Childe Roland to the Dark Tower Came
L'écuyer Roland à la Tour noire s'en est venu
Childe Roland to the Dark Tower Came (L'écuyer Roland à la Tour noire s'en est venu, ou encore, Le Chevalier Roland s'en vint à la Tour noire) est un poème écrit par Robert Browning en 1855. Il fait partie de l'ensemble intitulé Hommes et Femmes (Men and Women).
Son titre, repris à la fin du poème, est tiré d'un vers du Le Roi Lear de Shakespeare, qui s'était lui-même inspiré du conte de fée Childe Rowland, popularisé plus tard par Joseph Jacobs, et fondé sur une vieille ballade écossaise.
Le poème est considéré comme le monologue de Browning à la fois le plus ambigu et le plus suggestif[1]. Il comporte un narrateur à la première personne qui entraîne le lecteur dans sa quête en évoquant une réponse de caractère gothique à une question préalablement posée.
Le poème a inspiré à l'écrivain américain Stephen King l'une de ses œuvres majeures, La Tour sombre.
Extrait du poème
[modifier | modifier le code]Childe Roland to the Dark Tower Came : vers 1 à 6
My first thought was, he lied in every word, |
Ma première pensée fut : il m'a menti de bout en bout, |
Le titre de ce poème a été inspiré par l'un des chants d'Elgar dans Le Roi Lear de Shakespeare, mais la citation empruntée n'est qu'un point de départ d'où Browning tisse une toile d'allure médiévale sur laquelle s'accumulent des incidents et des images d'horreur :
It may have been a water-rat I speared, |
Ç'aurait pu être un rat d'eau que ma lance a transpercé, |
Autant d'embûches avant de parvenir à un Graal qui semble n'être autre que la révélation du pourquoi de cette quête. Lorsque le chevalier touchant au but fait sonner le cor[N 1],[2] à la vue des fantômes de tous ceux qui l'ont précédé,
I saw them and I knew them all. And yet |
Je les vis tous et tous je les reconnus. Alors, |
Browning ferme la boucle et revient tout simplement au titre même de son épopée baroque (XXXIV, 4-6)[3].
Remarque
[modifier | modifier le code]Childe est un mot de vieil anglais désignant le fils d'un noble qui n'est pas encore chevalier.
Notes
[modifier | modifier le code]- Browning emploie le terme slughorn qu'il semble avoir emprunté au poème pseudo-médiéval Battle of Hastings (« Bataille de Hastings ») de Thomas Chatterton (1752-1770) : some caught a slughorne and an onsett wounde (Chant II. vers 99), où, manifestement, il est question de sonner la charge. Un slughorn peut être, selon le cas, une sorte de trompette ou de hautbois. Ici, au regard du contexte, Browning se réfère plus vraisemblablement au célèbre cor de Roland.
Références
[modifier | modifier le code]- Andrew Sanders, The Short Oxford History of English Literature, Oxford, Oxford University Press, 1996, page 435.
- Sources : The Oxford English Dictionary, second edition, prepared by J. A. Simpson and E. S. C. Weiner, vol. XV, Ser-Soosy, entrées slogan et slughorn (1), et Thomas Chatterton, The Rowley Poems, Hastings ii.90 and footnote 15 to Eclogue the Second, at Project Gutenberg, consulté le 18 novembre 2009.
- Andrew Sanders, The Short Oxford History of English Literature, 1996, page 435.