Voir la source de Grand Trianon

{{Voir homonymes|Trianon|Trianon (homonymie)}}
{{Confusion|Petit Trianon|Trianon de porcelaine}}
{{Infobox Château
| nom = Grand Trianon<br><small>Trianon de marbre</small>
| nom local = 
| image = 78-Versailles-grand-Trianon-jardins.jpg
| légende = Le Grand Trianon en 2009.
| style = [[Architecture classique|Classique]]
| type = [[Palais]]
| architecte = [[Jules Hardouin-Mansart]]<br>[[Louis Le Vau]]
| début construction = [[1687]]
| fin construction = 
| propriétaire initial = [[Couronne de France]]
| destination initiale = [[Résidence d'État|Résidence royale]]
| propriétaire actuel = [[État en France|État français]]
| destination actuelle = [[Musée]], réception de personnalités et chefs d'État
| classement = {{Classé MH|1862}}<br/>{{Patrimoine mondial|1979}}
| site = http://www.chateauversailles.fr/grand-trianon
| référence = 
| pays = France
| région = [[Île-de-France]]
| lien région = 
| subdivision = [[Yvelines]]
| lien subdivision = Département français
| commune = [[Versailles]]
| latitude = 48°48'52.43"N
| longitude = 2° 6'17.30"E
| géolocalisation = Parc du château de Versailles/Yvelines/France
}}
Le '''Grand Trianon,''' anciennement '''Trianon de marbre''' est un [[château]] situé dans le [[domaine de Versailles]], dans le [[département français]] des [[Yvelines]], en région [[Île-de-France]].

Il est construit à la demande du roi [[Louis XIV]], à partir de [[1687]], par l'architecte [[Jules Hardouin-Mansart]] à proximité du [[château de Versailles]], à l'extrémité du bras est du [[Grand Canal de Versailles|Grand Canal]]<ref name="chateauversailles_gt">{{Lien web |url=http://www.chateauversailles.fr/grand-trianon |titre=Le Grand Trianon |site=chateauversailles.fr |consulté le=30 juin 2011}}</ref>. L’extérieur du bâtiment est construit en [[marbre]] rose qui lui confère le nom de « ''Trianon de marbre'' », par opposition au [[Trianon de porcelaine]] qui le précède au même emplacement, ce dernier étant lui-même construit sur l'ancien village de [[Trianon]]<ref name="chateauversailles_gt" />.

Au fil du temps et des différents régimes, il est le lieu de résidence ou de séjour de plusieurs figures royales françaises ou étrangères, dont [[Louis XIV]], [[Pierre Ier le Grand|Pierre {{Ier}} de Russie]] ou encore [[Marie Leszczynska]], épouse de [[Louis XV]]. Plus récemment y ont séjourné le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], ou des chefs d'État étrangers en visite officielle en France, comme le [[Liste des présidents des États-Unis|président américain]] [[Richard Nixon]] en 1969, ou la [[Monarchie britannique|reine du Royaume-Uni]] [[Élisabeth II]] en 1972.

Aujourd'hui ouvert au public dans le cadre du [[Musée de l'Histoire de France (Versailles)|musée national des châteaux de Versailles et de Trianon]], il sert encore de lieu de réception à l'État, qui y accueille ses invités de marque.

== Histoire ==
=== Le Trianon de porcelaine ===
{{Article détaillé|Trianon de porcelaine}}
En [[1663]] et [[1665]], Louis XIV achète aux moines de l'[[abbaye Sainte-Geneviève de Paris]] les terres et le village de [[Trianon]] (nommé ''Triarnum'' dans une [[Bulle pontificale|bulle]] de 1163), que les agrandissements progressifs du domaine, au nord-ouest du [[parc de Versailles]], finissent par annexer<ref>
{{Article
 | prénom1         = Pierre 
 | nom1            = de Nolhac
 | lien auteur1    = Pierre de Nolhac
 | titre           = Trianon de porcelaine
 | périodique      = Revue de l’histoire de Versailles et de Seine-et-Oise
 | lien périodique = Académie de Versailles (société savante)
 | volume          = 3
 | année           = 1901
 | pages           = 1-16
}}.</ref>{{,}}<ref name="De Lescure">{{Ouvrage
| nom1=De Lescure
| titre=Les palais de Trianon
| sous-titre=Histoire - Description - Catalogue des objets exposées sous les auspices de la Majesté l'Impératrice
| éditeur=[[Plon]]
| lieu=Paris
| année=1867
| pages totales=247
| lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=TvVAAAAAcAAJ
| consulté le=1{{er}} juillet 2011
}}</ref>{{,}}<ref name="Adolphe Joanne">{{Ouvrage
| prénom1=Alphonse
| nom1=Joanne
| lien auteur1=Alphonse Joanne
| titre=Versailles et les deux Trianons
| éditeur=[[Paris|Hachette]]
| année=1857
| pages totales=125
| passage=114-122
| lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=MgtBAAAAcAAJ&pg=PA114
| consulté le=1{{er}} juillet 2011
| titre chapitre=Palais et Jardins des Trianons
}}.</ref>. L’église et les bâtiments sont rasés et un premier jardin est rapidement dessiné. Deux ans plus tard, en 1670, le roi demande à [[Louis Le Vau]] les plans d’un petit château destiné à son usage exclusif. Le Vau, qui meurt le {{date-|11 octobre}} de la même année, laisse un projet qui est mené à bien par son gendre et successeur [[François II d'Orbay]].

Achevé en 1672, moins d'un an plus tard, le premier château de Trianon, dit « [[Trianon de porcelaine]] », va demeurer quinze ans. En [[faïence]]<ref group="Note">La distinction entre [[faïence]] et [[porcelaine]] n'était pas faite à l’époque.</ref> très fragile, il subit rapidement l’usure du temps et cesse de plaire au roi qui ordonne sa démolition en 1686, peu après [[Kosa Pan|la visite des ambassadeurs du roi de Siam]], pour faire édifier à sa place une demeure plus vaste et d’un style résolument différent<ref group="n" name="Nuls-p99">{{p.}}99</ref>.

=== Construction ===
[[Fichier:1724 - Jean-Baptiste Martin - Louis XV enfant en promenade en vue du Grand Trianon.JPG|gauche|vignette|Le Grand Trianon en 1724.|334x334px]]
{{citation bloc|J'ai fait [[Château de Versailles|Versailles]] pour ma Cour, [[Château de Marly|Marly]] pour mes amis et Trianon pour moi.|Louis XIV|Errances et parcours parisiens de Rutebeuf à Crevel (P39) -  Par Jeannine Guichardet}}

Le bâtiment est reconstruit sur les gravats de l'ancien Trianon de porcelaine<ref name="Pérouse">{{harvsp|id=Jean-Marie|Pérouse de Montclos|1989|passage=295-297}}</ref>, par [[Jules Hardouin-Mansart]], [[premier architecte du Roi]], chargé de sa construction. Le projet est établi en juin-juillet [[1687]]. Louis XIV est ''de facto'' l'auteur de tous les choix architecturaux<ref name="Pérouse" />, c'est lui qui refuse les grands toits à la française que lui proposait Mansart et opte pour les toitures basses qui disparaissent derrière le couronnement, à l'italienne, où même les souches de cheminées n'en dépassent pas<ref name="Pérouse" />. Il est également l'auteur du [[péristyle]], si le dessin de l'arcade est de [[Robert de Cotte]], l'idée de la percée centrale qui permet de voir le jardin est de Louis XIV, les arcades sont prévues pour être fermées par des menuiseries, mais la décision de ne pas les poser a été prise alors que Mansart était allé prendre les eaux<ref name="Pérouse" />. La tradition veut alors, qu'on adaptât la qualité de la pierre à la nature de la partie traitée, Louis XIV impose l'emploi d'une seule qualité de pierre pour l'unité de couleur<ref name="Pérouse" />.

Le roi se rend régulièrement sur le chantier, où il gère ses affaires d'État, installé sous une tente<ref name="Bluche">{{Ouvrage
| langue=fr
| auteur1=François Bluche
| titre=Dictionnaire du grand siècle
| éditeur=Fayard
| collection=Les indispensables de l'histoire
| lieu=Paris
| année=1990 (édition revue et corrigée 2005)
| pages totales=1640
| passage=1536-1537
| isbn=978-2-213-62144-9
| isbn2=2-213-62144-6
}}{{Commentaire biblio|notice de Jean-François Solnon}}</ref> tout en inspectant l'avancement des travaux<ref name="Pérouse" />. Attentif au moindre détail et ayant une idée précise en tête, il fait abattre des murs déjà montés, car les plans ne lui conviennent pas<ref group="n" name="Nuls-p101">{{p.}}101</ref>. [[Louis de Rouvroy de Saint-Simon|Saint-Simon]] rapporte que le roi est le seul à avoir vu le défaut d'une fenêtre, plus petite que les autres. [[François Michel Le Tellier de Louvois|Louvois]] nie qu'une erreur si grossière se soit produite, alors le roi demande à [[André Le Nôtre]] de vérifier ces impressions par des mesures précises de géomètre. Ces dernières lui donnent raison, obligeant Louvois à présenter des excuses au monarque<ref name="Bluche" />, [[Louis de Rouvroy de Saint-Simon|Saint-Simon]] rapporte alors que ce dernier, en tant que [[secrétaire d'État de la Guerre]], planifie alors un conflit pour détourner le roi de ses préoccupations architecturales, afin de remonter dans son estime.

Le chantier progressant rapidement, Louis XIV y prend son premier dîner dès le {{date|22|janvier|1688}}<ref name="Bluche" />, le [[gros œuvre]] et quelques aménagements intérieurs sont en place<ref name="Pérouse" />. L'édifice est inauguré à l’été 1688 par Louis XIV et [[Madame de Maintenon]], qui en font leur résidence privée. Le roi aime Trianon, comme le rapporte Madame de Maintenon : {{citation|Le Roi a toujours Trianon en tête}}<ref group="n" name="Nuls-p105">{{p.}}105</ref>.

=== Vie à Trianon sous Louis XIV ===
[[Fichier:Vue du Grand Trianon prise des parterres.jpg|thumb|Le Grand Trianon vu des parterres par [[Jean Cotelle l'Aîné|Jean Cotelle]]|alt=|gauche]]Les premières années, le roi ne s'y rend que durant la journée. Il faut attendre le {{date|11|juillet|1691}} pour qu'il puisse y dormir, la résidence étant enfin meublée<ref name="Bluche" />. Si l'extérieur est de marbre, en raison des difficultés financières, le royaume étant alors en pleine [[guerre de la Ligue d'Augsbourg]], les aménagements intérieurs sont moins luxueux<ref name="Bluche" />.

En revanche, plusieurs milliers de fleurs en pot sont disposées, ces dernières pouvant être changées jusqu'à deux fois par jour, au bon vouloir des occupants et pour maintenir une floraison constante<ref name="Pérouse" /> ; « jamais on ne voit de feuilles mortes ni arbrisseaux qui ne soient en fleur » ([[André Le Nôtre|Le Nôtre]])<ref name="Bluche" />. Pour compléter la décoration intérieure, une commande de 24 tableaux est faite en 1687 dont 21 au seul [[Jean Cotelle l'Aîné|Cotelle]]<ref name="Bluche" /> ; ils sont disposés dans la [[#Galerie des Cotelle|galerie des Cotelle]]<ref group="j" name="p170" />.

De [[1691]] à [[1705]], l'aménagement intérieur est continuellement modifié<ref name="Bluche" />. Si initialement le roi occupe la partie sud du Trianon, avec vue sur le [[Grand Canal de Versailles|Grand Canal]], il l'abandonne en [[1703]] au profit de son fils et s'installe dans l'aile nord, attiré par sa fraîcheur<ref name="Bluche" />. Cette installation se fait en lieu et place du théâtre.

Aller à Trianon ne se fait que sur invitation royale<ref group="n" name="Nuls-p105" />, souvent pour la journée. Le roi y organise régulièrement des dîners dont la finalité est de contrôler la Cour<ref name="Bluche" />. Peu d'invités y couchent, cela en raison du nombre limité de logements<ref name="Bluche" />. À la fin de son règne, Louis XIV ouvre plus largement Trianon<ref group="n" name="Nuls-p105" />.

Les [[lambris]] des salons accueillent de nombreux [[Prince du sang|princes et princesses du sang]] : le [[Louis de France (1661-1711)|Grand Dauphin]], la [[Marie-Adélaïde de Savoie|duchesse de Bourgogne]], le [[Charles de France (1686-1714)|duc]] et [[Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans|la duchesse de Berry]], le [[Philippe d'Orléans (1674-1723)|duc de Chartres]] et sa mère la [[Élisabeth-Charlotte de Bavière|duchesse d'Orléans]], la [[Louise-Françoise de Bourbon (1673-1743)|duchesse de Bourbon]].

=== Le palais après Louis XIV ===
[[Louis XV]] se désintéresse totalement du lieu, mais y vient pour chasser. Il y éloigne donc la reine [[Marie Leszczynska]], qui y réside dès {{date-|août 1741}}. D'après [[Jérémie Benoît]], l'idée a pu venir au roi quand les parents de la reine y ont logé en 1740<ref group="a">{{p.}}133</ref>. La reine, bien qu'y habitant, ne peut entretenir convenablement ces lieux. En {{date-|avril 1747}}, [[Charles François Paul Le Normant de Tournehem|Charles Lenormant de Tournehem]] et [[Ange-Jacques Gabriel]] y font des constatations qui aboutissent à une modernisation des toitures et un remplacement de certains éléments architecturaux délabrés<ref group="a" name="Benoit-p134">{{p.}}134</ref>.

Ne possédant plus de lieu de retraite, et poussé par sa favorite, la [[Madame de Pompadour|marquise de Pompadour]], [[Louis XV]] décide de reprendre possession du palais de Trianon en 1749<ref group="a" name="Benoit-p134" />. Il y fait bâtir le [[Pavillon français]], doté d'une basse-cour, et le [[Jardin à la française|jardin français]], ordonné par [[Bernard de Jussieu]]. Le [[pavillon frais]] complète l’ensemble en 1753. Enfin, la construction du [[Petit Trianon]], entre 1761 et 1768, donne son nouveau nom au Trianon de marbre, le Grand Trianon<ref group="a" name="Benoit-p136">{{p.}}136</ref>.

[[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]] préfère de loin le Petit Trianon au Grand ; elle y donne malgré tout quelques représentations dans la galerie des Cotelles. Pendant la [[Révolution française|Révolution]], les deux Trianons (particulièrement le Petit) sont occupés et dégradés par une succession de bals et fêtes<ref name="De Lescure" />.

[[Fichier:Trianon1.jpg|thumb|Le Grand Trianon côté cour.|alt=|gauche]]Il faut attendre le [[Premier Empire]] pour que le domaine reprenne de l’importance. En 1805, [[Napoléon Ier|Napoléon {{Ier}}]] ordonne la restauration des deux domaines. On commence par ravaler les façades et boucher les lézardes<ref name="versalia7">{{Article | prénom1 = Annick | nom1 = Heitzmann | titre = Le domaine de Trianon sous le Premier Empire | périodique = Versalia | numéro = 7 | année = 2004 | pages = 112–127  | issn = 1285-8412}}</ref>. Dès 1808, on réalise de plus gros travaux. Un projet de doubler l'aile à droite de la cour d'honneur n'aboutit pas, pas plus que la réunion des deux Trianons<ref name="versalia7" />. En revanche, le péristyle est fermé de vitres, afin d'éviter à l'impératrice les courants d'air, et tout l'intérieur est remis en état, des cheminées aux carrelages et des parquets aux lambris. De 1809 à 1810, le château est remeublé. L’empereur fait de nombreux séjours à Trianon entre 1809 et 1813. Afin de garantir sa sécurité et de faciliter un accès direct à Trianon sans passer par le [[Château de Versailles|grand château]], il fait ériger la grille d’entrée de l’avant-cour et les deux pavillons réservés à sa garde personnelle d'une cinquantaine d'hommes.

Sous [[Louis XVIII]], aucun changement n’est effectué au château, seuls les symboles impériaux sont enlevés. Le {{date-|31 juillet 1830}}, [[Charles X]] s’y arrête quelques heures sur la route de son exil. De 1830 à 1848, [[Marie-Amélie de Bourbon-Siciles]] confie à [[Frédéric Nepveu]]<ref name="De Lescure"/> le soin de mettre le château au goût du jour pour y résider, et y marie sa fille, [[Marie d'Orléans (1813-1839)|Marie d'Orléans]], avec [[Alexandre de Wurtemberg (1804-1881)|Alexandre de Wurtemberg]], le {{date-|18 octobre 1837}}<ref name="De Lescure"/>. Comme son prédécesseur, [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe {{Ier}}]] fait halte à Trianon sur la route de l'exil, le {{date-|24 février 1848}}<ref name="De Lescure"/>.

=== Le palais des Républiques ===
En [[1873]], le procès de [[François Achille Bazaine]], devant le [[conseil de guerre]] présidé par le [[Henri d'Orléans (1822-1897)|duc d'Aumale]], se tient au sein de la galerie. Le [[Maréchal de France|maréchal]] est accusé d'avoir manqué aux devoirs et d'avoir livré à l'armée allemande une place de guerre de premier ordre, [[Metz]] et près de {{nombre|150000|soldats}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=G.|nom1=Lebre|titre=Nos grands avocats|éditeur=A. Chevalier-Marescq|année=1883|pages totales=353|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=eyUvAAAAYAAJ&pg=PA54}}</ref>.

À l'issue de la [[Première Guerre mondiale]], après les traités [[Traité de Versailles|de Versailles]] et [[Traité de Saint-Germain-en-Laye (1919)|de Saint-Germain]] signés en 1919 respectivement avec l'[[République de Weimar|Allemagne]] et l'[[République d'Autriche allemande|Autriche]], et avant le [[traité de Sèvres]] signé en {{date-|août 1920}} avec la [[Empire ottoman|Turquie]], le [[traité de Trianon]] est signé le {{date-|4 juin 1920}} avec la [[Royaume de Hongrie (1920-1946)|Hongrie]], pour laquelle le nom « Trianon » est devenu synonyme de tragédie nationale<ref>Alexis Lassagne, « La blessure du Traité de Trianon », dans ''[[La Nouvelle Revue d'histoire]]'', {{n°|87}} de novembre-décembre 2016.</ref>.

Dès 1959, le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] pense à faire du Grand Trianon une résidence présidentielle<ref>{{Ouvrage|auteur1=Fabien Oppermann|titre=Le Versailles des présidents|éditeur=Fayard|année=2015|passage=121-140.|isbn=}}</ref>. Seulement, les frais à engager pour cela sont très importants : l’estimation de 1961 fait état d'un montant nécessaire de 20 millions de [[francs français]] pour restaurer le bâtiment et le mobilier<ref group=a name=p247/>{{,}}{{#tag:ref|Il en coûtera en réalité 50 millions de francs jusqu'en 1966<ref group=a name=p247/>|group=Note}}. Le président souhaite toutefois le restaurer pour redonner son lustre à Trianon pour recevoir des hôtes de prestige<ref name="PM">Anne-Cécile Beaudoin, [http://www.parismatch.com/Culture/Art/Trianon-Le-president-recoit-comme-un-prince-1001782 « Trianon. Le président reçoit comme un prince »], parismatch.com, 22 juin 2016.</ref>. Une loi-programme de restauration est votée le {{date|31|juillet|1962}}<ref group=a name=p247>{{p.}} 247</ref> et, à partir de 1963, le bâtiment est [[Restauration (art)|restauré]] par [[Marc Saltet]]<ref>http://www.academie-des-beaux-arts.fr/membres/actuel/architecture/saltet/fiche.htm</ref> et remeublé par [[Gérald Van der Kemp]]<ref name="Jardins">David Gauthier, ''Histoire des jardins de Trianon'', [http://720plan.ovh.net/~jardinsd/Trianon/Pages/Accueil/Histoire-1.htm lire en ligne]</ref> (sont notamment installés la climatisation, l’électricité et des cuisines modernes). Il sert de cadre au cinquantième anniversaire du président [[Valéry Giscard d'Estaing]] en 1976<ref>{{article|auteur=Fabien Oppermann|url=https://www.lefigaro.fr/politique/les-chateaux-de-la-republique-enquete-sur-les-lieux-secrets-du-pouvoir-20200918 |titre=Dans le secret des châteaux de la République |périodique=[[Le Figaro Magazine]]|date=18 septembre 2020|pages=48-54}}.</ref>
ainsi qu'aux réceptions officielles de la République, dont le [[sommet du G7 de 1982]], les invités présidentiels résidant dans l’aile du Trianon-sous-bois ; parmi les chefs d'État accueillis, on note également le couple présidentiel américain [[John Fitzgerald Kennedy|John]] et [[Jacqueline Kennedy-Onassis|Jackie Kennedy]], la reine [[Élisabeth II]] et le [[Philip Mountbatten|prince Philip]], le dernier étant le président russe [[Boris Eltsine]], en 1992. La chambre occupée par le général de Gaulle est restée en l'état, avec deux lits séparés, très longs (en raison de sa taille)<ref>Constance Jamet, [http://www.lefigaro.fr/culture/2013/10/23/03004-20131023ARTFIG00457-versailles-le-jardin-secret-du-roi-soleil.php « Le jardin secret du Roi-Soleil »], ''[[Le Figaro]]'', encart « Culture », mercredi 23 octobre 2013, page 35.</ref>. 
[[Fichier:Panorama Grand Trianon.jpg|thumb|upright=2.2|center|Le Grand Trianon en 2009.]]

== Plan et architecture ==
[[Fichier:Pierre Lepautre - Les Plans, Profils, Et Elevations, Des Ville, Et Château De Versailles - 1714 et 1715 - Plan du Chateau et des Apartemans de Trianon.jpg|thumb|Plan détaillé annoté du Grand Trianon à la fin du règne de [[Louis XIV]].|alt=|gauche|291x291px]]
Dessiné par [[Jules Hardouin-Mansart]] suivant les ordres de [[Louis XIV]], et construit sous la supervision de [[Robert de Cotte]] et du roi lui-même<ref group="n" name="Nuls-p100">{{p.}}100</ref>, le Grand Trianon est de style classique français mêlé d’[[wikt:italianisme|italianisme]]{{#tag:ref|« Nous remarquons que nos Architectes français ont néanmoins beaucoup varié sur la hauteur qu'ils ont donnée à leurs couvertures ; que souvent même ils les ont supprimées tout à fait, et que dans d'autres occasions ils les ont rendues si peu apparentes qu'il semble que leurs bâtiments soient couverts en terrasse, ce qu'on appelle à Paris, bâtir à l'Italienne. […] au château de Versailles du côté des Jardins, au château de Trianon, […] les faîtages sont si peu élevés qu'ils n'ont de hauteur que les deux cinquièmes de leur base. »<ref>{{Ouvrage
| prénom1=Jacques-François
| nom1=Blondel
| lien auteur1=Jacques-François Blondel
| titre=Cours d'architecture, ou Traité de la décoration, distribution et construction des bâtiments
| tome=3
| éditeur=Veuve Desaint
| lieu=Paris
| année=1772
| pages totales=460
| passage=252
| bnf=30115156
| lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k85702f.r=.langFR
| consulté le=1{{er}} juillet 2011
}}.</ref>|group="Note"}}, à dominante rose. Dès le {{s|XVIII}}, le Grand Trianon est qualifié d'élégant et considéré comme un modèle de composition{{#tag:ref|« […] la décoration extérieure du château de Trianon, par exemple, peut être considérée comme une architecture élégante, quoique l'ordre ionique seul y préside ; parce que la disposition générale de ses bâtiments, la colonnade qui les unit, la richesse des matières dont on s'est servi, et la distribution des ornements qu'on y a employés, la caractérisent telle, & qu'il n'y manque peut-être que la substitution de l'ordre composite, pour en faire un modèle parfait en ce genre. »<ref>{{Ouvrage
| prénom1=Jacques-François
| nom1=Blondel
| lien auteur1=Jacques-François Blondel
| titre=Cours d'architecture, ou Traité de la décoration, distribution et construction des bâtiments
| tome=1
| éditeur=Desaint
| lieu=Paris
| année=1771
| pages totales=478
| passage=415
| bnf=30115156
| lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k85700r.r=.langFR
| consulté le=1{{er}} juillet 2011
}}.</ref>|group="Note"}}.

On entre dans la cour par une grille basse : à droite, se trouve le bâtiment nord ; à gauche, celui du midi. L’ensemble est couvert d’un toit plat masqué par une balustrade. Les murs sont en [[pierre de Saint-Leu]]. Les pilastres, les piliers et les quatorze colonnes porteuses principales du [[péristyle]] du côté jardin, ainsi que le décor de marbre des arcades de ce péristyle, sont en [[Marbre de Caunes-Minervois|marbre incarnat de Caunes-Minervois]]. Contre les arcades du péristyle du côté de la cour, huit colonnes non porteuses de marbre de [[Campan]], groupées deux par deux, viennent compléter cet ensemble très harmonieux<ref>[[Pierre Toussaint de La Boulinière]] - ''Itinéraire descriptif et pittoresque des Hautes-Pyrénées françoises : jadis territoires du Béarn, du Bigorre, des Quatre-Vallées, du Comminges, et de la Haute-Garonne'', {{t.}}2, Édition Librairie de Gide Fils, 1825 - [https://books.google.fr/books?id=tJQBAAAAYAAJ&pg=PA291&dq=campan+-Mme+-Madame&lr=lang_fr&as_drrb_is=b&as_minm_is=0&as_miny_is=1000&as_maxm_is=0&as_maxy_is=1950&num=100&as_brr=1&cd=120#v=onepage&q=campan%20-Mme%20-Madame&f=false À lire]</ref>{{,}}<ref>{{refinc}}Pascal Julien, "Marbres". édition "le bec en l'air", pages 226-227</ref>. Le [[péristyle]] est une [[loggia]] qui relie les bâtiments du Nord et du Midi ; cette ouverture est voulue dès l’origine par Louis XIV et prend, dès l’élaboration du projet, par volonté royale<ref group="n" name="Nuls-p102-103">{{pp.}}102–103</ref>, sa dénomination de « [[péristyle]] », bien qu’en termes d’architecture cette appellation soit inappropriée. Entre 1687 et 1701, la loggia est fermée du côté de la cour par de hautes portes-fenêtres. La Cour des Offices se situe derrière l’aile du Midi. L'aile nord dissimule le Jardin du roi qui borde l’appartement de [[Madame de Maintenon]] et le troisième appartement que Louis XIV occupe à Trianon à partir de 1703. L’aile du nord est prolongée par une aile perpendiculaire, orientée est-ouest, abritant une galerie. Enfin, une aile perpendiculaire faisant suite à celle de la galerie est appelée [[Trianon-sous-Bois]] et a subi un traitement architectural résolument différent du reste du bâtiment. Cette aile abrite une suite d’appartements.

=== Appartement de l’Impératrice ===
Situé dans l'aile sud, cet appartement est d'abord occupé par [[Louis XIV]] de 1691 à 1703, puis par son fils le [[Louis de France (1661-1711)|Grand Dauphin]], de 1703 à sa mort en 1711. Sous le règne de Louis XV, la reine [[Marie Leszczynska]] s'y installe en 1740. Sous [[Premier Empire|l'Empire]], [[Napoléon Ier]] fait aménager les lieux pour sa mère en 1805, puis pour sa seconde épouse, l'impératrice [[Marie-Louise d'Autriche|Marie-Louise]] qui y réside de 1810 à 1814. Sous la [[monarchie de Juillet]], c'est la reine [[Marie-Amélie de Bourbon-Siciles|Marie-Amélie]] qui occupe les lieux.

==== Premier Salon ====
Aménagé à l'emplacement de pièces de service, le premier salon ouvre l'appartement de l'impératrice. Les meubles proviennent de l'ancien [[château de Saint-Cloud]] tandis que les tableaux qui y sont accrochés, peints par [[Noël Coypel]], évoquent l'histoire d'[[Héraclès|Hercule]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pierre Lemoine|titre=Versailles. Château, domaine, collections|éditeur=Artlys/Château de Versailles|lieu=Paris|année=2016|pages totales=328|passage=p. 257|isbn=978-2-85495-651-1}}</ref>. Il s'agit du ''Combat d'Hercule contre [[Achélôos (mythologie)|Acheloüs]]'', des ''[[Nymphe|Nymphes]] présentant une [[corne d'abondance]] à [[Amalthée (mythologie)|Amalthée]]'', l'''Enlèvement de [[Déjanire]] par le [[centaure]] [[Nessos|Nessus]], Déjanire envoyant la chemise empoissonnée de Nessus à Hercule'' et ''L'[[Apothéose]] d'Hercule'', commandées au peintre en 1688 par [[Louis XIV]]<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#34911b05-91e2-4bec-9794-2177a4196e95|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>.

==== Boudoir ====
Tout comme la pièce précédente, le boudoir est aménagé à l'emplacement d'une pièce de service. Il est meublé d'un bureau en forme d'[[arc de triomphe]], réalisé en 1796 par les [[François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter|frères Jacob]] pour l'hôtel particulier parisien de [[Joséphine de Beauharnais]], future impératrice, qui l'apporte à Trianon en 1809. Les sièges, recouverts d'un [[gourgouran]], proviennent du boudoir de l'impératrice [[Marie-Louise d'Autriche|Marie-Louise]] au [[Petit Trianon]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pierre Lemoine|titre=Versailles. Château, domaine, collections|éditeur=Artlys/Château de Versailles|lieu=Paris|année=2016|passage=p. 257|isbn=978-2-85495-651-1}}</ref>. Un métier à broder, livré pour cette pièce en 1810 par l'ébéniste Alexandre Maigret et le bronzier Louis-François Feuchère, est également présenté<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#fa415e1c-21aa-4748-9e76-520004f1fa39|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>. Sur la cheminée, est posé un vase de porcelaine commandé en 1805 par Napoléon {{Ier}} à la Manufacture de Sèvres pour cette pièce<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#bf3b5e7a-f67f-4a64-be75-5a851c0de13c|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>. Deux tableaux de [[Michel Corneille l'Ancien|Michel Corneille]] sont accrochés aux murs: ''Le Midi'', peint en 1688<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#053c29dd-404b-4563-ae35-8626fd4a331e|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>, et ''Le Jugement de [[Midas]]'', peint en 1706<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#3ff51836-de26-43e0-a82f-9d6a13053148|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>, tous deux commandés par [[Louis XIV]] pour Trianon.

==== Salon des Glaces ====
Situé à l'angle de l'aile gauche, cette pièce offre une vue sur la branche transversale du [[Grand Canal de Versailles|Grand canal]] du parc du château<ref name="Adolphe Joanne"/>. Louis XIV s'en sert comme salle du Conseil. La décoration du salon est composée de miroirs enchâssés dans des boiseries sculptées de [[guirlande]]s<ref>{{Lien web|url=http://www.insecula.com/salle/MS01845.html|titre=Salon des glaces|site=insecula.com}}</ref> de fleurs réalisées en 1687-1688 pour [[Louis XIV]] et modifiées en 1706. En 1806, il sert de Grand cabinet à [[Letizia Bonaparte|Madame Mère]] puis à l'impératrice [[Marie-Louise d'Autriche|Marie-Louise]] qui l'utilise comme son salon d'étude. C'est pour elle que sont livrés le [[piano-forte]] (réalisé en 1810 par les [[Sébastien Érard|frères Erard]]<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#6439c89d-f69a-426b-bb11-befcc3ad4076|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>), le [[Chevalet (peinture)|chevalet]] et les différentes petites tables (une table à dessiner<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#1042ee63-807e-4074-9176-e1a6ea048e74|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>, une table à jeux<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#5e9641b0-172e-46cf-bdae-621d3b0ad906|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref> et une table boîte-aux-lettres réalisées par Jacob-Desmalter en 1810<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#538db562-0efb-4619-8ebc-6d22af59b6a0|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>) encore présentes dans cette pièce aujourd'hui. Arrivé au pouvoir en 1830, le roi [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]] s'en sert de Cabinet du Conseil.

L'ensemble des sièges, composés de chaises, de fauteuils<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#5ff13a82-da88-4523-a5ea-b32e8557371b|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref> et de [[Bergère (siège)|bergères]]<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#7dce4ad8-a05e-43ac-aa50-30488dc1810e|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref> est livré en 1805 par Jacob-Desmalter. Ils sont recouverts d'un [[lampas]] bleu, gris et blanc, retissage moderne (réalisé en 2006 par la Maison lyonnaise Tassinari et Chatel) de la [[Soie|soierie]] d'origine, les ''Quatre parties du monde''. Sur les consoles (réalisées en 1805 par [[François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter|Jacob-Desmalter]]<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#12ac9d05-1be1-4ef3-b2de-6f7881ca8b06|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>), sont posés deux petits temples, réalisés à la [[Fabrique royale de porcelaine du Buen Retiro|manufacture du Buen-Retiro]] par le bronzier Giovanni-Battista Ferroni, qui font partie d'un surtout de table offert à Napoléon par le roi [[Charles IV (roi d'Espagne)|Charles IV d'Espagne]] en 1808<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#9d5ac43c-932c-4572-8334-7097ac254245|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>. Sur un guéridon au centre de la pièce est posée une horloge en bronze doré, réalisée en 1823 par l'horloger Jean-Paul Chapuy-Lépine, et représentant une corbeille de fleurs soutenue par une coupe reposant sur quatre [[Cariatide|cariatides]] ailées tenant dans leurs mains fruits et guirlandes de fleurs. Acquise en 1827 par le [[Garde-Meuble de la Couronne|Garde Meuble]] et envoyée à Trianon en 1851. Le temps y est marqué par un cadran tournant inclus dans le bord de la corbeille pour les minutes et la couronne de fleurs juste au-dessus pour les heures<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#8620927b-bd72-434a-a868-8467ac5d717a|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>. Le lustre fleurdelisé (réalisé par le bronzier Jean-François Chaumont et le lustrier Charles-Clément Baucacour à la Manufacture de Cristaux de [[Montcenis]]<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#4930ac9e-1211-4d17-8a96-9e3836925647|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>) date de 1817 tandis que les [[torchage du gaz naturel|torchères]] en bronze doré sont des copies modernes, réalisées en 1965 par la Maison Baguès à l'occasion de la restauration du Grand Trianon ordonnée par le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], fabriqué sur le modèle de celles réalisées par [[Pierre-Philippe Thomire|Thomire]] pour le grand cabinet de l'[[Napoléon Ier|Empereur]] aux [[Palais des Tuileries|Tuileries]]<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#9ed43123-30b0-4878-a5c2-7347aa170ace|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>.

==== Chambre de l'Impératrice ====
Divisée sous [[Premier Empire|l'Empire]] pour former une chambre et un salon destinés à l'impératrice, cette pièce est restituée dans ses dimensions d'origine. Son décor, composé de colonnes et de boiseries sculptées aux emblèmes d'[[Apollon]] date de 1700. La balustrade du lit, les coffres à linge et les sièges sont exécutés par Marcion pour l'impératrice [[Marie-Louise d'Autriche|Marie-Louise]]. Les autres meubles en bois clair, en particulier la commode de Werner, sont amenés par la reine [[Marie-Amélie de Bourbon-Siciles|Marie-Amélie]], de même que le lit. Exécuté par [[François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter|Jacob-Desmalter]] sur un dessin de [[Charles Percier|Percier]] et [[Pierre Fontaine (architecte)|Fontaine]] pour la chambre de [[Napoléon Ier]] au [[palais des Tuileries]], il présente à l'origine un écusson aux armes de l'Empire soutenu par deux aigles. Durant la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]], [[Louis XVIII]] le conserve aux Tuileries mais fait supprimer les symboles impériaux. Ainsi, en 1819, Jacob-Desmalter y sculpte les armes royales entourées de deux cornes d'abondance tandis que la soierie rouge de l'Empire est remplacée par un velours de soie bleu. C'est dans ce lit que Louis XVIII s'éteint en 1824. Retourné au [[Garde-Meuble de la Couronne|Garde Meuble]] après la mort du monarque, il est envoyé dans la chambre de la reine Marie-Amélie au Grand Trianon en 1837. À la demande du roi [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]], son dossier est à nouveau transformé.

Le vase en porcelaine de Sèvres, placé sur la commode, montre [[Napoléon Ier|Napoléon]] dans les jardins du [[Palais de Sanssouci|château de Sans-Souci]] à [[Potsdam]]. La pendule, ''La Liseuse'', est celle de Marie-Louise.

Un tableau de [[Charles Le Brun]], peint pour le [[Armand-Jean de Vignerot du Plessis|duc de Richelieu]] et acquis par Louis XIV vers 1662, représente ''[[Jean (apôtre)|Saint Jean l'évangéliste]]''<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#d86c17c0-06b3-4b81-b437-7dc53bd1b341|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>. Les dessus-de-portes sont des natures mortes peintes par [[Jean-Baptiste Monnoyer]] (''Vase et fleurs''<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#7f222a36-3f66-471f-b5f0-a37a8b5565a5|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>) et [[Jean-Baptiste Belin|Jean-Baptiste Blin de Fontenay]] (''Aiguière d'or, fleurs et fruits''<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#e2e0b144-9435-4fdf-b0ac-aee206bfe580|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref> et ''Aiguière d'or entourée de fruits en guirlande''<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#79ab85c2-a10b-460d-a2a1-2108acf1ba85|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>) qui remplacent les tableaux du [[Claude Gellée|Lorrain]] qui s'y trouvent sous [[Louis XIV]].

==== Salon de la Chapelle ====
D'abord chapelle (bénite le {{date-|29 août 1688}}), ce salon devient en 1691 l'antichambre de l'appartement de Louis XIV. Il conserve toutefois sa destination primitive puisque la porte du fond s'ouvre sur un autel surmonté d'un tableau, ''L'Assomption de la Vierge'', peint en 1688 par [[François Verdier (peintre)|François Verdier]]<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#969fba9a-49ca-4ced-bf4a-0f6586319a42|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>. Une fois la messe dite, la porte est refermée et la pièce reprend sa fonction de salon. Aux murs, la corniche représentant des grappes de raisin et des épis de blé, renvoyant au vin et au pain de [[Eucharistie|l'eucharistie]] rappelle la fonction première de la pièce, de même que les deux tableaux de Charles de la Fosse représentant les évangélistes saint Luc<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#ff18163a-3407-4b48-9844-f1e63f7295ce|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref> et saint Marc<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#fe54e85a-7eb3-40aa-92ff-3051d4773b15|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>. Deux autres tableaux sont également accrochés dans la pièce : un portrait de [[Louis XV]] par [[Jean-Baptiste van Loo]]<ref name="De Lescure"/> et un portrait de la reine [[Marie Leszczynska]] peint en 1746 par François Stiémart<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#a9fdcdcd-782f-4337-be7c-cff20d8f7ca4|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>, longtemps attribué à Van Loo. Sous l'[[Premier Empire|Empire]], la pièce devient le premier salon de l'impératrice et c'est alors qu'est installée la table à thé, réalisée en 1809 par l'ébéniste Marcion dont le plateau tournant est orné d'une [[marqueterie]] représentant les signes du [[zodiaque]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Lemoine, Pierre|nom1=(1920-2006).|prénom2=Carlier,|nom2=Yves.|prénom3=Lacaille,|nom3=Frédéric.|prénom4=Maral, Alexandre|nom4=(1968-....).|titre=Versailles|sous-titre=château, domaine, collections|éditeur=|année=|isbn=978-2-85495-651-1|isbn2=2854956516|oclc=972906339|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/972906339|consulté le=2019-03-06}}</ref>.

==== Salon des Seigneurs ====
Dernière salle avant le péristyle, ce salon des Seigneurs devient ensuite la première antichambre du roi puis de l'impératrice. Cette pièce brille par sa cheminée au-dessus de laquelle se trouve un tableau représentant ''[[Louis de France (1661-1711)|Le Grand Dauphin]] et sa famille''. Copie d'une œuvre de [[Pierre Mignard]], peinte en 1693 par [[Jérémie Delutel]] à la demande du [[Philippe d'Orléans (1640-1701)|duc d'Orléans]], elle représente le fils de [[Louis XIV]], entouré de sa femme, [[Marie-Anne de Bavière (1660-1690)|Marie-Anne de Bavière]], et de leurs trois enfants: [[Louis de France (1682-1712)|Louis, duc de Bourgogne]], [[Philippe V (roi d'Espagne)|Philippe, duc d'Anjou]] et [[Charles de France (1686-1714)|Charles, duc de Berry]]<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#f1e8273b-1642-46bb-908e-0ab0151bc26d|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>. De part et d'autre de la cheminée, sont accrochés deux petits tableaux de [[René-Antoine Houasse]]: ''[[Minerve (mythologie)|Minerve]] et [[Arachné]]'', peint en 1706, à droite<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#e34294f4-5bec-4faf-81cd-3f57bd1947c6|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>, et ''Minerve et [[Tirésias]]'', peint en 1698, à gauche<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#a50a597d-7c7c-4bec-b533-60542f36763d|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>. Sur les murs latéraux, sont exposés deux autres grands tableaux de [[François Verdier (peintre)|François Verdier]] : ''[[Vénus (mythologie)|Vénus]] prenant congé d'[[Adonis (mythologie)|Adonis]]''<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#7512b15f-a44d-4f02-9e55-6151d5c36234|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>, sur le mur droit, et ''La Naissance d'Adonis''<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#99db207d-0bd0-47c2-86e8-0389723aacb8|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref> au mur gauche, peints respectivement en 1696 et 1698 pour l'aile de Trianon-sous-Bois. Les dessus-de-porte sont des [[Nature morte|natures mortes]] de [[Jean-Baptiste Monnoyer]]: ''Vase de fleurs et cassolettes''<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#4bf66c6e-49d5-4538-8ea4-0d0adb92c9f6|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>, ''Vase et fleurs''<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#30fe947e-4f05-4cfe-a4d4-29f4a8d40cf0|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref> et ''Corbeille de fleurs''<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#ddba5db0-8158-46ab-bad7-fb931e35bd8b|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>.

La grande table installée au centre de la pièce a été réalisée en 1823 par [[Félix Rémond]] et installée au [[palais des Tuileries]] avant d'être envoyée au Grand Trianon en 1851. Elle est composée d'un plateau en bois de [[teck]], de 2m77 de diamètre, supporté par un socle en orme<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#2ba610b1-aa05-42bb-8bb9-5be02a265023|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>. Sur cette table sont posés plusieurs petits groupes en terre cuite, sculptés par [[Bartolomeo Pinelli]] en 1828 et 1834: ''Danseuses de [[tarentelle]]''<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#643f95eb-e6af-4d13-8335-3d1bc91ca2c1|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>, ''Joueurs de [[Mourre|mora]]''<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#cc99237a-834c-4c3b-84c2-f9b04143a178|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>, ''Joueurs de cartes''<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#f89a81d3-a0a6-4f1a-8a86-56b9d3d332ba|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref> et ''Jeu de boules''<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#80328c33-e3fd-4793-97b8-13f7a4594ab7|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>''.'' Les deux consoles, réalisées vers 1802 par [[Adam Weisweiler|Adam Weisweller]], proviennent du [[château de Saint-Cloud]]<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#aeae3665-ea15-4633-80de-a55d5149804b|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref> tandis que les sièges, réalisés en 1809 par l'ébéniste Marcion, sont ceux installés par [[Napoléon Ier]] dans le salon du billard<ref>{{Lien web|titre=Les collections – Château de Versailles|url=http://collections.chateauversailles.fr/#63129751-bece-4c84-996f-84fb7df74b0f|site=collections.chateauversailles.fr|consulté le=2019-03-06}}</ref>.

=== Péristyle ===
[[Fichier:Grand Trianon.JPG|thumb|Le Grand Trianon avec le péristyle dans sa partie centrale.]]

Le péristyle{{#tag:ref|Il s'agit en réalité d'une [[loggia]], mais [[Louis XIV]] lui-même employait ce terme<ref group=n name=p102103>{{op. cit.}} {{p.}}102-103</ref>|group=Note}} est la galerie à colonnades reliant l'aile droite et l'aile gauche, mais aussi la cour aux jardins. Elle est formée d'arcades ouvertes sur la cour et d'une colonnade sur le jardin.

Originellement, le projet de [[Jules Hardouin-Mansart]] prévoit de menuiser les arcades sur la cour, ne laissant alors pas deviner le jardin depuis la cour, mais Louis XIV décide en cours de chantier{{#tag:ref|Ou, suivant les sources, les laissa monter et les fit retirer quelques années plus tard<ref group="n" name="Nuls-p103">{{p.}}103</ref>.|group=Note}} de les laisser libres, mettant en relation visuelle la cour et les jardins<ref name="Pérouse" />. Le péristyle est vitré par [[Napoléon Ier|Napoléon {{Ier}}]] en 1810, ajouts supprimés un siècle plus tard, en 1910<ref name="chateauversailles_p">{{Lien web |titre=Péristyle |url=http://www.chateauversailles.fr/decouvrir-domaine/grand-trianon/architecture-et-jardins/peristyle/peristyle/entre-cour-et-jardins-1 |site=chateauversailles.fr |consulté le=30 juin 2011}}</ref>. Les arcades portent encore les traces de cet ajout impérial.

Le maréchal [[François Achille Bazaine]] y est jugé par un [[tribunal militaire]] à la fin 1873<ref name="chateauversailles_p" />.

<gallery>
Fichier:Trianon.jpg|Péristyle du Grand Trianon.
Fichier:GrandTrianon1.JPG|Colonnes du péristyle.
Fichier:Grand Trianon - Versailles - P1620126.jpg|Côté nord-est.
File:Grand Trianon Péristyle.JPG|Côté sud-ouest.
Fichier:Reagans in Versailles 1982.jpg|[[Ronald Reagan]] et sa femme [[Nancy Reagan|Nancy]], dans le péristyle, en 1982.
</gallery>


=== Grand appartement ===
==== Salon rond ====
Également nommé « Salon des colonnes » à cause des huit colonnes qu'il abrite, il est situé dans l'aile droite et donne accès direct au péristyle. Il est réaménagé par [[Ange-Jacques Gabriel]] en 1750, puis sert de chapelle sous [[Louis XVI]]<ref name="De Lescure"/>. Sous l'[[Premier Empire|Empire]], il devient une salle de garde, avant d'être utilisé en tant que salon des huissiers sous [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]]<ref>{{Lien web|url=http://www.insecula.com/salle/MS01826.html|titre=Salon rond|site=insecula.com}}</ref>.

==== Salon de musique ====
Ce salon sert d'[[antichambre]] pour le premier appartement de [[Louis XIV]]. Le roi y prend son dîner, en musique. Installés dans un entresol au-dessus des portes, les musiciens peuvent être, suivant le bon vouloir du roi, visibles ou non grâce à des jeux de volets<ref group="j" name="p167">{{op. cit.}} {{p.}}167</ref>.

Pendant le règne de [[Napoléon Ier|Napoléon {{Ier}}]], il est utilisé comme salon pour les [[officier]]s et sous [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]] comme salle de [[billard]]. On y trouve des remarquables [[boiserie]]s ainsi que des chaises parsemées de tapisserie de Beauvais<ref name=GrandAppart/>.

==== Salon de famille de Louis-Philippe ====
[[Fichier:Grand Trianon Salon de famille de Louis Philippe.10.jpg|thumb|Salon de famille de [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]].]]
{{...}}
Constitué en 1838 par Louis-Philippe, il provient de la fusion de deux pièces : le salon des Grands Officiers et le salon des Princes de l'Empereur ({{1ère}} antichambre de Louis XIV).

Les peintures sont de [[Bon Boullogne|Bon de Boulogne]] et de [[François Verdier (peintre)|François Verdier]]. Le mobilier est l'œuvre de [[Pierre-Gaston Brion]], tandis que les tables sont de [[François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter|Jacob-Desmalter]].

==== Salon des Malachites ====
À l'origine, cette pièce sert de chambre à la [[Marie-Adélaïde de Savoie|Duchesse de Bourgogne]]. Devenue ''Salon de l'Empereur'' sous [[Napoléon Ier|Napoléon {{Ier}}]], cette pièce contient en particulier, les objets d'art (candélabres, vases, vasque) fabriqués avec les blocs de [[malachite|malachite de Sibérie]], offerts par le tsar [[Alexandre Ier (empereur de Russie)|Alexandre Ier de Russie]] à Napoléon {{Ier}} en [[1808]], après la signature du [[traité de Tilsitt]] de {{date||juillet|1807}}<ref>[http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Versailles/Versailles-Le-Grand-Trianon.htm Versailles - Le Grand Trianon], sur le site patrimoine-histoire.fr, consulté le 13 juillet 2014</ref>. On remarque aux murs trois chefs-d'œuvre de [[Charles de La Fosse]] : ''Apollon et Thétis'', ''Diane et ses nymphes'' et ''Clytie changée en tournesol''

<gallery mode="packed" heights="150" align="center" caption="Salon des malachites"> 
Grand Trianon Salon des Malachites_001.JPG|
Grand Trianon Salon des Malachites_002.JPG| 
Grand Trianon Salon des Malachites_003.JPG|
Versailles-Le Grand Trianon-Salon_des_Malachites.jpg|
</gallery>
==== Salon frais ====
{{...}}
Ce salon est nommé ainsi car il est exposé au nord. Napoléon s'en sert pour réunir son conseil et [[Charles X]] y tient son dernier conseil. On remarque aux murs quatre vues de Versailles par  [[Jean-Baptiste Martin (peintre)|Jean-Baptiste Martin]] et au-dessus de la cheminée ''Zéphire et Flore'' de [[Jean Jouvenet]]<ref>Thomas Garnier, Christian Milet et Jean-Marc Manaï, ''Châteaux de Versailles et de Trianon'', dépliant du Grand Trianon</ref>.

==== Galerie des Cotelle ====
[[Fichier:Grand Trianon Galerie des Cotelle.jpg|thumb|Galerie des Cotelle.]]
La galerie des Cotelle, située dans l'aile nord, comporte onze portes-fenêtres et cinq fenêtres et est reliée au salon des jardins. Elle tient son nom du peintre [[Jean Cotelle l'Aîné|Jean Cotelle le Jeune]], portraitiste et miniaturiste de [[Louis XIV]] qui réalise vingt et une des vingt-quatre toiles qui y sont accrochées<ref name=GrandAppart>[http://www.chateauversailles.fr/decouvrir-domaine/grand-trianon/architecture-et-jardins/le-grand-appartement Le Grand Appartement], sur ''chateauversailles.fr''</ref>. Ces tableaux témoignent de l'état des bosquets du jardin, tels qu'ils sont en 1687, certains ayant aujourd'hui disparu. [[Napoléon Ier|Napoléon {{Ier}}]], peu adepte de ces [[nymphe]]s et [[Putto|putti]], souhaite les faire disparaître et les remplacer par des tableaux à sa gloire, mais n'en a pas le temps<ref group=j name=p170>{{op. cit.}} {{p.}}170</ref>. [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe {{Ier}}]] les transfère à Versailles. Ce n'est qu'en 1913 que les œuvres retrouvent leur galerie d'origine. Le [[Traité de Trianon|traité de paix]] avec le [[Royaume de Hongrie (1920-1946)|Royaume de Hongrie]] y est signé le {{date|4|juin|1920}}.
==== Salon des jardins ====
{{…}}
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File:Salon des Jardins du Grand Trianon.jpg|Le Salon des Jardins au Grand Trianon
File:Salon des Jardins.jpg|Le Salon des Jardins au Grand Trianon
</gallery>

=== Petit appartement de l’Empereur ===
[[Napoléon Ier|Napoléon {{Ier}}]] fait aménager par [[Charles Percier]] et [[Pierre Fontaine (architecte)|Pierre-François-Léonard Fontaine]] une suite de cinq pièces situées dans l’aile nord, côté cour<ref group="j" name="p172">{{op. cit.}} {{p.}}172</ref>. L'occupation des lieux est supervisée par l'impératrice [[Joséphine de Beauharnais]] jusqu'à son divorce en 1809. Ce dernier s'installe alors à Trianon pour une période transitoire, où, le {{date|12|juillet|1811}}, il ordonne le remeublement du [[château de Versailles]] afin d'y installer sa cour<ref group="j" name="p172"/>.

Des cinq pièces (antichambre, chambre, cabinet particulier, salon de Déjeun et salle de bains), seul le cabinet particulier est réaménagé suivant le goût de l’époque, les autres pièces restant un mélange du [[style Empire]] et des décors floraux chers à [[Louis XV]]<ref group="j" name="p172"/>. Sous la [[monarchie de Juillet]], cet appartement est occupé par les filles cadettes de [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]], [[Marie d'Orléans (1813-1839)|Marie]] et [[Clémentine d'Orléans]]<ref name="chateauversailles.fr">{{Lien web |langue=fr |titre=Le Grand Trianon |url=https://www.chateauversailles.fr/decouvrir/domaine/trianon/grand-trianon |site=Château de Versailles |date=2016-10-17 |consulté le=2022-03-30}}</ref>.

==== Chambre de l’Empereur ====
Ancienne chambre de [[Louis XV]], cette pièce fut créée en 1750 à l'emplacement d'un escalier et d'une partie de la salle suivante. Ses boiseries actuelles datent de ce décor d'origine de 1750.

Devenue la chambre à coucher de [[Napoléon Ier]] en 1807, elle fut alors tendue d'étoffes de [[moire]] "bois citron" à bordure de [[brocart]] lilas et argent, tissées deux années auparavant pour l'impératrice [[Joséphine de Beauharnais|Joséphine]].

Elle servit ensuite de chambre à de la princesse [[Hélène de Mecklembourg-Schwerin]], épouse du fils aîné de Louis-Philippe. Ce dernier vient souvent à Trianon durant les travaux de transformation de Versailles en musée.

L'état actuel est celui de Napoléon avec des soieries chamois, violet et argent<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le Grand Trianon |url=https://www.chateauversailles.fr/decouvrir/domaine/trianon/grand-trianon |site=Château de Versailles |date=2016-10-17 |consulté le=2022-03-30}}.</ref>.

[[Fichier:Versailles Grand Trianon Napoleon's Chamber.jpg|thumb|Chambre de l’Empereur.|gauche]]

==== Antichambre de l’Empereur ====
Sous l'appellation de "cabinet du Levant", cette pièce servit de grand cabinet à [[Madame de Maintenon]]. Elle fut ensuite la chambre de [[Madame de Pompadour]] puis, à quelques reprises, de la reine [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]]. C'est ici que mourut sa fille, la princesse [[Sophie de France (1786-1787)|Sophie]], tout juste âgée de onze mois, le 19 juin 1787. Lors des travaux de [[1812]] ordonnés par [[Napoléon Ier|Napoléon]], la pièce fut réduite en profondeur afin d'aménager l'escalier menant à l'entresol. Elle servit alors de cabinet pour le secrétaire de l'empereur.

Les murs de la pièce sont tendus de [[Damas (tissu)|damas]] "terre d’Égypte" à bordure [[Ponceau (couleur)|ponceau]] et vert. Plusieurs tableaux y sont accrochés : ''Junon et Flore'' par [[Bon Boullogne|Bon Boulogne]], ''Zéphyr et Flore'' par [[Noël Coypel]] et [[Michel Corneille le Jeune|Michel Corneille]] ainsi que ''Apollon reçoit son carquois et ses flèches de Mercure'' par Noël Coypel<ref name="chateauversailles.fr" />.{{...}}

==== Cabinet topographique de l’Empereur ====
{{...}}

==== Cabinet particulier de l’Empereur ====
Ancienne chambre de [[Madame de Maintenon|Mme de Maintenon]], cette pièce fut ensuite divisée en plusieurs cabinets au {{XVIIIe siècle}}. Rétablie dans ses dimensions d'origine en 1813, elle prend alors son aspect actuel. Les sièges furent livrés pour le [[Premier Consul]] au château de Saint-Cloud tandis que le guéridon provient du [[palais de l'Élysée]]. Les murs sont recouverts d'une tenture de damas vert enrichi d'une bordure de [[brocart]] d'or. Les tableaux accrochés représentent ''Apollon et la Sybille'' et ''Apollon Hyacinthe'' par [[Louis de Boullogne|Louis de Boulogne]], ''Apollon chez Thétys'' par [[Jean Jouvenet]] ainsi que ''Apollon couronné par la Victoire'' et ''Le Repos d'Apollon'' de Noël Coypel<ref name="chateauversailles.fr" />.
{{...}}

==== Salon du Déjeun ====
Après avoir formé avec une partie du cabinet particulier de l'empereur la salle des Buffets, la pièce atteint sa forme actuelle sous [[Louis XV]]. Le décor actuel est réalisé pour [[Napoléon Ier]], sous le règne duquel la pièce devient le salon du Déjeun<ref>[http://www.chateauversailles.fr/decouvrir-domaine/grand-trianon/architecture-et-jardins/le-petit-appartement-de-lempereur Présentation du Petit Appartement de l'Empereur] sur le site du Château de Versailles</ref>.

==== Salle de bains de l’Empereur ====
La salle de bains de Napoléon a été installée dans ce qui fut le petit appartement aménagé pour [[Louis XV]] en [[1750]]. Du basin blanc en recouvre les murs ainsi que les sièges gondoles. La baignoire est dissimulée sous une banquette en drap vert<ref name="chateauversailles.fr" />.{{...}}

=== Trianon-sous-Bois ===
[[Fichier:Trianon sous Bois - DSC 0002.jpg|thumb|Trianon-sous-Bois]]
Trianon-sous-Bois{{#tag:ref|Ou, pour [[Jean-Aimar Piganiol de La Force]], « Trianon sur Bois »<ref>[[Jean-Aimar Piganiol de La Force]], ''Nouvelle description des chasteaux et parcs de Versailles et de Marly, contenant une explication historique de toutes les peintures, tableaux, statues, vases et ornemens qui s'y voyent, leurs dimensions et les noms des peintres et des sculpteurs qui les ont faits, avec les plans de ces deux maisons royalles, dédié à S.A.S le comte de Toulouse'' - [http://inha.divvalib.net/collection/8394-nouvelle-description-des-chasteaux-et-pa/?n=11 source]</ref>}} est l'[[Aile (architecture)|aile]] nord du Grand Trianon<ref name="chateauversailles_tsb">{{Lien web |url=http://www.chateauversailles.fr/decouvrir-domaine/grand-trianon/architecture-et-jardins/trianon-sous-bois/trianon-sous-bois/laile-de-trianon-sous-bois-1 |titre=Trianon-sous-Bois |site=chateauversailles.fr |consulté le=30 juin 2011}}</ref>. Construit à l'origine pour pallier un manque de place<ref name="chateauversailles_tsb" />, cette aile est construite peu avant 1708 et est occupée par [[Élisabeth-Charlotte de Bavière|Madame Palatine]], belle-sœur du roi [[Louis XIV]], et sa famille<ref name="chateauversailles_tsb" />. Elle est constituée, non pas d'une enfilade de pièces comme cela se faisait à l'époque, mais d'un couloir, côté jardin, desservant l'ensemble des pièces.

Le salon du billard est transformé en chapelle sous [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe {{Ier}}]]<ref name="chateauversailles_tsb" />. Le mariage de [[Marie d'Orléans (1813-1839)|Marie d'Orléans]], fille de Louis-Philippe, avec [[Alexandre de Wurtemberg (1804-1881)|Alexandre de Wurtemberg]] s'y tient le {{date|17|octobre|1837}}<ref name="chateauversailles_tsb" />. Des colonnes dans la chapelle proviennent du [[bosquet des Dômes]]<ref name="chateauversailles_tsb" /> et un vitrail représentant ''L’Assomption de la Vierge'' d’après [[Pierre-Paul Prud'hon]] est une commande de la [[Manufacture nationale de Sèvres]]<ref name="chateauversailles_tsb" />.

En 1963, le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] fait remettre en état les lieux pour en faire une résidence du président de la République<ref name="chateauversailles_tsb" />{{,}}<ref name="chateauversailles_gt" /> et de ses invités. Il y place son bureau, surnommé « bureau du général »<ref name="chateauversailles_tsb" />. Les cuisines modernes sont du même modèle que celles du ''[[France (paquebot de 1912)|France]]''{{refnec}}, bien qu'elles servent surtout à faire réchauffer des plats commandés chez un traiteur<ref name="PM"/>.

L'accueil de personnalités invitées par la présidence ou le ministère des Affaires étrangères a ainsi eu lieu jusqu'en 1992, et en 2009, ces espaces sont rétrocédés à l'[[établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles]]<ref group=n name=p106>{{op. cit.}} {{p.}}106</ref>.

==== Salle des huissiers ====
La pièce est créée lors des travaux de 1963-1965. Elle sert de pièces d'introduction aux appartements présidentiels de Trianon-sous-Bois. Deux de ses côtés donnent sur les jardins du château. Le sol est dallé de marbre blanc à cabochons noirs, faisant le lien avec le perron du jardin sur lequel cette salle s'ouvre. Le mobilier est composé d'un bureau plat sur lequel est posé un téléphone et une lampe de bureau, de sept fauteuils, d'une console supportant une pendule et d'un paravent.

==== Salon d'attente ====

==== Salon du deuxième aide de camp ====
Ce salon sert de bureau au deuxième [[aide de camp]] assistant le président de [[Charles de Gaulle|Gaulle]]. Le décor en boiserie du salon date de la fin du règne de Louis XIV.

==== Salon du premier aide de camp ====
Comme pour la pièce précédente, le décor date de l'époque de Louis XIV. Les fauteuils sont ornés de velours gris clair tandis que les rideaux aux fenêtres sont en velours grenat réalisés en 1966 par Serge Royaux.

==== Bureau du président ====
Pièce la plus importante de Trianon-sous-Bois, c'est aussila plus vaste de l'aile. Elle est ornée de tapisseries de la Manufacture des Gobelins d'après le peintre Coypel. Les fauteuils, en bois doré, proviennent du château de Saint-Cloud. Les murs sont tendus de velours vert.

==== Petit salon ====

==== Salle à manger ====

==== Chapelle de Louis-Philippe ====
La chapelle fut construite sous [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]] à l'emplacement de l'ancien salon de billard de [[Louis XIV]]. Au dessus de l'autel, un vitrail réalisé par la [[Sèvres - Manufacture et Musée nationaux|Manufacture de Sèvres]] représente l'[[Assomption|Assomption de la Vierge]] d'après le peintre [[Pierre-Paul Prud'hon]]. Les colonnes qui l'entourent proviennent des pavillons du [[bosquet des Dômes]], détruits sous l'[[Premier Empire|Empire]]. C'est dans cette chapelle que Louis-Philippe maria sa deuxième fille, la [[Marie d'Orléans (1813-1839)|princesse Marie]], au duc [[Alexandre de Wurtemberg (1804-1881)|Alexandre de Wurtemberg]] le 17 octobre 1837<ref name="chateauversailles.fr" />.

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Fichier:Grand Trianon Chambre de la reine des Belges.jpg|Chambre de la Reine des Belges.
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== Aménagement intérieur ==
=== Les peintures ===
[[Fichier:Clytie-DelaFosse-Trianon.jpg|thumb|Clytia changée en héliotrope de Charles de La Fosse, 1688]]
L'aménagement du Grand Trianon a donné lieu à l'une des plus importantes commandes de [[peinture de chevalet|peintures de chevalet]] effectuées par Louis XIV puisqu'entre 1688 et sa mort, il fait peindre près de 160 tableaux à destination du palais<ref>{{harvsp|Schnapper|2010|passage=17}}</ref>.

La moitié de ces œuvres sont des [[Peinture mythologique|tableaux mythologiques]], une cinquantaine sont des paysages, une trentaine des tableaux de fleurs et cinq des [[Peinture religieuse|tableaux religieux]]<ref>{{harvsp|Schnapper|2010|page=189}}</ref>. Parmi les artistes ayant travaillé à l'élaboration de ces tableaux se trouvent [[François Boucher]] (''[[La Pêche à la ligne (Boucher)|La Pêche à la ligne]]'', 1757), [[François Verdier (peintre)|François Verdier]], [[René-Antoine Houasse]], [[Antoine Coypel]], [[Jean Jouvenet]], [[Charles de La Fosse]] et [[François Marot]].

== Les jardins ==
[[Fichier:Versailles Grand Trianon Bassin Plat fond (2).jpg|thumb|upright=1.2|[[Bassin Plat fond]].]]
[[Fichier:Versailles Grand Trianon.jpg|thumb|Vue des parterres.]]
[[File:BOSQUET DES SOURCES Versailles Grand Trianon.jpg|thumb|Schéma du bosquet des Sources, Grand Trianon|alt=|gauche]]
Dès la construction du [[Trianon de porcelaine]], Louis XIV fait appel au jardinier [[Michel II Le Bouteux]], dont les parterres sont ornés de plantes en pots enterrées afin de pouvoir être changées tous les jours, à volonté, créant un spectacle fleuri et embaumé permanent et totalement unique, parfois gênant pour les visiteurs<ref group="n" name="Nuls-p98">{{p.}}98</ref>. En 1743, [[Ange-Jacques Gabriel]] rappelle au roi [[Louis XV]] que plus de {{formatnum:900000}} pots de terre sont utilisés ou en réserve pour l’ornement des parterres<ref>Alain Baraton et Jean-Pierre Coffe, La véritable histoire des jardins de Versailles, Plon, 2007, {{p.|175}}.</ref> ; d'après Le Nôtre, le nombre monte jusqu'à deux millions<ref name="garrigues">Dominique Garrigues, ''Jardins et jardiniers de Versailles au Grand Siècle'', Époques, octobre 2001, {{ISBN|2876733374}} (Voir sur [https://books.google.fr/books?id=Ydec-3eKtikC&lpg=PA140&ots=XUKEnYXsy8&dq=%22michel%20II%20le%20bouteux%22&pg=PA140#v=onepage&q=%22michel%20II%20le%20bouteux%22&f=false Google Books]), {{p.|140}} et suivantes</ref>. {{formatnum:96000}} plantes sont ainsi maintenues pour la variété du spectacle et l’agrément du roi. Ce « jardin de [[Flore (mythologie)|Flore]] », comme l’appellent les contemporains du [[Trianon de porcelaine]]<ref group="n" name="Nuls-p98"/>, introduit notamment le [[marronnier commun|marronnier d'Inde]], une essence exceptionnelle pour les jardins de l'époque<ref name="Jardins"/>, tandis que les orangers sont cultivés en terre (un exploit pour l'époque<ref name="garrigues" />), leur mise à l’abri hivernale étant faite par une châsse en verre, démontée quand reviennent les beaux jours<ref group="n" name="Nuls-p98"/>.

Lors de la construction du Trianon de marbre, [[André Le Nôtre]] trace dans les jardins des figures géométriques compartimentées en salles de verdure treillagées, préservant partiellement quelques parterres de [[Michel II Le Bouteux]]. Les jardins sont achevés après sa mort, en 1700, par [[Jules Hardouin-Mansart]] qui, en 1702, les agrémente, entre autres, d’un buffet d’eau et crée des bosquets et des salles de verdure. Seule la fierté de Le Nôtre, le [[jardin des Sources]], situé dans le creux de la [[#Galerie des Cotelle|galerie des Cotelle]] et [[Trianon-sous-Bois]] est préservé<ref group="n" name="Nuls-p103"/>.

Les jardins du Grand Trianon sont des [[Jardin à la française|jardins à la française]], ordonnés et géométriques. Ils couvrent actuellement 23 hectares, enclos de {{unité|2.2|km}} de murs et parcourus par {{unité|8|km}} d’allées<ref>Alain Baraton et Jean-Pierre Coffe, La véritable histoire des jardins de Versailles, Plon, 2007, {{p.|179}}.</ref>. Ils sont un jardin en réduction, au dessin délicat, à l’intérieur du parc de Versailles. Contrairement à ce dernier, les jardins de Trianon ne conservent que très peu de jeux hydrauliques, à l’exception notable du buffet d’eau. Ils sont essentiellement, et c’est leur principale caractéristique, un aménagement paysager formé d’allées, de végétation et de sculptures. Entièrement closes de murs, les perspectives ne sont cependant pas coupées : on expérimente les premiers [[ha-ha|saut-de-loup et ha-ha]]<ref group="n" name="Nuls-p105"/>.

Comportant peu de structures artificielles, ils souffrent beaucoup plus que les jardins de Versailles de l’abandon progressif et du manque d’entretien. La végétation domestiquée qui les constituent a repris ses droits et la [[Tempêtes de fin décembre 1999 en Europe|tempête de 1999]], achève de jeter à bas les rares vestiges des plantations initiales. Leur récente restauration, qui se déroule depuis 2003, reconstitue, à partir des nombreux documents d’époque, la succession des salles, des chambres et des antichambres de verdure qui forment le plan initial. Une multitude de formes géométriques - triangle, hémicycle, octogone - sont articulées entre elles par des allées bordées de [[charmille]]s. La salle triangulaire, qui est l’une des premières à être restaurée, comporte une double haie de charmilles entaillées de « fenêtres », offrant des vues variées sur les orangers en pots qui l’habillaient à la belle saison. La reconstitution, soignée, ne donne cependant qu’une lointaine idée de la variété des paysages originaux. Il faut alors imaginer les multiples plantes fleuries en pots, les structures éphémères de toiles, les meubles et statues, transportés et installés pour la journée, qui habillent les salles de verdure pour se faire une idée de ces pièces naturelles richement ornées.

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Fichier:Pierre Lepautre - Les Plans, Profils, Et Elevations, Des Ville, Et Château De Versailles - 1714 et 1715 - Plan général de Trianon.jpg|Les jardins en 1714-1715
Fichier:Versailles Trianon plan.jpg|Plan général du Trianon et du Jardin de la Reine à Versailles au {{s|XIX}}, suivant une orientation sud-nord.
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== Lieu de séjour ==
* 1690-1703 :  [[Louis XIV]]
* 1703-1711 : [[Louis de France (1661-1711)|Monseigneur]], le Dauphin, fils de Louis XIV
* 1717 : [[Pierre Ier le Grand|Pierre {{Ier}} le Grand]], [[Liste des monarques de Russie|empereur de Russie]]
* 1740 : [[Marie Leszczynska]], épouse de [[Louis XV]]
* 1810-1814 : [[Marie-Louise d'Autriche]], épouse de {{Napoléon Ier}}
* 1830-1848 : la reine [[Marie-Amélie de Bourbon-Siciles]], épouse de [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe {{Ier}}]]
* Depuis [[1963]], le Grand Trianon sert occasionnellement de lieu de rencontre entre le président de la République et les chefs d’État étrangers en visite officielle :
** [[Charles de Gaulle]] y tient des discussions avec [[Richard Nixon]] (États-Unis) en {{date-|mars 1969}}<ref>{{Ina|CAF90042673|Le Président Richard Nixon au Grand Trianon|consulté le=30 juin 2011}}</ref>.
** [[Georges Pompidou]] accueille la reine [[Élisabeth II]] (Royaume-Uni) en {{date-|mai 1972}}<ref>{{Ina|CAF94085509|Premiere journee Elizabeth II|consulté le=30 juin 2011}}</ref>.
** [[Valéry Giscard d'Estaing]] accueille successivement le [[Chah|Chah d'Iran]], [[Jimmy Carter]](États-Unis) et [[Hussein (roi de Jordanie)|Hussein de Jordanie]]
** [[François Mitterrand]] y reçoit également en 1992 le premier président de la toute jeune [[Russie|fédération de Russie]], [[Boris Eltsine]]
** [[François Hollande]] y accueille le {{date-|27 mars 2014}} le président chinois [[Xi Jinping|XI Jinping]] et son épouse [[Peng Liyuan]], pour un dîner privé servi par le chef [[Alain Ducasse]]. 
** [[Emmanuel Macron]] y reçoit le président russe [[Vladimir Poutine]] en 2017<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Vladimir Poutine au Grand Trianon à Versailles: une tradition bien républicaine |url=https://www.lefigaro.fr/culture/2017/05/23/03004-20170523ARTFIG00229-poutine-au-grand-trianon-une-tradition-bien-republicaine.php |site=Le Figaro |date=2017-05-23 |consulté le=2023-11-20}}</ref>.

== Le Grand Trianon dans la culture ==
[[File:French Pavilion, replica of the Grand Trianon (1904 World's Fair).jpg|thumb|Pavillon français de l'[[exposition universelle de 1904]], réplique du Grand Trianon.]]
On parle de « trianon » pour évoquer un pavillon excentré par rapport à une résidence royale.

Le Grand Trianon est le décor de plusieurs [[films tournés au domaine de Versailles]]<ref>[http://www.chateauversailles.fr/resources/pdf/fr/pedagogique/filmographie_epv.pdf Liste des films tournés au domaine de Versailles]</ref>{{,}}<ref group=Note>La date donnée est celle du tournage.</ref> :
* 1921 : ''[[L'Aiglonne]]'' de [[Émile Keppens]] et [[René Navarre]]
* 1925 : ''[[Napoléon (film, 1927)|Napoléon]]'' d’[[Abel Gance]]
* 1932 : ''[[Au jardin de la Pompadour]]'' de [[Robert Casa]] et [[André Taponier]]
* 1949 : ''[[L'esprit de famille (film, 1949)|L'esprit de famille]]'', par [[l'industrielle française du film]]
* 1955 : ''[[Napoléon (film, 1955)|Napoléon]]'' de [[Sacha Guitry]]
* 1960 : ''[[Petite suite pour jardins]]'' de [[Armor films]]
* 1960 : ''[[L'Amant de cinq jours]]'' de [[Philippe de Broca]]
* 1960 : ''[[Demain Paris]]'', [[court métrage]] de [[Michel Boschet]] et [[André Martin (réalisateur)|André Martin]]
* 1961 : ''[[La Fayette (film)|La Fayette]]'' de [[Jean Dréville]]
* 2011 : ''[[Le Chevalier de Saint-George (film)|Le Chevalier de Saint-George]]'' de [[Claude Ribbe]]
* 2011 : ''[[Louis XVI, l'homme qui ne voulait pas être roi]]'', [[téléfilm]] de [[Thierry Binisti]]
== Protection ==
Rattaché au [[domaine de Versailles]], il fait l'objet, tout comme ce dernier, d'un classement aux [[monument historique (France)|monuments historiques]], une première fois, sur la [[liste des monuments historiques protégés en 1862|liste de 1862]], puis une seconde fois, par arrêté du {{date-|31 octobre 1906}}<ref>{{Base Mérimée|PA00087673}}</ref>.

Il est également inscrit au [[patrimoine mondial]] de l’[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]] depuis 1979.

== Notes ==
{{Références|colonnes=2|groupe=Note}}

== Références ==
=== Références bibliographiques ===
{{Légende plume}}

* {{Ouvrage|prénom1=Jérémie|nom1=Benoît|lien auteur1=Jérémie Benoît|titre=Le Grand Trianon|éditeur=Lathuile, éditions du Gui|année=2009|pages totales=270|isbn=978-2-9517417-8-2}} {{plume}}
{{Références|colonnes=5|groupe=a}}

* Fabien Oppermann, ''Dans les châteaux de la République, le pouvoir à l'abri des regards'', Paris, Tallandier, 2019, 286 p. {{ISBN|979-10-210-2272-0}}
* Fabien Oppermann, ''Le Versailles des présidents, 150 ans de vie républicaine chez le Roi-Soleil'', Paris, Fayard-CRCV, 2015, 236 p. {{ISBN|978-2-213-68126-9}}

* {{Ouvrage| prénom1=Mathieu| nom1=da Vinha| lien auteur1=Mathieu da Vinha| prénom2=Raphaël| nom2=Masson| lien auteur2=Raphaël Masson| titre=Versailles pour les nuls| éditeur=First & Château de Versailles| année=2011| mois=mars| passage=97-106| isbn=978-2-7540-1552-3}} {{plume}}
{{Références|colonnes=5|groupe=n}}
*  {{Ouvrage| prénom1=Nicolas| nom1=Jacquet| titre=Versailles secret et insolite| éditeur=Parigramme & Château de Versailles| année=2011| mois=mars| pages totales=206| isbn=978-2-84096-664-7}} {{plume}}
{{Références|colonnes=5|groupe=j}}

=== Autres références ===
{{Références|colonnes=2}}

== Annexes ==
{{Autres projets
|commons=Category:Grand Trianon
|commons titre=Grand Trianon
|wiktionary=trianon
|wiktionary titre=trianon
}}

=== Bibliographie complémentaire ===
* {{Ouvrage|prénom1=Robert|nom1=Danis|titre=La première maison royale de Trianon|éditeur=|lieu=Paris|année=1926}}
* {{Article|prénom1=Bertrand |nom1=Jestaz|titre=Le Trianon de marbre ou Louis XIV architecte|périodique=Gazette des Beaux-Arts|numéro=d'édition|lieu=Paris|année=1969|passage=259-286}}...
* {{Ouvrage|auteur1=[[Antoine Schnapper]]|titre=Tableaux pour le trianon de marbre|éditeur=[[Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées|Réunion des musées nationaux]]|lieu=Paris|année=2010|pages totales=239|passage=17|isbn=978-2-7118-5537-7}}
* {{Ouvrage|prénom1=Jean-Marie|nom1=Pérouse de Montclos|lien auteur1=Jean-Marie Pérouse de Montclos|titre=Histoire de l'architecture française|sous-titre=De la Renaissance à la Révolution|éditeur=Mengès/Éditions du Patrimoine|lieu=Paris|année=|année première édition=1989|réimpression=1995, 2003|pages totales=511|passage=295-297|isbn=978-2-85620-374-3|isbn2=2-85620-374-4|titre chapitre=Versailles et la constellation versaillaise|id=Jean-Marie}}
* {{Article|prénom1=Ragnar |nom1=Josephson|lien auteur1=Ragnar Josephson|titre=Le Grand Trianon sous Louis XIV d’après des documents inédits|périodique=Revue de l’histoire de Versailles et de Seine-et-Oise|numéro=d'édition|lieu=Paris|année=1927|passage=5-24}}
* {{Article|prénom1=Fiske |nom1=Kimball|titre=La transformation des appartements de Trianon sous Louis XIV |périodique=Gazette des Beaux-Arts|numéro=d'édition|lieu=Paris|mois=février|année=1938|passage=87-110}}
* {{Ouvrage|nom1=De Lescure|titre=Les palais de Trianon|sous-titre=Histoire - Description - Catalogue des objets exposées|éditeur=Plon|lieu=Paris|année=1867|mois=février|pages totales=247|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=TvVAAAAAcAAJ}}
* {{Ouvrage|auteur1=Alfred Marie|auteur2=Jeanne Marie|titre=Versailles au temps de Louis XIV|titre volume=Troisième partie : Mansart et Robert de Cotte|éditeur=Imprimerie nationale|lieu=Paris|année=1976|passage=3-185|isbn=}}
* {{Article|prénom1=Raphaël |nom1=Masson|titre=Trianon de marbre|périodique=Jules Hardouin-Mansart (1646-1708)|numéro=d'édition|éditeur=Éditions de la Maison des sciences de l'homme|lieu=Paris|année=2010|passage=283-297|isbn=978-3-05-003863-6}}
* {{Ouvrage|prénom1=Gérald|nom1=van der Kemp|titre=Versailles, le grand Trianon|éditeur=Éditions des Musées nationaux|année=1966|pages totales=156}}...
* [[Jacques Moulin (architecte)|Jacques Moulin]], ''Les jardins du Grand Trianon de Michel Le Bouteux à Richard Mique'', dans ''Bulletin monumental'', 2017, {{n°|175-2}}, {{p.|129-154}} {{ISBN|978-2-901837-67-1}}
* Benoît Delcourte, ''Le Grand Trianon'', Édition de la [[Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées|Réunion des Musées Nationaux]], 2023, 160 p. {{ISBN|2711879933}}

=== Articles connexes ===
* [[Traité de Trianon]] du {{date|4|juin|1920}}
* [[Petit Trianon]]
* [[Trianon de porcelaine]]
* [[Résidences de la République française]]
* [[Jardin à la française]]

=== Liens externes ===
* [http://www.chateauversailles.fr/grand-trianon Le Grand Trianon] sur le site du château de Versailles
* [http://www.insecula.com/musee/M0038.html Le Grand Trianon] sur le site ''Insecula''
* [http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_054196 Les archives de la gestion des travaux au Grand Trianon sous le Second Empire] sont conservées aux [[Archives nationales (France)]].

{{Palette|Trianon}}
{{Portail|architecture et urbanisme|classicisme|château de Versailles|monuments historiques|Royaume de France|Yvelines}}

[[Catégorie:Château monument historique dans les Yvelines]]
[[Catégorie:Palais impérial français]]
[[Catégorie:Architecture classique en France]]
[[Catégorie:Bâtiment de Jules Hardouin-Mansart]]
[[Catégorie:Monument historique à Versailles]]
[[Catégorie:Monument historique classé en 1862]]
[[Catégorie:Monument historique classé en 1906]]
[[Catégorie:Label musée de France dans les Yvelines]]
[[Catégorie:Patrimoine du XVIIe siècle]]
[[Catégorie:Louis XIV]]
[[Catégorie:Trianon|Grand Trianon]]
[[Catégorie:Plan en Z]]