Grève métallurgique luxembourgeoise de mars 1921

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La grève de fait partie des pires crises métallurgiques du Luxembourg.

L'usine métallurgique de Dudelange jouit dans sa globalité d'une réputation solidaire dans les relations entre patrons et ouvriers. L'usine fut caractérisée par ses engagements sociales en faveur de ses employés et a rarement subi des conflits intérieurs ou des soulèvements généraux.

À l'exception de la grève générale de , l'usine métallurgique n'a subi qu'un nombre restreint de grèves minimes.

Contexte et déroulement[modifier | modifier le code]

Grèves minimes[modifier | modifier le code]

On note le premier conflit le  : 25 Italiens expriment leur mécontentement au sujet d'une hausse de salaire promise mais non accordée[1]. Le , une grève de deux jours aux hauts fourneaux résulte à nouveau d'une question de mécontentement concernant la rémunération[2]. Seulement un mois plus tard, le , 30 ouvriers cessent de travailler dû à un sous-paiement[2]. Une grève générale à la suite de la hausse des prix sans adaptation appropriée des salaires et à la suite de la revendication de meilleures conditions de travail s'étala sur une période de cinq jours à partir du [3].

Grève générale de mars 1921[modifier | modifier le code]

À la suite de la dénonciation du Zollverein et au manque d'un texte de loi confirmant l'union économique avec la Belgique, le Luxembourg se trouve après les années de guerre en difficultés économiques. Par conséquent, en 1919/1920 l'usine Arbed de Dudelange voit sa production diminuer à un tiers de sa production réalisée en 1912/1913. La baisse d'activité dans le domaine sidérurgique fut accompagnée par un licenciement de 609 ouvriers à Differdange et Rodange. Dès le , des grèves à travers tout le pays visaient le soutien des licenciés pour la dénonciation de leurs mauvaises conditions de vie.

Également du côté de Dudelange, les ouvriers de l'aciérie n'attendaient pas pour exprimer leur malheureuse situation sociale et rejoignirent la grève le . Nicolas Biever, secrétaire général du Berg- und Hüttenarbeitsverband et M. Ewert, syndicaliste eschois sont deux noms remarquables de cette insurrection par leur tentative de remise en marche d'un des hauts fourneaux, une démarche en contradiction avec la volonté de l'autorité[4].

L'usine métallurgique dudelangeoise reste fermée du 5 au . Lorsque la direction s'explique prête à reprendre l'activité, la moitié des employés accepte la reprise du travail le jour même pendant que le reste s'y remet progressivement[5].

Après la déclaration de fin de grève par le syndicat le , trois hauts fourneaux furent remis en fonction jusqu'à ce que l'usine reprenne sa pleine activité le . L'usine fut contrôlée par des gendarmes pendant la période de grève qui, après avoir mis en état d'arrestation Nicolas Biever[5] le se retire progressivement des lieux[4].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Rapp. Gend. ANLux J 76/76
  2. a et b ANLux J 76/76
  3. Jean-Pierre Conrardy, Dudelange : passé et présent d'une ville industrielle, t. 2 : L' usine sidérurgique, le renouveau industriel et urbain, Dudelange, The Municipalite, , 339 p. (ISBN 978-2-879-64010-5, OCLC 935379319), p. 210
  4. a et b Jean-Pierre Conrardy, Dudelange : passé et présent d'une ville industrielle, t. 2 : L' usine sidérurgique, le renouveau industriel et urbain, Dudelange, The Municipalite, , 339 p. (ISBN 978-2-879-64010-5, OCLC 935379319), p. 209-214
  5. a et b Koerperich, léon & autres: Düdelinger Chronik Band II. Esch-sur-Alzette, 1982 p. 173-177