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Discussion:Affaire Jaccoud

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Articlé analogue à Affaire Dreyfus. L'affaire est plus connue sous ce nom que sous Affaire Poupette.201.6.123.123 (d) 6 septembre 2008 à 19:12 (CEST)[répondre]

En cette époque où la médecine légale est devenue une discipline de premier plan qui fait partie de l'univers quotidien des télespectateurs il est surprenant que l'article de Wipikedia n'entre pas plus sur la problématique scientifique des expertises qui ont servi de base à la condamnation de Pierre Jaccoud. Il serait utile de relever que seul parmi tous les experts s'étant exprimés lors des débats devant la Cour d'assises Erik Undritz était hématologue et reconnu dans cette discipline au moins sur un plan européen. C'est donc une méthode inconnue des criminologues cités au procès comme experts de la défense qui a probablement entraîné la conviction des jurés et qui permettait d'identifier du sang sur des traces de sang séché sur l'imperméable de Jaccoud à quoi se sont ajoutées les cellules du foie retrouvées sur le poignard marocain aussi identifiées comme telles par Undritz. Il s'ensuit que ce qui est en cause dans le procès Jaccoud c'est plus l'admissibilité des méthodes d'analyse de Undritz utilisées dans le cadre d'une affaire pénale pour la première fois dans ce qui ressemble à une sorte d'interdisciplinarité entre les criminologues et la police scientifique traditionnelle et des méthodes d'analyse développées par des hématologues employés par les grandes entreprises pharmaceutiques. Les résultats obtenus par Undritz dans l'identification des cellules sanguines et autres ont contribué au développement incroyable qu'ont connu les connaissances scientifiques en hématologie et médecine cellulaire. Force est de constater qu'à l'époque la médecine légale n'imaginait pas ces perspectives et il y a eu au procès Jaccoud en filigrane comme une querelle des Anciens et Modernes avec toutes les interrogations que ce procès a suscité. Le verdict de compromis est peutêtre le reflet des hésitations des juges et jurés face à ces perspectives nouvelles. Francois Pidoux (francoispidoux@yahoo.fr)--85.2.19.118 (d) 7 avril 2009 à 19:50 (CEST)--85.2.19.118 (d) 7 avril 2009 à 19:50 (CEST)[répondre]

Je me rappelle que Me Floriot avait admirablement démontré l'impossibilité que Jaccoud fût l'assassin, et Frédéric Pottecher, qui avait rendu compte de sa plaidoirie, laissa éclater son indignation devant les caméras de la télévision quand fut prononcé le verdict. Mon père lui-même, bon puritain, n'appréciait pas Jaccoud en raison de sa vie privée mais il n'en était pas moins scandalisé. Et les gens de mon entourage pensaient la même chose. Gustave G. (d) 7 avril 2009 à 20:16 (CEST)[répondre]


Certes, l'article concerné par cette discussion me semble assez mal fait historiquement parlant et entaché surtout d'un parti-pris "innocentiste" qui résiste assez mal à l'analyse des faits, mais je n'ai ni le temps ni l'envie (je sais, j'ai tort !) de me lancer dans une nouvelle enquête prétentieuse et vaine. Je tiens néanmoins à rendre compte de certains souvenirs sur une "affaire" qui, dans mon enfance (j'avais une douzaine d'années), agita fort le milieu dans lequel je vivais.

Tout d'abord, Pierre Jaccoud, ancien bâtonnier de l'ordre (genevois) des avocats et personnalité mondaine était bel et bien, dans l'étroite "bonne société" genevoise de l'époque, ce qu'il est convenu d'appeler un notable plus craint d'ailleurs que respecté. De plus, son attitude générale, son arrogance et son mépris généreusement distribués en faisaient — c'est une litote — un personnage peu aimé et la cible facile, je dois à la vérité de le dire, de toutes les suspicions, même les plus gratuites.

De même, ses nombreuses accointances (on n'ose dire "amitiés") dans le microcosme judiciaire laissèrent planer quelques lourdes ombres sur son procès. Soyons juste, il est tout de même assez singulier (rarissime même, disons-le !), lors d'un procès d'Assises que l'accusé tutoie le procureur général ! Enfin, les excessives envolées et la condescendance (souvent méprisante) affichée par l'inénarrable Me Floriot¹ ne firent rien, bien au contraire, pour rendre réceptive et empathique une opinion publique genevoise très négative dès le départ. Et pour qui a vécu cette époque à Genève, il est bien malaisé de lui donner tort à cette "opinion publique".

¹Cela dit et au lu d'un article annexé, je dois constater que — en Valais tout au moins — on avait fâcheuse tendance à qualifier de "ténors" des avocats, suisses ou français dont la seule participation à cette affaire tient souvent lieu de carte de visite. Le vibrionnant Floriot mis à part, bien sûr.

Une anecdote personnelle pour finir : Le chef de la police genevoise de l'époque était l'un des meilleurs amis de mon père, avocat lui aussi, et il lui a tenu à peu près ce langage : « Jamais, au cours de ma carrière, je n'ai vu un tel faisceau d'indices concordants en faveur de la culpabilité d'un accusé¹ ! »

¹Ces propos — bien entendu — furent tenus après le prononcé du verdict de la Cour d'assises.

Il convient également de signaler que Pierre Jaccoud, après un séjour somme toute relativement court en prison et bien que radié à vie du barreau, a très vite retrouvé du travail dans une grande étude genevoise et ce jusqu'à une tardive retraite. Il ne s'agissait d'ailleurs là que de l'utilisation juducieuse d'exceptionnelles compétences, Pierre Jaccoud en effet, était largement considéré comme un civiliste (juriste spécialisé dans le droit civil) de génie.

Le Bret 9 décembre 2011 à 22:51 (CET)