Aller au contenu

Claude Antoine Druon Rochon

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 14 février 2021 à 17:16 et modifiée en dernier par Fortitou (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
C. A. D. Rochon
Annonce de Rochon dans le Mercure de France de juin 1763.
Biographie
Activité

Claude Antoine Druon Rochon est un maître écrivain français actif durant le troisième quart du XVIIIe siècle. En 1789, il était dit « écrivain du cabinet du Roi, & maître à écrire des princes » (Journal de Versailles, n° 36, ).

Biographie

Il est probablement de la famille de Jacques Rochon, un maître écrivain reçu le dans la Communauté des maîtres écrivains jurés de Paris[1].

Établi à Versailles, il est maître d’écriture des princes de France, « professeur d'écritures de Mgr le duc d'Angoulême et de Mademoiselle, et maître à écrire des pages ». À ce titre il donna des leçons à Charles Ferdinand d'Artois, duc de Berry. C’est dans ce contexte qu’intervient l’anecdote citée plus bas (si l’on fait l’hypothèse que l’enfant a six ans, l’épisode se situerait vers 1782).

En 1775, il est dit « de l'académie royale d'écriture, professeur en cet art à l'école des chevaux-légers & des pages de la chambre des princes » (Journal politique, , p. 38).

Il passe en un avis dans le Mercure de France (p. 181), concernant la publication de deux planches de principes d’écritures.

Il était membre de l'Académie royale d'écriture.

Il avait épousé Marie Louise Ledreux.

Œuvres

  • Pièces de principes d'écriture, par le sieur Rochon, maître à écrire & d'arithmétique à Versailles. « Ces deux pièces, gravées sur une seule feuille, renferment généralement tout ce qui concerne l'écriture. Elles sont dédiées à M. le Comte de Noailles, & se vendent chez l'Auteur même, à Versailles. » (Mercure de France, ).
  • Rochon a dessiné un portrait de Louis XV, en buste, sur un piédestal, « entouré d'une bordure surmontée d'un cartouche, & d'une couronne royale, le tout dessiné d'un seul trait d'écriture suivi ». Il a présenté ce dessin au Roi. (Journal politique, , p. 50).
Ce portrait fut gravé l'année suivante : Le portrait du Roi en buste sur un pieddestal d'un seul trait d'écriture suivi sans aucune interruption ; & grandes pièces de principes d'écriture. Paris, Pelletier, et Versailles, Blaisot. Signalé dans L'Avant-coureur, 1769, p. 644.
  • Dernières paroles de feu Mgr le Dauphin à Mgrs ses enfants. Ce dessin fut présenté au Roi en 1775. « Elles sont contenues dans un cartouche d'un trait de plume suivi, orné de figures & d'attributs allégoriques relatifs au sujet qu'il renferme. » (Journal politique, ou Gazette des gazettes, , p. 38).
  • Portrait de Louis XVI en traits de plume (cité par Carteret, Papeterie et papetiers de l'ancien temps, p. 319).

Anecdotes

Un M. Rochon, maître d’écriture des jeunes princes, avait éprouvé une perte considérable causée par un incendie. Mgr le duc de Berry pria son gouverneur de lui donner vingt-cinq louis pour le pauvre Rochon. M. le duc de Sérent y consentit, mais à condition que le prince satisferait son maître pendant quinze jours, sans lui parler des vingt-cinq louis. Voilà Monseigneur à l’ouvrage ; il trace de grandes lettres, le moins de travers possible. Rochon s’émerveille à ce changement subit, et ne cesse d’applaudir à son élève. Les quinze jours se passent : Mgr le duc de Berry reçoit les vingt-cinq louis et les porte triomphant à Rochon. Celui-ci, ne sachant si le gouverneur consentait à cette générosité, refuse de recevoir l’argent. L’enfant insiste ; le maître se défend. L’impatience saisit le jeune prince, qui s’écrie en jetant les vingt-cinq louis sur la table : « Prenez-les, ils m’ont coûté assez cher : c’est pour cela que j’écris si bien depuis quinze jours ! »[2].

Notes

  1. Paris AN : Y//9335-9340, cité d'après Métayer 2000 p. 405.
  2. Chateaubriand 1861 p. 9.

Références

  • Ségolène Le Men. Calligraphie, calligramme, caricature. In Langages 75 (1984) p. 83-101.
  • Christine Métayer. "Au tombeau des secrets" : les écrivains publics du Paris populaire, Cimetière des Saints-Innocents, XVIe-XVIIIe siècles. Paris : Albin Michel, 2000.
  • François-René de Chateaubriand. Œuvres complètes... vol. 9 : Mémoires sur le duc de Berry. Paris : 1861.

Articles connexes