École Érasistratide

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L'école Érasistratide était une école médicale antique, qui diffusa et défendit les thèses de son fondateur Érasistrate de Céos. Son centre le plus actif se situait à Smyrne en Asie mineure.

La défense doctrinale du fondateur[modifier | modifier le code]

Ils tentèrent de défendre le dogme d'Érasistrate qui pensait que les artères ne véhiculaient que le "pneuma" (Πνεμα). Pour eux, le sang qui pouvait s'échapper d'une artère coupée provenait du reste du corps, et par capillarité trouvait moyen d'emprunter par accident les canaux artériels[1].

Les Érasistratéens précisent aussi que le corps humain ressemble à une sorte d'"outre" remplie - ou une sorte d'objet flexible - qui, lorsqu’elle est percée, laisse s’échapper à travers elle le souffle (Πνεuμα) et l’humeur[2].

Ses principaux membres[modifier | modifier le code]

  • Démétrios d'Apamée, médecin à Alexandrie exerçant à une date inconnue entre le IIIe et Ier siècle av. J.-C.[3].
  • Apollophane (médecin) de Seleucie, médecin officiel à la cour des rois Seleucos II, Antiochos III " le grand "[4].
  • Artémidore de Sidè (en exercice vers le II/Ier siècle av. J.-C. ?)[5].
  • Hikésios (de Smyrne ?), actif vers le Ier siècle av. J.-C.[6].
  • Ménodoros (ami et collègue d'Hikésos).
  • Hermogène de Smyrne, médecin, historien et géographe[7]...

Les axes de recherche de l'école d'Érasistrate[modifier | modifier le code]

Les plus marquants disciples de la "secte" médicale d'Érasistrate ont enrichi et développé l'activité initiée par leur fondateur.

Quelques écrivains antiques tels Galien ou Pline nous donnent quelques précisions à ce sujet.

La recherche en pharmacopée notamment végétale, les études gynécologiques, les analyses des maladies semblent avoir fait partie des occupations des disciples d'Érasistrate. L'école semble ainsi avoir perpétué l’éclectisme médical sans exclusion.

médecins période d'activité axe de recherches et compétences titre des traités occurrences des témoignages antiques
Démétrios d'Apamée 250/150 av. J.-C. Alexandrie gynécologie, thérapeutique Sur les maladies (12 livres) sur les symptômes Soranos d'Ephèse, Célius Aurélien
Apollophanes de Séleucie 250/180e av. J.-C. Cour Séleucide pharmacologie sur les remèdes ? Galien, Polybe
Artémidore de Sidè 200/100 av. J.-C. maladies sur la rage Célius Aurélien
Hikésios 100/40 av. J.-C. Smyrne thérapeutiques alimentaire et végétale sur la matière pour la santé Strabon, Pline, Galien, Athénée
Ménodoros 100/40 av. J.-C. Smyrne pharmacologie, chirurgie sur la chirurgie ? Héliodore, Galien, fragment de papyrus
Hermogène de Smyrne 25/100 apr. J.-C. Smyrne médecine, polygraphie divers traités médicaux Galien, inscription CIG 3311 British Museum

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Voir le P Lit. Lond. 165 XXVI, 39
  2. P Lit. Lond. 165 XXVII, 10 et suivants
  3. Cécile NISSEN Catalogue prosopographique de médecins de l'Asie Mineure; thèse doctorat Liège 2006
  4. Cité par Pline HN XXII 59 et par Galien
  5. Cité par Célius Aurélien sur les maladies aiguës d'après Soranos II, 31
  6. Cité plusieurs fois par Athénée dans son banquet des sophistes II, III, VII
  7. Une inscription CIG 3311 mentionne le catalogue de ses ouvrages variés (en histoire, géographie, médecine, art militaire, exégèse...)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Cécile Nissen, Catalogue prosopographique de médecins de l'Asie Mineure, thèse doctorat, Liège 2006