Discussion:Prieuré de Chanteuges

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Abbaye de Chanteuges : historique[modifier le code]

L'évocation d'un certain Itier de Mandulphe s'étant emparé de l'abbaye est erronée : aucun document d'époque n'en parle.

Je vous mets ci-dessous le rectificatif établi par l'association Chanteuges préservation du patrimoine considérant que ce n'est qu'une légende.

Si la charte d'extinction de l'abbaye de Chanteuges datant de 1137 a été si souvent citée, c’est avant tout parce que son dernier abbé, Raymond, y décrit son monastère en ruine, transformé en place forte et servant de repère à des voleurs et des assassins : « Moi, Raymond, jadis abbé de Chanteuge, voyant que le monastère dont la direction m'avait été confiée en est venu à ce point de destruction complète, qu'il ne s'y trouve plus un serviteur de Dieu, que son sanctuaire est dépouillé, son cloître transformé en forteresse et en un repaire de voleurs et d'assassins. » 1 À la suite de ce court texte, de nombreux textes récents font référence à des moines rouges ayant pillé la région avant 1137, sous la conduite d’Ithier de Mandulphe, de Digons, devenu moine à Chan�teuges. Baschet et coll. (2012) n'ont cependant trouvé à ce propos aucune source médiévale. Il semble que la description de ces événements apparaisse pour la première fois sous la plume de Charles Nodier en 1832 et 1833 2 : « Un seigneur des environs, né pour un vêtement d'acier plutôt que pour une haire, et que son aventureuse jeunesse rendoit propre à devenir le héros d'une épopée dans le goût de l'Arioste ou celui d'un fabliau, s'avisa un jour de s'y retirer dans la vie de pénitence, pour expier, par l'abstinence et la prière, d'énormes rapts et de scandaleuses violences dont il s'était rendu coupable dans les châtellenies voisines. Itier de Mandulphe, surnommé le reclus, s'y fit moine ; mais loin d'y amortir ses passions et d'y éteindre l'ardeur impétueuse de son sang, il ne tarda pas à communiquer la corruption du monde et la contagion du péché aux pauvres religieux qui vi�voient heureux avant lui en cette retraite, dans la douceur de la paix de Dieu. Bientôt, chaque soir, une troupe satanique sortit du seuil béni, cachant sous le froc cuirasses, dagues et épées, chevau�chant à travers pays, imposant tribut à serfs et marchands, et prenant logement militaire dans les couvens de nonnes. […] Les moines scandaleux furent dispersés dans des maisons disciplinaires, et le monastère de Chanteuge fut donné à l'abbaye de la Chaise-Dieu, qui le réduisit à l'état de prieu�ré ; mais la terrible renommée des frères de Saint-Marcellin a laissé de profonds souvenirs dans l'esprit du peuple, qui, de génération en génération, se raconte leur histoire ; et les vieilles femmes des environs vous affirmeroient au besoin que leur noire cavalcade n'a jamais failli, depuis des siècles, à renouveler ses courses nocturnes sous les arceaux du cloître, au renouvellement de chaque lune. » Cependant, dès 1840, Félix Grellet estime que « quels que soient les détails circonstanciés qui semblent prouver la vérité de cette narration animée et pittoresque, ce pourrait bien n'être cependant qu'une agréable broderie basée sur les données de la charte d'extinction. Parce que « l'ouvrage de M. Charles Nodier ne contient aucune indication de source, et que lui-même, lorsqu'on l'interroge pour éclaircir ce fait, s'abstient de toute réponse. » La description dramatique que Raymond fait de son abbaye lorsqu’il vient l’offrir à la Chaise-Dieu peut parfaitement se lire comme une façon de lé�gitimer ce changement de statut : un argument rhétorique fréquent qu’on doit relativiser à moins d’indices concordants. Elle pourrait témoigner d'une modification des rapports de force entre les deux grands établissements ecclésiastiques de la région (la Chaise-Dieu et Saint-Julien de Brioude), plutôt que d'une véritable ruine de l'abbaye de Chanteuges, selon Baschet et coll. Pour ces derniers, après Félix Grellet, les « moines rouges » ne sont qu'une légende. 1 Cité par Mandet (1862). 2 Charles Nodier et Isidore Taylor, 1832. Les environs du Puy et les bords de l’Allier et de la Loire. Revue de Paris, 43, p. 116-117. Repris dans Nodier et coll. (1833). Orthographe respectée Ivanjou (discuter) 28 juillet 2023 à 22:02 (CEST)[répondre]