Aller au contenu

Discussion utilisateur:ThierryNicollin/Projet

Le contenu de la page n’est pas pris en charge dans d’autres langues.
Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Décalogue

  • Sincérité (8e)

Interprétation

[modifier le code]

« Un homme s'approcha de Jésus et lui demande : « Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » Jésus lui dit : « Pourquoi m'interroges-tu au sujet de ce qui est bon ? Un seul est bon. Si tu veux entrer dans la vie, obéis aux commandements. » (Matthieu 19.16-17)[1] ». Le Décalogue contient une expression privilégiée de la loi naturelle. Il nous est connu par la révélation divine et par la raison humaine. Ce que Dieu commande, il le rend possible par sa grâce. Par sa pratique et par sa prédication, Jésus a attesté la pérennité du Décalogue. En fidélité à l'Écriture et conformément à l'exemple de Jésus, la Tradition de l'Église a reconnu au Décalogue une importance et une signification primordiales.[2]

Le don du Décalogue est accordé à l'intérieur de l'Alliance conclue par Dieu avec son peuple. Les commandements de Dieu reçoivent leur signification véritable dans et par cette Alliance. Le Décalogue forme une unité organique où chaque parole ou commandement renvoie à tout l'ensemble. Transgresser un commandement, c'est enfreindre toute la Loi (cf. Jacques 2.10-11). Les dix commandements énoncent, en leur contenu fondamental, des obligations graves. Cependant, l'obéissance à ces préceptes implique aussi des obligations dont la matière est, en elle-même, légère.[2]

Jésus a résumé les devoirs de l'homme envers Dieu par cette parole : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit. (Matthieu 22.37 ; cf. Luc 10.27 : « ... toutes tes forces ») ». L'amour du Dieu Unique est rappelé dans la première des dix paroles. Dieu a aimé le premier. Les commandements explicitent ensuite la réponse d'amour que l'homme est appelé à donner à son Dieu. Celle-ci fait immédiatement écho à l'appel solennel : « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l'unique. (Deutéronome 6.4-5) ».[3]

1er : Adoration

[modifier le code]

Commandement

[modifier le code]

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes forces (Deutéronome 5.6) » : Le premier commandement appelle l'homme à croire en Dieu, à espérer en lui et à l'aimer par-dessus tout.[4]

Selon un des dix commandements, « c'est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras (Matthieu 4.10) » : Adorer Dieu, le prier, lui offrir le culte qui lui revient, accomplir les promesses et les voeux qu'on lui a faits, sont des actes de la vertu de religion qui relèvent de l'obéissance au premier commandement. Le devoir de rendre à Dieu un culte authentique concerne l'homme individuellement et socialement. L'homme « doit pouvoir professer librement la religion en privé et en public (DH 15) ». Le culte des images saintes est fondé sur le mystère de l'Incarnation du Verbe de Dieu ; il n'est pas contraire au premier commandement. La superstition est une déviation du culte que nous rendons au vrai Dieu : Elle éclate dans l'idolâtrie, ainsi que dans les différentes formes de divination et de magie. L'action de tenter Dieu, en paroles ou en actes, le sacrilège, la simonie sont des péchés d'irréligion interdits par le premier commandement. En tant qu'il rejette ou refuse l'existence de Dieu, l'athéisme est un péché contre le premier commandement.[5]

2e : Blasphème

[modifier le code]

Commandement

[modifier le code]

« Tu ne prononceras pas le nom du Seigneur ton Dieu à faux (Exode 20.7 ; Deutéronome 5.11) » : Le deuxième commandement prescrit de respecter le nom du Seigneur. Le nom du Seigneur est saint. Le second commandement interdit tout usage inconvenant du Nom de Dieu. Le blasphème consiste à user du Nom de Dieu, de Jésus Christ, de la Vierge Marie et des saints d'une façon injurieuse.[4]

Selon un des dix commandements, « il a été dit aux anciens « Tu ne parjureras pas » ... Eh bien ! moi je vous dis de ne pas jurer du tout. (Matthieu 5.33-34) » « Si c'est oui, dites oui, si c'est non, dites non, tout simplement ; ce que l'on dit en plus vient du Mauvais. (Matthieu 5.37)[1] ». Le faux serment appelle Dieu à témoigner d'un mensonge. Le parjure est un manquement grave envers le Seigneur, toujours fidèle à ses promesses. « Ne jurer ni par le Créateur, ni par la créature, si ce n’est avec vérité, nécessité et révérence (Saint Ignace, ex. spir. 38) ».[6]

« O Seigneur notre Dieu qu’il est grand ton nom par tout l’univers (Psaumes 8.11) » : Dans le Baptême, le chrétien reçoit son nom dans l'Église ; les parents, les parrains, et le curé veilleront à ce que lui soit donné un prénom chrétien ; le patronage d'un saint offre un modèle de charité et assure sa prière. Le chrétien commence ses prières et ses actions par le signe de la croix « au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen ». Dieu appelle chacun par son nom (cf. Is 43, 1).[6]

3e : Sabbat

[modifier le code]

Commandement

[modifier le code]

Selon le troisième commandement, « souviens-toi du jour du Sabbat pour le sanctifier. Pendant six jours tu travaillerais et tu feras tout ton ouvrage ; mais le septième jour est un sabbat pour le Seigneur ton Dieu. Tu n'y feras aucun ouvrage. (Exode 20.8-10) » (cf. Deutéronome 5.12-15). Le sabbat a été faire pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat ; en sorte que le Fils de l'homme est maître même du sabbat (Marc 2.27-28).[4]

Selon un des dix commandements, « observe le jour du sabbat pour le sanctifier (Deutéronome 5.12) ». « Le septième jour sera jour de repos complet, consacré au Seigneur (Exode 31.15) », pour contribuer à ce que « tous jouissent du temps de repos et de loisir suffisant qui leur permette de cultiver leur vie familiale, culturelle, sociale et religieuse (GS 67, § 3)».[7]

Le Sabbat qui représentait l'achèvement de la première création est remplacé par le dimanche qui rappelle la création nouvelle inaugurée à la résurrection du Christ. L’Église célèbre le jour de la Résurrection du Christ le huitième jour, qui est nommé à bon droit jour du Seigneur, ou dimanche (cf. SC 106). « Le dimanche ... doit être observé dans l'église toute entière comme le principale jour de fête du précepte (⇒ CIC, can. 1246, § 1) ».[7]

« Le dimanche et les autres jours de fête de précepte, les fidèles sont tenus par l'obligation de participer à la Messe. (⇒ CIC, can. 1247) ». « Le dimanche ou les autres jours de précepte, les fidèles s'abstiendront de ces travaux et de ces affaires qui empêchent le culte dû à Dieu, la joie propre du jour du Seigneur ou la détente convenable de l'esprit et de l'âme. (⇒ CIC, can. 1247) ». Chaque chrétien doit éviter d'imposer sans nécessité à autrui ce qui l'empêcherait de garder le Jour du Seigneur.[7]

Communauté

[modifier le code]

Jésus dit à ses disciples : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. (Jean 13.34) ». En réponse à la question posée sur le premier des commandements, Jésus dit : « Le premier, c'est : « Écoute Israël ! Le Seigneur notre Dieu est l'Unique Seigneur ; et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force ! » Voici le second : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là. (Marc 12.29-31) ». L'apôtre Saint-Paul le rappelle : « Celui qui aime autrui a de ce fait accompli la loi. En effet, le précepte ... se résument en ces mots : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. La charité ne fait point de tort au prochain. La charité est donc la loi dans sa plénitude. (Romains 13.8-10) »[8]

4e : Autorité

[modifier le code]

Commandement

[modifier le code]

« Honore ton père et ta mère afin d’avoir longue vie sur la terre que le Seigneur ton Dieu te donne. (Exode 20.12) ». Le quatrième commandement s’adresse expressément aux enfants dans leurs relations avec leurs père et mère, parce que cette relation est la plus universelle. Il demande de rendre honneur, affection et reconnaissance aux aïeux et aux ancêtres. Nous sommes tenus d’honorer et de respecter tous ceux que Dieu, pour notre bien, a revêtus de son autorité. Il indique l'ordre de la charité : Dieu a voulu qu’après lui, nous honorions nos parents à qui nous devons la vie et qui nous ont transmis la connaissance de Dieu. Il annonce les commandements suivants qui concernent un respect particulier de la vie, du mariage, des biens terrestres, de la parole. Il constitue l’un des fondements de la doctrine sociale de l’Église. « Il leur était soumis. (Luc 2.51) ». Tel est le premier commandement auquel soit attaché une promesse : « Pour que tu t’en trouves bien et jouisses d’une longue vie sur la terre (Éphésiens 6.1-3) » (cf. Deutéronome 5.16). Le respect de ce commandement procure avec les fruits spirituels, des fruits temporels de paix et de prospérité. Au contraire, l’inobservance de ce commandement entraîne de grands dommages pour les communautés et pour les personnes humaines.[4]

Selon un des dix commandements, « honore ton père et ta mère (Deutéronome 5.16 ; Marc 7.8) ». Dieu a voulu qu’après lui, nous honorions nos parents et ceux qu’il a, pour notre bien, revêtus d’autorité. « Le bien humain et chrétien de la personne et de la société est étroitement lié à la bonne santé de la communauté conjugale et familiale (GS 47, § 1) ».[9]

Les enfants doivent à leurs parents respect, gratitude, juste obéissance et aide. Les parents sont les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants à la foi, à la prière et à toutes les vertus ; ils ont le devoir de pourvoir dans toute la mesure du possible aux besoins physiques et spirituels de leurs enfants. Les parents doivent respecter et favoriser la vocation de leurs enfants ; ils se rappelleront et enseigneront que le premier appel du chrétien, c’est de suivre Jésus. Le respect filial favorise l’harmonie de toute la vie familiale.[9]

Le devoir des citoyens est de travailler avec les pouvoirs civils à l’édification de la société dans un esprit de vérité, de justice, de solidarité et de liberté. L’autorité publique est tenue de respecter les droits fondamentaux de la personne humaine et les conditions d’exercice de sa liberté. Le citoyen est obligé en conscience de ne pas suivre les prescriptions des autorités civiles quand ces préceptes sont contraires aux exigences de l’ordre moral. « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes (Actes des apôtres 5.29)». Toute société réfère ses jugements et sa conduite à une vision de l’homme et de sa destinée ; hors des lumières de l’Evangile sur Dieu et sur l’homme, les sociétés deviennent aisément totalitaires.[9]

5e : Meurtre

[modifier le code]

Commandement

[modifier le code]

Dans le cinquième commandement, il a été dit aux anciens : « Tu ne tueras pas. Celui qui tuera sera passible du jugement. » « Et moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère sera passible du jugement (Matthieu 5.21-22) ». « La vie humaine est sacrée parce que, dès son origine, elle comporte l'action créatrice de Dieu et demeure pour toujours dans une relation spéciale avec le Créateur, son unique fin. Dieu seul est le maître de la vie de son commencement à son terme : Personne en aucune circonstance ne peut revendiquer pour soi le droit de détruire directement un être humain innocent. (CDF, instr. " Donum vitæ "intr. 5) »[4]

« Dieu tient en son pouvoir l'âme de tout vivant et le souffle de toute chair d'homme. (Job 12.10) » ; « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. (Matthieu 5.9) ». Selon un des dix commandements, Toute vie humaine, dès le moment de la conception jusqu'à la mort, est sacrée parce que la personne humaine a été voulue pour elle-même à l'image et à la ressemblance du Dieu vivant et saint. Le meurtre d'un être humain est gravement contraire à la dignité de la personne et à la sainteté du Créateur. Sont contraire au Christianisme : Avortement, guerre, euthanasie, suicide. La légitime défense est un devoir grave. Le scandale constitue une faute grave quand par action ou par omission il entraîne délibérément à pécher gravement.[10]

L'avortement direct, c'est-à-dire voulu comme une fin ou comme un moyen, est une «  pratique infâme (GS 27, § 3) » gravement contraire à la loi morale. L'Église sanctionne d'une peine canonique d'excommunication ce délit contre la vie humaine, qui constitue un meurtre. Puisqu'il doit être traité comme une personne dès sa conception, l'embryon doit être défendu dans son intégrité, soigné et guéri comme tout autre être humain. Dès sa conception, l'enfant a le droit à la vie.[10]

L'euthanasie volontaire, quels qu'en soient les formes et les motifs, constitue un meurtre. Elle est gravement contraire à la dignité de la personne humaine et au respect du Dieu vivant, son Créateur.[10]

Toute guerre est interdite au titre de meurtre, à cause des maux et des injustices qu'elle entraîne, elle doit être raisonnablement évitée. L'Église et la raison humaine déclarent la validité permanente de la loi morale durant les conflits armés ; les pratiques délibérément contraires au droit des gens et à ses principes universels sont des crimes. L'Église prie : « De la famine, de la peste et de la guerre délivre-nous, Seigneur ». « La course aux armements est une plaie extrêmement grave de l'humanité et lèse les pauvres d'une manière intolérable (GS 81, § 3) ».[10]

Le suicide, et est gravement contraire à la justice, à l'espérance et à la charité. Il constitue un meurtre.[10]

La légitime défense est un devoir grave pour qui est responsable de la vie d'autrui ou du bien commun. L'interdit du meurtre n'abroge pas le droit de mettre hors d'état de nuire un injuste agresseur.[10]

6e : Sexualité

[modifier le code]

Commandement

[modifier le code]

Dans le sixième commandement, il est dit : « Tu ne commettras pas d’adultère ». « Eh bien, moi je vous déclare : tout homme qui regarde la femme d'un autre en la désirant a déjà commis l'adultère avec elle en lui-même. (Matthieu 5.28)[1] ».[4]

« L'amour est la vocation fondamentale et innée de tout être humain. (FC 11) ». Par un des dix commandements (« Tu ne commettras pas d'adultère. »), il revient à chaque, homme et femme, de reconnaître et d'accepter son identité sexuelle. En créant l'être humain homme et femme, Dieu donne la dignité personnelle d'une manière égale à l'un et à l'autre.[11]

Le Christ est le modèle de la chasteté. La chasteté signifie l'intégration de la sexualité dans la personne. Elle comporte l'apprentissage de la maîtrise personnelle. Tout baptisé est appelé à mener une vie chaste, chacun selon son propre état de vie. Parmi les péchés gravement contraires à la chasteté, il faut citer la masturbation, la fornication, la pornographie et les pratiques homosexuelles.[11]

L'alliance que les époux ont librement contractée implique un amour fidèle. Elle leur confère l'obligation de garder indissoluble leur mariage. L'adultère et le divorce, la polygamie et l'union libre sont des offenses graves à la dignité du mariage. La fécondité est un bien, un don, une fin du mariage. En donnant la vie, les époux participent à la paternité de Dieu. La régulation des naissances représente un des aspects de la paternité et de la maternité responsables. La légitimité des intentions des époux ne justifie pas le recours à des moyens moralement irrecevables (par exemple : La stérilisation directe ou la contraception).[11]

7e : Commerce

[modifier le code]

Commandement

[modifier le code]

Le septième commandement (« Tu ne voleras pas. ») défend de prendre ou de retenir le bien du prochain injustement et de faire du tort au prochain en ses biens de quelque manière que ce soit. Il demande en vue du bien commun le respect de la destination universelle des biens et du droit de propriété privée. Il prescrit la justice et la charité dans la gestion des biens terrestres et des fruits du travail des hommes. La vie chrétienne s'efforce d'ordonner à Dieu et à la charité fraternelle les biens de ce monde.[4]

« Voleurs, envieux, ivrognes, calomniateurs ou malhonnêtes, n'auront pas de place dans le Royaume de Dieu. (1 Corinthiens 6.10)[1] » ; « Le roi leur répondra : « Je vous le déclare, c'est la vérité : toutes les fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. » (Matthieu 25.40)[1] ».[12]

Un des dix commandements (« Tu ne voleras pas. ») prescrit la pratique de la justice et de la charité dans la gestion des biens terrestres et des fruits du travail des hommes. L'Église porte un jugement en matière économique et sociale quand les droits fondamentaux de la personne ou le salut des âmes l'exigent. Elle se soucie du bien commun temporel des hommes en raison de leur ordination au souverain Bien, notre fin ultime. Dans la multitude d'êtres humains sans pain, sans toi, sans lieu, comment ne pas reconnaître Lazare, mendiant affamé de la parabole (cf. Luc 17.19-31) ?[12]

Les biens de la création sont destinés au genre humain tout entier. Les animaux sont confiés à la gérance de l'homme qui leur doit bienveillance ; ils peuvent servir à la juste satisfaction des besoins de l'homme. L'homme est lui-même l'auteur, le centre et le but de toute la vie économique et sociale. Le point décisif de la question sociale est que les biens créés par Dieu pour tous arrivent en fait à tous, suivant la justice et avec l'aide de la charité. Le droit à la propriété privée n'abolit pas la destination universelle des biens. La valeur primordiale du travail tient à l'homme même, qui en est l'auteur et le destinataire ; moyennant son travail, l'homme participe à l'oeuvre de la création. Uni au Christ le travail peut être rédempteur. Le développement véritable est celui de l'homme tout entier. Il s'agit de faire croître la capacité de chaque personne de répondre à sa vocation, donc à l'appel de Dieu (cf. CA 29). Le vol est proscrit.[12]

Le vol est l'usurpation du bien d'autrui, contre la volonté raisonnable du propriétaire. Toute manière de prendre et d'user injustement du bien d'autrui est contraire au commandement. La loi morale proscrit les actes qui, à des fins mercantiles ou totalitaires, conduisent à asservir des êtres humains, à les acheter, à les vendre et à les échanger comme des marchandises. La domination accordée par le Créateur sur les ressources minérales, végétales et animales de l'univers ne peut être séparé du respect des obligations morales, y compris envers les générations à venir. L'injustice commise exige réparation ; la justice commutative exige la restitution du bien dérobé. L'aumône faite aux pauvres est un témoignage de charité fraternelle : Elle est aussi une pratique de justice qui plait à Dieu.[12]

9e + 10e : Convoitise

[modifier le code]

Commandement

[modifier le code]

« Tu ne convoiteras ... rien de ce qui est à ton prochain. ». Le neuvième et le dixième commandement se complètent, pour résumer le décalogue. La concupiscence charnelle est proscrit par le neuvième commandement ; elle est le combat entre la chair et l'esprit, qui provoque la véhémence du désir humain. L'envie est proscrit par le dixième commandement ; elle est la tristesse éprouvée devant le bien d'autrui et le désir immodéré de se l'approprier.[4]


La convoitise est proscrite par le décalogue chrétien (« Tu ne convoiteras ... rien de ce qui est à ton prochain. »). Saint-Jean distingue trois espèces de convoitise : La concupiscence charnelle, l'envie des yeux, et l'orgueil de la vie (cf. 1 Jean 2.16 Vulg.).[13]


La concupiscence désigne le combat entre l'esprit et la chair, qui provoque la véhémence du désir humain.[13]

Un des dix commandements met en garde contre la convoitise ou concupiscence charnelle. La concupiscence est une expérience quotidienne, car l'homme est composé esprit et corps. Le corps avec l'âme spirituelle constitue la nature de l'homme et la personnalité du sujet, il ne s'agit donc pas de mépriser et condamner le corps, mais de traiter des oeuvres et dispositions stables, des vertus (fruit de la soumission) et des vices (résistance à l'Esprit salvateur). « Puisque l'Esprit est notre vie, que l'Esprit nous fasse aussi agir. (Galates 5.25) (Jean-Paul II, DeV 55) ».[13]

La révolte de la chair contre l'esprit vient de la désobéissance du premier péché (« Qui t'a appris que tu étais nu, demanda le Seigneur Dieu ; aurais-tu goûté au fruit que je t'avais défendu de manger ? (Genèse 3.11) »[1]). Elle en est une conséquence et, en même temps, une confirmation. Elle dérègle les facultés morales de l'homme et incline ce dernier à commettre des péchés (cf. Cc. Trente : DS 1515).[13]

La lutte contre la convoitise charnelle passe par la purification du coeur et la pratique de la tempérance. La purification du coeur exige la prière, la pratique de la chasteté, la pureté de l'intention et du regard. La pureté du coeur demande la pudeur qui est patience, modestie et discrétion. La pudeur préserve l'intimité de la personne. La pureté du coeur nous donne dès maintenant, de voir Dieu et toute chose selon Dieu.[13]


L'envie est la tristesse éprouvée devant le bien d'autrui et le désir immodéré de se l'approprier ; la cupidité déréglée, née de la passion immodérée des richesses et de leur puissance. Elle est un vice capital et défendue par un des dix commandements.[14]

Le décalogue interdit la convoitise du bien d'autrui, et porte sur l'intention du coeur (« Là où est ton trésor, là sera ton coeur. (Matthieu 6.21) »).[14]

« En effet, voici ce qui appartient au monde : la volonté de satisfaire ses propres désirs ou de posséder ce que l'on voit, ainsi que l'orgueil fondé sur les biens terrestres. Eh bien, tout cela vient non pas du Père, mais du monde. (1 Jean 2.16)[1] ». « ... ils oppriment des hommes et leurs famille, en s'appropriant les biens qui leur appartiennent. (Michée 2.2)[1] ». « De plus, il ne leur a pas suffi de se tromper quant à la connaissance de Dieu. Ils vivent dans de graves conflits dus à leur ignorance et ils donnent le nom de paix à de tels maux ! (Sagesse 14.22)[1] ».[14]

Le baptisé combat l'envie par la bienveillance, l'humilité et l'abandon à la providence de Dieu. L'homme de désir dit : « Je veux voir Dieu ». Les fidèles du Christ « ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises. (Galates 5.24)  » ; ils sont conduits par l'Esprit et suivent ses désirs. Le détachement des richesses est nécessaire pour entrer dans le Royaume de Cieux (« Bienheureux les pauvres de coeur »).[14]

Références

[modifier le code]

Rejoint les références

[modifier le code]
  1. a b c d e f g h et i Bible en ligne, français courant.
  2. a et b Catéchisme du Vatican, les dix commandements : En bref
  3. Catéchisme du Vatican, chapitre un : Tu aimeras le seigneur...
  4. a b c d e f g et h Catéchisme du Vatican, les dix commandements.
  5. Catéchisme du Vatican, premier commandement : En bref.
  6. a et b Catéchisme du Vatican, deuxième commandement : En bref.
  7. a b et c Catéchisme du Vatican, troisième commandement : En bref
  8. Catéchisme du Vatican, chapitre deux : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
  9. a b et c Catéchisme du Vatican, quatrième commandement : En bref.
  10. a b c d e et f Catéchisme du Vatican, cinquième commandement : En bref.
  11. a b et c Catéchisme du Vatican, sixième commandement : En bref.
  12. a b c et d Catéchisme du Vatican, septième commandement : En bref.
  13. a b c d et e Catéchisme du Vatican, neuvième commandement : Introduction. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Neuvième commandement » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  14. a b c et d Catéchisme du Vatican, dixième commandement : Introduction et « En bref ».