Aller au contenu

Agonothète

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 14 janvier 2014 à 19:14 et modifiée en dernier par Nyancat90 (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Dans le monde grec antique, un agonothète (de άγών, combat, comcours et τίθεναι, poser, mettre en place) est un magistrat élu chargé d'organiser un ou plusieurs concours (agôn)[1]. Il est le plus souvent nommé seul à cette charge, mais on dispose d'exemples de collèges d'agonothètes, comme à Priène au IIe siècle av. J.-C.[2].

L'agonothète doit garantir le bon déroulement des épreuves. En tant que responsable de la gestion de l'argent reçue et dépensée dans le cadre du concours, il en dresse à l'issue un bilan financier. Il doit préparer les prix remis aux vainqueurs (si aucun athlothète n'en est chargé) et établit leur liste officielle. Lors des concours de renommée internationale, il est chargé d'organiser l'hébergement des concurrents et des théores[2].

La création de l'agonothésie à Athènes date de la fin du IVe siècle av. J.-C. : Démétrios de Phalère abolit les deux plus importantes liturgies athéniennes, la triérarchie, devenue inutile compte tenu du retrait d'Athènes de la scène internationale après sa défaite de 322[3], et la chorégie, et les remplace alors par cette nouvelle magistrature, élective, la « présidence des concours » (agonothésie), dont le financement était pris en charge par l'État[4].

Cependant, de nombreux décrets honorifiques en l'honneur des agonothètes montrent que les sommes engagées volontairement par ces derniers pour compléter celles prises en charge par la cité dépassaient largement le coût de l'ancienne chorégie. Ainsi, en 284/3 à Athènes, l'agonothète élu, le poète Philippidès, renonce à se faire rembourser par la cité les sommes qu'il a avancées[5]. De fait, la dimension liturgique de l'agonothésie s'impose rapidement au cours de l'époque hellénistique[1], le glissement vers des pratiques évergétiques étant de plus en plus marquée au fil des siècles : financement par l'agonothète de travaux de construction, réparation d'édifices sacrés, etc.[2]

Notes et références

  1. a et b Anne et François Queyrel, Lexique d'histoire et de civilisation grecque, Ellipses, 1996, p. 11
  2. a b et c Claude Vial, Lexique de la Grèce ancienne, Armand Colin, 2008, p. 13
  3. Marie-Françoise Baslez (dir.), Économies et sociétés - Grèce ancienne 478-88, Paris, Atlande, 2007, p. 350
  4. Christian Habicht, Athènes hellénistique, Belles Lettres, 2000, p. 75.
  5. Christian Habicht, Athènes hellénistique, Belles Lettres, 2000, p. 155.

Articles connexes