Boaventura da Costa

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Boaventura da Costa
Boaventura en habits de guerre
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité

Dom Boaventura da Costa Souto Maior (né au XIXe siècle et mort au XXe siècle autour de 1913), est un Liurai[Note 1] de Manufahi dans la colonie portugaise du Timor oriental[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

De 1895 à 1900, Boaventura combat avec son père, Duarte Souto Maior da Costa, pendant la guerre de Manufahi contre le pouvoir colonial portugais. Après la défaite, Dom Duarte abdique en faveur de son fils qui devient Liurai. Boaventura se soulève à nouveau contre les Portugais à la fin de l'année 1911. Le soulèvement de Manufahi devient alors le plus important de l'histoire colonial portugaise[2]. Les autorités portugaises parvenant à la mater dès 1912, Boaventura est déporté sur l'île d'Atauro d'où aucune information sur lui n'existe après 1913 et laissant présager son décès en captivité durant cette année[3]. Selon la tradition orale et les rumeurs, la dépouille du liurai Boaventura serait enterré à la porte du cimetière Santa Cruz (de) à Dili[4].

Influence[modifier | modifier le code]

Boaventura devient une figure marquante de l'histoire nationale timoraise[5]. La reine Maria de Manufahi, veuve de Boaventura, était membre du FRETILIN[Note 2] dès la création du parti en 1974 et partisane de l'indépendance du Timor oriental[5]. Lors de la crise du 1999 suivant le référendum sur l'indépendance, les habitants espéraient que l'esprit de Boaventura fournisse une protection contre les raids des wanra (en)[Note 3],[5]. Le renégat Alfredo Reinado se rapportait à la tradition de Boaventura et lors de sa fuite à Same devant les soldats australiens qui entrent au Timor afin d'assurer une force de maintien de la paix à la suite des évènements de la crise de 2006, Reinado déclare que l'âme de Boaventura lui a permis de devenir invisible. Lors dune cérémonie, il est considéré comme réincarnation des Liurais de Manufahi par des chefs traditionnels locaux. Reinado sera par la suite tué lors des tentatives d'assassinats du président José Ramos-Horta et du premier ministre Xanana Gusmão qu'il orchestrent avec Gastão Salsinha[5],[6],[7].

Hommage[modifier | modifier le code]

Pièce commémorative de 2012
Parc Dom Boaventura à Dai-Sua.

L'ordre de Boaventura (de) est créé comme l'une des plus hautes distinctions du Timor oriental et remise aux combattants des mouvements indépendantistes timorais contre l'occupation indonésienne de 1975 à 1999[8].

L'Universidade Dili (en) (UNDIL), université privée de Dili, est financée par la Fondation Dom Boaventura et opère la station de radio Boaventura 1912 à Same[9],[10].

En 2012, une pièce commémorative de 100 centavos est émise à l'effigie de Boaventura pour commémorer le centième anniversaire de la rébellion.

Près de l'ambassade d'Australie à Dili, se trouve le Jardin 5 de Maio (de), parc construit par les Indonésiens pour représenter un symbole contre le colonialisme portugais, se trouve un monument censé représenter Boaventura.

Une statue du Liurais se dresse également dans le parc Dom Boaventura à Dai-Sua (de).

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Liurai est un titre traditionnel des dirigeants timorais
  2. FRETILIN : Front révolutionnaire pour l'indépendance du Timor oriental ((pt) Frente Revolucionária de Timor-Leste Independente), parti politique socialiste militant pour l'indépendance du Timor oriental
  3. Wanra : milice pro-indonésienne ((id) perlawanan rakyat)

Références[modifier | modifier le code]

  1. (pt) Manuel Azancot de Menezes: As Revoltas de Manufahi em Timor-Leste, 30. August 2018, abgerufen am 30. August 2018.
  2. (pt) « History of Timor - Technische Universität Lissabon » (PDF; 824 kB)
  3. (en) - Commission pour l’Accueil, la Vérité la Réconciliation (Comissão de Acolhimento, Verdade e Reconciliação de Timor Leste) (CAVR) rapport de 2005: Part 3: The History of the Conflict] (PDF; 1,4 MB)
  4. (de) Monika Schlicher: Portugal in Osttimor. Eine kritische Untersuchung zur portugiesischen Kolonialgeschichte in Osttimor 1850 bis 1912, S. 269, Abera, Hamburg 1996, (ISBN 3-931567-08-7), (Abera Network Asia-Pacific 4), (zugleich: Heidelberg, Univ., Diss., 1994).
  5. a b c et d (en) Maj Nygaard-Christensen: The rebel and the diplomat – Revolutionary spirits, sacred legitimation and democracy in Timor-Leste. In: Bubandt, Nils, van Beer, Martijn (Hrsg.): Varieties of Secularism in Asia: Anthropological Explorations of Religions, Politics and the Spiritual. Routledge 2011.
  6. (en) The Canberra Times, 17. März 2008, Steven Sengstock: Reinado to live on as vivid figure in Timor folklore
  7. (en)Henri Myrttinen: Angry young men – post-conflict peace-building and its malcontents. Notes from Timor Leste, erhältlich über Watch Indonesia!
  8. (en) FRETILIN-Blog, 23 mai 2007, Mari Alkatiri receives Timor-Leste’s highest award
  9. (pt) « Ediplomat » [archive du ] (consulté le )
  10. (en) « Oecusse Tourism »