Hygromia cinctella

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Hélice carénée

Hygromia cinctella, l’Hélice carénée, ou Hélice cinctelle, est une espèce d'assez petits escargots de la famille des Hygromiidae, présente originellement dans la région méditerranéenne, et en expansion rapide en Europe.

Description[modifier | modifier le code]

Coquille

La coquille est de couleur gris blanchâtre à brune, plus ou moins translucide. Elle mesure 6-7 mm de haut pour 9-12 mm de diamètre, à 5 ou 6 tours dextres, le dernier avec une carène et une fine bande spirale blanche à la périphérie. Les stries sont fines et régulières. L'ombilic est très petit et pratiquement obstrué par le bord columellaire. Le péristome est fin, non rebordé[1]. L'animal est gris clair, avec souvent la tête et les tentacules plus sombres[2].

Écologie[modifier | modifier le code]

Habitat[modifier | modifier le code]

Elle affectionne les habitats ouverts, avec des buissons bas et des herbes (souvent en lien avec l'ortie dioïque et le lierre grimpant, le lilas commun ou la clématite des haies), souvent proche des cours d'eau[2]. On la rencontre également en ville, sur des murs et dans les jardins[1]. En Suisse, elle atteint des altitudes plus élevées qu'ailleurs, jusqu'à plus de 1 300 m dans certains cantons alpins (Grisons, Tessin, Valais)[3].

Répartition[modifier | modifier le code]

Répartition de l'Hélice carénée en Europe en 2012

Elle est considérée comme originaire d'Italie et des régions proches de Slovénie et de Croatie et du Sud-Est de la France, éventuellement jusqu'au Nord-Est de l'Espagne. Elle a progressivement été introduite dans une aire plus large: Suisse , Nord-ouest de la France (années 1940), Sud de la Grande-Bretagne (1950), Hongrie (années 1930), Allemagne, Belgique et Pays-Bas (années 1990)[2], République tchèque (2011)[4], Bulgarie (2014)[3], Ukraine (2017)[5] etc. Elle a également été signalée sur d'autres continents, aux États-Unis (Detroit, Michigan, 2004), où elle est présumée pouvoir se regrouper en grands groupes[6] et interdite[7], et en Nouvelle-Zélande (2015), où, tout en étant considérée comme présentant peu de risques[8], elle a également fait l'objet d'une tentative d'éradication[9].

Elle semble se répandre activement le long des cours d'eau, et passivement par les activités de transport humaines (transport de plantes de jardin notamment)[5].

Taxonomie[modifier | modifier le code]

C'est l'espèce type du genre Hygromia. La première description a été faite par Draparnaud en 1801, dans son Tableau des mollusques terrestres et fluviatiles de la France sous le basionyme d'Helix cinctella[10]. Au sein du genre Hygromia, elle fait partie du sous-genre Hygromia subg Hygromia.

Étymologie et dénominations vernaculaires[modifier | modifier le code]

Hygromia (latin scientifique) vient de ὑγρός, hygrós, humide. L'épithète scientifique cinctella vient du latin cincta, ceinte, entourée d'une ceinture, et ell-, diminutif, référent à la petite taille de l'animal.

En français, on lui donne les noms d'hélice carénée ou d'hélice cinctelle (utilisé par Draparnaud), en référence à ses deux caractéristiques clé, la carène et la ligne claire qui la ceint. En anglais, elle est appelée Girdled snail, qui signifie également « escargot ceint ».

Galerie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Cédric Audibert et Alain Bertrand, Guide des mollusques terrestres : escargots et limaces, Paris, Belin, , 232 p. (ISBN 978-2-7011-5164-9, lire en ligne), p. 196-197
  2. a b et c (en) « Hygromia cinctella », sur www.animalbase.uni-goettingen.de (consulté le )
  3. a et b (en) Ivailo K. Dedov, Ulrich E. Schneppat et Fabia Knechtle Glogger, « Hygromia cinctella (Draparnaud, 1801) (Mollusca: Gastropoda: Hygromiidae), a New Snail Species for the Fauna of Bulgaria », Acta zoologica bulgarica, vol. 67 (4),‎ , p. 465-469 (lire en ligne [PDF])
  4. (en) Dagmar Říhová et Lucie Juričková, « The Girdled Snail Hygromia cinctella (Draparnaud, 1801) new to the Czech Republic », Malacologica Bohemoslovaca,‎ , p. 35-37 (ISSN 1336-6939, lire en ligne [PDF])
  5. a et b (de) Marco T. Neiber et Andreas Haack, « Nachweise der eingeschleppten Gekanteten Laubschnecke, Hygromia cinctella (DRAPARNAUD 1801), in Hamburg mit einem kurzen Überblick zur Ausbreitung der Art in Deutschland », Mitteilungen der Deutschen Malakozoologischen Gesellschaft, no 100,‎ , p. 43-47 (ISSN 0418-8861, lire en ligne)
  6. (en) United States Department of Agriculture, « New Pest Response Guidelines - Temperate Terrestrial Gastropods », New Pest Response Guidelines,‎ (lire en ligne [PDF])
  7. « Invasive Species - Prohibited and Restricted », sur www.michigan.gov (consulté le )
  8. K. Walton, « Hygromia cinctella (Draparnaud, 1801) (Mollusca: Gastropoda: Hygromiidae): a new adventive land snail for New Zealand », New Zealand Journal of Zoology, vol. 44, no 1,‎ , p. 9–13 (ISSN 0301-4223, DOI 10.1080/03014223.2016.1210653, résumé)
  9. (en) Ministry of Primary Industries - New Zealand Government, Have you seen any snails?, (lire en ligne)
  10. J. Draparnaud, Tableau des mollusques terrestres et fluviatiles de la France /, Renaud, , 116 p. (lire en ligne), p. 87