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Adonique

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Le vers adonique ou adonien (grec, Ἀδώνιος) est un mètre de cinq syllabes utilisé en métrique antique, dans les poésies grecque et latine. Il est composé d'un dactyle (| — ∪ ∪ |) suivi d'un spondée (| — — |) et se note : | — ∪ ∪ | — — |.

Histoire et étymologie

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Il reçoit son nom de l'élégie grecque sur la mort d'Adonis, plus précisément de la lamentation « ὦ τὸν Ἄδωνιν » (« Oh Adonis ! »)[1].

Le vers adonique est l’un des plus fréquents dans les poésies grecque et latine ; on le trouve principalement à la fin de la strophe sapphique ou il fait suite à trois vers hendécasyllabes saphiques (grands saphiques). Cette versification, dont la création est attribuée à la poétesse grecque Sappho au vie siècle av. J.-C., est reprise par de nombreux poètes latins comme Catulle et Horace, puis est utilisée pour des hymnes chrétiens médiévaux, dont le célèbre « Ut queant laxis » dont se sert Guido d'Arezzo pour donner les noms des notes de l'hexacorde (ut, ré, mi, fa, sol, la). L'adonique est rarement employé seul, car la répétition en serait monotone[2].

À la Renaissance, Ronsard reprend le vers adonique dans les strophes saphiques qu'il compose à l'imitation du grec et du latin. Une forme de versification brillamment illustrée par son ami Jean Antoine de Baïf.

Sappho :

Ποικιλόθρον᾽ ὰθάνατ᾽ ᾽Αφροδιτα,
παῖ δίος, δολόπλοκε, λίσσομαί σε
μή μ᾽ ἄσαισι μήτ᾽ ὀνίαισι δάμνα,
πότνια, θῦμον

Guido d'Arezzo :

Ut queant laxis
resonare fibris
Mira gestorum
famuli tuorum,
Solve polluti
labii reatum,
Sancte Iohannes.

Jean Antoine de Baïf :

Comparer l'on peut, ce me semble, à un Dieu,
Un qui peut, assis, se placer davant toi,
Pour, de près, goûter de ta voix la douceur,
L'aise de ton ris.

Références

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  1. Sappho fr. 21 Diehl in Anthologia lyrica Graeca, fr. 168 Lobel et Page, fr. 63 Bergk, fr. 25 Edmonds
  2. Prosodie latine, J.-R.-T. Cabaret-Dupaty (1839) [1]

Articles connexes

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Liens externes

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