Voir la source de Dzoungarie

{{coord|45|00|N|85|00|E|region:CN_type:adm1st_source:kolossus-zhwiki|display=title}}
[[Fichier:Altai, Tienschan-Orte.png|vignette|La Dzoungarie et le [[bassin du Tarim]] (comprenant le désert du [[Taklamakan]]) séparés par la [[Tien Shan|chaîne des Montagnes célestes]].]]
[[Image:Xinjiang regions simplified.png|vignette|La Dzoungarie actuelle en rouge sur la carte du [[Xinjiang]].]]
La '''Dzoungarie''' ou '''Djoungarie''' ou anciennement '''Soungarie'''<ref>Antoine Desmoulins, [https://books.google.fr/books?id=4yhsqcadh70C&pg=PA245 ''Histoire naturelle des races humaines''], Méquignon-Marvis, Libraire-Éditeur, Paris, 1826, page 245</ref>{{,}}<ref>Le Semeur, [https://books.google.fr/books?id=yNI8AAAAcAAJ&pg=RA3-PA24& « Histoire et voyages : La Chine »], ''Feuille populaire suisse'', {{IVe}} année, n°2 (février), Imprimerie et librairie de L. Alex. Michod, Vevey, 1843, page 24</ref>. ({{Mong|m=ᠵᠡᠭᠦᠨᠭᠠᠷ ᠤᠨ<br>ᠨᠤᠲᠤᠭ|Ppp=jeɣungarun nutug|k=Зүүнгарын нутаг|MNS=Zuungaryn Nutag}}, ''züün gar'' signifie main gauche)  rassemble ce que les Chinois appellent le Beijiang ({{chinois|c=北疆|p=běijiāng|l=Nord Xinjiang}}) et le Dongjiang ({{chinois|c=东疆|p=dōngjiāng}}) au Nord du [[Xinjiang]], située au nord des [[Tian Shan]] (« monts célestes » en [[Mandarin (langue)|mandarin]]) et au sud-ouest de l'[[Altaï]], où s'établirent des Mongols des tribus [[Dzoungars]]-[[Oïrats]], qui y formèrent le [[Khanat dzoungar]] entre le {{S|XVII}} et [[1756]], où elle est intégrée depuis l'Empire chinois puis les républiques chinoises.
[[Image:Xinjiang_regions.png|vignette|Beijiang en jaune, Dongjiang en rouge et Nanjiang en bleu]]

== Géographie ==
La Dzoungarie est un [[bassin sédimentaire|bassin géologique]] au centre continental de l'Eurasie, le plus éloigné de toute mer<ref>Selon carte de Mapinfo : {{coord|46.280556|86.670833}}</ref>. D'une surface de {{unité|380000|km|2}}, il est situé à une altitude comprise entre 189 et {{Unité|1000|mètres}}. Il est délimité au sud par les [[Tian Shan|monts Tian Shan]], au nord par l'[[Altaï]], à l'est par le [[désert de Gobi]] et s'ouvre à l'ouest sur le [[Kazakhstan]] par la [[vallée de l'Emin]] ({{chinois|court=o|c=额敏谷地|p=émǐn gǔdì}}) et de l'[[Irtych]]{{Sfn|Rahman|2005}}.

Il s'agit d'une région semi-désertique voire désertique avec en son centre le [[désert de Dzoosotoyn Elisen]]. Ce désert est entouré d'une vaste étendue de prairies traditionnellement habitées par des pasteurs nomades<ref name="Zhang202111">{{Article |langue=en |prénom1=Fan |nom1=Zhang |prénom2=Chao |nom2=Ning |prénom3=Ashley |nom3=Scott |prénom4=Qiaomei |nom4=Fu |titre=The genomic origins of the Bronze Age Tarim Basin mummies |périodique=Nature |date=2021-10-27 |issn=1476-4687 |doi=10.1038/s41586-021-04052-7 |lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41586-021-04052-7 |consulté le=2021-11-01 |pages=1–6 }}</ref>.

Peuplée de tribus mongoles [[Oïrats]], elle se trouve actuellement en territoire chinois.

== Histoire ==
[[Image:Kalmykia_1720.jpg|vignette|Khana Dzoungare/Kalmouk en 1720 (avant l'arrivée des Qing à Lhassa).]]
[[Image:Renat map.jpg|vignette|Dzoungarie en 1744.]]

L'arrivée et le mélange des populations de la [[culture d'Afanasievo]] dans le bassin dzoungarien vers -3000 ont vraisemblablement introduit des [[langues indo-européennes]] dans la région<ref name="Zhang202111"/>. La dispersion précoce des éleveurs Afanasievo en Dzoungarie s'est accompagnée d'un niveau substantiel de mélange génétique avec les populations autochtones locales, un schéma distinct de celui de la formation initiale de la culture Afanasievo dans le sud de la Sibérie<ref name="Zhang202111"/>.

D'autres groupes de pasteurs connus sous le nom de Chemurchek se sont ensuite propagés vers le nord jusqu'aux montagnes de l'[[Altaï]] et en Mongolie. Les groupes Chemurchek semblent être les descendants des Dzoungariens de l'âge du bronze précoce et des groupes d'Asie centrale du Corridor de montagne d'Asie intérieure (IAMC), qui tirent leur ascendance à la fois des populations locales et des agropasteurs du complexe archéologique bactro-margien ([[civilisation de l'Oxus]])<ref name="Zhang202111"/>.

La Dzoungarie fait partie à partir de la fin du {{IIIe siècle av. J.-C.}} de l'empire des [[Xiongnu]] qui en chassent les [[Yuezhi]]. Plus tard, aux {{s2|V|VI}}, elle a probablement été dominée par les [[Ruanruan]]. Elle passe ensuite dans l'orbite des [[Göktürk|Tujue]] occidentaux. Ceux-ci sont soumis par les [[dynastie Tang|Tang]] au {{VIIe siècle}}, mais l'Empire tujue se reconstitue à partir de 680 intègre à nouveau cette région. Après [[710]], ce nouvel empire turc se disloque, remplacé par le [[khaganat ouïgour]]. 

Au {{XIIe siècle}}, la Dzoungarie fait partie de l'empire des [[Kara-Khitans]], dont les [[Mongols]] s'emparent en [[1218]]. À la mort de [[Gengis Khan]], c'est son fils [[Djaghataï (khan)|Djaghataï]] qui hérite de cette partie de l'empire, et le [[khanat de Djaghataï]] comprend la Dzoungarie où nomadisent les [[Djaghataïdes]] (sauf jusque vers 1305 sa partie est, le bassin dzoungar des [[Ouïghours]], rattaché au grand Khan<ref>Voir {{en}} [http://www.iranicaonline.org/articles/chaghatayid-dynasty Encyclopaedia Iranica].</ref> et que [[Kubilai Khan|Kubilai]] parvint à maintenir dans son domaine en dépit des attaques de [[Qaïdu]] et [[Douwa]]<ref>Voir {{en}} [http://www.chinaknowledge.de/History/Altera/beshbalik.html chinaknowledge].</ref>).

Les Mongols occidentaux [[Oïrats]] s'établissent, sous le commandement des [[Tchoros]], dans la vallée de l’[[Ili]]. Suivant l’ancienne organisation administrative, les Tchoros s’appellent aussi [[Dzoungars]] (aile gauche). Vers [[1630]], quelques féodaux oïrates, mécontents de la domination des Tchoros, émigrent dans la région de la basse [[Volga]] avec {{formatnum:50000}} ou {{Unité|60000|hommes}}. Quelques années plus tard, ils sont suivis par les [[Torgut]] et les [[Qoshots]].

=== Khanat dzoungar ===
{{Article détaillé|Khanat dzoungar}}
En [[1676]], [[Galdan Boshugtu Khan]] devient le chef des [[Dzoungars]] (fin de son règne en [[1697]]). Il finit par dominer le [[bassin du Tarim]] en y imposant la théocratie [[islam|musulmane]] des [[Khodja]] en [[1679]]{{Sfn|Li|2010}}. Il part à la conquête du Tibet, du [[khanat qoshot]] (sur l'actuelle [[Qinghai]]) et continue son expansion sur l'actuelle [[Mongolie-Extérieure]] dans ce que l'on appelle la [[guerre Dzoungar-Qing]]. Sa défaite à la [[bataille de Jao Modo]] en [[1696]] est l'évènement décisif de cette guerre, les [[Khalkhas]] s'alliant alors avec les Qings contre les Dzougars.

En 1717, les [[Dzoungars]] vainquent et tuent [[Lkhazang Khan]], petit-fils de [[Güshi Khan]], et dernier roi des [[qoshots]]-[[Oïrats]] influent au [[Tibet]] qu’il envahit en [[1705]]. Les [[Dzoungars]] de [[Tsewang Rabdan]], neveu de [[Galdan]], s’emparent de [[Lhassa]]. Ils sont d’abord vus comme des libérateurs, avant qu’ils ne pillent et détruisent les monastères non [[gelugpa]].
[[Kelzang Gyatso]], le {{7e}} [[dalaï-lama]] est soustrait aux Dzoungars par son père et se réfugie au monastère de [[Kumbum]], dans le [[Qinghai]], au nord-est du [[plateau du Tibet]], protégé par les Qoshots et la [[dynastie Qing]].

En [[1720]], les troupes mongoles Khalkhas et l'armée de la dynastie Qing, reprennent Lhassa aux Dzoungars et y remettent sur le trône Kelzang Gyatso quelques mois après.

[[Image:Receiving the surrender of the Yili.jpg|vignette|Les Dzoungars remettent leurs armes aux [[Mandchous]] de la dynastie Qing.]]
Entre [[1755]] et [[1757]] la [[Khanat dzoungar#Dawadji et Amoursana : la soumission aux Mandchous|Dzoungarie est annexée]] par la [[dynastie Qing]] sous le règne de [[Qianlong]]. La [[variole]] et les campagnes militaires ont causé la mort de la plupart des {{Unité|600000|Dzoungars}}{{Sfn|Wei|1842|p=10-12}}. Le reste s'est dispersé dans l'actuel [[Kazakhstan]], les khans les plus importants sont toutefois accueillis par l'empereur à [[Pékin]]. La région est alors repeuplée par des musulmans de [[Kachgar]]ie ([[Tarantchis]]) et du [[Gansu]] ([[Dounganes]]).

C’est dans cette région que [[Nikolaï Mikhaïlovitch Prjevalski]] découvrit lors de son troisième voyage en [[Asie centrale]] (1879 — 1880) « sur les terrains les plus rudes du désert de Djoungarie »{{Sfn|Arthus-Bertrand|Gouraud|2004}}, le [[cheval de Przewalski]].

== Notes et références ==
{{références}}

== Annexes ==
{{autres projets
|commons=Category:Zungharia
|wiktionary=Dzoungarie}}
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage| langue=zh| prénom1=Yuan| nom1=Wei| lien auteur1=Wei Yuan| titre=Sheng Wu Ji (聖武記)| volume=4| éditeur=| année=1842| lire en ligne=https://archive.org/details/02080968.cn}}
* {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Yann |nom1=Arthus-Bertrand |lien auteur1=Yann Arthus-Bertrand |prénom2=Jean-Louis |nom2=Gouraud |titre=Chevaux |éditeur=Éditions du Chêne |lieu=Paris |année=2004 |isbn=2-84277-562-7}}
* {{Ouvrage | langue=en |prénom1=Anwar |nom1=Rahman |titre=Sinicization beyond the Great Wall |sous-titre=China's Xinjiang Uighur Autonomous Region |éditeur= |année=2005 |pages totales=170 |passage=16 |isbn=1-904744-88-5 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=wD4GJCBLrqMC&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage | langue=en |prénom1=Gertraude Roth |nom1=Li |titre=Manchu : A Textbook for Reading Documents (Second Edition) |éditeur=Natl Foreign Lg Resource Ctr |année=2010 |pages totales=418 |isbn=978-0-9800459-5-6 |présentation en ligne={{Google Livres|1bArr1-E5mQC|page=324|surligne=}}}}

===Liens externes ===
* {{Autorité}}

{{Portail|Mongolie|géologie|République populaire de Chine}}

[[Catégorie:Géographie de la Chine]]
[[Catégorie:Xinjiang]]
[[Catégorie:Bassin sédimentaire]]
[[Catégorie:Dzoungars]]
[[Catégorie:Dzoungarie]]