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Discussion:Movimiento Nacional (Espagne)

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supprimé de l'article : POV, présentation non encyclopédique, sans logique dans l'organisation de l'article, et non sourcé... de plus, ce texte porte sur la personnalité de Franco et non sur son parti. --Aroche 25 juillet 2007 à 23:46 (CEST)[répondre]

Pour mieux comprendre l'idéologie de Franco, si idéologie existe, les biographes ont bien tort de traquer son ombre dans les brumes du Ferrol. Ils espèrent expliquer l'homme par le climat. Or, Franco appartenait, dès avant sa naissance, à la Castille. Par sa fonction sociale d'abord: fils de marins, voué à l'armée, il avait sa place dans la caste guerrière.

Sa prudence dit on galicienne, elle est la mieux observée par le silence en Castille. Son retranco, du caractère propre aussi aux Galiciens, son quant-à-soi, quel paysan de ce pays ne le conserve? Pour ce qui est du secret, la Castille garde le sien depuis des siècles et Franco n'aura eu qu'à imiter son exemple.

Non, Franco n'appartient pas à la Galice. C'est en Afrique, en combattants les tribus marocaines révoltées, qu'il deviendra lui-même. Et là aussi, son destin rejoint le mythe castillan. Comme tout croisé castillan, Francisco Franco a aimé et aussi sauvagement combattu l'Islam. Ses camarades l'appelaient l'Africain. Lui-même ne s'animait que pour parler de l'Afrique et de ses troupes, la Légion qu'il commanda lors de sa création. Voilà le verger secret de cet homme énigmatique: le ciel et la terre d'Afrique, les mauvais garçons qu'il menait au combat au cri de: Vive la mort!.

En France, dans tout le monde occidental, on a fait de Franco un fasciste. Or, le fascisme espagnol a été détruit par Franco, et José Antonio Primo de Rivera, s'il avait vécu, aurait haï ce général cabotin, le despote, l'ambitieux. Il fut d'abord un militaire formaliste et loyal, fidèle à l'État, quel qu'il fût. Un paradoxe, il ne demande que rester fidèle à la République pour peut que la République se montre fidèle à l'Espagne .

Oui, Franco est entré en rébellion à contrecœur. Il n'avait rien d'un agitateur professionnel ni d'un illuminé persuadé, comme Hitler, de remplir une mission cosmique. Sa nature le portait à l'obéissance. Né pour servir dans l'obscurité et avec compétence, il dû se contraindre pour entrer dans le complot. Il ne l'a fait que quand il a été convaincu que la République trahissait l'Espagne de la Vieille-Castille, où il avait établi sa capital dès le début de la guerre civil Il suffit de regarder au tour de soi pour savoir comme ce petit général à la voix glapissante imaginait « son » Espagne. Des églises, des couvents, deux ou trois séminaires remplis de jeunes paysans méritants, une poignées de bourgeois – médecins, avocats, professeurs, commerçants – une armée de fonctionnaires et l'immense peuple des paysans enfin. Une Espagne immobile où rien ne changeait – jamais. Une Espagne silencieuse et secrète, poursuivant son dialogue avec Dieu et attendent patiemment son heure.

On le sait, Franco parlait peut. Exception faite de quelques compagnons d'armes il aimait évoquer les campagnes africaines, il n'avait pas d'amis intimes. À la table du Conseil, il écoutait attentivement ses ministres sans marquer la moindre réaction. Impassible, il laissait chacun exprimer son opinion. Il n'intervenait qu'a la fin pour, en quelques mots, donner ses ordres. Encore ne prenait-il la parole qu'à de rares occasions, quand l'affaire lui semblait d'importance. Le plus souvent il abandonnait à ses commis le soin de régler les affaires courantes.

On dit de lui qu'il fut un très habile politicien. On l'a dit parce qu'il avait su conserver très longtemps le pouvoir, malgré la haine de l'étranger. Des rois très médiocres ont eu, en Espagne, de très longs règnes. Même de faibles d'esprits sont morts dans leurs lits d'apparat. Sans doute Franco réussit-il, entre 1937 et 1957, à neutraliser la Phalange et les carlistes, à les fondre dans ce qu'il baptise, avec un sens très sûr de l'humour noir, le Mouvement. Mais il n'eut pas à livrer des combats bien durs pour réussir ce tour. La Phalange comptait peu. Son prestige lui venait des succès d'Hitler et de Mussolini et du fait qu'elle avait pris la peine d'élaborer un semblant de doctrine. Elle rassemblait une poignée de jeunes gens, les plus décidés, les plus fous, qui rêvaient d'un nationalisme social. Rien ne fut plus simple que les duper. Parce que, dans le camp nationaliste, il n'y avait rien qui ressemblât à une doctrine. Il y avait l'armée, c'est-à-dire, la force. Et il y avait l'Église.

Très vite, Franco trouva le mot qu'il fallait: « croisade ». Ce mot qui en français, paraît anachronique, garde en Espagne un sens brûlant. Une foule d'hommes l'appréhendèront aussitôt. Il éveillait dans leurs mémoire collective un écho venu du fond des siècles. Il levait des images, il suggérait un univers concret.

Contrairement au fascisme mussolinien ou au nazisme, le franquisme n'apportait rien de neuf à l'Espagne. C'était le retour au même, un simple recommencement. Dès lors, l'Espagne retrouvée sous Franco, ses fantômes familiers. Bercée par les cantiques des prêtres, surveillée par la garde civil, elle replongée dans ses rêves séculaires. Pour imaginer l'Espagne franquiste, il faudra commencer par arrêter le mouvement qui semble emporter les Espagnols d'aujourd'hui.