Baobab prison

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Le « baobab prison » de Wyndham (Australie-Occidentale) (en).

Les baobabs prisons (en anglais Boab prison tree) sont de vieux baobabs (Adansonia gregorii) au tronc creux du nord de l'Australie-Occidentale, dans le Kimberley, qui furent utilisés à la fin du XIXe siècle, durant la période coloniale, pour y enfermer des prisonniers aborigènes.

Arbre prison de Wyndham[modifier | modifier le code]

L'arbre prison de Wyndham (en) est un grand baobab creux qui se trouve à 40 km au sud de cette agglomération, près de la Digger's Rest et du barrage de Moochalabra, sur la route de la River King[1],[2]. Il était jadis connu sous le nom de Hillgrove Lockup (« prison de Hillgrove »), ainsi qu'en témoigne l'inscription gravée dans le tronc[3]. À la fin du XIXe siècle, la police locale y avait aménagé une ouverture donnant accès à une cellule d'une superficie d'environ 9 m2 à l'intérieur du tronc, pouvant contenir jusqu'à trente personnes[2],[4]. Cet arbre qui atteint 9 m de haut, avec une circonférence de 15 m, était utilisé pour loger les prisonniers en route vers la ville pour y être jugés ; lorsque le nombre de prisonniers était trop important, certains étaient alors enchaînés au tronc[5].

Arbre prison de Derby[modifier | modifier le code]

Un vieil arbre avec un imposant tronc creusé d'une étroite ouverture, entouré d'une clôture en bois
Le « baobab prison » de Derby en Australie.

À 7 km au sud de Derby[6], un vieux baobab creux est réputé avoir été utilisé dans les années 1880 comme cellule pour les jeunes aborigènes du Kimberley capturés par les colons et amenés à Derby pour en faire des pêcheurs de perles[7]. Cet arbre serait âgé de plus de 1 500 ans et la circonférence de son tronc atteint 14 m[8] ; il est percé d'une ouverture large de un mètre et haute de deux mètres par laquelle entraient les prisonniers[9]. Cet usage est toutefois remis en question[10].

Cet arbre, toujours debout et protégé par une clôture, est devenu une attraction touristique[8],[9],[11].

Dans la littérature[modifier | modifier le code]

« ... le baobab prison... l'immense creux de son ventre caverneux emprisonnait malgré lui les esclaves indigènes. Cloîtrés comme des bêtes avant d'aller brosser les perles océanes, les aborigènes par fagots de sept, perdaient pour toujours la joie des grands espaces. »

— Marc Lasserre, L'Australie poétique[12].

Cette utilisation du baobab creux est aussi évoquée dans un roman de littérature jeunesse, The Curse of the Crocodile King (« La Malédiction du roi Crocodile »), de Susan Gates[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. 15° 40′ 30″ S, 128° 05′ 07″ E
  2. a et b (en) « Giant Bottle Trees », The Queenslander, Brisbane,‎ , p. 54 (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) « Photographs from M.E. McCombe's nursing days », State Library of South Australia (en), ca. 19217-1925 (consulté le )
  4. (en) « The Baobab, or West Australian Bottle Tree », The Queenslander,‎ , p. 29 (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Suannee Ribber, « A "Boob" in a Baob Tree : A Queer Lock-up », The Sydney Morning Herald,‎ , p. 9 (lire en ligne, consulté le )
  6. 17° 21′ 03″ S, 123° 40′ 12″ E
  7. (de) « Baobab Prison Tree », Meb's Reisemagazin, (consulté le )
  8. a et b « Derby et l’archipel du Boucanier : ses îles, son histoire et ses grandes marées », Office du tourisme d'Australie (consulté le )
  9. a et b (en) « Boab Prison Tree and Myall's Bore », sur The Sydney Morning Herald, (consulté le )
  10. (en) Vincent Serventy, « Dance of the Boab », The Australian Women's Weekly,‎ , p. 26-27 (lire en ligne, consulté le )
  11. Gilbert Demottie, « Ancienne prison », Guide du routard (consulté le )
  12. Marc Lasserre, L'Australie poétique, Books on Demand France, (lire en ligne), p. 83
  13. (en) Susan gates, The Curse of the Crocodile King, Random House, (lire en ligne), p. 37 & 211

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) R.M. Blench, « The intertwined history of the silk-cotton and baobab », dans René T. J. Cappers (éditeur), Fields of Change: Progress in African Archaeobotany, Barkhuis, (lire en ligne), p. 7

Liens externes[modifier | modifier le code]

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