Toilettes en Inde
Les toilettes en Inde, et surtout le manque de toilettes, posent de nombreux problèmes de santé, dont certaines maladies dues à la pollution des eaux par les excréments. L'Inde est un pays riche en voie de développement et compte 1,2 milliard d'habitants[1]. Pourtant, ceux qui habitent dans les villages en souffrent, car ils n'en ont pas pour faire leurs besoins.
Pour aller faire ses besoins, il faut parcourir des kilomètres à pied ou à moto en pleine nuit. Les Indiens sont obligés de se retenir toute la journée. Un Indien sur deux continue de faire ses besoins dans la nature faute de toilettes. Environ 600 millions d'habitants n'ont en effet pas de toilettes dans leur foyer ou de WC publiques car la répartition des richesses creuse les inégalités d'accès aux installations sanitaires. Dans le monde, il existe pourtant des pays moins avancés comme le Burundi où pourtant 97 % de la population fait ses besoins dans des toilettes, grâce à une meilleure répartition des richesses.[2]
Ce manque d’hygiène et les frais sanitaires qui en découlent coûteraient plus de 6 % du PIB selon la Banque mondiale[3].De nombreuses personnes qui vivent dans les villages indiens n'ont pas d’endroit pour se laver. Cela représente 72 % de la population indienne. Mumbai est l'une des villes la plus atteinte par ce cas, la moitié des 12 millions d'habitants de Mumbai vivent dans des bidonvilles.
Ce manque de latrines affecte la santé, l'éducation et l'environnement.
À cause de la déforestation, il n'y a plus beaucoup de place pour faire ses besoins en toute intimité et la défécation en plein air est l'une des principales causes de harcèlement et d'agressions des jeunes filles et femmes. Elles vont de moins en moins à l’école, faute de la présence de toilettes, ce qui est un grave problème pour leur éducation.[4]
Des solutions sont mises en place dans certaines régions indiennes qui ont pris ce sujet plus au sérieux avec l'installation de toilettes publiques[5]. L'ONG Sulabh, une association pour développer et financer des toilettes, participe à l'évolution de la situation[6]. Le gouvernement indien s'est aussi emparé du sujet. En , le premier ministre indien Narendra Moni lançait un plan appelé "L'Inde propre" destinée à financer la construction de 130 millions de toilettes dans les foyers et 50000 dans les écoles publiques de son pays dans environ 5 ans[7]. Le gouvernement indien a annoncé la construction de plus de 20 millions de toilettes deux ans plus tard[8].
Des centaines de milliers d'Indiens appartenant aux basses castes sont chargés de nettoyer le plus souvent sans aucune protection les tuyaux souterrains, les égouts et les fosses septiques. L'usage du nettoyage manuel tel qu'il est pratiqué est théoriquement interdit par la loi depuis 2013, mais celle-ci est difficile à appliquer, la pratique ayant souvent lieu via des sous-traitants. Des accidents mortels surviennent régulièrement[9].
Notes et références
- « Global Voices en français - Les conséquences du manque de toilettes en Inde ne sont pas seulement hygiéniques », sur Global Voices en Français, (consulté le )
- « Global Voices en français - Les conséquences du manque de toilettes en Inde ne sont pas seulement hygiéniques », sur Global Voices en Français, (consulté le )
- « "L'Inde propre" : un plan de 18 milliards pour financer des toilettes », Franceinfo, (lire en ligne, consulté le )
- « Le problème de l'éducation des filles en Inde. », Club de Mediapart, (lire en ligne, consulté le )
- « Global Voices en français - Les conséquences du manque de toilettes en Inde ne sont pas seulement hygiéniques », sur Global Voices en Français, (consulté le )
- « En Inde, L’ONG Sulabh International pour le développement des toilettes. », Waterless Toilets For India, (lire en ligne, consulté le )
- « Quand l’Inde fera ses besoins comme nous… et réciproquement », sur Modes de vivre (consulté le )
- « Inde : l’accès aux toilettes, la croisade du Premier ministre Narendra Modi », sur geopolis.francetvinfo.fr (consulté le )
- « Inde: sept personnes meurent en nettoyant la fosse septique d'un hôtel », sur AFP, (consulté le )