Aller au contenu

Discussion:Gustave Geffroy

Le contenu de la page n’est pas pris en charge dans d’autres langues.
Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Autres discussions [liste]
  • Admissibilité
  • Neutralité
  • Droit d'auteur
  • Article de qualité
  • Bon article
  • Lumière sur
  • À faire
  • Archives
  • Commons

La rédaction fait cette citation : « En gros, c'était un homme courageux. Mais son courage s'effritait dans le détail sous des tas de petites lâchetés (…). On l'a accusé d'avoir vendu trois faux Carrière il ne niait pas, il disait simplement : « Il n'y a pas moyen de s'y reconnaître. Carrière lui-même n'y verrait que du feu ». Pour un critique d'art, c'est assez drôle. Il avait dû rendre l'argent ; ça a été une chose bien étrange que la mort de D'après la note 1, on apprend que c'est Clemenceau qui parle là, telle que sa parole aurait été rapportée par le secrétaire du "Tigre" Jean Martet aux pages 142 et 413 de son livre Le silence de M. Clemenceau', donné édité par Plon en 1929. Le problème est que le livre en question n'a jamais été édité par Plon mais par Albin Michel et qu'il ne contient pas 413 pages mais moins de 340 (voir les exemplaire à la BNF et à la BHVP). De tout façon, on ne trouve rien de ces mots de Clemenceau en page 142. Alors, quoi ?

Je m'intéresse aux contacts entre Eugène Carrière et Gustave Geffroy, tous deux amis de Clemenceau (dont Carrière a brossé un portrait fameux).

Je reviens, ce 20 septembre, sur la citation litigieuse. En fait, elle n'est pas tirée de "Le Silence de M. Clemenceau", mais du deuxième livre de la trilogie de Martet sur le Tigre : "Clemenceau peint par lui-même", édité comme les deux autres par Albin Michel, et des page 141-143, précisément. D'autre part, en restituant les passages tronqués sur la fiche Wikipédia : "Martet. C’est le bouquin de Geffroy que vous avez là ? — Clemenceau. Oui, il n’est pas fameux. C’est plein de documents réunis là au hasard, sans ordre. C’était un brave cœur, Geffroy. Je peux dire que je l’ai bien aimé. Mais il manquait de sang. Je ne sais pas à propos de quoi il déclare que Coppée est « un des plus grands poètes français ». — Martet. Oui. C’est beaucoup.— Clemenceau. Eh bien ! en disant cela, il voulait faire plaisir à quelqu’un – à un ami, … à sa concierge. Alors, il pensait : « On peut toujours le dire. Qu’est-ce que ça coûte et au fond quelle importance cela a ?» En gros, c’était un homme courageux. Mais son courage s’effritait dans le détail sous des très petites lâchetés de ce genre-là. Mirbeau, qui avait de la dent, écrit de Geffroy : « Que voulez-vous ? Il aime trop le chou et la chèvre. » — Martet. Geffroy a dû gagner beaucoup d’argent avec ses livres ? — Clemenceau. C’est prodigieux ! Il a laissé deux ou trois millions ! Tout ça a disparu je ne sais comment. Je ne sais entre les mains de qui sont passés les millions, les tableaux… Ça a été une chose bien étrange que la mort de Geffroy. Il s’est agité autour de son lit de mort des gens comme qui dirait bizarres… Enfin, il était mort. Pour lui, c’était le principal. Vous savez que de son vivant, le pauvre Geffroy avait eu des embêtements [en italique dans le texte]. — Martet. Un procès ? vous m’avez dit ça. — Clemenceau. On l’avait accusé d’avoir vendu trois faux Carrière. Il ne m’en avait pas parlé mais il était allé trouver mon frère Albert. Il ne niait pas. Il disait simplement : « Il n’y a pas moyen de s’y reconnaître. Carrière lui-même… — Martet : … n’y verrait que du feu ? » — Clemenceau. Textuellement. Pour un critique d’art, c’est assez drôle. — Martet. Vous croyez à la critique d’art, monsieur ? — Clemenceau. C’est peut-être une des choses auxquelles je crois le moins. Pourtant, vous voyez, j’écris ce bouquin. J’en suis à cette période de la vie où l’on ne croit plus en rien et où, en vertu de la force acquise, on continue. Geffroy avait dû rendre l’argent. Qui est-ce qui lui avait donné les Gobelins ? — Martet. Est-ce que ce n‘est pas M. Briand ? — Clemenceau. C’est possible. Voilà le travers de Geffroy : il était le matin chez moi et il dînait chez Briand. Il faut choisir.", à travers ces lignes, disais-je, l'éclairage sur Geffroy est différent : il n'y pas, dans l'esprit de M. Georges, de rapport entre les "petites lâchetés" qu'il reproche à Geffroy et l'histoire des faux Carrière, contrairement à ce que prête à penser le montage pour le moins maladroit des fragments du dire de Clemenceau par Martet. La "lâcheté" de Geffroy, selon le "père la victoire", consistait à ne savoir pas choisir entre la chèvre et le chou. Notamment entre Briand et lui.