Fertilisation de l'océan

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Captage de CO2 en mer.

La fertilisation de l'Océan est une technique de géoingénierie, encore expérimentale qui a pour but d'accroître la productivité primaire marine afin que, dans les zones fertilisées, les organismes marins absorbent davantage de dioxyde de carbone, l'un des gaz a effet de serre responsable du réchauffement climatique.

Ces projets visent à épandre en surface de l'océan des nutriments assez peu abondants naturellement comme les dérivés azotés, les phosphates ou le fer, des facteurs limitants au développement des phytoplanctons. Dès lors toute la chaine alimentaire est stimulée, créant de surcroît des ressources potentielles pour la pêche.

Essais[modifier | modifier le code]

Des tests ont déjà été faits dans l'illégalité dans l'océan Pacifique, dans le territoire sous la gouverne du Canada[1].

Pour les territoires marins français, des essais d'épandage de sels ferriques ont déjà eu lieu, par exemple près des îles Kerguelen[réf. nécessaire].

Controverses[modifier | modifier le code]

Cette pratique est controversée du fait qu'elle bouleverse les équilibres locaux sans nécessairement apporter la solution désirée[2]. Certains auteurs considèrent qu'elles présente de hauts risques pour les écosystèmes marins, voire pour les équilibres géoclimatiques[3].

Une opération de fertilisation en fer d'une zone de moins de 1 000 km2 a même généré un effet adverse et inattendu : une production accrue de bromométhane océanique, qui est à la fois un puissant gaz à effet de serre et un gaz destructeur de la couche d'ozone[4].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Pauline Gravel, « Des tonnes de sulfate de fer déversées dans le Pacifique », sur Le Devoir, (consulté le )
  2. (en) Buesseler K.O., et al., « ENVIRONMENT: Ocean Iron Fertilization--Moving Forward in a Sea of Uncertainty », Science, vol. 319, no 5860,‎ , p. 162 (PMID 18187642, DOI 10.1126/science.1154305, lire en ligne)
  3. Glibert, P.M., et coll., Ocean urea fertilization for carbon credits poses high ecological risks. Mar. Poll. Bull., 56, 1049-1056, 2008.
  4. Fertilisation des océans : atténuation des impacts environnementaux de la recherche scientifique ; Secrétariat canadien de consultation scientifique Avis scientifique 2010/012 (version publiée en avril 2010 et mise à jour: juin 2010, consultée 2013-09-17) voir page 9/15 du PDF

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) de Baar, H. J. W., et coll., Synthesis of iron fertilization experiments: from the iron age in the age of enlightenment, J. Geophys. Res., 110, 10.1029/2004JC002601, 2005.
  • (en) de Baar, H. J. W., L. J. A. Gerringa, P. Laan, et K. R. Timmermans, Efficiency of carbon removal per added iron in ocean iron fertilization, Mar. Ecol. Prog. Ser., 364, 269-282, 2008.
  • (en) Boyd, P. W., et coll., Mesoscale iron enrichment experiments 1993-2005: Synthesis and future directions, Science 315, 612-617, 2007.
  • (en) Glibert, P.M., et coll., Ocean urea fertilization for carbon credits poses high ecological risks. Mar. Poll. Bull., 56, 1049-1056, 2008.
  • (en) Martin, J. H., et coll., Testing the iron hypothesis in ecosystems of the equatorial Pacific Ocean, Nature, 371, 123-129, 1994.
  • (en) Matear, R. J., et B. Elliott, Enhancement of ocean uptake of anthropogenic CO2 by macronutrient fertilization, J. Geophys. Res., 109, 10.1029/2000JC000321, 2004