Voir la source de Cynops pyrrhogaster

{{Sous-titre/Taxon|nv1=Triton à ventre de feu|nv2=Cynops d'Hiroshima}}
{{En-tête label|AdQ|année=2024}}
{{Taxobox début | animal | ''Cynops pyrrhogaster'' | Cynops pyrrhogaster sasayamae female.jpg | Un Triton à ventre de feu femelle dans un aquarium.| classification=asw }}
{{Taxobox | embranchement | Chordata }}
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'''''Cynops pyrrhogaster''''' est une [[espèce]] d'[[Amphibia|amphibiens]] de la [[Famille (biologie)|famille]] des [[Salamandridae]], [[Endémisme|endémique]] du [[Japon]]. Elle est appelée « '''Triton à ventre de feu''' » ou « '''Cynops d'Hiroshima''' » en français, {{japonais|''{{lang|ja-Latn|aka hara imori}}''|アカハライモリ||« Salamandre à ventre rouge »}} en japonais. Cet [[Caudata|urodèle]], qui peut atteindre jusqu'à {{unité|15|cm}} de longueur, possède une teinte de peau très sombre sur le dos et une coloration rouge vif sur le ventre et les membres, bien que le coloris exact varie selon l'âge, la région où est retrouvée cette salamandre ou le patrimoine génétique. Pour repousser leurs prédateurs, les Tritons à ventre de feu sécrètent de la [[tétrodotoxine]], une [[neurotoxine]] qu'ils synthétisent principalement grâce à leur régime alimentaire, en grande quantité.

Le Triton à ventre de feu se retrouve en divers endroits de l'[[archipel japonais]], notamment sur les îles [[Honshū]], [[Shikoku]] et [[Kyūshū]]. Ses [[Habitat (écologie)|habitats]] de prédilection sont les [[Étendue d'eau|étendues d'eau]], artificielles ou naturelles, ainsi que les forêts ou les [[Pelouse|pelouses humides]]. Sa période de reproduction s'étend du printemps au début de l'été, les deux sexes libérant des [[phéromone]]s lorsqu'ils sont prêts à se reproduire. Les [[Œuf amniotique|œufs]] éclosent trois semaines après la ponte, tandis que les [[têtard]]s passent au stade de [[Juvénile (organisme)|juvénile]] après cinq à six mois. Si ces derniers sont [[détritivore]]s, le Triton à ventre de feu adulte a un régime alimentaire à base d'[[insecte]]s, de têtards et d'œufs [[Cannibalisme animal|de sa propre espèce]].

''Cynops pyrrhogaster'' est étudié et décrit pour la première fois en {{Date|1826}} par le [[naturaliste]] allemand [[Heinrich Boie (naturaliste)|Heinrich Boie]]. L'[[Union internationale pour la conservation de la nature]] (UICN) considère qu'il s'agit d'une [[Liste rouge de l'UICN#Espèce quasi menacée (NT)|« espèce quasi-menacée » (catégorie NT)]]. La population de Tritons à ventre de feu est en déclin en raison d'épidémies et du [[trafic d'animaux]], cette espèce pouvant être conservée en captivité.

== Découverte, étymologie et taxinomie ==
[[Fichier:Brehms Tierleben. Allgemeine kunde des Tierreichs (1911) (20226567219).jpg|alt=Un dessin représentant des salamandres, de différentes formes et couleurs. Dans le coin inférieur droit, on observe un triton avec un ventre aux teintes rouges.|vignette|Illustrations de plusieurs salamandres endémiques du Japon. ''Cynops pyrrhogaster'' est visible dans la partie inférieure droite du dessin.]]

=== Découverte et classification ===
''Cynops pyrrhogaster'' est [[Description des espèces|décrit scientifiquement]] pour la première fois en langue occidentale par le zoologiste et naturaliste allemand [[Heinrich Boie (naturaliste)|Heinrich Boie]] en 1826 sous le [[protonyme]] de ''Molge pyrrhogaster<ref group="N">Parfois mal orthographié ''Molga pyrrhogaster'' par certains auteurs, dont Heinrich Boie lui-même.</ref>'', à partir de spécimens rapportés du Japon en Europe par Boie lui-même. Aucun de ces spécimens n'est mature<ref name=":0" />. Lors de ses premières observations, Boie compare ''Cynops pyrrhogaster'' au [[Triton commun]], affirmant qu'il aurait confondu le premier avec le second s'il n'avait pas su qu'il venait du Japon<ref>{{article|langue=de|auteur1=[[Lorenz Oken]]|titre=Isis von Oken|périodique=Expedition der Isis|date=1826|url=https://www.biodiversitylibrary.org/page/27510759|archive-url=https://web.archive.org/web/20230110191813/https://www.biodiversitylibrary.org/page/27510759|archive-date=10 janvier 2023|consulté le=21 septembre 2023|pages=203–204}}.</ref>.

L'espèce ''Salamandra subcristata'' décrite par [[Coenraad Jacob Temminck]] et [[Hermann Schlegel]] en 1838 est transférée dans le genre ''[[Cynops]]'' plus tard cette année-là par le naturaliste suisse [[Johann Jakob von Tschudi]]<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|von Tschudi|von Agassiz|p=94|1838}}.</ref>, et en 1850, ''Cynops subcristata'' et ''Molge pyrrhogaster'' sont synonymisées en ''Cynops pyrrhogaster'' par le zoologiste britannique [[John Edward Gray]]<ref name="amnh">{{article|langue=en|auteur1=[[Darrel Richmond Frost]]|titre=''Cynops pyrrhogaster'' (Boie, 1826)|périodique=Amphibian Species of the World: An Online Reference|date=2023|doi=10.5531/db.vz.0001|url=https://amphibiansoftheworld.amnh.org/Amphibia/Caudata/Salamandridae/Pleurodelinae/Cynops/Cynops-pyrrhogaster|consulté le=21 septembre 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Gray|1850|p=24}}.</ref>.

Selon {{Bioref|ASW|21 septembre 2023}}, il existe vingt [[Synonyme (taxinomie)|synonymes taxinomiques]] à ''Cynops pyrrhogaster''. Plusieurs [[Proles|races]] de Tritons à ventre de feu sont également identifiées, nommées en fonction de la région où chacune est retrouvée : Tohoku, Kanto, Atsumi et Hiroshima<ref name=":8">{{Article|langue=en|auteur1=Atsushi Tominaga|auteur2=Masafumi Matsui|auteur3=Natsuhiko Yoshikawa|auteur4=Kanto Nishikawa|auteur5=Terutake Hayashi|auteur6=Yasuchika Misawa|auteur7=Shingo Tanabe|auteur8=Hidetoshi Ota|titre=Phylogeny and historical demography of Cynops pyrrhogaster (Amphibia: Urodela): Taxonomic relationships and distributional changes associated with climatic oscillations|périodique=[[Molecular Phylogenetics and Evolution]]|volume=66|numéro=3|date=01-03-2013|doi=10.1016/j.ympev.2012.10.015|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1055790312004216|pages=654-667}}.</ref>. ''Cynops pyrrhogaster'' est ainsi une espèce polytypique, avec certaines variations morphologiques et comportementales selon les races. Par exemple, la variante Hiroshima peut être complètement dépourvue de taches noires sur le ventre, tandis que la variante Atsumi, plus petite et quasi exclusivement aquatique, a un comportement reproducteur légèrement différent<ref name=":22" />.

=== Étymologie ===
L'espèce doit son épithète, ''pyrrhogaster'', à la combinaison des termes [[Grec ancien|grecs]] ''purrhos'', désignant le feu, et ''gaster'', désignant le ventre, en référence aux teintes rouges ou orangées observables sur le ventre du triton<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Jobling|2010|p=326}}.</ref>. L'espèce est nommée en français « Triton à ventre de feu » ou « Cynops d'Hiroshima »<ref name=":22" />.

=== Phylogénie ===
<center>
{{clade| style=font-size:90%;line-height:100%
|1={{clade
  |1=genre ''[[Triturus]]''
  |2={{clade
      |1={{clade
        |1= genre ''[[Pachytriton]]''
        |2= genre ''[[Paramesotriton]]''
      }}
  |3={{clade
    |1={{clade
      |1=''[[Cynops orientalis]]''
      |2=''[[Cynops cyanurus]]''
    }}
    |2={{clade
      |1=''[[Cynops ensicauda]]''
      |2='''''Cynops pyrrhogaster'''''
     
}} }} }} }} }}

[[Fichier:Naturalis Biodiversity Center - RMNH.ART.607 - Cynops pyrrhogaster - Yūshi Ishizaki - Siebold Collection - pencil drawing - water colour.jpg|alt=Une aquarelle représentant un triton noir au ventre rouge.|vignette|Une représentation de ''Cynops pyrrhogaster'' par le peintre japonais Ishizaki Yūshi, vers 1820.]]
</center>''Cynops pyyrhogaster'' a divergé de son plus proche cousin ''[[Cynops ensicauda]]'' il y a environ quatorze millions d'années, durant le [[Miocène|Miocène moyen]]<ref name=":8" />. Leur [[dernier ancêtre commun]] vivait supposément sur le [[Eurasie|continent eurasiatique]], dans un espace correspondant à la localisation actuelle de la [[mer de Chine orientale]] et des [[îles Ryūkyū]]<ref name=":8" />. Le [[climat subtropical humide]] de la région de l'époque a pu pousser cet ancêtre commun à migrer vers des zones plus habitables<ref name=":8" />. Plusieurs [[clade]]s, distingués grâce à l'analyse de l'[[Génome mitochondrial|ADN mitochondrial]]<ref name=":9" />, dérivent de ''Cynops pyrrhogaster'', avec une forte variété génétique entre eux, inhabituellement élevée pour des membres d'une même espèce<ref name=":8" />. Si ces différents clades sont d'ordinaire [[Spéciation parapatrique|parapatriques]], la [[région du Chūgoku]] est une [[zone hybride]] pour le Triton à ventre de feu, c'est-à-dire une zone de rencontre entre plusieurs clades de ''Cynops pyrrhogaster'', où ils se reproduisent pour former des individus [[hybride]]s<ref name=":9">{{Article|langue=en|auteur1=Atsushi Tominaga|auteur2=Masafumi Matsui|auteur3=Natsuhiko Yoshikawa|auteur4=Koshiro Eto|auteur5=Kanto Nishikawa|titre=Genomic Displacement and Shift of the Hybrid Zone in the Japanese Fire-Bellied Newt|périodique={{Langue|en|[[Journal of Heredity]]}}|volume=109|numéro=3|date=mai 2018|doi=10.1093/jhered/esx085|lire en ligne=https://academic.oup.com/jhered/article/109/3/232/4411751?login=true|pages=232-242}}.</ref>.

=== Synonymie ===
Selon {{Bioref|ASW|21 septembre 2023}} :
{{Colonnes|taille=25|
* ''Molge pyrrhogaster'' Boie, 1826 ([[protonyme]])
* ''Molga pyrrhogatra'' Boie, 1827
* ''Salamandra subcristata'' Temminck & Schlegel, 1838
* ''Cynops subcristatus'' Tschudi, 1838
* ''Cynops pyrrhogaster'' Gray, 1850
* ''Triton subcristatus'' Duméril, Bibron & Duméril, 1854
* ''Triton pyrrhogaster'' Strauch, 1870
* ''Salamandra pyrrhogastra'' Geerts, 1881
* ''Molge pyrrhogastra'' Boulenger, 1882
* ''Diemyctylus pyrrhogaster'' Cope, 1889
* ''Triton subcristatus'' var. ''typica'' Krefft, 1898
* ''Triton subcristatus'' var. ''immaculiventris'' Krefft, 1898
* ''Triton pyrrhogaster'' subsp. ''typica'' Wolterstorff, 1906
* ''Diemictylus pyrrhogaster'' Stejneger, 1907
* ''Triturus pyrrhogaster'' Dunn, 1918
* ''Triton (Cynops) pyrrhogaster'' Wolterstorff, 1925
* ''Cynops pyrrhogaster'' Wolterstorff & Herre, 1935
* ''Triturus pyrrhogaster sasayamae'' Mertens, 1969
* ''Cynops shataukokensis'' Freytag & Eberhardt, 1977
* ''Cynops sasayamae'' Raffaëlli, 2013
* ''Cynops immaculiventris'' Raffaëlli, 2013}}

== Description ==
=== Aspect physique ===
[[Fichier:Cynops pyrrhogaster 04.jpg|alt=Un triton noir de face. On distingue son ventre, de couleur rouge teintée de taches noires.|vignette|Un spécimen de ''Cynops pyrrhogaster'', de face.]]
La partie dorsale du corps du triton est d'une couleur sombre, un marron foncé tirant vers le noir, et est recouverte de grosseurs ressemblant à des verrues<ref name=":0">{{Article|langue=nl|auteur1=[[Heinrich Boie (naturaliste)|Heinrich Boie]]|titre=Kenteekenen van eenige Japansche Amphibiën|périodique=Joh. F. Snelleman|date=1827|lire en ligne=https://www.biodiversitylibrary.org/item/101173#page/36/mode/1up|pages=30-31}}.</ref>. La partie ventrale arbore quant à elle un rouge orangé vif, constellé de taches noires<ref name=":0" />. Cette pigmentation particulière est due à des vésicules contenant des [[caroténoïde]]s comme le [[bêta-carotène]], la [[canthaxanthine]] et la [[lutéine]]<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Bagnara|Matsumoto|p=19|2006|loc=Xhantophores et Erythrophores}}.</ref>, mais aussi à la présence de pigments caroténoïdes directement dans les cellules de peau du triton, avec la présence de nombreux [[chromatophore]]s<ref name=":1">{{Article|langue=en|auteur1=Kumi Matsui|auteur2=Shinichi Takaichi|auteur3=Masahisa Nakamura|titre=Morphological and Biochemical Changes in Carotenoid Granules in the Ventral Skin during Growth of the Japanese Newt Cynops pyrrhogaster|périodique=[[Zoological Science]]|volume=20|numéro=4|date=1er avril 2003|doi=10.2108/zsj.20.435|lire en ligne=https://bioone.org/journals/zoological-science/volume-20/issue-4/zsj.20.435/Morphological-and-Biochemical-Changes-in-Carotenoid-Granules-in-the-Ventral/10.2108/zsj.20.435.full|pages=435-440}}.</ref>. Selon la zone de distribution de la population de Tritons à ventre de feu, cette teinte peut varier et être plus ou moins terne. En effet, les individus présents dans les plus petites îles de l'archipel ont tendance à avoir une coloration plus éclatante que les autres et leurs taches noires sont moins grosses, voire inexistantes<ref name=":3">{{Article|langue=en|auteur1=Koji Mochida|titre=A parallel geographical mosaic of morphological and behavioural aposematic traits of the newt, Cynops pyrrhogaster (Urodela: Salamandridae)|périodique=[[Biological Journal of the Linnean Society]]|volume=97|numéro=3|date=23 juin 2009|doi=10.1111/j.1095-8312.2008.01182.x|lire en ligne=https://academic.oup.com/biolinnean/article/97/3/613/2447970?login=false|pages=613-622}}.</ref>.

Les dents supérieures du Triton à ventre de feu sont organisées en deux rangées à l'arrière de la bouche. La langue est relativement petite, occupant la moitié de la gueule. Les narines sont positionnées de manière antérieure, vers la bouche, et ne sont que très difficilement visibles vues de haut<ref name=":6">{{article|auteur1=[[Leonhard Hess Stejneger]]|titre=Herpetology of Japan and adjacent territory|journal=Bulletin of the United States National Museum|numéro=58|date=1907|doi=10.5479/si.03629236.58.i|url=https://www.biodiversitylibrary.org/page/7734844|consulté le=20 septembre 2023|page=16}}.</ref>. Le museau du Cynops d'Hiroshima est tronqué<ref name=":22">{{Référence Harvard sans parenthèses|Raffaeli|2013}}.</ref>.

''Cynops pyrrhogaster'' possède une queue plate et plutôt courte, complétée d'ailettes dorsales et ventrales, ainsi qu'une crête très fine s'étendant de la nuque à la queue. La taille totale d'un triton adulte est comprise entre {{unité|8|cm}} et {{unité|15|cm}}. Si l'on utilise la mesure museau-cloaque, la mesure [[Morphométrie|morphométrique]] la plus utilisée pour les amphibiens, ''Cynops pyrrhogaster'' mesure entre {{unité|43|mm}} et {{unité|64|mm}} pour les individus mâles, tandis que les femelles, plus grandes, mesurent entre {{unité|48,5|mm}} et {{unité|75|mm}}. Les individus issus des régions montagneuses sont en règle générale plus grands que les individus des régions méridionales et de basse altitude du Japon<ref name=":7">{{Article|langue=en|auteur1=Junsuke Marunouchi|auteur2=Hiroaki Ueda|auteur3=Osamu Ochi|titre=Variation in age and size among breeding populations at different altitudes in the Japanese newts, Cynops pyrrhogaster|périodique=Amphibia-Reptilia|volume=21|numéro=3|date=1er janvier 2000|doi=10.1163/156853800507444|lire en ligne=https://brill.com/view/journals/amre/21/3/article-p381_12.xml|pages=381-396}}.</ref>.

À la suite d'une mutation génétique, il existe une variante de ''Cynops pyrrhogaster'' entièrement rouge. Cette variation est retrouvée dans toutes les populations dispersées à travers le Japon<ref name=":5">{{Article|langue=en|auteur1=Kumi Matsui|auteur2=Junsuke Marunouchi|auteur3=Masahisa Nakamura|titre=Red Variants of the Japanese Newt Cynops pyrrhogaster (Amphibia: Salamandridae): Review of Records and Captive Observations on the Heredity of Coloration|périodique={{Langue|en|Current Herpetology}}|volume=22|numéro=1|date=juin 2003|lire en ligne=https://www.jstage.jst.go.jp/article/hsj2000/22/1/22_1_37/_pdf|pages=37-42}}.</ref>. Cette mutation est une mutation [[Dominance (génétique)|récessive]] et transmise de manière [[Hérédité|héréditaire]]<ref name=":5" />.

=== Apparence du juvénile ===
[[Fichier:アカハライモリ Japanese fire belly newt.jpg|alt=Une salamandre de couleur marron foncé dans une main humaine.|vignette|Un spécimen de ''Cynops pyrrhogaster'' dans une main humaine.]]
Les individus les plus jeunes présentent un ventre de couleur crème, en opposition aux teintes vermillon des adultes<ref name=":22" />. Plus les jeunes tritons maturent et grandissent, plus ce rouge devient vif<ref name=":2">{{Article|langue=en|auteur1=Kumi Matsui|auteur2=Koji Mochida|auteur3=Masahisa Nakamura|titre=Food Habit of the Juvenile of the Japanese Newt Cynops pyrrhogaster|périodique=[[Zoological Science]]|volume=20|numéro=7|lieu=[[Tokyo]]|date=1er juillet 2003|pmid=12867714|doi=10.2108/zsj.20.855|s2cid=40530531|lire en ligne=https://bioone.org/journals/zoological-science/volume-20/issue-7/zsj.20.855/Food-Habit-of-the-Juvenile-of-the-Japanese-Newt-Cynops/10.2108/zsj.20.855.full|consulté le=17 septembre 2023|pages=855-859}}.</ref>. Cela peut s'expliquer par un nombre de granules pigmentées moins important que chez l'adulte<ref name=":1" />.

=== Dimorphisme sexuel ===
Plusieurs caractéristiques permettent de [[Dimorphisme sexuel|différencier le mâle de la femelle]]. Les mâles ont tendance à avoir une teinte rouge plus prononcée au niveau de la [[Système de référence en anatomie|partie ventrale]] que les femelles<ref name=":3" />. Le ventre des mâles présente également un renflement, ce qui n'est pas le cas chez les femelles<ref name=":7" />, mais ces dernières sont plus verruqueuses<ref name=":22" />. Les mâles peuvent également être distingués des femelles en comparant les queues des individus, celles des mâles étant plus plates et plus larges que celles des femelles<ref name=":4">{{Article|langue=en|auteur1=Sadao Ihara|titre=Food Habits of the Adult Japanese Newt Cynops pyrrhogaster (Amphibia: Salamandridae) in the Sub-Alpine Yachidaira High Moor, East—Central Honshu, Japan|périodique=Current Herpetology|volume=33|numéro=1|date=1er février 2014|doi=10.5358/hsj.33.38|lire en ligne=https://bioone.org/journals/current-herpetology/volume-33/issue-1/hsj.33.38/Food-Habits-of-the-Adult-Japanese-Newt-Cynops-pyrrhogaster-Amphibia/10.5358/hsj.33.38.short|pages=38-45}}.</ref>.

Si les femelles sont plus grandes en général que les mâles, ces derniers possèdent des orteils plus grands que ceux des femelles<ref name=":6" />.

== Distribution et habitat ==
[[Fichier:Fire-bellied newt range.png|alt=Une carte de l'Asie de l'Est. Le Japon et quelques îles autour sont coloriées en rouge. |vignette|Zone de répartition de ''Cynops pyrrhogaster'' au [[Japon]].]]
Le Cynops d'Hiroshima est [[Endémisme|endémique]] du [[Japon]]. Il est principalement rencontré sur les différentes îles de l'archipel nippon, notamment les îles [[Honshū]], [[Shikoku]] et [[Kyūshū]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Cynops pyrrhogaster (Boie, 1826) Japanese Newt, Japanese fire-bellied newt |url=https://amphibiaweb.org/cgi/amphib_query?where-genus=Cynops&where-species=pyrrhogaster&account=amphibiaweb |site=[[AmphibiaWeb]] |consulté le=21 septembre 2023}}.</ref>. De tous les représentants du genre ''Cynops'', le Triton à ventre de feu est l'espèce vivant le plus au nord<ref name=":8" />. Une population de ''Cynops pyrrhogaster'' est présente sur l'île d'[[Hachijō-jima]], une île volcanique japonaise située dans la [[mer des Philippines]]<ref name=":10">{{Article|langue=en|auteur1=Atsushi Tominaga|auteur2=V. Benno Meyer-Rochow|auteur3=Taku Okamoto|auteur4=Takeo Kuriyama|auteur5=Kanto Nishikawa|auteur6=Masafumi Matsui|titre=Origin and Genetic Uniformity of Introduced Population of Cynops pyrrhogaster (Amphibia: Urodela) on Hachijojima Island|périodique={{Langue|en|Current Herpetology}}|volume=35|numéro=1|date=1er février 2016|doi=10.5358/hsj.35.64|lire en ligne=https://bioone.org/journals/current-herpetology/volume-35/issue-1/hsj.35.64/Origin-and-Genetic-Uniformity-of-Introduced-Population-of-Cynops-pyrrhogaster/10.5358/hsj.35.64.short|pages=64-68}}.</ref>. L'introduction de cette population sur l'archipel s'est vraisemblablement faite dans les années 1970, sans que la cause réelle soit identifiée<ref name=":10" />.

''Cynops pyrrhogaster'' passe la majorité de son temps dans l'eau<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Collectif|2010|p=371|loc=Salamanders and Newts}}.</ref>. La répartition du Triton à ventre de feu se fait sur plusieurs niveaux d'altitude, de {{unité|30|m}} à plus de {{unité|2020|m}} pour les spécimens vivant le plus haut. Ils sont retrouvés dans plusieurs [[écosystème]]s comme les [[forêt]]s, les [[Zone humide|zones humides]], les [[marais]], les lacs, les zones arbustives ou les zones cultivées<ref name=":8" />. ''Cynops pyrrhogaster'' investit également parfois des zones humides créées par l'Homme, comme les zones d'[[aquaculture]]<ref name=":24" />{{,}}<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Collectif|2010|p=367}}.</ref>.

== Écologie et comportement ==
=== Régime alimentaire ===
[[Fichier:Cynops pyrrhogaster (Gifu World Fresh Water Aquarium).JPG|alt=Une salamandre vue de profil. Son dos est brun foncé, tandis que son ventre est d'un rouge vif moucheté de taches noires. |vignette|Un spécimen de Triton à ventre de feu en captivité.]]
''Cynops pyrrhogaster'' a une alimentation variée. Parmi ses proies préférentielles, on retrouve des [[larve]]s d'autres amphibiens, comme ''[[Rhacophorus arboreus]]'', différents insectes, comme des [[Odonata|odonates]] ou des [[Brachycera|brachycères]], ou des crustacés aquatiques, comme des [[Cladocera|cladocères]] ou des [[cyclopidae]]<ref name=":4" />. Dans des proportions moindres, le Triton à ventre de feu se nourrit également de [[Lumbricina|vers de terre]], de petits [[escargot]]s, de [[Myriapoda|mille-pattes]], de [[charogne]]s et d'œufs d'amphibiens, comme ceux de ''[[Rhacophorus schlegelii]]'', voire de [[Cannibalisme animal|sa propre espèce]]<ref name=":24">{{Article|langue=ja|auteur1=Hikaru Nakagawa|auteur2=Tamotsu Kusano|titre=東 京 都 八 王 子 市 南 大 沢 に お け る ア カ ハ ラ イ モ リ(Cynops pyrrhogaster)の 食 性|traduction titre=Food habits of the Japanese fire-bellied newt (Cynops pyrrhogaster) at Minamiosawa in Hachioji-shi, Tokyo|périodique={{Langue|en|Bulletin of the Herpetological Society}}|volume=1|date=2007|doi=10.14880/hrghsj1999.2007.1|lire en ligne=https://www.jstage.jst.go.jp/article/hrghsj1999/2007/1/2007_1_1/_pdf/-char/ja|pages=1-5}}.</ref>, mais également d'animaux plus gros, comme certaines [[Sauterelle (insecte)|sauterelles]], certaines [[Hirudinea|sangsues]] ou certains [[poisson]]s<ref name=":4" />. En plus de son régime carnivore, ''Cynops pyrrhogaster'' se nourrit de nombreuses plantes, aquatiques ou non, qu'il trouve dans son environnement préférentiel<ref name=":4" />. Le régime alimentaire du Triton à ventre de feu ne varie pas selon les saisons mais peut varier d'année en année, supposément à cause de la variation d'espèces présentes autour des mares où vivent les ''Cynops pyrrhogaster''<ref name=":4" />.

Le régime alimentaire des juvéniles est différent de celui des adultes<ref name=":2" />. En effet, ils sont exclusivement carnivores et se nourrissent principalement de petits [[crustacés]] aquatiques, comme des [[artémie]]s, des [[Collembola|collemboles]] ou des [[acari]]ens<ref name=":2" />{{,}}<ref name=":14" />.

''Cynops pyrrhogaster'' est la première espèce d'amphibiens chez qui a été identifiée la sécrétion de [[motiline]], une protéine facilitant la digestion et la [[Physiologie gastro-intestinale#Motilité|motilité gastro-intestinale]]<ref name=":19">{{Article|langue=en|auteur1=Mio Matsumoto|auteur2=Shota Takemi|auteur3=Takafumi Sakai|auteur4=Ichiro Sakata|titre=Identification of motilin in Japanese fire bellied newt|périodique=[[General and Comparative Endocrinology]]|date=1er juillet 2022|doi=10.1016/j.ygcen.2022.114031|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0016648022000569|pages=324-324}}.</ref>. C'est également la première fois qu'une sécrétion de motiline a été identifiée à partir du [[pancréas]]<ref name=":19" />.

=== Reproduction et cycle de vie ===
[[Fichier:Japanese Fire-Bellied Newt (Cynops pyrrhogaster) (3149749632).jpg|alt=Deux salamandres, l'une étant au-dessus de l'autre.|vignette|Un couple de spécimens de ''Cynops pyrrhogaster''.]]
La reproduction a lieu dans des environnements précis, comme les rizières, les lacs, les mares, les étangs, les ruisseaux et les fleuves<ref name=":7" />. La femelle accepte le comportement de [[parade nuptiale]] du mâle à partir du début du printemps jusqu'au début de l'été. Les deux sexes émettent des [[phéromone]]s peptidiques différentes, visant à attirer le sexe opposé une fois prêt à se reproduire. Le mâle produit de la sodéfrine<ref name=":12">{{Article|langue=en|auteur1=InesVan Bocxlaer|auteur2=Margo Maex|auteur3=Dag Treer|auteur4=Sunita Janssenswillen|auteur5=Rik Janssens|auteur6=WimVandebergh|auteur7=Paul Proost|auteur8=Franky Bossuyt|titre=Beyond sodefrin: evidence for a multi-component pheromone system in the model newt Cynops pyrrhogaster (Salamandridae)|périodique={{Langue|en|[[Scientific Reports]]}}|date=3 mars 2016|pmid=26935790|pmcid=PMC4776240|doi=10.1038/srep21880|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4776240/}}.</ref>, tandis que les femelles produisent de l'imorine<ref name=":11">{{Article|langue=en|auteur1=Tomoaki Nakada|auteur2=Fumiyo Toyoda|auteur3=Kouhei Matsuda|auteur4=Takashi Nakakura|auteur5=Itaru Hasunuma|auteur6=Kazutoshi Yamamoto|auteur7=Satomi Onoue|auteur8=Makoto Yokosuka|auteur9=Sakae Kikuyama|titre=Imorin: a sexual attractiveness pheromone in female red-bellied newts (Cynops pyrrhogaster)|périodique={{Langue|en|[[Scientific Reports]]}}|date=25 janvier 2017|pmid=28120945|pmcid=PMC5264602|doi=10.1038/srep41334|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5264602/}}.</ref>. Cette dernière est la première phéromone d'attirance sexuelle d'origine peptidique identifiée chez un vertébré femelle<ref name=":11" />, tandis que la sodéfrine est la première hormone d'origine peptidique identifiée chez un vertébré<ref>{{Article|langue=en|auteur1=S Kikuyama|auteur2=F Toyoda|auteur3=Y Ohmiya|auteur4=K Matsuda|auteur5=S Tanaka|auteur6=H Hayashi|titre=Sodefrin: A Female-Attracting Peptide Pheromone in Newt Cloacal Glands|périodique={{Langue|en|[[Science (revue)|Science]]}}|volume=267|numéro=5204|date=17 mars 1995|doi=10.1126/science.7886452|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/2886746|pages=1643-1645}}.</ref>.

La sodéfrine, dont le nom provient du japonais {{Langue|ja-Latn-alalc97|''sodefuri''}}<ref group="N">{{Langue|ja|袖振}}, signifiant littéralement {{Citation|solliciter}}.</ref>, est produite dans une glande abdominale située au niveau du [[Cloaque (anatomie)|cloaque]] du triton mâle et agit sur l'organe olfactif de la femelle<ref>{{Article|langue=en|auteur1=S Kikuyama|auteur2=F Toyoda|titre=Sodefrin: a novel sex pheromone in a newt|périodique={{Langue|en|Reviews of reproduction}}|volume=4|numéro=1|date=4 janvier 1999|doi=10.1530/ror.0.0040001|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10051096/|pages=1-4}}.</ref>. Cette sécrétion est régulée par des hormones sexuelles, en plus de la [[prolactine]]<ref name=":21">{{Article|langue=en|auteur1=Fumiyo Toyoda|auteur2=Sakaé Kikuyama|titre=Endocrine regulation of reproductive behavior in the newt Cynops pyrrhogaster|périodique=[[Zoological Science]]|volume=17|numéro=5|date=1er juin 2000|doi=10.2108/zsj.17.561|lire en ligne=https://bioone.org/journals/zoological-science/volume-17/issue-5/zsj.17.561/Endocrine-regulation-of-reproductive-behavior-in-the-newt-Cynops-pyrrhogaster/10.2108/zsj.17.561.full|pages=561-570}}.</ref>. Les mâles dirigent la sodéfrine vers l'organe voméro-nasal de la femelle au moyen de mouvements d'ondulation de la queue<ref name=":12" />. L'effet de la sodéfrine est spécifique aux femelles<ref>{{Article|langue=en|auteur1=S Kikuyama|auteur2=F Toyoda|auteur3=K Yamamoto|auteur4=S Tanaka|auteur5=H Hayashi|titre=Female-attracting pheromone in newt cloacal glands|périodique=[[Brain Research Bulletin]]|volume=44|numéro=4|date=1997|doi=10.1016/s0361-9230(97)00221-9|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9370206/|pages=415-422}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Fumiyo Toyoda|auteur2=Kazutoshi Yamamoto|auteur3=Takeo Iwata|auteur4=Itaru Hasunuma|auteur5=Marco Cardinali|auteur6=Gilberto Moscon|auteur7=Alberta M Polzonetti-Magni|auteur8=Sakae Kikuyama|titre=Peptide pheromones in newts|périodique=[[Peptides (journal)|Peptides]]|volume=25|numéro=9|date=septembre 2004|pmid=15374654|doi=10.1016/j.peptides.2003.10.025|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15374654/|pages=1531-1536}}.</ref>, bien que des dérivés aient ensuite été découverts chez des proches parents de ''Cynops pyrrhogaster''<ref name=":12" />{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur1=K Yamamoto|auteur2=Y Kawai|auteur3=T Hayashi|auteur4=Y Ohe|auteur5=H Hayashi|auteur6=F Toyoda|auteur7=G Kawahara|auteur8=Y Iwata|auteur9=S Kikuyama|titre=Silefrin, a sodefrin-like pheromone in the abdominal gland of the sword-tailed newt, Cynops ensicauda|périodique=[[FEBS Letters]]|date=28 avril 2000|pmid=10788624|doi=10.1016/s0014-5793(00)01455-1|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10788624/|pages=267-270}}.</ref>. Similairement, l'imorine, dont le nom est un [[mot-valise]] combinant le mot japonais {{Langue|ja-Latn-alalc97|''imo''}} et le suffixe -rine, de sodéfrine<ref name=":11" />, et qui est sécrétée au niveau des oviductes de la femelle, attire spécifiquement les mâles et agit sur ces derniers aux niveaux organique et cellulaire<ref name=":11" />. Lorsque la femelle sécrète de l'imorine, le mâle est attiré vers son oviducte et entame alors son rituel nuptial, reniflant le cloaque de la femelle, avant de bloquer le chemin de celle-ci, sécréter de la sodéfrine, puis de faire onduler sa queue pour attirer la femelle à son tour<ref name=":11" />{{,}}<ref name=":21" />.

Le mâle s'éloigne alors, suivi par la femelle qui touche la queue du mâle avec son museau<ref name=":21" />{{,}}<ref name=":13">{{Article|langue=en|auteur1=Takako Kutsuki|auteur2=Eisuke Hasegawa|titre=Female preference for both behavior and morphology traits of the male Japanese newt Cynops pyrrhogaster|périodique=[[Journal of Ethology]]|volume=34|date=15 juillet 2016|doi=10.1007/s10164-016-0480-x|lire en ligne=https://link.springer.com/article/10.1007/s10164-016-0480-x|pages=337-342}}.</ref>. Le mâle dépose ensuite au fond de l'eau jusqu'à quatre [[spermatophore]]s, un à la fois, que la femelle récolte ensuite en positionnant son [[Cloaque (anatomie)|cloaque]] au-dessus<ref name=":21" />, parfois sans succès<ref name=":13" />. La [[fécondation]] est interne et les femelles déposent ensuite leurs œufs fécondés par le spermatophore qu'elles portent en elles à l'abri sous l'eau, derrière des feuilles ou des racines<ref name=":13" />. La femelle pond ensuite jusqu'à {{nobr|40 [[Œuf amniotique|œufs]]}} enveloppés d'une gangue gélatineuse par ponte<ref name=":23">{{Lien web |langue=ja |titre=アカハライモリの誕生 |url=https://www.city.himeji.lg.jp/hcityaqua/0000013581.html |site=[[Aquarium municipal de Himeji|Site de l'aquarium municipal de Himeji]] |date=28 juillet 2020 |consulté le=26 septembre 2023}}.</ref>, et jusqu'à {{nobr|400 œufs}} par saison<ref name=":13" />.

Les œufs des Tritons à ventre de feu mesurent entre {{unité|2,1|mm}} et {{unité|2,3|mm}}<ref name=":4" />. Après une vingtaine de jours, des [[larve]]s de quelques millimètres éclosent. Ces dernières ont un mode de vie exclusivement aquatique, présentant [[branchie]]s et ailerons dorsaux<ref name=":14">{{Article|langue=en|auteur1=Chikafumi Chiba|auteur2=Shouta Yamada|auteur3=Hibiki Tanaka|auteur4=Maiko Inae-Chiba|titre=Metamorphosis Inhibition: An Alternative Rearing Protocol for the Newt, Cynops pyrrhogaster|périodique=[[Zoological Science]]|volume=29|numéro=5|date=mai 2012|doi=10.2108/zsj.29.293|lire en ligne=https://www.researchgate.net/publication/224912518_Metamorphosis_Inhibition_An_Alternative_Rearing_Protocol_for_the_Newt_Cynops_pyrrhogaster|pages=293-298}}.</ref>. Elles atteignent une taille de {{unité|3|cm}} puis, au bout de 3 à {{nobr|5 mois}} de développement, subissent une [[Métamorphose (biologie)|métamorphose]] : elles perdent leurs branchies et doivent alors gagner le milieu terrestre, sous l'aspect de jeunes adultes, sous peine de noyade<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Martin Miguel Casco-Robles|auteur2=Shouta Yamada|auteur3=Tomoya Miura|auteur4=Kenta Nakamura|auteur5=Tracy Haynes|auteur6=Nobuyasu Maki|auteur7=Katia Del Rio-Tsonis|auteur8=Panagiotis A Tsonis|auteur9=Chikafumi Chiba|titre=Expressing exogenous genes in newts by transgenesis|périodique={{Langue|en|[[Nature Protocols]]}}|volume=6|numéro=5|date=14 mai 2011|pmid=21527918|doi=10.1038/nprot.2011.334|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21527918/|pages=600-608}}.</ref>.

L'âge de maturation sexuelle diffère selon les populations de ''Cynops pyrrhogaster''. Les individus vivant principalement en haute altitude, dans des environnements froids et montagneux, arrivent à maturité à sept ans, contrairement aux populations vivant dans des zones plus chaudes, chez qui la maturation est accomplie dès cinq ans<ref name=":7" />. Les Tritons à ventre de feu vivent une vingtaine d'années : des individus ayant atteint l'âge de {{nobr|23 ans}} ont été trouvés dans la nature<ref name=":7" />.

=== Prédateurs, menaces et méthodes de défense ===
{{Image multiple
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| footer = Plusieurs principaux prédateurs de ''Cynops pyrrhogaster'', de droite à gauche : des [[chiens viverrins]], un [[balbuzard pêcheur]] et ''[[Elaphe quadrivirgata]]''.
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| alt1 = Deux petits mammifères, avec des oreilles rondes et une fourrure marron touffue.
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| alt2 = Rapace au plumage brun et blanc.
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| alt3 = Serpent dans du feuillage.
}}

Les prédateurs de ''Cynops pyrrhogaster'' sont multiples, de nombreuses espèces se nourrissant de Tritons à ventre de feu et des larves de ceux-ci. Parmi ces prédateurs, on retrouve une majorité d'espèces d'oiseaux : des [[Échassier (oiseau)|échassiers]] comme le [[bihoreau gris]], le [[blongios de Chine]] ou le [[héron garde-bœufs]], des [[rapace]]s comme le [[balbuzard pêcheur]], la [[bondrée orientale]] ou le [[busautour à joues grises]], des [[Martin-chasseur violet|martin-chasseurs violets]], des [[corbeau]]x ou des [[Pie-grièche bucéphale|pies-grièches bucéphales]]<ref name=":3" />. Le [[chien viverrin]], la [[Martes melampus|marte du Japon]], le sanglier et la couleuvre ''[[Elaphe quadrivirgata]]'' comptent également parmi les prédateurs du Triton à ventre de feu<ref name=":3" />.

[[Fichier:Cynops pyrrhogaster (under s4).jpg|alt=Une salamandre de couleur noire sur le dos, son ventre de couleur rouge vif est bien visible.|vignette|Un spécimen de ''Cynops pyrrhogaster'' sur le dos, montrant la teinte rouge de son ventre.]]

Les comportements anti-prédateurs des tritons varient selon leur écosystème et leur répartition géographique. En effet, les individus vivant sur des îles plus petites, comme l'[[île Fukue]], ont pour principaux prédateurs des oiseaux, capables de distinguer la couleur rouge. Par conséquent, ces spécimens de ''Cynops pyrrhogaster'' ont recours au [[réflexe d'Unken]], un comportement de défense où le triton s'arc-boute, [[Aposématisme|mettant en évidence les parties vivement colorées de son ventre]], puis se tient immobile, envoyant ainsi un [[Système d'avertissement|signal d'avertissement]] visuel clairement perceptible<ref name=":3" />. Contre les serpents, ces tritons utilisent également un système de diversion en agitant rapidement la queue, détournant ainsi l'attention du serpent vers une partie du corps facilement remplaçable pour les ''Cynops pyrrhogaster'', contrairement à leur tête<ref name=":15">{{Article|langue=en|auteur1=Koji Mochida|auteur2=Akira Mori|titre=Antipredator behavior of newts (Cynops pyrrhogaster) against snakes|périodique=[[PLOS One]]|volume=16|numéro=11|date=21 novembre 2021|pmid=34843491|pmcid=PMC8629279|doi=10.1371/journal.pone.0258218|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8629279/|consulté le=23 septembre 2023|pages=1-9}}.</ref>.

Les tritons vivant sur les îles principales, ayant également des prédateurs mammifères qui distinguent nettement moins bien la couleur rouge, ont beaucoup moins recours à la méthode défensive du réflexe d'Unken, peu efficace dans ce cas de figure<ref name=":3" />. De la même manière, ils n'utilisent pas de diversion contre les serpents mais préfèrent fuir, car plus adaptés à fuir d'autres types de prédateurs<ref name=":3" />. Cette différence de comportement défensif n'est pas liée à leur teinte moins rouge mais à une adaptation aux comportements des prédateurs par les Cynops d'Hiroshima<ref name=":15" />.

Certains spécimens de ''Cynops pyrrhogaster'' ont également parfois recours à la [[constriction]] : le Triton à ventre de feu enroule son corps autour du prédateur avant de relâcher des toxines et de faire onduler sa queue<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Natsuhiko Yoshikawa|titre=An Observation of Coiling-around Behavior as a Putative Antipredator Response of the Japanese Fire-Bellied Newt, Cynops pyrrhogaster|périodique={{Langue|en|Current Herpetology}}|volume=35|numéro=1|date=1er février 2016|doi=10.5358/hsj.35.69|lire en ligne=https://bioone.org/journals/current-herpetology/volume-35/issue-1/hsj.35.69/An-Observation-of-Coiling-around-Behavior-as-a-Putative-Antipredator/10.5358/hsj.35.69.short|pages=69-72}}.</ref>.

=== Synthèse de toxine ===
Les spécimens sauvages de ''Cynops pyrrhogaster'' présentent un taux élevé d'une [[neurotoxine]], la [[tétrodotoxine]]<ref name=":16">{{Article|langue=en|auteur1=Yuta Kudo|auteur2=Chikafumi Chiba|auteur3=Keiichi Konoki|auteur4=Yuko Cho|auteur5=Mari Yotsu-Yamashita|titre=Confirmation of the absence of tetrodotoxin and its analogues in the juveniles of the Japanese fire-bellied newt, Cynops pyrrhogaster, captive-reared from eggs in the laboratory using HILIC-LC-MS|périodique=[[Toxicon]]|date=16 juillet 2015|doi=10.1016/j.toxicon.2015.05.008|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0041010115001312|consulté le=23 septembre 2023|pages=101-105}}.</ref>. Cette toxine inhibe l'activité des [[Canal sodium|canaux sodium]] chez la plupart des vertébrés, décourageant ainsi l'activité des prédateurs, à la fois aériens et terrestres<ref name=":15" />. La synthèse de tétrodotoxine par le Triton à ventre de feu est dépendante de son alimentation, des individus prélevés dans la nature mais élevés en captivité en étant totalement dépourvus, alors que des tritons du même âge et du même milieu en sont pourvus<ref name=":16" />. Les tritons sont eux-mêmes insensibles à la tétrodotoxine, peuvent ingérer de la nourriture qui en contient et sont capables d'en synthétiser après un tel régime. Il est probable que ''Cynops pyrrhogaster'' synthétise la tétrodotoxine à partir d’une source alimentaire présente dans son habitat naturel, mais cette source n’a pas été identifiée<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Yuta Kudo|auteur2=Chikafumi Chiba|auteur3=Keiichi Konoki|auteur4=Yuko Cho|auteur5=Mari Yotsu-Yamashita|titre=Dietary administration of tetrodotoxin and its putative biosynthetic intermediates to the captive-reared non-toxic Japanese fire-bellied newt, Cynops pyrrhogaster|périodique=[[Toxicon]]|volume=137|date=octobre 2017|doi=10.1016/j.toxicon.2017.07.016|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0041010117302271|pages=78-82}}.</ref>.

== ''Cynops pyyrhogaster'' et l'Homme ==
[[Fichier:Cynops pyrrhogaster (flocks).JPG|alt=Plusieurs salamandres sous l'eau.|vignette|Plusieurs spécimens de Tritons à ventre de feu dans un marais de [[Tsuruga]].]]

=== Protection et conservation ===
L'[[Union internationale pour la conservation de la nature]] (UICN) considère qu'il s'agit d'une [[Liste rouge de l'UICN#Espèce quasi menacée (NT)|« espèce quasi-menacée » (catégorie NT)]] depuis 2020, une dégradation de son précédent statut établi en 2004, où elle était notée comme [[Liste rouge de l'UICN#Espèce quasi menacée (NT)|« espèce de préoccupation mineure » (catégorie LC)]]{{Bioref|UICN|afficher=ref}}. ''Cynops pyrrhogaster'' se reproduit avec succès dans plusieurs zoos australiens{{Bioref|UICN|afficher=ref}}.

Une menace responsable de la diminution des populations de Tritons à ventre de feu est l'apparition d'infections causant des lésions sur l'épiderme. Notamment, une population de ''Cynops pyrrhogaster'' du [[lac Biwa]] présente des [[Kyste (médecine)|kystes]] remplis de [[spore]]s, ce qui est également l'une des raisons du déclin des populations des amphibiens de la région, d'autres espèces comme ''[[Hynobius nebulosus]]'' et ''[[Rhacophorus arboreus]]'' étant touchées<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Go Kawahara|auteur2=Yuta Takayama|auteur3=Makoto Sugiyama|auteur4=Hiromi Ikadai|auteur5=Osamu Hashimoto|titre=Dermocystid infection in Japanese fire-bellied newt, Cynops pyrrhogaster|périodique={{Langue|en|The Journal of Veterinary Medical Science}}|volume=84|numéro=10|date=30 août 2022|doi=10.1292/jvms.22-0233|lire en ligne=https://www.jstage.jst.go.jp/article/jvms/84/10/84_22-0233/_pdf/-char/ja|pages=1410-1416}}.</ref>.

Une population trouvée exclusivement sur la [[péninsule d'Atsumi]] et considérée comme éteinte depuis les {{nobr|années 1960}} est redécouverte en 2016 par un trio de chercheurs japonais sur la [[Péninsule de Chita|péninsule voisine de Chita]]. Il est très probable qu'il s'agisse de la même population, au vu des similarités morphologiques et comportementales entre les deux<ref name=":17">{{Article|langue=en|auteur1=Tomohiko Shimada|auteur2=Syota Maeda|auteur3=Masaki Sakakibara|titre=A Morphological Study of Cynops pyrrhogaster from the Chita Peninsula: Rediscovery of the “Extinct” Atsumi Race Endemic to Peninsular Regions of Aichi Prefecture, Central Japan|périodique={{Langue|en|Current Herpetology}}|volume=35|numéro=1|date=1er février 2016|doi=10.5358/hsj.35.38|lire en ligne=https://bioone.org/journals/current-herpetology/volume-35/issue-1/hsj.35.38/A-Morphological-Study-of-Cynops-pyrrhogaster-from-the-Chita-Peninsula/10.5358/hsj.35.38.short|pages=38-52}}.</ref>. Ces deux populations préfèrent les températures plus froides, possèdent un corps plus lisse avec des nuances de jaune sur les flancs, ainsi qu'une région dorsale plus pâle<ref name=":17" />. Le groupe de la péninsule de Chita est dans une situation extrêmement préoccupante et pourrait disparaître à nouveau si des mesures ne sont pas prises pour assurer sa protection et sa conservation<ref name=":17" />.

[[Fichier:Space newt.jpg|alt=Un homme manipule un triton devant un bureau couvert de papiers.|vignette|L'astronaute américain [[Donald A. Thomas]], en train d'étudier le comportement d'un Triton à ventre de feu dans la navette spatiale [[Columbia (navette spatiale)|''Columbia'']] en 1994.]]

=== Recherche ===
Dans des conditions de laboratoire, les ''Cynops pyrrhogaster'' sont un [[organisme modèle]] de grand intérêt en raison de leur grande capacité à [[Régénération|régénérer les parties manquantes de leur corps]]. Les Tritons à ventre de feu peuvent en effet régénérer leurs membres inférieurs et postérieurs, leur queue ainsi que leur mâchoire inférieure<ref name=":18">{{Article|langue=en|auteur1=Rio Tsutsumi|auteur2=Takeshi Inoue|auteur3=Shigehito Yamada|auteur4=Kiyokazu Agata|titre=Reintegration of the regenerated and the remaining tissues during joint regeneration in the newt Cynops pyrrhogaster|périodique={{Langue|en|Regeneration}}|volume=2|numéro=1|date=février 2015|pmid=27499865|pmcid=PMC4895332|doi=10.1002/reg2.28|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4895332/|pages=26-36}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Hiroshi Kurosaka|auteur2=Teruko Takano-Yamamoto|auteur3=Takashi Yamashiro|auteur4=Kiyokazu Agata|titre=Comparison of molecular and cellular events during lower jaw regeneration of newt (Cynops pyrrhogaster) and West African clawed frog (Xenopus tropicalis)|périodique=[[Developmental Dynamics]]|volume=237|numéro=2|date=21 janvier 2008|doi=10.1002/dvdy.21419|lire en ligne=https://anatomypubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/dvdy.21419|pages=354-365}}.</ref>. Lors de ce phénomène de régénération, les tissus nouvellement synthétisés ont tendance à repousser en miroir du tissu encore intact<ref name=":18" />. Les Tritons à ventre de feu sont également capables de régénérer leur [[cristallin]], en trente jours pour les larves et en quatre-vingt jours pour les adultes, une différence uniquement due à la taille du cristallin à régénérer, plus grande chez l'adulte<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Takeshi Inoue|auteur2=Ryo Inoue|auteur3=Ryo Tsutsumi|auteur4=Kikuo Tada|auteur5=Yuko Urata|auteur6=Chiaki Michibayashi|auteur7=Shota Takemura|auteur8=Kiyokazu Agata|titre=Lens regenerates by means of similar processes and timeline in adults and larvae of the newt Cynops pyrrhogaster|périodique=[[Developmental Dynamics]]|volume=241|numéro=10|date=28 août 2012|doi=10.1002/dvdy.23854|lire en ligne=https://anatomypubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/dvdy.23854|pages=1575-1583}}.</ref>.

En laboratoire, il est difficile d'élever les Tritons à ventre de feu après la métamorphose. Pour remédier à cette difficulté et permettre aux spécimens de rester dans un état pré-métamorphose pendant plus de deux ans, une équipe de scientifiques japonais traite les larves avec du [[thiocarbamide]], qui a pour effet d'inhiber la métamorphose de ''Cynops pyrrhogaster'' sans pour autant affecter ses capacités de régénération<ref name=":14" />.

Plusieurs spécimens de Tritons à ventre de feu ont également été embarqués lors d'une mission spatiale en 1994, à bord de la navette [[Columbia (navette spatiale)|''Columbia'']]. Plusieurs scientifiques, dont [[Donald A. Thomas]] et [[Chiaki Mukai]], la première spationaute japonaise, utilisent cet organisme comme modèle pour étudier l'effet de la gravité sur les réflexes, mais également sur le développement de l'oreille interne, dans l'optique d'appliquer ces découvertes aux personnes âgées avec des problèmes d'équilibre<ref>{{Lien web |langue=en|titre=Happy Event on Shuttle: Baby Fish and One Newt |url=https://www.nytimes.com/1994/07/13/us/happy-event-on-shuttle-baby-fish-and-one-newt.html |site={{Langue|en|[[The New York Times]]}} |date=12 juillet 1994 |consulté le=14 mai 2024}}.</ref>. Les résultats de ce voyage ont notamment permis de mettre en évidence que, si la morphologie des embryons fécondés dans l'espace n'est pas altérée en comparaison des embryons s'étant développés sur Terre<ref>{{Article|langue=en|auteur1=M. Yamashita|auteur2=A. Izumi-Kurotani|auteur3=M. Imamizo|auteur4=H. Koike|auteur5=M. Okuno|auteur6=C. J. Pfeiffer|auteur7=F. Sasaki|auteur8=S. Komazaki|auteur9=Y. Ohira|auteur10=I. Kashima|auteur11=S. Kikuyama|auteur12=T. Ohnishi|auteur13=Y. Mogami|auteur14=M. Asashima|titre=Japanese red-bellied newts in Space--AstroNewt experiment on Space Shuttle IML-2 and Space Flyer Unit|périodique={{Langue|en|Biological Sciences in Space}}|volume=15|pages=93-103|date=octobre 2001|doi=10.2187/bss.15.s96}}.</ref>, certaines malformations et lésions au niveau des organes internes sont néanmoins observées au niveau des organes des tritons devenus adultes<ref>{{Article|langue=en|auteur1=C. J. Pfeiffer|auteur2=M. Yamashita|auteur3=A. Izumi-Kurotani|auteur4=H. Koike|auteur5=M. Asashima|titre=Cytopathologic observations of the lung of adult newts (Cynops pyrrhogaster) on-board the space shuttle, Columbia, during the Second International Microgravity Laboratory experiments|périodique={{Langue|en|Journal of submicroscopic cytology and pathology}}|volume=27|numéro=4|pages=501-509|date=octobre 1995|pmid=11536733}}.</ref>.

=== Culture populaire ===
Dans plusieurs régions du Japon, comme dans la [[préfecture de Shiga]] ou dans la [[région du Tōhoku]], une croyance populaire veut que les Tritons à ventre de feu soient les messagers de [[Bouddha]]<ref name=":25">{{Lien web |langue=ja |titre=奇跡の再生力！イモリが「袖ふる」季節です |url=https://dot.asahi.com/articles/-/32667?page=1 |site=[[Asahi shinbun]] |date=17 mai 2019 |consulté le=14 mai 2024}}.</ref>. Shōichi Sengoku, zoologiste japonais, les considère même comme un « trésor national »<ref name=":25" />.

''Cynops pyrrhogaster'' est considéré comme un [[aphrodisiaque]] depuis l'Antiquité au Japon et est même utilisé régulièrement en tant qu'ingrédient dans la médecine traditionnelle japonaise<ref name=":25" />. Durant la [[Époque d'Edo|période Edo]], un produit obtenu en grillant des couples de Tritons à ventre de feu est populaire auprès des Japonais, en raison de ses propriétés supposément aphrodisiaques<ref>{{Lien web |langue=ja |titre=井守の黒焼き |url=https://kotobank.jp/word/%E4%BA%95%E5%AE%88%E3%81%AE%E9%BB%92%E7%84%BC%E3%81%8D-2008664#goog_rewarded |site=[[Kotobank]] |consulté le=14 mai 2024}}.</ref>. Cet usage est notamment représenté dans le film japonais ''{{Japonais|Imori no Kuroyaki|いもりの黒焼}}'', sorti en 1908 et considéré comme l'un des premiers longs-métrages japonais<ref name=":26">{{Référence Harvard sans parenthèses|Tanaka|1975|p=144-145}}.</ref>. Dans celui-ci, dont le titre fait référence à ces grillades de tritons, un homme achète un [[philtre d'amour]] à base de ''Cynops pyrrhogaster'' carbonisés afin de séduire une femme, mais se trompe de cible et rend amoureuse une vieille mendiante<ref name=":26" />.

=== Menace et captivité ===
[[Fichier:JapaneseFireBellyNewt-Tokyo Sea Life Park-2018-1-8.webm|vignette|Spécimen de ''Cynops pyrrhogaster'' en captivité au [[Tokyo Sea Life Park]].]] L'une des menaces majeures pour ''Cynops pyrrhogaster'' est le [[braconnage]], notamment sa capture pour le vendre en tant qu'animal domestique{{Bioref|UICN|afficher=ref}}. Les populations de Tritons à ventre de feu diminuent fortement en périphérie des zones d'habitation{{Bioref|UICN|afficher=ref}}.

Les Tritons à ventre de feu peuvent facilement être élevés en captivité. Ne nécessitant que peu d'attention, ils sont communément vendus en tant qu'animaux de compagnie<ref name=":20">{{Lien web |langue=en |auteur=Lianne McLeod |titre=A Guide to Caring for Fire Belly Newts as Pet |url=https://www.thesprucepets.com/fire-bellied-newts-as-pets-1237297#skip-to-content |site={{Langue|en|[[Dotdash Meredith|The Spruce]]}} |date=19 juillet 2021 |consulté le=24 septembre 2023}}.</ref>. Des précautions sont à prendre en raison des toxines qu'ils sécrètent. En captivité, ils se nourrissent de ''[[Palaemon]]'', de [[daphnie]]s, de petits morceaux de viande, de granulés pour poissons, de larves de [[Diptera|diptères]]<ref name=":22" />, ainsi que de [[Guppy|guppies]] pour les individus les plus volumineux<ref name=":20" />. En aquarium, les tritons n'ont pas nécessairement besoin d'une zone terrestre, des écorces flottant à la surface pouvant suffire<ref name=":22" />. En captivité, ils peuvent atteindre une longévité de plus de cinquante ans<ref name=":22" />. De nombreux spécimens sont conservés dans différents aquariums japonais, comme l'[[aquarium municipal de Himeji]] ou le [[Tokyo Sea Life Park]]<ref name=":23" />.

== Notes et références ==
=== Notes ===
<references group="N"/>

=== Références ===
{{Références}}

== Annexes ==
{{Autres projets
| commons = Category:Cynops pyrrhogaster
| commons titre2=Catégorie Cynops pyrrhogaster
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| wikispecies = Cynops pyrrhogaster
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=== Publication originale ===
* {{Article|langue=de|auteur1=[[Heinrich Boie (naturaliste)|Heinrich Boie]]|titre=Merkmale einiger japonischen Lurche|périodique=Isis von Oken|volume=18|date=1826|lire en ligne=https://archive.org/details/isisvonoken1826oken/page/n7/mode/2up|pages=203-215}}.

=== Bibliographie ===
{{Légende plume}}
* {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Marie-Sophie |nom1=Germain |titre=Les Tritons japonais et chinois |éditeur=De Vecchi |lieu=Paris |année=2006 |pages totales=109 |isbn=2-7328-8424-3}}.
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Collectif |titre=Natural History, The Ultimate Visual Guide to Everything on Earth |lieu=[[New York]] |éditeur=[[Dorling Kindersley]] |année=2010 |pages totales=656 |isbn=9780756667528 |consulté le=17 septembre 2023 |plume=oui}}
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Joseph T. Bagnara |auteur2=Jiro Matsumoto |titre=The Pigmentary System: Physiology and Physiopathology |passage=11-59 |éditeur=[[Wiley-Blackwell]] |date=25 avril 2006 |numéro édition=2 |pages totales=1310 |consulté le=17 septembre 2023 |numéro chapitre=2 |titre chapitre=Comparative Anatomy and Physiology of Pigment Cells in Nonmammalian Tissues |plume=oui}}
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=James A. Jobling |titre=The Helm dictionary of scientific bird names: from aalge to zusi |éditeur=Christopher Helm |année=2010 |pages totales=433 |isbn=978-1-4081-3326-2 |lire en ligne=https://archive.org/details/Helm_Dictionary_of_Scientific_Bird_Names_by_James_A._Jobling/page/n325/mode/2up |consulté le=21 septembre 2023 |plume=oui}}
* {{Ouvrage |langue=de |auteur1=[[Johann Jakob von Tschudi]] |auteur2=[[Louis Agassiz]] |titre=Classification der Batrachier: mit Berucksichtigung der fossilen Thiere dieser Abtheilung der Reptilien / von J. J. Tschudi |éditeur=[[Université de Neuchâtel]] |année=1838 |pages=116 |oclc=964903266 |doi=10.5962/bhl.title.4883 |url=https://www.biodiversitylibrary.org/item/24226#page/102/mode/1up |consulté le=21 septembre 2023 |plume=oui}}
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[John Edward Gray]] |titre=Catalogue of the Specimens of Amphibia in the Collection of the British Museum. Part II. Batrachia gradientia, etc. |éditeur=[[British Museum]] |année=1850 |pages totales=78 |doi=10.5962/bhl.title.64048 |lire en ligne=https://www.biodiversitylibrary.org/item/130148#page/34/mode/1up |consulté le=21 septembre 2023 |plume=oui}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jean Raffaeli |titre=Les Urodèles du monde |lieu=[[Plumelec]] |éditeur=Penclen édition |année=2013 |année première édition=2007 |pages totales=480 |isbn=978-2-9528246-1-3 |bnf=43752052v |sudoc=178009075 |plume=oui}}
* {{Ouvrage |langue=ja |auteur1=Jun'ichirō Tanaka |titre=日本映画発達史 (1) 活動写真時代 (中公文庫) |traduction titre=Histoire du développement du cinéma japonais I |éditeur=Bunko |année=10 décembre 1975 |pages totales=423 |isbn=978-4122002852 |plume=oui}}

=== Articles connexes ===
* ''[[Hynobius nebulosus]]'', une autre salamandre endémique du Japon.

=== Liens externes ===
{{Média externe
 | logo 1 = 
 | audio1 = 
 | video1 = {{vid}} {{en}} [https://www.youtube.com/watch?v=Z7gjLyTp7eo&ab_channel=%E5%8B%95%E7%89%A9%E5%9C%92%E3%83%95%E3%83%AC%E3%83%B3%E3%82%BA%E3%81%A1%E3%82%83%E3%82%93%E3%81%AD%E3%82%8BZooFriendsChannel Vidéo de Tritons à ventre de feu]
 | topic  = Cynops pyrrhogaster en captivité à l'[[aquarium municipal de Himeji]].
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}}
* {{ASW espèce|Cynops pyrrhogaster|(Boie, 1826)|consulté le=4 mars 2014}}
* {{Amphibiaweb espèce|Cynops|pyrrhogaster|consulté le=4 mars 2014}}
* {{ADW | Cynops_pyrrhogaster | ''Cynops pyrrhogaster'' | consulté le=19 septembre 2023 | auteur=Myers, P. {{et al.}} | date=2023 }}
* {{BioLib | taxon | 182835 | ''Cynops pyrrhogaster'' (Boie, 1826) | consulté le=19 septembre 2023 }}
* {{CatalogueofLife | 6BW8S | ''Cynops pyrrhogaster'' (Boie, 1826) | consulté le=19 septembre 2023 }}
* {{EOL | 1048102 | ''Cynops pyrrhogaster'' (Boie 1826) | consulté le=19 septembre 2023 }}
* {{GBIF | 2431862 | ''Cynops pyrrhogaster'' (Boie, 1826) | consulté le=19 septembre 2023 }}
* {{IRMNG | 10236663 | ''Cynops pyrrhogaster'' (Boie, 1826) | consulté le=19 septembre 2023 }}
* {{ITIS | 668367 | ''Cynops pyrrhogaster'' (Boie, 1826) | consulté le=19 septembre 2023 }}
* {{NCBI | 8330 | ''Cynops pyrrhogaster'' | consulté le=19 septembre 2023 }}
* {{Taxonomicon | 47277 | ''Cynops pyrrhogaster'' (Boie, 1826) | consulté le=19 septembre 2023}}
* {{UICN|59444|''Cynops pyrrhogaster'' (Boie, 1826)|consulté le=16 septembre 2023}}
* {{WRMS | 1346233 | Cynops pyrrhogaster | (Boie, 1826) | consulté le=19 septembre 2023}}

{{Portail|herpétologie|Japon}}
{{Article de qualité|oldid=215130908|date=29 mai 2024}}

[[Catégorie:Urodèle (nom scientifique)]]
[[Catégorie:Pleurodelinae]]
[[Catégorie:Faune endémique du Japon]]
[[Catégorie:Amphibien décrit au XIXe siècle]]
[[Catégorie:Taxon décrit par Heinrich Boie]]