Voir la source de Cène dans l'art chrétien

[[Fichier:Bouveret Last Supper.jpg|vignette|349x349px|''La Cène,'' [[Pascal Dagnan-Bouveret|Dagnan-Bouveret]], 1896]]
'''La [[Cène]]''' de [[Jésus-Christ|Jésus]] et des [[Douze Apôtres|douze apôtres]] est un sujet populaire '''dans l'[[art chrétien]]'''<ref name="Zuffi">Stefano Zuffi, ''Gospel Figures in Art,'' 2003{{ISBN|978-0-89236-727-6}} p. 254–259, [https://books.google.com/books?id=tL3YeduAk8gC&printsec=frontcover&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false lire en ligne]</ref>, souvent employé dans le cadre d'un cycle montrant la ''vie du Christ''. Les représentations de la '''Cène dans l'art chrétien''' remontent au [[Histoire du christianisme|début du christianisme]] et peuvent être aperçues dans les [[catacombes de Rome]]<ref name="McNamee">''Vested Angels: Eucharistic Allusions in Early Netherlandish Paintings'' by Maurice B. McNamee 1998 {{ISBN|978-90-429-0007-3}} pp. 22–32 [https://books.google.com/books?id=uTfLBNgGVzsC&pg=PA23 Google books link]</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Rowena|nom1=Loverance|titre=Christian Art|éditeur=[[Harvard University Press]]|année=2007|pages totales=248|isbn=978-0-674-02479-3|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=FgQ2tHIgXZEC&printsec=frontcover|consulté le=2020-04-17}}</ref>.

La Cène est représentée dans les [[Christianisme oriental|Églises d'Orient]] et d'[[Occident chrétien|Occident]]<ref name="McNamee" />. À la [[Renaissance]] la cène est un sujet de prédilection dans l'art italien. C'était aussi l'un des rares sujets à être réalisé dans les retables [[Luthéranisme|luthériens]] pendant quelques décennies suivant la [[Réforme protestante]]{{sfn|Schiller|1972|p=40-41}}.

Deux scènes majeures sont généralement dépeintes dans les représentations de la Cène : l'annonce dramatique de la trahison de Jésus et le sacrement de l'[[Eucharistie]]. Après le repas, les scènes de Jésus [[Lavement des pieds|lavant les pieds]] de ses apôtres et l'adieu qu'il fait à ses disciples sont également parfois représentées<ref name="Zuffi" />{{,}}{{sfn|Schiller|1972|p=24–38}}.

== Contexte ==
[[Fichier:Juan_de_Juanes_002.jpg|gauche|vignette|202x202px| Jésus avec l'[[Eucharistie]] (détail), par [[Juan de Juanes]], milieu du {{s-|XVI}}.]]

La première référence écrite connue de la Cène se trouve dans la [[Première épître aux Corinthiens|première épître de Paul aux Corinthiens]] (11: 23-26), qui remonte au milieu du premier siècle, entre 54-55 après J.-C.<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Erwin|nom1=Fahlbusch|prénom2=Jan Milic|nom2=Lochman|prénom3=Geoffrey William|nom3=Bromiley|prénom4=David B.|nom4=Barrett|titre=[[The Encyclopedia of Christianity]]|éditeur=Wm. B. Eerdmans Publishing|année=1999|pages totales=952|isbn=978-0-8028-2416-5|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=C5V7oyy69zgC&printsec=frontcover|consulté le=2020-04-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Introduction to the Epistles to the Corinthians - Study Resources|url=https://www.blueletterbible.org/study/intros/corinthi.cfm|site=Blue Letter Bible|consulté le=2020-04-16}}</ref>. La Cène était probablement un récit des événements du dernier repas du Christ parmi la [[Histoire du christianisme|première communauté chrétienne]], et devint un rituel qui faisait référence à ce repas<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Daniel J.|nom1=Harrington|titre=The Church According to the New Testament : What the Wisdom and Witness of Early Christianity Teach Us Today|éditeur=Rowman & Littlefield|année=2001|pages totales=188|isbn=978-1-58051-111-7|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=9OLZ4YOWfvIC&printsec=frontcover|consulté le=2020-04-17}}</ref>. Les premières représentations de ces repas se trouvent dans les [[fresque]]s des catacombes de Rome, où des personnages sont représentés couchés autour de tables semi-circulaires<ref name="McNamee" />. Malgré un assentiment quasi unanime et l'historicité des preuves, un seul chercheur commente que « le motif de la cène n'apparaît ni dans les peintures des catacombes ni sur les sculptures sur les sarcophages... Les quelques fresques des catacombes représentant un repas auquel le Christ et certains disciples participent ne représente pas la cène mais se réfèrent au futur repas promis par le Christ exalté dans son royaume céleste ». Ce dernier argue que le sujet ne commence à être représenté qu'à partir du sixième siècle{{sfn|Schiller|1972|p=27–28}}.

Un cas plus évident de la représentation de ce sujet religieux est visible dans la mosaïque de la [[Basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf]] à [[Ravenne]], en Italie, où une scène de repas similaire fait partie d'un cycle décrivant la vie de Jésus et implique une représentation claire du Christ et de ses disciples. Les artistes [[Empire byzantin|byzantins]] utilisaient parfois des tableaux semi-circulaires dans leurs représentations, mais se concentraient le plus souvent sur la communion des apôtres, plutôt que sur les personnages prenant un repas<ref name="McNamee" />. La Cène était également l'un des rares sujets à être représenté dans les retables [[Luthéranisme|luthériens]] pendant quelques décennies suivant la [[Réforme protestante]], dépeignant parfois les portraits des principaux théologiens protestants mais aussi les apôtres du Christ{{sfn|Schiller|1972|p=40-41}}.
[[Fichier:Brooklyn_Museum_-_The_Last_Supper_Judas_Dipping_his_Hand_in_the_Dish_(La_Céne._Judas_met_la_main_dans_le_plat)_-_James_Tissot.jpg|vignette|333x333px| ''La Cène'' de [[James Tissot]], entre 1886 et 1894. Tissot montre les apôtres comme ils mangeaient probablement le repas, sur des canapés, comme de coutume à l'époque.]]
À la [[Renaissance]], la Cène était un sujet de prédilection dans l'art italien, particulièrement présent dans les [[réfectoire]]s des monastères. Ces représentations dépeignent généralement les réactions des disciples à l'annonce de la trahison de Jésus<ref name="McNamee" />. La plupart des représentations italiennes utilisent une table oblongue et non semi-circulaire et, parfois, Judas est dépeint tenant lui-même son sac rempli de monnaie.
Avec une table oblongue, l'artiste devait décider s'il fallait représenter les apôtres des deux côtés de la table, avec certains vus de dos, ou tous d'un seul et même côté de la table, face au spectateur. Parfois, seul Judas est du côté le plus proche du spectateur, permetant la vue du sac. Le placement de part et d'autre en devenait encore plus compliqué lorsque la représentation des [[nimbe]]s étaient obligatoires ; celui-ci devait-il être placé devant les visages des apôtres tournés vers l'arrière, ou comme s'il était fixé à l'arrière de leur tête, obscurcissant ainsi la vue ? [[Duccio di Buoninsegna|Duccio]], audacieux pour l'époque, omet simplement les nimbes des apôtres les plus proches du spectateur. Au fur et à mesure que les artistes s'intéressaient au réalisme et à la représentation de l'espace, un décor intérieur à trois côtés devenait plus clairement visible et plus élaboré, parfois avec une vue de paysage en arrière plan, comme dans les peintures murales de Léonard de Vinci et du Pérugin{{sfn|Schiller|1972|p=37}}.

En règle générale, les seuls apôtres facilement identifiables sont [[Judas Iscariote|Judas]], souvent avec son sac contenant [[trente pièces d'argent]] visibles, Jean l'Évangéliste, normalement placé sur le côté droit de Jésus, habituellement « couché dans le sein de Jésus » comme le raconte son Évangile, ou même endormi, et [[Pierre (apôtre)|Saint Pierre]] à gauche de Jésus. La nourriture servie sur la table comprend souvent un [[Agnus Dei|agneau pascal]] ; dans les versions de l'Antiquité tardive et byzantine, le poisson était le [[plat principal]]. Dans les œuvres ultérieures, le pain peut ressembler davantage à une [[hostie]]{{sfn|Schiller|1972|p=31, 37}}.

== Scènes majeures ==
Deux épisodes majeurs sont représentés dans les scènes de la Cène, chacune avec des variantes spécifiques<ref name="Zuffi" />. Il y a aussi d'autres scènes, moins fréquemment représentées, comme le lavage des pieds des disciples<ref name="Zuffi4">Stefano Zuffi, ''Gospel Figures in Art,'' 2003 {{ISBN|978-0-89236-727-6}} p. 252 [https://books.google.com/books?id=tL3YeduAk8gC&printsec=frontcover&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false Lire en ligne]</ref>.

=== La trahison de Judas ===
[[Fichier:Heilig-Blut-Altar_-_Abendmahl_04.jpg|vignette|293x293px| Jésus remettant le morceau de pain à Judas, [[Tilman Riemenschneider]], ''Autel du Saint-Sang'', [[Rothenburg ob der Tauber]], 1501–05]]
Le premier épisode, le plus courant dans l'[[art médiéval]] occidental{{sfn|Schiller|1972|p=32-38}} est le moment dramatique et dynamique de l'annonce de Jésus concernant sa trahison. En cela, les diverses réactions produites par les apôtres et les représentations de leurs émotions fournissent un riche sujet d'exploration artistique<ref name="Zuffi" /> suivant le texte du chapitre 13-21.29 de l'[[Évangile selon Jean|Évangile de Jean]] ([[Bible Segond]]) : {{Citation|
; 13.21
: Ayant ainsi parlé, Jésus fut troublé en son esprit, et il dit expressément: En vérité, en vérité, je vous le dis, l'un de vous me livrera.
; 13.22
: Les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait.
; 13.23
: Un des disciples, celui que Jésus aimait, était couché sur le sein de Jésus.
; 13.24
: Simon Pierre lui fit signe de demander qui était celui dont parlait Jésus.
; 13.25
: Et ce disciple, s'étant penché sur la poitrine de Jésus, lui dit: Seigneur, qui est-ce?
; 13.26
: Jésus répondit: C'est celui à qui je donnerai le morceau trempé. Et, ayant trempé le morceau, il le donna à Judas, fils de Simon, l'Iscariot.
; 13.27
: Dès que le morceau fut donné, Satan entra dans Judas. Jésus lui dit: Ce que tu fais, fais-le promptement.
; 13.28
: Mais aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela;
; 13.29
: car quelques-uns pensaient que, comme Judas avait la bourse, Jésus voulait lui dire: Achète ce dont nous avons besoin pour la fête, ou qu'il lui commandait de donner quelque chose aux pauvres.
; 13.30
: Judas, ayant pris le morceau, se hâta de sortir. Il était nuit.}}
Dans les représentations orientales en particulier, Judas n'est identifiable que parce qu'il tend la main pour recevoir la nourriture et que les autres apôtres sont assis avec les mains hors de vue, ou qu'il n'a pas de nimbe. En Occident, il a souvent les cheveux roux<ref>{{en}} Ruth Mellinkoff, «  ''Judas's Red Hair and the Jews'' », ''Journal of Jewish'', {{n°|9}}, 1982, {{p.|31-46}}.</ref>. Parfois Judas mange le pain directement depuis la main de Jésus, et lorsqu'il est dépeint en train de manger, on peut voir un petit diable à ses côtés ou bien sur lui{{sfn|Schiller|1972|p=30–34}}. La scène de trahison peut également être combinée avec les autres épisodes du repas, parfois avec une deuxième figure du Christ lavant les pieds de Pierre{{sfn|Schiller|1972|p=32–33, 37–38}}.

=== L'Eucharistie ===
La deuxième scène montre le sacrement de l'[[Eucharistie]] au moment de la [[consécration]] du pain et du vin, avec les apôtres encore assis, ou sa distribution lors de la [[première communion]], techniquement connue dans l'histoire de l'art comme la C''ommunion des apôtres'' (bien que dans les représentations à table la distinction ne soit souvent pas faite){{sfn|Schiller|1972|p=38–40}}. Les représentations des deux scènes sont généralement solennelles et mystiques ; dans la dernière, Jésus peut se tenir debout et livrer le pain et le vin de communion à chaque apôtre, comme un prêtre donnant le [[sacrement]] de la communion. Dans les représentations [[Église orthodoxe|orthodoxes]] anciennes et orientales, les apôtres peuvent faire la queue pour recevoir la communion, comme dans une église, avec Jésus debout sous ou à côté d'un [[ciborium]], petite structure ouverte au-dessus de l'autel, courantes dans les églises médiévales anciennes. Une [[mosaïque]] dans l'[[abside]] de la [[cathédrale Sainte-Sophie de Kiev]], sous une très grande Vierge debout{{sfn|Schiller|1972|p=28–30}}, en est un exemple. <gallery widths="200" heights="200" perrow="5" caption="Représentations de l'Eucharistie">
Fichier:Comunione degli apostoli, cella 35.jpg|''Communion des apôtres'', par [[Fra Angelico]], avec [[portrait de donateur]], 1440–1441
Fichier:Última Cena - Juan de Juanes.jpg|[[Juan de Juanes]], milieu du {{s mini-|XVI}}e siècle
Fichier:Jacopo Tintoretto - The Last Supper - WGA22649.jpg|[[Tintoretto|Tintoret]], ''[[La Cène (Le Tintoret)|La Cène]]'', 1592-1594, montrant la C''ommunion des Apôtres''
Fichier:Valentin de Boulogne, Last Supper.jpg|[[Valentin de Boulogne]], 1625-1626
</gallery>

=== Lavement des pieds et Adieu du Christ ===
Le [[lavement des pieds]] était une marque d'hospitalité généralement effectué par les domestiques ou les esclaves, et une marque de grand respect s'il était effectué par l'hôte. Ce passage est présent en Jean 13:1–15, il précéde le repas, et est devenu par la suite une caractéristique de la [[liturgie]] de la [[Semaine sainte|Semaine Sainte]] et de l'hospitalité monastique, toute l'année à divers moments et endroits, étant régulièrement effectuée par les [[Liste des empereurs byzantins|empereurs byzantins]] le [[jeudi saint]] par exemple, et faisant parfois partie des cérémonies anglaises ''Royal Maundy'' exécutées par le monarque. Pendant un certain temps cela faisait partie de la cérémonie du [[baptême]] à certains endroits{{sfn|Schiller|1972|p=41–42}}. Il apparaît principalement dans les cycles de la [[Passion du Christ|Passion de Jésus]], souvent à côté du repas de la Cène, comme dans les [[Évangéliaire de saint Augustin|évangéliaire de Saint-Augustin]] du {{VIe}} siècle et le [[psautier d'Ingeburge]] du {{XIIe}} siècle, et peut également apparaître dans les cycles de la ''vie de Saint-Pierre''. Le sujet a eu diverses interprétations théologiques qui ont affecté la composition, mais sont progressivement devenues moins courantes en Occident à la fin du Moyen Âge, bien qu'il y ait au moins deux grands exemples de [[Le Tintoret|Tintoretto]], l'un initialement associé à une ''Cène''<ref>{{harvsp|Schiller|1972|p=42–47}} ; [http://www.nationalgallery.org.uk/paintings/jacopo-tintoretto-christ-washing-the-feet-of-the-disciples National Gallery, London]. L'une des deux œuvres du Tintoret, encore plus grande, est conservée au [[Musée du Prado|Prado]].</ref>.

Le dernier épisode, beaucoup moins communément réalisé, est l'adieu de Jésus à ses disciples, dans lequel [[Judas Iscariote]] n'est plus présent, ayant quitté le repas ; on le trouve surtout dans la peinture italienne au ''[[trecento]]''. Ces représentations sont généralement mélancoliques puisque Jésus prépare ses disciples à son départ<ref name="Zuffi" />. <gallery widths="200" heights="200" perrow="5" mode="nolines" caption="Représentations du lavement des pieds et d'adieu">
Fichier:Christ washing the Apostles' feet - Otto III Gospels.png|''Le Christ lavant les pieds des apôtres'' dans les [[Gospels of Otto III|évangiles d'Otton III]], {{sp-|X|-|XI}}
Fichier:Washing of the Feet - Capella dei Scrovegni - Padua 2016.jpg|''Raisonnement du Christ avec Pierre'' pendant qu'il lave ses pieds, par [[Giotto di Bondone]] ([[Scrovegni Chapel|Chapelle des Scrovegni]]), v. 1304–06
Fichier:Duccio di Buoninsegna 029.jpg|Cène et lavement des pieds, ''[[Maestà (Duccio)|Maesta]]'' de [[Duccio]], 1308–11
Fichier:FarewellApostles.jpg|Jésus disant adieu, ''[[Maestà (Duccio)|Maesta]]'' de [[Duccio]], 1308–11
</gallery>

== Exemples clés ==
[[Fichier:StPierreVieuxC31.JPG|gauche|vignette| La Passion du Christ, vers 1485−1490 ([[Église Saint-Pierre-le-Vieux de Strasbourg]]). Jean se penche, [[Judas Iscariote|Judas]], en jaune, porte ses [[trente pièces d'argent]] dans un sac. La figure naine ci-dessous représente le donateur de la peinture.]]
[[La Cène (Le Pérugin)|La représentation du Pérugin]] (vers 1490), à [[Florence]], montre Judas assis séparément, et est considérée comme l'une des meilleures pièces de Perugino<ref>Bruno Molajoli, ''Florence: world cultural guide,'' 1972 {{ISBN|978-0-03-091932-9}} p. 254</ref>. L'œuvre est située dans le couvent qui abritait de nobles filles florentines<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Mattia|nom1=Reiche|prénom2=Marco|nom2=Bussagli|titre=Italian Art. Painting, Sculpture, Architecture from the Origins to the Present Day|éditeur=[[Giunti Editore]]|année=2004|pages totales=640|isbn=978-88-09-03726-7|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=HTOQ2A5_j1EC&printsec=frontcover|consulté le=2020-04-17}}</ref>. Lors de sa redécouverte, l'œuvre est d'abord attribuée à [[Raphaël (peintre)|Raphaël]].

[[La Cène (Léonard de Vinci)|La représentation de Léonard de Vinci]] (fin des années 1490), considérée comme la première [[œuvre d'art]] de la [[Haute Renaissance|Haute Renaissance en]] raison de son haut niveau d'harmonie, utilise le premier thème<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Thomas|nom1=Buser|titre=Experiencing Art Around Us|éditeur=Thomson Wadsworth|année=2006|isbn=978-0-534-64114-6|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=m8yZK0QulMIC&printsec=frontcover|consulté le=2020-04-17}}</ref>. Il est probable que [[Léonard de Vinci]] connaissait déjà [[Cenacolo de Domenico Ghirlandaio (Ognissanti)|la ''Cène de'' Ghirlandaio]], ainsi que [[Cène d'Andrea del Castagno|celle]] de Castagno, et a peint sa propre ''Cène'' sous une forme plus dramatique pour contraster avec le silence de ces œuvres, afin d'afficher plus d'émotions<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Michael|nom1=Ladwein|titre=Leonardo Da Vinci, the Last Supper|sous-titre=A Cosmic Drama and an Act of Redemption|éditeur=Temple Lodge Publishing|année=2006|pages totales=140|isbn=978-1-902636-75-7|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=wMFem_x1M04C&printsec=frontcover|consulté le=2020-04-17}}</ref>.

[[La Cène (Le Tintoret)|La représentation du Tintoret]] (1590-1592), à la [[Basilique San Giorgio Maggiore de Venise|basilique San Giorgio Maggiore]] de Venise, illustre également l'annonce de la trahison, et comprend des personnages secondaires portant ou prenant les plats de la table<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Tom|nom1=Nichols|titre=Tintoretto|sous-titre=Tradition and Identity|éditeur=Reaktion Books|année=1999|pages totales=278|passage=234|isbn=978-1-86189-120-4|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=1B-16o9Qr-sC&printsec=frontcover|consulté le=2020-04-17}}</ref>.
[[Fichier:Peter_Paul_Rubens_-_Last_Supper_-_WGA20255.jpg|vignette|262x262px| [[Pierre Paul Rubens|Peter Paul Rubens]], ''[[La Cène (Rubens)|La Cène]]'', 1630-1631 |alt=]]
L'immense tableau maintenant appelé ''[[Le Repas chez Levi|La Fête dans la maison de Lévi]]'' de [[Paul Véronèse|Véronèse]] comprend beaucoup plus de personnages secondaires. Celui-ci fut livré en 1573 en guise de ''Cène'' aux [[Ordre des Prêcheurs|Dominicains]] de [[Basilique San Zanipolo|Santi Giovanni e Paolo, Venise]] pour leur réfectoire, mais Véronèse fut appelé avant l'[[Inquisition]] à expliquer pourquoi il contenait « des bouffons, des Allemands ivres, des nains et autres scurrilités » ainsi que costumes et des décors extravagants, dans ce qui est en fait une version fantastique d'une fête patricienne vénitienne<ref>{{Lien web|titre=Transcript of Veronese's testimony|url=http://www.efn.org/~acd/Veronese.html|consulté le=2011-04-18|archive-url=https://web.archive.org/web/20090929022528/http://www.efn.org/~acd/Veronese.html|archive-date=2009-09-29}}</ref>. On a dit à Véronèse qu'il devait changer sa peinture dans un délai de trois mois - en fait, il a simplement changé le titre pour celui-ci, toujours un épisode des Évangiles, mais moins central doctrinalement, et rien de plus n'a été dit<ref>David Rostand, ''Painting in Sixteenth-Century Venice: Titian, Veronese, Tintoretto'', 2nd ed 1997, Cambridge UP {{ISBN|0-521-56568-5}}</ref>.

Le retable de l'église principale de la maison de [[Martin Luther]] à [[Wittemberg|Wittenberg]] est réalisé par [[Lucas Cranach l'Ancien]] (avec son fils), avec une représentation traditionnelle de la ''Cène'' dans le panneau principal. Toutefois l'apôtre tenant une boisson est Luther, et le serveur peut être l'un de Cranach. Au moment où le tableau a été installé en 1547, Luther était déjà mort. D'autres panneaux montrent les théologiens protestants [[Philippe Mélanchthon|Philipp Melanchthon]] et [[Johannes Bugenhagen]], pasteur de l'église, mais pas dans des scènes bibliques. D'autres figures dans les panneaux sont probablement des portraits de personnages de la ville, mais ne sont pas identifiables<ref>{{harvsp|Noble|2009|p=97–104}} ; {{harvsp|Schiller|19792|p=41}}</ref>.

Dans la ''Cène de'' [[Pierre Paul Rubens|Rubens]], un chien avec un os peut être vu, probablement un simple animal de compagnie. Il peut aussi représenter la foi, les chiens sont traditionnellement des symboles et représentent la foi<ref>{{Ouvrage|nom1=Viladesau, Richard|titre=The Pathos of the Cross : The Passion of Christ in Theology and the Arts – the Baroque Era|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=2014|passage=26|isbn=|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=TsvRAgAAQBAJ&pg=PA26&dq=Rubens%3A+the+passion+of+Christ++dog|consulté le=February 13, 2015}}</ref>. Selon J. Richard Judson, le chien près de Judas représente peut-être la cupidité, ou le mal, comme le compagnon de Judas<ref>''Rubens: the passion of Christ'' by J. Richard Judson 2000 {{ISBN|0-905203-61-5}} p. 49</ref>.

''[[La Dernière Cène (Dalí)|Le sacrement de la dernière Cène]]'', représentation faite par [[Salvador Dalí]], combine les thèmes chrétiens typiques avec des approches modernes du [[surréalisme]], elle comprend également des éléments géométriques symétriques et de proportion [[Polygone|polygonale]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Alexey|nom1=Stakhov|titre=The Mathematics of Harmony : From Euclid to Contemporary Mathematics and Computer Science|éditeur=[[World Scientific]]|année=2009|pages totales=694|passage=177-178|isbn=978-981-277-583-2|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=K6fac9RxXREC&printsec=frontcover|consulté le=2020-04-17}}</ref>.

== Galerie ==
<gallery widths="200" heights="200" perrow="5" caption="La Cène dans l'art chrétien">
Fichier:Christ washes apostles' feet (Monreale).jpg|Mosaïque [[Art byzantin|Byzantine]] du Lavement des pieds, [[Cathédrale de Monreale]], Italie.
Fichier:Italo-Byzantinischer Meister 002.jpg|''Judas prenant la nourriture'' ; école de [[Monte Cassino]], c. 1100, [[Basilique Sant'Angelo in Formis|Sant'Angelo in Formis]], [[Capua]]. Avec canapés romains.
Fichier:The Last Supper (San Marco).jpg|[[Basilique Saint-Marc]], Venise, {{XIIIe}} siècle, ''Judas prenant la nourriture''
Fichier:Giotto - Scrovegni - -29- - Last Supper.jpg|[[Giotto di Bondone|Giotto]], [[Église de l'Arena de Padoue|Chapelle Scrovegni]], 1305, avec des nimbes perspectifs plats ; la vue de dos pose des difficultés. Le nimbe de Jean doit être réduit de taille.
Fichier:Meister des Hausbuches 003.jpg|''Christ lavant les pieds des Apôtres'' [[Maître du Livre de Raison]], 1475 ; seul Judas (sur la droite) n'a pas de nimbe
Fichier:Ottheinrich Folio040v Mt26D.jpg|''Bible d'Ottheinrich'', p. 40v : ''La Cène'', Mt 26:20–29
Fichier:Ghirlandaio, ultima cena di san marco.jpg|''La Cène'' de [[Domenico Ghirlandaio]], 1480, Judas est séparé du reste des apôtres
Fichier:Cenacolo di Fuligno, pietro perugino.JPG|''La Cène'' de [[Pietro Perugino]], Judas est séparé du reste des apôtres, 1493–1496
Fichier:Última Cena - Da Vinci 5.jpg|[[La Cène (Léonard de Vinci)|''La Cène'']], [[Leonardo da Vinci]], 1498
Fichier:Last Supper by Theophanes the Cretan.jpg|''Judas prenant la nourriture'' ; [[Théophane le Crétois]], {{XVIe}} siècle
Fichier:Lucas Cranach d.Ä. - Reformationsaltar, St. Marien zu Wittenberg, Mitteltafel.jpg|Version protestante de Lucas Cranach l'Ancien, 1547, panneau central du retable de l'église Sainte Marie, [[Wittemberg|Wittenberg]], Allemagne. {{XVIe}} siècle
Fichier:Das-Abendmahl-1565.jpg|Version protestante de [[Lucas Cranach le Jeune]], 1565, avec les principaux réformateurs représentés comme les apôtres, et l'électeur de Saxe agenouillé.
Fichier:The Feast in the House of Levi by Paolo Veronese (edited 2).jpg|Paul Véronèse, aujourd'hui appelé ''La Fête dans la maison de Levi,'' 1573
</gallery>

== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|lang1=en|art1=Last Supper in Christian Art}}
{{Références}}

== Bibliographie ==
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Bonny|nom1=Noble|titre=Lucas Cranach the Elder|sous-titre=Art and Devotion of the German Reformation|éditeur=[[University Press of America]]|année=2009|isbn=}}, {{ISBN|0-7618-4338-8}}, {{ISBN|978-0-7618-4338-2}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Gertrud|nom1=Schiller|titre=Iconography of Christian Art|volume=II|lieu=Londres|éditeur=Lund Humphries|année=1972|isbn=}} (anglais traduit de l'allemand),{{ISBN|0-85331-324-5}}

{{portail|art|peinture|christianisme|catholicisme|christianisme orthodoxe|protestantisme}}

{{CLEDETRI:Cène dans l'art chrétien}}
[[Catégorie:Cène dans l'art|*]]
[[Catégorie:Icône chrétienne]]
[[Catégorie:Jésus-Christ dans l'art]]