Voir la source de Château d'Angers

{{Entête label|BA|année=2011}}
{{Voir homonymes|Château du roi René}}
{{Infobox Château
 | nom                  = Château d’Angers
 | nom local            = 
 | image                = Château d'Angers, South view 20170611 1.jpg
 | légende              = Vue de la façade sud, la porte des Champs et des fossés-jardins du château.
 | latitude             = 47/28/12.3/N
 | longitude            = 0/33/35.6/W
 | référence            = 
 | commune              = [[Angers]]
 | lien commune         = [[Commune (France)|Commune]]
 | région               = {{Anjou}}
 | subdivision2         = [[Maine-et-Loire]]
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 | lien subdivision     = [[Région française|Région]]
 | pays                 = France
 | style                = Médiéval
 | type                 = Forteresse
 | début construction   = {{s-|XIII}}
 | fin construction     = {{s-|XVI}}
 | propriétaire initial = 
 | destination initiale = Place forte
 | propriétaire actuel  = État français ([[Ministère de la Culture (France)|Ministère de la Culture et de la Communication]])
 | destination actuelle = Tourisme
 | classement           = {{classé MH|1875|1913}}
 | site                 = http://www.chateau-angers.fr/
 | géolocalisation      = Angers/Maine-et-Loire
}}

Le '''château d'Angers''', aussi appelé '''château des ducs d'Anjou'''<ref name="Base mérimée">{{Base POP Mérimée|PA00108871|Notice ''monument historique''|source=non}} et {{Base POP Mérimée|IA49000839|notice ''inventaire général du patrimoine culturel''}}.</ref>, est situé dans la ville d’[[Angers]] dans le département de [[Maine-et-Loire]] en [[France]].

Le site est occupé dès l’[[Antiquité]] du fait de sa position défensive stratégique. Par la suite, les [[comtes d'Anjou]] y installent leurs demeures, jusqu'à la fin de l'[[empire Plantagenêt]] qui voit le royaume de France conquérir le comté d'Anjou. {{souverain2|Louis IX}} fait construire le château actuel au {{s-|XIII}} tandis que les ducs d'Anjou le transforment en résidence seigneuriale au {{s-|XV}}. [[Yolande d'Aragon (morte en 1442)|Yolande d'Aragon]] y donne naissance à [[René d'Anjou]]. Au {{s-|XVI}}, à la suite des troubles des [[Guerres de religion (France)|guerres de religion]], {{souverain2|Henri III (roi de France)}} ordonne la destruction du château, mais seule la partie supérieure des tours est détruite. Il est par la suite transformé en prison, puis en garnison et dépôt de munition pendant la [[Seconde Guerre mondiale]]. Depuis 1954, il héberge la [[tenture de l'Apocalypse]] et est un des sites touristiques les plus visités de [[Maine-et-Loire]]. Son ouverture au tourisme est gérée par le [[Centre des monuments nationaux]]<ref>[http://angers.monuments-nationaux.fr/fr/ Site des monuments nationaux].</ref>.

== Localisation ==
La forteresse est édifiée sur un promontoire de schiste [[ardoise|ardoisier]] qui domine la [[Maine (affluent de la Loire)|Maine]].

L'emplacement du château d'Angers est stratégique car il se situe sur le flanc ouest de la colline de la Cité, le point le plus haut d'Angers, avec {{nobr|47 mètres}}. L'altitude du château oscille entre {{unité|35|et=45|mètres}}. Elle domine la Maine qui coule à une altitude de {{nobr|20 mètres}} environ. La colline elle-même se compose de [[schiste]] ardoisier dont l'abrupt vers la Maine s'accentua par son extraction à la période médiévale<ref name="INRAP"/>.
{{clr|gauche}}

== Historique ==
=== Les premières occupations ===
[[Fichier:Château d'Angers - Plan - Vestiges préhistoriques et antiques.jpg|vignette|gauche|Plan des vestiges préhistoriques et antiques sur l'emplacement du château actuel.]]

En 1997, un [[cairn]] est mis au jour à l'ouest de la cour, sous les vestiges de l'ancien château comtal. Construit aux alentours de {{Unité|4500|{{av JC}}}}, le cairn se composait de quatre ou cinq chambres funéraires. Il fait environ {{nobr|17 mètres}} de diamètre et est entièrement construit en dalles de schistes. Par ailleurs, le façonnage de ces plaques laisse percevoir la maîtrise de l'exploitation ardoisière dès le [[Néolithique]]<ref>{{Article|auteur1=C. Marcigny|auteur2=E. Ghesquière|auteur3=Cyril Hugot|titre=Un mégalithe inédit sous le château d'Angers (Maine-et-Loire)|périodique=Bulletin de la Société préhistorique française|année=2002|volume=99|numéro=4|pages=821-824}}.</ref>.

La présence d'un ''[[oppidum]]'' gaulois de la tribu des [[Andécaves]] sur le site fut longtemps rejetée face au peu d'indices permettant d'étayer l'affirmation{{sfn|Mesqui|1988|p=3|loc=|id=}}. Cependant, la campagne de fouilles préventives entre 1992 et 2003 a finalement pu démontrer l'existence d'une occupation à l'époque de [[La Tène]] finale (vers {{nobr|80-70 {{av JC}}}}) jusqu'à la [[Auguste|période augustéenne]] ({{nobr|10 {{av JC}}}})<ref name="Bouvet">J.-P. Bouvet, ''et al.'', « Un oppidum au château d'Angers (Maine-et-Loire) », 2004, in ''Les marges de l'Armorique à l'âge du fer. Archéologie et histoire culture matérielle et sources écrites'', actes du {{22e|colloque}} de l'AFEAF Nantes 1999, Presses Universitaires de Rennes, {{pp.|173-187}}.</ref>. La présence de mobiliers archéologiques, de vestiges d'un rempart à poutrages horizontaux et la découverte de voies délimitant des secteurs d'activités<ref name="INRAP"/> permettent d'envisager à nouveau l'hypothèse d'un oppidum sur le site du château<ref name="Bouvet"/>.

Pendant l'occupation romaine, vers la fin du {{s-|I}}, le site est aménagé en une vaste plate-forme de {{unité|3600|m|2}} ceinte de murs à contreforts, surplombant la Maine. Un temple ainsi que ses satellites y sont édifiés<ref name="INRAP"/>{{,}}{{sfn|Mesqui|2001|p=2|loc=|id=}}. À la fin du {{s-|III}}, les migrations des peuples germaniques apportent un état d'insécurité croissant. Les habitants de la région se réfugient alors à [[Juliomagus]] et entourent la cité d'une enceinte haute de {{unité|10|à=12|mètres}}<ref>[http://www.archives49.fr/histoire-de-lanjou/il-etait-une-fois-lanjou/iiie-siecle/ Archives 49 : il était une fois l'Anjou].</ref>. Une partie des remparts gallo-romains traversaient l'actuel château d'ouest en est, longeant l'ancien promontoire du {{s-|I}} dont les édifices sont probablement détruits pour construire la muraille<ref name="INRAP"/>. À son extrémité ouest, sous la galerie de l'Apocalypse, au niveau de la chapelle Saint-Laud, se trouvent les vestiges d'une tour de l'enceinte urbaine{{sfn|Mallet|1991|p=|loc=|id=}}. On trouve également une porte mentionnée comme la « porte de Chanzé » dont les vestiges se trouvent enterrés sous le rempart sud-ouest{{sfn|Mesqui|2001|p=3|loc=|id=}}.

Les fouilles entreprises entre 1992 et 2003 ont permis de révéler l'occupation du site entre le {{s2-|VII|IX}}. On y trouve des bâtiments d'une bonne qualité de construction ainsi que des espaces d'artisanats et de jardins qui correspondraient à une résidence [[Évêque|épiscopale]], l'évêque étant mentionné comme le propriétaire de l'emplacement du château au milieu du {{s|IX}}<ref name="INRAP"/>.

=== Le palais comtal ===
[[Fichier:Château d'Angers - Plan - Vestiges palais comtal.jpg|vignette|Plan des vestiges de l'ancien palais comtal par rapport à la forteresse actuelle.]]

En 851, l'[[évêque d'Angers]], Dodon, permet au comte d'Anjou de s'installer sur un terrain, « près de l'enceinte{{sfn|Mallet|1991|p=10|loc=|id=}} ». Cette position permet de surveiller la Maine à une époque où Angers était vulnérable aux raids [[normands]]. Cela ne les empêchera pas de s'emparer à plusieurs reprises de la ville. Dans le même temps, les [[Bretons]] effectuent des raids et s'emparent d'une partie du territoire angevin.

C'est une fois la période de troubles et d'invasions terminée que les comtes d'Anjou édifient ce qui deviendra le palais comtal. Celui-ci ne subira jamais de siège et sera très peu fortifié car les comtes d'Anjou vont peu à peu soumettre le [[Poitou]], le [[Comté du Maine|Maine]], la [[Normandie]] et l'[[Duché d'Aquitaine|Aquitaine]]. Il est alors mentionné comme une ''{{lang|la|[[:wikt:aula|aula]]}}'' et non comme un ''[[Château fort|castrum]]''. Par conséquent, il sera constitué en majorité de bâtiments d'habitations{{sfn|Mallet|1991|p=11|loc=|id=}}. La Grande salle, ou ''{{lang|la|aula}}'' a été construite à l'extrémité ouest du promontoire, probablement sur l'ancienne terrasse antique tandis qu'une cuisine prenait appui sur l'ancienne enceinte gallo-romaine. La chapelle Sainte-Geneviève, qui dessert les habitants du site, reçoit vers la fin du {{s-|IX}} les reliques de [[saint Laud]], lesquelles lui laisseront finalement leur nom<ref name="Port">Célestin Port, ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire'', H. Siraudeau & Cie, Angers, seconde édition, 1978-1996, article ''Angers''.</ref>. Au {{s-|X}}, une [[étuve]] jouxtant le palais est construite sur le [[Bain public|système gallo-romain]]{{sfn|Mengus|2021|p=243}} et dont les bases des colonnes de tuyaux ont été retrouvées lors des fouilles du palais comtal<ref>J. Brodeur, P. Chevet, ''Inventaire des étuves dans les châteaux et palais du Moyen Âge en France. 1. Une pièce technique équipée de colonnes de tuyaux dans les camerae du palais comtal du château d'Angers (Maine-et-Loire) au milieu du {{s-|X}}'', Bulletin monumental, t. 159/1, {{p.|21-23}}.</ref>. Au {{s-|XI}}, la grande salle est agrandie vers le nord, passant de {{unité|300|à=500|m|2}}<ref name="INRAP"/>.

Vers le {{s-|XII}}, le palais passe sous le contrôle de la dynastie des [[Maison Plantagenêt|Plantagenêt]]s. En 1131 ou 1132, un incendie le dévaste. Pendant la reconstruction, la grande salle est réaménagée et dotée de l'actuelle porte{{sfn|Mallet|1991|p=11|loc=|id=}}. Les appartements continuent d'y évoluer vers le nord et le sud de la cour<ref name="INRAP"/>. Enfin la nouvelle chapelle Saint-Laud est érigée à l'extérieur de l'enceinte romaine sur laquelle elle appuie sa façade nord. C'est une chapelle à nef unique voûtée en berceau brisé, ne présentant qu'une unique [[absidiole]] sur sa façade sud{{sfn|Mallet|1991|p=15|loc=|id=}}. En 1165 [[Aliénor d'Aquitaine]] accouche de sa fille Jeanne au château<ref>{{Lien web |langue=en-GB |prénom=Greg |nom=Wheeler |titre=King Henry II (Plantagenet) of England Timeline 1133-1189 |url=https://www.thetimelinegeek.com/henry-ii-plantagenet-1133-1189/ |site=TheTimelineGeek |date=2022-04-27 |consulté le=2023-04-12}}</ref>. L'Anjou fait alors partie de l'[[empire Plantagenêt]], le palais perd son rôle de centre politique alors que les souverains plantagenêts ne tiennent plus qu'épisodiquement leur cour à Angers<ref>Jean Favier, ''Les Plantagenêts, origine et destin d'un empire, {{sp-|XI|-|XIV|s}}'', Fayard, septembre 2004, Poitier, {{p.|456}}.</ref>. Les chambres et logis se dégradent<ref name="INRAP"/>.

=== La forteresse royale ===
À la suite de l'assassinat en 1203 d'[[Arthur Ier de Bretagne|Arthur de Bretagne]], duc de Bretagne, par ailleurs comte d'Anjou et du Maine, ces comtés sont réunis au domaine royal par [[Philippe II Auguste|Philippe Auguste]]. Le duché est dévolu à [[Alix de Thouars|Alix de Bretagne]], demi-sœur d'Arthur, qui épouse en 1214 un petit-cousin du roi, [[Pierre Ier de Bretagne|Pierre de Dreux]] dit Mauclerc<ref>{{Ouvrage|auteur1=Martin Aurell|titre=L'empire des Plantagenêt, 1154-1224 |éditeur=Perrin |date=2004 |isbn=978-2-262-02282-2 |oclc=300404273}}.</ref>, elle décèdera en 1221, laissant deux fils ([[Jean Ier de Bretagne|Jean]] et Arthur) et une fille, [[Yolande de Bretagne]]. Le {{Date|16 mars 1227}}, Pierre Mauclerc reçut le contrôle de l'Anjou, du Maine et du Perche à l'occasion des fiançailles entre sa fille Yolande et Jean de France, fils de {{souverain2|Louis VIII le Lion}} et de [[Blanche de Castille]], héritier des comtés d'Anjou et du Maine, il perdit ces terres lors de sa révolte de 1228<ref>{{Ouvrage|auteur1=Frédéric Morvan|titre=Les chevaliers bretons entre Plantagenêts et Capétiens, du milieu {{sp-|XII|au milieu|XIII}}|éditeur=Coop Breizh|date=DL 2014, cop. 2014|isbn=978-2-84346-670-0|oclc=882515538}}.</ref>. Pendant la Régence de {{souverain2|Louis IX}} (1228-1238), Blanche de Castille tient tête à la révolte des grands vassaux et fortifie le château d'Angers pour servir d'avant-poste au royaume contre les menaces de Pierre Mauclerc<ref>{{Mlle}} Vauvilliers, ''Histoire de Blanche de Castille, reine des Français, deux fois régente'', Paris, 1841.</ref>. Pour la mener à bien, les [[chanoine]]s de Saint-Laud{{sfn|Mallet|1991|p=16|loc=|id=}}, ainsi qu'une partie des habitants de la ville, sont expulsés afin de pouvoir ériger une forteresse étendue sur {{Unité|2.5|hectares}}. Près d'un quart de l'ancien [[quartier canonial]] [[Cathédrale Saint-Maurice d'Angers|Saint-Maurice d'Angers]] est également détruit pour permettre l'agrandissement de la forteresse<ref name="Comte_t48">[http://racf.revues.org/index1357.html François Comte, « Le château et la ville : Angers ({{s mini-|XIII}}-{{s mini-|XVI}} s.) », Revue archéologique du Centre de la France, Tome 48 | 2009].</ref>. Pour l'édification du château, le trésor royal verse plus de {{unité|5000|[[Livre (monnaie)|livres]]}}, et un impôt est levé sur les bourgeois d'Angers<ref name="Port"/>. La construction prend une douzaine d'années, de 1230 à 1242. Cette dernière date marque l'acte de naissance de la forteresse, l'une des plus belles fortifications du {{s-|XIII}}, telle qu'elle est perçue aujourd'hui : une enceinte de plus de {{nobr|800 mètres}} de long ponctuée de dix-sept tours rondes hautes de plus de quarante mètres. Seul le flanc nord, abrupt, face à la Maine, ne fut jamais fortifié{{sfn|Mesqui|2001|p=8|loc=|id=}}. {{Louis IX}} ne s'arrêta pas là puisqu'il décida également d'englober la ville dans une enceinte urbaine.

L'Anjou sera alors laissé en [[apanage]] au frère de {{Louis IX}}, {{souverain3|Charles Ier de Sicile}}. Il sera à l'origine de la [[Maison capétienne d'Anjou-Sicile|dynastie capétienne d'Anjou]]. Bien que Charles soit appelé par le [[pape]] en [[Italie]], il ne néglige pas la forteresse pour autant, s'assurant de l'entretien et de l'amélioration de celle-ci<ref name="Port"/>. C'est sur le modèle du château d'Angers qu'il fait construire à [[Naples]] le [[Castel Nuovo]]<ref>Pierre Francastel, ''Les relations artistiques entre la Pologne et la France'' in ''Revue des études slaves'', {{nobr|Tome 17}}, fascicule 3-4, 1937. {{p.|187-205}}</ref>. Ses successeurs marqueront peu de leur empreinte le château, lequel revient dans le giron royal en 1290. Angers perd alors son rôle politique et ses logis se dégradent{{sfn|Mallet|1991|p=16|loc=|id=}}.

=== Le château ducal ===
L'Anjou devenu [[duché]] en 1360, une nouvelle dynastie, issue de la [[maison de Valois]], va prendre place à Angers. {{souverain3|Louis Ier d'Anjou}} y séjourne rarement, de même que son successeur {{Louis II}}<ref name="Port"/>. {{Louis Ier}} rénove cependant le logement du [[sénéchal]] derrière la porte de la Ville, avant 1370, puis il réaménage la grande salle, dans laquelle il perce de nouvelles fenêtres plus larges et où il installe une monumentale cheminée. Il va également construire une nouvelle cuisine, détruite au début du {{s-|XIX}}, du type « à cheminée de plan centrée<ref>{{Article |auteur1=Étienne Lallau |titre=Les fastueuses cuisines ducales de Coucy au {{s-|XV}} |périodique=[[Dossiers d'archéologie]] |numéro=404 |date=mars/avril 2021 |pages=41 |issn=1141-7137}}.</ref> », quatre fois plus grande que l'ancienne cuisine comtale qu'elle jouxte. Il charge son architecte comptable, Macé-Delarue, de l'entretien et de la réfection du château{{sfn|Enguehard|1976|p=3|loc=|id=}}. Son successeur, {{souverain2|Louis II d'Anjou}}, va ériger vers 1410 le logis royal. [[Yolande d'Aragon (1381-1442)|Yolande d'Aragon]], épouse de {{Louis II}}, fait édifier une nouvelle chapelle afin d'y héberger la relique de la [[Croix de Lorraine|Vraie Croix d'Anjou]], laquelle était précédemment hébergée à l'[[abbaye de la Boissière]] menacée par les Anglais<ref name="Port"/>. En 1409, elle met au monde, dans les appartements du château, son fils [[René d'Anjou|René]]<ref name="Port"/>. Elle fait également remettre le château en état de défense, en prévision des incursions anglaises. En 1443, le [[Jean Beaufort (1er duc de Somerset)|duc de Somerset]], débarqué en Normandie avec {{unité|8000|hommes}}, arrive dans les faubourgs d'Angers. Une salve d'artillerie tirée depuis le château tue un des capitaines de Somerset qui décide de lever le camp<ref name="Port"/> et part assiéger le [[château de Pouancé]]. Sous le règne du duc [[René d'Anjou]], le logis royal se voit adjoindre une galerie. René fait également bâtir le [[Châtelet (architecture)|châtelet]] et une série de [[corps de logis]] dans les années 1450{{sfn|Mallet|1991|p=26|loc=|id=}}.

=== Retour sous l'autorité royale ===
René d'Anjou finit par entrer en conflit avec son neveu le roi de France {{souverain2|Louis XI}} à propos de l'héritage du duché. {{Louis XI}} décide de s'emparer du duché par la force et vient en Anjou en 1474 avec son armée, forçant René à renoncer à son projet de succession. {{Louis XI}} installe aussitôt une garnison dans le château et en confie le commandement à [[Guillaume de Cerisay]]<ref>Louis-François Villeneuve-Bargemont, ''Histoire de René d’Anjou, roi de Naples, duc de Lorraine et cte de Provence'' tome II, 1446-1476, Éditions J. J. Blaise, Paris, 1825.</ref>. En 1485, {{Charles VIII}} fait recreuser les fossés qui étaient jusqu'ici simplement ébauchés{{sfn|Enguehard|1976|p=4|loc=|id=}}. Par la suite, [[Jean Bourré]] est nommé capitaine du château et le dote en artillerie{{sfn|Enguehard|1976|p=4|loc=|id=}}.

En 1562, on décide d'adapter le château aux nouvelles techniques de guerre. L'architecte [[Philibert Delorme]]<ref name="Port"/> est chargé des plans des travaux qui seront réalisés par [[Jean Delespine (architecte)|Jehan de l'Espine]]{{sfn|Enguehard|1976|p=6|loc=|id=}}. Des terrasses d'artilleries sont établies au sud, côté cour, et derrière le rempart nord, entre la porte et le logis du gouverneur, où sont encastrés des boulets. Un [[bastion]] avancé est construit en avant de la porte des champs{{sfn|Enguehard|1976|p=6|loc=|id=}}. Les fossés sont une nouvelle fois élargis.

En 1585, en pleine [[guerres de religion (France)|guerre de religion]], les catholiques et les protestants se disputent le château. {{souverain2|Henri III (roi de France)}} donne alors l’ordre de le raser afin qu’aucun des partis ne puisse l'utiliser contre lui. C'est au gouverneur du château, [[Pierre de Donadieu|Donadieu de Puycharic]], de mener la démolition à bien. Les tours sont décoiffées et le couronnement est abattu. La démolition est lente : les travaux sont suspendus à six reprises, puis finalement abandonnés à la fin des luttes. La grue de démolition restera en place jusqu'au milieu du {{s-|XVIII}}<ref name="Port"/>. En 1595, de nouvelles terrasses d'artillerie sont aménagées{{sfn|Enguehard|1976|p=6|loc=|id=}}, puis certaines [[meurtrière]]s sont changées en canonnières.

Le château est encore utilisé en 1648 quand les bourgeois d'Angers se révoltent contre le gouverneur, puis de nouveau pendant [[La Fronde]]. Le château est alors utilisé comme prison d'état et maison de retraite pour invalides<ref name="Port"/>. En 1661, {{souverain2|Louis XIV}} ordonne à [[d'Artagnan]] d'arrêter [[Nicolas Fouquet]], le surintendant des finances que le roi soupçonne d'avoir détourné douze millions de livres au Trésor Royal. Après son arrestation au [[château de Nantes]], Fouquet est conduit au château d'Angers où il réside trois semaines<ref name="Port"/>. Au cours du {{s-|XVIII}}, une garnison modeste commandée par un lieutenant du roi y est hébergée<ref name="Port"/>, le château commence à souffrir du manque d'entretien{{sfn|Enguehard|1976|p=6|loc=|id=}}.

=== De la Révolution à aujourd'hui ===
[[Fichier:Angers - Château - Cachot Tour 13 - Gravure d'un bateau par un prisonnier anglais- 20080921.jpg|vignette|Graffiti d'un prisonnier anglais.]]

Pendant la Révolution, en 1789, le château devient le siège du Comité révolutionnaire d'Angers. Au début de messidor an I (fin juin 1793), les Vendéens, de retour de la [[Virée de Galerne]], [[Siège d'Angers|assiègent sans succès la ville et son château]]{{sfn|Enguehard|1976|p=6|loc=|id=}}. La forteresse est alors de nouveau utilisée comme prison durant la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]] et les [[guerre de Vendée|guerres de Vendée]]<ref name="Port"/>.

[[Image:Château d'Angers (Thomas Drake).jpg|vignette|redresse=1.2|''Le château d'Angers'', gravure de Thomas Drake, 1856.]]

En 1806, la démolition de l'ouvrage avancé de la porte des Champs est autorisée afin de mettre en place un boulevard. Le château est converti l'année suivante en prison civile et militaire. En 1813, la chapelle est coupée par un étage afin d'accueillir deux cents marins anglais prisonniers des [[guerres napoléoniennes]]. Deux ans plus tard, après la défaite définitive de l'empereur, les Prussiens occupent la forteresse. Elle est réoccupée en 1817 par l'armée française qui la transforme en arsenal et en garnison. En 1857, le Conseil Général devient propriétaire du château pour la somme de {{unité|20000|francs}} mais doit en contrepartie s'occuper de l'entretien des parties historiques du site. Le château est classé [[Monument historique (France)|monument historique]] en 1875<ref name="Base mérimée"/> alors que l'armée dégrade le logis royal et la chapelle et met en place des constructions militaires{{sfn|Enguehard|1976|p=6|loc=|id=}}.

En 1912, la ville d'Angers prend les fossés en location et les aménage en jardins. Elle y place des daims et biches en 1936<ref name="Port"/>. Des négociations ont lieu entre l'armée et la [[Administration des Beaux-Arts|Direction générale des Beaux-Arts]] concernant le château. En {{Date|juillet 1939}}, les négociations aboutissent et les plans de restauration sont ébauchés<ref name="Port"/>. Le projet est interrompu par la [[Seconde Guerre mondiale]]. Les Allemands occupent le site et y entreposent leurs munitions. Les {{Date|15 mai- 1944-}} et {{Date|16 mai 1944}}, l'armée allemande procède à l'évacuation des hommes présents et de leurs munitions, par crainte des bombardements alliés. Dix jours plus tard, les {{Date|25 mai- 1944-}} et {{Date-|26 mai 1944-}}, Angers subit son premier bombardement. Six bombes tombent sur le château, dont trois dans l'enceinte même. Une voûte de la chapelle s'effondre, le logis royal est incendié, les toitures sont arrachées{{sfn|Enguehard|1976|p=6|loc=|id=}}.

En 1945 démarre la reconstruction de la chapelle sous la direction de l'architecte Bernard Vitry. Les constructions militaires légères sont démontées. En 1948, les jardins sont plantés et le château est ouvert au public. La restauration de la chapelle est complétée trois ans plus tard{{sfn|Enguehard|1976|p=6|loc=|id=}} et celle-ci est inaugurée par l'évêque d'Angers<ref name="Port"/>. En 1952, la décision est prise de construire un bâtiment pour accueillir la [[tenture de l'Apocalypse]]. Celui-ci est inauguré le {{date|30 juillet 1954}}<ref name="Port"/>. Entre 1970 et 1979, le quai Ligny est progressivement rasé par la ville afin d'aménager des voies rapides sur la rive gauche des [[berges de Maine]] et dégageant ainsi la vue sur les murailles<ref>[http://www.angers.fr/index.php?id=51230 1820 - Château et quai Ligny] sur [http://www.angers.fr/ angers.fr].</ref>.

[[Fichier:Incendie chateau angers 3.JPG|vignette|gauche|L'incendie du {{date|10 janvier 2009}}.]]

Entre 1992 et 2003, une série de [[Archéologie préventive|fouilles archéologiques préventives]] est réalisée par l'[[AFAN]] puis l'[[INRAP]] dans le cadre de la rénovation de la galerie de l'Apocalypse. Ces fouilles permettent notamment la mise au jour des vestiges du palais comtal, ainsi que des vestiges des occupations néolithiques, gauloises et romaines<ref name="INRAP">Pierre Chevet, [http://www.inrap.fr/userdata/c_bloc_file/6/6909/6909_fichier_dossier19-chevet.pdf Le château d'Angers, du tertre funéraire néolithique à la résidence des ducs d'Anjou], Archéopage, août 2007.</ref>. En 2007, l'espace d'accueil et de billetterie est réaménagé<ref>[http://www.laurent-vie.fr/spip.php?article3 Laurent Vié : Billetterie du Château d’Angers].</ref>. En {{Date|février 2009}}, un nouvel espace d'accueil pour la galerie de l'Apocalypse est aménagé<ref>[http://www.laurent-vie.fr/spip.php?article12 Laurent Vié : Projet d’aménagement du point de vente et de l’espace d’introduction à la tapisserie de l’Apocalypse au Château d’Angers.].</ref>. Celui-ci intègre une boutique et un espace vitré permettant de présenter le cairn néolithique et les vestiges des chambres du palais comtal.

Le {{date|10 janvier 2009}}, aux alentours de {{heures|16}}, un incendie ravage le logis royal. Il serait dû à un dysfonctionnement d'un chauffage électrique<ref>{{Article|titre=Le pire a été évité|périodique=[[Le Point]]|jour=15|mois=janvier|année=2009|url texte=http://www.lepoint.fr/actualites-region/2009-01-15/angers-incendie-du-chateau-le-pire-a-ete-evite/1556/0/307295}}.</ref>. Grâce à la réactivité des employés, les précieuses tapisseries sont mises à l'abri et aucune œuvre n'est endommagée. La toiture du bâtiment est en revanche détruite : les dégâts sont estimés à deux millions d'euros. La ministre de la Culture, [[Christine Albanel]], déclare que la reconstruction du bâtiment sinistré est envisagée pour le second trimestre 2009<ref>{{Article |auteur1= |titre={{Unité|400|m|2}} de toiture détruits dans un incendie au château d'Angers |périodique=[[Le Nouvel Observateur]] |date=11 janvier 2009 |pages= |lire en ligne=http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20090111.OBS9258/400m2_de_toiture_detruits_dans_un_incendie_au_chateau_d.html}}.</ref>. Finalement, les travaux dureront trois ans pour un budget trois fois supérieur. L'incendie a en effet non seulement détruit la toiture, mais le gel de l'eau d'extinction les jours suivants a grandement endommagé toute la maçonnerie qui a dû être changée en grande partie. Par ailleurs, les bâtiments de France en ont profité pour rendre le monument accessible aux personnes à mobilité réduite en installant un ascenseur.

D'{{Date|octobre 2009}} à {{Date|janvier 2010}}, le château accueille l'exposition internationale « Splendeur de l'enluminure. Le roi René et les livres », organisée pour les {{nobr|600 ans}} de la naissance du roi René. Celle-ci expose quarante-sept manuscrits et feuillets enluminés dont vingt-trois exposés pour la première fois en France<ref>[http://presse.angers.fr/fileadmin/plugin/tx_dcddownloads/DP_splendeursE.pdf Dossier de presse de l'exposition « Splendeur de l'enluminure. Le roi René et les livres »].</ref>. L'exposition permet au château d'attirer {{unité|190000|visiteurs}} en 2009<ref>[http://www.angers.villactu.fr/annee-exception-musees-angevins-n17709-c010.html Année exceptionnelle pour les musées angevins].</ref>, soit le record du nombre d'entrées sur une année, en faisant un des [[Tourisme en Maine-et-Loire#Palmarès des sites touristiques|sites les plus visités de Maine-et-Loire]]. En {{Date|juin 2012}}, la rénovation du logis royal est terminée, et le rez-de-chaussée est ouvert aux visiteurs en l'attente de l'installation d'une scénographie en 2014<ref>[http://www.monuments-nationaux.fr/fr/actualites/a-la-une/bdd/actu/1146/reouverture-du-logis-royal-du-chateau-d-angers// monuments-nationaux.fr: Réouverture du logis royal du château d’Angers].</ref>. Celle-ci ouvre en {{Date|octobre 2014}}, mettant un terme aux travaux de restauration<ref>{{Lien web |langue=fr|auteur=Yannick Sourisseau |titre= Angers : Saint Louis revient dans son château |url= http://www.angersmag.info/Angers-Saint-Louis-revient-dans-son-chateau_a9875.html|date=12 octobre 2014 |site=AngersMag.info }}.</ref>.

== Description ==
[[Fichier:Chateau angers plan.png|vignette|centre|redresse=1.2|alt=Plan du château d'Angers|Plan du château d'Angers.]]
L'aspect général extérieur de la forteresse date presque entièrement de l'époque de {{souverain2|Louis IX}} et évoque de manière monumentale le rôle militaire du château. En revanche, l'intérieur et les bâtiments de la cour, plus tardifs, construits entre {{souverain3|Louis Ier d'Anjou}} et le [[René d'Anjou|roi René]], rappellent le rôle résidentiel de la cour d'Anjou entre le {{s2-|XIV|XV}}.

Le château se dresse sur un roc de schiste tabulaire en forme de trapèze, fortifié dès l'époque romaine. Sa base nord-ouest, large de {{unité|140|m}} longe le Maine à pic alors que ses longs côtés s'enfoncent jusqu'à {{unité|180|m}} perpendiculairement à elle. Côté nord-est et est, la place est défendue par un fossé artificiel de {{unité|30|m}} de large. Au sud-ouest, une dépression naturelle limite l'aire fortifiée<ref>{{Ouvrage |auteur1=André Châtelain |titre=L'évolution des châteaux forts dans la France au Moyen Âge |éditeur=Éditions Publitotal |année=1988 |pages totales=319 |passage=40 |asin=B004Z1ACJ4}}.</ref>.

=== L'enceinte extérieure ===
[[Fichier:Chateau angers pano.png|vignette|centre|redresse=2.0|Vue panoramique et nocturne du château.]]

==== La porte des Champs ====
[[Fichier:Angers68.JPG|vignette|redresse|gauche|alt=La porte des Champs|La porte des Champs vue de face.]]

La porte des Champs, élevée peu avant 1230, qui s'ouvre côté ouest du château{{sfn|Mengus|2021|p=260}}, permettait la liaison entre ce dernier et l'extérieur de la ville. C'est l'élément architectural le plus avenant du château. Son parement extérieur est couvert de [[tuffeau]] sur ses deux tiers. Le dernier tiers alterne entre couches de tuffeau et couches de schiste.

Deux puissantes tours flanquent une porte charretière, laquelle donnait accès par une passerelle dormante, puis par un [[pont-levis]] qui devait être actionné par une unique chaîne à partir d'une ouverture au-dessus de la porte{{sfn|Mesqui|2001|p=18|loc=|id=}}.

La défense de la porte se faisait en premier lieu par une série d'[[Meurtrière|archères]] disposées en quinconce sur les quatre étages dont dispose chacune des tours. Certaines de ces archères seront reprises et transformées en [[canonnière (défense)|canonnières]]. Au {{sp-|XVII|ou|XVIII}}, deux de ces canonnières furent habillées de petits balcons semi-circulaires à encorbellements.

L'entrée était ensuite gardée par une série de quatre archères (deux de chaque côté) qui aboutissent au niveau même de l'entrée. Cette dernière était ensuite défendue par un système de double [[herse (architecture)|herse]], le tout renforcé d'un [[assommoir]] entre les deux. La herse en place d'aujourd'hui est une herse d'origine en bois et aux sabots renforcés de fer, datant probablement du {{sp-|XV|-|XVI}}. Enfin, une porte, dont il reste un gond et les traces de la barre de fermeture, venait renforcer cette entrée extrêmement bien défendue{{sfn|Mallet|1991|p=19|loc=|id=}}.

En retrait de l'entrée se trouve une salle voûtée du {{s-|XIII}} qui supportait les salles de garde et sur laquelle s'appuie maintenant le logis du gouverneur{{sfn|Mesqui|2001|p=23|loc=|id=}}. L'intérieur des tours est constitué de trois salles en [[voûte d'ogives]] s'appuyant sur six culots. Ceux-ci sont plus travaillés que sur les autres tours de la forteresse et représentent des visages ou des motifs végétaux. Au cours du {{s-|XVI}}, ont a construit en avant de la porte une [[barbacane]]{{sfn|Mengus|2021|p=260}}.

À l'occasion des {{nobr|600 ans}} du roi René, les [[ateliers Perrault Frères]] ont construit pour l'occasion une passerelle temporaire rappelant le passé du château d'Angers<ref>{{lien web|url=http://www.anjoueco.fr/document-1344-1788-Gerard-Cieslik-administrateur-du-chateau-national-d-Angers.html | site=anjoueco.fr|titre=Gérard Cieslik, administrateur du château national d'Angers|auteur=Alain Ratour|date=juin 2009}}.</ref>.

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Fichier:Château angers salle des gardes.JPG|Voûte d'ogive d'une salle dans la porte des Champs.
Fichier:Château d'Angers culot salle.JPG|Culot d'une salle, représentant un visage.
Fichier:Château d'Angers culot.JPG|Culot d'une salle, à motif végétal.
Fichier:Château d'Angers archères d'entrée.JPG|Double archères défendant l'entrée de la porte des Champs.
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==== La porte de la Ville ====
[[Fichier:FrancePaysDeLoireAngersChateauPorteVille.jpg|vignette|gauche|La porte de la Ville vue de face.]]

La porte de la Ville assurait autrefois la communication entre le château et la ville. De construction moins soignée que la porte des Champs, elle est essentiellement constituée de schiste et ponctuée de chaînages de tuffeau. La porte de la Ville comprend deux tours circulaires qui flanquent le passage d'entrée. Ce passage a été remanié au {{sp-|XV|ou au|XVI}} afin de pouvoir aménager deux ponts-levis : l'un, à double flèche, pour le passage charretier, l'autre pour le passage piéton.

Sa défense était similaire à la porte des Champs. Les traces de deux herses entre lesquelles était installé un [[assommoir]] sont encore marquées. Plusieurs [[Meurtrière|archères]] protègent l'entrée, dont certaines ont été aménagées en [[canonnière (défense)|canonnières]].

Derrière la porte se trouvaient les salles des gardes, supportées par un passage voûté. Ces salles ont été remaniées par {{Louis Ier}}{{sfn|Mesqui|2001|p=19|loc=|id=}}.

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Fichier:Chateau angers1.jpg|Vue de la porte de la Ville.
Fichier:Pont à flèche chateau angers.JPG|Flèches du pont-levis.
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==== L'enceinte et les tours ====
L'[[Muraille|enceinte]] fortifiée construite à l’instigation de [[Louis IX|Saint Louis]] à partir de 1230 est flanquée de dix-sept tours à [[Meurtrière|archères]] érigées avec un [[Appareil (architecture)|appareil]] alternant schiste et assises de tuffeau<ref name="Port"/>. Les tours, dont deux porteries à deux tours<ref>{{Article |auteur1=Denis Hayot |titre=L'architecture fortifiée capétienne |sous-titre=L'émergence d'un modèle commun |périodique=[[Dossiers d'archéologie]] |numéro=404 |date=mars/avril 2021 |pages=31 |issn=1141-7137}}.</ref>, sont hautes d'une trentaine de mètres, larges d'environ dix-huit mètres et reliées entre elles. Une dix-huitième tour, la tour Guillon, démolie en 1832{{sfn|Enguehard|1976|p=2|loc=|id=}}, située en dehors de l'enceinte, vers la Maine, servait à l'approvisionnement du château. Durant la Révolution, les tours ont été rognées. Les remparts d'une longueur d’environ {{unité|800|m}} de long closent une surface de {{unité|25000|m|2}}{{sfn|Enguehard|1976|p=2|loc=|id=}}. Du côté nord, vers la rivière, l’abrupt du plateau est tel que les architectes n’ont pas jugé nécessaire de compléter les défenses.

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Fichier:P1320154 Angers Chateau roi-Rene rwk.jpg|Tours de l'enceinte, côté porte des Champs.
Fichier:FrancePaysDeLoireAngersChateauSudOuest.jpg|Détail.
Fichier:Tours du chateau d'Angers.jpg|Tours de l'enceinte avec l'assise rocheuse de schiste.
Fichier:Chateau angers tours porte.jpg|Tours de l'enceinte, côté porte de Ville.
Fichier:Château d'Angers 2008 PD 02.JPG|Alignement des tours.
Fichier:Chateau angers tour rempart.jpg|Tour du Moulin, la plus haute de la forteresse actuelle.
Fichier:P1310987 Angers Maine chateau roi Rene rwk.jpg|Château surplombant la [[Maine (affluent de la Loire)|Maine]].
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==== Les fossés-jardins ====
Les fossés ont été creusés dès la construction de la forteresse sous le règne de Saint Louis. Au sud, ils séparaient alors le château {{incise|bâti sur la colline du même nom}} du faubourg de l'Esvière. Au nord, ils imposaient la limite entre la cité et le château. Ils furent agrandis au {{sp-|XIV|puis au|XVI}}. Deux puits s'y situent : un à l'est, l'autre au nord. Bien que la Maine passe au pied du château, il n'a jamais été question de mettre les fossés en eau, principalement à cause du dénivelé du terrain.

Sous le roi René, les fossés auraient été transformés en lices pour le déroulement des tournois que le duc appréciait tant<ref name="Comte_t48"/>. Au {{s-|XVIII}}, les fossés hébergent des jardins et des potagers. La ville d'Angers devient locataire des fossés en 1912<ref>[http://www.angers.fr/decouvrir-angers/histoire-dangers/chroniques-historiques/pour-sinformer/un-projet-revolutionnaire-pour-le-chateau-en-1912/index.html Angers.fr : Un projet révolutionnaire pour le château en 1912].</ref>. De 1936 à 1999, des biches et des [[daim]]s y sont installés<ref name="Port"/>. Aujourd'hui, les fossés ont été transformés en jardins.

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Fichier:douves jardins Angers.JPG|
Fichier:Chateau angers jardin interieur multiple.jpg|
Fichier:Chateau angers jardin interieur.jpg|
Fichier:Jardin chateau angers multicolore.jpg|
Fichier:Douve fleurie du château d'Angers.JPG|
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=== La cour intérieure ===
[[Fichier:Loire Maine Angers3 tango7174.jpg|vignette|center|Panorama de la cour intérieure avec la chapelle et le logis royal, vue du haut de la tour du Moulin.|220x220px]]

La cour intérieure était divisée en deux parties. L'organisation des bâtiments construits entre les {{s2-|XIV|XV}} divise l'intérieur de la forteresse entre la basse-cour, ou cour de la garnison, et la cour seigneuriale, délimitée par le logis royal, la chapelle, le châtelet, et d'autres bâtiments disparus (communs, cuisines) désormais remplacés par la galerie de l'Apocalypse.

==== La grande salle ====
La grande salle comtale du château d'Angers date du {{s-|X}}{{efn|En 1990, une étude de bâti a été réalisée en accompagnement d'une fouille de sauvetage, sur les parties subsistantes des façades, représentant {{Unité|1200|m|2}} de parements. Ont été mis en évidence les différents états du site, depuis le {{sap-|I}} jusqu'aux restaurations de 1950.}} C'est une ''{{lang|la|aula}}'', une salle d'apparat où s'exerce le pouvoir comtal. La première salle, vaste de {{unité|300|m|2}} ({{dunité|25|12|mètres}}), est agrandie au {{s-|XI}} pour finalement atteindre {{unité|480|m|2}} ({{dunité|40|12|mètres}})<ref name="INRAP"/>{{,}}<ref>{{Article |auteur1=Emmanuel Litoux |titre=Les résidences seigneuriales angevines à la lumière de l'archéologie du bâti |périodique=[[Dossiers d'archéologie]] |numéro=404 |date=mars/avril 2021 |pages=55 |issn=1141-7137}}.</ref>. Au {{s-|XII}}, vers 1130, probablement après l'incendie de 1131, la grande salle est réaménagée en perçant des petites baies en plein cintre et en perçant l'actuelle porte, également en plein cintre, décorée de bâtons rompus{{sfn|Enguehard|1976|p=14|loc=|id=}}. L'ancienne ''{{lang|la|aula}}'' carolingienne est une nouvelle fois modifiée dans la seconde moitié du {{s-|XIV}} pour le duc d'Anjou : sont percés cinq [[Fenêtre à croisée|croisées]] à double croisillons, aménagées de [[coussiège]]s. Entre ces grandes fenêtres sont percées de petites baies formant une alternance. Une cheminée monumentale est mise en place sur le pignon. La porte du {{s-|XII}} est quant à elle conservée. Des comptes datant de 1370 font mention, du côté de la Maine, d'aménagement de fenêtres et cheminées{{sfn|Mallet|1991|p=27|loc=|id=}}.

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Fichier:Angers - Château - Mur de l'ancienne salle du trône - 20080921.jpg|Façade de la grande salle.
Fichier:Angers - Château - Cheminée monumentale dans l'ancienne salle du trône - 20080921.jpg|Cheminée monumentale de la grande salle. Les bases des moulures sont dites ''en bouteille''.
Fichier:Porte grande salle.JPG|Porte du {{s-|XII}} de la grande salle.
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==== La chapelle Saint-Laud ====
Une chapelle sous le vocable de Sainte-Geneviève existait probablement déjà sur le site avant la fin du {{s-|IX}} puisque vers cette époque, elle reçoit les reliques de l'évêque de Coutances, [[Laud de Coutances|Laud]], qui lui donnera son nom de Saint-Laud<ref name="Port"/>.

Vers 1060, le comte d'Anjou [[Geoffroy II d'Anjou|Geoffroy Martel]] crée un chapitre de chanoines pour y assurer le culte. La chapelle est détruite une première fois au début du {{s-|XII}}, reconstruite et consacrée par l'évêque d'Angers Renaud de Martigné le {{date-|8 juin 1104}}<ref name="Port"/>. Elle est de nouveau détruite dans l'incendie de 1131 et réédifiée par {{souverain2|Henri II (roi d'Angleterre)|Plantagenêt}}. Bien que partiellement enterrée par la reconstruction du château de Saint Louis, elle sert de chapelle au château jusqu'au {{s-|XIV}}, moment où elle sera remplacée par la nouvelle chapelle construite par Yolande d'Aragon<ref name="Port"/>.

Les vestiges de la chapelle ont été découverts en 1953, à l'occasion des travaux de terrassement de la galerie de l'Apocalypse. L'actuelle chapelle Sainte-Geneviève-Saint-Laud est une chapelle du {{s-|XII}} construite en surplomb de la Maine mais à l'extérieur de l'enceinte du {{s mini-|XIII}}. Elle mesure cinq mètres sur quinze et était couverte d'une voûte de pierre en berceau et en plein cintre. Il subsiste encore sur le mur nord des colonnes avec des chapiteaux sculptés{{sfn|Enguehard|1976|p=16|loc=|id=}}. Elle est désormais visible en surplomb à l'extrémité de la galerie de l'Apocalypse.

==== Le logis royal ====
Le logis royal a été édifié par {{Louis II}} d'Anjou, vers 1410. À l'époque, les bâtiments s'étendaient jusque du côté de la Maine pour revenir vers la grande salle, clôturant ainsi la cour{{sfn|Enguehard|1976|p=10|loc=|id=}}. Seul le logis contigu à la chapelle demeure actuellement.

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Fichier:Château d'Angers - Logis royal.jpg|Vue du logis royal en 2013 de l'intérieur de la cour seigneuriale.
Fichier:Château d'Angers Royal Residence exterior 1.JPG|Vue rapprochée du logis royal en 2007 avant l'incendie de 2009.
Fichier:logis royal rénové.JPG|Vue arrière du logis royal après la rénovation, en 2012.
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==== La chapelle ====
À l'intérieur du château, s'élève la chapelle construite à la demande de [[Yolande d'Aragon (morte en 1442)|Yolande d'Aragon]], épouse de {{souverain3|Louis II d'Anjou}}. Sa construction débute en 1405 et s'achève en 1413{{sfn|Enguehard|1976|p=7|loc=|id=}}. Elle est dédiée à [[saint Jean-Baptiste]]{{sfn|Mallet|1991|p=28|loc=|id=}}. Avec sa nef unique rectangulaire et ses trois travées de voûte à l'angevine, elle témoigne du style architectural du [[gothique angevin]]{{sfn|Enguehard|1976|p=8|loc=|id=}}. L'édifice large ({{unité|22.85|mètres}} de long et {{unité|11.90|mètres}} de large) et peu élevé ({{unité|14.90|mètres}} sous voûtes) présente en ce début du {{s-|XV}}, un décor typique du [[gothique international]] (nervures prismatiques, base en bouteille{{sfn|Mallet|1991|p=28|loc=|id=}}). Les trois clefs de voûte sont finement sculptées : la première représente les armoiries de {{Louis II}} et Yolande, la seconde est ornée de l'écu couronné de {{Louis II}}. La clef de la troisième voûte représente une croix à double traverse, symbole de la [[Croix de Lorraine|Vraie croix d'Anjou]], reliquaire possédé par la maison d'Anjou et présent sur ses armoiries et qui fut exposé dans la chapelle entre 1412 et 1456{{sfn|Enguehard|1976|p=8|loc=|id=}}. Les portes actuelles de la chapelle de style gothique sont les portes d'origines<ref name="Port"/>.

Sur la face sud a été placé l'oratoire seigneurial, ou loggia seigneuriale{{sfn|Enguehard|1976|p=9|loc=|id=}}. Celle-ci, construite sous Yolande, a été reprise par René qui l'a améliorée par l'ajout d'une triple arcature tri-foliée donnant vue sur l'autel. L'oratoire est orné du côté de la chapelle par des décors et moulures en pierres, tous les ornements saillants ont cependant été détruits lors de l'occupation militaire de l'édifice{{sfn|Enguehard|1976|p=9|loc=|id=}}. Seul subsiste aujourd'hui les traces en négatif. On y accédait soit par une porte extérieure, soit par la chapelle. Une cheminée, dont le conduit était dissimulé par un contrefort et un pinacle, permettait de chauffer la pièce{{sfn|Enguehard|1976|p=8|loc=|id=}}.

L'éclairage se fait principalement par la verrière du chevet plat, orientée à l'est. Chaque travée est percée de deux verrières, une au nord, l'autre au sud. Les vitraux originels ont été détruits. Cependant, on peut encore trouver dans la verrière sud de la première travée les vestiges d'un vitrail du {{s-|XV}} appartenant originellement à l'[[abbaye de Louroux]]. Transporté en 1812 à l'église de [[Vernante]], il est donné en 1901 au Musée d'Archéologie et remonté dans la chapelle de l'ancien [[Commanderie Saint-Jean d'Angers|hôpital Saint-Jean]] d'Angers. Il est finalement remonté dans la chapelle du château en 1951{{sfn|Enguehard|1976|p=8|loc=|id=}}. Il représente le roi René et sa femme [[Jeanne de Laval (1433-1498)|Jeanne de Laval]] à genoux, en prière, encadrant la Vierge.

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Fichier:Angers - Château - La chapelle, le châtelet et les vignes - 20080921.jpg| Vue de nord-ouest.
Fichier:Angers - Château - Le châtelet, la chapelle et la tour du moulin - 20080921.jpg|Vue extérieure.
Fichier:Angers - Château - Intérieur de la chapelle.jpg|Vue intérieure.
Fichier:Oratoire chapelle chateau angers.JPG|Oratoire.
Fichier:Portail chapelle chateau d'Angers.JPG|Portail d'entrée.
Fichier:Voute chateau d'angers.JPG|Voûtes.
Fichier:Vitrail chapelle Angers.JPG|Verrière sud de la première travée.
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==== La galerie du roi René ====
[[Fichier:Château d'Angers - Galerie du roi René.jpg|vignette|gauche|Galerie du roi René rénovée après l'incendie de 2009.]]

La galerie du roi René a été construite entre les années 1435 et 1453 par le duc [[René d'Anjou]]. Elle se compose de quatre [[pignon (architecture)|pignons]] séparés chacun par un [[contrefort]]. Sous chaque pignon ont été aménagées deux fenêtres pour l'éclairage des deux étages de la galerie, desservie au sud-est par un escalier. Les architectes du duc d'Anjou, [[Jean Gendrot]] et [[André Robin]], réalisent une façade largement vitrée et inhabituelle au {{s-|XV}}{{sfn|Enguehard|1976|p=11|loc=|id=}}. La galerie totalise quinze mètres de longueur pour une largeur de trois mètres vingt. Sur les quinze mètres de longueur, huit mètres trente sont ouverts en onze fenêtres vitrées. Les quatre [[voûte]]s des quatre travées du rez-de-chaussée sont conservées avec leur [[clé de voûte (architecture)|clef]] sculptée mais grattée depuis. Les nervures retombaient sur des culots qui ont été détruits. Le premier étage est en meilleur état de conservation, les retombées des nervures et les culots à décors de feuillages étant encore en place. Les clefs de voûte sont armoriées, une représentant les [[Héraldique|armoiries]] de René d'Anjou, tandis qu'une autre représente la croix à double traverse dite « [[Croix d'Anjou]] ». Les châssis en bois ont été restitués à partir de modèles anciens. Au fond de la galerie, une porte murée témoigne des bâtiments prolongeant le logis qui ont depuis disparu{{sfn|Enguehard|1976|p=14|loc=|id=}}.

L'escalier a été placé dans le retour d'angle formé entre la chapelle et le logis royal, et dessert le premier et le second étage du logis. Il permet également d'accéder aux [[combles]] de la chapelle{{sfn|Enguehard|1976|p=10|loc=|id=}}. Le sommet de l'escalier est couvert d'une [[voûte en palmier]] composée de seize quartiers de voûtains séparés par des nervures prismatiques. À chaque croisement de nervures se trouve une clef portant pour six d'entre elles deux lettres de la devise du roi René : EN. DI. EU. EN. SO. IT (« En Dieu, en soit »){{sfn|Enguehard|1976|p=10|loc=|id=}}. La septième clef est effacée et la huitième figure un soleil. Les nervures retombent sur des chapiteaux en cul-de-lampe ornés de feuillages{{sfn|Enguehard|1976|p=11|loc=|id=}}.

Lors de l'utilisation du château comme [[caserne (militaire)|caserne]] et [[prison]], la galerie est couverte par un toit en pente, les baies sont murées et à l'intérieur les travées sont divisées par des murs en tuffeau{{sfn|Enguehard|1976|p=11|loc=|id=}}. Les frontons ayant disparu, les travaux de restaurations les ont restitués, de même que la pente de la couverture d'origine{{sfn|Enguehard|1976|p=14|loc=|id=}}.

La construction de la galerie et de l'escalier permet ainsi un accès indépendant aux pièces du Logis qui se commandaient jusqu'alors. Elle permet également d'avoir un double accès et une ouverture sur le logement du Sénéchal d'Anjou et sur la cour nord où se tenaient les fêtes et les cérémonies<{{sfn|Mallet|1991|p=30|loc=|id=}}{{,}}{{sfn|Enguehard|1976|p=11|loc=|id=}}.

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Angers - Château - Voute en palmier.JPG|Voûte en palmier de l'escalier.
Angers - Château - Galerie 1.JPG|Intérieur de la galerie, aux étages.
Angers - Château - Galerie 2.JPG|Intérieur de la galerie, rez-de-chaussée.
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==== Le châtelet ====
Le châtelet est le portail d'entrée dans la cour seigneuriale. Il a été construit par le duc René d'Anjou et terminé en 1456. Il est l'œuvre de l'architecte angevin [[Guillaume Robin]]{{sfn|Enguehard|1976|p=14|loc=|id=}}.

Au-dessus du passage, il se compose de deux étages desservis par une tourelle d'escalier. Le châtelet est flanqué de trois tourelles en surplomb soutenues par des [[contrefort]]s et coiffées de [[Poivrière (architecture)|toit en poivrière]], comme au châtelet du château de Saumur<ref>''Entre ville et campagne, Demeures du Roi René en Anjou'', Édition 303, Inventaire du Patrimoine, 2009, {{p.|31}}.</ref>. Celles-ci sont désaxées par rapport au pignon du bâtiment, conférant à celui-ci un aspect asymétrique. Les poivrières isolées du toit principal sont le résultat d'une modification faite en cours de construction{{sfn|Mallet|1991|p=31|loc=|id=}}. Le porche d'entrée possède un arc surbaissé surmonté d'une [[archivolte]] à [[accolade]] et croisettes. Vers l'intérieur de la cour, il possède un arc brisé avec archivolte à accolade et croisettes mais dont un côté repose sur un chapiteau tandis que l'autre descend jusqu'au sol{{sfn|Enguehard|1976|p=14|loc=|id=}}. L'édifice est construit en alternance avec un appareil de schiste et tuffeau en employant uniquement le tuffeau pour les éléments saillants (tourelles, angles, encadrements). Sur le pignon extérieur sont gravées dans un blason de tuffeau les armes du duc René d'Anjou.

L'intérieur est constitué d'un étage et de combles aménagés en logements{{sfn|Enguehard|1976|p=14|loc=|id=}}. L'étage sera notamment habité par le fils de René, {{souverain3|Jean II de Lorraine}}, puis sera mentionné en tant que prison en 1707{{sfn|Mallet|1991|p=31|loc=|id=}}.

<gallery mode="packed">
Fichier:Angers Castle Chatelet 2007.jpg|Châtelet, vue extérieure de la cour seigneuriale.
Fichier:Angers - Château - Haute-cour - 20080921.jpg|Vue intérieure de la cour seigneuriale.
Fichier:Chatelet chateau angers.JPG|Vue de la façade intérieure.
</gallery>

==== Le logis du gouverneur ====
[[Fichier:Angers - Château - Logis du gouverneur.jpg|vignette|gauche|Logis du gouverneur.]]

Le logis actuel date du {{s-|XVIII}}, les deux ailes encadrant une tour d'escalier qui date de la fin du {{sp-|XV|ou du début du|XVI}}. Lors de la construction des logis actuels, une large baie vitrée a été percée à l'extérieur de la muraille, sur le côté est. Le logis dispose de quatre salles à l'étage. Dans la seconde, les fenêtres ont été aménagées en [[chicane]]s afin d'optimiser l'éclairage et de ne laisser aucun angle obscur{{sfn|Enguehard|1976|p=15|loc=|id=}}. Le logis dispose également d'un étage sous comble dont les fenêtres sont surmontées de frontons droits.
{{clr|left}}

==== La galerie de l'Apocalypse ====

[[Fichier:Chateau d'Angers - ian 2008 - 103.JPG|vignette|alt=La galerie de l'Apocalypse|La galerie vue de l'intérieur.]]

La galerie a été construite entre 1953 et 1954 par l'architecte en chef des monuments historiques Bernard Vitry dans le but d’accueillir la [[Tenture de l'Apocalypse|tenture éponyme]]. Elle mesure neuf mètres de haut en étant légèrement enterrée afin de ne pas dépasser la hauteur des remparts. La galerie est placée en équerre et s'inscrit sur le tracé des anciens bâtiments qui fermaient la cour seigneuriale. La première partie fait {{nobr|40 mètres}} de long, la seconde {{nobr|56 mètres}}<ref name="Port"/>. Afin de s'harmoniser avec les constructions environnantes, des moellons de schiste apparent recouvrent l'intégralité des façades. À l'intérieur, la galerie épouse le renflement des tours de l'enceinte{{sfn|Enguehard|1976|p=15|loc=|id=}}.

La tenture de l'Apocalypse y est conservée depuis 1954, toutefois les larges baies qui laissent passer les rayons du soleil et de la lune dégradent les couleurs. Des rideaux sont installés en 1975, puis des barres d'accrochages afin d'éviter le contact entre la tenture et le mur en 1980. D'abord présenté sur un fond rouge, celui-ci est remplacé en 1982 par un fond beige, puis en 1996, lors du réaménagement de la galerie, par un fond bleu sombre. Une température constante et une lumière tamisée sont maintenues pour limiter l'altération des couleurs<ref>Liliane Delwasse, ''La tenture de l'Apocalypse d'Angers'', éditions du Patrimoine, Paris, 2007, {{p.|6}}.</ref>.

== Tourisme ==
=== Accueil et gestion ===
Le château d'Angers est géré par le [[Centre des monuments nationaux]] qui y emploie, en 2011, {{nobr|28 personnes}}<ref name="Rapport11"/>. Son administrateur en 2017 est Henri Yannou. Il succède ainsi à Patricia Corbett<ref>[http://www.rennes.maville.com/actu/actudet_-De-Carcassonne-au-chateau-d-Angers_18-1728653_actu.Htm Rennes.maville.com - De Carcassonne au château d'Angers]</ref> (2011-2014), à Antoine Lataste (2009-2011)<ref>[https://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-L%E2%80%99administrateur-du-chateau-d%E2%80%99Angers-quitte-l%E2%80%99Anjou_40771-1718670-pere-pdl_filDMA.Htm Ouest-france.fr - L’administrateur du château d’Angers quitte l’Anjou]</ref> et Gérard Cieslik (2006-2009)<ref>[http://www.anjoueco.fr/rubrique-1788-Anjou-Eco-juin-09-n-10.html Anjoueco.fr - Gérard Cieslik, administrateur du château national d'Angers].</ref>.

La visite est libre, avec des documents de visite en neuf langues ou des [[audioguide]]s. Des visites commentées de la [[tenture de l'Apocalypse]] sont proposées tous les jours<ref>[http://angers.monuments-nationaux.fr/fr/ Site officiel du château d'Angers].</ref>.

Un restaurant est installé à l'intérieur de l'enceinte<ref>https://monument-cafe.com/restaurant/angers/.</ref>. Le site dispose également d'un espace boutique ouvert depuis {{Date-|février 2009}} à l'accueil de la galerie de l'Apocalypse.

=== Fréquentation ===
{{Démographie
|colonnes           =10
|largeur-tableau    =80%
|titre              =Évolution de la fréquentation du château d'Angers
|marge-interlignes  =18px 
|taille-police      =90% 
|hauteur-lignes     =130% 
|années-fond        =#F5F5F5 
|population-fond    =#F3FFF3 
|notes-fond         =#F5F5F5
|hyperliens-années=off
|1997=173702<ref name="Rapport02">[http://www.monuments-nationaux.fr/fichier/m_rapport/877/rapport_fichier_fr_download_fichier_fr_download_fichier_fr_rapport_activite_2002.pdf Centre des monuments nationaux - Rapport d'activité 2002]</ref>
|1998=168806<ref name="Rapport02"/>
|1999=171404<ref name="Rapport02"/>
|2000=170991<ref name="Rapport02"/>
|2001=160583<ref name="Rapport02"/>
|2002=171378<ref name="Rapport02"/>
|2003=141171<ref name="Rapport03">[http://www.monuments-nationaux.fr/fichier/m_rapport/699/rapport_fichier_fr_download_fichier_fr_ra_2003.pdf Centre des monuments nationaux - Rapport d'activité 2003]</ref>
|2004=145724<ref name="Rapport04">[http://www.monuments-nationaux.fr/fichier/m_rapport/700/rapport_fichier_fr_download_fichier_fr_rapport_activite_2004.pdf Centre des monuments nationaux - Rapport d'activité 2004]</ref>
|2005=139543<ref name="Rapport05">[http://www.monuments-nationaux.fr/fichier/m_rapport/701/rapport_fichier_fr_download_fichier_fr_ra_2005.pdf Centre des monuments nationaux - Rapport d'activité 2005]</ref>
|2006=136367<ref name="Rapport06">[http://www.monuments-nationaux.fr/fichier/m_rapport/702/rapport_fichier_fr_download_fichier_fr_rapport.annuel.2006.pdf Centre des monuments nationaux - Rapport d'activité 2006]</ref>
|2007=150150<ref name="Rapport07">[http://www.monuments-nationaux.fr/fichier/m_rapport/703/rapport_fichier_fr_download_fichier_fr_rapport.annuel.2007.pdf Centre des monuments nationaux - Rapport d'activité 2007]</ref>
|2008=143883<ref name="Rapport08">[http://www.monuments-nationaux.fr/fichier/m_rapport/704/rapport_fichier_fr_download_fichier_fr_rapport.annuel.2008.du.centre.des.monuments.nationaux.pdf Centre des monuments nationaux - Rapport d'activité 2008]</ref>
|2009=188550<ref name="Rapport09">[http://www.monuments-nationaux.fr/fichier/m_rapport/886/rapport_fichier_fr_rapport_activita._2009.pdf Centre des monuments nationaux - Rapport d'activité 2009]</ref>
|2010=168607<ref name="Rapport10">[http://www.monuments-nationaux.fr/fichier/m_rapport/884/rapport_fichier_fr_exe_integ_web.pdf Centre des monuments nationaux - Rapport d'activité 2010]</ref>
|2011=180931<ref name="Rapport11">[http://www.monuments-nationaux.fr/fichier/m_rapport/885/rapport_fichier_fr_ra_cmn_2011_web3b.pdf Centre des monuments nationaux - Rapport d'activité 2011]</ref>
|2012=166533<ref name="Rapport12">[http://www.monuments-nationaux.fr/fichier/m_rapport/1102/rapport_fichier_fr_ra_cmn.2012.pdf Centre des monuments nationaux - Rapport d'activité 2012]</ref>
|2013=184518<ref name="Rapport13">[http://www.monuments-nationaux.fr/fichier/m_rapport/1099/rapport_fichier_fr_ra_page_a_page.pdf Centre des monuments nationaux - Rapport d'activité 2013]</ref>
|2014=204238<ref name="Rapport14">[http://www.monuments-nationaux.fr/fichier/m_rapport/1155/rapport_fichier_fr_ra_2014_web.pdf Centre des monuments nationaux - Rapport d'activité 2014]</ref>
|2019=247740<ref name="data2023">{{Lien web |langue=fr |titre=Fréquentation des monuments nationaux - data.gouv.fr |url=https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/frequentation-des-monuments-nationaux/ |site=www.data.gouv.fr |consulté le=2023-12-16}}</ref>
|2020=126480<ref name="data2023"/>
|2021=154330<ref name="data2023"/>
|2022=245620<ref name="data2023"/>
}}

=== Recettes ===
Le château d'Angers est un monument de {{nobr|Catégorie 1}} sur la grille tarifaire du Centre des monuments nationaux<ref name="Rapport09"/>. En 2009 et du fait de l'incendie du logis royal, le plein tarif est remplacé par le tarif des professionnels du tourisme, moins élevé, afin de compenser la réduction du circuit de visite<ref name="Rapport09"/>.

{| class="wikitable centre" style="table-layout:fixed;width:80%;text-align:center;margin-top: 1px; margin-bottom: 0;font-size:90%;line-height:130%;"
|+ '''Évolution des recettes du château d'Angers'''
|-
! scope="col" | 1997 !! scope="col" | 1998 !! scope="col" | 1999 !! scope="col" | 2000 !! scope="col" | 2001 !! scope="col" | 2002 !! scope="col" | 2003 !! scope="col" | 2004 !! scope="col" | 2005 !! scope="col" | 2006    
|-
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| {{nombre|601754|€}}<ref name="Rapport02"/>
| {{nombre|599258|€}}<ref name="Rapport02"/>
| {{nombre|553324|€}}<ref name="Rapport02"/>
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|}
{| class="wikitable centre" style="table-layout:fixed;width:80%;text-align:center;margin-top: 18px;margin-bottom: 0;font-size:90%;line-height:130%;"
|-
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| 
| 
|}

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=note}}

=== Références ===
{{Références}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets
|commons=Category:Château d'Angers
}}

=== Bibliographie ===
{{légende plume}}
* {{Ouvrage|prénom1=Louis-Adrien|nom1=Levat|titre=Etudes historiques. Le Château d'Angers|éditeur=Impr. de Lachèse et Dolbeau|lieu=Angers|année=1879}}
* {{Ouvrage|prénom1=Henri|nom1=René|titre=Le Château d'Angers|éditeur=v|lieu=Angers|année=1908}}
* {{Ouvrage|prénom1=Adelstan|nom1=de Beauchesne|titre=La Revue de l'Anjou|sous-titre=Henri III et le château d'Angers en 1585|éditeur=G. Grassin|lieu=Angers|année=1912}}
* {{Ouvrage|prénom1=Louis|nom1=de Farcy|titre=Mémoires de la Société nationale d'agriculture, sciences et arts d'Angers|sous-titre=Notes sur le château d'Angers|éditeur=G. Grassin|lieu=Angers|année=1916}}
* {{chapitre | auteur=Henri Enguehard | titre chapitre=Le château d'Angers | titre ouvrage=Congrès archéologique de France. {{122e|session}}. Anjou. 1964 | lieu=Paris | éditeur=[[Société française d'archéologie]] | date=1964 | page=9-21 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3209892v/f11.item }}
* {{Ouvrage|prénom1=Célestin|nom1=Port|titre=Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire|tome=I|éditeur=H. Siraudeau & Cie|lieu=Angers|année=1978-1996|numéro d'édition=2|isbn=}} {{plume}}
* {{Ouvrage|prénom1=Henri|nom1=Enguehard|titre=Château d'Angers|éditeur=Edition de la Caisse des Monuments Historiques|lieu=Paris|année=1976|isbn=|plume=oui}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Mesqui|lien auteur1=Jean Mesqui|titre=Le château d'Angers|éditeur=Ouest-France|lieu=Rennes|année=1988|pages totales=32|isbn=2-7373-0055-X}} {{plume}}
* {{Ouvrage|prénom1=Jacques|nom1=Mallet|titre=Angers, le château|sous-titre=Maine-et-Loire|éditeur=Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France|collection=Images du patrimoine|lieu=Nantes|année=1991|pages totales=48|isbn=2-906344-29-X|plume=oui}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Yves|nom1=Blomme|titre=Anjou gothique|éditeur=Picard|lieu=Paris|année=1998|pages totales=359|isbn=978-2-7084-0543-1}}
* {{Ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Mesqui|titre=Le château d'Angers|éditeur=Éditions du Patrimoine|collection=Itinéraires|lieu=Paris|année=2001|pages totales=56|isbn=2-85822-602-4}} {{plume}}
* {{Ouvrage|prénom1=Corinne|nom1=Albaut|titre=Le château d'Angers|éditeur=Éditions du Patrimoine|collection=Minitinéraires|lieu=Paris|année=2004|pages totales=48|isbn=2-85822-789-6}}
* {{Ouvrage|prénom1=Thierry|nom1=Pelloquet|titre=Entre ville et campagne, Demeures du Roi René en Anjou|éditeur=Édition 303|année=2009|isbn=}}
* {{chapitre | lang=fr | auteur1=Emmanuel Litaoux | auteur2=Denis Hayot | titre chapitre=Le château d'Angers, palais et forteresse ({{sp-|X|-|XV}}) | titre ouvrage=Congrès archéologique de France. {{180e|session}}. Maine-et-Loire. 2021 | sous-titre ouvrage=Nouveaux regards sur l'architecture médiévale en Anjou | lieu=Paris | éditeur=[[Société française d'archéologie]] | date=2023 | passage=369-421| pages=600 | isbn=978-2-36919-204-6 }}

=== Articles connexes ===
* [[Tourisme en Maine-et-Loire]] 
* [[Histoire de l'Anjou]] - [[Comté d'Anjou]] - [[Duché d'Anjou]]
* [[Liste des monuments historiques de Maine-et-Loire]]
* Étude architecturale du palais comtal et de la chapelle Saint-Laud (1995-1999). Joseph Mastrolorenzo, archéologue en architecture, spécialiste de l'architecture médiévale et moderne).

=== Liens externes ===
{{Liens}}
* [http://www.angers.fr/vie-pratique/culture/la-politique-culturelle/angers-ville-d-art-et-d-histoire/ressources/fiches-patrimoine/laissez-vous-conter-le-chateau/index.html Ville d'Angers : Laissez-vous conter le Château]

{{Palette|Châteaux de la Loire}}
{{Portail|Châteaux de France|Angers|Monuments historiques|Loire}}

{{Bon article|vote=BA|oldid=69046358|date=4 septembre 2011}}

[[Catégorie:Château de la Loire|Angers]]
[[Catégorie:Château fort dans les Pays de la Loire|Angers]]
[[Catégorie:Monument historique à Angers]]
[[Catégorie:Monument historique classé en 1875]]
[[Catégorie:Monument historique classé en 1913]]
[[Catégorie:Patrimoine du XIIIe siècle]]
[[Catégorie:Édifice géré par le Centre des monuments nationaux]]
[[Catégorie:Château monument historique en Maine-et-Loire|Angers]]
[[Catégorie:Domaine national]]
[[Catégorie:Édifice représenté sur une pièce de monnaie]]
[[Catégorie:Monument historique ayant subi un incendie]]