Voir la source de Art funéraire basque

L’'''art funéraire basque''', généralisé sur l'ensemble du [[Pays basque]] qu'il soit [[Pays basque français|français]] ou [[Pays basque espagnol|espagnol]], est l’une des manifestations des pratiques culturelles funéraires [[basques]]. Il se caractérise par des sculptures sur pierres (stèles [[stèle discoïdale|discoïdales]] ou [[stèle tabulaire|tabulaire]]s, ou pierres tombales), dont les plus anciennes datent de la fin du {{s-|XVI|e}}. Il ne s'agit pas de la part des sculpteurs, du moins avant le {{s-|XIX|e}}, de la traduction d'une recherche artistique, ou la réponse à un besoin utilitaire, mais de l'aboutissement d'une [[initiation]]<ref name="Duvert"/>, qui prend ses racines dans la lecture du [[rite funéraire]] basque. Les premières traces connues de ces pratiques funéraires, découvertes et étudiées dans les montagnes basques, datent de la [[protohistoire]] basque.

== Archéologie ==
Selon Jacques Blot, dans l'introduction de son article intitulé ''le message des architectures protohistoriques''<ref name="Blot">{{Ouvrage|auteur institutionnel=Bulletin du Musée basque|titre=Harria et herria, Pierre et pays|éditeur=|année=2003|passage=45 à 66|isbn=}}</ref>, « il est encore possible au {{s-|XXI|e}} d’avoir un aperçu de la richesse de la vie spirituelle [des Basques de la [[protohistoire]]<ref group="Note">Dans le présent article, le terme [[protohistoire]] fait référence à la période s’étendant de la fin du [[Néolithique]] jusqu’au début de notre ère, soit schématiquement, d’environ 2000 ans {{av JC}} jusqu’à l’an 0.</ref>] ».

Les monuments étudiés montrent que les pierres ou dalles utilisées proviennent de l’environnement immédiat des sépultures et en traduisent la nature géologique (à l’exception du site Mendizabale 7<ref>{{Ouvrage|titre=Le cercle de pierres ou baratz Mendizabale 7. Compte-rendu de fouilles 1995|éditeur=Bulletin du Musée basque|année=2000|numéro d'édition=156|passage=53 à 74|isbn=}}</ref>, fouillé en 1995, où des matériaux provenant de lieux éloignés ont été trouvés). L’analyse des différents éléments révèle qu’ils ont été adaptés à la forme voulue par [[épannelage]] ou par [[taille de pierre|taille]]<ref name="Blot"/>.

Les archéologues distinguent trois formes de structures. Ainsi, le [[Harrespil|''baratz'']] désigne un cercle de pierres (encore appelé [[cromlech]]). Les tertres entourés de cercles sont appelés ''tumulus-cromlech'' ou ''baratz-tumulaires''. Viennent enfin les éminences artificielles ou tertres, couramment dénommés ''[[tumulus]]''. Ces trois représentations semblent être des variations d'un même plan de base<ref name="Mohen">{{Ouvrage|auteur1=Jean-Pierre Mohen|titre=L’Âge du Fer en Aquitaine|éditeur=Société préhistorique française|année=1980|numéro d'édition=14|isbn=}}</ref>.<br />
On dénombre en [[Pays basque français]] 216 baratz, 61 baratz-tumulaires et 213 tumulus. Sur ce total, 38 structures ont été fouillées (2003<ref name="Blot"/>).<br />
Les baratz présentent des dimensions (de 4 à {{unité|7|mètres}}) inférieures aux deux autres types (diamètres de l’ordre de {{unité|7|mètres}}). Ces structures peuvent être regroupées en [[nécropole]]s.<br />
La composition varie également, empruntant des matériaux différents, qui influent sur l’esthétisme. Ainsi les monuments réalisés en dalles (plaques monolithes taillées dans une roche) à plat ou sur chant, sont plus raffinés que ceux réalisés en blocs ([[poudingue]] ou [[quartzite]])<ref group="Note">Voir à cet égard les fouilles réalisées sur le site Méatsé  ([http://www.aranzadi-zientziak.org/fileadmin/docs/Munibe/1996065076AA.pdf {{Ouvrage|titre=Le cromlech Méatsé 12. Compte-rendu de fouilles 1994|éditeur=|année=1996|numéro d'édition=146|passage=167 à 188|isbn=}}] et [http://www.aranzadi-zientziak.org/fileadmin/docs/Munibe/1997107109AA.pdf {{Ouvrage|titre=Le cercle de pierres ou baratz Méatsé 11. Compte-rendu de fouilles 1996|éditeur=|année=2003|numéro d'édition=160|isbn=}}])</ref>.

Le centre des baratz, ou, de façon similaire, des baratz-tumulaires, recèle une structure qui confère toute leur signification aux monuments. Ces caissons ont en effet reçu en dépôt rituel, encore à interpréter, des fragments osseux et/ou des charbons de bois. À de très rares exceptions près, parmi les sites étudiés<ref group="Note">Céramiques brisées à Bixustia (J. Blot 1976) et Apatessaro (J. Blot 1986) et objets en métal à Errozaté (J. Blot 1977) et Zaho (J. Blot 1989)</ref>, ces sépultures ne contiennent pas d'objet ou d’offrande, à part des pièces [[Typologie lithique|lithiques]] (lames ou [[grattoir]]s en [[silex]])<ref name="Blot"/>.

L’incinération et la [[crémation]] sont, dans les montagnes basques parcourues de bergers, contemporaines de l’[[Enterrement|inhumation]] sans que l’archéologie ait pu interpréter les critères déterminant ces deux pratiques funéraires<ref name="Blot"/>.

Les sites où ont été érigées les structures funéraires semblent refléter un caractère religieux. Ils sont en général situés dans des aires de pâturages, à proximité de zones de transhumance mais loin des lieux d’habitation, sur terrain plat (cols, lignes de crêtes), et bénéficiant d’une vue dégagée sur des panoramas majestueux<ref name="Blot"/>.

La pratique des tumulus ne s’est pas éteinte à la naissance de notre civilisation. Jacques Blot a ainsi fouillé trois tumulus-cromlechs, datés des {{s2-|X|e|XI|e}} {{ap JC}}<ref name="Duvert"/>

== Le rite funéraire basque ==
Le cimetière traditionnel qui entoure l’église se nomme ''hil-harriak'' en basque, soit « les pierres des morts »<ref name="Duvert"/>. Les tombes y sont strictement orientées est-ouest, la face de la stèle tournée vers le tombeau voyant tous les jours le soleil se lever.<br />
Alors que ''Baratz'' désigne les cromlechs dans un contexte archéologique, le mot est également utilisé pour la sépulture domestique liée à la maison. [[Michel Duvert]] note<ref name="Duvert"/> en effet qu’en Pays basque français, « on a enterré récemment (…) dans une bande de terre située sous l’avant-toit des maisons : en façade ou le long de l’un des flancs nord ou sud ». Mais aucun monument funéraire n’y est dressé.<br />
Dans le cimetière traditionnel, les enfants morts sans baptême sont enterrés dans un espace dépourvu de monument (''komunak'' ou ''lur benedikatu gabea''). <br />
Parmi les sépultures des baptisés, on distingue les enfants (qui n'ont pas droit à un monument en pierre - sépulture peinte en blanc), les pauvres (croix en bois), les gens du commun (discoïdales, croix ou tabulaires) et les familles aisées (plate-tombe, croix en fonte, caveau, voire chapelle funéraire)<ref name="Duvert"/>.<br />
L’église contient au moins cinq espaces funéraires. Le chœur accueillait encore il y a peu les prêtres et la [[Benoîte (Pays basque)|benoîte]] (''andere serora''). Des sépultures de prêtres ou de notables sont situées dans l’allée centrale. Dans certaines églises ([[Arcangues]]) un [[enfeu]] placé dans un mur près du chœur, côté Évangile, appartient à une famille noble qui ne possède pas de chapelle latérale. Le porche accueille des tombes de prêtres ou de maisons nobles, ou le monument aux morts. Enfin, dans l’église, où on enterrait encore après la [[Révolution française|Révolution]]<ref group="Note">L’ordonnance royale du 15 mai 1776, demande de ne plus enterrer dans les églises et de construire des cimetières hors des sanctuaires. [[Étienne-Joseph de Pavée de Villevieille|{{Mgr}} Pavée de Villevieille]], évêque de Bayonne se heurte à une forte opposition, à Ciboure en particulier. Le 19 mars 1786, les femmes entrent de force dans l’église et provoquent une émeute (Maïté Lafourcade 1978 et 1987)</ref>, se trouvent les sépultures des maisons (ou ''jarleku'').

Les ''jarleku'' sont le domaine des femmes de la maison. Les tombes, surmontées d’une plate-tombe, sont recouvertes d’un tissu noir. Les femmes y sont accroupies ou assises sur des chaises et président au culte des morts (offrande de lumière, voire de nourriture ou d’argent). Les hommes assistent à l’office du haut des balcons, spectateurs du drame orchestré par les femmes qui veillent sur les morts de la maison<ref name="Duvert"/>. Les femmes de la maison se relaiyaient, de génération en génération sur cette tombe<ref group="Note">[[Pierre de Rosteguy de Lancre]] disait il y a 4 siècles « et bien qu’elles fréquentent jour et nuit les cimetières, qu’elles couvrent et entourent leurs tombeaux de croix et d’herbes de senteur (…) elles sont là assises ou croupies à troupes et non à genoux. » (de Lancre, livre premier, discours 2)</ref>{{,}}<ref group="Note">{{Ouvrage|auteur1=Félix Morel|titre=Bayonne, vues historiques et descriptives|lieu=Bayonne|éditeur=Imprimerie Lamaignère|année=1836}} : « des nattes habituellement noires sont jetées pêle-mêle sur le pavé et désignent des places réservées et qui passent parfois, comme un héritage, de génération en génération. (…) Auprès de ces nattes on remarque de longues et minces chandelles de cire que les femmes allument pendant les offices. Elles s’agenouillent et prient sur ces nattes, tandis que les hommes se tiennent dans les galeries dont nous avons parlé. (…) Dans les villes et les bourgs les plus considérables du Pays Basque, quelques chaises commencent à s’introduire dans les églises et à interrompre fâcheusement cette vieille et religieuse coutume. »</ref><br />

Chaque quartier, voire chaque maison, possédait un chemin utilisé pour conduire le mort au cimetière, le ''hil-bide'', qui assure la continuité entre la demeure des vivants et des morts. Ainsi traverser l’église, avec ses ''jarleku'', c’est en quelque sorte traverser le village<ref name="Duvert"/>.

Ces traditions perdurèrent jusqu’à la fin du {{s-|XIX|e}}, que Michel Duvert résume ainsi : « interpénétration des mondes céleste et terrestre ; imbrication des chemins et des habitats avec le monde souterrain et ses cavités ; prolongation de la maison dans l’église et au niveau de la tombe »<ref name="Duvert"/>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=es |titre=Creencias y ritos funerarios |sous-titre=Anuario de Eusko-Folklore |volume=3 |éditeur=Eusko-Ikaskuntza, sociedad de estudios vascos |année=1923 }}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=es |auteur1=Luis del Campo |titre=Sobre sepulturas en el fuero general de Navarra |volume=46 |éditeur=Cuadernos de etnologia y de etnografia de Navarra |année=1985 |passage=109 à 122 |isbn=}}</ref>.

== Les stèles ==
Les premiers travaux de référence dans le domaine des stèles funéraires sont dus tout d’abord à Eugeniusz Frankowski<ref>{{Ouvrage|auteur1=Eugeniusz Frankowski|titre=Estelas discoideas de la Península Ibérica|lieu=Madrid|éditeur=Junta para Ampliación de Investigaciones Paleontológicas y Prehistóricas|année=1920}}</ref> et à [[Louis Colas]]<ref name="Colas">{{Ouvrage|auteur1=Louis Colas|titre=La tombe basque. Recueil d’inscriptions funéraires et domestiques du Pays basque français 1906-1924|lieu=Biarritz|éditeur=Grande imprimerie moderne|année=1923}}</ref>. À ces œuvres, il convient d’ajouter les observations de [[Philippe Veyrin]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Philippe Veyrin|titre=L’art au Pays basque|éditeur=Horizon de France|année=1964|passage=81 à 137}}</ref>. Ces travaux forment un ensemble documentaire conséquent de plusieurs centaines d’œuvres<ref name="Duvert"/>.<br />
L’approche scientifique des études ethnologiques modernes du Pays basque, débouchant sur une vue d’ensemble qui jusque-là faisait défaut, a été définie, par [[José Miguel de Barandiarán Ayerbe|José Miguel Barandiarán]]<ref name="Duvert">[[Michel Duvert]] ''in'' {{Ouvrage|auteur1=Hubert Lamant-Duhart|directeur1=oui|et al.=oui|titre=Arcangues|éditeur=Ekaina|année=1986|isbn=}}</ref>.<br />

{| class="centre"
|[[Image:Hilarri-4symb.jpg|thumb|left|Stèle discoïdale à [[Bidarray]]]]
|[[Image:Hilarri 6Loop.jpg|thumb|left|Stèle discoïdale à [[Bidarray]]]]
|[[Image:Larressore_Stèle_(3).jpg|thumb|left|Stèle discoïdale à [[Larressore]]]]
|}
{{clr}}

=== Définition ===
[[Michel Duvert]] propose la définition suivante d'une stèle discoïdale : « un monument dressé, au sommet arrondi et le plus souvent circulaire<ref name="Duvert"/> ». Cette définition s’applique aussi aux dalles découvertes par J.M. Barandiarán en [[Province d'Alava|Alava]], datées de 2500 ans {{av JC}}, et par celles révélées dans des dolmens [[Asturies|asturiens]] par {{Lien|fr=José Manuel González y Fernández-Vallés|lang=es|trad=José Manuel González y Fernández-Vallés}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=José Manuel|nom1=González y Fernández-Vallés|titre=Estelas dolmenicas asturianas|éditeur=Zephyrus|année=1976|passage=291 à 297|isbn=}}</ref>. On connait dans cette dernière région deux types de monuments discoïdaux, datant des premiers siècles {{av JC}} Ainsi, à proximité de [[Santander (Espagne)|Santander]] de grands disques ({{unité|1.87|m}} à Corneiro) ont été mis au jour, ainsi que de petites stèles classiques<ref name="Duvert"/>. On ne peut affirmer pour autant que les grands disques découverts soient tous des monuments funéraires.

Pour Michel Duvert, la stèle discoïdale est un « espace structuré, hiérarchisé ». Elle se divise en deux ensembles qui ont chacun une valeur déterminée, le socle et le disque. Ces deux éléments sont parcourus par l’axe vertical, qui ordonne l’espace et le polarise. L’axe horizontal du disque joue un rôle mineur, en comparaison à l’axe vertical. La bordure du disque est parfois une véritable couronne (école d’[[Arbonne]] en particulier, et en Labourd en général). Le croisement des deux axes détermine quatre régions, la région sommitale (à 12 h) étant ’convoitée’ par les symboles chrétiens, et la région opposée (à 6 h) étant la limite entre deux mondes, celui du disque stellaire ou cosmique, et celui du socle, terrestre<ref name="Duvert"/>. Le centre du disque est une « source d’énergie »<ref name="Duvert"/>.

=== Contexte historique ===
À partir du {{s-|XVI|e}}, les stèles datées sont de plus en plus abondantes, surtout en Pays basque français<ref name="Duvert"/>. Ce développement intervient alors que le Moyen Âge s’achève, après de grandes épidémies ayant marqué la région, et qu’une poussée démographique a lieu, accompagnée de nouvelles conditions de vie (introduction du ''[[maïs|millet d’Inde]]'', de la pêche à la morue). Les souverains [[royaume de Navarre|navarrais]] sont repoussés vers la [[Basse-Navarre]] par [[Charles Quint]], puis les [[guerres de religions]] sévissent en [[Soule (province)|Soule]] et Basse-Navarre<ref name="Goyhenetche">{{Ref-Goyhenetche-Histoire PB2}}</ref>{{,}}<ref>{{Ref-Narbaitz-Nabarra}}</ref>.

C’est dans ce contexte, et dans un mouvement qui va s’amplifier au cours du {{s-|XVII|e}}, que les stèles discoïdales vont connaître un essor spectaculaire dans le Pays basque nord<ref name="Duvert"/>.

Dans la société basque, on assiste à cette même époque à la montée du pouvoir des assemblées de villages et de pays. Le maçon remplace peu à peu le charpentier dans la construction du cadre de vie (maisons, églises)<ref name="Duvert"/> et le savoir-faire local se retrouve parfois loin du Pays basque (construction de cathédrales dans la péninsule ibérique : Juan de Olotzaga à Huesca de 1400 à 1415, Martin de Gainza et Miguel de Zumarraga à Séville, Juan de Alava près de Salamanque jusqu’en 1537<ref name="Duvert"/>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=J.A. Barrio Loza|auteur2=J.G. Moya Valganon|titre=El modo vasco de producción arquitectónica en los siglos XVI-XVIII|éditeur=Kobie|année=1980|numéro d'édition=10|passage=283 à 369|isbn=}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=J.A. Barrio Loza|auteur2=J.G. Moya Valganon|titre=Los canteros Vizcainos (1500-1800)|sous-titre=diccionario biográfico|éditeur=Kobie|année=1981|numéro d'édition=11|passage=173 à 282|isbn=}}</ref>). Localement, les maçons et tailleurs de pierre sont des agriculteurs qui perpétuent de père en fils le savoir-faire de la pierre<ref>{{Ouvrage|auteur1=Maïté Lafourcade|titre=Les contrats de mariage du Pays de Labourd sous le règne de Louis XVI. Étude juridique et sociologique|éditeur=Thèse d’État, université de Pau|année=1978|isbn=}}</ref>{{,}}<ref name="Duvert3">[[Michel Duvert]] ''in'' {{Ouvrage|auteur institutionnel=Bulletin du Musée basque|titre=Harria et herria, Pierre et pays|éditeur=|année=2003|passage=45 à 66|isbn=}}</ref>. Cette particularité donne un aperçu du monde des maîtres sculpteurs de stèles.

=== Les écoles ===
On peut définir une typologie de familles de stèles discoïdales, bien que la dimension temporelle ne soit pas d’un grand secours (les stèles labourdines et souletines sont beaucoup moins souvent datées que celles de Basse-Navarre).<br />

Certaines formes de stèles sont propres à des pays ([[pays de Mixe]], [[Saint-Jean-Pied-de-Port|Garazi]], Bas-Adour), à des vallées (vallée de la [[Nive]]), voire à des villages ([[Arbonne]]<ref name="Duvert2">[[Michel Duvert]] ''in'' {{Ouvrage|auteur1=Hubert Lamant-Duhart|directeur1=oui|et al.=oui|titre=Arbonne, Arbona|éditeur=Ekaina|année=1988|isbn=}}</ref> ou [[Itxassou]]<ref name="Duvert4">{{Ouvrage|auteur1=[[Michel Duvert]]|titre=Contribution à l’étude de l’art funéraire labourdin|éditeur=Kobie|année=1981|numéro d'édition=11|passage=389 à 417|isbn=}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Michel Duvert]]|titre=Contribution à l’étude des stèles discoïdales basques dans la Navarre d’ultra-puertos|éditeur=Cuadernos de etnologia y etnografia de Navarra|année=1985|numéro d'édition=46|passage=145 à 200|isbn=}}</ref>).<br />
[[Michel Duvert]] relève que les maîtres<ref group="Note">La notion de ''maître'' induit la formation d’apprentis. Maïté Lafourcade note que « le qualificatif de maître désignait l’artisan qui dirigeait une mini-entreprise, exerçant pour son compte, employant quelques ouvriers et des apprentis auxquels il enseignait le métier » ({{Ouvrage|auteur institutionnel=Bulletin du Musée basque|titre=Harria et herria, Pierre et pays|éditeur=|année=2003|passage=194|isbn=}})</ref> que l’on a pu identifier sans ambigüité ne sont connus que pour 3 à 4 œuvres personnelles, et ce, dans une zone géographique très circonscrite et réduite (un à deux villages)<ref name="Duvert"/>. Cet aspect ajouté au fait que les apprentis effectuaient un stage de quatre années<ref group="Note">De Maïté Lafourcade ''in'' {{Ouvrage|auteur institutionnel=Bulletin du Musée basque|titre=Harria et herria, Pierre et pays|éditeur=|année=2003|passage=195|isbn=}} « Un contrat était conclu entre le maître maçon et les parents du jeune garçon qui était âgé de 14 à 20 ans. Le maître s’engageait à loger, nourrir et naturellement former le jeune homme, à le traiter ’humainement’ et à lui donner de l’argent de poche pour ses menus besoins. De son côté, le maître de la maison natale du mineur s’engageait pour lui à ne travailler que pour son patron pendant la durée du contrat, à obéir à son maître et à le servir honnêtement durant tout son apprentissage »</ref> chez un maître laisse supposer que l’apprentissage dépassait l’acquisition de la technicité pour se transformer en initiation<ref name="Duvert"/>.

L’imagerie des stèles évolue périodiquement, et des rythmes de renouvellement ont parfois pu être établis. En revanche, certaines régions (Bas-Adour) montrent l’existence d'un académisme qui résiste aux modes pendant près d’un siècle<ref name="Duvert"/>. De plus, les œuvres de l’ensemble du Pays basque (sept provinces) montrent une remarquable homogénéité dans la « structuration de l’espace »<ref name="Barbé">{{Ouvrage|titre=Sur l’interprétation matérialiste ou spiritualiste de l’iconographie des monuments funéraires|volume=41 & 42|éditeur=Cuadernos de etnología de Navarra|année=1984|passage=185 à 221|isbn=}}</ref>, qui s’applique à l’ensemble des discoïdales des Pyrénées.

=== Évolutions ===
Au cours du {{s-|XVII|e}}, et principalement à l'ouest du [[Labourd]], la [[stèle tabulaire]] apparaît et se multiplie, sans que l'on connaisse ses origines ni les raisons de sa popularité. La puissance du phénomène est telle qu'on dénombre quantité de ces nouveaux cénotaphes dans les établissements basques du [[Canada]]<ref name="Zumalde">{{Ouvrage |langue=es |auteur1=Imanol Zumalde Irregi |titre=Tras las huellas de los balleneros vascos den Terranova (III) las tumbas vascas de Placentia |éditeur=Deia |année=1980 |passage=4 |isbn=}}</ref>{{,}}<ref name="Colas"/>{{,}}<ref name="Duvert4"/>.<br />
Les croix de pierres font leur apparition à cette même époque et peu à peu remplacent les discoïdales principalement dans le Labourd occidental. Seule la Soule semble avoir échappé à cette évolution<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Michel Duvert]]|titre=Étude des croix du cimetière de [[Masparraute]]. Aingeru irigarayri omenaldia|éditeur=[[Société d'études basques|Eusko Ikaskuntza]]|année=1985|passage=639 à 661|isbn=}}</ref>.
{| class="centre"
|[[Image:Jatxou Steles7.jpg|thumb|left|Stèle tabulaire à [[Jatxou]]]]
|[[Image:Larressore Stèle (9).jpg|thumb|left|Stèle tabulaire à [[Larressore]]]]
|[[Image:Larressore Stèle (2).jpg|thumb|left|Stèle tabulaire à [[Larressore]]]]
|}
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== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=Note|taille=30}}

=== Références ===
{{Références|taille=30}}

== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
==== Sources de l’article ====
* {{Ouvrage|auteur1=Hubert Lamant-Duhart|directeur1=oui|et al.=oui|titre=Arcangues|éditeur=Ekaina|année=1986|isbn=}}
* {{Ouvrage|auteur1=Hubert Lamant-Duhart|directeur1=oui|et al.=oui|titre=Arbonne, Arbona|éditeur=Ekaina|année=1988|isbn=}}
* {{Ouvrage|auteur institutionnel=Bulletin du Musée basque|titre=Harria et herria, Pierre et pays|éditeur=|année=2003|isbn=}}

==== À consulter également ====
En plus des références données plus haut, il est possible de se reporter aux ouvrages suivants :
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=Association Lauburu|titre=Etxea ou la maison basque|éditeur=Les cahiers de la culture basque - 1980|année=|isbn=}}
* {{Ouvrage |langue=es |prénom1=José Miguel |nom1=Barandiarán |lien auteur1=José Miguel de Barandiarán Ayerbe |titre=El mundo en la mente popular vasca |tome=I à IV |lieu=Bilbao |éditeur=Zaraúz, Editorial Icharopena |année=1960 }}
* {{Ouvrage |langue=es |prénom1=José Miguel |nom1=Barandiarán |lien auteur1=José Miguel de Barandiarán Ayerbe |titre=La religion des anciens basques. Obras completas |tome=15 |lieu=Bilbao |éditeur=La Gran Encilopedia Vasca |année=1972 |isbn=}}
* {{Ouvrage |langue=es |prénom1=José Miguel |nom1=Barandiarán |lien auteur1=José Miguel de Barandiarán Ayerbe |titre=Obras completas |tome=I et II |lieu=Bilbao |éditeur=La Gran Encilopedia Vasca |année=1976 |isbn=}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=José Miguel|nom1=Barandiarán|lien auteur1=José Miguel de Barandiarán Ayerbe|titre=Stèles et rites funéraires au Pays basque|éditeur=Ekaina|année=1984|isbn=}}
* {{fr}} {{Ref-Barandiaran-Dic Mythologie}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jacques Blot|titre=Des rites funéraires protohistoriques ont-ils persisté, au Pays basque, jusqu’au Moyen Âge ?|éditeur=Kobie|année=1982|numéro d'édition=12|passage=33 à 42|isbn=}}
* {{fr}} {{Ref-Cerquand-Légendes}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Louis Colas|titre=La tombe basque. Recueil d’inscriptions funéraires et domestiques du Pays basque français 1906-1924|lieu=Biarritz|éditeur=Grande imprimerie moderne|année=1923}}
* {{fr}} [http://www.aranzadi-zientziak.org/fileadmin/docs/Munibe/1988105110AA.pdf {{Ouvrage|auteur1=Henri Duday|titre=Le tumulus-cromlech Millagate 4. Étude des restes humains|lieu=San Sebastian|éditeur=Munibe|année=1988|numéro d'édition=40|isbn=}}]
* {{fr}} [http://www.aranzadi-zientziak.org/fileadmin/docs/Munibe/1990479489AA.pdf {{Ouvrage|auteur1=Michel Duvert|titre=Données ethnographiques sur le vécu traditionnel de la Mort en Pays basque nord|lieu=San Sebastian|éditeur=Munibe|année=1990|numéro d'édition=42|isbn=}}]
* {{Ouvrage |langue=es |auteur1=Eugeniusz Frankowski |titre=Estelas discoideas de la Península Ibérica |lieu=Madrid |éditeur=Junta para Ampliación de Investigaciones Paleontológicas y Prehistóricas |année=1920 }}
* {{Ouvrage |langue=es |prénom1=José Manuel |nom1=González y Fernández-Vallés |titre=Estelas dolmenicas asturianas |éditeur=Zephyrus |année=1976 |passage=291 à 297 |isbn=}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Léon Labayen|titre=Ascain, Azkaine, son histoire, son église|éditeur=|année=|isbn=}}
* {{es}} [http://www.euskomedia.org/PDFAnlt/munibe/aa/1990167179.pdf {{Ouvrage|auteur1=Armando Llanos Ortiz de Landaluze|titre=La edad del Hierro y sus precedentes en Alava y Navarra|lieu=San Sebastian|éditeur=Munibe|année=1990|numéro d'édition=42|isbn=}}]
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Pierre Mohen|titre=L’Âge du Fer en Aquitaine|éditeur=Société préhistorique française|année=1980|numéro d'édition=14|isbn=}}
* {{fr}} {{Ref-Veyrin-Basques}}
* {{fr}} {{Ref-Webster-Légendes}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=Société préhistorique française|titre=Contribution à l’étude des cercles de pierres en Pays basque de France|éditeur=|année=1995|numéro d'édition=92|isbn=}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Philippe Veyrin |titre=L’art au Pays basque |éditeur=Horizon de France |année=1964 |passage=81 à 137 }}
* {{fr}} Bulletins du Musée basque
** {{Ouvrage|titre=Les tumulus de Bixustia et Zuhamendi. Compte-rendu de fouilles 1975|éditeur=|année=1976|numéro d'édition=74|passage=105 à 126|isbn=}}
** [http://www.aranzadi-zientziak.org/fileadmin/docs/Munibe/1977077096.pdf {{Ouvrage|titre=Les cromlechs d’Errozaté. Compte-rendu de fouilles 1973|éditeur=|année=1977|numéro d'édition=78|passage=157 à 176|isbn=}}]
** {{Ouvrage|titre=Contribution à l’étude des monuments funéraires du Pays basque|éditeur=|année=1980|numéro d'édition=88|isbn=}}
** [http://www.aranzadi-zientziak.org/fileadmin/docs/Munibe/1979203212.pdf {{Ouvrage|titre=Le cercle de pierres de Jatsagune. Compte-rendu de fouilles 1978|éditeur=|année=1981|numéro d'édition=93|passage=109 à 126|isbn=}}]
** {{Ouvrage|titre=Les cromlechs Apatessaro 1 et 1bis. Compte-rendu de fouilles 1981|éditeur=|année=1984|numéro d'édition=112|passage=89 à 104|isbn=}}
** [http://www.aranzadi-zientziak.org/fileadmin/docs/Munibe/1986097106AA.pdf {{Ouvrage|titre=Le tumulus-cromlech Zaho 2. Compte-rendu de fouilles 1983|éditeur=|année=1989|numéro d'édition=124|passage=49 à 68|isbn=}}]
** [http://www.aranzadi-zientziak.org/fileadmin/docs/Munibe/1987121128AA.pdf {{Ouvrage|titre=Le cercle de pierres Sohandi 2. Compte-rendu de fouilles 1984|éditeur=|année=1989|numéro d'édition=125|passage=127 à 140|isbn=}}]
** [http://www.aranzadi-zientziak.org/fileadmin/docs/Munibe/1988105110AA.pdf {{Ouvrage|titre=Le tumulus-cromlech Millagate 4. Compte-rendu de fouilles 1986|éditeur=|année=1990|numéro d'édition=128|passage=49 à 68|isbn=}}]
** [http://www.aranzadi-zientziak.org/fileadmin/docs/Munibe/1989093099AA.pdf {{Ouvrage|titre=Le tumulus Irau 4. Compte-rendu de fouilles 1988|éditeur=|année=1992|numéro d'édition=134|passage=167 à 182|isbn=}}]
** [http://www.aranzadi-zientziak.org/fileadmin/docs/Munibe/1991191196AA.pdf {{Ouvrage|titre=Le cercle de pierres Urdanarre sud 1. Compte-rendu de fouilles 1989|éditeur=|année=1993|numéro d'édition=136|passage=171 à 180|isbn=}}]
** [http://www.aranzadi-zientziak.org/fileadmin/docs/Munibe/1993143151AA.pdf {{Ouvrage|titre=Le tumulus Urdanarre nord 1. Compte-rendu de fouilles 1991|éditeur=|année=1994|numéro d'édition=138|passage=145 à 168|isbn=}}]
** [http://www.aranzadi-zientziak.org/fileadmin/docs/Munibe/1996065076AA.pdf {{Ouvrage|titre=Le cromlech Méatsé 12. Compte-rendu de fouilles 1994|éditeur=|année=1996|numéro d'édition=146|passage=167 à 188|isbn=}}]
** {{Ouvrage|titre=Le cercle de pierres ou baratz Mendizabale 7. Compte-rendu de fouilles 1995|éditeur=|année=2000|numéro d'édition=156|passage=53 à 74|isbn=}}
** [http://www.aranzadi-zientziak.org/fileadmin/docs/Munibe/1997107109AA.pdf {{Ouvrage|titre=Le cercle de pierres ou baratz Méatsé 11. Compte-rendu de fouilles 1996|éditeur=|année=2003|numéro d'édition=160|isbn=}}]

=== Articles connexes ===
* [[Hilarri]]
* [[Stèle discoïdale]]
* [[Stèle tabulaire]]

=== Liens externes ===
* [http://hilarriakeuskalherrian1.blogspot.com Articles de Mikel Duvert et autres auteurs sur les stèles discoïdales]

{{Portail|Arts|Pays basque|Pyrénées-Atlantiques}}

[[Catégorie:Sculpture funéraire]]
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[[Catégorie:Culture populaire dans les Pyrénées-Atlantiques]]