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Poterie kabyle

Aussi vieille que la civilisation berbère, la poterie traditionnelle kabyle (Ideqqi, en kabyle) remonte à près de 1000 ans avant notre ère. Néanmoins, elle ne fut démocratisée que durant les siècles derniers. En effet c’est là que la Kabylie est entrée en contact avec d’autres civilisations que celles de l’Afrique du Nord, d’origine coloniales.

Au cœur de la production[modifier le code]

Les femmes kabyles ont accompli leurs tâches manuellement en se servant d’outils rudimentaires et de matières premières basiques. Le manque de moyens technologiques et industriels sophistiqués a fait perdurer ces pratiques. Leur créations possèdent ainsi des caractéristiques uniques, s’avèrent solides et pleines de charme.

Les matières premières[modifier le code]

La matière la plus essentielle du procédé de fabrication des poteries Kabyles reste l’argile (talaxt, en kabyle), qui est présente en abondance aux alentours des villages kabyles. Elle possède une texture assez solide une fois séchée pour façonner des objets destinés à un usage fréquent.

L’argile à foulon (senṣal, en kabyle) délayé avec de l’eau, également disponible en abondance dans les villages kabyles, est utilisé pour la finition du produit.

Il n’y avait que deux couleurs disponibles lors de l’apparition de la poterie traditionnelle kabyle : le rouge, obtenu à partir d’un résidu d’une ocre rouge (muɣṛi, en kabyle) ; et le noir, extrait à partir du peroxyde de manganèse (busbu, en kabyle). Les femmes kabyles n’ont pas été capables d’extraire d’autres couleurs jusqu’à la fin 19ème siècle.

De la résine de pin (tizeft, en kabyle) était utilisée comme vernis pour l’étanchéité.

Les outils[modifier le code]

À l’origine, en l’absence de four et de tour de potier, les femmes kabyles ont modelé leurs pots à la main. Elles se servaient d’outils rudimentaires : des bâtons en bois pour déplacer l’objet durant la cuisson, divers types de chiffons extraits de peaux d’animaux dédiés aux finitions et à la peinture, des pinceaux en soie de sanglier destinés à la peinture uniquement, et des raclettes en bois ainsi que des cailloux roulés pour faciliter le modelage manuel. Ce n’est qu’après l’occupation de l’Algérie par la France que des outils issus de la révolution industrielle ont été intégrés dans la poterie traditionnelle kabyle.

C’est donc tout à fait naturellement que les premiers outils ont été inventés. Cet exemple nous montre que chacun peut créer ses premiers outils de poterie selon ses besoins. Lisez l’article : 3 outils à faire vous-même pour débuter !

Le procédé de fabrication[modifier le code]

Lampe de Kabylie, Algérie, vers 1970

Le printemps est la meilleure saison de pratique, lorsque la température est à la fois suffisamment élevée pour permettre le séchage et en même temps assez basse pour éviter les craquelures dues à une hausse de chaleur.

La préparation de la terre et le modelage[modifier le code]

Premièrement, l’argile récoltée est séchée au soleil pendant trois jours, puis délayée dans de l’eau, lavée et débarrassée de ses impuretés comme le calcaire. Ensuite, elle est malaxée avec des débris pilés de poteries usagées afin de lui donner une meilleure consistance, c’est la technique du chamottage. Enfin, l’argile est façonnée à la main à partir de la technique du colombin et à l’aide d’une raclette en bois. Les colombins sont montés les uns après les autres selon l’architecture et la forme de l’objet recherchée.

Lampe double kabyle dite de mariage.

Le polissage[modifier le code]

On polie la pièce à l’aide d’un galet afin de supprimer tout défaut ou irrégularité. On lisse ensuite la poterie avec un chiffon en la recouvrant d’argile à foulon pour empêcher les gerçures et lui donner une surface facile à peindre. Avant d’entamer l’étape suivante, elle est laissée au soleil pendant trois jours afin de sécher correctement.

Le décor[modifier le code]

Les femmes enduisaient à l’origine la poterie d’ocre rouge (couleur rouge) et de peroxyde de manganèse (couleur noire) à l’aide d’un pinceau en soie de sanglier et du doigt. C’est là que la créativité des femmes kabyles entre en jeu. En effet, rien qu’avec deux couleurs, elles réalisent de superbes décors de symboles géométriques, zoomorphes et anthropomorphes hautement esthétiques et symboliques. Ils évoquent d’ailleurs les tatouages et les bijoux des femmes kabyles.

Aujourd’hui, les ressources ont évoluées et plusieurs centaines de palettes de couleurs sont désormais disponibles.

La cuisson[modifier le code]

Une fois la poterie totalement sèche, elle est prête pour la cuisson. La cuisson se fait en plein air en Kabylie, contrairement à d’autres régions de l’Afrique-du-Nord où on la pratique sous terre.

Autrefois le four en dur était totalement inconnu en Kabylie, la cuisson s’est donc organisé autour d’un feu de bois sec, au milieu duquel on empile les poteries. C’est grâce à leur expérience que les femmes kabyles jugent de la bonne température de cuisson d’une poterie, sans recourir à aucun moyen technologique de mesure.

Poterie kabyle à British Museum

Les femmes basent leur savoir-faire sur l’observation du temps de cuisson, l’odeur, la forme, le volume et le poids de la poterie. Il se transmet de mère en fille depuis des générations.

Le vernis[modifier le code]

La cuisson n’affecte jamais la composition chimique de l’ocre rouge et du peroxyde de manganèse, ce qui garde les couleurs de la poterie naturelles et authentiques.

Une fois la cuisson finie, on enduit la poterie d’un vernis végétal. En effet, pendant qu’elle est encore chaude, on la frotte avec un morceau de résine de pin afin de lui donner une texture externe étanche. Cette option est particulièrement indispensable pour les objets servant à stocker ou servir des produits liquides.

La poterie est finalement prête à l’usage domestique !

Formes et fonctions[modifier le code]

Les poteries traditionnelles kabyles se catégorisent selon 4 fonctions différentes :

Poteries de transport et de conservation[modifier le code]

Poterie kabyle
Poterie kabyle moderne

Le peuple kabyle, forcé de trouver des solutions pour pallier le manque fréquent d’eau, a eu recours aux poteries pour le transport et le stockage. Très variées en nombre et en formes, ces poteries s’adaptent bien aux différents besoins quotidiens, comme la conservation de l’huile d’olive. (zzit n uzemmur, en kabyle) ou les jarres, pour le transport. (tacmuxt, en kabyle)

Pot à deux anses, pour le stockage. (taxabit, en kabyle)

Poteries de cuisson[modifier le code]

Il existe divers types de poteries servant à faire de la cuisine : les poteries de grillade, les poteries de chauffage d’eau, les poteries de soupes et bien sûr les poteries de préparation du couscous (seksu, en kabyle), qui est jusqu’à nos jours le plat le plus célèbre de la région.

Poteries de service de table[modifier le code]

Certaines poteries servent spécialement à l’organisation des repas. On distingue des formes variées pour l’eau, le lait, la soupe, le couscous notamment.

Poteries à usages divers[modifier le code]

Certaines poteries n’ont pas de lien direct avec la nourriture. La plus connue d’entre elles étant la lampe à huile. (lmeṣbaḥ, en kabyle) D’autres détiennent un rôle important durant les fêtes, comme la cérémonie du henné.

Avec leurs nombreuses applications, les poteries traditionnelles kabyles ont apporté un confort considérable et ont facilité la vie quotidienne du peuple kabyle. Elle est d’ailleurs très prisée de tous les amateurs du style à travers le monde.

Notes et références[modifier le code]

Cet article est réalisé avec l’aide de l’écrivain et apprenti potier Kabyle : Mohand Ameziane Mohdeb