Une allée du Luxembourg

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Une allée au Luxembourg[1] ou Une allée du Luxembourg[2] est un poème de Gérard de Nerval écrit en 1832 et paru dans le recueil Odelettes en 1853. Il décrit le passage d'une jeune fille (dans le jardin du Luxembourg, à Paris) et les émotions que cela entraîne chez le poète.

Poème


Une allée au Luxembourg

Elle a passé, la jeune fille
Vive et preste comme un oiseau
À la main une fleur qui brille,
À la bouche un refrain nouveau.

C’est peut-être la seule au monde
Dont le cœur au mien répondrait,
Qui venant dans ma nuit profonde
D’un seul regard l’éclaircirait !

Mais non, ma jeunesse est finie…
Adieu, doux rayon qui m’as lui,
Parfum, jeune fille, harmonie…
Le bonheur passait, – il a fui !

— Gérard de Nerval, Odelettes, 1853

Forme poétique

Le poème est composé de trois quatrains d'octosyllabes, avec rimes alternées et respect de l'alternance entre rimes masculines et rimes féminines.

Analyse

Thématique

L'amour

  • La fuite du temps : le poème rappelle la fuite du temps, avec notamment la sentence « ma jeunesse est finie... »
  • La musicalité : le poème renvoie à une idée de musicalité, avec le champ lexical : « preste », « refrain », « oiseau » et « harmonie ».

Images

  • La lumière : elle joue un rôle prépondérant dans le poème, avec une opposition entre la luminosité de la jeune fille (sa fleur « brille », c'est un « doux rayon » qui « lui[t] ») qui « éclaircirait » la « nuit profonde » dans laquelle est plongé le poète.
  • La jeune fille : elle est emblématique (utilisation du déterminant défini), gaie et printanière. Cette idée de renouvellement est mise en valeur par la comparaison « comme un oiseau » et les adjectifs « vive et preste », « nouveau », sans oublier le verbe « elle a passé ». C'est une allégorie de la jeunesse.
  • Le cadre : il est agréable et bucolique, on peut parler de locus amoenus.

« Ma jeunesse est finie »

Lorsque Gérard de Nerval a écrit « ma jeunesse est finie », il a seulement 24 ans. C'était avant qu'il ne s'amourache de Jenny Colon en 1837, d'un amour non partagé.

Voir aussi

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Notes

  1. Texte procuré par Wikisource : s:Choix de poésies de Nerval/Une allée au Luxembourg (édition de 1907, texte établi par Alphonse Séché).
  2. Odelette 1832
  3. Journal Comœdia du mardi 7 mai 1929, page 5, colonne 5 : « À la Comédie-Française : La treizième matinée poétique ». Voir dans Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k76468759/f2.item.r=Auric%22Une%20all%C3%A9e%20au%20Luxembourg%22.zoom .