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Benoît Batraville

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Benoît Batraville
Biographie
Naissance
Décès
Pseudonyme
Ti-BenwaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Benoît Batraville surnommé "Ti-Benwa" (1877-1920), enseignant et résistant haïtien à l'occupation américaine, exécuté par les Marines.

Biographie

Benoît Batraville est né à Mirebalais en 1877. Il est un descendant de Joseph Benoît Batraville, compagnon d'armes de Jean-Jacques Dessalines, premier chef d'État haïtien. Après des études générales, il devient instituteur. Benoît Batraville va devenir un opposant nationaliste contre l'occupation américaine.

Contexte politique

L'occupation américaine

En 1915, les forces militaires des États-Unis débarquent à Haïti et occupent le pays jusqu'en 1934.

Les États-Unis font élire un Président, le président du Sénat Philippe Sudre Dartiguenave et signer un Traité, base légale de l’occupation, par lequel ils prennent le contrôle des douanes et de l’administration. L’administrateur américain avait le pouvoir de veto sur toutes les décisions gouvernementales d’Haïti et les officiers des Marines servaient dans les provinces. Ainsi, 40 % des recettes de l'État passent sous le contrôle direct des États-Unis. L'armée est dissoute au profit d'une gendarmerie, destinée à maintenir l'ordre intérieur. Les officiers sont américains. Les institutions locales, cependant, continuent à être dirigées par les Haïtiens.

En 1917 le Président Philippe Sudre Dartiguenave demande la dissolution de l’Assemblée qui avait refusé d’approuver une Constitution inspirée par le secrétaire à la Marine des États-Unis : Franklin D. Roosevelt. Cela est fait par la gendarmerie, commandée par le Marine Smedley Butler.

La révolte des Haïtiens

Les occupants américains manifestent du racisme. Cette attitude consterne et indigne en particulier l'élite mulâtre, francophone et éduquée.

En 1918, des routes sont construites sous le système de la corvée. La réaction populaire est violente. À la fin de l’année, le pays était en état d’insurrection. Les paysans armés, surnommés « cacos » sont jusqu'à 40 000. Leurs chefs les plus connus sont Charlemagne Péralte et Benoît Batraville qui vont jusqu'à attaquer la capitale, Port-au-Prince en octobre 1919. Il fallut deux ans aux Marines américains pour mater la révolte au prix de plus de deux mille morts.

Charlemagne Péralte, un des chefs des Cacos, est trahi, et tué par les Américains le 31 octobre 1919. Benoît Batraville, lieutenant de Péralte, va reprendre le flambeau de la lutte. Le 2 décembre 1919, un congrès organisé par les forces rebelles révolutionnaires désigne Benoît Batraville commandant des forces Cacos en remplacement de Péralte.

Quelques mois plus tard, trahi à son tour, il est arrêté par les soldats américains et exécuté sommairement par eux le 20 mai 1920. Son corps est enterré au cimetière de Mirebalais.

Après la mort de ses chefs guérilleros, le mouvement révolutionnaire Cacos va faiblir et finalement sera éliminé en 1921.

Bibliographie

  • Jean Métellus, Les Cacos, Éditions Gallimard, Paris, 1989.

Liens externes