Louis de Silvestre

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Portrait de Auguste II dit le Fort, peint par Silvestre.

Louis de Silvestre, né le à Sceaux, mort à Paris le , est un peintre d’histoire et de portraits français.

Troisième fils du graveur Israël Silvestre, Louis de Silvestre appartenait à une famille dont les membres se transmirent le titre de maitres de dessin des enfants de France. Le Brun et Bon Boullogne avaient déjà fait un bon peintre de Louis, lorsqu’il partit, afin d’y terminer ses études, pour Rome, où iI fut très bien accueilli par Maratta, dont la manière a eu beaucoup d’influence sur Silvestre, qui, à partir de ce moment, s’adonna exclusivement au style italien.

Après son retour à Paris, Silvestre entra à l’Académie royale, en 1702, et fut nommé professeur en 1706. Les principales œuvres qu’il exécuta à cette époque sont: la Guérison du paralytique à la porte du Temple, placée en 1703 à Notre-Dame, et le Portrait de Louis XV, peint en 1715, dans la galerie de Dresde.

Le prince électoral de Saxe, ensuite roi de Pologne, étant venu en France, le connut et lui proposa de passer en Saxe, au service du roi Auguste II, son père. Silvestre accepta l’offre, obtint de Louis XV, le 23 avril 1716, d’aller à la cour du roi de Pologne, et partit pour Dresde, où il était déjà en 1718. Auguste II et Auguste III, électeurs de Saxe et rois de Pologne, furent très admirateurs du talent de leur premier peintre et lui prodiguèrent, dans l’espace de trente ans, tous les honneurs imaginables: il fut nommé premier peintre de la cour, puis directeur de l’Académie de Dresde, en 1727 ; Auguste III l’anoblit en 1741, et étendit même cette faveur à son frère Charles-François.

Pendant ce temps, Silvestre exécuta soit à Dresde, soit à Varsovie, de nombreux ouvrages, à fresque ou à l’huile, travaux auxquels sa femme, Marie-Catherine Hérault, a pris part. Il devint leur premier peintre et il exécuta pour eux les portraits du roi et de la reine, ainsi que ceux d’une foule de grands personnages. Il a peint des œuvres plus importantes dans le palais de Dresde, notamment des sujets tirés des Métamorphoses d’Ovide, un plafond dans la chambre de parade et plusieurs autres plafonds dans le château de Zwinger. À la mort de Fehling, à qui Auguste II avait confié la direction de l’Académie de peinture, de sculpture, de gravure et d’architecture de Dresde, lorsqu’il l’avait établie en 1697, Silvestre le remplaça.

Pendant tout le temps qu’il demeura à la cour de Dresde, Louis de Silvestre se fit estimer autant par ses talents, que par sa personnalité et il se fit des amis distingués. Le grand nombre d’ouvrages qui occupèrent son pinceau, les libéralités de ses maîtres lui firent une fortune considérable, et, lorsqu’il se vit en état de vivre sans le secours de son travail[1], il demanda sa retraite, et, l’ayant obtenue, il revint en France. En 1752, il fut nommé directeur de l’Académie de Paris. Il mourut au Louvre.

« Quant à l’art, dit Mariette, ce n’étoit pas un peintre sans mérite ; mais sa manière n’avoit rien de neuf ni de trop piquant ; on ne voyoit guère en lui qu’un bon disciple de Bon Boulogne. »

Silvestre a formé en Saxe plusieurs élèves, entre autres Jean-Éléazar Schœnau, peintre, qui devint plus tard directeur de l’Académie et directeur de la manufacture de porcelaine de Meissen.

Notes

  1. Il perdit, en revanche, toute sa fortune pendant la guerre de Sept Ans.

Œuvres

  • Arion jouant de la lyre, Paris ; musée du Louvre département des Peintures ;
  • La Cène, Versailles ; musée national du château et des Trianons ;
  • La Mort d’Adonis, Dijon ; musée national Magnin ;
  • L’Entrevue de Neuhaus, Paris ; musée du Louvre département des Peintures ;
  • Louis XIV reçoit à Fontainebleau le prince électeur de Saxe. 27 septembre 1714, Versailles ; musée national du château et des Trianons ;
  • Saint Benoit ressuscite un enfant, Paris ; musée du Louvre département des peintures ;
  • Entrevue de l’impératrice Amélie, veuve de l’empereur Joseph Ier, avec son gendre Auguste III, roi de Pologne, et sa famille, à Neuhaus, en Bohême, le 24 mai 1737, avec une infinité de portraits de personnages du temps ; grand tableau de 17 pieds 6 pouces de haut, sur 23 pieds 9 pouces de longueur. Gravé par Zucchi, galerie de Dresde ;
  • 
Portrait de la femme d’Auguste III, en princesse électorale ;
  • Hercule poursuit Nessus, qui s’enfuit avec Déjanire, galerie de Dresde
 ;
  • Auguste II, roi de Pologne, donnant la main à Frédéric-Guillaume Ier, galerie de Dresde ;
  • Portrait de Christian V, roi de Danemark, galerie de Dresde ;
  • Portrait de son frère Georges, mari de la reine Anne, galerie de Dresde ;
  • Portrait de Georges, fils de la princesse Lubomirska, plus tard princesse de Teschen, appelé le chevalier de Saxe, galerie de Dresde ;
  • Portrait du comte Kosel, fils de la baronne de Hoymb. Gravé par Tardieu, galerie de Dresde ;
  • Portrait du comte Rudoffsky, général en chef de l’armée saxonne, galerie de Dresde ;
  • Portrait du général comté Gastelli, galerie de Dresde ;
  • Portrait d’Antoine Rosdraziewsky, référendaire de la couronne de Pologne, galerie de Dresde ;
  • Portrait du général comte de Kœnigseck, galerie de Dresde ;
  • Portrait d’Auguste II, roi de Pologne, galerie de Dresde ;
  • Le même à cheval, galerie de Dresde ;
  • Portrait d’Auguste III, roi de Pologne, galerie de Dresde ;
  • Portrait d’Auguste III, roi de Pologne, Palais royal de Varsovie ;
  • Portrait de Marie-Josèphe, femme du roi de Pologne Auguste II ; figure jusqu’aux genoux, Gravé par Schmidt, galerie de Von Marrées, Berlin ;
  • Un cavalier de la cour d’Auguste II, en masque avec une cornemuse (probablement un comte de Lynar), galerie de M. Von Marrées, Berlin ;
  • Allégorie sur l’éducation d’un prince de Saxe, Saint-Pétersbourg, l’Ermitage ;
  • Allégorie sur la naissance d’un prince de la maison de Saxe, Saint-Pétersbourg, l’Ermitage.

Sources

  • A. de Champeaux, De la peinture décorative, Paris, Henri Laurens, 1890, p.  227.
  • Louis-Étienne Dussieux, Les Artistes français à l’étranger, Paris ; Lyon, Jacques Lecoffre, 1876, p.  227.

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