Voir la source de Bataille de Champigny

{{autre|la peinture panoramique représentant cette bataille|La Bataille de Champigny}}
{{Infobox Conflit militaire
 | image           = Champigny, le four à chaux (détail).jpg
 | légende         = Champigny, prise du four à chaux (détail), par [[Alphonse de Neuville]]
 | conflit         = Bataille de Champigny
 | guerre          = Guerre franco-prussienne de 1870
 | date            = {{date|29|novembre|1870-}}–{{date|3 décembre 1870}}
 | lieu            = [[Champigny-sur-Marne]], [[Le Plessis-Trévise]], [[Bry-sur-Marne]] et [[Villiers-sur-Marne]], [[France]]
 | issue           = Victoire prussienne
 | combattants1    = {{Prusse 1803}}
 | combattants2    = {{République française (1870-1940)}}
 | commandant1     = [[Albert de Saxe]]<br />Edouard von Fransecky
 | commandant2     = [[Auguste-Alexandre Ducrot]]
 | forces1         = Division du Würtemberg
 | forces2         = {{nombre|80000|hommes}}
 | pertes1         = {{nombre|3529|morts}} et blessés
 | pertes2         = {{nombre|9477|morts}} et blessés
 | batailles       = {{Guerre franco-prussienne de 1870}}
 | longitude       = 2.51555555556
 | latitude        = 48.8172222222
 | géolocalisation = Val-de-Marne/Île-de-France/France
}}
La '''bataille de [[Champigny-sur-Marne|Champigny]]''' également appelée '''bataille de la Marne'''<ref>{{Ouvrage|langue=francais|auteur1=Claude Troquet|titre=La banlieue Est pendant le siège de Paris|passage=page 60 et suivante|éditeur=C Troquet|date=1981|isbn=|lire en ligne=}}</ref> ou '''bataille de Villiers''', du nom de la commune de [[Villiers-sur-Marne]], sur le territoire de laquelle a eu lieu la bataille, marque la principale tentative de sortie des armées de la [[Gouvernement de la Défense nationale|Défense nationale]], menée [[siège de Paris (1870-1871)|sous les murs de Paris assiégée]] lors de la [[guerre franco-allemande de 1870]] et signe une défaite de l'armée française.

== Contexte ==
Après la défaite de l'armée française à la [[première bataille du Bourget (1870)|première bataille du Bourget]], et la nouvelle de la [[Siège de Metz (1870)|capitulation de Metz]], le moral de la population parisienne décline.

Pour remédier à cette situation et redonner espoir aux habitants de la capitale, le [[Louis Jules Trochu|général Trochu]], [[gouverneur militaire de Paris]], décide d'organiser une sortie générale afin d'effectuer une percée des lignes allemandes. Des [[Combat de la Gare-aux-Bœufs|attaques ont lieu de la Gare-aux-Bœufs]], près de [[Choisy-le-Roi]], à [[Combat de l'Haÿ|l'Haÿ]], à [[Mont-Mesly]], au [[plateau d'Avron]] et des reconnaissances sont faites dans la plaine de [[Gennevilliers]], sur les hauteurs de [[Buzenval]] et de [[Boispréau]], avec une tentative principale en direction de Champigny : elle doit permettre à l'armée de Paris de desserrer l'étau prussien et de rejoindre l'[[armée de la Loire]], ce qui pourrait renverser le rapport de force.

== L'attaque française ==

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Fichier:Jean-Baptiste-Édouard Detaille Champigny Décembre 1870 (1879).jpg|<center>Bataille de Champigny par [[Édouard Detaille]].</center>
Fichier:Fond Giberne.jpg|<center>''Le fond de la [[Giberne]]'', 1882, par [[Édouard Detaille]] et [[Alphonse de Neuville]], fragment de la peinture panoramique ''[[La Bataille de Champigny]]''.<br /> Un fantassin français mourant remet ses dernières cartouches à un clairon de mobiles. On peut voir les signatures des deux artistes.</center>
Fichier:Schlacht bei Villiers.jpg|<center>Plan de la bataille.</center>
Fichier:Plan de la bataille de Champigny.jpg|Plan de la bataille de Champigny, publié dans ''Paris-Journal'' de 1870-1871.
</gallery>



Le 30 novembre, le [[Auguste Alexandre Ducrot|général Ducrot]] mène {{nombre|80000|hommes}} vers les villages de [[Champigny-sur-Marne]] et [[Bry-sur-Marne]], à l'est de la [[Marne (rivière)|Marne]].

Ce secteur des lignes allemandes est tenu par la division du [[Royaume de Wurtemberg|Wurtemberg]], de la [[3e armée (guerre franco-prussienne)|{{3e|armée}} prussienne]].

[[Fichier:06683-Villiers-1905-Königlich Sächsisches Schützen-Regiment Nr. 108 - Schlacht bei Villiers 1870-Brück & Sohn Kunstverlag.jpg|vignette|300px| {{108e}} régiment saxons de fusiliers -- Bataille de Villiers]]
[[File:Die Gartenlaube (1871) 017.jpg|thumb|300px|Bataille de Villiers, troupes et ambulance françaises sous un tir de grenades ; au fond à droite, [[fort de Nogent]] et [[fort de Rosny]]. Gravure allemande, ''[[Die Gartenlaube]]'', 1871.]]
La veille, la Marne était sortie de son lit, faisant tourner au désastre une attaque française de reconnaissance, avec une perte de {{nombre|1300|hommes}}.

L'offensive principale avait donc été décidée pour le lendemain, appuyée par une série de diversions. L'artillerie française repousse donc les unités allemandes des villages de [[Bry-sur-Marne]] et [[Champigny-sur-Marne]], permettant aux troupes de Ducrot de franchir la Marne sur des pontons prévus à cet effet. Le général Ducrot établit une tête de pont sur le bord opposé de la rivière dans les deux villages et pousse vers Villiers.

Mais la division du Würtemberg est si bien retranchée, sur les hauteurs qui dominent [[Champigny-sur-Marne]], entre [[Villiers-sur-Marne]] et Le Plessis-Trévise, que l'artillerie française ne parvient pas à la déloger : l'attaque est stoppée. Ducrot appelle donc à la rescousse le [[3e corps d'armée (France)|{{IIIe}} corps]] du [[Antoine-Achille d'Exéa-Doumerc|général d'Exéa]], qui a franchi la Marne au nord de [[Bry-sur-Marne]] pour attaquer [[Villiers-sur-Marne]] par le nord. Mais le {{IIIe}} corps arrivant trop tard pour participer efficacement à l'offensive, [[Auguste-Alexandre Ducrot|Ducrot]] adopte une position défensive. 

== La contre-attaque allemande ==

L'offensive française parvient néanmoins à inquiéter le haut-commandement prussien. [[Albert Ier (roi de Saxe)|Albert de Saxe]] surtout, se discrédite auprès de [[Helmuth Karl Bernhard von Moltke|Helmuth von Moltke]], le chef d'état-major prussien. En effet, ce dernier lui reproche sa circonspection dans l'envoi de renforts à la division du Wurtemberg. Moltke charge alors [[Eduard von Fransecky]] de prendre le commandement des opérations, et de protéger la zone menacée avec son {{IIe}} corps. Cependant, Fransecky n'a pas été averti à temps de ces nouvelles dispositions : le {{1er}} décembre, les deux armées concluent une trêve et enterrent leurs morts.<br /> 
Le 2 décembre, les Allemands semblent faire face à une situation similaire à celle de la [[Première bataille du Bourget (1870)|bataille du Bourget]] : Fransecky estimant qu'une contre-attaque n'est pas nécessaire puisque les lignes allemandes n'ont pas été brisées, alors que de son côté Albert de Saxe pousse à la contre-attaque. La rapide offensive de Fransecky lui donne rapidement le contrôle de Champigny mais, les Français étant alors regroupés, les deux armées se font face sans parvenir à se déborder. Cette situation inquiète suffisamment Moltke ; celui-ci prend d'importantes dispositions pour affronter les Français, dans l'hypothèse où ceux-ci renouvelleraient leurs attaques le lendemain et parviendraient à percer. Mais de son côté, Ducrot a déjà abandonné l'idée d'une contre-attaque. Ses troupes ont particulièrement souffert, notamment du froid ({{unité|-14|°C}}, sans couvertures), et bien qu'averti de l'avance de l'[[Armée de la Loire]] sur Paris, celui-ci ordonne le retrait des troupes dans la capitale le 4 décembre.

== Conséquences ==
Les deux armées ont payé un prix élevé lors de cette bataille. Les Français ont perdu environ {{nombre|9000|hommes}} tandis que les pertes allemandes s’élèvent à {{nombre|3000|morts}}. L'Armée de la Loire fut défaite à la [[Bataille d'Orléans (1870)|bataille d'Orléans]] : le général Ducrot poussa alors [[Louis Jules Trochu|Trochu]] et le ministre des affaires étrangères [[Jules Favre]] à entamer des pourparlers de paix avec la Prusse.

== Le panorama de la Bataille de Champigny ==
{{article principal|La Bataille de Champigny}}
Dix ans après les faits, les peintres [[Édouard Detaille]] (1848-1912) et [[Alphonse de Neuville]] (1835-1885) commencent à réaliser la monumentale [[Panorama (peinture)|peinture circulaire]] ''La Bataille de Champigny'' (1880-1882), une [[peinture à l'huile|huile sur toile]] de {{nobr|120 mètres}} de long pour 15 de haut. L'œuvre est exposée à partir du {{date-|6|mai|1882}} et jusqu'en 1887 à Paris au Panorama national (1881, second du nom) exploité [[rue de Berri]] ({{numéro}}5). Elle est ensuite expédiée à [[Vienne (Autriche)|Vienne]], où elle remplace une autre toile panoramique également signée par Detaille et Neuville : ''Le Soir de la bataille de Rezonville'' qui prend, en échange, à partir de la fin du mois de mars 1877<ref>Jean de Bernières, [https://books.google.fr/books?id=MPTUAAAAMAAJ&pg=PA446&dq=panorama+national+d%C3%A9truit&hl=fr&newbks=1&newbks_redir=0&sa=X&ved=2ahUKEwiW8LO5ocv6AhUP_xoKHS8-CWEQ6AF6BAgJEAI#v=onepage&q=panorama%20national%20d%C3%A9truit&f=false « Les Panoramas »] dans la ''Revue politique et littéraire – Revue Bleue'', {{numéro}}14, {{p.|446}}.</ref>, la place vacante au Panorama national de la rue de Berri<ref>[https://www.champigny94.fr/article/le-panorama-anime-la-bataille-de-champigny « Le panorama animé : la bataille de Champigny »] sur le site de la Ville de Champigny-sur-Marne ''champigny94.fr''.</ref> ''La Bataille de Champigny'' reste exposée à Vienne jusqu’en 1891. Après la fin de son exploitation, Detaille la découpe en 65 fragments qui sont dispersés aux enchères en 1892 et 1896<ref>[https://www.artcurial.com/fr/lot-edouard-detaille-paris-1848-1912-2240-175 « Edouard Detaille Paris, 1848 - 1912 Brancardier et soldat de la ligne ; fragment du panorama de Champigny »] sur le site d'Artcurial lors d'une vente de ce fragment.</ref>.

== Bibliographie ==
* [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6476970q?rk=107296;4   Pierre Lehautcourt : Histoire de la guerre de 1870-1871. 2, 7 : Le Bourget, Champigny (28 octobre- 3 décembre 1870)]

== Articles connexes ==
* [[Siège de Paris (1870-1871)]]
* [[Chronologie du siège de Paris (1870-1871)]]
*[[Ignace Hoff]]

== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|en|Battle of Villiers|372589894}}
{{Références|colonnes=1}}

== Liens externes ==
* [https://museedebry.fr/#/homepage-1870/fr Site internet du Musée Adrien Mentienne à Bry-sur-Marne] - mise en valeur des collections du musée, notamment, celle relative à la Bataille de Champigny.
*[https://www.youtube.com/watch?v=-XnilBxb8lo Carte animée sur le déroulement de la bataille de Champigny] publiée par le musée Adrien Mentienne de Bry-sur-Marne.

=== Source ===
* {{Ouvrage|langue=en|titre=The Franco-Prussian War : the German invasion of France, 1870-1871|nom1=Howard|lieu=London|éditeur=Routledge|année=2002|pages totales=512|isbn=978-1-138-13225-2|isbn2=978-0-415-26671-0| prénom1=Michael Eliot| numéro d'édition=2}}

{{Palette|Batailles du siège de Paris (1870)}}
{{Portail|Second Empire|histoire militaire|Royaume de Prusse|Armée française|années 1870}}

{{DEFAULTSORT:Champigny}}
[[Catégorie:Bataille de 1870]]
[[Catégorie:Bataille de la guerre franco-allemande de 1870]]
[[Catégorie:Histoire du Val-de-Marne]]
[[Catégorie:Siège de Paris (1870-1871)]]
[[Catégorie:Novembre 1870]]
[[Catégorie:Décembre 1870]]