Échecs Capablanca
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Les échecs Capablanca sont une variante du jeu d'échecs, se jouant sur un échiquier 10×8. Le jeu fut nommé d'après son inventeur, l'ancien champion du monde d'échecs, José Raúl Capablanca (1888-1942). En plus des pièces standard, chaque joueur dispose de deux pièces féeriques, à savoir :
- une Impératrice (ou Chancelier), qui combine les mouvements du cavalier et de la tour;
- une Princesse (ou Centaure), qui combine les mouvements du cavalier et du fou.
Ces nouvelles pièces complexifient un peu le jeu. Par exemple, une Princesse pourra mater un roi à elle seule si ce dernier se trouve dans un coin. Capablanca pensait qu'ajouter ces pièces permettrait de réduire la probabilité d'une partie nulle, ainsi que de rendre les parties plus intéressantes. Remarquer que si les échecs de Capablanca ajoutent les combinaisons tour + cavalier et cavalier + fou, la troisième combinaison tour + fou n'est autre que la dame.
Disposition des pièces
Capablanca proposa deux positions initiales différentes pour cette variante. Dans la première, il proposa que la princesse soit placée entre la reine et son fou, et que l'Impératrice soit placée entre le roi et le fou du roi. Ce positionnement a l'inconvénient de laisser le fou du roi indéfendu, laissant aussi aux blancs l'occasion de menacer de faire mat dès le premier coup (en plaçant l'Impératrice en h3).
Par conséquent, il révisa le positionnement de sorte qu'il soit tel que sur le schéma ci-contre, à savoir avec la Princesse entre le fou et le cavalier de l'aile dame, et l'Impératrice entre ceux de l'aile roi. Il expérimenta aussi un échiquier 10×10, où les pions étaient autorisés à faire trois pas pour leur coup initial.
Dans son livre, The Adventure of Chess, Edward Lasker écrit (p. 39) : « J'ai joué de nombreuses parties d'essai avec Capablanca, et elles ont rarement duré plus de vingt ou vingt-cinq coups. Nous avons essayé des échiquiers de 10×10 et 10×8 cases, et nous avons conclu que ce dernier était préférable, car le combat au corps à corps débute plus tôt sur celui-ci. »
Lasker était un des rares supporters, bien que le grand maître international (GMI) hongrois Geza Maroczy jouât aussi quelques parties avec Capablanca. Parmi les rares critiques rationnelles, le champion britannique William Winter, affirmait que selon lui, il y avait trop de pièces fortes, diminuant conséquemment la pertinence des pièces faibles.
Le nom des nouvelles pièces fut d'ailleurs introduit par Capablanca lui-même. Ces noms sont toujours d'usage dans la plupart des variantes des échecs Capablanca.
Variantes concurrentes des échecs Capablanca
Capablanca ne fut pas la première personne (ni la dernière) à ajouter l'Impératrice et le Chancelier au jeu standard, cependant il est le plus célèbre. Les autres tentatives diffèrent seulement par l'arrangement des pièces et les règles relatives au roque.
En 1617, Pietro Carrera publia un livre nommé Il Gioco degli Scacchi, qui contenait une description d'une variante jouée sur un échiquier 10×8. Il plaça les nouvelles pièces entre la tour et le cavalier. L'Impératrice était sur l'aile roi et la Princesse sur l'aile dame. Carrera utilisait alors les noms de champion pour désigner l'impératrice et centaure pour désigner la princesse (pour laquelle centaure est toujours une appellation valable). Le jeu tomba dans l'oubli avec la mort de son auteur.
En 1874, Henry Bird proposa une variante similaire à celle de Carrera. La seule différence significative réside dans le positionnement initial. L'impératrice était placée du côté dame (entre le fou et la dame) et la princesse entre le roi et son fou. Bird utilisait alors les noms de garde pour désigner l'impératrice, et celui d'écuyer pour désigner la princesse.
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Variantes postérieures aux échecs Capablanca
Les échecs Capablanca ont inspiré de nombreuses variantes :
- Aberg's variation (2003) by Hans Aberg.
- Grotesque Chess (2004) by Fergus Duniho.
- Univers Chess (2006) by Fergus Duniho.
- Ladorean Chess (2005) by Bernhard U. Hermes.
- Embassy Chess (2005) by Kevin Hill.
- Gothic Chess (2002) by Ed Trice.
- Schoolbook Chess (2006) by Sam Trenholme.
- Paulovich's variation (2004) by David Paulovich.
Variantes utilisant un échiquier différent
Il y a aussi des variantes des échecs Capablanca qui n'utilisent pas d'échiquier 10×8 pour base. Grand chess est une variante populaire, inventée par le créateur de jeux hollandais Christian Freeling (en) en 1984. Il utilise les pièces des échecs Capablanca sur un échiquier plus grand, soit 10×10.
En 2007, le grand maître Yasser Seirawan proposa une variante appelée échecs Seirawan, qui ajoutent les deux pièces au jeu standard, mais dans un autre agencement. Le joueur, après avoir joué une pièce (un fou, par exemple) de la première rangée, pourra placer une des deux pièces sur la case ainsi libérée. Si le joueur joue toutes les pièces de sa première rangée sans avoir placé l'impératrice ou la princesse (qui s'appellent l'éléphant et le faucon dans le vocable de Seirawan), il abandonne en même temps son droit de les introduire de cette façon. Yasser Seirawan a déjà fait plusieurs parties simultanées avec sa variante.
Une autre variante publiée en 2012, utilise aussi le jeu standard en y ajoutant d'autres pièces. La variante s'appelle échecs mousquetaire. Le jeu semble plus équilibré entre les blancs et les noirs grâce à une façon subtile d'introduire les nouvelles pièces dans le jeu, qui diffère de celle utilisée dans les échecs Seirawan. La variante introduit aussi un plus grand nombre de pièces féeriques.
Voir aussi
Bibliographie
- (en) David Brine Pritchard, The Encyclopedia of Chess Variants, Godalming, Games & Puzzles, , 364 p. (ISBN 0-9524142-0-1, OCLC 907138378).
- (en) Edward Lasker, The Adventure of Chess, New York, Dover Publications, coll. « Dover books on chess, checkers and go », , 2e éd. (1re éd. 1950), 296 p. (ISBN 0-486-20510-X, OCLC 1237823).
Articles connexes
- ChessV - un programme sous licence GPL permettant de jouer aux échecs Capablanca ainsi qu'à d'autres variantes.
- SMIRF - un programme qui propose toutes les variantes dérivées des échecs aléatoires Capablanca à l'exception des échecs gothiques.
Liens externes
- (en) Capablanca Chess par Hans L. Bodlaender
- (en) Capablanca Chess | material values of pieces
- (en) select CRC analysis tool