Voir la source de Essais nucléaires français

{{article connexe|Liste des essais nucléaires français|Histoire du programme nucléaire militaire de la France}}
[[Fichier:An11 nuclear bomb.jpg|thumb|Vue d'artiste de la bombe [[AN-11]].]]

La France a réalisé un total de 210 '''[[Essai nucléaire|essais nucléaires]]''' entre 1960 et 1996, d'abord dans le désert du [[Sahara algérien]] (sud de l'[[Algérie]]) puis en [[Polynésie française]] ([[collectivité d'outre-mer]] de la [[France]]), impliquant environ 150 000 civils et militaires. La [[Puissance des armes nucléaires|puissance]] cumulée de ces 210 essais nucléaires est de presque 14 [[Tonne de TNT|mégatonnes]], dont 10,4 mégatonnes pour les essais atmosphériques, représentant 2,3% de la puissance totale de tous les essais nucléaires atmosphériques mondiaux (440 mégatonnes)<ref>{{Lien web |langue=français |auteur=IRSN |titre=Les essais nucléaires atmosphériques |url=https://www.irsn.fr/savoir-comprendre/environnement/essais-nucleaires-atmospheriques |site=IRSN |date=25/01/2013 |consulté le=30/06/2024}}</ref> :
* de 1960 à 1961 : 4 essais atmosphériques à [[Reggane]], dans le sud algérien (à l'époque le [[Sahara français]] au sein de l'[[Algérie française]]){{sfn|id=senat-rpt179 |texte=Rapport {{n°|179}}, Senat |p=1, chap 2}} ;
* de 1961 à 1966 : 13 [[Essai nucléaire souterrain|essais souterrains]] à [[In Ecker]], dans le sud algérien<ref name="Zancarini"/> ;
* de 1966 à 1974 : 46 essais atmosphériques à [[Moruroa]] et [[Fangataufa]], en Polynésie française<ref name="Zancarini"/>, dont 5 expériences de sécurité (absence de réaction de fission nucléaire) ;
* de 1975 à 1996 : 147 essais souterrains dans les sous-sols et sous les [[Lagon|lagons]] des [[Atoll|atolls]] de Moruroa et Fangataufa<ref name="Zancarini"/>, dont 10 expériences de sécurité (absence de réaction de fission nucléaire).
 
Après l'essai ''[[Gerboise bleue]]'' le {{date|13|février|1960}}, la France devient la quatrième [[Prolifération nucléaire|puissance nucléaire]], après les [[États-Unis]], l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] et le [[Royaume-Uni]].

Depuis la signature en [[1996]] du [[Traité d'interdiction complète des essais nucléaires]] (TICE), la France s'est engagée à ne plus jamais réaliser d'autres [[essais nucléaires]]. Depuis, les essais nucléaires sont effectués à l'aide de [[simulation (programme nucléaire)|simulations]] et d'expériences de [[fission]]s ainsi que de [[fusion nucléaire|fusion]]s à très petite échelle.

Des [[Tir froid|tirs froids]], explosions chimiques avec des matières radioactives, ont aussi été réalisés sur certains sites militaires et à Moruroa. Ils ne sont pas considérés comme des essais nucléaires.

== Premiers essais au Sahara (1960-1966) ==

=== Choix du Sahara ===
Début [[1957]], la réalisation d'un site d'essais est tout d'abord envisagée sur plusieurs îles françaises d'[[Océanie]] (mais Moruroa n'est alors pas évoquée). Cette solution est rapidement exclue pour des raisons de logistique, en particulier par l'impossibilité – à l'époque – de rejoindre l'Océanie par avion sans avoir à ravitailler sur un territoire étranger<ref name="Regnault">{{Article |langue=fr |prénom1=Jean-Marc |nom1=Régnault |titre=La France à la recherche de sites nucléaires (1957-1963) |périodique=Cahier du [[Centre d'études d'histoire de la défense]] |titre numéro=Science, technologie et Défense. Stratégies autour de l’atome et de l’espace (1945-1998) |numéro=12 |année=1999 |pages= 24-47 |isbn=2-9515024-0-0 |url texte=http://www.cehd.sga.defense.gouv.fr/IMG/pdf/Cahier_12_REGNAULT.pdf |consulté le=23 janvier 2012 |format=pdf }}.</ref>. [[La Réunion]], la [[Nouvelle-Calédonie]] et les [[Archipel des Kerguelen|îles Kerguelen]] sont elles aussi écartées.

Le [[Sahara]], à l'époque le [[Sahara français]] au sein de l'[[Algérie française]], est rapidement choisi. Le site de [[Reggane]], en [[Algérie]] (situé à l'époque dans le [[département de la Saoura]]), est arrêté le {{Date-|23|juillet|1957}}<ref name="Regnault"/>. Les travaux y débutent le {{Date-|1|octobre|1957}}. Ce centre d'essais était le CSEM (centre saharien d'expérimentations militaires), puis il sera suivi par le CEMO (centre d'expérimentations militaires des oasis) à [[In Ecker]], lorsque les essais deviendront souterrains<ref name=":1">{{Lien web |titre=proposition de loi tendant à attribuer le titre de reconnaissance de la Nation aux vétérans des essais nucléaires |url=https://www.senat.fr/leg/ppl18-250.html |site=senat.fr |consulté le=2019-08-21 }}.</ref>.

=== Essais atmosphériques au Sahara à Reggane (1960-1961) ===
{{article détaillé|Gerboise bleue|Gerboise blanche|Gerboise rouge|Gerboise verte}}

Un champ de tir est créé à Reggane, au centre du Sahara algérien et à {{unité|600|kilomètres}} au sud de [[Bechar]] ; plus précisément à Hamoudia, à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Reggane{{sfn|id=senat-rpt179 |texte=Rapport {{n°|179}}, Senat |p=1, chap 2}}. Quatre tirs atmosphériques y seront effectués, trois depuis des tours et un au sol.

Le premier essai nucléaire français, ''[[Gerboise bleue]]'', est effectué le {{date|13|février|1960}} à {{heure|7|4}} (heure de Paris), sous la présidence de [[Charles de Gaulle]]<ref name="Zancarini">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Michelle Zancarini-Fournel|lien auteur1=Michelle Zancarini-Fournel|titre=Les luttes et les rêves|sous-titre=Une histoire populaire de la France de 1685 à nos jours|éditeur=[[La Découverte]]|lieu=Paris|année=2016|pages totales=995|passage=772|isbn=978-2-35522-088-3|numéro chapitre=16|titre chapitre=L'envers des Trente Glorieuses}}.</ref>. Cependant, le développement de la bombe est poussé dès 1954 entre autres par [[Pierre Guillaumat]] et le ministre de la Défense nationale. Ces derniers convainquent le président du Conseil [[Pierre Mendès France]] d'autoriser la poursuite des recherches de l'industrie nucléaire, en indiquant que ces dernières seraient également positives pour le secteur civil de production d'électricité<ref>{{Ouvrage|prénom1=Gabrielle|nom1=Hecht|titre=Le rayonnement de la France énergie nucléaire et identité nationale après la Seconde guerre mondiale|passage=p.59|éditeur=Amsterdam|date=impr. 2014, cop. 2014|isbn=978-2-35480-138-0|isbn2=2-35480-138-6|oclc=880573852|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/880573852|consulté le=2021-04-19}}.</ref>. C'est au début d'avril 1958 que [[Félix Gaillard]], président du conseil sous la présidence de [[René Coty]], décide que ce premier essai aura lieu au début de l'année 1960 et que le site de test sera localisé au Sahara<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Irwin M.|nom1=Wall|lien auteur1=Irwin M. Wall|titre=France, the United States, and the Algerian War|éditeur=[[University of California Press]]|lieu=Berkeley|année=2001|pages totales=335|passage=158|isbn=0-520-22534-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=c2olDQAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>. Dès lors la paternité de la bombe est attribuée à tort à de Gaulle, dont l'opposition moque la « bombinette ». Bien qu'à {{unité|70|kt}} l'essai nucléaire soit le plus puissant réalisé jusqu'alors pour une [[bombe A]], il est de faible puissance relativement à la [[bombe H]] dont disposent déjà les [[États-Unis]], l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] et le [[Royaume-Uni]]<ref name="Pesnot">[[Patrick Pesnot]], ''La bombe A'', émission ''[[Rendez-vous avec X]]'' sur [[France Inter]], {{Date-|4 mai 2001}}.</ref>. Ce premier essai sera suivi la même année par [[Gerboise blanche]] et [[Gerboise rouge]], constituant ainsi les 3 couleurs du drapeau français.

Le rapport annuel du [[Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives|CEA]] de 1960 mentionne l'existence d'une zone contaminée de {{unité|150|km}} de long environ. Mais le {{date|4 avril 2013}}, la carte classée « secret défense » des retombées réelles est divulguée montrant l'immensité des zones touchées, et ce jusqu'en zone subsaharienne, ainsi que des taux de radioactivité différents suivant le déplacement des particules de poussière contenant de l'[[iode 131]] et du [[césium 137]]<ref name="Le document choc sur la bombe A en Algérie">{{article|url=http://www.leparisien.fr/faits-divers/le-document-choc-sur-la-bombe-a-en-algerie-14-02-2014-3590523.php|titre=Le document choc sur la bombe A en Algérie|auteur1=Sébastien Ramnoux|date=14 février 2014|périodique=[[Le Parisien]]}}.</ref>.

À la suite immédiate du [[putsch des généraux]] (ou « putsch d'Alger », {{Date|23|avril|1961}}), le gouvernement français ordonne d'acheminer rapidement la bombe ''[[Gerboise verte]]'' sur Reggane où est réalisée le {{Date|25|avril|1961}} la dernière expérience atmosphérique en Algérie<ref group="n">Gerboise verte complétant le drapeau tricolore français après les Gerboises bleue, blanche et rouge.</ref>. Le tir de cette bombe est précipité afin que l'engin nucléaire ne puisse tomber dans les mains des généraux d'Alger qui l'avaient localisé dans un entrepôt du port d'Alger<ref>{{en}} Peter Feaver et Peter Stein, ''{{lang|en|texte=Assuring Control of Nuclear Weapons : The Evolution of Permissive Action Links}}'', CSIA Occasional Paper #2, Lanham, MD: [[University Press of America]], 1987.</ref>, et par crainte qu'ils ne s'emparent des installations atomiques de Reggane<ref>{{ouvrage|auteur=Bruno Barrillot|titre=Les essais nucléaires français 1960-1996. Conséquences sur l'environnement et la santé|éditeur=Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits|date=1996|passage=47}}</ref>.

=== Essais en galerie dans le Hoggar à In Ecker (1961-1966) ===
Anticipant la signature du [[traité d'interdiction partielle des essais nucléaires]], la France abandonne les essais aériens au profit d'essais souterrains, moins polluants. Le site choisi, [[In Ecker]] (Sahara algérien), se trouve à environ {{unité|600|km}} au sud-est de Reggane et {{unité|150|km}} au nord de [[Tamanrasset]]. Les tirs sont réalisés en galeries, chacune étant creusée horizontalement dans un massif granitique du [[Hoggar]], le [[Tan Afella]]. La bombe est placée au centre d'un colimaçon creusé en fin de galerie. Des sacs de sable comblent le bas et le haut de ce colimaçon. Leur rôle est d'exercer une compression lors de l'explosion afin d'assurer l'étanchéité. Les galeries sont fermées par une dalle de béton et doivent permettre théoriquement un bon confinement de la radioactivité. Les Américains surveillent ces essais en installant des stations sismiques en [[Libye]]<ref name="Pesnot"/>.

Du {{Date|7|novembre|1961}}, date du premier essai nucléaire souterrain français, à février 1966, treize tirs en galerie sont effectués<ref name="Zancarini" />. Lors du deuxième essai le {{date|1 mai 1962}}, un nuage radioactif s'échappe de la galerie de tir, c'est l'[[Béryl (essai nucléaire)|accident de ''Béryl'']]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Une catastrophe nucléaire nommée Béryl |url=https://www.liberation.fr/france/2013/06/26/une-catastrophe-nucleaire-nommee-beryl_913958 |site=Libération.fr |date=2013-06-26 |consulté le=2019-08-21 }}.</ref>. Trois autres essais ne seront pas totalement contenus ou confinés : ''Améthyste'', ''Rubis'' et ''Jade''{{sfn|id=rpt-Bataille2001 |texte=Rapport Bataille, 2001, Sénat}}.

Les [[accords d'Évian]] signés en mars 1962, à la suite de la [[guerre d'Algérie]], n'autorisent des expérimentations dans le Sahara que jusqu'en juillet 1967, si bien qu'un transfert en Polynésie est envisagé dès 1962<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean-Luc Marret|titre=La France et le désarmement|éditeur=L'Harmattan|année=1997|passage=242|isbn=}}.</ref>. Une clause secrète prévoit tout de même que la France peut exploiter pendant cinq ans les bases d'essais nucléaires ainsi que la base de lancement de missiles de [[Colomb-Béchar]] et la base de lancement de fusées d'[[Hammaguir]], et pendant vingt ans<ref group="n">Bail plus long car base plus discrète.</ref> la base d'essais chimiques de [[B2-Namous]]<ref name="Pesnot" />.

=== Vers un site hors du Sahara ===
Alors que la construction du site de Reggane a débuté en octobre 1957, l'hypothèse de l'abandon d'un champ de tir saharien est envisagée dès 1958<ref name="Regnault"/>. En novembre 1958, un rapport remis au général [[Charles Ailleret]] envisage des sites d'essais souterrains en métropole<ref name="Regnault"/> :
* la [[Cime de Pal]] ([[Alpes-Maritimes]]), à la géologie complexe et très faillée ;
* le [[Grand-Goyer]] ([[Alpes-de-Haute-Provence]]), très fissuré, avec un aquifère important ;
* la haute vallée du [[Fournel (rivière)|Fournel]] ([[Hautes-Alpes]]), éliminée à cause du [[gneiss]] du socle du Pelvoux ;
* la haute vallée du torrent du [[Couleau]] (Hautes-Alpes), constituée de [[flysch]] (roches sédimentaires meubles), et surmontée d'un aquifère ;
* la [[Tête de Vautisse]] (Hautes-Alpes), mais à la limite entre socle cristallin et flysch ;
* la [[Crête des Prénetz]] (Hautes-Alpes), qui semble le site le plus favorable bien qu'il soit dans le flysch et avec des venues d'eau possibles ;
* le [[Désert des Agriates]] (Corse), mais avec un risque d'opposition des populations.

Les [[Pyrénées]] ne sont pas étudiées car on y rencontrerait vraisemblablement les mêmes problèmes que dans les Alpes.

En 1960, la recherche de sites s'oriente vers des sites outremer afin d'y déclencher des explosions aériennes de grande puissance<ref name="Regnault"/>. Les [[Archipel des Kerguelen|îles Kerguelen]] sont tout d'abord envisagées, ainsi que [[La Réunion]], et l'Océanie ([[Polynésie]] française et [[Nouvelle-Calédonie]]). La Nouvelle-Calédonie tend à être écartée par crainte de pressions de la [[Nouvelle-Zélande]] et de l'[[Australie]].

En décembre 1961, les autorités politiques donnent la priorité à la Polynésie<ref name="Regnault"/>, car la région est excentrée et proche d'un site d'expérimentation nucléaire du [[Royaume-Uni]] et des États-Unis, l'[[Île Christmas (Kiribati)|île Christmas]]. Au 20 décembre, de nombreux sites sont envisagés : [[Motu Iti]], [[Nuku Hiva]], [[Ua Huka|Ua Uka]]<ref>{{Lien web |auteur=CEA |titre=Les essais nucléaires en Polynésie française |url=https://www.cea.fr/multimedia/Documents/publications/ouvrages/LIVRE-Les-essais-nucleaires-en-Polynesie-francaise.pdf |format=pdf |accès url=libre |date=septembre 2022 |consulté le=23 Mai 2024}}</ref>, [[Eiao]] et [[Hatutu]] dans les [[Îles Marquises]] ; [[Tikehau]], [[Mataiva]] et [[Rangiroa]] dans l'[[archipel des Tuamotu]] ; [[Maupiti]] dans l'[[archipel de la Société]] et [[Rapa (île)|Rapa iti]] dans l'[[Îles Australes|archipel austral]]<ref name="Regnault"/>.

L'exploration de l'[[Moruroa|atoll de Moruroa]] est envisagée pour la première fois le 26 décembre. Fin décembre, le Sahara est considéré comme indisponible au-delà de fin 1963, ce qui rend nécessaire la disponibilité opérationnelle d'un nouveau site dès 1964. En mars 1962, le [[Jean Thiry (militaire)|général Thiry]], commandant du Centre interarmées des armes spéciales, accompagné du professeur Henri Jamet, chef du département de protection sanitaire de l'[[Institut de protection et de sûreté nucléaire|IPSN]] (institut du [[Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives|CEA]]) chargé de tenir les discours scientifiques sur l’innocuité des expériences nucléaires, se rend à Tahiti et ils commencent à prendre des contacts<ref>{{Ouvrage|auteur1=Bruno Barrillot|titre=L'héritage de la bombe. Sahara, Polynésie (1960-2002)|éditeur=Centre de Documentation et de Recherche sur la Paix et les Conflits|année=|passage=112|isbn=}}.</ref>. La métropole ([[Crête des Prénetz]]), La Réunion, la Nouvelle-Calédonie, les Kerguelen et les [[Îles Marquises|Marquises]] sont définitivement écartées sur la base de considérations essentiellement géologiques. À l'issue d'une mission de reconnaissance dans l'[[archipel des Tuamotu]], les [[îles Gambier]] (Tuamotu Sud) sont retenues dès la fin mars. Après des études hydrographiques, Moruroa est choisie comme champ de tir, avec [[Tahiti]] comme base arrière. L'atoll de Moruroa est retenu du fait de ses deux passes praticables, des possibilités d'aménager des accès portuaires, une piste d'aviation et des zones de tir. Il présente aussi les avantages d'être un lieu éloigné et désertique, ne présentant qu'une faible densité de population (moins de {{unité|2300|habitants}} dans un rayon de 500 km et moins de {{formatnum:5000}} dans un rayon de {{unité|1000|km}}), venté avec un régime de vents dirigeant le nuage radioactif vers {{unité|6000|km}} d’océans réputés déserts<ref>{{lien web |langue=fr |auteur={{Commentaire biblio SRL|rapporteurs Paul Tony Adams, Jean-Marie Cheung, Daniel Palacz et Hanny Tehaamatai}} |titre=Rapport sur la reconnaissance par l’État des droits des victimes des essais nucléaires français et leurs impacts sur l’environnement, l’économie, le social et la santé publique en Polynésie française |url=http://moruroa.assemblee.pf/medias/pdf/Rap%20CESC139%202006.pdf |consulté le=30/05/2023 |format=pdf }}.</ref>. Le 27 juillet 1962, le [[Conseil de Défense et de Sécurité nationale|Conseil de défense]] valide ce choix en décidant la création d'un site d'expérimentations nucléaires en Polynésie (C.E.P.) autour de l'atoll de Moruroa et en définissant les grandes lignes de son organisation et de son implantation<ref>{{Ouvrage|auteur1=Bernard Dumortier|titre=Les Atolls de l'atome|sous-titre=Mururoa & Fangataufa|éditeur=Marines éd.|année=2004|passage=5|isbn=}}.</ref>.

Selon l'historien du nucléaire Dominique Mongin, la [[Polynésie française|Polynésie]] française a été choisie à la place des [[îles Kerguelen]] car {{Citation|Le problème des Kerguelen, c'est que les conditions météo sont quand même très défavorables. Pour installer un site qui est très loin, ce n'était pas du tout faisable et ensuite on s'est aperçu que sur un plan géologique, c'était très compliqué de mener des essais aux Kerguelen. Il y a eu plusieurs hypothèses avant que le choix s'impose sur la Polynésie française.}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre="Les essais nucléaires en Polynésie" : tourner les pages de l'histoire en toute transparence |url=https://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/tahiti/polynesie-francaise/les-essais-nucleaires-en-polynesie-tourner-les-pages-de-l-histoire-en-toute-transparence-1345068.html |site=Polynésie la 1ère |date=2022-11-29 |consulté le=2024-03-23}}</ref>

== Centre d'expérimentation du Pacifique (1966-1996) ==
[[Fichier:Mururoa lg.jpg|vignette|gauche|Vue de l'atoll de [[Moruroa]] par un [[satellite espion]] américain [[KH-7]] (26 mai 1967)]]
[[File:Moruroa 1971 DC6 Mission.jpg ANCIENNE PISTE NORD JUILLET 1971 HISTORIQUE ESSAIS GERARD JOYON.jpg|vignette|Piste Nord à Moruroa photographié depuis un DC-6 en 1971.]]
Dès janvier 1963, un détachement du [[Génie civil|génie]] de la [[Légion étrangère]] pose le pied à Papeete. En septembre 1963 débarquent les premiers ouvriers du génie et les entreprises civiles concernées<ref>{{Ouvrage|auteur1=Bernard Dumortier|titre=Les Atolls de l'atome|sous-titre=Mururoa & Fangataufa|éditeur=Marines éd.|année=2004|passage=186|isbn=}}.</ref>. Les travaux d'infrastructures à Mururoa, mais aussi l'agrandissement de l'[[Aéroport international de Tahiti-Faaa|aéroport de Tahiti-Faaa]] et du port de Papeete pour accueillir les avions et bateaux de gros tonnages, sont accélérés<ref>{{ouvrage|auteur=Bruno Barrillot|titre=Les essais nucléaires français 1960-1996. Conséquences sur l'environnement et la santé|éditeur=Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits|date=1996|passage=86}}</ref>.

Le général de Gaulle fait passer le message aux élus de l'[[Assemblée territoriale de Polynésie]] ayant compétence juridiquement sur les questions foncières, que pour l'intérêt suprême de la Nation, il est prêt à décréter que la Polynésie française deviendrait « Territoire stratégique militaire » doté d’un gouvernement militaire s'ils n'accédaient pas à sa demande de transférer gratuitement les atolls de Moruroa et Fangataufa à la France. Cette pression politique explique la cession des atolls par délibération de l'Assemblée du 6 février 1964 (soit après l'implantation du centre d'expérimentation et de la [[Direction des centres d'expérimentations nucléaires]], les élus polynésiens voulant préserver leurs acquis démocratiques<ref>{{ouvrage|auteur=Bruno Barrillot|titre=Les essais nucléaires français 1960-1996. Conséquences sur l'environnement et la santé|éditeur=Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits|date=1996|passage=84}}</ref>.

=== Force Alfa (1966-1968) ===
En [[1964]]-[[1966]], la [[Marine nationale (France)|Marine nationale française]] mobilise plus de cent bâtiments pour la construction des installations du Centre d'expérimentation du Pacifique (CEP) en [[Polynésie française]], comprenant :
* un QG à [[Papeete]] ;
* la [[Base aérienne 185 Hao|BA 185]] avancée à [[Hao]] ({{unité|460|km}} au nord-ouest de [[Moruroa]]) ;
* le polygone de tir atomique de [[Mururoa|Moruroa]] ;
* et le polygone de tir atomique de [[Fangataufa]].

{{clr|left}}
[[Fichier:FS Foch underway bow view.jpg|vignette|gauche|Le porte-avions [[Foch (porte-avions)|''Foch'']].]]
À l'été [[1965]]<ref>Arrêté ministériel {{n°|51}} du 20 août [[1965]].</ref>, la Marine nationale française crée le [[Groupe aéronaval]] du Pacifique (dit groupe Alfa puis force Alfa) de plus de {{unité|3500|hommes}}, comprenant sept bâtiments : le porte-avions [[Foch (porte-avions)|''Foch'']], et les escorteurs d’escadre {{navire|Forbin|D635}}, {{navire|La Bourdonnais|D634}} et {{navire|Jauréguiberry|D637}}, les pétroliers ''La Seine'' et ''Aberwrach'', le bâtiment de soutien ''Rhin''.

La force Alfa appareille le {{date|23|mars|1966}} de [[Toulon]] et aborde la Polynésie française le 22 mai [[1966]] afin de superviser les essais atmosphériques {{n°|18}} « ''[[Aldébaran (essai nucléaire)|Aldébaran]]'' », {{n°|19}} « ''Tamouré'' », {{n°|20}} « ''Ganymède'' » et {{n°|21}} « ''Bételgeuse'' ». Durant la traversée, la France quitte le commandement intégré de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]]. Le groupe aérien embarqué du {{navire|Foch|porte-avions}} comprend {{nobr|24 avions}} (12 [[Système de détection et de commandement aéroporté|avions de guet aérien]] [[Breguet Br.1050 Alizé|Alizé]], 8 [[Avion d'attaque au sol|avions d’assaut]] [[Dassault Étendard IV|Étendard IV-M]] et 4 [[Avion de reconnaissance ou de surveillance|avions de reconnaissance]] [[Dassault Étendard IV|Étendard IV-P]]) et {{nobr|22 hélicoptères}} (10 [[Sikorsky H-34]], 6 {{lnobr rom|Alouette II}} et 6 {{lnobr rom|Alouette III}}) et est chargé de surveiller et sécuriser la zone dite « dangereuse » (dispositif Phoebus).

Après que furent repérés à plusieurs reprises dans la zone d'exclusion le bâtiment de recherches scientifiques {{Lien|fr=USS Belmont|lang=en|trad=USS Belmont (AGTR-4)|texte=USS ''Belmont''}} et le navire de contrôle de missiles et d'engins spatiaux USS ''Richfield'', un sous-marin de nationalité inconnue et un avion ravitailleur (vraisemblablement d'observation et de recueil de prélèvements atomiques) [[Boeing WC-135 Constant Phoenix|WC-135]] de l'[[US Air Force]] {{n°|9164}}, le {{date|19|juillet|1966}} à 5h05, un [[Dassault Mirage IV|Mirage IV]] {{n°|9}} largue sa [[bombe A]] AN-21 à chute libre {{n°|2070}} au large de [[Mururoa|Moruroa]].

Après deux autres tirs le {{date|24|septembre|1966}} et le {{date|4|octobre|1966}}, la force Alfa quitte la Polynésie française le {{date|2|novembre|1966}}.

La seconde Force Alfa quitte Toulon le 12 mars [[1968]] pour arriver en Polynésie française le 16 mai. Elle comprend le porte-avions [[Clemenceau (porte-avions)|''Clemenceau'']] et les avisos-escorteurs ''Commandant Rivière'', ''Protet'', ''Amiral Charner'', ''Doudart de Lagrée'' et ''Enseigne de vaisseau Henry''. Quant au groupe aérien, il est composé de douze [[Breguet Br.1050 Alizé|''Alizé'']] de la flottille 9F, de six [[Dassault Étendard IV|Étendard IV-M]] et quatre Étendard IV-P de la 17F et de 10 hélicoptères HSS [[Sikorsky H-34|Sikorsky H-34 de la 31F]], {{lnobr rom|Alouette II}}, {{lnobr rom|Alouette III}} de la 22S et [[Sud-Aviation SA321 Super Frelon|Super Frelon]] de la 27S.

Le 24 août [[1968]], l’essai {{n°|30}} « [[Canopus (essai nucléaire)|''Canopus'']] » d’une [[bombe H]], exécuté à [[Fangataufa]], libère 2,6 [[Tonne de TNT|mégatonne]]s. Plusieurs bâtiments américains et quelques [[Complexe militaro-industriel de la Russie#Les sous-marins de la guerre froide|chalutiers soviétiques]] sont aperçus lors de la campagne de tir. Avec la venue de la Force Alfa, l'ensemble du dispositif naval présent autour des deux atolls a représenté plus de 40 % du tonnage de la flotte française, soit {{unité|120000|tonnes}}<ref>Bernard Dumortier, ''Atolls de l'atome : Mururoa & Fangataufa'', Marine Éditions, Rennes, 2004 {{ISBN|2-915379-11-4}} dont une version abrégée est à {{lire en ligne|lien=http://www.netmarine.net/g/dossiers/mururoa/index.htm}}.</ref>.

=== Essais atmosphériques (1966-1974) ===
Quarante-six essais nucléaires atmosphériques ont été réalisés en [[Polynésie française|Polynésie]] française, sur les atolls de Moruroa et Fangataufa<ref name="Zancarini" />, seuls 41 ont entraîné une explosion avec réaction de fission.

Trois modes opératoires ont été utilisés pendant la période des essais atmosphériques<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=français|auteur1=CEA/DAM|titre=Les essais nucléaires en Polynésie française. Pourquoi, comment, et avec quelles conséquences ?|lieu=Paris|éditeur=CEA/DAM|année=2022|pages totales=137|isbn=978-2-958-42930-0|lire en ligne=https://www.cea.fr/multimedia/Documents/publications/ouvrages/LIVRE-Les-essais-nucleaires-en-Polynesie-francaise.pdf|consulté le=30 juin 2024}}</ref> :
* les essais sur barge (4 essais) ;
* les largages à partir d'avions permettant de reproduire les conditions de tir réel d'une arme nucléaire opérationnelle depuis un avion bombardier (3 essais) ;
* les essais sous ballons captifs (34 essais) ;
Les cinq essais de sécurité, destinés à vérifier que les bombes n'explosent pas avant leur amorçage, ne provoquèrent pas de réaction de fission et sont par conséquent à distinguer des autres essais atmosphériques.

Le {{Date|2|juillet|1966}}, ''[[Aldébaran (essai nucléaire)|Aldébaran]],'' le premier essai nucléaire atmosphérique sur l'atoll de [[Moruroa]] ([[Polynésie française]]) entraine des [[retombées radioactives]] sur la commune des [[Gambier (Polynésie française)]]<ref>{{Ouvrage|langue=française|auteur1=[[Renaud Meltz]], Alexis Vrignon (dir.)|titre=Des bombes en Polynésie. Les essais nucléaires français dans le Pacifique.|lieu=Paris|éditeur=Editions Vendémiaire|année=2022|pages totales=720|isbn=978-2-36358-381-9}}</ref>. Cet accident de contamination, caché par les autorités du CEP, ne sera révélé qu'en 1998 par le journaliste [[Vincent Jauvert]]<ref>Vincent Jauvert, « Essais nucléaires. Les archives interdites de l'armée », ''Le Nouvel Observateur'', 5-11 février 1998, p. 10.</ref>. La population locale et les soldats présents furent maintenus dans l'ignorance totale des [[retombées radioactives]] et aucune mesure d'évacuation ne fut ordonnée pour les protéger<ref>{{Ouvrage|auteur1=Vincent Jauvert|titre=Les Cobayes de l'apocalypse nucléaire|éditeur=Express Roulart|année=2011|isbn=}}.</ref>.

Le 19 juillet 1966, le tir ''Tamouré'' est réalisé par largage aérien, 85 kilomètres à l'Est de [[Mururoa|Moruroa]]. La bombe [[AN-11]] de 50 kilotonnes est libérée à 15 000 mètres d'altitude par un [[Mirage IV]] de l'escadron de bombardement 1/91 « Gascogne ».
[[Fichier:Mirage IV A Musee du Bourget P1020036.JPG|vignette|Mirage-IV A n°9 de l'escadron de bombardement 1/91 Gascogne, porteur de la bombe AN-11]]
Le {{Date|24|août|1968}}, a lieu le premier essai d'une [[bombe H]] sur l'atoll de Fangataufa du nom de code [[Canopus (essais nucléaires)|opération ''Canopus'']]. Le tir est commandé depuis le croiseur antiaérien ''[[De Grasse (croiseur)|De Grasse]]'' se trouvant à environ {{unité|60|km}} de Fangataufa.

En raison de conditions météorologiques différentes des prévisions initiales, six essais atmosphériques ont provoqué des [[retombées radioactives]] significatives sur l'atoll de Tureia, aux [[Gambier (Polynésie française)|Gambier]] et l'[[île de Tahiti]]<ref name=":3" /> :
* ''[[Aldébaran (essai nucléaire)|Aldébaran]]'', le 2 juillet 1966, ({{nobr|28 kilotonnes}}) tiré à partir d'une barge ancrée dans le lagon de [[Mururoa|Moruroa]], le nuage radioactif entraine la [[contamination radioactive]] des îles [[Gambier (Polynésie française)|Gambier]] et en particulier [[Mangareva]].
* ''[[Rigel (essai nucléaire)|Rigel]]'', le 24 septembre 1966, (125 kilotonnes) tiré à partir d'une barge ancrée dans le lagon de Fangataufa. La [[contamination radioactive]] atteint l'atoll de [[Tureia]] et les îles [[Gambier (Polynésie française)|Gambier]].
* ''[[Arcturus (essai nucléaire)|Arcturus]]'', le 2 juillet 1967, ({{nobr|22 kilotonnes}}) tiré sur barge dans le lagon de [[Mururoa|Moruroa]], contamine l'atoll de [[Tureia]].
* ''[[Encelade (essai nucléaire)|Encelade]]'', le 12 juin 1971, ({{nobr|440 kilotonnes}}), tiré sous ballon à 450 mètres au-dessus de [[Mururoa|Moruroa]], contamine l'atoll de [[Tureia]].
* ''[[Phoebe (essai nucléaire)|Phoebe]]'', le 8 août 1971,({{nobr|4 kilotonnes}}), tiré sous ballon à 230 mètres au-dessus de [[Mururoa|Moruroa]], contamine les îles [[Gambier (Polynésie française)|Gambier]].
* ''[[Centaure (essai nucléaire)|Centaure]]'', le 17 juillet 1974, ({{nobr|4 kilotonnes}}) tiré sous ballon à 270 mètres au-dessus de [[Mururoa|Moruroa]], contamine via des pluies localisées l'[[île de Tahiti]].

Le dernier essai largué à partir d'un avion, dénommé ''Maquis'', est une bombe nucléaire tactique [[AN-52]] larguée à {{unité|20|km}} au sud ouest de [[Mururoa|Moruroa]] depuis un avion [[SEPECAT Jaguar|Jaguar]] A le 25 juillet 1974<ref>{{Lien web |langue=fr |format=pdf |titre=Le centre d’expérimentation du Pacifique (1963 - 1974) |url=http://archives.ecpad.fr/wp-content/uploads/2013/08/2013_CEP_Dossier.pdf |date=2013 |site=archives.ecpad.fr |consulté le=28 février 2016}}.</ref>.

=== Retour aux essais souterrains (1975-1991) ===
De [[1975]] à [[1996]], la France a réalisé 147 essais souterrains en Polynésie<ref name="Zancarini"/>. Ils ont été réalisés dans les sous-sols et sous les [[lagon]]s des atolls de [[Mururoa|Moruroa]] et Fangataufa.

Le {{date|6|août|1985}} est signé le [[traité de Rarotonga]] ([[îles Cook]]), déclarant le Pacifique Sud « [[zone exempte d'arme nucléaire|zone dénucléarisée]] ». La France ne s’y est pas associée, car selon Stéphane Vérine, le traité de Rarotonga vise uniquement la France car en raison des larges omissions et d'« interdictions particulièrement sélectives » permettant à d'autres pays, dont les États-Unis et l'Australie, d'en contourner l'objectif<ref>{{Article|prénom1=Stéphane|nom1=Vérine|titre=Le traité de Rarotonga|périodique=Politique étrangère|volume=52|numéro=1|pages=101–102|date=1987|doi=10.3406/polit.1987.5272|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/polit_0032-342x_1987_num_52_1_5272|consulté le=2024-03-25}}</ref>. Le 15 juillet [[1991]] est lancé le dernier essai français dans le Pacifique avant un [[moratoire]] d’un an décidé par le président [[François Mitterrand]] le 8 avril [[1992]], et renouvelé.

=== Dernière campagne d'essais (1995-1996) ===
[[Fichier:Protestations australie essais nucleaires021996 part.jpg|thumb|En 1996, protestations en [[Australie]] à la suite des essais nucléaires français dans le Pacifique]]
Le {{Date|13|juin|1995}} le président [[Jacques Chirac]] rompt le moratoire et ordonne la réalisation d'une dernière campagne d'essais nucléaires dans le Pacifique<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=3y8b-QSsh4U Annonce de la reprise des essais nucléaires].</ref>. Cette ultime campagne a pour but de compléter les données scientifiques et techniques pour passer définitivement à la [[simulation (programme nucléaire)|simulation]].

Ces essais nucléaires, annoncés par le Président au nombre de huit, seront réduits à six. Ils prennent fin avec l'[[Xouthos (essai nucléaire)|essai ''Xouthos'']] le {{Date|27|janvier|1996}} à Fangataufa<ref>Christophe Forcari, [https://www.liberation.fr/france/2021/01/27/c-etait-un-27-janvier-le-dernier-essai-nucleaire-francais_1818583/ C’était un 27 janvier: le dernier essai nucléaire français], liberation.fr, 27 janvier 2021</ref>.

Le 29 janvier 1996, le Président [[Jacques Chirac]] annonce la fin définitive des essais nucléaires français lors d'une allocution télévisée<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=f3t-Hv1cLB4&t=289s Annonce de la fin des essais nucléaires].</ref>.

== Tirs froids ==

Des [[Tir froid|tirs froids]], explosions chimiques avec des matières radioactives mais sans réaction nucléaire, ont aussi été réalisés sur certains sites militaires. Ils ne sont pas considérés comme des essais nucléaires. De l’uranium appauvri a été utilisé lors de ces tests.

Certains ont été réalisés à l'air libre ou en puits dans les années 1960 à [[Moronvilliers]] dans la [[Marne (département)|Marne]]<ref>{{lien web |langue=fr |titre=Impact du site CEA-DAM de Moronvilliers : bilan préliminaire de la réunion d’information du 1er avril 2016 |url=http://www.criirad.org/moronvilliers/reunion-moronvilliers-avril.pdf |consulté le=30/05/2023 |format=pdf }}.</ref>.

D'autres ont été réalisés en cuve à [[Mururoa|Moruroa]]. La cuve et le lieu des tirs étaient dénommés Meknès, en zone Denise. Ces tirs froids, bien que très polluants localement, ne sont pas comptabilisés dans les tirs. Lors d'une opération de décontamination à l'acetone, l'inflammation des vapeurs a fait exploser cette cuve lors de l'accident du {{date-|5 juillet 1979}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L’accident Meknès du 5 juillet 1979 |url=http://moruroa.assemblee.pf/Texte.aspx?t=250 |date=2009 |site=moruroa.assemblee.pf |consulté le=28 février 2016}}.</ref>.

== Opposition aux essais nucléaires ==

En France, dès la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]], l’opposition à l’armement nucléaire a toujours existé au sein du [[mouvement antinucléaire]], principalement dans les milieux politiques et scientifiques<ref>{{lien web |titre=Une contestation bien réelle |url=http://moruroa.assemblee.pf/Texte.aspx?t=182 |site=assemblee.pf |consulté le=21-05-2023}}.</ref>.

En [[1959]]-[[1960]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=International team campaigns against nuclear testing in Africa (Sahara Protest) 1959-1960 {{!}} Global Nonviolent Action Database|url=https://nvdatabase.swarthmore.edu/content/international-team-campaigns-against-nuclear-testing-africa-sahara-protest-1959-1960|site=nvdatabase.swarthmore.edu|consulté le=2018-01-10}}.</ref>, l’équipe transnationale « Sahara Protest Team » (Équipe de protestation du Sahara) de 19 membres dont une française, [[Esther Peter-Davis]], entame une action non-violente de protestation et de prise de conscience contre les essais nucléaires français imminents au Sahara, d'Accra (Ghana) à Reggane. Ils sont interceptés par les soldats français avant la conclusion de leur voyage.

En 1965, [[Jean Rostand]], cofondateur et président d'honneur du [[Mouvement contre l'armement atomique]], signe avec [[Albert Schweitzer]] et le député polynésien [[John Teariki]] une ''Protestation solennelle contre le sort que le Gouvernement français a décidé d'imposer aux habitants de la [[Polynésie française]] et autres territoires du [[Océan Pacifique|Pacifique]]'' par les essais nucléaires français à [[Moruroa]]<ref>{{Article|langue=français|auteur1=|titre=33 ans d'actions et de réflexions... Du MCAA au MDPL|périodique=Alerte atomique|date=mars 1997.|lire en ligne=|pages=21}}.</ref>.

Au niveau international, l'organisation [[Greenpeace]] lança une campagne en avril [[1972]], quand [[David McTaggart]] et un équipage de cinq hommes appareillent sur un ketch de {{unité|12|mètres}} baptisé ''Véga''. La [[Marine nationale (France)|Marine nationale]] finit par aborder le navire, l'obligeant à accoster à Moruroa. L'équipe du ''Véga'' n'a pu que retarder l'essai sans l'empêcher.

En [[1973]], Greenpeace envoie un voilier, le ''{{lien|lang=en|Fri (yacht)|texte=Fri}}'', qui est intercepté par la Marine nationale au large de Moruroa. À bord on compte notamment le général [[Jacques Pâris de Bollardière|de Bollardière]], le prêtre [[Jean Toulat]], l'écrivain [[Jean-Marie Muller]] et [[Brice Lalonde]]. Le ''Vega'' est de nouveau intercepté et arraisonné par la Marine nationale dans la zone interdite. Selon [[Michel Rocard]], l'État français avait alors saboté plusieurs bateaux pour les empêcher de rejoindre Moruroa<ref>{{lien web|url=https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-monde/20110224.RUE1012/complocratie-plongee-dans-un-monde-de-conspirations.html|titre=« Complocratie » : plongée dans un monde de conspirations|auteur=Augustin Scalbert|date=24 février 2011|site=Rue89, nouvelobs.com}}.</ref>.

En juillet [[1985]], Greenpeace envoie son navire-amiral, le ''[[Rainbow Warrior I|Rainbow Warrior]]'', à plusieurs reprises dans la zone militaire interdite. La [[Direction générale de la Sécurité extérieure|DGSE]] envoie une équipe de nageurs de combat couler le bateau dans la baie d'[[Auckland]]. L'opération fait un mort chez Greenpeace et déclenche un [[Affaire du Rainbow Warrior|scandale international]] (Les époux Turenge).

En 1995, à la suite de l'annonce de la reprise des essais nucléaires, Greenpeace dépêche à deux reprises son navire amiral à Moruroa. Il sera à chaque fois arraisonné par les [[Nageur de combat|nageurs de combat]] du [[commando Hubert]]. Lors de ces deux tentatives, des groupes de zodiacs parviennent toutefois à pénétrer dans le lagon.

=== Démantèlement du Centre d'expérimentations du Pacifique ===

Depuis janvier [[1994]], dans le cadre de la Conférence du désarmement des Nations unies, des négociations ont été conduites en vue de la conclusion du ''Traité d'interdiction complète des essais nucléaires''. En 1994, le président François Mitterrand décide le développement du [[Simulation (programme nucléaire)|programme Simulation]] par la Direction des applications militaires du [[Commissariat à l'énergie atomique|CEA]]. Ce programme doit permettre à la France de garantir la sûreté et la fiabilité des armes de la dissuasion, fondé sur le calcul. Il est financé par le ministère de la Défense et doit durer {{unité|15|ans}}.

En {{date||mars|1996}}, la France signe les protocoles du [[traité de Rarotonga]] (création d’une zone dénucléarisée dans le Pacifique Sud).

Le 24 septembre [[1996]], la France signe le ''[[Traité d’interdiction complète des essais nucléaires]]'' et commence immédiatement à démanteler le Centre d'expérimentations du Pacifique.

Le 2 octobre 2018, une plainte est déposée devant la [[Cour pénale internationale]] contre la France pour [[crimes contre l’humanité]] en raison des essais nucléaires réalisés en [[Polynésie française]]<ref>[https://www.la-croix.com/France/sait-victimes-essais-nucleaires-francais-2018-10-10-1200975081 Que sait-on des victimes des essais nucléaires français ?], La Croix, 10/10/2018.</ref>.

== Conséquences sanitaires des essais nucléaires ==

Un rapport d'enquête sénatorial a conclu que les essais nucléaires français seraient à l'origine de cancers chez des militaires et les populations civiles habitant près des zones d'essais nucléaires<ref>Rapport d'information {{n°|856}} du Sénat du {{date-|18 septembre 2013}}.</ref>. La France a promulgué en 2010 une loi sur la reconnaissance et l'indemnisation des victimes des essais nucléaires effectués de 1960 à 1996<ref>[http://www.lepoint.fr/societe/les-essais-nucleaires-francais-a-l-origine-de-cancers-chez-des-militaires-17-07-2012-1486264_23.php Les essais nucléaires français à l'origine de cancers chez des militaires], Le Point du {{date-|17 juillet 2012}}.</ref>.

=== Mesures des contaminations ===
Les mesures de radioactivité dans une zone surveillée ou supposée contaminée sont effectuées en [[becquerel]] (ou, pour des mesures anciennes, en [[Pico (préfixe)|pico]][[curie (unité)|curie]]). Cependant, la présence de radioactivité (même à des niveaux élevés) exprimée en becquerel n'aurait pas nécessairement de conséquence notable sur la santé, l'impact dépendant de la durée d'irradiation et de l'énergie d'émission du [[radionucléide]] concerné. Pour évaluer ces conséquences, il faut tenir compte de l'énergie et de la nature des rayonnements émis, et surtout de la durée de l'irradiation et de la manière dont elle atteint le corps. Dans les procédures de diagnostic médical, pour mesurer la [[Dose efficace (radioprotection)|dose efficace]] qui résulte de ce calcul, l'unité utilisée est le [[sievert]] (Sv), anciennement le [[rem]]. Seules des données en sievert permettent (par définition) de discuter d'un impact sanitaire éventuel, les données en becquerel n'intégrant pas l'impact de la radioactivité constatée sur l'homme.

Des irradiations peuvent conduire au [[syndrome d'irradiation aiguë]] ([[effet déterministe]]) dès qu'elles dépassent le sievert<ref>{{Ouvrage | langue=fr | auteur1=Alain Biau | auteur2=Jean-Pierre Vidal | titre=Protection contre les dangers des rayonnements ionisants | éditeur=Techniques de l'Ingénieur | année=2009 | mois=juin | jour=10 | isbn= | lire en ligne=http://www.techniques-ingenieur.fr/base-documentaire/mesures-analyses-th1/securite-au-laboratoire-42378210/protection-contre-les-dangers-des-rayonnements-ionisants-sl6160/ | consulté le=9 mai 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{loi| langue = fr| pays = France| lien titre = Code de la Santé publique (France)| titre = Code de la Santé publique| référence =| article = Article Annexe 13-7| version en vigueur = | lire en ligne = http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006072665&idArticle=LEGIARTI000006908097&dateTexte=&categorieLien=cid| consulté le = 5 mai 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage | langue=en | auteur1=International Commission on Radiological Protection | titre=The 2007 Recommendations of the International Commission on Radiological Protection | volume=103 | éditeur=International Commission on Radiological Protection | année=2007 | isbn= | lire en ligne=http://www.icrp.org/page.asp?id=111}}.</ref>, et exposent les survivants à un risque nettement accru de [[cancer]] ([[effet stochastique]]).

La limite de l'[[effet stochastique]] statistiquement observable des excès de cancers est de l'ordre de {{unité|100|mSv}}. Pour la [[radioprotection]], on s'intéresse généralement à la limite en dessous de laquelle aucun effet nocif des radiations n'est démontré, soit {{unité|≈100|mGy}}<ref name="ICRP">{{pdf}} [http://www.icrp.org/docs/P103_French.pdf Recommandations 2007 de la Commission Internationale de Protection Radiologique], Publication CIPR 103, 2009.</ref>{{,}}<ref name="HPS 2010">{{en}} [http://hps.org/documents/risk_ps010-2.pdf Radiation Risk in Perspective, Position Statement of the Health Physics Society], juillet 2010 {{pdf}}.</ref> : c'est donc cette limite qui est la plus couramment rencontrée<ref>[http://www.irsn.fr/FR/base_de_connaissances/Sante/effet-sur-homme/effets-sanitaires-faibles-doses/Pages/1-comprendre-faibles-doses-rayonnements-ionisants.aspx?dId=d5cb0a39-ddbc-40b7-af84-6dd8beb3d94e&dwId=b6b890ca-b083-41eb-a3d4-97dbf3fb9010 Mieux comprendre les faibles doses], Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire.</ref>{{,}}<ref>[http://www-dsv.cea.fr/institutes/unite-protection-sanitaire-contre-les-rayonnements-ionisants-et-toxiques-nucleaires-prositon/pour-comprendre/bases-biologiques-de-la-radioprotection/sante-rayonnements-ionisants-et-radionucleides/les-faibles-doses Les faibles doses], Unité Protection sanitaire contre les rayonnements ionisants et toxiques nucléaires (Prositon), Commissariat à l'énergie atomique.</ref>.

L'effet des [[faibles doses d'irradiation]] (inférieures à {{unité|10|mSv}}, soit un rem) est conjoncturel et polémique (de nombreuses publications<ref>Zbigniew Jaworowski, [http://www.cns-snc.ca/branches/Toronto/radiation/Radiation20thCenturyMunich.doc ''Ionizing radiation in the 20th centyry and beyond''], symposium ''Entwicklungen im Strahleschutz'', Munich, {{date-|29 novembre 2001}}.</ref> identifient même un effet d'[[hormèse]] positif pour des expositions de cet ordre). La limite autorisée pour les professionnels exposés, en France, est de {{unité|20|mSv}} sur douze mois glissants par personne. Au moment des essais, la limite adoptée par les autorités pour les travailleurs {{unité|50|mSv/an/personne}}<ref>[http://www.point-zero-canopus.org/component/content/336?task=view Gambier sous le vent nucléaire] - Thalassa  2008.</ref>.

La limite autorisée en France dans les années 2000 pour l'exposition de la population aux rayonnements artificiels (hors exposition médicale) est de {{Unité|1|mSv/an/personne}}. Il est à noter que la plupart des militaires ne portaient pas de dosimètres, lorsque leur affectation n'impliquait pas ''a priori'' d'exposition au risque d'irradiation ; de ce fait, il est impossible pour ceux-ci de prouver au moyen des mesures de contrôle de doses qu'ils n'ont pas été irradiés, ou contaminés surtout quand l'historique de leur affectation ne relève par ailleurs aucun incident particulier.

L'affectation de certains militaires n'était pas spécifiée. Leur positionnement n'apparaît pas sur les états signalétiques. Un texte prévoit d'ailleurs que cette information ne doit pas apparaître sur les journaux de marche des régiments « Personnel non officier »<ref group="n">Affaire Joyon Gérard TPMI de Nîmes, ''pièce service historique de Défense'' 2009/2010, cour d'appel 2012.</ref>.

D'autre part, pour ceux qui auraient été exposés à des environnements irradiants, le rayonnement émis par les particules alpha (qui n'ont d'incidence que par inhalation ou ingestion) ne peut pas être enregistré par des dosimètres ; le dosimètre ne permet pas de mesurer l'ingestion ou l'inhalation de particules irradiantes (comme ce fut le cas pour les militaires exposés au nuage radioactif de l'[[Accident de Béryl|essai ''Béryl'']]). La France ne possédait pas tous les appareils de mesure adaptés pour ces investigations, ce qui fut reconnu lors de l'élaboration de la loi Morin en 2010. Cette dernière mit en place le CIVEN (comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires) et s'appuya sur un système d'estimation, un logiciel américain, le NIOSH-IREP, encore très controversé à ce jour. {{quoi|Réunion 2013.}} Le logiciel calcule une estimation de façon théorique. {{quoi|(Discussion et questions réunion CIVEN Associations 21 février 2012 ministère de la Défense hôtel de Brienne sous ministère Longuet.)}}

=== Normes réglementaires ===
[[Fichier:Recommandations explosion bombe A.jpg|vignette|Document produit par l'État français décrivant les effets et les mesures de protection en cas d'explosion d'une bombe A (1966).]]
L'ensemble des règles et des pratiques de surveillance radiologique du personnel, des populations et de l'environnement était, à l'époque des essais nucléaires, déterminé par la Commission Consultative de Sécurité (CCS) créée en 1958{{sfn|id=rpt-Bataille2001 |texte=Rapport Bataille, 2001, Sénat}}.

Selon le rapport Bataille de 2001, pendant la durée des essais au Sahara, {{citation|la France s'est conformée en permanence aux recommandations des organisations internationales compétentes, en particulier celles émises par la [[Commission Internationale de Protection Radiologique]] (CIPR), recommandations reprises dans la réglementation européenne (J0 des 20 février 1959, 9 juillet 1962 et 2 juin 1965) puis nationale (JO du 20 juin 1966)}}{{sfn|id=rpt-Bataille2001 |texte=Rapport Bataille, 2001, Sénat |p=21}}. Toutefois l'efficacité de ces normes présupposait l'utilisation de prévisions météorologiques exactes, ce qui n'a pas toujours été le cas<ref name=objectifs />. D'autre part, la perception du risque était moins forte que de nos jours, et parmi les premières victimes figure du personnel ayant ôté son masque{{sfn|id=rpt-Bataille2001 |texte=Rapport Bataille, 2001, Sénat}}.

Les personnes pouvant être soumises aux effets de la radioactivité générée par les essais étaient classées en deux catégories : la première : le personnel directement lié aux essais, le personnel des armées, le personnel du CEA et des entreprises, les travailleurs employés sur les sites ; la deuxième : les populations voisines du champ de tir{{sfn|id=rpt-Bataille2001 |texte=Rapport Bataille, 2001, Sénat}}.

Pour les populations, la dose maximale admissible annuelle était fixée par la CCS à {{unité|15|mSv}} en 1960 puis {{unité|5|mSv}} à partir de 1961{{sfn|id=rpt-Bataille2001 |texte=Rapport Bataille, 2001, Sénat}}.

=== Contaminations et irradiations au Sahara ===
Quatre essais souterrains sur treize n'ont pas été totalement contenus ou confinés : ''[[Accident de Béryl|Béryl]]'', ''Améthyste'', ''Rubis'' et ''Jade''. Les deux premiers cités ont entraîné une sortie de laves radioactives. Dans les deux autres cas, les sorties, limitées à des radioéléments gazeux ou volatils, n'ont pas provoqué d'exposition sanitairement significative du personnel et des populations{{sfn|id=rpt-Bataille2001 |texte=Rapport Bataille, 2001, Sénat}}.

{{Pertinence section|date=mars 2024|texte='''Section trop longue''' qui crée un déséquilibre dans l'article, en accordant à un aspect du sujet une [[Wikipédia:Importance disproportionnée|importance disproportionnée]].}}

* Lors de l'essai ''Béryl'', le {{date|1/5/1962}}, l'obturation de la galerie sera trop tardive. Cinq à dix % de la radioactivité sort par la galerie, sous forme de laves et de scories qui se solidifieront sur le carreau de la galerie, ainsi que d'aérosols et de produits gazeux formant un nuage culminant jusqu'à 2600 m d'altitude environ à l'origine d'une radioactivité détectable jusqu'à quelques centaines de kilomètres. Le nuage radioactif formé s'est dirigé plein Est, et la contamination atmosphérique sera significative jusqu'à environ 150 km dans cette direction, distance sur laquelle il n'y avait pas de population saharienne sédentaire. Localement, en revanche une contamination substantielle (induisant une exposition supérieure à 50 mSv) a touché une centaine de personnes.
:''Conséquences sanitaires'' : Près de 2000 personnes participaient à la réalisation de cet essai. La trajectoire du nuage est passée au-dessus du poste de commandement où étaient regroupées les personnalités (notamment deux ministres, M. [[Pierre Messmer]] et [[Gaston Palewski]]) et le personnel opérationnel. Malgré le port du masque respiratoire et une évacuation rapide (entre {{nobr|H + 2 minutes}} où le débit de dose était inférieur à 1 mGy/h et {{nobr|H + 8 minutes}} où le débit de dose était de 3 Gy/h), une quinzaine de personnes ont reçu un équivalent de dose de quelques centaines de millisieverts. La contamination a été essentiellement d'origine externe, les masques ayant été correctement utilisés. Neuf personnes situées dans un poste isolé ont traversé la zone contaminée après avoir, au moins temporairement, ôté leur masque. Dès leur retour en base vie (H+6), elles ont fait l'objet d'une surveillance clinique, hématologique (évolution des populations cellulaires sanguines) et radiologique ([[Spectrogramme|spectrogammamétrie]], mesures d'activité dans les excrétas). Les équivalents de dose engagée reçus par ces personnes ont été évalués à environ 600 mSv. Elles ont été ensuite transportées à l'hôpital militaire Percy à [[Clamart]] pour surveillance et examens radiobiologiques complémentaires. Leur suivi n'a pas révélé de pathologie spécifique. Le contrôle de la contamination interne, par examens spectrométriques, a montré que celle-ci était faible ; la dose engagée par cette voie est évaluée à moins de 10 mSv, valeur négligeable par rapport à celle de l'exposition externe. Les équivalents de dose qui auraient été reçus par des populations présentes au moment des retombées et qui auraient ensuite séjourné au même endroit ont été évalués. Les populations nomades du Kel Torha, les plus exposées (240 personnes évoluant à la frange nord des retombées) auraient ainsi pu recevoir des équivalents de dose cumulée allant jusqu'à 2,5 mSv (de l'ordre de grandeur d'une année de radioactivité naturelle).

[[Fichier:Graphique sur la dose de Bq-m^3 détecter à Oasis 2 et Im Amguel suite à l'essai nucléaire béryl.gif|alt=Graphique sur la radioactivité en Bq/m^3 détectée à Oasis 2 et In Amguel à la suite de l'essai nucléaire ''Béryl''|vignette|Graphique sur la radioactivité en Bq/m^3 détectée à Oasis 2 et In Amguel à la suite de l'essai nucléaire ''Béryl'']]
:''Conséquences environnementales'' : Les mesures de la radioactivité atmosphérique des aérosols étaient réalisés dans les postes de mesure permanents implantés à Oasis 2, et à la « Base-vie ». Les résultats des mesures effectuées dans le courant du mois de mai 1962, après l'expérimentation, sont donnés dans le graphique en Bq/m^3 à droite du texte. Toutes les mesures effectuées donnent des valeurs assez élevées correspondant à l'arrivée du nuage, puis ensuite donnent des valeurs nettement inférieures aux concentrations maximales admissibles en permanence pour le public (CMA air 168 h public à J+5 pour un mélange de produits de fission : 75 Bq/m<sup>3</sup> ). On peut considérer que la radioactivité atmosphérique est redevenue normale lorsque la valeur de 0,2 Bq/m<sup>3</sup> est atteinte, valeur correspondant approximativement à la radioactivité résiduelle due aux expérimentations étrangères de 1961. Pour l'eau, les valeurs atteintes ne dépassent pas les concentrations admissibles pour le public (CMA eau de boisson 168 h public à J + 1 pour un mélange de produits de fission : 1500 kBq/m <sup>3</sup> ){{sfn|id=rpt-Bataille2001 |texte=Rapport Bataille, 2001, Sénat }}.
* Lors de l'essai ''Améthyste'', le 30 mars 1963, il y a eu sortie d'une faible quantité de scories de roches fondues qui s'est déposée sur le carreau de la galerie. Un panache contenant des aérosols et des produits gazeux, en quantité beaucoup plus faible que dans le cas de ''Béryl'', s'est dirigé vers l'Est Sud-Est. Les conséquences ont été très faibles sur le plan dosimétrique :
:- à Oasis 2 (10 km de la zone d'expérimentation), l'irradiation externe a atteint temporairement 0,2 mGy/h. Les dosimètres de tous les personnels basés à Oasis 2 qui ne sont pas intervenus sur le chantier de l'essai, ont tous été négatifs en mars et avril 1963. Pour ces personnels, l'équivalent de dose externe intégrée sur chacun de ces deux mois a donc été inférieur à 0,4 mSv. Parmi les personnels qui sont intervenus sur le chantier, 13 d'entre eux ont reçu un équivalent de dose engagée de 10 mSv environ.
:- Les seules populations sédentaires concernées ont été celles d'[[Idles (commune)|Ideles]]. Dans cette oasis, située à 100 km du polygone d'expérimentations, où vivaient 280 personnes, l'irradiation externe à 1 mètre du sol a atteint 0,1 mGy/h le jour de l'essai : cela correspond à des équivalents de dose inférieurs à 1 mSv{{sfn|id=rpt-Bataille2001 |texte=Rapport Bataille, 2001, Sénat}}.
* Lors de l'essai ''Rubis'', le 20 octobre 1963, une sortie de gaz rares et d'iodes s'est produite dans l'heure suivant la réalisation de l'essai, avec formation d'un panache. Celui-ci s'est d'abord dirigé vers le nord, puis est revenu vers le sud, en direction de Oasis 2 où les retombées, favorisées par des pluies importantes, ont conduit à un débit de dose égal à 0,1 mGy/h. 500 personnes ont été évacuées et contrôlées. La dose reçue par ces personnels a été d'environ 0,2 mSv. La contamination a été détectée jusqu'à [[Tamanrasset]], à 150 km au sud, avec des équivalents de dose engagée négligeables (environ 0,01 mSv){{sfn|id=rpt-Bataille2001 |texte=Rapport Bataille, 2001, Sénat}}.
* Lors de l'essai ''Jade'', le 30 mai 1965, il est observé une sortie de gaz rares et d'iode par la galerie. Le débit de dose était de 20 mGy/h à H+4 au niveau du carreau de la galerie. L'impact radiologique sur le personnel était faible (inférieur à 1 mSv){{sfn|id=rpt-Bataille2001 |texte=Rapport Bataille, 2001, Sénat}}.

Sachant que le seuil limite de radioactivité pour le public est à 1 [[Sievert|mSv]], ''Béryl'' a contaminé de manière non marginale pour la santé le personnel qui a travaillé sur l'essai ainsi que certaines populations civiles, et ''Améthyste'' a contaminé de manière non marginale pour la santé 13 travailleurs sur l'essai nucléaire à hauteur de 10 mSv. Les essais nucléaires ''Rubis'' et ''Jade'' ont provoqué une fuite d'un nuage radioactif inférieur à 1 mSv donc non-dangereux pour l'Homme.

;''Béryl'' ({{1er}} mai 1962)<ref name="MinDef2007">[https://www.defense.gouv.fr/content/download/60823/571529/file/SAHARA.pdf Dossier de présentation des essais nucléaires et leur suivi au Sahara] - [[Délégation à l'information et à la communication de la Défense]] (DICoD), janvier 2007 {{pdf}} (voir archive).</ref>
* 100 personnes (>{{unité|50|mSv}})
* 15 personnes (>{{unité|200|mSv}})
* 9 personnes ({{unité|600|mSv}})
* peut-être 240 personnes (<{{unité|2.5|mSv}})
;''Améthyste'' (20 mars 1963)<ref name="MinDef2007"/>
* 13 personnes (={{unité|10|mSv}})
* 280 personnes (<{{unité|1|mSv}})
;''Rubis'' (20 octobre 1963)<ref name="MinDef2007"/>
* 500 personnes (<{{unité|0.2|mSv}})
* pas de donnée (={{unité|0.01|mSv}})
;''Jade'' (30 mai 1965)<ref name="MinDef2007"/>
* pas de données (<{{unité|1|mSv}})

Les essais ''Béryl'' et ''Améthyste'' ont conduit à une irradiation dépassant le seuil réglementaire de l'époque pour le public ({{unité|5|mSv/an}})<ref name="MinDef2007" />. Des conséquences sanitaires sont envisageables pour la quinzaine de personnes fortement contaminées (à plus de {{unité|100|mSv}}) par l'essai ''Béryl'', mais elles sont trop faibles pour être identifiables statistiquement.

; Essais aériens à Reggane
le rapport annuel du CEA de 1960 (cité plus haut) annonce une zone contaminée de {{unité|150|km}} de long, pour ''Gerboise bleue'' (13 février), mais une carte « Secret défense », déclassée le {{date|4 avril 2013}}, montre la réalité des zones touchées ; ces dernières allant jusqu'en zone subsaharienne. Les taux de radioactivité sont différents suivant le déplacement des particules de poussière contenant de l'iode 131, du césium 137<ref name="Le document choc sur la bombe A en Algérie" />.

Des retombées de césium 137 présent dans la [[couche d'air saharien]] sont d'ailleurs régulièrement mesurées jusqu'en France, jusqu'où elles sont régulièrement charriées par le vent. Cette très faible pollution a été estimée en février 2022 à {{Unité|80000|Becquerels}} par kilomètre carré, ce qui ne présente pas de dangerosité, contrairement aux niveaux encore élevés mesurés à proximité de certains sites de tests<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Marcus |nom=Dupont-Besnard |titre=Ciel orange : le césium 137 radioactif dans les sables du Sahara est-il dangereux ? |url=https://www.numerama.com/sciences/888695-ciel-orange-le-cesium-137-radioactif-dans-les-sables-du-sahara-est-il-dangereux.html |site=Numerama |date=2022-03-17 |consulté le=2022-03-18}}.</ref>.

=== Contaminations sur Moruroa et Fangataufa ===
Dès les premiers tirs, les conséquences sanitaires des essais nucléaires font l'objet de la part des autorités, d'un verrouillage de l'information du point de vue sanitaire dans les archipels polynésiens. Les [[Service de santé des armées|services de santé]] des établissements de Polynésie sont dirigés par des médecins militaires qui tiennent secrètes les informations relatives aux contaminations et s'abstiennent jusqu'en 1984 de recenser les maladies radio-induites provoquées par les essais nucléaires<ref>{{Citation|De 1980 à 1984, la déclaration des cancers était "passive " et reposait sur la bonne volonté des médecins. On estime à 40 % le taux de déclaration. De 1985 à 1987, les sources de déclaration se diversifiaient : exploitation des certificats médicaux de causes de décès rendus obligatoires en 1984 dans notre territoire ; déclaration des cas par un laboratoire d'anatomopathologie ; légalisation officielle du registre territorial par la délibération… À partir de 1988, la formation et l'embauche de nouveaux personnels ont permis d'augmenter sensiblement le degré d'exhaustivité du registre, aussi on peut considérer que le nombre de cancers déclarés après cette date approchent de la réalité}}. Cf {{ouvrage|auteur=Bruno Barrillot|titre=Les essais nucléaires français 1960-1996. Conséquences sur l'environnement et la santé|éditeur=Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits|date=1996|passage=284}}</ref>{{refins}}.

En 2006, Marcel Jurien de la Gravière, alors [[Délégué à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les activités et installations intéressant la Défense|délégué à la sûreté nucléaire de la Défense]], a reconnu que six de ces essais avaient {{Citation| affecté plus significativement quelques îles et atolls }}, entraînant des retombées sur des zones habitées, et ce jusqu’à Tahiti{{ref nec}}.
 
En 2012, [[Bruno Barrillot]], délégué pour le suivi des conséquences des essais nucléaires auprès du gouvernement polynésien, affirme qu'il y a eu beaucoup de retombées : {{Citation|au moins cinq archipels ont été touchés, dont les Gambier, situés à 400 km sous le vent des tirs}}<ref>[http://www.leparisien.fr/societe/des-tonnes-de-residus-dangereux-en-polynesie-17-07-2012-2092855.php ''Des tonnes de résidus dangereux en Polynésie''], ''Le Parisien'' du 17 juillet 2012.</ref>.

Une [[étude épidémiologique]] faite par l'Armée Française sur les vétérans du Centre d'Essais du Pacifique (CEP) a conclu à l'absence de [[surmortalité]] (pour toutes causes confondues, dont par cancer, ou pour des pathologies spécifiques potentiellement liées à l’exposition aux radiations. Une sous-mortalité est au contraire observée dans le groupe suivi)<ref>[https://www.defense.gouv.fr/sga/le-sga/son-organisation/direction-des-statuts-des-pensions-et-de-la-reinsertion-sociale-dsprs/observatoire-de-la-sante-des-veterans2/etude-epidemiologique-sepia-sante]</ref>.

Une autre étude fut demandée en 2009, devant prendre en compte d'autres facteurs, maladies cardiaques, pulmonaires maladie de peau, certains cancers mais sans prendre en compte la surmortalité. Le résultat de cette étude ne fut jamais donné. En 2009, le général Gillis, ancien directeur du centre des essais DIRCEN, évoque le fait que sa maladie serait due aux essais<ref group="n">Ed. Adefdromil, Joyon Gérard, Tpmi NIMES 2010 et ''Midi-Libre'' du {{date-|6 décembre 2010}}</ref>.
   
Mais en décembre 2012, une levée partielle du [[secret-défense]] portant sur {{nobr|58 documents}}, confirme que les zones touchées par les retombées radioactives s’étendaient bien au-delà du périmètre défini par la loi d'indemnisation des victimes et ses décrets d’application<ref name=objectifs />. {{refnec|L’inclusion de l’ensemble de la Polynésie est par conséquent pris en compte, soit,  les 5  archipels|date=7 avril 2018}}.

==== Rapport Bataille 2001 ====
Selon un rapport parlementaire de [[Christian Bataille]] publié en 2001, sur les {{nombre|52750|personnes}} affectées sur l’ensemble des sites polynésiens pendant les essais atmosphériques, {{nombre|3425|personnes}} (6,5 %) ont reçu des doses mesurables{{sfn|id=rpt-Bataille2001 |texte=Rapport Bataille, 2001, Sénat}}. Au total, les doses collectives relevées pour la Polynésie s’élèvent à {{unité|8.9|homme.Sv}}{{sfn|id=rpt-Bataille2001 |texte=Rapport Bataille, 2001, Sénat |p=107}}.

{{citation|Le nombre de doses [sic] ayant dépassé la « norme annuelle travailleur » de {{unité|50|mSv}} s’[y] est élevé à sept{{sfn|id=rpt-Bataille2001 |texte=Rapport Bataille, 2001, Sénat}}. Dans quatre cas il s’agissait des pilotes d’avions chargés des pénétrations dans le nuage radioactif consécutif au tir pour des doses de {{unité|180|mSv}}, {{unité|120|mSv}}, {{unité|60|mSv}} et {{unité|51|mSv}}, ce qui les situe dans le domaine des expositions exceptionnelles concertées, la première étant légèrement supérieure à la limite. Dans deux autres cas, il s’agissait d’activités extérieures aux essais nucléaires avec deux médecins exposés lors d’examens radiologiques (60 et {{unité|54|mSv}}).

La plupart des autres personnels classés catégorie A a reçu dans sa majeure partie des doses inférieures à la norme « personnes du public » (soit {{unité|5|mSv}}). Cinquante-cinq personnes ont atteint la valeur de {{unité|15|mSv}}}}{{sfn|id=rpt-Bataille2001 |texte=Rapport Bataille, 2001, Sénat}}.

Au Sahara, 102 des membres du personnel ayant fait l'objet de mesures ont reçu des doses cumulées supérieures à {{unité|50|mSv}}, allant jusqu'à {{unité|600|mSv}}{{sfn|id=rpt-Bataille2001 |texte=Rapport Bataille, 2001, Sénat |p=44}}.

=== Retombées radioactives sur la Polynésie ===
{{article détaillé|Retombée radioactive}}
Dès la première explosion, en juillet [[1966]], les responsables militaires ont connaissance des retombées radioactives plus importantes que prévu sur l'île de [[Mangareva]], mais cette information ne sera rendue publique qu'en [[1998]] par le journaliste [[Vincent Jauvert]]<ref>{{Article|auteur=Vincent Jauvert|titre=Essais nucléaires. Les archives interdites de l'armée|périodique=Le Nouvel Observateur|date=février 1998|numéro=1735|pages=10}}.</ref> qui a consulté des rapports officiels de l'autorité chargée des essais nucléaires, conservés aux archives du [[service historique de la Défense]] et récemment ouverts au grand public<ref>{{citation épisode|titre=Les dégâts nucléaires français en Polynésie|url = https://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=551847|série=Rendez-vous avec X|lien série=Rendez-vous avec X|crédits = [[Patrick Pesnot]]|réseau=Radio France|chaîne=[[France Inter]]|diffusion=23 février 2013|début={{heure|13|20}}|fin={{heure|14|00}}|durée=38 min}}, {{25e|minute}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Bruno Barrillot|titre=L'héritage de la bombe. Sahara, Polynésie (1960-2002)|éditeur=Centre de Documentation et de Recherche sur la Paix et les Conflits|année=|passage=124|isbn=}}.</ref>.

Publié en février [[2006]], le rapport de la commission d'enquête de l'Assemblée de la Polynésie française sur les conséquences des essais nucléaires montre, pour la population, que chacun des essais de [[1966]] et [[1967]] a provoqué des [[retombées radioactives]] sur les archipels habités de la Polynésie française<ref>{{Ouvrage|auteur1=Assemblée de la Polynésie française|titre=Les polynésiens et les essais nucléaires|nature ouvrage=rapport de la Commission d'enquête sur les conséquences des essais nucléaires (CESCEN)|date=février 2006|pages totales=334|lire en ligne=https://www.service-public.pf/wp-content/uploads/2017/09/CESCEN-2006.pdf}} {{pdf}}.</ref>. Même Tahiti a été touché le 17 juillet [[1974]], par l'essai Centaure, exposant presque 110 000 personnes à des taux de [[radioactivité]] de six à sept fois supérieurs à la normale<ref>{{Ouvrage|auteur1=Sébastien Philippe|auteur2=Tomas Statius|titre=Toxique. Enquête sur les essais nucléaires français en Polynésie|passage=131-140|lieu=Paris|éditeur=Presses Universitaires de France|date=2021|isbn=978-2-13-081484-9}}.</ref>.

Le nuage radioactif consécutif à l'essai « ''Centaure'' » a effectivement touché Tahiti, le 19 juillet 1974. Des précipitations de forte intensité, conjuguées aux effets du relief, conduisirent à des dépôts au sol, hétérogènes en termes d'activités surfaciques (à la surface même du sol) : à [[Hitia'a]] sur le plateau de [[Taravao (Tahiti)|Taravao]], et au sud de Teahupoo. De plus, de nombreux récifs coralliens ont été contaminés.

Toujours en 1974, le 16 juin à {{heure|8|30}} (heure locale) a eu lieu un essai de {{nobr|4 kilotonnes}} sous ballon à {{unité|220|m}} (tir Capricorne, zone Dindon). Le nuage passera au-dessus de la zone vie ou aucune protection n'est en place (3 photos ci-contre).
[[File:TIR MORUROA DONDON CAPRICORNE 1974 PERSONNEL SANS PROTECTION GERARD JOYON PHOTO JY CHARIER.jpg|thumb|Membres du personnel sans protection avant le passage du nuage provoqué par le tir ''Capricorne'', dans la zone vie Martine.]]
[[File:Sous le nuage RADIOACTIF on filme 16 JUIN 1974 Moruroa Capricorne Dossier JOYON G.jpg|thumb|Sous le nuage de l'essai ''Capricorne'' le 16 juin 1974 à Moruroa.]]
[[File:Moruroa 1971 logements et réserve d'eau pendant la période des tirs Gérard JOYON 5ème RMP.jpg 2 PROTDONBACH.jpg|thumb|Moruroa 1971 logements et réserve d'eau pendant la période des tirs. Les chambres des militaires. Une réserve d'eau utilisée pour la boisson et la douche.]]

Une étude de l'[[INSERM]] a montré que, sur les 229 cas de cancers de la [[thyroïde]] recensés chez des Polynésiens entre 1981 et 2003, une dizaine serait attribuable aux retombées des essais nucléaires, avec potentiellement une dizaine d'autres cas pouvant apparaître dans le futur, soit une sur-incidence comprise entre 4 et 8 %<ref>[http://www.inserm.fr/actualites/rubriques/actualites-societe/essais-nucleaires-en-polynesie-francaise-des-cancers-de-la-thyroide-en-legere-hausse Essais nucléaires en Polynésie française: des cancers en légère hausse] - INSERM, 21 septembre 2010.</ref>.

{| class="wikitable sortable" style="text-align:center;"
|+ Bilan des doses reçues par les populations des îles et atolls les plus exposés<br />pour les essais dont les retombées ont été les plus importantes{{sfn|id=MD-rpt2006 |texte=Ministère de la Défense - Dimension radiologique des essais nucléaires français en Polynésie : Bilan des doses reçues par les populations |p=293}}
! Lieu !! Essai !! Année !! Estimation initiale<ref group="n">Estimation faite au moment des essais par le SMSR (Service mixte de sécurité radiologique).</ref> (mSv) !! Estimation CEA 2006 (mSv) !! UNSCEAR et AIEA<ref>Rapport du Comité consultatif international (CCI) sur la situation radiologique des atolls de Mururoa et Fangataufa publié en 1998 -  référence citée par le rapport Bataille de 2001.</ref>
|-
| align="left" | [[Îles Gambier]] || ''[[Aldébaran (essai nucléaire)|Aldébaran]]'' || 1966 || 5,5 || 3 à 7 || 5,5
|-
| align="left" | [[Îles Gambier]] || ''Rigel'' || 1966 || - || 0,1 à 0,23  || 
|-
| align="left" | [[Îles Gambier]] || ''Éridan'' || 1970 || 0,1 || - || 
|-
| align="left" | [[Îles Gambier]] || ''Toucan'' || 1970 || 0,2 || - || 
|-
| align="left" | [[Îles Gambier]] || ''Phoebé'' || 1971 || 1,2 || 0,2 à 2,6 || 1,2
|-
| align="left" | [[Tureia]]  || ''Rigel'' || 1966 || - || 0,06 à 0,15 || 
|-
| align="left" | [[Tureia]]  || ''Arcturus'' || 1967 || 1 || 0,79 à 3,2 || 0,9
|-
| align="left" | [[Tureia]]  || ''Dragon'' || 1970 || 0,16 || - || 
|-
| align="left" | [[Tureia]]  || ''Encelade'' || 1971 || 1,3 || 1,3 à 1,9 || 1,3
|-
| align="left" | [[Reao]] || ''Toucan'' || 1970 || 0,15|| - || 
|-
| align="left" | [[Hereheretue]] || ''Umbriel'' || 1972 || 0,2 || - || 
|-
| align="left" | [[Tahiti]] ''([[Pirae]])'' || [[Centaure (essai nucléaire)|Centaure]] || 1974 || 0,8 || 0,5 || 0,8
|-
| align="left" | [[Tahiti]] ''([[Hitia'a]])'' || [[Centaure (essai nucléaire)|Centaure]] || 1974 || - || 2,6 || 
|-
| align="left" | [[Tahiti]] ''([[Teahupo'o]])'' || [[Centaure (essai nucléaire)|Centaure]] || 1974 || - || 3,6 || 
|}

Selon le ministère de la Défense et son livre ''Dimension radiologique des essais nucléaire en Polynésie chapitres VI.8. Dossier Appel NIMES 2012 Conclusions du Ministère de la Défense'' : {{citation|l'impact mesuré n'a que rarement dépassé la limite réglementaire d'exposition de {{unité|1|mSv}}, et même les plus fortes expositions (celles des [[Îles Gambier]] en 1966) restent largement inférieures au niveau de ({{unité|100|mSv}}), seuil constaté des atteintes tissulaires directes}}.

Toutefois, les doses déclarées ne correspondraient pas du tout à la réalité. En effet, à la suite du rapport du SMCB {{date-|10 juillet 1966}} concernant les Gambier, suggestion est faite par le SMSR « de minimiser » les véritables doses. De ce fait on peut lire cette fausse information sur le livre ''La Dimension radiologique des essais nucléaire 2006 VI.8'' : {{Citation|Les doses maximales reçues par les populations des îles et atolls les plus exposés, pour les essais dont les retombées ont été les plus importantes, ont généralement été inférieures à {{unité|10|[[mSv]]}}. Des valeurs maximales plus importantes ont été calculées pour les doses [[thyroïde]] des enfants, allant jusqu'à {{unité|80|mSv}} aux Gambiers pour l'essai Aldebaran de 1966. L'état actuel des connaissances montre que ces niveaux de dose ne devraient pas conduire à l'apparition d'un nombre décelable de cancers de la thyroïde en excès dans les populations vivant en Polynésie}}{{sfn|id=MD-rpt2006 |texte=Ministère de la Défense - Dimension radiologique des essais nucléaires français en Polynésie : Bilan des doses reçues par les populations |p=293}}.

Les effets n'apparaissent que des décennies plus tard. Le rapport de 2006 avait voulu mettre en avant « des essais propres » le peu de retombées et de contamination lors des expérimentations. Mais cinquante huit documents secret défense concernant les essais nucléaires polynésiens de 1966 à 1974 ont été déclassifiés en 2012<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur=Maïté Koda |titre=Nouvelles révélations sur les retombées des essais nucléaires en Polynésie |url=https://la1ere.francetvinfo.fr/2013/07/03/nouvelles-revelations-sur-les-retombees-des-essais-nucleaires-en-polynesie-45405.html |site=Outre-mer la 1ère |date=2013-07-03 |consulté le=2023-05-22}}.</ref>. Leur contenu révèle au public en 2013, des zones contaminées beaucoup plus importantes, la contamination de ces dernières, notamment Tahiti par des pluies contenant des particules de plutonium. Passant d'une contamination située à l'Est des sites sous un angle de 140 degrés à 360 degrés englobant ainsi tous les archipels.

Le bilan (IRSN) de la surveillance de la radioactivité en Polynésie française effectué en 2008 a constaté un état radiologique de l’environnement stable et des niveaux de radioactivité très bas (inférieure à {{unité|5|[[μSv]].an-1}}), soit moins de 1 % de la dose associée à l’irradiation naturelle en Polynésie (environ {{unité|1000|[[μSv]].an-1}})<ref>[http://www.irsn.fr/FR/expertise/rapports_expertise/Documents/environnement/IRSN_surveillance_Polynesie_2008.pdf Bilan de la surveillance de la radioactivité en Polynésie française en 2008], IRSN. {{pdf}}.</ref>.

En juillet 2016, [[Alain Juppé]], ancien premier ministre de [[Jacques Chirac]] reconnait que les essais nucléaires français en Polynésie ont eu un impact environnemental et sanitaire<ref>{{Lien web|titre=Les essais nucléaires en Polynésie n'étaient pas propres|url=https://www.tdg.ch/monde/Les-essais-nucleaires-en-Polynesie-n-etaient-pas-propres/story/22540917|consulté le=2016-07-30}}.</ref>.

=== Revendications associatives et victimes civiles ===
Le {{date|9|juin|2001}}, à la suite de l'appel lancé par le [[Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits]], un groupe de personnes crée l'[[Association des vétérans des essais nucléaires]] français et leurs familles (AVEN), déclarée à la préfecture du Rhône.

Après la défaite de [[Gaston Flosse]] (UMP) en 2004 et l'arrivée au pouvoir de l'opposant [[Oscar Temaru]], une commission d'enquête locale a été créée. Celle-ci a confirmé les craintes de l'[[Association des vétérans des essais nucléaires]] (Aven) et de ''[http://www.moruroaetatou.com/ Moruroa e Tatou]'' (Moruroa et nous), deux associations de victimes nées en [[2001]] : le rapport, publié en février [[2006]], a montré que chacun des essais de [[1966]] et [[1967]] avait provoqué des [[retombées radioactives]] sur les archipels habités de la Polynésie française; même [[Tahiti]] aurait été touché le {{date|17 juillet 1974}} (avec des taux de [[radioactivité]] de six à sept fois supérieurs à la normale)<ref> [https://www.humanite.fr/journal/2006-02-22/2006-02-22-824712 A quand la vérité sur les essais nucléaires ?] - ''[[L'Humanité]]'', 22 février 2006.</ref>.

À la suite de {{lesquelles|plusieurs affaires judiciaires}}, la loi du 5 janvier 2010 encadre l'indemnisation par l'État du préjudice subi par certaines personnes atteintes de maladies radio-induites dues aux essais nucléaires français<ref name=":0">[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=?cidTexte=JORFTEXT000021625586&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id Loi {{n°|2010-2}} du 5 janvier 2010 relative à la reconnaissance et à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français (1)], ''[[Journal officiel de la République française|JO]]'' du 6 janvier 2010.</ref>.

Entre la publication de la loi en 2010 et janvier 2014, sur 843 dossiers d'indemnisation déposés, seules onze personnes avaient été indemnisées<ref name="Zancarini"/> dont deux anciens militaires du Sahara, et neuf travailleurs Polynésiens, ce qui représente au total seulement 1,3 % des dossiers. Dans cette période, certaines personnes déboutées ont saisi le tribunal administratif. Depuis, et jusqu'à mai 2014, trois vétérans ont vu la décision du CIVEN invalidée par le Tribunal administratif, ce qui, selon le rapport d'information sénatorial de 2013, implique un retour vers le CIVEN. Les rapporteurs soulignent que la loi Morin visait pourtant à désengorger les tribunaux, accélérer la reconnaissance et les indemnisations<ref name=objectifs />.

En 2021, une étude menée par l’[[université de Princeton]] affirme que les essais ont en réalité touché un territoire grand comme le continent européen et 110 000 habitants<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Nouvelles révélations sur les conséquences sanitaires des essais nucléaires en Polynésie française |url=https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20210309-nouvelles-révélations-sur-les-conséquences-sanitaires-des-essais-nucléaires-en-polynésie-française |site=RFI |date=2021-03-09 |consulté le=2021-03-11}}.</ref>.

=== Le Sénat et la loi Morin ===
Les sénateurs s'intéressent à l’application de la loi Morin.

;Rapport d'information {{n°|856}} du Sénat du 18 septembre 2013
Le 15 octobre 2012, la commission sénatoriale pour le contrôle de l'application des lois a chargé deux de ses membres, [[Corinne Bouchoux]] et [[Jean-Claude Lenoir]], de faire un bilan de l'application de la loi du 5 janvier 2010 sur la reconnaissance et l'indemnisation des essais nucléaires français.

Cette loi visait à reconnaître et à permettre l'indemnisation des conséquences sanitaires des essais nucléaires menés en 1959 et 1996 au Sahara, puis en Polynésie française, tant sur les travailleurs des essais que sur les populations locales.

Le rapport d'information {{n°|856}} (2012-2013) de [[Corinne Bouchoux]] et [[Jean-Claude Lenoir]], fait au nom de la commission pour le contrôle de l'application des lois, a été déposé le 18 septembre 2013. Ce rapport {{n°|856}}<ref name=objectifs>[http://www.senat.fr/rap/r12-856/r12-856.html L'indemnisation des victimes des essais nucléaires français : une loi qui n'a pas encore atteint ses objectifs] sur ''senat.fr'', 18 septembre 2013.</ref>, ayant pour titre : ''L'indemnisation des victimes des essais nucléaires français : une loi qui n'a pas encore atteint ses objectifs'', rappelle le contenu de la loi Morin et dresse un état des lieux de son application formelle et pratique, qui se révèle très en deçà des attentes initiales. Pour remédier à cette situation, les deux rapporteurs formulent un ensemble de préconisations afin que la loi de 2010 produise pleinement ses effets.

;Commission d'enquête du Sénat du 22 juillet 2015
Dans le cadre de ses travaux parlementaires, le Sénat a créé une commission d'enquête sur le bilan et le contrôle de la création, de l'organisation, de l'activité et de la gestion des autorités administratives indépendantes (AAI). C’est à ce titre que, le 22 juillet 2015, il a auditionné Denis Prieur, président du Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires (CIVEN) depuis le 24 février 2015. Cette audition<ref>{{lien web |titre=C.E. sur le bilan et le contrôle de la création, de l'organisation, de l'activité et de la gestion des autorités administratives indépendantes |url=http://videos.senat.fr/video/videos/2015/video29510.html |format=vidéo |site=videos.senat.fr |consulté le=05-08-2020}}.</ref> révèle que le fait d’avoir donné un statut d’autorité administrative indépendante au CIVEN ne change rien quant à son fonctionnement. Il dit, en particulier, à la page 22 du compte-rendu : {{citation|Les sept personnes composant le secrétariat du CIVEN… conservent donc leur qualité de fonctionnaires du ministère de la Défense et leur lieu de travail respectif est resté le même }} et à la page 27 du compte-rendu : {{citation|Pourquoi ces liens maintenus avec l'État ? Comment le CIVEN peut-il travailler, sinon avec les archives et les documents conservés sur les personnes en contact, d'une manière ou d'une autre, avec les essais nucléaires ? Ceux-ci sont détenus, pour l'essentiel, par le ministère de la Défense et tous les dossiers individuels des anciens militaires sont conservés par le service des pensions de la défense implanté à La Rochelle et l'ensemble des éléments sur lesquels le CIVEN fonde ses décisions s'y trouve. C'est d'ailleurs l'une des raisons de l'implantation dans cette localité de son secrétariat }}.

=== Le CIVEN et la loi Morin ===
{{Article détaillé|Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires}}
La loi {{n°|2010-2}} du 5 janvier 2010<ref name=":0" />, dite loi Morin, a créé le CIVEN ([[Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires]]). Cette loi relative à la reconnaissance et à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français, avec son décret d’application {{n°|2010-653}} du 11 juin 2010<ref name=":2">{{Lien web|titre = Décret d'application n°2010-653 du 11 juin 2010|url = http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000022337443&categorieLien=id|date = }}.</ref>, précise qui est concerné et quelles sont les conditions qui doivent être réunies par les victimes pour obtenir une indemnisation.

Sur le site du ministère de la Défense<ref>{{Lien web|titre = Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (CIVEN)|url = https://www.defense.gouv.fr/sga/le-sga-en-action/ressources-humaines/comite-d-indemnisation-des-victimes-des-essais-nucleaires-civen|site = defense.gouv.fr|consulté le = 2015-11-02}}.</ref> sont fournis tous les détails de ce dispositif. Il est indiqué qu’est concernée {{citation|Toute personne, civile ou militaire, souffrant de l’une des 18 maladies radio-induites dues à son exposition aux essais nucléaires français énumérées dans le décret d’application de la loi}} et que la victime doit avoir résidé ou séjourné dans des zones bien définies du Sahara ou de la Polynésie française, pendant des périodes très précises.

Respectant rigoureusement ces trois conditions, Jacques Lecoq, un appelé, victime des essais nucléaires français, a adressé, en novembre 2010, une demande d’indemnisation au CIVEN. Ce dernier a transmis des recommandations au Ministre de la Défense.

Dans sa recommandation du 13 décembre 2011<ref>{{Lien web|titre = 07-1. La recommandation du CIVEN du 13 décembre 2011 - Irradié par l'armée française|url = https://sites.google.com/site/irradieparlarmee/07-1-la-recommandation-du-civen-du-13-decembre-2011|site = sites.google.com|consulté le = 2015-11-02|brisé le = 2023-10-31}}.</ref>, adressée à [[Gérard Longuet]], Marie-Ève Aubin, la présidente du CIVEN écrit que {{citation|le liposarcome, cancer du tissu conjonctif, ne figure pas dans la liste des maladies radio induites annexée au décret n° 2010-653 du 11 juin 2010}} alors que cette pathologie figure bien dans la liste annexée au décret<ref name=":2" />.

Dans sa recommandation du 5 juin 2012<ref>{{Lien web|titre = 07-2. La recommandation du CIVEN du 5 juin 2012 - Irradié par l'armée française|url = https://sites.google.com/site/irradieparlarmee/07-2-la-recommandation-du-civen-du-5-juin-2012|site = sites.google.com|consulté le = 2015-11-02|brisé le = 2023-10-31}}.</ref>, adressée à [[Jean-Yves Le Drian]], la présidente du CIVEN écrit que {{citation|le risque attribuable aux essais nucléaires dans la survenue de la maladie peut être considéré comme négligeable}}. Le CIVEN est arrivé à cette conclusion, en introduisant dans son système rigoureux NIOSH-IREP<ref>{{Lien web|titre = NIOSH-IREP|url = https://www.niosh-irep.com/irep_niosh/|site = niosh-irep.com|consulté le = 2015-11-02}}.</ref>, les valeurs de dosimétrie jointes au courrier du 22 juillet 2008 du médecin en chef Frédéric Poirrier<ref>{{Lien web|titre = 07-3. Le courrier du 22 juillet 2008 du Médecin Frédéric Poirrier - Irradié par l'armée française|url = https://sites.google.com/site/irradieparlarmee/07-3-le-courrier-du-22-juillet-2008-du-medecin-frederic-poirrier|site = sites.google.com|consulté le = 2015-11-02|brisé le = 2023-10-31}}.</ref>.

Le chef du Département de suivi des centres d’expérimentations nucléaires (DSCEN) a produit un relevé de dosimétrie individuelle<ref>{{Lien web|titre = 07-4. Relevé de dosimétrie individuelle - Irradié par l'armée française|url = https://sites.google.com/site/irradieparlarmee/07-4-releve-de-dosimetrie-individuelle|site = sites.google.com|consulté le = 2015-11-02|brisé le = 2023-10-31}}.</ref> alors que l’intéressé n’a jamais porté de dosimètre{{refnec}}. Il a produit également un relevé de dosimétrie collective<ref>{{Lien web|titre = 07-5. Relevé de dosimétrie collective - Irradié par l'armée française|url = https://sites.google.com/site/irradieparlarmee/07-5-le-releve-de-dosimetrie-collective|site = sites.google.com|consulté le = 2015-11-02|brisé le = 2023-10-31}}.</ref> qui ne correspond pas à la zone dans laquelle l’intéressé travaillait sur l’atoll de Mururoa{{refnec}}. Quant au {{3e}} document produit<ref>{{Lien web|titre = 07-6. Examen d'anthropospectrogammamétrie - Irradié par l'armée française|url = https://sites.google.com/site/irradieparlarmee/07-6-examen-d-anthropospectrogammametrie|site = sites.google.com|consulté le = 2015-11-02|brisé le = 2023-10-31}}.</ref>, il permet au docteur Poirrier d’indiquer dans sa lettre que « l’examen d’anthropospectrogammamétrie est normal ». L’intéressé n’a jamais passé cet examen{{refnec}} et, même s’il l’avait passé, il ne pouvait être que « normal » puisqu’il est mentionné avoir été passé le 29 juin 1966, soit 3 jours avant le {{1er}} essai effectué dans le Pacifique.
=== Gestion des déchets radioactifs ===
L'[[Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs]] (Andra) évalue les déchets nucléaires issus de la [[Bombe A|bombe atomique]] à 9 % du stock global. Ils représentent {{Unité|148630 m3}}, sur les {{Unité|1670000 m3}} des déchets nucléaires français recensés en {{date|2021}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Marie Collin|auteur2=Patrice Bouveret|préface=Émilie Cariou|champ libre=Avec le soutien de la Heinrich-Böll-Stiftung Paris|titre=Déchets nucléaires militaires, La face cachée de la bombe atomique française|passage=7|lieu=Lyon|éditeur=ICAN France et Observatoire des armements|date=Décembre 2021|pages totales=44|lire en ligne=http://obsarm.org/spip.php?article369|accès url=libre|format électronique=pdf|consulté le=10 décembre 2021}}.</ref>. Ces déchets résultent de la politique de [[Force de dissuasion nucléaire française|dissuasion nucléaire]] qui repose sur le développement, la fabrication, les essais, le déploiement et le démantèlement des armes nucléaires, des bâtiments à [[Propulsion nucléaire navale|propulsion nucléaire]] ainsi que des installations afférentes. Leur augmentation doit se poursuivre avec la modernisation et le renouvellement prévu des bombes atomiques ainsi que des [[Sous-marin|sous-marins]] et [[Porte-avions de nouvelle génération|porte-avions]] à propulsion nucléaire, et le désarmement des armes nucléaires existantes<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean-Marie Collin|auteur2=Patrice Bouveret|titre=Déchets nucléaires militaires|sous-titre=La face cachée de la bombe atomique française|éditeur=ICAN et Observatoire des armements|année=décembre 2021|pages totales=44|lire en ligne=https://fr.boell.org/sites/default/files/2021-12/Etude-Dechets-militaires-Ican-Obsarm.pdf}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Reporterre |titre=L'armée française, 70 ans de production de déchets nucléaires |url=https://reporterre.net/L-armee-francaise-70-ans-de-production-de-dechets-nucleaires |site=Reporterre, le média de l'écologie - Indépendant et en accès libre |date=2021-12-08 |consulté le=2024-07-22}}</ref>.

Une étude de L'ICAN<ref name=":4">{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Karim |nom=Ahed |titre=ICAN France recense 3,7 kg de plutonium à Moruroa et 7800 colis radioactifs |url=https://ladepeche.pf/2023/12/27/ican-france-recense-37-kg-de-plutonium-a-moruroa-et-7800-colis-radioactifs/ |site=La Dépêche de Tahiti |date=2023-12-28 |consulté le=2024-07-15}}</ref> indique que l'Andra ne comptabilise pas les déchets résultant des essais nucléaires français en [[Algérie]] et pour partie enfouis volontairement dans le [[Sahara algérien|Sahara]] entre {{date|1960}} et {{date|1967}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Marie Collin|auteur2=Patrice Bouveret|préface=Émilie Cariou|champ libre=Avec le soutien de la Heinrich-Böll-Stiftung Paris|titre=Déchets nucléaires militaires, La face cachée de la bombe atomique française|passage=21-22|lieu=Lyon|éditeur=ICAN France et Observatoire des armements|date=Décembre 2021|pages totales=44|lire en ligne=http://obsarm.org/spip.php?article369|accès url=libre|format électronique=pdf|consulté le=10 décembre 2021}}.</ref>{{,}}<ref>Patrice Bouveret et Jean-Marie Collin, ''Sous le sable, la radioactivité ! Les déchets des essais nucléaires français en Algérie. Analyse au regard du Traité sur l'interdiction des armes nucléaires'', ICAN-France,
Observatoire des armements & Heinrich-Böll-Stiftung, 2020, 60 p.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue= |auteur=Sonia Lyes |titre=Un nouveau rapport accablant sur les essais nucléaires français en Algérie |url=https://www.tsa-algerie.com/voyages-paris-et-la-cote-dazur-deconseilles-par-lallemagne/ |site=TSA |date=2020-08-26 |consulté le=2024-07-15}}</ref>. De même, elle ne donne aucune indication du volume des déchets créés par les essais souterrains dans les atolls de [[Moruroa]] et de [[Fangataufa]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Marie Collin|auteur2=Patrice Bouveret|préface=Émilie Cariou|champ libre=Avec le soutien de la Heinrich-Böll-Stiftung Paris|titre=Déchets nucléaires militaires, La face cachée de la bombe atomique française|passage=29|lieu=Lyon|éditeur=ICAN France et Observatoire des armements|date=Décembre 2021|pages totales=44|lire en ligne=http://obsarm.org/spip.php?article369|accès url=libre|format électronique=pdf|consulté le=10 décembre 2021}}.</ref>. En outre, la France a immergé près de {{Unité|15000 tonnes}} de déchets en [[Océan Atlantique|Atlantique]] Nord-Est dans les années {{date|1960}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Marie Collin|auteur2=Patrice Bouveret|préface=Émilie Cariou|champ libre=Avec le soutien de la Heinrich-Böll-Stiftung Paris|titre=Déchets nucléaires militaires, La face cachée de la bombe atomique française|passage=30-31|lieu=Lyon|éditeur=ICAN France et Observatoire des armements|date=Décembre 2021|pages totales=44|lire en ligne=http://obsarm.org/spip.php?article369|accès url=libre|format électronique=pdf|consulté le=10 décembre 2021}}.</ref>.

[[Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires|ICAN]] France ([[Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires|Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires]], [[prix Nobel de la paix]] 2017<ref name=":5">{{Article|titre=Le prix Nobel de la paix décerné à la Coalition internationale pour l’abolition des armes nucléaires|périodique=Le Monde.fr|date=2017-10-06|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/prix-nobel/article/2017/10/06/le-prix-nobel-de-la-paix-decerne-a-la-coalition-internationale-pour-l-abolition-des-armes-nucleaires_5197010_1772031.html|consulté le=2024-07-15}}</ref>) et l'[[Observatoire des armements]] recommandent notamment que l'[[Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques]] réalise un rapport d'information spécifique sur les déchets nucléaires militaires qui examine la question à l'aune des engagements de [[Maîtrise des armements|désarmement]] adoptés par la France dans le cadre du [[Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires|Traité de non-prolifération]] (TNP) et dans le cadre du nouveau contexte international avec l'entrée en vigueur le {{date|22 janvier 2021}} du [[Traité sur l'interdiction des armes nucléaires]] (TIAN) adopté par une large majorité d'États à l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]<ref name=":4" />{{,}}<ref name=":5" />.

== Veille, surveillance environnementale et sanitaire en Polynésie ==

Durant les essais, le respect des règles de sécurité et de protection radiologique du personnel et des populations locales « devait » être assuré par la [[Direction des centres d'expérimentations nucléaires]] (DIRCEN, organisme mixte Armées-[[Commissariat à l'énergie atomique]] fondée en 1964 pour gérer les opérations du Centre d’expérimentations du Pacifique (CEP ; atolls de Mururoa et de Fangataufa). La surveillance radiologique du site dépendait de deux services de la DIRCEN : 1) le Service mixte de sécurité radiologique (SMSR) et 2) le Service mixte de contrôle biologique (SMCB), qui ont fusionné en 1994 pour former le Service mixte de sécurité radiologique et biologique de l’Homme et de l’environnement (SMSRB)<ref name=Salvat2008/>.

Une évaluation de l’exposition des populations des différents archipels a été basée sur une ''surveillance radiologique de l'environnement'' ([[eau]], [[air]], [[Sol (pédologie)|sol]], [[Faune (biologie)|faune]], [[flore]]) et des aliments (noix de coco, légumes, poissons, mollusques, crustacés, etc.) mise en place pour toute la Polynésie française, sous l'égide du ''Service mixte de contrôle biologique'' ('''SMCB''', responsable de l’échantillonnage) et du Laboratoire de surveillance radiologique (LSR), responsable des analyses, qui sera ensuite renommé [[Laboratoire d'étude et de surveillance de l'environnement]] (ou « LESE »), basé à Tahiti Mahina et depuis 1996, responsable des prélèvements d’échantillons (hors sites d’expérimentations nucléaires) au sein de l'[[Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire]] (IRSN) qui envoie toujours un rapport annuel sur le sujet au [[Comité scientifique des Nations unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants]] (UNSCEAR)<ref name=Salvat2008/>. À partir de 1998, cette surveillance ressort du Département de suivi des centres d’expérimentations nucléaires (DSCEN) de la [[Direction générale de l'Armement|délégation générale pour l'Armement]], qui met en œuvre une campagne annuelle de prélèvements sur les anciens lieux d'essais de Moruroa et Fangataufa et publie ses résultats<ref name=Salvat2008/>.

Des dégâts géomorphologiques sont attendus et apparaissent aussi. En plus d'un suivi général<ref name=Salvat2008>Salvat, B., Aubanel, A., Adjeroud, M., Bouisset, P., Calmet, D., Chancerelle, Y.... & Villiers, L. (2008). [http://archimer.ifremer.fr/doc/2008/publication-4558.pdf ''Le suivi de l'état des récifs coralliens de Polynésie Française et leur récente évolution (Monitoring of French Polynesia coral reefs and their recent development)'']. ''Revue d'Écologie de la Terre et de la Vie'', 63(1-2), 145-177 {{pdf}}.</ref> de l'état des récifs coralliens de Polynésie Française, a été mis en place dont {{Citation|sur les sites de Moruroa et de Fangataufa par les chercheurs du Commissariat à l'Énergie Atomique en association avec ceux d’autres organismes (Muséum, EPHE, Universités) dans le cadre de conventions avec la Direction des Centres d’Expérimentations Nucléaires et leurs apports considérables de connaissances notamment sur la [[géologie]] de ces [[atoll]]s mais aussi sur l’écologie [[récifal]]e de ces atolls et des atolls voisins}}<ref name=Salvat2008/>{{,}}<ref>Bouchez, J & Lecomte R (1995) ''Les atolls de Mururoa et de Fangataufa (Polynésie française). II. Les expérimentations nucléaires, effets mécaniques, lumino-thermiques, électromagnétiques''. DIRCEN CEA DAM Direction des Essais.</ref>{{,}}<ref>Salvat B (1967) ''Importance de la faune malacologique dans les atolls polynésiens''. Cah. Pacif., 11 : 7-49.</ref>{{,}}<ref>Guille G, Goutière G & Sornein JF (1993) ''Les atolls de Mururoa et de Fangataufa (Polynésie française)''. I. Géologie – pétrologie – hydrogéologie, édifi cation et évolution des édifices. DIRCEN CEA DAM Direction des Essais.</ref>{{,}}<ref>Bablet JP, Gout B  & Goutière G (1997) ''Les atolls de Mururoa et de Fangataufa (Polynésie française). III. Le milieu vivant et son évolution''. DIRCEN CEA DAM Direction des Essais.</ref>{{,}}<ref>Lanctot, JL, Legendre P & Salvat B (1997)''{{lang|en|texte=How do coral reef gastropods feel about nuclear testing? A long term study of the effects of man-made perturbations}}''. Oceanol. Acta , 20 : 243-247.</ref>, les récifs extérieurs de Fangataufa ont été étudiés pour leurs peuplements de [[mollusque]]s (ils ont été inventoriés à 7 reprises de 1967 à 1987 pour évaluer l’impact de trois explosions nucléaires réalisées dans l'atmosphère de 1968 à 1970 (Salvat et al., 1995 ; Lanctot et al., 1997)<ref name=Salvat2008/>. Ils ont montré que certaines populations de gastéropodes ont chuté juste après l’[[Canopus (essais nucléaires)|essai Canopus]] le 24 août 1968 ({{unité|2.6|mégatonnes}}) ; le plus puissant des essais français, mais six fois moindre que l'essai Bravo à Bikini par les États-Unis en 1954).

Ces populations d'escargots se sont ensuite reconstituées, mais n'avaient pas retrouvé en 1987 les densités antérieures aux tirs. En 1997 leur nombre atteint ceux d’avant essai (Salvat, com. pers.). Dans le lagon de Moruroa, les peuplements ichtyologiques de 1990 et de 1996 ont été comparés afin de préciser leur résilience à la suite des mortalités provoquées par les ondes de choc des expérimentations souterraines entre 1976 et 1995 (Planes et al., 2005)<ref name=Salvat2008/>. L’étude montre que les communautés de poissons se reconstituent très rapidement (1 à 5 ans) selon leurs structures habituelles dans leur habitat par ailleurs non dégradé par ce type d’expérimentations<ref name=Salvat2008/>.

Selon les données officielles disponibles, {{Citation|depuis la fin des essais atmosphériques (1974), l’exposition par ingestion des populations a décru régulièrement. En 2005, elle était inférieure à 5 μSv par an}}<ref name=Salvat2008/>.

Des études de la résistance des atolls face aux cyclones, tsunamis et tremblements de terre ont été faites<ref>Bourrouilh-Le Jan FG & Talandier J (1985) ''Sédimentation et fracturation de haute énergie en milieu recifal : tsunamis, ouragans et cyclones et leurs effets sur la sédimentologie et la géomorphologie d'un atoll : Motu et Hoa, a Rangiroa, Tuamotu, Pacifique SE''. Marine Geology, 67(3), 263-333 ([http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/0025322785900957 résumé]).</ref> et un suivi [[risque sismique|sismique]] a été mis en place pour toute la Polynésie française, s'appuyant principalement sur le Laboratoire de Géophysique de Tahiti (LDG, installé à [[Pamatai]] et qui dispose de stations sismologiques notamment basées à Tahiti,
Rangiroa, Tubuai, Rikitea...).

== Films et reportages ==

* 1998 : Dans le film ''[[Godzilla (film, 1998)|Godzilla]]'' de [[Roland Emmerich]], les essais nucléaires français à [[Moruroa]] entrainent la création de [[Godzilla]].
* 2006 : ''[[Cancer du Tropique]]'' (réalisé par Sophie Bontemps) ; reportage sur les explosions nucléaires françaises dans le Pacifique.
* 2007 : ''[[Vive la bombe !]]'' (réalisé par [[Jean-Pierre Sinapi]] ; production Raspail), relatant le [[Accident de Béryl|tir raté Beryl]] de mai 1962 dans le Sahara.
* 2008 : ''Les Gambiers sous le vent nucléaire'' ; reportage diffusé le 11 avril 2008 dans l'émission ''[[Thalassa (émission de télévision)|Thalassa]]'' sur [[France 3]].
* 2008 : ''Vent de sable'' (réalisé par Larbi Benchiha).
* 2009 : ''Essais nucléaires, quelles vérités'' (réalisé par Nathalie Barbe et Thierry Derouet).
* 2009 : ''Gerboise bleue'' (réalisé par Djamel Ouahab), sur les premiers essais atomiques français dans le Sahara de 1960 à 1966.
* 2010 : ''De Gaulle, l’Algérie et la Bombe'' (réalisé par Larbi Benchiha).
* 2010 : ''[[Djinns]]'' (réalisé par Sandra et Hugues Martin), film fantastique français, où l'on voit une section de parachutiste français à la recherche d'un avion qui contient les ordres de mise à feu de [[Gerboise bleue]].
* 2010 : ''Le secret des irradiés'', (réalisé par Sébastien Tézé) revient sur l'ensemble de l'histoire des essais nucléaires français au Sahara et en Polynésie, en traitant également des conséquences pour l'homme et l'environnement. Diffusé sur France O et Encyclo.
* 2010 : ''Noir océan'', drame de Marion Hansel.
* 2012 : ''Aux enfants de la Bombe'' (réalisé par Jean Philippe Desbordes et Christine Bonnet) ; Grand Prix du Jury FIFO.
* 2013 : ''Les essais nucléaires français ; un héritage sans fin'' (réalisé par Thierry Derouet et Nathalie BARBE), diffusé sur la chaîne publique SENAT.
* 2013 : ''At(h)ome'' (réalisé par Elisabeth Leuvrey), sur les conséquences de l'accident de Béryl, du point de vue algérien et en s'appuyant sur les photographies de Bruno Hadjih.
* 2014 : ''Vive la France'' (réalisé par Titti Johnson et Helgi Felix, avec FelixFilm), diffusé par Arte le 6 juin 2014 avec comme titre français : ''Polynésie, un avenir irradié'' et comme titre allemand : ''{{Langue|de|Strahlende zukunft}}'' (« Un avenir rayonnant »).
* 2016 : ''Bons baisers de MORUROA'' (réalisé par Larbi Benchiha).
* 2016 : Reportage ''Prouver soi-même son irradiation'', Gérard Joyon (France 3).
* 2016 : Reportage ''De l'uranium aux portes de Reims (Moronvilliers)'', (France 3)<ref>{{lien web |langue=fr |titre=De l'uranium aux portes de Reims |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/marne/de-l-uranium-aux-portes-de-reims-922395.html |site=france3-regions.francetvinfo.fr |date=06/02/2016 |consulté le=21/09/2023 }}.</ref>.
* 2021 : Reportage - ''En Polynésie française, l’explosion atomique qui ne s’est pas passée comme prévu'', Benoît Collombat (Cellule investigation de Radio France)<ref>{{lien web |langue=fr |titre=Essais nucléaires : en Polynésie française, l’explosion atomique qui ne s’est pas passée comme prévu |url=https://www.franceculture.fr/environnement/essais-nucleaires-en-polynesie-francaise-lexplosion-atomique-qui-ne-sest-pas-passee-comme-prevu |site=franceculture.fr |date=9 mars 2021 |consulté le=19/04/2024 }}.</ref>.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe="n"}}

=== Références ===
{{Références nombreuses|colonnes=2}}

== Annexes ==
{{Autres projets|commons=Category:Nuclear weapon tests of France}}

=== Articles connexes ===
* [[Essai nucléaire]]
* [[Force de dissuasion nucléaire française]]
* [[Claude Simon#Prises de position publiques|Polémique Claude Simon-Kenzaburo Oé]]
*[[Gestion des déchets radioactifs en France]]

=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Ministère de la Défense |titre=La dimension radiologique des essais nucléaires français en Polynésie |éditeur=Louis Jean |lieu=Gap |date=12/2006 |pages totales=477 |isbn=978-2110967800 |lire en ligne=https://www.francetnp.gouv.fr/IMG/pdf/La_dimension_radiologique_des_essais_nucleaires_francais_en_Polynesie.pdf |format=pdf |id=MD-rpt2006 |plume=oui }}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Christian Bataille]] et [[Henri Revol]] |titre=Rapport sur les incidences environnementales et sanitaires des essais nucléaires effectués par la France entre 1960 et 1996 et éléments de comparaison avec les essais des autres puissances nucléaires |éditeur=rapport {{n°|3571}} à l'assemblée nationale |date=5 février 2001 |pages totales=248 |lire en ligne=http://www.assemblee-nationale.fr/11/pdf/rap-oecst/I3571.pdf |format=pdf |id=rpt-Bataille2001 |plume=oui }}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Christian Bataille]] |titre=Rapport {{n°|179}} du Sénat : L'évaluation de la recherche sur la gestion des déchets nucléaires à haute activité |volume=II |titre volume=Les déchets militaires |éditeur=Sénat <!-- |id=rpt-Bataille-dechets --> |lire en ligne=https://www.senat.fr/rap/o97-179/o97-179_mono.html |id=senat-rpt179 |plume=oui }}.
* Patrice Bouveret et Jean-Marie Collin, ''Sous le sable, la radioactivité ! Les déchets des essais nucléaires français en Algérie. Analyse au regard du Traité sur l'interdiction des armes nucléaires'', Fondation Heinrich Böll, 2020, 60 p.
* [[Jean-Philippe Desbordes]], ''Les Cobayes de l'apocalypse nucléaire'', ''[[L'Express]]'', 2011, 270 pages
* Louis Bulidon, ''[[Les Irradiés de Béryl]]'', Thaddée 2011, 174 pages
* ''Au nom de la bombe : histoires secrètes des essais atomiques français'', [[bande dessinée]] basée sur des témoignages écrite par Albert Drandov et dessinée par Franckie Alarcon, publiée aux [[Delcourt (éditions)|éditions Delcourt]] en 2010
* André Bendjebbar, ''Histoire secrète de la bombe atomique française'', Le Cherche Midi Éditeur, Paris, 2000, (nouvelle édition) 2022
* Chantal Spitz, ''L'île des rêves écrasés'', Au vent des îles, 2004
* [[Bruno Barrillot]], ''Les essais nucléaires français.1960-1996'', Éditions Observatoire des Armements, Lyon, 1996
* Bruno Barrillot, ''Les irradiés de la République'', Éditions Complexe, Bruxelles, 2003
* Bruno Barrillot, ''Les Polynésiens et les essais nucléaires'', Rapport Assemblée de la Polynésie française, 2006
* Bruno Barrillot, ''Témoins de la bombe'', en collaboration avec Arnaud Hudelot et MH Villierme, Éditions Univers Polynésiens, Papeete, 2013
* IRSN (2006), ''Surveillance de la radioactivité en Polynésie française'', Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire ; année 2005. Direction de l’Environnement et de l’Intervention, Rapport DEI/SESURE {{n°|2006-59}}
* G. Martin (2007), ''Les atolls de Mururoa et de Fangataufa Aspects radiologiques'' RAPPORT CEA-R-6136 2007, 750 pages
* {{Ouvrage|auteur1=[[Renaud Meltz]]|auteur2=Alexis Vrignon|directeur2=oui|titre=Des bombes en Polynésie|sous-titre=Les essais nucléaires français dans le Pacifique|lieu=Paris|éditeur=Vendémiaire|date=2022|pages totales=707|isbn=978-2-36358-381-9|présentation en ligne=https://www.editions-vendemiaire.com/catalogue/collection-chroniques/des-bombes-en-polynesie-renaud-meltz-alexis-vrignon-dir/}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Sébastien Philippe|auteur2=Tomas Statius|titre=Toxique|sous-titre=Enquête sur les essais nucléaires français en Polynésie|lieu=Paris|éditeur=PUF et Disclose|date=10/03/2021|pages totales=192|isbn=978-2-13-081484-9}}

=== Liens externes ===
* {{en}} [http://www-pub.iaea.org/MTCD/publications/PDF/Pub1215_web_new.pdf {{lang|en|texte=Radiological conditions at the former French Nuclear Test Site in Algeria: Preliminary Assessment and Recommendations}}]. AIEA, 2005 {{pdf}} 
* [https://www.defense.gouv.fr/defense/decouverte/activites/le_suivi_des_essais_nucleaires_en_polynesie_francaise Le suivi des essais nucléaires en Polynésie française - Site de la Défense]
* [https://www.defense.gouv.fr/content/download/60823/571529/file/SAHARA.pdf Le suivi des essais nucléaires au Sahara] - Site de la Défense {{pdf}}
* [http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=?cidTexte=JORFTEXT000021625586&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id Loi {{n°|2010-2}} du 5 janvier 2010 relative à la reconnaissance et à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français]
* [http://www.www.point-zero-canopus.org Archives sur le CEP en Polynésie française]

{{Palette Missiles nucléaires français}}
{{Portail|armée française|nucléaire}}

[[Catégorie:Fiabilité des arsenaux nucléaires]]
[[Catégorie:Essai nucléaire de la France|*]]