouse, Privat, 2006, 239 p. {{ISBN|2708968602}}.
* Njami Simon, ''C'était Senghor'', Paris, Fayard, 2006, 326 p. {{ISBN|2213629765}}.
* Janet G. Vaillant, ''Vie de Léopold Sédar Senghor : noir, français, africain'' (préface d'Abdou Diouf, postface de Souleymane Bachir Diagne, traduit de l'anglais américain par Roger Meunier), Paris, Karthala, 2006, 448 p. {{ISBN|2845867573}}.
* [[Souleymane Bachir Diagne]], ''Léopold Sédar Senghor : l'art africain comme philosophie'', [[Riveneuve Éditions]], 2007.
* Mamadou Cissé, « De l’assimilation à l’appropriation : essai de glottopolitique senghorienne », Sudlangues {{numéro|8}}, 2007. ([http://www.sudlangues.sn/spip.php?article116 Texte sur le site de Sudlangues].)
* Roland Colin, ''Sénégal notre pirogue, au soleil de la liberté,'' Paris, Présence Africaine, 2007, 405 p.
* Daniel Delas, ''Léopold Sédar Senghor : le maître de langue'', Croissy-Beaubourg, Aden, 2007, 301 p. {{ISBN|9782848400877}}.
* Chaker Lajili, ''Bourguiba-Senghor, deux géants de l'Afrique'', Paris, L'Harmattan, 2008, 487 p. {{ISBN|978-2-296-06781-3}}.
* Pierre Dumont, Corinne Mencé-Caster, Raphaël Confiant (coord.), ''Senghoriana : éloge à l'un des pères de la négritude'', Archipélies, {{numéro|2}}, juin 2011, 224 p. {{ISBN|9782748364279}}.
* Souleymane Bachir Diagne, ''Bergson postcolonial. L'élan vital dans la pensée de Léopold Sédar Senghor et de Mohamed Iqbal'', CNRS éditions, 2011.
* Renée-Solange Dayres, ''Le cri et la lyre : Cultures poétiques francophones'', Unicité, 2021.
* Jean-Pierre Langellier, ''Léopold Sédar Senghor'', [[Éditions Perrin|Perrin]], Paris, 2021, 400 p. {{ISBN|978-2-262-07724-2}}
* Sébastien Heiniger, ''Décolonisation, fédéralisme et poésie chez Léopold Sédar Senghor'', Paris, Classiques Garnier, coll. « Études de littérature des {{s2-|XX|XXI}} », 2022, 478 p. {{ISBN|978-2-406-12832-8}}.
* Elara Bertho, ''Senghor'', Paris, [[Presses universitaires de France]], 2023, 176 p. {{ISBN|978-2-13-083822-7}}.

=== Discographie ===
* ''Léopold Sédar Senghor : enregistrements historiques'', présentés par Philippe Sainteny, RFI : INA ; Frémeaux & associés, Vincennes, 2006, 1 CD + 1 brochure (20 p.).
* ''Léopold Sédar Senghor par lui-même'', entretiens avec Patrice Galbeau, INA/France Culture, 2006, 1 CD (126 min).

=== Filmographie ===
* Courts métrages de [[Paulin Soumanou Vieyra]] : ''Les présidents Senghor et Modibo Keïta'' (1959) ; ''Une nation est née'' (1961) ; ''Voyage du président Senghor en Italie'' (1963) ; ''Voyage présidentiel en URSS'' (1963) ; ''Voyage du président Senghor au Brésil'' (1964) ; ''Le Sénégal au festival national des arts nègres'' (1966).
* ''Léopold Sédar Senghor, au rythme du poème'', de Béatrice Soulé, Le Poisson volant, RTS, PRV, France 3, 1996, 48 min (VHS) ; 2008 (DVD).
* ''Léopold Sédar Senghor, entre deux mondes'', de [[Jean-Noël Jeanneney]] et [[Pierre Beuchot]], La Sept Arte, INA, Paris, 1997, 94 min (VHS).
* ''Lettre à Senghor'', de [[Samba Félix Ndiaye]], Cinémathèque Afrique, Les Fabriques de la Vanne, Sénégal, 1998, 52 min.
* ''L. S. Senghor, Éthiopiques'', de Philippe Richard, CNED, Poitiers, L'École des lettres, 2004 ? (cop. 1998), VHS (66 min) + 1 livret (77 p.).
* ''Un chant nègre : Léopold Sédar Senghor'', de Jean-Denis Bonan, Bibliothèque publique d'information, Paris, 2007, 52 min (DVD).
* ''Président Dia, ''de [[Ousmane William Mbaye|William Mbaye]], Les films Mama Yandé et Ina, 2013, 55 min - {{Vimeo|176677335|Visionner la vidéo}}.

=== Vidéographie ===
{{à compléter}}

* ''Frères d'armes : Léopold Sédar Senghor'', série ''[[Frères d'armes (série française)|Frères d'armes]]'', film-portrait raconté par [[Lilian Thuram]], co-réalisé par [[Pascal Blanchard (historien)|Pascal Blanchard]] et [[Rachid Bouchareb]], 2016, 2 minutes {{Voir en ligne|lien=https://www.youtube.com/watch?v=w2FanMTq-Eo&pp=ygUdTMOpb3BvbGQgU8OpZGFyIFNlbmdob3IgYWNoYWM%3D}}.

=== Articles connexes ===
* ''[[Éthiopiques (revue)|Éthiopiques]]'', revue culturelle créée par Senghor en [[1975]]
* [[Université des Mutants]], créée par lui et [[Roger Garaudy]] à l'[[île de Gorée]]
* [[Institut français de Dakar]] à [[Dakar]]
* [[Stade Léopold-Sédar-Senghor]] et [[aéroport international Léopold-Sédar-Senghor]] à Dakar
* [[Littérature sénégalaise]] - [[Liste d'écrivains sénégalais]]
* [[Histoire du Sénégal]]
* [[Politique au Sénégal]] - [[Crise politique de 1962 au Sénégal]]
* [[Indépendants d'outre-mer]]
* [[Michel Thew Adjié]]

=== Liens externes ===
==== Notices et ressources ====
{{Liens}}

==== Autres liens externes ====
* [http://www.senghor.francophonie.org/ Site du centenaire de la naissance de Senghor]
* [http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?action=ft&mc=Senghor,%20L%E9opold%20S%E9dar Archives audio et vidéo de l'INA] sur Senghor
* [http://www.rts.ch/archives/tv/culture/destins/3447379-leopold-sedar-senghor.html Léopold Sédar Senghor], document vidéo de la [[Radio télévision suisse]], daté de 1982.
* [http://www.ascleiden.nl/?q=content/webdossiers/l%C3%A9opold-s%C3%A9dar-senghor Dossier Web Léopold Sédar Senghor, Centre d'Études Africaines, Leiden]
* [http://www.manioc.org/fichiers/V14001 Léon-Gontran Damas et Léopold Sédar Senghor ou la rencontre de deux imaginaires]
* [http://www.senghor.be/un-lieu-une-histoire Centre culturel Etterbeek (Bruxelles) Un Lieu Une Histoire]

== Notes et références ==
{{Références}}

{{Palette
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|Présidents du Sénégal|Famille Léopold Sédar Senghor|Gouvernement Edgar Faure II|Gouvernement Michel Debré|Couronne d'or des soirées poétiques de Struga
}}

{{Portail|Politique|langue française et francophonie|littérature française|poésie|Académie française|Sérères|Afrique|Sénégal|Socialisme|XXe siècle}}

{{DEFAULTSORT:Senghor, Leopold Sedar}}
[[Catégorie:Léopold Sédar Senghor| ]]
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[[Catégorie:Membre de l'Assemblée constituante de 1946]]
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[[Catégorie:Prisonnier de guerre de la Seconde Guerre mondiale]]
[[Catégorie:Résistant français]]
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[[Catégorie:Député membre de la Section française de l'Internationale ouvrière]]
[[Catégorie:Personnalité du Bloc populaire sénégalais]]
[[Catégorie:Personnalité de l'Union progressiste sénégalaise]]
[[Catégorie:Personnalité du Parti socialiste (Sénégal)]]
[[Catégorie:Personnalité de la colonisation française]]
[[Catégorie:Sérères]]
[[Catégorie:Négritude]]
[[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université Paris-Sorbonne]]
[[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université Harvard]]
[[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université Yale]]
[[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université d'Oxford]]
[[Catégorie:Docteur honoris causa de l'Université de Montréal]]
[[Catégorie:Docteur honoris causa de l'Université Laval]]
[[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université de Vienne]]
[[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université de Padoue]]
[[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université de Salzbourg]]
[[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université de Strasbourg]]
[[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université Johann Wolfgang Goethe de Francfort-sur-le-Main]]
[[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université Paris-Descartes]]
[[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université de Bordeaux]]
[[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université de Salamanque]]
[[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université libanaise]]
[[Catégorie:Lauréat du prix Guillaume-Apollinaire]]
[[Catégorie:Lauréat du prix mondial Cino-Del-Duca]]
[[Catégorie:Lauréat du prix Prince-Pierre-de-Monaco]]
[[Catégorie:Lauréat du prix de la paix des libraires allemands]]
[[Catégorie:Membre de l'Académie française]]
[[Catégorie:Membre de l'Académie de Caen]]
[[Catégorie:Membre de l'Académie bavaroise des beaux-arts]]
[[Catégorie:Membre de l'Académie du royaume du Maroc]]
[[Catégorie:Grand-croix de l'ordre national du Lion du Sénégal]]
[[Catégorie:Grand-croix de l'ordre du Mérite (Sénégal)]]
[[Catégorie:Grand-croix de la Légion d'honneur]]
[[Catégorie:Grand-croix de l'ordre national du Mérite]]
[[Catégorie:Grand-croix avec collier de l'ordre de la Rose blanche]]
[[Catégorie:Commandeur des Arts et des Lettres]]
[[Catégorie:Commandeur des Palmes académiques]]
[[Catégorie:Chevalier de l'ordre de Pie IX]]
[[Catégorie:Chevalier de l'ordre du Lion d'or de la maison de Nassau]]
[[Catégorie:Collier de l'ordre d'Isabelle la Catholique]]
[[Catégorie:Grand collier de l'ordre de Sant'Iago de l'Épée]]
[[Catégorie:Chevalier grand-croix au grand cordon de l'ordre du Mérite de la République italienne]]
[[Catégorie:Grand cordon de l'ordre de la République (Tunisie)]]
[[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre du Mérite (Tunisie)]]
[[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre du Mérite intellectuel (Maroc)]]
[[Catégorie:Narrateur de livre audio]]
[[Catégorie:Personnalité de la liste Portraits de France]]
[[Catégorie:Agrégé de grammaire]]
[[Catégorie:Étudiant de la faculté des lettres de Paris]]
[[Catégorie:Élève du lycée Louis-le-Grand]]
[[Catégorie:Naissance en octobre 1906]]
[[Catégorie:Naissance dans la région de Thiès]]
[[Catégorie:Naissance en Afrique-Occidentale française]]
[[Catégorie:Décès en décembre 2001]]
[[Catégorie:Décès dans le Calvados]]
[[Catégorie:Décès à 95 ans]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée à Dakar]]
[[Catégorie:Francophonie au Sénégal]]