Voir la source de Campagne d'Italie (1859)

{{Voir homonymes|Campagne d'Italie}}
{{Infobox Conflit militaire
 | guerre          = Campagne d'Italie
 | image           = Napoléon III à la bataille de Solférino..jpg
 | légende         = ''[[Napoléon III]] à la bataille de Solférino'' par [[Ernest Meissonier]]. Huile sur toile, 1863.
 | date            = {{Date|26|avril|1859}} - {{Date|12|juillet|1859}}<br><small>({{durée|26|4|1859|12|07|1859}})</small>
 | lieu            = [[Royaume de Lombardie-Vénétie]]
 | territoires     = Le [[Royaume de Sardaigne (1720-1861)|royaume de Sardaigne]] annexe la [[Lombardie]]
 | issue           = Victoire franco-sarde
*[[Traité de Zurich]]
 | combattants1    = {{Liste simple|
* {{drapeau|France}} [[Second Empire|Empire français]]
* {{drapeau|Royaume de Sardaigne}} [[Royaume de Sardaigne (1720-1861)|Royaume de Sardaigne]]
}}
 | combattants2    = {{Liste simple|
* {{drapeau|Autriche|empire}} [[Empire d'Autriche]]
}}
 | commandant1     = {{Liste simple|
* {{drapeau|France}} '''[[Napoléon III]]'''
* {{nobr|{{drapeau|France}} [[Patrice de Mac Mahon]]}}
* {{drapeau|France}} [[Adolphe Niel]]
* {{drapeau|France}} [[François Certain de Canrobert|François de Canrobert]]
* {{drapeau|France}} [[Emmanuel Félix de Wimpffen|Félix de Wimpffen]]
* {{drapeau|France}} [[Achille Baraguey d'Hilliers|Achille d'Hilliers]]
* {{drapeau|France}} [[Auguste Regnaud de Saint-Jean d'Angély|Auguste d'Angély]]
* {{drapeau|Royaume de Sardaigne}} '''[[Victor-Emmanuel II]]'''
* {{drapeau|Royaume de Sardaigne}} [[Alfonso La Marmora]]
* {{drapeau|Royaume de Sardaigne}} [[Giuseppe Garibaldi]]
* {{drapeau|Royaume de Sardaigne}} [[Giovanni Durando]]
* {{drapeau|Royaume de Sardaigne}} [[Enrico Cialdini]]
* {{drapeau|Royaume de Sardaigne}} [[Manfredo Fanti]]
* {{drapeau|Royaume de Sardaigne}} [[Philibert Mollard]]
}}
 | commandant2     = {{Liste simple|
* {{drapeau|Autriche|empire}} '''[[François-Joseph Ier (empereur d'Autriche)|François-Joseph I{{er}}]]'''
* {{drapeau|Autriche|empire}} [[Ferencz Gyulai]]
* {{drapeau|Autriche|empire}} [[Ludwig von Benedek]]
* {{drapeau|Autriche|empire}} [[Karl von Urban]]
* {{drapeau|Autriche|empire}} [[Franz Wimpffen|Franz von Wimpffen]]
* {{nobr|{{drapeau|Autriche|empire}} [[Johann Franz von Schaffgotsch|Franz von Schaffgotsch]]}}
* {{drapeau|Autriche|empire}} [[Heinrich von Hess]]
* {{drapeau|Autriche|empire}} [[Franz Schlik]]
* {{drapeau|Autriche|empire}} [[Eduard Clam-Gallas]]
}}
 | forces1         = {{Liste simple|
* {{drapeau|France}} {{unité|170000}}
* {{drapeau|Royaume de Sardaigne}} {{unité|70000}}
}}
----
'''''Total :''' {{unité|240000}}''
 | forces2         = {{Liste simple|
* {{drapeau|Autriche|empire}} {{unité|220000}}
}}
----
'''''Total :''' {{unité|220000}}''
 | batailles       = {{Batailles de la deuxième guerre d'indépendance italienne}}
}}

La '''campagne d'Italie de 1859''', aussi appelée '''seconde guerre d'indépendance italienne''', voit s'affronter les armées de l'[[Second Empire|Empire français]] et du [[Royaume de Sardaigne (1720-1861)|royaume de Sardaigne]] à celles de l'[[empire d'Autriche]]. Sa conclusion favorable aux Italiens permet la réunion de la [[Lombardie]] au [[Royaume de Sardaigne (1720-1861)|royaume de Sardaigne]] et de poser les bases de la constitution du [[Royaume d'Italie (1861-1946)|royaume d'Italie]].

== Contexte ==
{{Voir aussi|Participation sarde à la guerre de Crimée}}
[[Image:Italia 1843-fr.svg|thumb|La péninsule italienne avant l'intervention française.]]
[[Camillo Cavour|Camillo Benso, comte de Cavour]], Premier ministre du [[Royaume de Sardaigne (1720-1861)|royaume de Sardaigne]] depuis 1852, se rapproche de la [[France]] et de l’[[Angleterre]] afin d’obtenir une place parmi les puissances [[Europe|européennes]] les plus progressistes. Dans cette perspective, il envoie en 1855 un corps de ''[[Bersagliers|bersaglieri]]'' en [[guerre de Crimée|Crimée]] aux côtés de la France, du [[Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande|Royaume-Uni]] et de l'[[Empire ottoman]], ce qui lui permet de s’asseoir à la table des négociations du [[Traité de Paris (1856)|congrès de Paris de 1856]] et de nouer des premiers contacts avec {{Napoléon III}}.

C’est ainsi qu’en {{Date-|juillet 1858}}, à [[Plombières-les-Bains|Plombières]], dans l'Est de la France, Cavour et l'Empereur signent un traité secret (les [[Entrevue de Plombières|accords de Plombières]]) par lequel la France s’engage à intervenir aux côtés du royaume de Sardaigne dans le cas d’une attaque autrichienne. En contrepartie de cette alliance défensive, il est décidé qu'en cas d’annexion au [[Piémont]] de [[Bologne]], de la [[Lombardie]], de la [[Vénétie]] et de certains domaines de [[Venise]] sur la côte orientale de l'[[Mer Adriatique|Adriatique]], la [[Savoie]] et le [[comté de Nice]] seront cédés à la France.

Fort de cet accord, le gouvernement piémontais adopte au début de l’année 1859 un comportement offensif et passablement provocateur envers l’[[empire d'Autriche]]. [[Giuseppe Mazzini]] et [[Giuseppe Garibaldi]] sont en effet rentrés en Italie et on confie à ce dernier l’organisation d’un corps de volontaires, les [[chasseurs des Alpes]] (''Cacciatori delle Alpi''), sans mettre de limite dans l’enrôlement des exilés provenant du [[royaume de Lombardie-Vénétie]] sous domination autrichienne.

Face à cette agitation, l'Autriche, informée des accords de Plombières, décide de prendre l'initiative en rééditant l’opération qui avait réussi en 1849, à [[Bataille de Novare (1849)|Novare]], au maréchal [[Joseph Radetzky|Radetzky]] contre [[Charles-Albert (roi de Sardaigne)|Charles-Albert de Sardaigne]]. Le {{Date-|26 avril 1859-}}, l’empire déclare la guerre au royaume de Sardaigne : la France, engagée par son alliance défensive et sans opposition politique interne, décide d’honorer le traité.

== Forces ==
{{article connexe|Armée d'Italie (1859)|Ordre de bataille de la bataille de Solférino}}
L'[[Armée d'Italie (1859)|armée d'Italie]], rassemblée par la France pour la campagne, compte {{nombre|170000|soldats}}, {{nombre|20000|cavaliers}} et 312 canons, soit la moitié de toute l'armée française. Sous le commandement de Napoléon III, elle est divisée en cinq corps : le {{1er}} corps dirigé par Achille [[Achille Baraguey d'Hilliers|Baraguey d'Hilliers]], le {{2e}} corps dirigé par [[Patrice de Mac Mahon]], le {{IIIe}} corps dirigé par François Certain [[François Certain de Canrobert|Canrobert]], le {{IVe}} corps dirigé par [[Adolphe Niel]] et le {{Ve}} Corps dirigé par le [[Napoléon-Jérôme Bonaparte|prince Napoléon]]. Quant à la Garde impériale, elle est commandée par [[Auguste Regnaud de Saint-Jean d'Angély]].

L'armée sarde compte environ {{unité|70000|soldats}}, {{nombre| 4 000 cavaliers}} et {{unité|90|canons}}. Elle a aussi été divisée en cinq corps, dirigés par [[Castelbrugo]], [[Manfredo Fanti]], [[Giovanni Durando]], [[Enrico Cialdini]] et {{lien|lang=it|trad=Domenico Cucchiari}}. Deux formations bénévoles, les ''Cacciatori delle Alpi'' et les ''Cacciatori degli Appennini'' (les Chasseurs des Apennins) sont également présentes. Le commandant en chef est [[Victor-Emmanuel II|Victor-Emmanuel II de Savoie]], soutenu par [[Alfonso La Marmora|Alfonso Ferrero]] la Marmora.

L'armée autrichienne a déployé deux fois plus de canons et presque autant d'hommes ainsi que de cavaliers que ne compte la coalition franco-sarde : forte de {{nombre|220000|soldats}}, 824 canons et {{nombre|22000|cavaliers}}, elle est dirigée par le feld-maréchal [[Ferencz Gyulai|Ferencz Graf Gyulai]].

== Invasion autrichienne du Piémont ==
Le 29 avril 1859, l’armée autrichienne de [[Ferencz Gyulai|Gyulai]] franchit le [[Tessin (rivière)|Tessin]] — la rivière qui sépare le Piémont de la Lombardie — à proximité de [[Pavie]]<ref>Max Gallo, ''Garibaldi'', Fayard, {{p.|227}}.</ref> et envahit le territoire piémontais ; le 30, elle occupe [[Novare]], [[Mortara]] et, plus au nord, [[Gozzano]], le 2 mai [[Verceil|Vercelli]] et le [[7 mai|7]] [[Biella]]. Dans un premier temps, l’armée piémontaise ne s’oppose pas à l’opération, se trouvant plus au sud entre [[Alexandrie (Italie)|Alexandrie]], [[Valenza]] et [[Casale Monferrato|Casale]]. Les Autrichiens arrivent à {{unité|50|km}} de [[Turin]].

Un ordre express de [[Vienne (Autriche)|Vienne]] suggère à Gyulai que « le meilleur théâtre d’opérations est le [[Mincio]] », là où les Autrichiens avaient, onze ans plus tôt, battu l’armée piémontaise et sauvé leurs possessions en Italie. Gyulai fait alors demi-tour et se retire au-delà du [[Sesia]] puis vers la [[Lombardie]]. De la sorte, les Autrichiens renoncent à battre séparément les Piémontais et les Français, en permettant la jonction des deux armées.

== Libération de la Lombardie ==
[[Image:Quinto Cenni - la battaglia di Varese Maggio 1859 - litografia - 1889.jpg|thumb|left|''La [[bataille de Varèse]]'', [[Quinto Cenni]], 1889.]]

Napoléon III {{Incise|accompagné d'[[Henri Conneau]]}} part le 10 mai de Paris, débarque le 12 à [[Gênes]] et rejoint le 14 le camp d’Alexandrie pour prendre sur-le-champ le commandement de l’armée franco-piémontaise. Le 20 mai 1859, Gyulai envoie une forte troupe en reconnaissance au sud de Pavie. Elle est arrêtée à [[Bataille de Montebello (1859)|Montebello]] (20-21 mai) par les Français du général [[Élie-Frédéric Forey|Élie Frédéric Forey]] et par la cavalerie sarde du colonel [[Tomaso Morelli di Popolo]], qui meurt le lendemain de ses blessures<ref>{{lien web|langue=it|url=http://www.ilmonferrato.it/articolo.php?ARTUUID=57888DC1-71D1-4879-8214-6C52F41F2775&MUUID=E6BA8C33-11EB-4E51-BC5D-4BF65C912D62|titre=A Montebello per Morelli di Popolo|consulté le= 17 décembre 2012}}.</ref>.

Le 22 mai, les [[chasseurs des Alpes]] passent en Lombardie par le [[lac Majeur]] à [[Sesto Calende]], avec l’objectif de soutenir l’offensive principale sur le front, côté [[Préalpes]]. Le 26 mai, ils défendent [[bataille de Varèse|Varèse]] contre une attaque des forces autrichiennes, supérieures en nombre, menée par le général [[Karl von Urban]]. Le 27 mai, ils battent les Autrichiens à la [[bataille de San Fermo]] et occupent [[Côme]], principale ville de la région.

Les 30 et 31 mai, les Piémontais d’[[Enrico Cialdini]] remportent une victoire importante à la [[bataille de Palestro]], durant laquelle une contre-attaque est confiée au [[3e régiment de zouaves|{{3e}} régiment de zouaves]] du [[Bertrand de Chabron|colonel de Chabron]] et à laquelle prend part le roi [[Victor-Emmanuel II|Victor-Emmanuel II de Savoie]], qui reçoit le grade de caporal des zouaves.

[[Image:Bataille de Magenta.jpg|thumb|''Bataille de Magenta'', [[Adolphe Yvon]], 1863.]]

Parallèlement, les Français franchissent le Tessin le 2 juin et battent les Autrichiens le lendemain, 3 juin, à la [[bataille de Turbigo]]. Gyulai concentre alors ses forces à proximité de la petite ville de [[Magenta (Italie)|Magenta]]. Il y est assailli le 4 juin par les Français, qui remportent la [[bataille de Magenta]]. La victoire est principalement à attribuer à [[Patrice de Mac Mahon]] et à [[Auguste Regnaud de Saint-Jean d'Angély]], qui sont nommés sur le champ de bataille [[Maréchal de France|maréchaux de France]]. [[Emmanuel Félix de Wimpffen]] et le général [[Manfredo Fanti]] ont tenu également un rôle de premier plan au sein de la seule unité sarde engagée.

Le 5 juin, l'armée autrichienne vaincue évacue Milan. Le 7 juin, précédé par les troupes algériennes, Mac Mahon pénètre dans la ville pour préparer l’entrée triomphale de Napoléon III et de Victor-Emmanuel. Ils entrent à leur tour par l’[[Arco della Pace|arche de la Paix]] et la place d’armes (aujourd’hui [[parco Sempione]]), où est déployée la [[Garde impériale (Second Empire)|Garde impériale]], sous les acclamations de la population. Le 8 juin, les chasseurs des Alpes sont à [[Bergame]] et le 13 à [[Brescia]], qui sont évacuées par les Autrichiens.

Le 9 juin, le conseil municipal de Milan vote par un [[plébiscite]] l’annexion de la Lombardie au royaume de Victor-Emmanuel II.

== Avancée vers les forteresses du quadrilatère ==
[[Image:QuadrilateroAustriaco.png|thumb|Les quatre forteresses du quadrilatère.]]

Entre-temps, les Autrichiens se regroupent au-delà de l’[[Adda]], étape pour les [[forteresses du quadrilatère]]. La route passe par [[Melegnano]], une citadelle fortifiée. Le soir du 6 juin, une arrière-garde autrichienne de {{nombre|8000|hommes}} prend possession du lieu, ainsi que deux escadrons de [[Dragon (militaire)|dragons]] et [[hussard]]s. Le 8 juin au soir, la ville est prise par les Français après la sanglante [[bataille de Melegnano]] : {{nombre|1000|tués}} parmi les assaillants et {{formatnum:1200}} parmi les défenseurs. Le gros de l’armée autrichienne poursuit néanmoins sa marche et rejoint à [[Vérone]] l’empereur [[François-Joseph Ier (empereur d'Autriche)|François-Joseph {{Ier}} d'Autriche]], qui a relevé Gyulai de son commandement.

Le 12 juin, les Franco-Piémontais reprennent leur marche ; ils passent l'[[Adda]] le 13 et rejoignent Bergame et Brescia le 14, passent l'[[Oglio]] le 16 et sont au-delà du [[Chiese]] le 21, pour arriver finalement là où l’état-major autrichien désirait les rencontrer dès le début du conflit.

Parallèlement, les Franco-Piémontais débarquent et occupent les îles de Lussino ([[Lošinj]]) et Cherso ([[Cres]]) en Adriatique.

== Solférino et San Martino ==
[[Image:Travagliato 1859.jpg|thumb|250px|La garde impériale de l'armée française campée à Travagliato, 17 juin 1859.]]

Le 24 juin, les Franco-Piémontais gagnent une grande bataille (partagée en [[bataille de Solférino]] et [[bataille de San Martino]]), débutée par une importante attaque autrichienne. Au terme des combats, les Autrichiens sont rejetés au-delà du [[Mincio]], mais ils ont la possibilité de s’appuyer sur leurs grandes forteresses et de recevoir des renforts des différentes parties de leur vaste empire. Menacé par ailleurs d'une intervention prussienne, Napoléon III décide de négocier une paix et prend contact avec François-Joseph.

Le 8 juillet, un accord est passé pour la suspension des hostilités. Le 11 juillet, les deux empereurs se rencontrent à [[Villafranca di Verona]]. Le 12 juillet, l’[[armistice de Villafranca]] est signé.

== La paix de Zurich ==
La [[traité de Zurich|paix de Zurich]] est négociée et signée les 10 et 11 novembre 1859 : les Autrichiens cèdent la Lombardie à la [[France]] qui la rétrocède à la Savoie, mais conservent la [[Vénétie]] et les forteresses de [[Mantoue]] et [[Peschiera del Garda|Peschiera]]. Les souverains de [[Duché de Modène et Reggio|Modène]], [[Duché de Parme et Plaisance|Parme]] et [[Grand-duché de Toscane|Toscane]] auraient dû réintégrer leurs États. Tous les États italiens, y compris la Vénétie encore autrichienne, auraient dû s’unir dans une confédération italienne présidée par le [[pape]]. Mais le traité ne répond pas aux objectifs des protagonistes en ce sens que la Confédération italienne ne présente finalement aucun avantage pour la cause nationale italienne, et même garantit la poursuite d'un rôle autrichien dans la péninsule, ce qui ne convient pas davantage aux Français.

En outre, les gains du Piémont s'avérant inférieurs à ceux prévus lors des [[accords de Plombières]], le Piémont n'est plus tenu de céder Nice et la Savoie à la France. Or, Napoléon III a besoin de ces compensations territoriales pour justifier la guerre qu'il vient de mener auprès de sa propre opinion publique.

== L'annexion des duchés ==
Déçu de l'arrêt porté à l'unification de l'Italie par une paix qu'il juge trop rapide, Cavour quitte le gouvernement — il reviendra en 1860, en tant que [[Président du Conseil des ministres d'Italie|président du Conseil]] — mais ne reste pas inactif pour autant.

Les populations de l'[[Émilie (Italie)|Émilie]] et de l'[[Italie centrale]] envisageaient de se rebeller dans l'hypothèse du retour de leurs souverains respectifs, et Cavour sait convaincre les chancelleries européennes des risques de conspiration [[Giuseppe Mazzini|mazzinienne]]. Ainsi, les mois qui suivent, le [[duché de Parme]], le [[duché de Modène]] et le [[grand-duché de Toscane]] votent alors des plébiscites pour l'union au royaume de Sardaigne, de même que l'Émilie et la [[Romagne (Italie)|Romagne]]. Manquent les [[Marches]] et l’[[Ombrie]], entre-temps reprises par les troupes du pape ([[massacre de Pérouse]]), qui seront enlevées par la suite aux [[États pontificaux]] par les Piémontais.

{{voir aussi|Plébiscites pour l'unification en Italie}}

Ce n'est qu'à la suite de ces événements que le Piémont accepte de signer le [[Traité de Turin (1860)|traité de Turin]], le {{date|24|mars|1860}}, qui donne la Savoie et Nice à la France (sauf les cantons de [[Tende (Alpes-Maritimes)|Tende]] et de La Brigue dans l'arrière pays niçois, qui reviendront à la France en [[1947]] après référendum, dernières parcelles de la France métropolitaine à être intégrées à la suite du [[Traité de Paris (1947) |traité de paix]] consécutif à la [[Seconde Guerre mondiale]]).

== L'annexion du royaume des Deux-Siciles ==
[[Image:Partenza da Quarto.jpg|thumb|Le commencement de l'expédition à Quarto.]]
{{article détaillé|Expédition des Mille}}
Dans le [[royaume des Deux-Siciles]], le jeune [[François II (roi des Deux-Siciles)|François II]] qui a succédé à son père [[Ferdinand II (roi des Deux-Siciles)|Ferdinand II]], mort prématurément, devient une proie facile pour les conseillers intéressés à la cause de l’unité italienne. Or, il ne mesure pas la gravité de la situation et met ses espoirs dans une politique de modération qui permet aux ''[[carbonari]]'' de s’infiltrer au sein même de l’armée, ce qui a pour effet d’encourager les ennemis et de décourager les plus fidèles sujets.

Au début d’avril 1860, les révoltes de [[Messine]] et [[Palerme]] constituent les prémices d’une intervention dans le sud. Des débarquements ont déjà été tentés en 1844 par les [[frères Bandiera]] et en 1857 par [[Carlo Pisacane (révolutionnaire)|Carlo Pisacane]].

Le 6 mai 1860, mille patriotes venus de toutes les régions d'Italie, commandés par [[Giuseppe Garibaldi]], s'embarquent à [[Gênes]] pour prendre possession du royaume des Deux-Siciles et débarquent à [[Marsala]] en [[Sicile]].

S'ensuit une succession de batailles remportées par les garibaldiens, qui débarquent ensuite en [[Calabre]].

Le roi François II abandonne sa capitale [[Naples]], où Garibaldi fait son entrée le [[7 septembre]].

L'épopée des Mille se termine par la rencontre entre Garibaldi et Victor-Emmanuel II qui dissout les troupes garibaldiennes le [[26 octobre]].

Le dernier obstacle dépassé avec le bombardement de [[Capoue]], les troupes piémontaises prennent position face à la forteresse de [[Gaète]] où François II, sans l'aide des puissances européennes, résiste.

Seule la France s’applique à défendre la forteresse, en fait Napoléon III espère convaincre François II d'une reddition après une résistance symbolique. Après que la France, convaincue par Cavour, a éloigné ses bateaux, [[Enrico Cialdini|Cialdini]] complète le siège avec l’intervention de [[Carlo Pellion di Persano|Persano]] aux commandes de la flotte.

Dans les derniers jours du siège, pendant les négociations pour la reddition (intervenue le 14 février 1861) il n’y a aucune interruption des bombardements de la forteresse, il en est de même à [[Messine]] (reddition le 12 mars) et [[Civitella del Tronto]] (le 20 mars, trois jours après la [[proclamation du royaume d'Italie]]) aggravée par la menace d’exécution de masse des « rebelles ». Dans ce dernier cas, les menaces furent mises à exécution avec l’exécution des officiers et gradés considérés comme des « brigands ».

== Conséquence de la proclamation du royaume d’Italie ==
[[Image:Italia mars 1860-fr.svg|thumb|right|La péninsule italienne en 1860.]]
Avec ces opérations se termine la première phase de l’unité italienne ; seules [[Rome]], possession du pape, et la [[Vénétie]], aux mains des Autrichiens, restent séparées du royaume de Sardaigne.

Cavour, conscient des problèmes administratifs qui sont nés de l’annexion des nouvelles provinces, crée entre le 10 et le 26 mai 1859 la {{Lien|langue=it|trad=Commissione Giulini|fr=Commission Giulini}}, dans le but d’élaborer un projet de loi qui entrerait en vigueur en Lombardie immédiatement après la fin de la guerre. Cavour veut que le gouvernement, avec l’annexion des nouveaux territoires au Piémont de Victor-Emmanuel, maintienne séparées les organisations administratives des deux régions, laissant subsister en Lombardie une partie des institutions autrichiennes<ref>Les travaux de la commission Giulini ont été publiés par [[Gianfranco Miglio]].</ref>.

Le 18 février 1861, Victor-Emmanuel II réunit à [[Turin]] les députés de tous les États qui reconnaissent son autorité. Le 17 mars, il prend le titre de ''[[roi d'Italie]] par grâce de [[Dieu]] et volonté de la nation'', maintenant le numéro qu’il avait en sa qualité de roi du royaume de Sardaigne. L’Italie est gouvernée sur la base de la [[constitution]] [[libérale]] adoptée par le royaume de Sardaigne en 1848 ([[Statut albertin]]). Une [[armée italienne]] est créée.

== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|it|Seconda guerra di indipendenza|12869437}}
{{Références}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets
| commons = Category:Second Italian War of Independence
}}

=== Articles connexes ===
{{Colonnes|nombre=2|1=
* [[Armée française sous le Second Empire]]
* [[Liste des guerres et batailles du Second Empire français]]
* [[Risorgimento|''Risorgimento'' (1848-1870)]]
* [[Première guerre d'indépendance italienne|Première guerre d'indépendance italienne (1848-1849)]]
* [[Troisième guerre d'indépendance italienne|Troisième guerre d'Indépendance italienne (1866)]]
* [[Triveneto|''Triveneto'' (1866-1919)]]
* [[Histoire de la frontière sur le mont Blanc]]
* ''[[Le Guépard]]''
}}

* Liste des batailles : {{Batailles de la deuxième guerre d'indépendance italienne}}
[[Image:Places of the 1859 Austro-Sardinian war.png|center|Localisation des lieux des batailles.]]

=== Liens externes ===
{{Liens}}

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