Voir la source de Arbalète

{{Voir homonymes|Arbalète (homonymie)}}
[[Fichier:Une arbalète classique.jpg|vignette|Une arbalète classique.]]
[[Fichier:Arbalette_naga.jpg|thumb|Arbalète [[Nagas (peuple)|naga]]]]

L''''arbalète''' (du [[latin]] ''arcuballista'') est une [[arme de trait]], constituée d'un [[Arc (arme)|arc]] monté sur un fût et lançant des projectiles appelés « [[Carreau d'arbalète|carreaux]] ». Sa puissance et sa précision sont supérieures à celles d'un arc classique, mais la durée nettement plus longue de son rechargement la pénalise. Ce défaut est corrigé avec certaines arbalètes modernes, notamment les '''arbalètes à sandows''', qui autorisent une cadence de tir égale à celle d'un fusil mono coup.

== Généralités et principes mécaniques ==

Dans son principe, l’arbalète n’est rien d’autre qu’un [[arc (arme)|arc]] (ou systèmes similaires) pour lequel le maintien en tension de la corde est assuré non plus par la force physique du tireur, mais par une pièce rigide appelée ''arbrier'', comme l’écrit Littré, ou ''arbier'', organisée pour supporter le carreau, retenir la corde et la libérer au moment du tir au moyen d’un mécanisme simple<ref>{{lien web |titre=Crossbow |url=http://www.medieval-life-and-times.info/medieval-weapons/crossbow.htm |site=medieval-life-and-times.info |consulté le=22-04-2023}}.</ref>.

Ce perfectionnement apporte plusieurs avantages. Une fois que la corde est tendue, le tireur n’a plus d’effort physique à fournir pendant qu’il vise. L’ajustement du tir s’en trouve facilité. La régularité de tension de la corde est à peu près absolue puisqu'elle est déterminée par le point d'ancrage sur l'arbrier, et donc indépendante du geste de l'archer. Ainsi l’efficacité du tir est moins conditionnée par l’habileté naturelle et le niveau d’entrainement du tireur. Avec une arbalète, il est aussi possible de tirer avec efficacité en position couchée.

La puissance de l’arbalète peut être augmentée sans inconvénient jusqu’à des puissances compatibles avec par exemple le percement des armures ou l’abattage d’un cheval. En outre, la longueur des projectiles n’a plus à être définie en fonction de la morphologie de chaque tireur.

[[Fichier:Noix corde carreau arbalette.svg|vignette|Noix d'arbalète :
1.Noix
2.Corde
3.Carreau
4.Gâchette
]]
On trouve trace de l’arbalète avec un apogée en [[Chine]] dès l'[[Antiquité]], et au [[Moyen Âge]] en [[Occident]]. L’arbalète peut être un objet simple avec un arc en bois d’une seule pièce et une simple encoche dans l’arbrier pour retenir la corde (par exemple l’arbalète prémédiévale dite ''de Charavine'' retrouvée dans le [[lac de Paladru]] en [[Isère (département)|Isère]], ou encore les modèles pygmées encore en usage en Afrique centrale). Mais la plupart des modèles contemporains de la [[guerre de Cent Ans]] sont de conception perfectionnée, avec système de détente à noix, arcs composites puis métalliques, et accessoires d’armement de la corde, qui en font des armes de technologie élaborée, et donc assez coûteuses<ref>Sir Ralph Payne Gallwey, [https://books.google.fr/books/about/The_Book_of_the_Crossbow.html?id=ippFTALwyV8C&redir_esc=y ''Crossbow''], 1903, réédité en 2007 {{ISBN|978-1-843-42833-6}}.</ref>.

Si pour la [[chasse]], l’emploi de l’arbalète a été très apprécié en son temps, son usage militaire a provoqué des déboires célèbres sur le champ de bataille. La lenteur de mise en œuvre face aux troupes armées du grand arc droit traditionnel est souvent avancée comme explication (voir les chroniques des batailles [[bataille de Crécy|de Crécy]] et [[Bataille d'Azincourt|d’Azincourt]]). Mais c’est probablement surtout l’option de vouloir remplacer les archers par des arbalétriers qui constitua une erreur. En tirant {{nobr|5 flèches}} à la minute en rangs serrés, les troupes d’archers peuvent être utilisées comme des moyens de [[tir de suppression]], alors que l’arbalète est plutôt dans le contexte de l’époque une arme de précision.

=== Le carreau ===
{{Article détaillé|Carreau d'arbalète}}
[[Fichier:Bolt of a crossbow 14th century.jpg|thumb|Carreau d'arbalète du {{s-|XIV}}.]]
Le principe du [[Carreau d'arbalète|carreau]] de l'arbalète est essentiellement celui d'une flèche, avec quelques différences mineures mais significatives sur le comportement balistique. Beaucoup plus courts, épais et lourd que les flèches d’arc, les traits d’arbalètes sont peu affectés par les efforts en flexion imposés à leur fût ([[spine]]) pendant le tir, qui perturbent la régularité du tir à l’arc<ref>''Le monde de la chasse à l'arc'' {{ISBN|978-2901196297}}.</ref>. Il est ainsi possible de fabriquer sans trop de difficultés techniques en grande série, des lots de projectiles peu couteux de qualité acceptable<ref>[https://books.google.fr/books/about/The_Book_of_the_Crossbow.html?id=ippFTALwyV8C&redir_esc=y ''The Book of the Crossbow''].</ref>.

=== Le jalet ===
{{Voir homonymes|Jalet (homonymie)}}

Des arbalètes ont aussi été utilisées pour lancer des galets ou des balles (plomb, billes d'acier, etc.), appelés ''jalets''<ref>{{lien web
 | url = http://www.cnrtl.fr/definition/jalet
 | titre = Jalet
 | site = TLFi
 | consulté le = 2016-01-13
}}.</ref>, qui est un sens spécialisé du [[français central]], alors que le sens original est conservé dans ''galet'', forme [[Ligne Joret|normanno-picarde]].

=== Méthodes d'armement ===
Les arbalètes de puissance inférieur à 200 livres s'arment manuellement, au delà de 200 livres, la puissance de l'arme oblige à tendre l'arbalète avec un [[Levier (mécanique)|bras de levier]]. Au delà de 500 livres, des systèmes d'armement comme un treuil ou un cranequin sont nécessaires.
[[Fichier:Arbalétriers fete des confréries 12202.jpg|vignette|Armement à l'aide d'un bras de levier.]]

== Histoire ==

=== Antiquité ===
==== Extrême-Orient ====
Les premières arbalètes apparaissent en [[Chine]], durant la ''[[Période des Royaumes combattants]]'' qui couvre le {{-s|V}} et jusqu'à [[221 av. J.-C.|221 {{av JC}}]] L'arme ne disposant pas encore de système mécanique, la corde doit être tendue par le combattant en position allongée, tirant sur celle-ci avec ses bras et poussant avec ses pieds sur les demi-arcs. La gâchette se développe au cours de la période<ref>{{harvsp|id=LEW|Lewis|1999|p=622-623}}.</ref> allant de la [[dynastie Qin]] aux [[dynastie Han|Han]]. Ce sont des pièces en bronze.

C'est également durant la période des Royaumes combattants qu’apparaît la [[Chu ko nu]] (littː « arbalète de Zhuge »), une arbalète à répétition. Il s'agit d'une petite arbalète à levier permettant un rechargement rapide du trait, dont le nom provient d'une version de cette arme qui a été améliorée par [[Zhuge Liang]], un célèbre stratège de la période des trois royaumes<ref name="history">Lin, Yun. "History of the Crossbow, " dans ''Chinese Classics & Culture'', 1993, No.4: {{p.|33–37}}.</ref>.

<gallery>
Fichier:Qin crossbow trigger, shaanxi history museum.jpg|Arbalète (reconstitution) de l'armée du premier empereur [[Qin Shi Huang]] (221-207 av. n. ère), musée d'histoire du Shaanxi.
Fichier:China.Terracotta statues027.jpg|Détente destinée à une gâchette d'arbalète. Bronze<ref group="N">Les pièces, produites en série à l'identique exact, étaient échangées rapidement si nécessaire. Les traits étaient revêtus de chrome, antioxydant : dans {{harvsp|Ciarla|de Luca|2005|p=221 et 230 (reproduction de deux modèles de détentes)}}.</ref>, musée de l'armée du premier empereur, Xi'an.
Fichier:Crossbow Trigger (Nugong) LACMA AC1998.251.26.jpg|Élément central d'arbalète avec gâchettes. Bronze incrusté d'argent et d'or. Han occidentaux, Los Angeles County Museum of Art.
Fichier:Zhugenu-springautumn.jpg|Modèle d'arbalète a répétition à deux coups. C'est l'arbalète à répétition la plus ancienne qui nous soit parvenue, elle a été trouvée dans une tombe de l'[[Chu (État)|État de Chu]] datant du {{-s-|IV}}
</gallery>

==== Grèce ====
[[Fichier:Gastraphetes Rekonstruktion Saalburg.jpg|thumb|right|[[Gastrophète]] grec.]]
Les premières apparitions de développement des arbalètes en [[Europe]] ont lieu dans la [[Grèce antique]] au cours du {{-s|V}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=William|nom1=Gurstelle|titre=The Art of the Catapult|sous-titre=Build Greek Ballistae, Roman Onagers, English Trebuchets, and More Ancient Artillery|lieu=Chicago, Ill|éditeur=Chicago Review Press|année=2004|pages totales=172|isbn=978-1-55652-526-1|isbn10=1-556-52526-5|passage=49}}.</ref>

Le [[gastrophète]] est l'ancêtre de l'arbalète, mais il s'agit d'une arme de siège. Son poids élevé permet en effet de douter d'une utilisation réelle sur un champ de bataille en dehors d'un contexte de siège. Elle fut remplacée par l'{{lien|oxybeles}} puis par la [[baliste]].

Contrairement au gastrophète, l'arbalète dispose d'un système avec une détente.

==== Rome ====
[[Fichier:Roman crossbow.jpg|thumb|upright=0.7|Arbalète romaine.]]
Dans l'[[Rome antique|Antiquité romaine]], la Cheiroballistra, aussi appelée ''manuballista'' (littéralement ''baliste à main''), est héritée du modèle des ''oxybèles'' grecs, il s'agit donc d'une arbalète à torsion<ref>{{Lien web |langue=Anglais |auteur=AITOR IRIARTE |titre=PSEUDO-HERON’S CHEIROBALLISTRAONE MORE ENGLISH TRANSLATION. |url=https://d1wqtxts1xzle7.cloudfront.net/63971466/CheiroEngltrans20200720-92201-1mvh4uv.pdf?1595252207=&response-content-disposition=inline%3B+filename%3DPSEUDO_HERON_S_CHEIROBALLISTRA_ONE_MORE.pdf&Expires=1618445064&Signature=RSPiJhpdKoy3AZkYVWGRXJqnrL-3uFGtzPP3RdwXcjEpbNi6sOygDTU4~NBd5b703bIs339K7fQl-Y~lLbEdGhYZVXJ5bhdB-OexzbKzGqKQIV9~INwEC3cUpe2xbHDxLRnn3UWVQol6-z4tHtREAO3zwJ4rVFa~sj1VyOlezigopm5SwM37jt0m58mWALvlrqfcu7T2kH8PXOYdN7PjKna~hVCKubyBbhIHhxNhc6a7x4PsArAcuLgd0pGWgdLD~d6jSvo25h8YmftWtEKWjnqatdj4qovz5RR9dxO6qDxrr5n2QokYnlf21hO0NcE0vZvIC5tsTvoI48pD1YpI2Q__&Key-Pair-Id=APKAJLOHF5GGSLRBV4ZA |consulté le=15 avril 2021}}</ref>. Ce modèle aurait subsisté jusqu'au {{s-|X}}. Le principe repose sur deux ressorts de [[crin]]s ou de [[tendon]]s de chaque côté du fût de l'arme, qui se tendent quand on ramène les deux branches en arrière.

Le commandant romain [[Arrien]] décrit dans son livre ''Tactica'' la formation au tir de la [[Cavalerie au temps de la Rome antique|cavalerie romaine]] à l'aide d'une ''arme à main mécanique'' depuis un cheval<ref>{{en}} [[Arrian]], ''Tact.'' 43.1 ; {{harvsp|Baatz|1994|pp=11–15}}.</ref>. Des [[Relief (sculpture)|reliefs]] de la [[Gaule romaine]] dépeignent l'utilisation d'arbalètes dans des scènes de chasse. Ceux-ci sont remarquablement semblables à l'arbalète médiévale postérieure<ref>{{en}} [http://dagr.univ-tlse2.fr/sdx/dagr/feuilleter.xsp?tome=1&partie=1&numPage=400&filtre=arbal%C3%A8te%20&nomEntree=ARCUBALLISTA Arcuballista, Manuballista].</ref>.

=== Moyen Âge ===
[[Fichier:B Osma 85v.jpg|vignette|gauche|''Les Quatre Cavaliers'' (1086, enluminure sur parchemin), plus ancienne représentation connue d'arbalète en Europe, [[cathédrale d'El Burgo de Osma]].]]
Au [[Moyen Âge]], l'arbalète est utilisée autant comme arme de [[chasse]] que pour la [[guerre]]. Méprisée par la [[chevalerie]], elle est vue comme arme déloyale car, tuant à distance, elle ne permet pas à l'adversaire de se défendre. Ainsi, considérant que l’arbalète, qui n’exige pas une grande formation, permet à des soldats peu aguerris de tuer de loin un chevalier en armure qui a voué son existence au métier de la guerre, le clergé estime que c'est une arme immorale pour le peu de courage et de formation qu’elle exige de celui qui la manie. {{Citation|Les Français la regardaient comme l'arme des lâches et refusaient de s'en servir. Avec cette arme perfide, disaient-ils, un poltron peut tuer sans risque le plus vaillant homme<ref>[[Pierre Jean-Baptiste Legrand d'Aussy]].</ref>.}} Malgré les progrès de l'[[artillerie]], son emploi perdura. Ce n'est qu'au cours du {{s-|XVI}} que l'arbalète ne servira plus qu'à la chasse<ref>{{Ouvrage |auteur1=Nicolas Mengus |titre=Châteaux forts au Moyen Âge |lieu=Rennes |éditeur=[[Édilarge|Éditions Ouest-France]] |année=2021 |pages totales=283 |passage=181 |isbn=978-2-7373-8461-5 }}.</ref>.

L'arbalète apparaît sous sa forme moderne en Italie au milieu du {{s-|X}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Ralph Payne-Gallwey|titre=The Crossbow, Mediæval and Modern, Military and Sporting|éditeur=Holland Press|année=1958|isbn=|passage=7}}.</ref>. Les [[Mamelouk]]s l'utilisent au moins pour la chasse au {{s-|XII}}.

En [[Europe]] chrétienne, l'arbalète est frappée d'[[anathème]], car jugée trop meurtrière, et son usage est interdit en 1139 par le [[Deuxième concile du Latran|{{IIe}} concile du Latran]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Karl Joseph von Hefele|titre=Histoire des conciles d'après les documents originaux|lieu=Paris|éditeur=Letouzey et Ané|année=1907|pages totales=864|lire en ligne=https://archive.org/details/histoiredesconci51hefele/|passage=p. 733}}.</ref> et confirmée quelques années plus tard, en 1143, par le pape {{souverain2|Innocent II}}, qui menace les arbalétriers, les fabricants de cette arme et ceux qui en faisaient le commerce d'[[excommunication]] et d'anathème. Cette interdiction, par ailleurs valable uniquement pour les combats entre chrétiens, reste médiocrement observée par les princes d'[[Occident]], malgré les efforts du pape {{Innocent III}} pour réaffirmer, en 1205, les interdits du {{IIe}} concile du Latran, à tel point que l'arbalète est privilégiée à l'arc à cette époque. Aux {{s2-|XII|XIII}}, malgré l'interdiction, [[Richard Cœur de Lion]] et [[Philippe II Auguste|Philippe Auguste]] développèrent des unités spécifiques d'arbalétriers, bien entraînées et équipées. L’efficacité de ces armes faisait de ceux qui les maniaient des soldats d'élite, très prisés, et très bien payés, ce qui leur permettait l'achat d'équipements de qualité. Les indications de l'époque font état des arbalétriers comme les troupes les mieux payées des armées occidentales, et parfois même mieux équipées que certaines classes de [[Chevalerie|chevaliers]]. Cette arme fut aussi utilisée par les peuples orientaux durant les [[croisade]]s, dans une forme similaire au modèle occidental, mais avec quelques subtilités de forme. Il existait aussi un modèle, peut-être expérimental, d'arbalète portative lance-grenades.
[[Fichier:Arbalette-p1000546.jpg|vignette|Arbalète médiévale suisse.]]

Durant les guerres de la fin du Moyen Âge, la [[France]] fait souvent appel à des [[mercenaire]]s arbalétriers étrangers (notamment italiens, et en particulier [[Arbalétriers génois|génois]]<ref>{{Article |langue=it |prénom1=Fabio |nom1=Romanoni |titre="Boni balistrarii de ripperia Ianue". Balestrieri genovesi attraverso due cartulari del 1357 |périodique=Archivio Storico Italiano |volume=CLXVIII |année=2010 |lire en ligne=https://www.academia.edu/215608/_Boni_balistrarii_de_ripperia_Ianue_._Balestrieri_genovesi_attraverso_due_cartulari_del_1357_in_Archivio_Storico_Italiano_CLXVIII_2010_ |consulté le=2019-09-09 }}.</ref>), dont le tir pouvait percer une armure jusqu'à une distance de {{unité|90|à=100|mètres}}.

L'une des victimes les plus célèbres fut Richard Cœur de Lion qui mourut de la blessure infligée par un [[carreau d'arbalète]] en 1199.

Les progrès de la [[sidérurgie]] augmentent parallèlement la robustesse des [[Armure (équipement)|armures]] et la puissance de l'arbalète avec la création de l'arc en acier, au début du {{s-|XIV}}, qui remplace petit à petit les arcs en bois et les arcs [[Matériau composite|composites]] (lamellé-collé : bois + tendons + corne, le tout encollé). On invente aussi un mécanisme complexe et coûteux, avec temps de rechargement de plus en plus long de {{nombre|2|à=3|minutes}} (jusqu'à {{nobr|30 minutes}} pour les modèles les plus puissants) comme le cric ou le treuil (appelé aussi le « moufle ») pour tendre l'arbalète. Les Italiens se distinguent dans la fabrication d'arbalètes particulièrement efficaces : un trait peut atteindre jusqu'à {{unité|350|km/h}} ! Cependant, à raison de deux coups par heure, elle est peu utilisée sur les champs de bataille. Par contre, lors des sièges, l'arbalétrier peut se mettre à l'abri, aussi peut-elle être utilisée concurremment à l'arc, l'archer tirant pendant que l'arbalétrier recharge son arme<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Jean Mesqui]]|titre=Châteaux et enceintes de la France médiévale|sous-titre=de la défense à la résidence|tome=2|éditeur=Picard|année=1993|passage=259}}.</ref>.

Le cranequin (du moyen néerlandais ''cranekijn'' « sorte d'arbalète »<ref>[http://www.cnrtl.fr/definition/cranequin Cranequin], sur le site cnrtl.fr.</ref>) était une arbalète à pied mais le terme a fini par désigner aussi le mécanisme particulier destiné à le tendre. Pour lever cette ambiguïté, l'arbalète elle-même a été renommée improprement [[Cric (tension)|cric d'arbalète]], terme malheureusement utilisé de nos jours alors qu'il semble ne désigner qu'une partie de l'arme. Les cranequiniers étaient les utilisateurs (à pied ou à cheval) de ce type d'arbalète.

Les arbalètes, comme les arcs, ont pratiquement disparu lorsque les [[arme à feu|armes à feu]], plus facile d'emploi, demandant moins d'entraînement, et aussi beaucoup moins chères, devinrent l'équipement de base du [[Infanterie|fantassin]]<ref name=CI>{{Article|prénom1=Berthold|nom1=Seewald|titre=L'arbalète, arme interdite et symbole de liberté|périodique=Courrier International|date=21 novembre 2019}}, traduction d'un article publié dans ''Die Welt'' le 27 septembre.</ref>. Des utilisations marginales restent néanmoins attestées jusqu'à des époques très récentes, par exemple pour la chasse<ref name=CI/>.

==== Un témoignage historique ====
[[Fichier:Martyrium Des Hl. Sebastian (Detail) Hans Holbein.jpg|thumb|''Le martyre de Saint Sébastien'', [[Hans Holbein l'Ancien]]. [[Alte Pinakothek]], vers 1516.]]
;L'arme décrite par l'historienne byzantine [[Anne Comnène]] (1083-1148)
{{Citation|La tsangra (arbalète en grec) est un arc barbare (étranger), absolument inconnu des Grecs (Byzantins). Il ne se tend pas (l'arc), […] celui qui tend cet instrument de guerre, particulièrement puissant, doit se tenir pour ainsi dire à la renverse et appuyer fortement les deux pieds sur les demi-cercles de l'arc, tandis que des deux mains, il tire à soi la corde avec grand effort. En son milieu se trouve une rainure semi-cylindrique qui touche à la corde elle-même, elle est à peu près de la dimension d'un trait de grande longueur et va de la corde jusqu'au milieu de l'arc (arbalète) : c'est par là que sont lancés des traits de toutes sortes.

Aussi bien, les traits qu'on y place, sont-ils très courts, mais très gros et munis au bout d'une redoutable armature de fer. Du fait de la projection, rendue violente par la corde et par toute la force déployée, les traits ne rebondissent pas en arrière de l'endroit où ils sont venus frapper […] mais traversent un bouclier, perforent une cuirasse de fer épais, et poursuivent leur vol de l'autre côté.

C'est à ce point qu'est violente et irrésistible la force de tels traits.

Ce trait a déjà transpercé une statue de bronze : venant à frapper le rempart d'une grande ville, ou bien il a disparu enfoncé dans l'épaisseur du mur.

Telle est l'action de la tsangra, action réellement diabolique ; celui qui est atteint par l'un de ces coups est bien malheureux, car il meurt subitement sans même sentir le coup, tant il est violent<ref>Anne Comnène, ''Alexiade'', X, VIII, 6, Les Belles Lettres, Paris, 2006.</ref>.}}

=== Afrique ===
[[Fichier:Arbalète-africaine.png|thumb|left|Schéma en coupe d'une arbalète africaine en deux pièces avec charnière.]]
Quelques explorateurs européens du milieu du {{s-|XIX}} (entre autres [[Paul Belloni Du Chaillu]], [[Richard Francis Burton]]) constatent la présence d'un type particulier d'arbalète répandu en Afrique côtière équatoriale<ref>[[Henry Balfour]], [https://www.jstor.org/stable/715233?seq=1#page_scan_tab_contents ''History of West African Crossbows, Journal of the african society''], 1909.</ref>.

Ce type d'arme est alors utilisé par diverses ethnies, réparties de l'actuel [[Gabon]] (Fangs et Mpongwe de la région de la rivière [[Ogooué]]) jusqu'au sud-est de l'actuel [[Nigeria|Nigéria]] en passant par le [[Cameroun]].

L'arbalète africaine consiste en un long bras se séparant verticalement en deux branches. Ramener les deux morceaux ensemble fait rentrer un petit cylindre du morceau inférieur dans une cavité du morceau supérieur, cylindre qui déloge la corde et provoque le tir<ref>Henry Balfour, ''Journal of the African society'', {{p.|339-340}}.</ref>. Du milieu du {{s-|XIX}} jusqu'au début du {{XXe}}, les principales théories expliquant la présence de ces armes dans cette région très circonscrite de l'Afrique, font état d'une invention locale (Sir Richard F. Burton était d'avis que l'arme était probablement d'invention locale et présente depuis un temps considérable<ref>[[Richard Francis Burton]], [https://books.google.fr/books?id=48VOVNWweYcC&pg=PT148&lpg=PT148&dq=%22peculiar+to+this+people+and+probably+a+native+invention,+not+borrowed,+as+might+be+supposed,+from+Europe%22&source=bl&ots=74dJY1liP9&sig=G3oAYIIj67dSj_YyRjgQZh8n83E&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj4wYuKicDKAhWC2BoKHcd1BnIQ6AEIHzAA#v=onepage&q=%22peculiar%20to%20this%20people%20and%20probably%20a%20native%20invention%2C%20not%20borrowed%2C%20as%20might%20be%20supposed%2C%20from%20Europe%22&f=false ''Two Trips to Gorilla Land, and the Cataracts of the Congo''].</ref>.), ou bien d'une imitation « simplifiée » des arbalètes européennes.[[Fichier:Navalzhugenu.jpg|thumb|Arbalète à répétition à la fin du {{s-|XVI}}, [[Corée]] de la [[Période Joseon|dynastie Joseon]].]]
Selon [[Henry Balfour]], il ne s'agit ni d'une invention locale ancienne, ni d'une simplification d'une arme européenne, mais d'une reproduction « à l'identique » d'un modèle européen rudimentaire qui était répandu à l'époque des premiers contacts entre les européens et les africains de la côte<ref>Henry Balfour, ''Journal of the African society'', {{p.|346}}.</ref>.

=== [[Corée]] et [[Japon]] ===

Selon Thomas Louis et Tommy Ito, l'arbalète à flèche est apparue au Japon au {{s-|VII}}, équipant, pour l'essentiel, l'infanterie. Au cours du {{s-|XVI}}, elle aurait été l'arme exclusive de certaines unités d'archers.

Elle fut utilisée sur les champs de bataille autant sous sa forme portative qu'en tant qu'arbalète de siège projetant des pierres ''(oyumi)''. Cette dernière disparut au début du {{s-|XII}}<ref>''Les Samouraïs, le code du guerrier'', Rome, Gremese, 2008.</ref>.

Les [[ninja]]s (''shinobi'') utilisaient les arbalètes en mettant à profit leur agilité pour choisir des postes de tir inusités (par exemple, depuis les toits).

== Arbalètes inventoriées ==
[[Fichier:Schlafender Grabwächter mit Armbrust Bernhard Strigel.jpg|thumb|''Gardien du Tombeau endormi avec son arbalète''. [[Bernhard Strigel]], 1520.]]
En Belgique :
* [[Musée du Grand Serment Royal et de Saint-Georges des Arbalétriers de Bruxelles]]
En France, sept arbalètes ou carreaux ont été répertoriées par l'[[Inventaire général du patrimoine culturel]] :
* trois au [[musée historique de Haguenau]] dans le [[Bas-Rhin]]<ref>{{Base Palissy|IM67002675}}.</ref>{{,}}<ref>{{Base Palissy|IM67002676}}.</ref>{{,}}<ref>{{Base Palissy|IM67002677}}.</ref> ;
* un ensemble de trois arbalètes au musée de [[Mulhouse]] dans le [[Haut-Rhin]], datant du {{XVIe s}} au {{s-|XVII}}<ref>{{Base Palissy|IM68003092}}.</ref> ;
* un carreau de fer du {{s-|XV}}, découvert et conservé au [[château de Bonaguil]] en [[Lot-et-Garonne]]<ref>{{Base Palissy|IM47000977}}.</ref>.

== L'arbalète moderne ==

Les arbalètes modernes ont profité des progrès des arcs modernes : matériaux composites, arcs à poulie. À titre d'illustration, voici les caractéristiques techniques d'une arbalète de chasse moderne :
[[Fichier:Armbrustschiessen.jpg|thumb|left|Arbalète moderne de compétition.]]
* Puissance : {{nobr|150 livres}} (la force exercée pour maintenir l'arbalète armée, qui est aussi celle qui sera appliquée au projectile, correspond à celle d'un [[poids]] d'environ {{unité|68|kg}}, soit {{nobr|667 [[Newton (unité)|newtons]]}} ; la dénomination « puissance » et sa mesure en « [[Livre-force|livres]] » sont traditionnelles en archerie, bien qu'il s'agisse d'une [[force (physique)|force]] et non d'une [[puissance (physique)|puissance]]) ;
* Vitesse initiale : {{unité|102|m/s}} (env. {{unité|367|km/h}}).

Certaines arbalètes modernes ont des particularités qu'on ne trouvait pas ou peu au Moyen Âge mais qui existaient déjà, pour certaines, durant l'Antiquité. On a trouvé notamment le principe de « l'articulation sur ressorts » : au lieu d'un arc flexible dont l'élasticité permet d'emmagasiner l'énergie qui propulsera la munition, ce sont des ressorts qui joueront ce rôle, l'arc (rigide, donc) n'ayant plus comme utilité que d'offrir un bras de levier pour tendre ces ressorts et un support pour placer la corde. On trouvait déjà ce principe durant l'Antiquité, notamment sur le « [[Engin de siège dans l'Antiquité romaine|scorpion]] », grosse arbalète montée sur affût utilisée principalement par l'armée romaine. On notera aussi des systèmes de réarmement rapide de la corde comme sur le modèle « commando » de la marque Barnett, où l'arbrier se « casse » en deux niveaux d'une bascule (à la manière des fusils de chasse), ce qui a pour effet de tirer vers l'arrière des crocs qui emportent avec eux la corde. Lorsque le mouvement inverse est opéré (on « referme » l'arbrier), la corde reste en arrière, maintenue par la noix (ou la pièce du mécanisme équivalente), tandis que les crocs repartent en avant de l'arbrier pour laisser la corde suivre sa course naturelle durant le tir. L'adjonction d'un système de poulies, d'un palan ou d'un quelconque système de démultiplication des forces permettra par ailleurs de diminuer l'effort que doit offrir le tireur pour réarmer son arbalète par rapport à un système de réarmement classique.

Il existe aussi des pistolets arbalètes, généralement d'une puissance de 50 ou {{nobr|80 livres}}, qui déploient environ 8,5 joules d'énergie cinétique.

=== L'arbalète à sandows ===
Les arbalètes à sandows ont la particularité de ne pas avoir d'arc, mais une barre rigide perpendiculaire à l'arbrier, supportant de puissants élastiques reliés à une corde centrale. L'efficacité de ce matériau permet de propulser avec grande force de très lourds carreaux avec une arbalète ayant peu de poids de traction (~100 livres), ce qui rend l'arme plus facile à armer manuellement, sans étrier. Ainsi, une arbalète à sandows peut être rechargée aussi rapidement qu'un fusil mono-coup (7 secondes). Ces arbalètes déchargent des carreaux de très gros diamètre : jusqu'à 18 mm (le diamètre des traits d'arbalètes classiques est généralement entre 6 et 8 mm)<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Les carreaux |url=https://limousincrossbows.wordpress.com/les-carreaux-ciseaux-a-bois/ |site=Les Arbalètes du Limousin |date=2022-12-17 |consulté le=2024-11-01}}</ref>.
[[Fichier:Une arbalète à sandows.jpg|alt=Une arbalète à sandows ARTAC-15 de calibre 15 mm et ses carreaux|vignette|313x313px|Une arbalète à sandows ARTAC-15 de calibre 15 mm et ses carreaux]]
La portée de ces armes est limitée (la portée pratique ne dépasse pas 20 mètres) mais à courte distance l'impact des carreaux est particulièrement violent : le [[Pouvoir d'arrêt (munition)|pouvoir d'arrêt]] va jusqu'à 13,4 TKOF (Taylor knock-out factor, formule servant à calculer le pouvoir d'arrêt d'un projectile), à titre de comparaison : une balle de fusil de [[Calibre .410]] fait 9,4 TKOF<ref>{{Lien vidéo|titre=LA PUISSANTE ARBALÈTE ACS-18 (calibre 18 mm !)|url=https://video.tvs24.ru/go/channel/Arbaletes-du-Limousin/video/1642/la-puissante-arbal%C3%A8te-acs-18-calibre-18-mm|langue=fr|consulté le=2024-11-01|auteur=Arbaletes-du-Limousin|durée=786}}</ref>.

=== Usages ===

==== Chasse, loisirs et science ====
[[Fichier:Fish0293 - Flickr - NOAA Photo Library.jpg|thumb|right|250px|Pêche scientifique pour obtenir des échantillons de tissus de dauphins nageant dans le [[sillage (phénomène physique)|sillage]] d'un bateau de la [[National Oceanic and Atmospheric Administration|NOAA]] en 2010.]]
Les arbalètes sont utilisées pour le [[tir sportif]], la [[chasse à l'arc]] ou pour prélever des échantillons de [[Lard de mammifère marin|graisse des mammifères marins]] pour la recherche scientifique.

L'arbalète est encore utilisée comme arme dans des sociétés de '''tir d'agrément''' (Nord de la France, [[Belgique]], [[Pays-Bas]]…). Cependant, contrairement à l'arc, le tir à l'arbalète n'est pas un [[Jeux olympiques|sport olympique]]. On distingue deux disciplines reconnues par la [[fédération française de tir]] :
* l'arbalète Match (tir à {{nobr|10 mètres}} et {{nobr|30 mètres}}) ;
* l'arbalète Field (tir à 10, 18, 35, 50 et {{nobr|65 mètres}}).

La '''chasse à l'arbalète''' est techniquement possible, mais ''parfois interdite'' (notamment en France)<ref>[http://www.oncfs.gouv.fr/events/droit_jurisprudence/2003/armes-2002.php Le nouveau régime des armes et la chasse] sur le site de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage. L'arbalète est classée en {{6e|catégorie}} et est interdite formellement à la chasse par arrêté ministériel en date du {{date|15|février|1995}} (''Journal officiel'' du 7 mai 1995) modifiant l'arrêté ministériel du {{date|1|août|1986}}.</ref>. Elle est par contre largement pratiquée sur le continent nord-américain sans restriction. Dans certains pays tels que le Canada ou le Royaume-Uni, les arbalètes sont moins lourdement réglementées que les armes à feu, et donc plus populaires pour la chasse<ref>{{en}}https://dr6j45jk9xcmk.cloudfront.net/documents/3311/2014-ontario-hunting-regulations.pdf.</ref>. Toutefois au Canada, les arbalètes qui peuvent être tirées avec une main et les arbalètes d'une longueur globale de {{unité|500|mm}} ou moins sont prohibées. Il est donc impossible d'en posséder ou d'en acquérir légalement<ref>{{Lien web|nom1=Police|prénom1=Government of Canada, Royal Canadian Mounted|nom2=Canada|prénom2=Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du|titre=Language selection - Royal Canadian Mounted Police|url=http://www.rcmp-grc.gc.ca|site=www.rcmp-grc.gc.ca|consulté le=2016-12-03}}.</ref>.
* L'arbalète désigne aussi l'arme employée en '''[[Pêche sous-marine|chasse sous-marine]]''' où la propulsion de la flèche est assurée par des élastiques puissants appelés « sandows »<ref>{{Lien web |langue=English |auteur=Mathew |titre=The Crossbow Guide - Best Of 2023 , Crossbow Reviews , How to's buying Guide |url=https://thecrossbowguide.com/ |format=doc |accès url=libre |site=TheCrossbowGuide |date=November 3, 2022 |consulté le=September 3, 2022}}</ref>.

==== Utilisation militaire et paramilitaire ====

Dans les temps modernes, les arbalètes ne sont plus utilisées pour les assassinats mais il y a encore certaines applications militaires.
* En Amérique latine, [[Armée péruvienne|l'armée péruvienne]] équipe certains de ses soldats avec des arbalètes et de la corde pour établir une [[Tyrolienne (transport)|tyrolienne]] en terrain difficile<ref>{{en}} [http://www.saorbats.com.ar/GaleriaSaorbats/Peruffaa04/images/b2aBriFFEE2_EP_jpg.jpg Ejercito prepare for deployment.]</ref>.
[[Armée de terre brésilienne|L'armée de terre brésilienne]] entraine également ses soldats au maniement des arbalètes<ref>{{en}} [http://www.militaryphotos.net/forums/showthread.php?t=23940 CIGS information thread].</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.segurancaedefesa.com/Besta.jpg CIGS photograph].</ref>.
* Aux États-Unis, la société SAA International Ltd a développé un lance-grappin comme solution contre les mines pour le théâtre du [[Moyen-Orient]]. Ce dispositif a été évalué avec succès en [[Colombie]] et en [[Bosnie-Herzégovine|Bosnie]]<ref name="VPMWXK" />. Il est utilisé pour sonder et faire exploser des mines jusqu'à {{nobr|50 mètres}}<ref name="VPMWXK">{{en}} [http://www.saa-intl.com/products/images/crossbow2.jpg « LGH Plastic Retrieval Line »], saa-intl.com, Consulté le 24 juin 2011.</ref>. Réutilisable jusqu'à {{nobr|20 fois}}, la ligne peut être rembobinée sans s'endommager. Le dispositif est particulièrement utile dans les situations tactiques où la discrétion est importante<ref>{{en}} [http://www.saa-intl.com/products/crossbow.html « SAA Crossbow Launched Grapnel Hook »], saa-intl.com. Consulté le 24 juin 2011.</ref>.

==== Autres usages ====

* L'arbalète a aussi quelques usages pratique en '''construction''', pour le lancement, dans certains cas particuliers, de la cordelette légère qui servira à tirer des câbles (arbalète ou fusil lance-amarre).
* Certains artistes de '''cirque''' ou de '''music-hall''' utilisent l'arbalète, dans une version plus complexe des numéros de lanceurs de poignards. Ces numéros sont extrêmement dangereux, et il n'est pas rare de voir se produire de graves accidents<ref>{{lien web |url=http://www.leparisien.fr/paris/l-artiste-de-cirque-touchee-a-l-arbalete-est-dans-un-etat-grave-16-01-2001-2001894095.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.fr%2F |titre=L'artiste de cirque touchée à l'arbalète est dans un état grave |date=16 janvier 2001 |éditeur=[[Le Parisien]] |consulté le=10 octobre 2014}}.</ref>.
*Certains adeptes de la reproduction historique ou du grandeur nature utilisent des arbalètes factices et des carreaux en mousse pour simuler l'utilisation de cette arme.

== Dans les arts et la fiction ==
[[Guillaume Tell]], héros légendaire suisse qui aurait vécu au {{XIVe siècle}}, est un arbalétrier célèbre. Sous la contrainte d'un de ses ennemis, il dut envoyer un carreau d'arbalète dans une pomme posée sur la tête de son propre fils<ref>{{Article|prénom1=Jean-François|nom1=Bergier|titre=Guillaume Tell. Légende et réalité dans les Alpes au Moyen Âge|périodique=Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres|volume=128|numéro=2|date=1984|doi=10.3406/crai.1984.14159|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1984_num_128_2_14159|consulté le=2019-01-20|pages=320–334}}</ref>.

Le carreau d’arbalète tiré du château de Châlus par Pierre Basile qui, blessant mortellement [[Richard Cœur de Lion]], changea la face de l’histoire de l’Europe, permettant à [[Philippe II Auguste]] de donner au royaume de France l’essentiel de ses frontières actuelles.

Dans la série ''{{langue|en|texte=[[The Walking Dead (série télévisée)|The Walking Dead]]}}'' (AMC), [[Daryl Dixon]] utilise une arbalète, arme silencieuse dont les projectiles sont réutilisables<ref>{{Lien web|langue=en-US|nom1=Smith|prénom1=Troy L.|nom2=Clevel|titre='The Walking Dead': A brief history of Daryl Dixon's crossbow|url=http://www.cleveland.com/entertainment/index.ssf/2016/03/the_walking_dead_a_history_of.html|site=cleveland.com|consulté le=2019-01-20}}</ref>.

Dans l'univers de la ''[[Star Wars|Guerre des étoiles]]'', [[Chewbacca]] et le peuple [[Wookiee]] utilisent des [[Pistolet laser (arme)|pistolets laser]] reprenant une forme d'arbalète<ref>{{Lien web|nom1=AlloCine|titre=Star Wars : 40 ans séparent ces deux photos|url=http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18641208.html|site=AlloCiné|consulté le=2019-01-20}}</ref>.

Dans la série Vikings (saison 3 et 4) les Francs défenseurs de Paris utilisent des arbalètes alors inconnues des assaillants vikings.

Dans la série ''[[Buffy contre les vampires]]'', les héros utilisent occasionnellement des arbalètes en utilisant des pieux en bois à la place des carreaux afin de détruire les [[Vampire|vampires]] en visant le cœur.

== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|en|Crossbow|663795507}}
=== Notes ===
<references group="N" />

=== Références ===
{{Références}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets| commons=Category:Crossbows| wikt=arbalète}}

=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage| langue=en| prénom1=Michael| nom1=Loewe| prénom2=E. L.| nom2=Shaughnessy (dir.)| titre=The Cambridge History of Ancient China, From the Origins of Civilization to 221 BC| lieu=Cambridge| éditeur=[[Cambridge University Press]]| année=1999| isbn=}}, {{p.|587–650}}
* {{en}} [https://books.google.fr/books?id=ippFTALwyV8C&printsec=frontcover&dq=inauthor:%22Ralph+Payne-Gallwey%22&hl=fr&sa=X&ei=TiGIUMfVLMfL0AX0iYDABQ&ved=0CEEQ6AEwAg#v=onepage&q&f=false Raplh Payne Gallwey, ''The Book of the Crossbow'']
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=it|prénom1=Roberto|nom1=Ciarla|prénom2=Araldo|nom2=de Luca|titre=L'armée éternelle|sous-titre=Les soldats du premier empereur de Chine|lieu=Paris|éditeur=National Geographic|année=2005|pages totales=287|isbn=978-2-84582-168-2|isbn10=2-84582-168-9|bnf=400751759}}
* {{Chapitre| langue=de| prénom1=Dietwulf| nom1=Baatz| titre ouvrage=Bauten und Katapulte des römischen Heeres| lieu=Stuttgart| année=1994| pages totales=312| pages=284-293| isbn=978-3-515-06566-5| isbn10=3-515-06566-0| bnf=357263139| titre=Die römische Jagdarmbrust| éditeur=Franz Steiner Verlag}}
* {{Article |prénom1= Claude|nom1= Gaier|titre= Quand l'arbalète était une nouveauté|sous-titre=Réflexions sur son rôle militaire du {{sp-|X|e| au |XIII|e}}|périodique= [[Le Moyen Âge (revue)|Le Moyen Âge]]|tome= {{XCIX}} ({{5e}} série, tome 7)|numéro=2|année= 1993|pages= 201-230|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5619840s/f5.image}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Valérie|nom1=Serdon|préface=[[Philippe Contamine]]|titre=Armes du diable|sous-titre=arcs et arbalètes au Moyen Âge|lieu=Rennes|éditeur=[[Presses universitaires de Rennes]]|collection=Archéologie et culture|année=2005|pages totales=335|isbn=2-7535-0039-8|présentation en ligne=https://www.persee.fr/doc/ccmed_0007-9731_2006_num_49_193_2931_t1_0101_0000_2}}
* {{Article |langue= fr|auteur1= Laurent Henninger|titre=L'arbalète, la grande peur du chevalier|périodique= Guerre et Histoire|numéro=hors série n°1|date= juillet 2016|pages=40-41 |issn= 2115-967X|lire en ligne= |consulté le=31 octobre 2021 }}
* {{Article| titre=L'art balèze de l'arbalète| auteur1=[[Jean-Michel Courty]]| auteur2=Édouard Kierlik| périodique=[[Pour la science]]| numéro=545| date=mars 2023| pages=88-90| présentation en ligne=https://www.pourlascience.fr/sr/idees-physique/l-art-baleze-de-l-arbalete-24763.php}}

=== Articles connexes ===
* [[Tir à l'arc aux Jeux olympiques de 1900|Résultats du concours de l'exposition universelle de 1900]]
* [http://www.unab.be/ Union Nationale des Arbalétriers de Belgique]
* La légende de [[Guillaume Tell]], relatant l'utilisation d'une arbalète
* [[Chu ko nu]], l'arbalète à répétition inventée par les Chinois
* [[Arbalète géante]], projet de [[Léonard de Vinci]]

{{Palette|Armes blanches}}

{{Portail|Tir à l'arc|armes}}

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