Voir la source de Équipe de Yougoslavie de football

{{En-tête label|BA|année=2014}}
{{Infobox Équipe nationale de football
 | Couleur fond             = 000080
 | Couleur écriture         = FFFFFF
 | Personnage blanc         = oui
 | titre                    = {{nobr|{{YUG-d}} Équipe de Yougoslavie}}
 | logo                     = Logo_Fédération_Yougoslavie_Football.svg
 | upright                  = 
 | couleurs                 = bleu, blanc et rouge
 | surnom                   = ''{{lang|sr|Plavi}}'' {{en français|les Bleus}}
 | confédération            = [[Union des associations européennes de football|UEFA]]
 | Stade                    = [[Stade Maksimir|Maksimir]] {{petit|([[Zagreb]], 1922-1989)}}<br />[[Stade de l'Étoile rouge|Étoile rouge]] {{petit|([[Belgrade]], 1961-1991)}}
 | record sélection         = [[Dragan Džajić]] (85)
 | meilleur buteur          = [[Stjepan Bobek]] (38)
 | premier match officiel   = {{date|28|août|1920|en football}} <small>([[Équipe de Tchécoslovaquie de football|Tchécoslovaquie]], 2-1)</small>
 | dernier match officiel   = {{date|25|mars|1992|en football}} <small>([[Équipe des Pays-Bas de football|Pays-Bas]], 0-2)</small>
 | phases finales CM        = 8
 | meilleur résultat CM     = {{4e}} en [[Coupe du monde de football 1930|1930]] et [[Coupe du monde de football 1962|1962]]
 | compétition continentale = [[Championnat d'Europe de football|Championnat d'Europe]]
 | phases finales CC        = 5
 | meilleur résultat CC     = {{Médaille|2|Eu}}{{Médaille|2|Eu}} Finaliste en [[Championnat d'Europe de football 1960|1960]] et [[Championnat d'Europe de football 1968|1968]]
 | meilleur classement JO   = {{Médaille|1|JO}} Médaille d'or en [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1960|1960]]
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L''''équipe de Yougoslavie de football''', active de [[1920 en football|1920]] à [[1992 en football|1992]], est la sélection de joueurs [[Yougoslavie|yougoslaves]] représentant le pays dans les compétitions internationales de [[football]] masculin. Elle défend successivement les couleurs du [[royaume des Serbes, Croates et Slovènes]], du [[royaume de Yougoslavie]], de la république fédérative populaire de Yougoslavie et enfin de la [[république fédérative socialiste de Yougoslavie]]. 

La sélection est suspendue au printemps [[1992 en football|1992]] en raison de la [[Guerres de Yougoslavie|guerre]] et des sanctions qui s'ensuivent prononcées par l'[[Organisation des Nations unies|ONU]], la [[Fédération internationale de football association|FIFA]] et l'[[Union des associations européennes de football|UEFA]]. Lorsque l'« équipe de Yougoslavie » retrouve le terrain à la fin de l'année 1994, elle ne représente plus l'ensemble de l'ancienne république mais ce qu'il en reste (lire [[Équipe de Serbie-et-Monténégro de football|équipe de Serbie-et-Monténégro]]).

Malgré plusieurs générations de joueurs particulièrement renommés pour leurs qualités techniques, la Yougoslavie ne remporte qu'un seul titre majeur, la médaille d'or aux [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1960|Jeux olympiques de 1960]]. Elle a cependant brillé régulièrement en compétition internationale, en atteignant les finales des [[Championnat d'Europe de football|Championnats d'Europe]] de [[Championnat d'Europe de football 1960|1960]] et [[Championnat d'Europe de football 1968|1968]], et les huit premières places lors de sept des quatorze Coupes du monde qui se sont tenues entre 1930 et 1990.

Avec la dissolution progressive de la Yougoslavie, l'équipe nationale laisse la place au début des années 1990 aux sélections de [[équipe de Croatie de football|Croatie]], de [[équipe de Slovénie de football|Slovénie]], de [[équipe de Macédoine de football|Macédoine]], de [[équipe de Bosnie-Herzégovine de football|Bosnie-Herzégovine]], et enfin de [[Équipe de Serbie-et-Monténégro de football|république fédérale de Yougoslavie]] (qui comprend la [[équipe de Serbie de football|Serbie]] et le [[équipe du Monténégro de football|Monténégro]]). L'[[équipe de Serbie de football]] est admise par la [[Fédération internationale de football association]] (FIFA), le [[Comité international olympique]] et l'[[Union des associations européennes de football]] (UEFA) comme l'héritière principale des sélections de l'équipe de Yougoslavie.

== Historique ==
=== L'introduction du football dans la région ===

Le [[football]] est introduit en [[Royaume de Serbie|Serbie]] en mars [[1896 en football|1896]] par Hugo Buli, de retour d'études en [[Allemagne]] où il a notamment joué au [[BFC Germania 1888]]. À [[Belgrade]], Buli fait découvrir ce sport à ses amis réunis au sein d'une amicale sportive baptisée ''{{lang|sr|Soko}}'' {{en français|Faucon}}, qui existe depuis 1891. Un premier match est organisé le {{date-|19 mai 1896}}. En mai [[1899 en football|1899]], Buli et quelques associés fondent une organisation, ébauche de fédération, baptisée ''{{lang|sr|Prvo srpsko druš stvo za igranje loptom}}'' {{en français|Première association serbe de jeux de ballon}}, qui ne rencontre cependant pas un grand succès. L'amicale ''Soko'' poursuit son développement en nombre et en équipement, jusqu'à ce qu'il paraisse nécessaire de déclarer officiellement ses activités. Le [[BASK Belgrade|SK Soko]] naît le {{date|18 avril 1903|en football}}<ref name=iffhs1>{{en}} {{lien archive | url=http://www.iffhs.de/?ac3be8e00390b02fc4f02e9d815e85fdcdc3bfcdc0aec70aeedb083cc601 |horodatage archive=20130622235525 |titre=Explanations, definitions and comments : Serbia (IFFHS) }}</ref>.

Ce n'est cependant pas le premier club de football de la future Yougoslavie car dès 1901 le [[FK Bačka 1901|FK Bačka]] est fondé à [[Subotica]], alors intégrée à l'[[Autriche-Hongrie]]<ref name=intro>{{lien web |url=http://www.rsssf.com/tablesj/joeg-intres-intro.html |titre=Yugoslavia National Team - Introduction for 1920-1999 |éditeur=[[Rec.Sport.Soccer Statistics Foundation]] (RSSSF) |langue=en}}</ref>. En [[Croatie]], le développement du football est impulsé notamment par l'écrivain [[Franjo Bučar]], un pionnier du sport croate<ref>{{lien web |url=http://www.croatia.eu/article.php?id=51&lang=4 |titre=Le sport |site=Croatia.eu |éditeur=Institut de lexicographie Miroslav Krleža |consulté le=27 décembre 2013}}</ref>. En 1903, [[Zagreb]] — qui s'appelle alors [[Agram]] — voit la fondation de deux clubs, le [[HAŠK Zagreb]] et le [[NK Zagreb|PNIŠK]].

En [[1905 en football|1905]], les [[lois du jeu]] sont traduites en [[serbo-croate]], contribuant ainsi au développement du sport dans la région<ref name="istorijat">{{lien web| url=http://www.fss.rs/index.php?id=3014 |titre=History |éditeur=[[Fédération de Serbie de football]] |site=fss.rs |langue=en}}</ref>. Les créations de clubs se multiplient à travers les [[Balkans]] : [[FK Šumadija 1903|FK Šumadija]] à [[Kragujevac]] en 1903, [[HŠK Concordia]] à Zagreb en 1906, NAK à [[Novi Sad]] en 1910, [[HNK Hajduk Split]], [[Građanski]] Zagreb et [[BSK Belgrade]] en 1911, [[SK Jugoslavija|SK Velika Srbija]] {{en français|SC Grande Serbie}} (ancêtre de l’[[FK Étoile rouge de Belgrade|Étoile rouge de Belgrade]]) en 1913<ref name="istorijat"/>, etc. En [[1911 en football|1911]], un match non officiel oppose une sélection de joueurs de Belgrade au HAŠK Zagreb. Les Serbes s'inclinent 8-0 sans toutefois démériter face une équipe bien plus forte et expérimentée<ref name="istorijat"/>. D'autre part, le [[royaume de Croatie-Slavonie]] lance en 1912 un [[Championnat du Royaume de Croatie-Slavonie de football 1912-1913|premier championnat]], qui ne va cependant pas à son terme<ref>{{en}}{{Lien web |url=http://www.rsssf.com/tablesk/kroa12.html |titre={{lang|en|Croatia 1912}} |site=rsssf.com |éditeur=[[Rec.Sport.Soccer Statistics Foundation]]}}</ref>. Le [[Comité olympique de Serbie]], fondé en 1910, organise à son tour en 1914 une compétition opposant les clubs du pays, qui est remportée par le SK Velika Srbija<ref name=iffhs1/>.

Les [[guerres balkaniques]] de 1912-1913, puis la [[Première Guerre mondiale]], déclenchée par l'assassinat à Sarajevo de l'[[archiduc François-Ferdinand]], héritier du trône austro-hongrois, mettent un terme à ces compétitions naissantes. Quelques semaines après l'[[Armistice de 1918|armistice]], le {{date-|1 décembre 1918}}, le [[royaume de Serbie]], l'[[État des Slovènes, Croates et Serbes]] et le [[royaume du Monténégro]] se rassemblent au sein du [[royaume des Serbes, Croates et Slovènes]]<ref>{{lien web |url=http://www.herodote.net/1er_decembre_1918-evenement-19181201.php |titre=1er décembre 1918 - Naissance de la Yougoslavie |éditeur=[[Herodote.net]] }}</ref>.

=== Premiers pas de la sélection ===

La paix revenue, le développement du football reprend son cours : la [[Fédération de Yougoslavie de football]] (en [[serbo-croate]] ''{{lang|sr|Jugoslavenski nogometni savez}}'') naît à [[Zagreb]] le {{date-|18 avril 1919}}. Son premier président est [[Danilo Stojanović]], surnommé ''Čika Dača'', fondateur du FK Šumadija puis du [[BSK Belgrade]] quelques années plus tôt<ref name="istorijat"/>. À défaut d'une compétition à l'échelle du Royaume, un premier championnat de clubs est organisé sur le territoire de la Serbie en 1919-1920<ref>{{lien web |url=http://www.rsssf.com/tabless/serv-wom20.html |titre=Kingdom of Slovenes, Croats and Serbs - Serbia 1919/20 |éditeur=RSSSF |langue=en}}</ref>.

En {{date-|août 1920}}, un [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1920|tournoi de football]] est organisé dans le cadre des [[Jeux olympiques d'été de 1920|Jeux olympiques]] à [[Anvers]] ([[Belgique]]). Une sélection est mise sur pied par la Fédération, sous la direction du Croate [[Veljko Ugrinić]]. Elle compose seule la délégation représentant le Royaume. Le groupe est choisi à la hâte après une opposition entre deux sélections de joueurs de [[Zagreb]] et de [[Belgrade]]. Les Croates sortant vainqueurs, le club le plus représenté est le [[Građanski]] de [[Zagreb]]<ref name=thefreelibrary>{{lien web|langue=en |url=http://www.thefreelibrary.com/The+origin+of+soccer+in+Serbia.-a0317202061 |titre=The origin of soccer in Serbia / The Yugoslav National Soccer Team |auteur=Dejan Zec |éditeur=Serbian Studies |date={{1er}} janvier 2010}}</ref>. Pour son premier match officiel, le {{date-|28 août 1920}}, la sélection affronte la [[Équipe de Tchécoslovaquie de football|Tchécoslovaquie]], qui aligne dix joueurs du [[AC Sparta Prague|Sparta Prague]]. Réduits à dix après treize minutes de jeu à la suite de la sortie sur blessure du demi [[Rudolf Rupec]]<ref>{{lien web |url=http://www.rsssf.com/tableso/ol1920f-det.html |titre=VII. Olympiad Antwerp 1920 Football Tournament |éditeur=RSSSF |langue=en}}</ref>, ancien international autrichien<ref>{{lien web |url=http://www.rsssf.com/miscellaneous/rupec-intl.html |titre=Rudolf Rupec - International Appearances |éditeur=RSSSF |langue=en}}</ref>, les Yougoslaves s'inclinent lourdement face à des Tchèques au jeu beaucoup plus fluide (0-7)<ref name=iffhs2>{{lien archive | url=http://www.iffhs.de/?29dad7299b17291a14e89b97285fdcdc3bfcdc0aec70aeedaca013 |horodatage archive=20131228072450 |titre=28. August 1920 Československo - Jugoslavija 7:0 (IFFHS) }}</ref>. Arrivés en finale face à la [[Équipe de Belgique de football|Belgique]], pays hôte, les Tchécoslovaques abandonnent le match pour dénoncer un arbitrage à charge et sont disqualifiés<ref>{{lien web |url=http://fr.fifa.com/tournaments/archive/mensolympic/antwerp1920/index.html |titre=Tournoi olympique de football Anvers 1920 |éditeur=[[FIFA]]}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|format=pdf |url=http://library.la84.org/SportsLibrary/JOH/JOHv1n4/JOHv1n4d.pdf |titre=The 1920 football (soccer) tournament |langue=en |auteur=Juan Fauria Garcia |éditeur=The LA84 foundation}}</ref>. En tour de consolation, les Yougoslaves s'arrangent pour jouer un second match face à l'[[Équipe d'Égypte de football|Égypte]], perdu 4-2. [[Artur Dubravčić]], le capitaine, et Jovan Ružić sont les deux buteurs<ref>{{en}} {{lien archive | url=http://www.iffhs.de/?29dad5a85ad729dad7699b95685fdcdc3bfcdc0aec70aeeda0a51d |horodatage archive=20130927234512|titre=3. September 1920 Egypt - Jugoslavija 4:2 (IFFHS) }}</ref>.

En [[1921 en football|1921]], la Fédération s'affilie à la [[Fédération internationale de football association]] (FIFA), relancée sous l'impulsion de [[Jules Rimet]]<ref name=thefreelibrary/>. Les Yougoslaves affrontent préférentiellement les années suivantes les sélections des pays alliés de la [[Petite Entente]], la [[Tchécoslovaquie]] et le [[royaume de Roumanie]]. Les deux alliés sont notamment invités en {{date-|juin 1922}} pour un tournoi organisé à Belgrade en l'honneur du roi [[Alexandre Ier de Yougoslavie]], qui a pris la suite de son père l'été précédent ; les Yougoslaves y remportent face à la [[Équipe de Tchécoslovaquie de football|Tchécoslovaquie]] la première victoire de leur histoire (4-3)<ref name=intres20>{{lien web |url=http://www.rsssf.com/tablesj/joeg-intres20.html |titre=Yugoslavia National Team List of Results 1920-1929 |éditeur=RSSSF |langue=en}}</ref>.

[[Fichier:Yugoslavia national football team in 1929.jpg|thumb|Équipe de Yougoslavie en 1929.|alt=Onze joueurs de football posent sur deux rangs]]

Le football poursuit son développement en interne avec la mise en place d'un véritable [[championnat de Yougoslavie de football|championnat national]], dont la première édition est remportée par le [[Građanski]] en [[Championnat de Yougoslavie de football 1923|1923]]. Forte de nouveaux succès (en Pologne et en Roumanie notamment, en {{date-|juin 1923}}), la sélection s'inscrit aux [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1924|Jeux olympiques de 1924]], organisés à [[Paris]]. Le sélectionneur Ugrinić est remplacé par Todor Sekulić juste avant la compétition, à la suite d'une défaite face à l'[[équipe d'Autriche de football|Autriche]] en février (1-4)<ref name=intres20 />. Le groupe sélectionné fait logiquement la part belle aux joueurs du Građanski. Parmi eux, Rudolf Rupec, [[Emil Perška]], ancien du [[CASG Paris (football)|CASG Paris]], et le gardien de but [[Dragutin Vrđuka]] disputent leur deuxième olympiade comme titulaires. Vingt-deux équipes se rendent au tournoi, parmi lesquels l'[[Équipe d'Uruguay de football|Uruguay]], double [[Copa América|champion d'Amérique du Sud]] en titre et premier représentant du continent à un tournoi olympique. Dès le premier tour, les Yougoslaves sont balayés par la ''{{lang|es|Celeste}}'' (7-0), qui remporte le tournoi en impressionnant les observateurs par la qualité de son jeu<ref>{{lien web |url=http://fr.fifa.com/tournaments/archive/mensolympic/paris1924/index.html |titre=Tournoi olympique de football Paris 1924 |éditeur=[[FIFA]]}}</ref>.

Après cette lourde défaite, Sekulić cède sa place à [[Dušan Zinaja]], ancien international de football et skieur olympique<ref>{{sr}} {{lien web |url=http://www.reprezentacija.rs/index.php/sr/statistika/reprezentativci/1652 |titre=Dušan Zinaja |site=[[Fédération de Serbie de football]] }}</ref>. Après trois défaites en autant de matchs, {{lien|Ante Pandaković|lang=hr}}, autre précurseur du sport en Croatie, prend la suite<ref name=intres20 />. Il gagne son premier match contre la Bulgarie, et malgré plusieurs défaites par la suite, dispose du temps nécessaire à l'amélioration de la sélection. Même s'ils sont encore régulièrement défaits (par la Tchécoslovaquie, la [[Équipe de Hongrie de football|Hongrie]], la [[Équipe de France de football|France]] notamment), les Slaves remportent deux nouvelles victoires en Roumanie et en Bulgarie en 1927, puis face à la Turquie en 1928. Au premier tour des [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1928|Jeux olympiques de 1928]] à [[Amsterdam]], la Yougoslavie affronte le [[Équipe du Portugal de football|Portugal]], vainqueur du [[Équipe du Chili de football|Chili]] en tour préliminaire, mais s'incline de nouveau (2-1), malgré un but de Mirko Bonačić<ref>{{lien web |url=http://fr.fifa.com/tournaments/archive/mensolympic/amsterdam1928/matches/index.html |titre=Tournoi olympique de football Amsterdam 1928 - Matches |éditeur=[[FIFA]]}}</ref>. Pandaković reste cependant en poste. En {{date-|mai 1929}}, la sélection remporte une victoire de prestige à [[Paris]] contre la [[Équipe de France de football|France]] (1-3) mais connaît en fin d'année deux défaites en Roumanie et en Grèce dans le cadre de la première édition [[Coupe des Balkans de football|Coupe des Balkans]]<ref name=balkancup>{{lien web |url=http://www.rsssf.com/tablesb/balkancup.html#29 |titre=Balkan Cup (for Nations) 1929/31 |éditeur=RSSSF |langue=en}}</ref>.

=== Première Coupe du monde et premiers succès ===
{{article détaillé|Équipe de Yougoslavie de football à la Coupe du monde 1930}}
Contrairement à la plupart des sélections européennes qui boycottent la [[Coupe du monde de football de 1930|première édition de la Coupe du monde de football]] du fait de son organisation en [[Uruguay]], la Yougoslavie accepte l'invitation, notamment de par l'amitié liant Mihajlo Andrejević, une personnalité influente de la Fédération, au président de la FIFA [[Jules Rimet]]<ref name=thefreelibrary/>. En réaction au déménagement du siège de la Fédération de [[Zagreb]] à [[Belgrade]], le {{date-|16 mars 1930}}, les [[Croate]]s refusent en revanche de participer à la compétition, de sorte que la [[Équipe de Yougoslavie de football à la Coupe du monde 1930|sélection]] ne peut compter sur aucun joueur licencié dans les clubs de Croatie<ref>{{Lien web |url=http://montevideoproject.com/srpski/?page_id=192 |titre=Prilike i okolnosti |site=montevideoproject.com |langue=sr}}</ref> et n'est composée que de joueurs serbes. Le sélectionneur Pandaković laisse de plus sa place au Serbe [[Boško Simonović]] à quelques semaines de la compétition. Le groupe pioche largement dans l'effectif du [[BSK Belgrade]], principal concurrent du Građanski sur la scène nationale<ref group=Note>Le BSK Belgrade remporte le [[championnat de Yougoslavie de football|championnat]] à cinq reprises pendant les [[années 1930]].</ref>, récent vainqueur du prestigieux [[Újpest Football Club|Újpest FC]]<ref name=thefreelibrary/>. La sélection, dont le capitaine est [[Milutin Ivković]], compte aussi trois joueurs évoluant en France : [[Ljubiša Stefanović]] et [[Ivan Bek]] (futur naturalisé et international français) du [[Football Club de Sète 34|FC Sète]] et [[Branislav Sekulić]] des [[Sports Olympiques Montpelliérains|SO Montpelliérains]]. La "qualification" des serbo-yougoslave fût des plus compliquées et le roi serbe de Yousoglavie Alexandre Karadorgevic refusa de financer le voyage car les croates ne jouaient pas, il ne voulait pas créer de "jalousie" entre les frères slaves ({{formatnum:300000}} dinars soit à peu près {{unité|450000|euro}} d'aujourd'hui étaient nécessaire). C'est la victoire des aiglons (surnom de l'équipe pendant la Yougoslavie royaliste) contre la Bulgarie qui lança un financement de don des Belgradois, les joueurs du BSK avaient fait un retournement de situation en deuxième mi-temps qui avait provoqué un énorme enthousiasme de la {{quoi|ville blanche (Belgrade signifie "la ville Blanche")|date=12 juin 2018}}pour son équipe. En guise de préparation, la Yougoslavie joue trois matchs face à la Bulgarie et la Roumanie (pour deux victoires et un match nul), avant d'entreprendre la traversée de l'Atlantique à bord du ''MS Florida'', un bateau à vapeur. Le voyage dure dix-huit jours<ref name=thefreelibrary/>.

[[Fichier:Jaksic Mihajlovic Theophilo.jpg|vignette|Action de jeu de Yougoslavie-Brésil, avec de gauche à droite [[Milovan Jakšić|Jakšić]], [[Dragoslav Mihajlović|Mihajlović]] et [[Theóphilo Bettencourt Pereira|Teóphilo]].|alt=Action de jeu]]
La sélection défie dans le groupe 2 le [[Équipe du Brésil de football à la Coupe du monde 1930|Brésil]], tête de série et favori des observateurs, et la [[Équipe de Bolivie de football à la Coupe du monde 1930|Bolivie]], qui n'a alors encore jamais gagné de rencontre internationale. Le {{date-|14 juillet}}, les Yougoslaves affrontent le Brésil. Bien organisés, ils créent la surprise en menant deux buts à zéro à la mi-temps grâce à [[Aleksandar Tirnanić|Tirnanić]] et [[Yvan Beck|Bek]]<ref name="g19">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Brian |nom1=Glanville |titre=The Story of the World Cup |éditeur= |année=2005 |passage=19 |isbn=}}</ref>. Les Brésiliens réduisent l'écart à l'heure de jeu par [[João Coelho Netto|Preguinho]] mais ne parviennent pas à égaliser, le gardien [[Milovan Jakšić]] multipliant les exploits devant son but<ref name="siècle">{{Ouvrage |langue=fr |titre=Un siècle de football |lieu=Paris |éditeur=[[Calmann-Lévy]] |année=2005 |pages totales=143 |passage=48-49 |isbn=2-7021-3616-8 |titre chapitre=Coupe du monde 1930}}</ref>. Trois jours plus tard, une victoire face à la Bolivie assure aux Slaves la première place du groupe et la qualification pour les demi-finales. Les Sud-Américains conservent leur but vierge en première mi-temps, avant de craquer face aux assauts répétés (4-0)<ref>{{Lien web |url=http://fr.fifa.com/worldcup/archive/edition=1/results/matches/match=1092/report.html |titre=Yougoslavie - Bolivie |site=fifa.com |éditeur=[[Fédération internationale de football association]]}}</ref>. La Yougoslavie est la seule équipe à s'être qualifiée sans être tête de série de son groupe et le seul représentant européen en demi-finale. Les joueurs sont surnommés par la presse uruguayenne « ''Iciaciosi'' » et l'équipe « ''Icici'' », en référence la terminaison de leurs [[Nom de famille|noms de famille]]<ref name="videoproject">{{en}}{{lien brisé|url=http://montevideoproject.com/engleski/?p=220 |titre={{lang|en|Intreresting facts about 1930}} |site=montevideoproject.com}}</ref>.

[[Fichier:Uruguay v Yugoslavia, Los Sports, 1930-08-08 (387) 02.jpg|vignette|left|L'Uruguayen [[Pedro Cea]] égalise lors de la deuxième demi-finale Uruguay-Yougoslavie.|alt=action de jeu]]
Le {{date-|27 juillet}}, au [[stade Centenario]], {{Unité|79867|spectateurs}}, record de la compétition, assistent à la demi-finale. Les Yougoslaves ouvrent le score par [[Đorđe Vujadinović|Vujadinović]] après quatre minutes. L'Uruguay reprend l'avantage peu après en marquant trois fois entre la {{19e}} et la {{23e}}, par [[Pedro Cea]] et [[Peregrino Anselmo]], auteur d'un doublé. Le but du 2-1 est contesté, un policier uruguayen ayant renvoyé la balle à Anselmo alors que celle-ci venait de sortir du terrain. À la stupéfaction des joueurs, l'arbitre brésilien [[Gilberto de Almeida Rêgo|Gilberto Rêgo]] accorde le but<ref name="videoproject"/>{{,}}<ref name=thefreelibrary/>. Peu avant la demi-heure de jeu, la Yougoslavie marque un but qui est refusé pour une position de hors-jeu controversée<ref name="g19"/>. En seconde mi-temps, l'Uruguay marque trois nouveaux buts, par [[Santos Iriarte]] et par Pedro Cea à deux reprises, et se qualifie pour la finale<ref>{{Lien web |url=http://fr.fifa.com/worldcup/archive/edition=1/results/matches/match=1101/report.html |titre=Uruguay - Yougoslavie |site=fifa.com |éditeur=[[Fédération internationale de football association]]}}</ref>.

La troisième place du tournoi, attribuée par la suite lors d’une [[petite finale]] entre les deux perdants des demi-finales, fait l'objet de débats pour cette Coupe du monde. La seule source qui mentionne la tenue d'un match pour la troisième place est un bulletin officiel de la [[Fédération internationale de football association|FIFA]] datant de 1984 qui évoque une victoire de la Yougoslavie sur les États-Unis par trois buts à un<ref name="30full">{{en}}{{Lien web |url=http://www.rsssf.com/tables/30full.html |titre={{lang|en|World Cup 1930}} |site=rsssf.com |éditeur=[[Rec.Sport.Soccer Statistics Foundation]]}}</ref>. Un autre livre, publié en 2009, mentionne que la Yougoslavie aurait refusé de jouer une petite finale, excédée par la mauvaise qualité de l'arbitrage lors de sa demi-finale contre l'Uruguay<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Hyder |nom1=Jawad |titre=Four Weeks In Montevideo |sous-titre=The Story of World Cup 1930 |éditeur=Seventeen Media & Publishing |année=1930 |passage=105 }}</ref>. En 1986, la FIFA publie un classement rétrospectif de toutes les Coupes du monde en se basant sur le nombre de points marqués et sur la différence de buts des équipes lorsque celles-ci avaient atteint le même tour. Ayant encaissé un but de moins que la Yougoslavie, les États-Unis sont classés officiellement par la FIFA en troisième position<ref>{{Lien web |url=http://fr.fifa.com/worldcup/archive/edition=1/awards/index.html |titre=Prix, Coupe du monde de la FIFA (Uruguay 1930) |site=fifa.com |éditeur=[[Fédération internationale de football association]]}}</ref>.

Après le mondial, l'équipe dispute deux matchs de gala, à [[Buenos Aires]] contre l'[[Équipe d'Argentine de football|Argentine]]<ref>{{Lien web |url=http://rsssf.com/tablesa/arg-intres.html#matches |titre={{lang|en|Argentina national team archive}} |éditeur=[[Rec.Sport.Soccer Statistics Foundation]] |langue=en}}</ref> et à [[Rio de Janeiro]] contre le [[équipe du Brésil de football|Brésil]]<ref>{{Lien web|langue=en |url=http://www.rsssfbrasil.com/sel/brazil192332.htm |titre={{lang|pt|Seleção Brasileira}} ({{lang|en|Brazilian National Team}}) 1923-1932 |éditeur=[[RSSSF]] Brasil}}</ref>{{,}}<ref group=Note>La fédération yougoslave ne considère pas le match au Brésil comme officiel et ne l'inclut donc pas dans ses statistiques.</ref>. À son retour en Europe, la Yougoslavie remporte quatre succès de rang contre la Bulgarie, la Grèce et la Hongrie, illustration de son changement de statut. Elle termine la première édition de la [[Coupe des Balkans des nations|Coupe des Balkans]] à la deuxième place, derrière la [[équipe de Roumanie de football|Roumanie]]. En {{date-|juin 1932}}, les Yougoslaves en organisent une {{2e|édition}} à Belgrade, concentrée cette fois-ci sur quelques jours. Ils battent la [[équipe de Grèce de football|Grèce]] et la Roumanie mais s'inclinent face à la [[équipe de Bulgarie de football|Bulgarie]] qui remporte le trophée. En 1933, [[Boško Simonović]] passe la main à Branislav Veljkovic. Pendant l'été, une nouvelle Coupe des Balkans est organisée, à [[Bucarest]]. Ils terminent de nouveau à la deuxième place de la compétition<ref name=balkancup/>. Par ailleurs, un match fait évènement : l'[[Équipe d'Espagne de football|Espagne]] de [[Ricardo Zamora]], considéré comme le meilleur [[gardien de but (football)|gardien de but]] du moment, se déplace à Belgrade. Les deux équipes se quittent sur un score d'égalité (1-1)<ref name=thefreelibrary/>.

En septembre, sur fond de nouvelle crise entre Serbes et Croates (le championnat n'est pas disputé en 1933-1934)<ref name=intro/>, la Yougoslavie débute les qualifications pour la [[Coupe du monde de football de 1934]] par un match nul décevant à domicile face à la [[équipe de Suisse de football|Suisse]]. La victoire sur tapis rouge de cette dernière face à la Roumanie, puis la défaite des Yougoslaves à Bucarest (2-1) en avril, malgré le retour de Simonović sur le banc, scellent leur élimination avant la phase finale en Italie. Après le Mondial, le Brésil vient disputer à Belgrade un match de gala, remporté 8-4 par les locaux<ref name=thefreelibrary/>. En janvier puis en {{date-|juin 1935}}, deux nouvelles éditions de la Coupe des Balkans sont organisés à [[Athènes]] puis à [[Sofia]]. Les Yougoslaves remportent les deux<ref name=balkancup/>.

En 1936, Nikola Simić prend à son tour la charge de la sélection, qui boycotte les [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1936|Jeux olympiques organisés par l'Allemagne nazie]]. Les résultats sont cependant inquiétants, avec une seule victoire pendant l'année, face à la [[équipe de Pologne de football|Pologne]] (9-3) à Belgrade. Simić cède son poste à [[Svetozar Popović]], surnommé « Kika », un Serbe ancien footballeur international roumain. De nouveau opposée à la Pologne en [[tours préliminaires à la Coupe du monde de football 1938]], la Yougoslavie est éliminée après une lourde défaite à [[Varsovie]] qu'elle ne parvient pas à rattraper<ref name=joeg-intres30>{{lien web |url=http://www.rsssf.com/tablesj/joeg-intres30.html |titre=Yugoslavia National Team List of Results 1930-1939 |éditeur=RSSSF |langue=en}}</ref>.

Cette période est marquée par les mouvements sécessionnistes au sein du Royaume, notamment de la part des [[Banovina de Croatie|Croates]]. La fédération yougoslave est finalement dissoute en 1939 et remplacée par trois associations, respectivement croate, slovène et serbe, chapeautées par un conseil « suprême »<ref name=thefreelibrary/>. Kika et Simonović assurent la gestion de la sélection yougoslave en alternance, qui dès lors évolue surtout avec des joueurs serbes, d'autant qu'une équipe de Croatie est lancée en 1940. En {{date-|mai 1939}}, pour le {{100e|match}} officiel de la sélection et l'inauguration du ''[[Stade du Partizan|BSK stadion]]'', l'[[équipe d'Angleterre de football|Angleterre]] est battue à Belgrade grâce à [[Svetislav Glišović|Glišović]] et [[Nikola Perlić|Perlić]] (2-1)<ref name=thefreelibrary/>. En septembre, la [[Seconde Guerre mondiale]] débute en Europe mais la Yougoslavie reste épargnée par les combats, de sorte que la sélection poursuit son activité : cinq matchs sont disputés en 1940, dont deux victoires sur l'[[équipe d'Allemagne de football|Allemagne]] à Vienne puis à Zagreb. Cette période de calme relatif prend fin avec la signature en {{date-|mars 1941}} d'une alliance du Royaume et de l’[[Allemagne nazie]]. Le [[Paul de Yougoslavie|régent Paul]] est destitué par un coup d'État militaire anti-allemand, qui impose un nouveau roi. Le mois suivant, l’Allemagne et l’Italie [[Invasion de la Yougoslavie|envahissent la Yougoslavie]], conduisant au démantèlement du Royaume. L'[[Équipe de Croatie de football|équipe]] de l'[[État indépendant de Croatie]] s'affilie à la FIFA et dispute une vingtaine de matchs amicaux entre 1941 et 1945<ref>{{lien web |url=http://www.rsssf.com/tablesk/kroa-intres.html |titre=Croatia - International Matches |éditeur=RSSSF |langue=en}}</ref>.

D'importants [[Front yougoslave de la Seconde Guerre mondiale|mouvements de résistance]] se développent à travers l'ancien royaume et finissent par remporter la victoire militaire sur les forces d'occupation. Plusieurs joueurs d'importance y participent, notamment [[Milutin Ivković]], un des héros de 1930, tué en {{date-|mai 1943}}<ref name=intro/>. Le chef communiste [[Josip Broz Tito|Tito]] prend finalement le pouvoir et crée en {{date-|novembre 1945}} une république fédérale à parti unique communiste, la [[république fédérative populaire de Yougoslavie]]. La monarchie est définitivement abolie. Il dissout dans le même élan toutes les organisations, notamment les clubs sportifs, ayant trait à l'ancien pouvoir. Plusieurs grands clubs disparaissent (notamment [[Građanski]], le [[HAŠK]] et le [[SK Jugoslavija]]) et sont remplacés par d'autres liés aux grands corps de l'État : [[Dinamo Zagreb]], [[FK Partizan Belgrade|Partizan]] et [[FK Étoile rouge de Belgrade|Étoile rouge de Belgrade]]<ref name=thefreelibrary/>.

=== Des finales et la médaille d'or olympique de 1960 ===

{{Article détaillé|Équipe de Yougoslavie de football à la Coupe du monde 1950|Équipe de Yougoslavie de football à la Coupe du monde 1954{{!}}1954|Équipe de Yougoslavie de football à la Coupe du monde 1958{{!}}1958|Équipe de Yougoslavie de football au championnat d'Europe 1960{{!}}au championnat d'Europe 1960}}

[[Fichier:Sweden and Yugoslavia in Football final at the Olympic Games, London, 1948.jpg|thumb|Finale des JO de 1948 contre la Suède.|alt=Duel entre deux footballeurs]]
L'équipe nationale renaît en mai 1946 après un sommeil de plus de cinq ans. [[Milorad Arsenijević]], international emblématique de 1927 à 1934, est nommé sélectionneur. Les deux premiers matchs amicaux sont organisés avec la [[Équipe de Tchécoslovaquie de football|Tchécoslovaquie]], son partenaire historique qui retrouve son indépendance après huit ans d'occupation. La [[Coupe des Balkans des nations]] est également relancée, dix ans après la dernière édition. L'Albanie remporte l'édition qu'elle organise au mois d'{{date-|octobre 1946}} à [[Tirana]] ; la Hongrie du jeune [[Ferenc Puskás]] remporte celle de l'été 1947 après une victoire à Belgrade (3-2). Les Yougoslaves, qui peuvent compter sur une prometteuse génération de joueurs, terminent les deux coupes à la deuxième place<ref name=balkancup/>.

En 1948, la Yougoslavie s'inscrit aux [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1948|Jeux olympiques de Londres]], la première grande compétition de football depuis la fin de la guerre. Par rapport aux éditions des années 1920 et 1930, le tournoi souffre de sa limitation aux joueurs non professionnels. Aucune sélection d'Amérique du Sud n'est présente, et celles d'Europe de l'Ouest sont amoindries. Les joueurs yougoslaves, officiellement fonctionnaires, ne sont pas considérés comme professionnels et peuvent donc participer sans souci<ref>{{lien web |url=http://fr.fifa.com/tournaments/archive/mensolympic/london1948/index.html |titre=Tournoi olympique de football Londres 1948 |éditeur=[[FIFA]]}}</ref>. La sélection est alors basée en grande partie sur l'effectif du [[FK Partizan Belgrade]], champion national en 1947, et notamment son attaquant vedette [[Stjepan Bobek]]. Après une victoire facile sur le Luxembourg (6-1), les Yougoslaves écartent la [[équipe de Turquie de football|Turquie]] en quart de finale puis la [[Équipe de Grande-Bretagne olympique de football|Grande-Bretagne]], au [[Wembley Stadium (1923)|stade de Wembley]] (3-1). En finale, ils s'inclinent face à la [[Équipe de Suède de football|Suède]] menée par son fameux trio d'attaque « [[Gre-No-Li]] »<ref name=joeg-intres40>{{lien web |url=http://www.rsssf.com/tablesj/joeg-intres40.html |titre=Yugoslavia National Team List of Results 1940-1949 |éditeur=RSSSF |langue=en}}</ref>.

En 1949 débutent les éliminatoires pour la [[Coupe du monde de football de 1950]] organisée par le [[Brésil]]. Les Yougoslaves se défont sans mal d'[[Équipe d'Israël de football|Israël]] en matchs aller-retour puis doivent affronter la France. Après deux matchs nuls 1-1 à Belgrade et à [[Colombes]], un match d'appui est organisé à [[Florence]], que les Yougoslaves remportent après prolongation (3-2) grâce à un but décisif de [[Željko Čajkovski]]<ref group=Note>La France sera finalement invitée à participer à la Coupe du monde 1950 à la suite du forfait de l'Écosse et de la Turquie, mais elle déclinera la proposition.</ref>. Cette fois, les sélectionnés sont majoritairement issus de l'[[FK Étoile rouge de Belgrade|Étoile rouge de Belgrade]]. Au premier tour, la [[équipe de Suisse de football|Suisse]] et le [[équipe du Mexique de football|Mexique]] sont écartés sans difficulté, mais c'est face au Brésil, pays hôte et tête de série, que se joue la qualification pour le tour final. Dans un [[Stade Maracanã]] comble, les ''{{lang|pt|Auriverde}}'' l'emportent logiquement malgré une belle résistance (2-0)<ref>{{lien web |url=http://www.om4ever.com/CoupeMonde/CoupeDu%20Monde50.htm |titre=Histoire de la Coupe du monde 1950 |site=om4ever.com |auteur=Fernand Bonaguidi}}</ref>. Grâce à ses deux victoires initiales, la Yougoslavie termine officiellement à la {{5e|place}} du tournoi.

À son retour, la sélection profite de sa notoriété grandissante. Elle réalise une tournée en Scandinavie, affronte l'[[Équipe d'Autriche de football|Autriche]] à Vienne, l'[[Équipe d'Angleterre de football|Angleterre]] à [[Londres]], la [[Équipe de France de football|France]] à Paris, l'[[Équipe d'Italie de football|Italie]] à Milan… En [[1952 en football|1952]], la sélection participe aux [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1952|Jeux olympiques]] d'[[Helsinki]], auxquels concourent six équipes d'[[Europe de l'Est]]. Après un premier tour facile contre l'[[Équipe d'Inde de football|Inde]] (battu 10-1, un score record en match officiel dans l'histoire de la sélection<ref>{{lien web |langue=en |url=http://tdifh.blogspot.fr/2013/07/15-july-1952-yugoslavia-takes-ten.html |titre=15 July 1952 - Yugoslavia Takes Ten |site=This Day In Football History}}</ref>), les ''{{lang|sr|Plavi}}'' {{en français|les Bleus}} éliminent l'[[Équipe d'Union soviétique de football|Union soviétique]] en match d'appui (3-1). La première rencontre entre les deux géants communistes a été explosive, les coéquipiers de [[Vsevolod Bobrov|Bobrov]] remontant le score de 5-1 à 5-5 dans les toutes dernières minutes<ref>{{lien web |url=http://fr.fifa.com/mensolympic/news/newsid=1666294/index.html |titre=20 juillet 1952 : Bobrov enchaîne les miracles | éditeur=[[FIFA]] }}</ref>. Le [[Équipe du Danemark de football|Danemark]], médaille de bronze en 1948, est battu en quart (5-3), et l'[[Équipe d'Allemagne de football|Allemagne]] en demi (3-1). En finale, ils s'inclinent face à une équipe de [[Équipe de Hongrie de football|Hongrie]] virtuose, le fameux « [[Onze d'or hongrois]] » qui éblouit les observateurs<ref name=":28">{{Lien web|url = http://fr.fifa.com/tournaments/archive/mensolympic/helsinki1956/index.html|titre = Tournoi olympique de football Melbourne 1956|éditeur = [[FIFA]].com}}</ref>.

Restés invaincus pendant l'année 1953, les Yougoslaves se qualifient pour la [[Coupe du monde de football de 1954|Coupe du monde de 1954]] en dominant Israël et la Grèce. Vainqueur de la Belgique, de la France et de l'Angleterre en amical, ils se présentent à la compétition en prétendant à une place d'honneur. La Hongrie, invaincue depuis 1950, est la grande favorite. Quelques mois avant la compétition, [[Milorad Arsenijević|Arsenijević]] a laissé place à ses deux adjoints, [[Aleksandar Tirnanić]] et [[Leo Lemešić]], eux-mêmes rejoints par trois entraîneurs. Solides, les Slaves gagnent leur place en quart de finale en battant la France (1-0) en match d'ouverture, puis en assurant le nul face au Brésil (1-1 {{ap}}). Opposés à l'[[Équipe d'Allemagne de football|Allemagne]], qualifiée malgré une large défaite face à la Hongrie en phase de poule, ils sont battus 2-0, de façon un peu inattendue. Les Allemands remportent finalement la compétition, après une victoire sur la Hongrie en finale connue comme le « miracle de Berne ». En 2010, il est révélé que les Allemands étaient dopés à la [[pervitine]] pendant la compétition, les contrôles [[Dopage (sport)|antidopage]] n'existant pas encore à l'époque<ref>{{Lien web|url = https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/10/26/football-les-champions-du-monde-allemands-de-1954-etaient-dopes_1431549_3242.html|titre = Football : les champions du monde allemands de 1954 étaient dopés|date = 26 octobre 2010|éditeur = Le Monde.fr avec AFP}}</ref>.

[[Aleksandar Tirnanić|Tirnanić]] reprend seul la direction de la sélection à partir de 1955. En {{date-|novembre 1956}}, elle participe aux [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1956|Jeux olympiques]] de [[Melbourne]], où seules onze équipes font le déplacement. Vainqueur facile des États-Unis et de l'Inde, la Yougoslavie s'incline en finale face à l'[[Équipe d'Union soviétique de football|Union soviétique]], dont le gardien de but [[Lev Yachine]] est la grande révélation (1-0). Un but de [[Zlatko Papec]] est refusé pour hors-jeu<ref name=":28" />. La Yougoslavie remporte sa troisième médaille d'argent olympique consécutive. L'année suivante est consacrée à la qualification pour la [[Coupe du monde de football de 1958|Coupe du monde en Suède]], assurée face aux Roumains et aux Grecs. La qualification de l’[[FK Étoile rouge de Belgrade|Étoile rouge de Belgrade]] en demi-finale de [[Coupe des clubs champions européens 1956-1957|Coupe d'Europe]], puis la large victoire de la sélection sur les [[Équipe d'Angleterre de football|Anglais]] lors du dernier match de préparation (5-0), confirment les ambitions yougoslaves. En poule, la Yougoslavie est mise en échec par l’[[Équipe d'Écosse de football|Écosse]] (1-1), arrache la victoire face à la France (3-2) puis assure un match nul qualificatif face au [[Équipe du Paraguay de football|Paraguay]] (3-3). En quart de finale, elle a l'occasion de prendre sa revanche sur l'[[Équipe d'Allemagne de football|Allemagne]], quatre ans après… Après le but précoce d'[[Helmut Rahn]], le héros de 1954, les Yougoslaves dominent le jeu et se créent de nombreuses situations de but, en vain<ref>{{lien web |url=http://historicalkits.co.uk/international/tournaments/fifa-world-cup/1958/1958-knock-out-stages.html |titre=FIFA World Cup 1958 Knock-Out Stages |langue=en |site=historicalkits.co.uk}}</ref>. Battus, les Yougoslaves terminent la compétition au {{5e|rang}}. Les Français, qu'ils ont battus en phase de poule, terminent {{3es}}.

Quelques semaines après la Coupe du monde débutent les [[Éliminatoires du Championnat d'Europe de football 1960|qualifications pour la première édition]] du [[Championnat d'Europe de football|Championnat d'Europe des nations]], organisé par l'[[Union des associations européennes de football]]. Fondé en [[1954 en football|1954]], l'organisme s'inspire du succès de la [[Coupe des clubs champions européens]], lancée en 1955. L'organisation est chaotique : plusieurs sélections d'importance, notamment l'Allemagne, l'Angleterre et l'Italie, refusent d'y participer. Il faut plus d'un an, de {{date-|septembre 1958}} à {{date-|octobre 1959}}, pour que les huit duels du premier tour aient lieu - en parallèle se jouent les qualifications pour le tournoi olympique de Rome. Les quarts de finale s'étalent de {{date-|décembre 1959}} à {{date-|mai 1960}}. Sous le joug de [[Francisco Franco]], l'[[Équipe d'Espagne de football|Espagne]] est disqualifiée en raison de son refus de se déplacer en [[Union soviétique]]. Vainqueur respectivement de la Bulgarie, du [[Équipe du Portugal de football|Portugal]], d'Israël et de la Grèce, la Yougoslavie fait partie des quatre élus pour la [[Championnat d'Europe de football 1960|phase finale de l'Euro]] et des sept qualifiés européens pour les JO.

Ce premier Euro se déroule en France. Le {{date-|6 juillet}} au [[Parc des Princes]], les Yougoslaves disputent face au pays hôte, privé de ses vedettes [[Raymond Kopa|Kopa]] et [[Just Fontaine|Fontaine]], un match particulièrement spectaculaire : menés 3-1, puis 4-2 à un quart d'heure de la fin, les coéquipiers de [[Milan Galić|Galić]] et [[Dražan Jerković|Jerković]] inscrivent trois buts en quatre minutes, non sans l'aide involontaire du gardien français [[Georges Lamia]], et l'emportent 5-4<ref>{{Lien web|url = http://fr.uefa.com/uefaeuro/season=1960/matches/round=162/match=4022/postmatch/report/index.html|titre = Les Yougoslaves trop forts|éditeur = [[UEFA]].com}}</ref>{{,}}<ref>{{vid}} {{lien web |url=http://keepingscore.blogs.time.com/2012/06/01/the-top-10-european-championship-football-games/slide/3-yugoslavia-5-4-france-euro-1960/ |titre=The Top 10 European Championship Football Games | 3. Yugoslavia 5-4 France, Euro 1960 | éditeur=[[Time (magazine)]] |date=31 mai 2012 |langue=en }}</ref>. En [[Finale du Championnat d'Europe de football 1960|finale]] ils retrouvent les Soviétiques, face auxquels ils affichent la maîtrise technique et la fougue offensive qu'on leur connaît. Galić ouvre le score avant la pause, mais pour le reste [[Lev Yachine|Yachine]] est impérial, particulièrement sur les coups francs tirés par [[Bora Kostić|Kostić]]. Les Soviétiques égalisent en début de deuxième période, contre le cours du jeu : un tir lointain de [[Valentin Bouboukine|Bouboukine]] est relâché par [[Blagoje Vidinić|Vidinić]] sur [[Slava Metreveli|Metreveli]], buteur de près. Supérieurs physiquement, les Soviétiques emportent la décision au bout de la prolongation, les Yougoslaves devant se satisfaire d'une nouvelle place d'honneur<ref>{{lien web | url=http://fr.uefa.com/uefaeuro/season=1960/matches/round=164/match=4025/postmatch/report/index.html |titre=La leçon de physique | URSS 2-1 Yougoslavie (a.p.). |date=22 décembre 2011 |éditeur=[[UEFA]] |consulté le=6 novembre 2013}}</ref>{{,}}<ref name=EURO_RETRO_60>{{Lien archive|url=https://www.lequipe.fr/Football/EURO_RETRO_60.html|titre=Yachine, une étoile est née (lequipe.fr) |horodatage archive=20061122120409}}</ref>.

L'Euro est à peine terminé que les [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1960|Jeux olympiques]] débutent à [[Rome]]. Le groupe yougoslave est en grande partie le même. En poule, l'[[Équipe d'Égypte de football|Égypte]] et la [[Équipe de Turquie de football|Turquie]] sont battues sans difficulté, mais après un match nul face à la [[Équipe de Bulgarie de football|Bulgarie]] (3-3), la Yougoslavie doit à un tirage au sort favorable sa qualification pour la suite du tournoi. Elle dispute à l'[[Équipe d'Italie olympique de football|Italie]], pays hôte, la place en finale. Le capitaine Galić ouvre le score à {{107e|minute}}, mais les Italiens égalisent dans la foulée. Finalement la Yougoslavie se qualifie au tirage au sort, une nouvelle fois. En finale, le [[équipe du Danemark de football|Danemark]] ne fait pas le poids. Galić, en ouvrant le score, marque pour le {{10e|match}} consécutif. Malgré l'expulsion de ce dernier pour insulte à l'arbitre, les Yougoslaves gagnent 3 buts à 1 et remportent leur premier titre international d'importance<ref>{{Lien web|url = http://fr.fifa.com/tournaments/archive/mensolympic/rome1960/index.html |titre = Tournoi Olympique de Football Rome 1960|éditeur = [[FIFA]].com}}</ref>.

=== Irrégulières années 1960 et 1970 ===
{{Article détaillé|Équipe de Yougoslavie de football à la Coupe du monde 1962|Équipe de Yougoslavie de football à la Coupe du monde 1974{{!}}1974|Équipe de Yougoslavie de football au championnat d'Europe 1968{{!}}au championnat d'Europe 1968|Équipe de Yougoslavie de football au championnat d'Europe 1976{{!}}1976}}

[[Fichier:Drazan Jerkovic.JPG|thumb|upright=0.4|[[Dražan Jerković|Jerković]], meilleur buteur du [[Coupe du monde de football 1962|''Mondial'' 1962]].|alt=Un footballeur debout]]
La Yougoslavie attaque les [[Tours préliminaires à la Coupe du monde de football 1962|qualifications de la Coupe du monde de 1962]], confiée au [[Chili]], avec une ambition légitime. Après un premier tour victorieux face à la [[équipe de Pologne de football|Pologne]] en {{date-|juin 1961}}, la sélection doit disputer sa place en phase finale face à l'[[équipe de Corée du Sud de football]], vainqueur des tours préliminaires de la [[Confédération asiatique de football|zone Asie]]. [[Aleksandar Tirnanić|Tirnanić]] laisse les rênes de la sélection à son adjoint [[Ljubomir Lovrić|Lovrić]], accompagné de deux nouveaux techniciens, [[Prvoslav Mihajlović|Mihajlović]] et Ruševljanin. Les Européens l'emportent sans trembler, 5-1 à [[Belgrade]] et 3-1 à [[Séoul]], et en profitent pour faire une tournée en [[Asie]] en novembre-décembre : [[Équipe du Japon de football|Japon]], [[Équipe de Hong Kong de football|Hong Kong]], [[Équipe d'Indonésie de football|Indonésie]] et [[Équipe d'Israël de football|Israël]] sur le chemin du retour.

Les Yougoslaves comptent sur la talentueuse génération des [[Milutin Šoškić|Šoškić]], [[Fahrudin Jusufi|Jusufi]], [[Milan Galić|Galić]], et autres [[Dragoslav Šekularac|Šekularac]] pour réussir un bon tournoi. Ils s'installent à [[Arica (Chili)|Arica]] où se disputent les matchs de leur groupe. Le tournoi va être marqué par la violence de plusieurs matchs, notamment lors de la défaite initiale des Yougoslaves face aux [[Équipe d'Union soviétique de football|Soviétiques]] (2-0), champions d'Europe en titre<ref>{{Lien web|url = http://fr.fifa.com/worldcup/archive/edition=21/overview.html|titre = Coupe du monde de la FIFA, Chili 1962|éditeur = [[FIFA]]}}</ref>. Malgré tout, la sélection se qualifie pour le second tour en prenant le dessus sur l'[[Équipe d'Uruguay de football|Uruguay]] (3-1), après un match de nouveau brutal<ref group=Note>Les deux équipes terminent à dix contre dix, [[Rubén Cabrera]] et [[Vladimir Popović]] étant expulsés après s'être battus.</ref>, et la [[Équipe de Colombie de football|Colombie]] (5-0). En quart de finale la Yougoslavie rencontre l'[[équipe d'Allemagne de football|Allemagne de l'Ouest]], pour la troisième fois d'affilée après les défaites de 1954 et 1958. L'issue du match reste longtemps indécise entre le 4-2-4 virevoltant des Slaves et le jeu physique des Allemands, adeptes de longues passes en avant. Plusieurs fois les Allemands sont proches de marquer, mais en toute fin de match c'est finalement l'ailier [[Petar Radaković|Radaković]], bandé à la tête depuis un choc avec [[Uwe Seeler|Seeler]], qui offre la victoire aux siens sur un service de Galić<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Brian |nom1=Blainville |titre=The Story of the World Cup |éditeur=[[Faber and Faber|Faber & Faber]] |année=2010 |passage=124-125 |isbn=}}</ref>{{,}}<ref group=Note>[[Petar Radaković]], célèbre en Yougoslavie pour ce but, meurt quatre ans plus tard d'une attaque cardiaque, à seulement 29 ans.</ref>. Pour la première fois depuis 1930 ils atteignent le dernier carré, où ils retrouvent leurs vieux rivaux de la [[Équipe de Tchécoslovaquie de football|Tchécoslovaquie]], vainqueur de la Hongrie grâce à une grande performance de leur gardien de but [[Viliam Schrojf]]. Initialement prévu à [[Santiago du Chili|Santiago]], le match est déplacé à [[Viña del Mar]] après la qualification surprise de la sélection chilienne pour l'autre demi-finale, de sorte que seulement {{Nombre|6000}} spectateurs vexés assistent au duel slave. Schrojf, assisté de ses montants, repousse les assauts yougoslaves. Les Tchécoslovaques ouvrent la marque juste après la pause. L'égalisation de [[Dražan Jerković|Jerković]] à vingt minutes de la fin laisse penser à un retournement de situation, mais [[Adolf Scherer|Scherer]] redonne l'avantage aux siens avant de clore la marque sur penalty. En petite finale, dans un stade bondé, le Chili prend la {{3e|place}} grâce à un but en toute fin de match d'[[Eladio Rojas]]<ref>{{Lien web|url = http://www.historicalkits.co.uk/international/tournaments/fifa-world-cup/1962/1962-knock-out-stages.html|titre = FIFA World Cup 1962 Knock Out Stages|site = Historical Football Kits |langue=en}}</ref>.

Malgré les difficultés rencontrées lors de la première édition, l'UEFA organise un nouveau championnat d'Europe selon les mêmes modalités. Cette fois la compétition n'est boycottée par aucune grande sélection. En {{date-|novembre 1962}}, la Yougoslavie reçoit la [[Équipe de Belgique de football|Belgique]] en [[Éliminatoires du Championnat d'Europe de football 1964|tour préliminaire des éliminatoires]]. Deux courtes victoires (3-2 à Belgrade, 1-0 à Bruxelles en mars) suffisent à son bonheur<ref>{{lien web |url=https://www.rtbf.be/sport/football/diablesrouges/detail_yougoslavie-belgique-histoire-d-un-duel?id=7842131 |titre=Yougoslavie-Belgique, histoire d'un duel |éditeur=[[RTBF]] |auteur=S. Rouquet |date=21 mai 2013}}</ref>. C'est ensuite la [[Équipe de Suède de football|Suède]] qui lui est proposée. Solides à Belgrade en juin (0-0), les Scandinaves l'emportent à [[Malmö]] en septembre (3-2) et éliminent les Yougoslaves, qui connaissent là leur premier gros échec depuis la Guerre. Ils n'ont cependant pas le temps de s’appesantir car dès {{date-|octobre 1964}} ont lieu les [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1964|Jeux olympiques]] de [[Tokyo]], auxquels la Yougoslavie se présente en tenant du titre. En poule, ils remportent une victoire facile sur le [[Équipe du Maroc de football|Maroc]] puis sont battus par la Hongrie après un match hyper spectaculaire (5-4 à la pause, 6-5 à la fin de la rencontre). Avec le forfait de la [[Équipe de Corée du Nord de football|Corée du Nord]], cela suffit à leur qualification. En quart ils sont battus 1-0 par l'[[équipe d'Allemagne olympique de football|équipe d'Allemagne olympique]]. En tour de consolation, ils infligent une sévère défaite à leurs hôtes japonais mais sont battus pour la {{5e|place}} par la Roumanie<ref>{{Lien web|url = http://fr.fifa.com/tournaments/archive/mensolympic/tokyo1964/index.html|titre = Tournoi Olympique de Football Tokyo 1964|éditeur = [[FIFA]]}}</ref>.

Lovrić est remplacé par un groupe de techniciens rassemblés autour de [[Aleksandar Tirnanić|Tirnanić]], qui entame un troisième mandat. Les [[Tours préliminaires à la Coupe du monde de football 1966|éliminatoires]] pour la [[Coupe du monde de football de 1966|Coupe du monde 1966]] ont alors démarré. En Europe, 32 équipes concourent pour neuf places, une par groupe. La Yougoslavie affronte la [[Équipe de France de football|France]], la [[équipe de Norvège de football|Norvège]] et le [[Équipe du Luxembourg de football|Luxembourg]]. Vainqueur de ses premiers matchs, et notamment de la France à Belgrade, la Yougoslavie s'incline en juin et {{date-|octobre 1965}} en Norvège puis en France. Les Français se qualifient. Inscrite initialement aux qualifications pour les JO de 1968, qui a réduit à cinq le nombre de places pour les pays européens, la Yougoslavie se retire avant son duel face à la Tchécoslovaquie<ref>{{lien web |url=http://www.rsssf.com/tableso/ol1968q.html |titre=Games of the XIX. Olympiad - Football Qualifying Tournament |éditeur=RSSSF |langue=en}}</ref>. Par la suite, l'équipe qui disputera les qualifications aux Jeux olympiques ne sera plus l'équipe A mais une sélection olympique spécifique<ref name=intro/>{{,}}<ref group=Note>Le professionnalisme étant proscrit des JO, les sélections d'Europe de l'Est, dont les joueurs étaient payés par l’État et donc considérés comme amateurs, ont connu un grand succès olympiques jusqu'au début des années 1980. En 1984, le CIO et la FIFA s'accorderont sur l'ouverture de la compétition aux professionnels, mais avec une limite imposée aux sélections européennes et sud-américaines de ne sélectionner de joueur ayant disputé de Coupe du monde. Dans les faits, de nombreux pays, comme la France en 1984, envoient des sélections de joueurs jeunes mais plus expérimentés que les Espoirs.</ref>.

Après plus d'un an et demi de matchs amicaux, [[Rajko Mitić]], ancien international et star de l’[[FK Étoile rouge de Belgrade|Étoile rouge de Belgrade]], se voit confier la sélection pour les [[Éliminatoires du Championnat d'Europe de football 1968|éliminatoires de l'Euro 1968]]. Étant donné les bons résultats du [[Dinamo Zagreb]], vainqueur de la [[Coupe des villes de foires]] en 1967, et du [[FK Partizan Belgrade|Partizan Belgrade]], défait de justesse en finale de la [[Coupe des clubs champions européens 1965-1966|Coupe d'Europe des clubs champions en 1966]], le sélectionneur s'appuie largement sur les effectifs des deux clubs<ref name=intro/>. Après avoir chacun battu l'autre à domicile, la Yougoslavie et l'[[Équipe d'Allemagne de football|Allemagne]] sont au coude à coude dans le groupe de qualification. Les Slaves bénéficient de l'improbable match nul des Allemands en [[Équipe d'Albanie de football|Albanie]] pour accéder aux quarts de finale, où ils retrouvent la France. Solides à [[Marseille]] (1-1), [[Dragan Džajić|Džajić]] et ses coéquipiers font exploser les Bleus à Belgrade (5-1). La [[Championnat d'Europe de football 1968|phase finale]] est organisée en Italie. Le {{date-|5 juin}} les Slaves se qualifie pour la finale en battant les [[Équipe d'Angleterre de football|Anglais]], champions du monde en titre, à l'issue d'un match violent<ref>{{Lien archive |url=http://www.euro2000.org/fr/replay/1968/yugeng/0,1069,,00.html |titre=Championnat d'Europe 1968 : Yougoslavie-Angleterre (site officiel de l'Euro 2000) |horodatage archive=20001215172200}}</ref>, conclu par un but de Džajić (1-0), auteur d'un lob de génie sur [[Gordon Banks]]<ref name=EURO_RETRO_68>{{Lien archive |url=https://www.lequipe.fr/Football/EURO_RETRO_68.html |titre=L'Italie à pile ou face (lequipe.fr) |horodatage archive=20061122120546}}</ref>{{,}}<ref name=donqui/>. Trois jours plus tard, les hommes de Mitić, privés d'[[Ivica Osim|Osim]] blessé en demi-finale, défient à Rome l'[[Équipe d'Italie de football|Italie]] des [[Enrico Albertosi|Albertosi]], [[Luigi Riva|Riva]] et [[Giovanni Rivera|Rivera]]. Le match, assez décevant dans le jeu, est dominé par les Yougoslaves. Si Džajić parvient à ouvrir le score, les exploits du gardien de but italien [[Dino Zoff]] maintiennent le suspense, jusqu'à l'égalisation sur coup franc de [[Angelo Domenghini|Domenghini]] à dix minutes de la fin. Deux jours plus tard, la finale est rejouée. Les Italiens, plus frais et renforcés par le retour de [[Alessandro Mazzola|Mazzola]], s'imposent logiquement (2-0)<ref name=EURO_RETRO_68/>. Džajić est élu meilleur joueur du tournoi<ref>{{Lien web|url = http://fr.uefa.com/uefaeuro/season=1968/overview/index.html|titre = 1968 : L'Italie s'impose|éditeur = [[UEFA]]}}</ref>.

Le retour aux [[Tours préliminaires à la Coupe du monde de football 1970|qualifications]], pour la [[Coupe du monde de football 1970|Coupe du monde 1970]], est difficile. Versés dans un groupe de quatre équipes dont seul le vainqueur est qualifié, les Yougoslaves sont battus en [[Équipe de Belgique de football|Belgique]] (3-0) puis tenus en échec à Belgrade par l'[[Équipe d'Espagne de football|Espagne]] (0-0). En décembre, ils réalisent une tournée en Amérique du Sud, jouant deux fois le [[Équipe du Brésil de football|Brésil]] (3-3 et défaite 3-2) et une fois l'[[Équipe d'Argentine de football|Argentine]] (1-1). En {{date-|avril 1969}}, les Yougoslaves doivent l'emporter en Espagne pour conserver une chance se qualifier, mais ils s'inclinent 2-1 avec une équipe renouvelée à moitié par rapport aux finalistes de l'Euro<ref>{{Lien web|url = http://www.rsssf.com/tablesj/joeg-intres60.html|titre = Yugoslavia National Team List of Results 1960-1969|langue = en|éditeur = RSSSF}}</ref>.

[[Vujadin Boškov]] devient sélectionneur en 1971, dans le cadre des [[Éliminatoires du Championnat d'Europe de football 1972|qualifications pour l'Euro 1972]]. Les Yougoslaves prennent le dessus sur les [[Équipe des Pays-Bas de football|Pays-Bas]], qui n'ont pas encore tiré parti du formidable succès de leurs clubs sur la scène européenne, et l'[[Équipe d'Allemagne de l'Est de football|Allemagne de l'Est]]. En {{date-|juillet 1971}}, la sélection va jouer à [[Rio de Janeiro]], devant {{nombre|160000}} spectateurs, un match de gala avec les champions du monde brésiliens fêtant la fin de la carrière internationale de [[Pelé]]. En octobre, une sélection ''bis''<ref group="Note">Les sélections aux Jeux méditerranéens ne sont pas comptabilisées officiellement par la Fédération yougoslave de football.</ref> remporte pour la première fois le tournoi de football des [[Jeux méditerranéens de 1971|Jeux méditerranéens]], face à la [[équipe de Tunisie de football|Tunisie]]<ref>{{lien web |url= http://www.rsssf.com/tablesm/medgames71.html |titre=Mediterranean Games 1971 (Izmir, Turkey) |éditeur=RSSSF |langue=en}}</ref>. {{Lien|fr = Marijan Novak|lang = en|texte = Novak}} est le seul buteur en finale. En {{date-|mai 1972}}, en quart de finale de l'Euro, dernière étape avant la phase finale, les Yougoslaves affrontent l'Union soviétique. Tenus en échec à Belgrade, ils s'inclinent à Moscou (3-0) et sont éliminés. Quelques semaines plus tard, la sélection retourne au Brésil - pour la troisième fois en deux ans - participer à la [[Coupe de l'Indépendance du Brésil|Coupe de l'Indépendance]]. Vingt équipes jouent le tournoi, qui dure un mois. Les Yougoslaves remportent leur poule de premier tour, devant le [[Équipe du Venezuela de football|Venezuela]] (battu 10-0), le [[Équipe du Paraguay de football|Paraguay]], le [[Équipe du Pérou de football|Pérou]] et la [[Équipe de Bolivie de football|Bolivie]]. Tenus en échec par l’[[Équipe d'Écosse de football|Écosse]] puis battus par leurs hôtes, ils se qualifient pour la petite finale en dominant la [[équipe de Tchécoslovaquie de football|Tchécoslovaquie]]. Ce dernier match face à l'[[équipe d'Argentine de football|Argentine]] réunit {{Nombre|120000}} spectateurs à Rio et s'achève sur une victoire de prestige des Européens (4-2)<ref>{{Lien web|url = http://www.rsssf.com/tablesb/braz-indep72det.html|titre = Brazil Independence Cup 1972|éditeur = RSSSF |langue=en}}</ref>.

Fin 1972 débutent les [[Tours préliminaires à la Coupe du monde de football 1974|éliminatoires]] de la [[Coupe du monde de football de 1974|Coupe du monde 1974]]. Yougoslavie et [[Équipe d'Espagne de football|Espagne]] terminent à égalité. Après le match nul de l'Espagne à Belgrade, [[Vujadin Boškov|Boškov]] a été remplacé par une équipe de techniciens autour de [[Miljan Miljanić]]. Un match d'appui entre les deux sélections est organisé en {{date-|février 1974}} à [[Francfort-sur-le-Main|Francfort]], que les Yougoslaves remportent sur un but de [[Josip Katalinski|Katalinski]]. Les matchs de préparation ne sont pas très brillants mais la sélection se rassure en match d'ouverture en résistant aux tenants du titre brésiliens (0-0) puis en atomisant les néophytes du [[Équipe de République démocratique du Congo de football|Zaïre]] (9-0)<ref>{{lien web |url=http://www.wearefootball.org/un-jour-un-match/31/lire/yougoslavie-zadre/ |titre=Yougoslavie-Zaïre |auteur=Paul Dietschy |site=wearefootball.org}}</ref>. Un nouveau match nul face à l’Écosse (1-1) leur suffit à s'assurer la {{1re|place}} du groupe à la différence de buts. Au second tour ils ne font pas le poids face à l'[[Équipe d'Allemagne de football|Allemagne]], pays hôte (0-2), la [[Pologne]], championne olympique (1-2), et la [[Équipe de Suède de football|Suède]] (1-2). La compétition est marquée par le [[Football total|jeu révolutionnaire]] déployé par les [[Équipe des Pays-Bas de football|Pays-Bas]], malgré leur défaite en finale face à l'Allemagne.

<gallery caption="Scènes de la Coupe du monde 1974">
Bundesarchiv Bild 183-N0613-0031, Fußball-WM, Brasilien - Jugoslawien 0-0.jpg|Brésil-Yougoslavie|alt=Pressing d'un joueur sur un autre
Josip Katalinski at World Cup 1974 against Zaire.jpg|[[Josip Katalinski|Katalinski]] marque face au Zaïre|alt=Un attaquant lève les bras après avoir marqué un but. Le gardien de but est à terre.
Bundesarchiv Bild 183-N0622-0030, Fußball-WM, Schottland - Jugoslawien 1-1.jpg|Écosse-Yougoslavie|alt=Duel aérien entre deux joueurs
</gallery>

Au retour d'Allemagne, [[Ante Mladinić]], fort de ses expériences dans plusieurs clubs yougoslaves, devient sélectionneur pour les [[Éliminatoires du Championnat d'Europe de football 1976|éliminatoires de l'Euro 1976]]. Malgré une défaite surprise en [[Équipe d'Irlande du Nord de football|Irlande du Nord]] en {{date-|avril 1975}}, les Yougoslaves remportent leur groupe. Outre les anciens [[Vladimir Petrović (football, 1955)|Petrović]] et [[Dragan Džajić|Džajić]], cette génération compte plusieurs joueurs de grande valeur comme [[Josip Katalinski|Katalinski]], [[Danilo Popivoda|Popivoda]] ou encore [[Ivica Šurjak|Šurjak]]. Qualifiés pour les quarts de finale, au printemps 1976, ils prennent le meilleur sur le [[Équipe du pays de Galles de football|Pays de Galles]], battu 2-0 à Belgrade et tenu en échec au retour. Le match à [[Cardiff]] est marqué par de graves incidents en tribune, en réaction aux décisions arbitrales<ref>{{lien web|url=http://tdifh.blogspot.fr/2011/06/10-june-1976-behavior-was-bad-but-those.html |titre=10 June 1976 - The Behavior Was Bad, But Those Kits Were Worse |langue=en | site=This Day In Football History |consulté le=6 novembre 2013}}</ref>{{,}}<ref group=Note>Les incidents à Cardiff vaudront au Pays de Galles une suspension pour l'Euro 1980, peine réduite en appel à l'obligation de jouer à plus de 100 miles de Cardiff pendant quatre ans.</ref>. Des quatre demi-finalistes, la Yougoslavie est choisie comme pays hôte pour la phase finale. Le tirage au sort lui fait affronter l'[[équipe d'Allemagne de football|Allemagne]], championne du monde en titre, à [[Belgrade]]. Alors qu'ils mènent 2-0 à la mi-temps grâce à Popivoda et Džajić, les Yougoslaves concèdent l'égalisation à dix minutes de la fin avant de craquer en prolongation (2-4 {{ap}}). L'Allemand [[Dieter Müller]] a fêté sa première sélection en inscrivant les trois derniers buts de son équipe. Cette défaite est vécue comme un drame au sein du football yougoslave<ref name=intro/>. En petite finale face aux [[équipe des Pays-Bas de football|Pays-Bas]], dans un [[stade Maksimir]] de [[Zagreb]] qui sonne bien creux, ils s'inclinent encore, après être pourtant revenus de 0-2 à 2-2 (2-3). En finale, la [[équipe de Tchécoslovaquie de football|Tchécoslovaquie]] crée la surprise en remportant le trophée aux tirs au but<ref>{{lien web |url=http://fr.uefa.com/uefaeuro/season=1976/overview/index.html |titre=1976 : Le coup de l'invité surprise |éditeur=[[UEFA]] }}</ref>.

=== Retour à l'ordinaire ===
{{Article détaillé|Équipe de Yougoslavie de football au championnat d'Europe 1984}}

Après la déception de 1976, Mladinić laisse sa place à [[Ivan Toplak]], qui tente de rajeunir le groupe. Les [[Tours préliminaires à la Coupe du monde de football 1978|qualifications pour la Coupe du monde 1978]] tournent au désastre, la Yougoslavie étant logiquement éliminée après deux défaites à domicile par l'Espagne et la Roumanie, et cela malgré l'éclosion de [[Safet Sušić]], auteur de cinq buts pour ses deux premières sélections. L'année 1978 est particulièrement délicate : la sélection connaît quatre entraîneurs et ne remporte qu'un seul des cinq matchs qu'elle dispute. Opposés aux mêmes concurrents pour le compte des [[Éliminatoires du Championnat d'Europe de football 1980|éliminatoires de l'Euro 1980]], les Yougoslaves s'inclinent une nouvelle fois contre l'Espagne à Belgrade en ouverture puis en Roumanie. Le retour de [[Miljan Miljanić]] comme sélectionneur permet de retrouver cohérence, stabilité et des résultats. Aux [[Jeux méditerranéens de 1979]], organisés à [[Split]], la Yougoslavie remporte une {{2e|fois}} la médaille d'or grâce à six victoires de suite, dont la finale face à l'[[Équipe de France de football amateur|équipe de France « Amateurs »]] (3-0)<ref>{{lien web |url= http://www.rsssf.com/tablesm/medgames79.html |titre=Mediterranean Games 1971 (Izmir, Turkey) |éditeur=RSSSF |langue=en}}</ref>{{,}}<ref group=Note>Les participations aux [[Jeux méditerranéens]] ne sont pas comptabilisées par la Fédération yougoslave dans les sélections en équipe A.</ref>. Malgré deux victoires sur leurs rivaux, ses hommes terminent un point derrière les Espagnols dans la course à l'Euro. Maigre consolation, la Yougoslavie est élue « équipe européenne de l'année » par l'hebdomadaire [[France Football]]<ref name=intro/>.

[[Fichier:USSR stamp I.B.Tito 1982 6k.jpg|thumb|upright=0.6|left|Le [[Josip Broz Tito|Maréchal Tito]] meurt en 1980.|alt=Timbre contenant le portrait d'un homme en costume]]
À défaut de championnat d'Europe, la sélection dispute en 1980 face à la [[Équipe de Roumanie de football|Roumanie]] la finale de la dernière édition de la [[Coupe des Balkans des nations|Coupe des Balkans]], relancée quelques années plus tôt. Malgré une victoire (2-0) à Belgrade, elle perd le trophée en s'inclinant 4-1 à Bucarest. Par ailleurs, la sélection olympique, qualifiée pour les [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1980|Jeux olympiques de Moscou]], atteint les demi-finales. Battue par la Tchécoslovaquie et l'Union soviétique, elle termine à la {{4e|place}}<ref>{{lien web |url=http://fr.fifa.com/tournaments/archive/tournament=512/edition=197131/overview.html |titre=Tournoi olympique de football Moscou 1980 |éditeur=[[FIFA]]}}</ref>. Cette année est marquée sur la scène nationale par la mort en {{date-|mai 1980}} du [[Josip Broz Tito|Maréchal Tito]], président de la Yougoslavie depuis 1953, garant de l'unité du pays et soutien infaillible de l'équipe nationale de football. L'annonce de son décès, en plein [[Derby (sport)|derby]] entre l'[[Hadjuk Split]] et l'[[FK Étoile rouge de Belgrade|Étoile rouge de Belgrade]], provoque l'interruption du match<ref>{{sr}} {{vid}} {{lien web |url=https://www.youtube.com/watch?v=hhD1UYAGQ8w |titre=La mort de TITO Hajduk Split vs Etoile Rouge de Belgrade 4 mai |site=[[YouTube]] }}</ref>.

Sur la lancée de ses derniers résultats, la Yougoslavie réalise un [[Tours préliminaires à la Coupe du monde de football 1982|parcours qualificatif pour la Coupe du monde 1982]] de bien meilleure qualité : malgré une défaite et un nul face à l'[[Équipe d'Italie de football|Italie]], demi-finaliste des deux derniers tournois internationaux, elle termine à la première place du groupe grâce à quatre victoires sur le [[Équipe du Danemark de football|Danemark]] et la [[Équipe de Grèce de football|Grèce]]. Lors du [[Coupe du monde de football de 1982|tournoi en Espagne]], elle est d'abord tenue en échec par de surprenants [[équipe d'Irlande du Nord de football|Nord-Irlandais]], puis battue par leurs hôtes espagnols, bénéficiaires d'un penalty qui fait grande polémique (2-1)<ref>{{Lien web|url = http://www.goal.com/en-gb/news/2872/top-10/2010/05/24/1940343/top-10-worst-refereeing-decisions-in-world-cup-history|titre = Top 10 worst refereeing decisions in World Cup history|langue = en|site = Goal.com|auteur = Carlo Garganese}}
</ref>. Malgré une dernière victoire arrachée face au [[Honduras]], la Yougoslavie termine {{3e}} à la différence de buts après la victoire de l'Irlande du Nord sur l'Espagne, et se trouve éliminée.

Les [[Éliminatoires du Championnat d'Europe de football 1984|éliminatoires à l'Euro 1984]] débutent par une défaite ennuyeuse en Norvège, qui est rapidement distancée. La première place se joue jusqu'au bout entre la Yougoslavie, le [[pays de Galles]] et la [[Bulgarie]], au coude à coude. La réception de la Bulgarie à [[Split]] en {{date-|décembre 1983}} est décisive : le vainqueur du match gagne son billet pour l'Euro, et en cas de match nul ce sont les Gallois qui se qualifient. Au bout d'un match indécis, les Yougoslaves l'emportent 3-2 grâce à un but dans les arrêts de jeu de [[Ljubomir Radanović|Radanović]]<ref>{{Lien web|url = http://www.reprezentacija.rs/index.php/sr/statistika/najvise-utakmica/1445|titre = Radanović Ljubomir|langue = sr|éditeur = [[Fédération de Serbie de football]]}}</ref>{{,}}<ref>{{YouTube|mC1jjsk1c00|Mladen Delic - Jeli to moguce? (fin du match Yougoslavie-Bulgarie en décembre 1983)|sr}}</ref>. La Yougoslavie ne part pas favorite : malgré la richesse de ses talents individuels ([[Srečko Katanec|Katanec]], [[Safet Sušić|Sušić]], [[Mécha Baždarević|Baždarević]], [[Veselin Vujović|Vujović]], [[Faruk Hadžibegić|Hadžibegić]], [[Dragan Stojković|''Piksi'' Stojkovi]][[Faruk Hadžibegić|ć]]…), on doute de la capacité de [[Todor Veselinović]] à en faire une équipe soudée et cohérente, d'autant qu'elle manque cette fois d'un grand gardien de but. Pendant les éliminatoires, l'effectif yougoslave a été particulièrement changeant, trois joueurs seulement ayant disputé plus de la moitié des matchs (Stojković, Sušić et le jeune [[Ivan Gudelj|Gudelj]]). La sélection traverse la compétition en touriste<ref>{{sr}} Vesti (2000-05-16). Vesti spezial magazine, {{p.|14}}</ref>. Les Yougoslaves sont éliminés sèchement au premier tour, après des défaites face aux Belges (2-0), aux Danois version ''Danish Dynamite'' (5-0) et aux Français de [[Michel Platini]], auteur d'un triplé (2-3)<ref>{{Lien web|url = http://fr.uefa.com/news/newsid=118048.html|titre = La Yougoslavie s'incline devant Platini|éditeur = UEFA}}</ref>.

[[Miloš Milutinović]] prend la suite de Veselinović. La sélection tombe dans un [[Tours préliminaires à la Coupe du monde de football 1986|groupe de qualification à la Coupe du monde 1986]] difficile, qui réunit notamment la [[Équipe de France de football|France]], championne d'Europe en titre, la [[Équipe de Bulgarie de football|Bulgarie]] et l'[[équipe d'Allemagne de l'Est de football|Allemagne de l'Est]]. Les débuts sont convenables. Début 1985, les Yougoslaves partent deux semaines en [[Inde]] participer à la ''[[Nehru Cup]]'', une compétition internationale amicale dont ils perdent la finale face à l'[[Équipe d'Union soviétique de football|Union soviétique]]<ref>{{Lien web|url = http://www.rsssf.com/tablesn/nehru85.html|titre = Nehru Cup 1985|éditeur = RSSSF|langue = en}}</ref>. La fin des qualifications tourne au désastre : trois défaites lors des trois derniers matchs repoussent la sélection à la {{4e|place}} sur cinq.

=== Les dernières années ===
{{Article détaillé|Équipe de Yougoslavie de football à la Coupe du monde 1990}}

À la suite de cet échec, la fédération nomme un nouveau sélectionneur en la personne d'[[Ivan Osim]], entraîneur à succès du [[FK Željezničar Sarajevo|Željezničar Sarajevo]] et adjoint d'[[Ivan Toplak]] aux [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1984|JO de 1984]], où les ''{{lang|sr|texte = Plavi}}'' ont rapporté la médaille de bronze. Dans un contexte de montée des tensions ethniques, Osim présente la particularité de se revendiquer yougoslave, et non bosnien<ref>{{lien web |url=http://www.balcanicaucaso.org/eng/Regions-and-countries/Bosnia-and-Herzegovina/Ivica-Osim-the-Yugoslav-96374 |titre=Ivica Osim, the Yugoslav |auteur=Massimo Moratti | date=24 juin 2011 |éditeur=Osservatorio Balcani e Caucaso |site=balcanicaucaso.org |langue=en}}</ref>. Les [[Éliminatoires du Championnat d'Europe de football 1988|éliminatoires de l'Euro 1988]] offrent l'[[Équipe d'Angleterre de football|Angleterre]] comme principal adversaire aux hommes d'Osim. Malgré de bons résultats par ailleurs, la double défaite face aux Anglais (dont une douloureuse défaite 1-4 à Belgrade) scellent leur élimination. Contrairement aux habitudes de la Fédération, son président [[Miljan Miljanić]] maintient Osim à son poste, alors qu'arrive à maturité l'exceptionnelle génération vainqueur de la [[Coupe du monde de football des moins de 20 ans 1987|Coupe du monde des moins de 20 ans en 1987]]<ref>{{lien web |url=http://fr.fifa.com/tournaments/archive/u20worldcup/chile1987/index.html |titre=Championnat du Monde Juniors de la FIFA, Chili 1987 - Le feu d'artifice yougoslave |éditeur=[[FIFA]] }}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en |url=http://fr.fifa.com/u20worldcup/news/newsid=1796978/index.html |titre=25 octobre 1987 : La naissance d'une génération dorée |éditeur=[[FIFA]] }}</ref>.

Renforcée par les [[Robert Prosinečki|Prosinečki]], [[Zvonimir Boban|Boban]] et autres [[Predrag Mijatović|Mijatović]], la sélection fait un bien meilleur parcours en [[Tours préliminaires à la Coupe du monde de football 1990#Zone UEFA|qualification pour la Coupe du monde 1990]] où elle prend le dessus sur la France et l'[[Équipe d'Écosse de football|Écosse]]. Mais les tensions ethniques sont de plus en plus fortes au sein du pays. Le {{date-|13 mai 1990}}, le choc opposant le [[Dinamo Zagreb]] à l'[[FK Étoile rouge de Belgrade|Étoile rouge de Belgrade]] (dont les supporters sont menés par [[Željko Ražnatović|''Arkan'']]'')'' donne lieu à de graves incidents. Boban est suspendu six mois pour avoir frappé un policier, et se voit donc privé de [[Coupe du monde de football de 1990|Coupe du monde]]<ref>{{lien web |url=http://www.oldschoolpanini.com/2011/11/et-si-boban-avait-declenche-la-guerre.html |titre=Et si BOBAN avait déclenché la guerre de Yougoslavie ? |site=oldschoolpanini.com |auteur=Alex BOUROUF }}</ref>. Dominés par les [[Équipe d'Allemagne de football|Allemands]] au premier match, les Yougoslaves se qualifient pour les huitièmes de finale en battant la [[Équipe de Colombie de football|Colombie]] (1-0) puis les [[Équipe des Émirats arabes unis de football|Émirats arabes unis]] (4-1). Vainqueurs de l'[[Équipe d'Espagne de football|Espagne]] grâce à un doublé de [[Dragan Stojković|Stojković]] (2-1 {{ap}}), ils affrontent les [[Équipe d'Argentine de football|Argentins]], tenants du titre, lors d'un quart de finale particulièrement disputé. À dix après 31 minutes de jeu et l'expulsion de [[Refik Šabanadžović|Šabanadžović]], le défenseur chargé du marquage de [[Diego Maradona]], les Yougoslaves tiennent et se créent même plusieurs occasions d'ouvrir le score, sans succès. Arrivés à l'épreuve des [[tirs au but]], ils sont tout proches de la qualification quand [[Tomislav Ivković|Ivković]] détourne l'essai de Maradona. Mais le gardien de but argentin [[Sergio Goycochea|Goycochea]] sort les deux derniers tirs yougoslaves et qualifie les siens<ref>{{lien web |url=http://sportsillustrated.cnn.com/2010/soccer/world-cup-2010/writers/jonathan_wilson/07/01/yugoslavia.1990/index.html |titre=Osim recalls what might have been for a brilliant Yugoslavia in 1990 |éditeur=[[Sports Illustrated]] |auteur=Jonathan Wilson |date={{1er}} juillet 2010 | consulté le=24 septembre 2013 |langue=en}}</ref>.

Les [[Éliminatoires du Championnat d'Europe de football 1992|éliminatoires pour l'Euro 1992]] sont une formalité, seulement entachée par la victoire du [[Équipe du Danemark de football|Danemark]] à Belgrade qui répond à celle des Slaves à [[Copenhague]]. La victoire de l'[[FK Étoile rouge de Belgrade|Étoile rouge de Belgrade]], où évolue de nombreux joueurs internationaux, en [[Coupe des clubs champions européens 1990-1991|Coupe d'Europe]] puis en [[Coupe intercontinentale 1991|Coupe intercontinentale]] fait espérer le meilleur à la sélection, en dépit de la montée des tensions ethniques dans le pays. En {{date-|juin 1991}}, la [[Croatie]] et la [[Slovénie]] proclament leur indépendance, privant les ''Plavi'' de leurs ressortissants. L'éclatement de la [[Guerres de Yougoslavie|guerre civile yougoslave]], à partir de {{date-|novembre 1991}}, conduit le [[Conseil de sécurité des Nations unies]] à voter le {{date-|30 mai 1992}} la résolution 757, qui instaure un embargo contre la Yougoslavie et l'empêche notamment de participer à toute manifestation sportive. Dix jours avant la compétition, les Yougoslaves sont exclus de l'Euro<ref name="oldschoolpanini">{{lien web |url=http://www.oldschoolpanini.com/2010/05/euro-92-chap-1-la-yougoslavie.html |titre=Pourquoi la Yougoslavie allait gagner l’Euro 92 ? |auteur=Alex BOUROUF |site=oldschoolpanini.com}}</ref>. Quelques jours plus tôt, Osim avait démissionné à la suite du bombardement de [[Sarajevo]] par l'armée serbe. Le Danemark, repêché par l'UEFA en tant que deuxième du groupe de la Yougoslavie, remportera le [[Championnat d'Europe de football 1992|Championnat d'Europe]].

Avec l'éclatement du pays, l'équipe de Yougoslavie est mise en sommeil après le match de préparation pour l'Euro disputé à [[Amsterdam]] contre les [[Équipe des Pays-Bas de football|Pays-Bas]] le {{date|25 mars 1992|en football}} (défaite 2-0).

Les pays d'ex-Yougoslavie nouvellement indépendants disposant déjà pratiquement toutes de leur propre fédération de football (active en tant que sous-fédération du temps de la Yougoslavie) demandent leur affiliation auprès de la FIFA. C'est le cas de la [[équipe de Croatie de football|Croatie]] et de la [[équipe de Slovénie de football|Slovénie]] dès [[1992 en football|1992]], de la [[équipe de Macédoine de football|Macédoine]] en [[1994 en football|1994]], de la [[équipe de Bosnie-Herzégovine de football|Bosnie-Herzégovine]] en [[1996 en football|1996]]. De son côté la [[république fédérative socialiste de Yougoslavie]] démantelée est réformée autour de la Serbie et du [[Monténégro]] et devient la [[république fédérale de Yougoslavie]]. La Fédération yougoslave de football ([[Fédération de Yougoslavie de football|FSJ]]) reste aux commandes du football yougoslave (version serbo-monténégrine) dont l'équipe nationale revient en scène fin 1994, toujours sous les mêmes couleurs bleu-blanc-rouge. L'équipe de Yougoslavie retrouve la compétition officielle lors des [[Tours préliminaires à la Coupe du monde de football 1998|qualifications]] pour la [[Coupe du monde de football 1998|Coupe du monde 1998]], à laquelle elle se qualifie en même temps que la Croatie. Après changement de nom en Serbie-Monténégro en 2003 l'équipe de la FSJ (renommée FSSCG) participe une dernière fois à a la Coupe du monde en 2006 au moment où le Monténégro prend son indépendance (sa [[équipe du Monténégro de football|sélection nationale]] sera reconnue en 2007) et où la "Yougoslavie" cesse donc d'exister définitivement. La FSJ est dissoute en {{date-|juin 2006}}, et la [[Fédération de Serbie de football|Fédération serbe de football]] (FSS) se porte immédiatement cessionnaire de l'ancienne fédération obtenant ainsi la continuité de l'affiliation à la FIFA et à l'UEFA (après accord des parties concernées). Cette opération permet juridiquement à la [[équipe de Serbie de football|Serbie]] d'hériter du palmarès de l'équipe de Yougoslavie<ref>{{lien web | langue=sr | url=http://www.telegraf.rs/sport/281823-vise-nema-dileme-hrvati-priznali-da-srbiji-pripadaju-sve-jugoslovenske-medalje | titre=NEMA DILEME: Hrvati priznali da Srbiji pripadaju sve jugoslovenske medalje |éditeur=Telegraf.rs |date=22 juillet 2012 }}</ref>{{,}}<ref>{{lien web | langue=sr | url=http://www.b92.net/sport/peking2008/sva_nasa_odlicja.php?yyyy=2008&mm=08&dd=05&nav_id=311743 | titre=Sve medalje naših reprezentacija |éditeur=Radio [[B92]]}}</ref>.
{{article connexe|Équipe de Serbie-et-Monténégro de football}}

== Résultats ==
=== Compétitions officielles ===

Les premières compétitions officielles auxquelles la sélection participe sont les [[Football aux Jeux olympiques|tournois olympiques]] des années 1920. Elle participe à la première édition de la [[Coupe du monde de football]] en 1930 où elle remporte ses premières victoires en compétition officielle et atteint le stade des demi-finales. Après-guerre, la Yougoslavie dispute quatre finales olympiques consécutives, entre 1948 et 1960, un fait unique dans l'histoire de l'épreuve olympique de football. Défaite en [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1948|1948]], [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1952|1952]] et [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1956|1956]], elle remporte finalement la médaille d'or en [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1960|1960]]. Les résultats obtenus après 1968 (une {{4e|place}} en [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1980|1980]] et une [[médaille de bronze]] en [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1984|1984]]) ne sont plus le fait de l'équipe A de Yougoslavie mais d'une sélection olympique spécifique<ref name="intro" />.

En Coupe du monde, les Yougoslaves affrontent l'[[Équipe d'Allemagne de football|Allemagne]] en quart de finale trois fois d'affilée. Ils s'inclinent en [[Coupe du monde de football 1954|1954]] et [[Coupe du monde de football 1958|1958]], puis prennent leur revanche en [[Coupe du monde de football 1962|1962]] mais sont de nouveau battus en demi-finale, ce qui restera leur meilleur résultat dans la compétition. En 1990, ils sont proches de réitérer la performance mais s'inclinent aux [[tir au but|tirs au but]] face à l'Argentine en quart de finale. La Yougoslavie est exclue des éliminatoires de la Coupe du monde 1994 au printemps 1992.

En Championnat d'Europe, la sélection atteint la finale dès la première édition en [[Championnat d'Europe de football 1960|1960]] mais s'incline face à l'[[Équipe d'Union soviétique de football|URSS]]. En [[Championnat d'Europe de football 1968|1968]], il faut deux finales à [[Rome]] à la [[Équipe d'Italie de football|''Squadra Azzurra'']] italienne pour l'emporter sur la Yougoslavie. Lors de l'[[Championnat d'Europe de football 1976|édition 1976]], organisée à Belgrade et Zagreb, elle s'incline en demi-finale face à la [[Équipe d'Allemagne de football|RFA]], championne du monde en titre, après prolongation. En 1992, la Yougoslavie disqualifiée est remplacée quelques jours avant l'Euro par le [[équipe du Danemark de football|Danemark]], son dauphin, qui remporte la compétition à la surprise des observateurs.

<div class="center">
{| class="wikitable" style="text-align: center; display:inline-table; margin-right:1em;"
|+Parcours aux Jeux olympiques
|-
! scope="col" |Année
! scope="col" |Résultat
! scope="col" |{{abréviation|Class.|Classement}}
! scope="col" |J
! scope="col" |G
! scope="col" |N
! scope="col" |P
! scope="col" |bp
! scope="col" |bc
|-
|{{BEL-d}} [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1920|1920]] ||{{1er|tour}}||-||1||0||0||1||0||7
|-
|{{FRA-d}} [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1924|1924]] ||Tour préliminaire||-||1||0||0||1||0||7
|-
|{{NED-d}} [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1928|1928]] ||1/{{8e}} de finale||-||1||0||0||1||1||2
|- style="background-color:{{Foot couleur |non qualifié}}"
|{{GER (1945)-d}} [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1936|1936]] ||''Non participant''||-||-||-||-||-||-||-
|- style="background-color:{{Foot couleur |argent}}"
|{{GBR-d}} [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1948|1948]] ||Finale||'''{{2e}}'''||4||3||0||1||13||6
|- style="background-color:{{Foot couleur |argent}}"
|{{FIN-d}} [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1952|1952]] ||Finale||'''{{2e}}'''||6||4||1||1||26||13
|- style="background-color:{{Foot couleur |argent}}"
|{{AUS-d}} [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1956|1956]] ||Finale||'''{{2e}}'''||3||2||0||1||13||3
|- style="background-color:{{Foot couleur |or}}"
|{{ITA-d}} [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1960|1960]] ||Finale||'''Vainqueur'''||5||3||2||0||17||6
|-
|{{JAP-d}} [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1964|1964]] ||Quart de finale||-||3||1||0||2||8||8
|- style="background-color:{{Foot couleur |non qualifié}}"
|{{MEX-d}} [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1968|1968]] ||''Non part. (forfait)''||-||-||-||-||-||-||-
|- style="text-align:center; font-weight: bold;" {{ligne grise}}
! scope="row" style="text-align:center; font-style: bold;" |Total 
| 8/10 ||  || 20 || 13 || 3 || 5 || 77 || 36
|}

{| class="wikitable" style="text-align: center; display:inline-table; margin-right:1em;"
|+Parcours en Coupe du monde
|-
! scope="col" |Année
! scope="col" |Résultat
! scope="col" |{{abréviation|Class.|Classement}}
! scope="col" |J
! scope="col" |G
! scope="col" |N
! scope="col" |P
! scope="col" |bp
! scope="col" |bc
|- style="background-color:{{Foot couleur |playoffs}}"
|{{URU-d}} [[Coupe du monde de football 1930|1930]] ||Demi-finale||'''{{4e}}'''<ref>Pas de match pour la troisième place disputé. Cependant la FIFA a classé les demi-finalistes rétrospectivement en fonction du nombre de points marqués (égalité) et de la différence de buts (défavorable à un but près pour la Yougoslavie par rapport aux États-Unis)</ref>||3||2||0||1||7||7
|- style="background-color:{{Foot couleur |non qualifié}}"
|{{ITA (1861-1946)-d}} [[Coupe du monde de football 1934|1934]]||''Non qualifiée''||-||-||-||-||-||-||-
|- style="background-color:{{Foot couleur |non qualifié}}"
|{{FRA-d}} [[Coupe du monde de football 1938|1938]] ||''Non qualifiée''||-||-||-||-||-||-||-
|-
|{{BRA (1889-1960)-d}} [[Coupe du monde de football 1950|1950]] ||Groupe {{1er|tour}} (quart de finale)||{{5e}}||3||2||0||1||7||3
|-
|{{SUI-d}} [[Coupe du monde de football 1954|1954]] ||Quart de finale||{{7e}}||3||1||1||1||2||3
|-
|{{SWE-d}} [[Coupe du monde de football 1958|1958]] ||Quart de finale||{{5e}}||4||1||2||1||7||7
|-
|- style="background-color:{{Foot couleur |playoffs}}"
|{{CHI-d}} [[Coupe du monde de football 1962|1962]] ||Demi-finale||'''{{4e}}'''||6||3||0||3||10||7
|- style="background-color:{{Foot couleur |non qualifié}}"
|{{ENG-d}} [[Coupe du monde de football 1966|1966]] ||''Non qualifiée''||-||-||-||-||-||-||-
|- style="background-color:{{Foot couleur |non qualifié}}"
|{{MEX-d}} [[Coupe du monde de football 1970|1970]] ||''Non qualifiée''||-||-||-||-||-||-||-
|-
|{{FRG-d}} [[Coupe du monde de football 1974|1974]] ||Groupe {{2e|tour}} (quart de finale)||{{7e}}||6||1||2||3||12||7
|- style="background-color:{{Foot couleur |non qualifié}}"
|{{ARG-d}} [[Coupe du monde de football 1978|1978]] ||''Non qualifiée''||-||-||-||-||-||-||-
|-
|{{ESP-d}} [[Coupe du monde de football 1982|1982]] || Groupe {{1er|tour}} (douzième de finale)||{{16e}}||3||1||1||1||2||2
|- style="background-color:{{Foot couleur |non qualifié}}"
|{{MEX-d}} [[Coupe du monde de football 1986|1986]] ||''Non qualifiée''||-||-||-||-||-||-||-
|-
|{{ITA-d}} [[Coupe du monde de football 1990|1990]] || Quart de finale<ref group="Note">Défaite aux tirs au but.</ref> ||{{5e}}||5||3||1||1||8||6
|- style="background-color:{{Foot couleur |non qualifié}}"
|{{USA-d}} [[Coupe du monde de football de 1994|1994]] ||''Exclue de la phase préliminaire''||-||-||-||-||-||-||-
|- style="text-align:center; font-weight: bold;" {{ligne grise}}
! scope="row" style="text-align:center; font-style: bold;" |Total 
| 8/15 ||  || 33 || 14 || 7 || 12 || 55 || 42
|}

{| class="wikitable" style="text-align: center; display:inline-table;"
|+Parcours en Championnat d'Europe
|-
! scope="col" |Année
! scope="col" |Résultat
! scope="col" |{{abréviation|Class.|Classement}}
! scope="col" |J
! scope="col" |G
! scope="col" |N
! scope="col" |P
! scope="col" |bp
! scope="col" |bc
|- style="background-color:{{Foot couleur |argent}}"
|{{FRA-d}} [[Championnat d'Europe de football 1960|1960]] ||Finale||'''{{2e}}'''||2||1||0||1||6||6
|- style="background-color:{{Foot couleur |non qualifié}}"
|{{ESP (1945-1977)-d}} [[Championnat d'Europe de football 1964|1964]]||''Huitième de finale (non qualifiée pour le tournoi)''||-||-||-||-||-||-||-
|- style="background-color:{{Foot couleur |argent}}"
|{{ITA-d}} [[Championnat d'Europe de football 1968|1968]]||Finale<ref group="Note">Défaite en match d'appui.</ref>||'''{{2e}}'''||3||1||1||1||2||3
|- style="background-color:{{Foot couleur |non qualifié}}"
|{{BEL-d}} [[Championnat d'Europe de football 1972|1972]]||''Quart de finale (non qualifiée pour le tournoi)''||-||-||-||-||-||-||-
|- style="background-color:{{Foot couleur |playoffs}}"
| style="border: 3px solid red" |{{YUG-d}} [[Championnat d'Europe de football 1976|1976]]||Demi-finale||'''{{4e}}'''||2||0||0||2||4||7
|- style="background-color:{{Foot couleur |non qualifié}}"
|{{Drapeau|Italie}} [[Championnat d'Europe de football 1980|1980]]||''Non qualifiée''||-||-||-||-||-||-||-
|-
|{{Drapeau|France}} [[Championnat d'Europe de football 1984|1984]]||Groupe {{1er|tour}} (quart de finale)||-||3||0||0||3||2||10
|- style="background-color:{{Foot couleur |non qualifié}}"
|{{Drapeau|West Germany}} [[Championnat d'Europe de football 1988|1988]] ||''Non qualifiée''||-||-||-||-||-||-||-
|- style="background-color:{{Foot couleur |non qualifié}}"
|{{Drapeau|Sweden}}[[Championnat d'Europe de football 1992|1992]] ||Disqualifiée<ref group="Note">La Yougoslavie est exclue de l'Euro 1992 avant le début de la compétition à la suite de la résolution 757 du [[Conseil de sécurité des Nations unies]] relative aux [[Guerres de Yougoslavie]].</ref>|| ||||||||||||
|- style="text-align:center; font-weight: bold;" {{ligne grise}}
! scope="row" style="text-align:center; font-style: bold;" |Total 
| 4/9 ||  || 10 || 2 || 1 || 7 || 14 || 26
|}
</div>
<center><small>En rouge encadré, les compétitions que l'équipe de Yougoslavie a disputées à domicile.</small></center>

=== Trophées amicaux ===

La Yougoslavie participe à onze des douze éditions de la [[Coupe des Balkans des nations]], une compétition de [[football]] réservée aux sélections nationales des [[Balkans]], organisées entre [[1929 en football|1929]] et [[1980 en football|1980]]. Elle remporte le trophée à deux reprises, en 1934 et 1935<ref name=balkancup/>.

{| class="wikitable centre" style="text-align: center;"
|+Parcours en Coupe des Balkans
|-
! scope="col"|Édition
! scope="col"|{{abréviation|Class.|Classement}}
! scope="col"|M
! scope="col"|V
! scope="col"|N*
! scope="col"|D
! scope="col"|bp
! scope="col"|bc
|- style="background-color:{{Foot couleur |argent}}"
| {{drapeau|}} 1929-1931||{{2e}} / 4||6||3||0||3||12||9
|-
| {{BUL-d}} 1931||{{3e}} / 3||2||0||0||2||2||5
|- style="background-color:{{Foot couleur |argent}}"
| style="border: 3px solid red"|{{YUG (1918-1941)-d}} 1932||{{2e}} / 4||3||2||0||1||12||5
|- style="background-color:{{Foot couleur |argent}}"
| {{ROM-d}} 1933||{{2e}} / 4||3||2||0||1||9||8
|- style="background-color:{{Foot couleur |or}}"
| {{GRE (1828-1978)-d}} 1934-1935||'''{{1er}} / 4'''||3||2||0||1||9||5
|- style="background-color:{{Foot couleur |or}}"
| {{BUL-d}} 1935||'''{{1er}} / 4'''||3||2||1||0||11||4
|- style="background-color:{{Foot couleur |non qualifié}}"
| {{ROM-d}} 1936||''Non disputée''||||||||||||
|- style="background-color:{{Foot couleur |argent}}"
| {{ALB (1946-1991)-d}} 1946||{{2e}} / 4||3||2||0||1||6||5
|- style="background-color:{{Foot couleur |argent}}"
| {{drapeau|}} 1947||{{2e}} / 5||4||3||0||1||11||7
|-
| {{drapeau|}} 1948||''Non terminée''||3||2||1||0||4||1
|- style="background-color:{{Foot couleur |non qualifié}}"
| {{drapeau|}} 1973-1976||''Non disputée''||||||||||||
|- style="background-color:{{Foot couleur |argent}}"
| {{drapeau|}} 1977-1980||{{2e}} / 5||4||2||1||1||7||5
|- style="text-align:center; font-weight: bold;" {{ligne grise}}
! scope="row" style="text-align:center; font-style: bold;" colspan=2|Total 
|34||20||3||11||83||54
|}
<center><small>En rouge encadré, les compétitions que l'équipe de Yougoslavie a disputées à domicile.</small></center>

== Identité ==
=== Couleurs ===
<div class=floatright><gallery>
Lesser Coat of Arms of the Kingdom of Yugoslavia.png|Armes du royaume de Yougoslavie (1918-1941).|alt=Blason contenant un aigle à deux têtes
Emblem of the Socialist Federal Republic of Yugoslavia.svg|Emblème de la RFS de Yougoslavie (1946-1992).|alt=Flambeau entouré d'épis de blé
</gallery></div>

Lors de la [[Coupe du monde de football de 1930|première Coupe du monde en 1930]], les Yougoslaves portent un maillot rouge et des bas noirs, avec l'aigle bicéphale des armes du royaume de Yougoslavie cousu comme écusson<ref>{{lien web |url=https://www.fifa.com/worldcup/archive/edition=1/photo/photolist.html#1701147 |titre=Scène du match Yougoslavie-Brésil |site=FIFA.com (Uruguay 1930 photos)}}</ref>.

Après-guerre, les couleurs changent et reprennent celles du drapeau de la [[république fédérative socialiste de Yougoslavie]] : maillot [[bleu]], shorts blancs et bas rouges. L’emblème de la République est tissé sur les maillots. La couleur du maillot vaudra à la sélection son surnom le plus courant : les ''{{Lang|sr|texte=Plavi}}'', un surnom commun aux différentes équipes sportives de Yougoslavie. Au gré des années et des compétitions, le maillot évolue dans ses détails et décoration.

{| class="centre" style="border: 1px #aaa solid;"
|+'''Historique des maillots de l'équipe de Yougoslavie'''
|{{Football kit
 |pattern_la = 
 |pattern_b  = _collar 
 |pattern_ra = 
 |pattern_so = 
 |leftarm    = EB2B36
 |body       = EB2B36 
 |rightarm   = EB2B36
 |shorts     = FFFFFF 
 |socks      = 0000FD
 |title      = 1930<ref>[http://www.danas.rs/danasrs/drustvo/terazije/kako_je_plavi_dres__pocrveneo.14.html?news_id=237868]{{sr}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.digitalna.nb.rs/wb/NBS/Novine_i_casopisi/Vreme/1930/07/16?pageIndex=00008 Comme le maillot bleu est devenu rouge] {{sr}}</ref>
 }}
|{{Football kit
 |pattern_la = 
 |pattern_b  = _collar 
 |pattern_ra = 
 |pattern_so = 
 |leftarm    = 0000FD 
 |body       = 0000FD 
 |rightarm   = 0000FD 
 |shorts     = FFFFFF 
 |socks      = ef1717 
 |title      = 1950-1962
 }}
|{{Football kit|
 |pattern_la = _France_1978-1982
 |pattern_b  = _vneck
 |pattern_ra = _France_1978-1982
 |pattern_so =_3_stripes_white
 |leftarm    = 2E3598 
 |body       = 2E3598 
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 |title      = 1974
 }}
|{{Football kit
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 |title      = 1982
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|{{Football kit
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|{{Football kit
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|}

=== Style de jeu ===

Les sélections de Yougoslavie ont souvent brillé par leur jeu vif et offensif, pratiqué par des joueurs d'un haut niveau technique ; souvent gâché au plus haut niveau pour des raisons extra-sportives, tenant à la situation du pays : scepticisme, individualisme, vanité<ref name=behind/>. On parle parfois d'« école yougoslave » pour qualifier ces joueurs si talentueux techniquement. À ce titre, les Yougoslaves ont été surnommés les « Brésiliens de l'Europe », en référence aux qualités techniques cultivées par les [[Football au Brésil|footballeurs du Brésil]]<ref name="donqui">{{Ouvrage |auteur1=Hubert Artus |titre=Donqui Foot |éditeur=Don Quichotte |année=2011 |pages totales=496 |isbn=978-2-35949-046-6 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=LmiI6LpJthMC&pg=PT325&q=yougoslav}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien archive|url=http://www.semelle-web.fr/crampons/coupe-du-monde-2014-les-heritiers-du-football-yougoslave/9179|titre=Remi Khelif, « Coupe du monde 2014 : les héritiers du football yougoslave », semelle-web.fr|horodatage archive=20131109164934}}</ref>.

Les automatismes en sélection étaient facilités par l'obligation des joueurs yougoslaves de rester dans le pays jusqu'à leurs 27 ans<ref name="hautcourant">{{lien web | url=http://www.hautcourant.com/On-l-appellait-l-equipe-de,1568 |titre=On l’appelait l’équipe de Yougoslavie - Portrait d’une génération de footballeurs en or victimes des tourments de leur temps |éditeur=hautcourant.com |date=15 décembre 2011 |consulté le=24 septembre 2013}}</ref>, qui par conséquent se connaissaient parfaitement.

=== Diversité ethnique, unité linguistique ===

{{citation bloc|La Yougoslavie a six Républiques, cinq nations, quatre langues, trois religions, deux alphabets et un seul parti.|[[Josip Broz Tito]].}}

Cette célèbre déclaration illustre la réalité de l'identité yougoslave. L’hétérogénéité de la Yougoslavie a régulièrement affecté le quotidien de la sélection, ballottée par des évènements et enjeux politiques dépassant le cadre du sport<ref name=oldschoolpanini/>. Au delà des simples critères sportifs, les sélectionneurs yougoslaves pouvaient prendre en compte la nationalité des joueurs, leur club d'origine et… le lieu du match pour composer leur équipe et s'assurer du meilleur soutien populaire. Selon que les rencontres se tenaient à [[Zagreb]] ou à [[Belgrade]], la proportion de [[Croatie|Croates]] et de [[Serbie|Serbes]] pouvait différer sensiblement<ref name="vabec">{{lien web |url=http://www.oldschoolpanini.com/2012/05/les-rates-old-school-panini-drago-vabec.html |titre=Les Ratés Old School Panini : Drago VABEC |auteur=Alex Bourouf |site=oldschoolpanini.com}}</ref>.

Fort heureusement, les Serbes, Croates, Bosniaques et Monténégrins parlaient nativement la même langue, le [[serbo-croate]] (également appelée « bosniaque-croate-monténégrin-serbe » ou BCMS), qui était de plus enseignée dans tout le pays, notamment aux Slovènes et Macédoniens.

== Infrastructures ==
{{Article détaillé|Stade Maksimir|Stade du Partizan{{!}}JNA Stadion|Stade de l'Étoile rouge}}

{{Début d'illustration|right|largeur=200}}
{{Début de carte}}[[Fichier:{{Géolocalisation/Yougoslavie|image}}|200px]]
{{G|Yougoslavie|43.5|16.433|Split|Site|so}}
{{G|Yougoslavie|43.8476|18.3564|Sarajevo|Site|se}}
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{{Fin de carte}}
{{Fin d'illustration|{{Géolocalisation/Yougoslavie|image}}|Les principales villes d'accueil de la sélection.}}

La majorité des rencontres disputées à domicile par l'équipe de Yougoslavie est organisée alternativement à [[Belgrade]] et à [[Zagreb]], les capitales respectives de Serbie et de Croatie, où se situent les plus grands stades du pays.

Les trois premiers matchs disputés dans son pays par la sélection yougoslave, en 1922, sont accueillis respectivement par le [[SK Jugoslavija]], résident jusqu'en 1925 du ''Trkalište'' dans le centre de [[Belgrade]], par le [[HŠK Concordia]] Zagreb, qui vient d'achever la construction du ''[[Stade Kranjčević|Stadion Concordije]]'' (qui accueillera onze autres matchs de la sélection jusqu'en 1947), et enfin par le [[HAŠK]], propriétaire du [[stade Maksimir]], qui deviendra bientôt le plus grand stade de la capitale croate<ref>{{lien web |url=http://www.reprezentacija.rs/index.php/sr/utakmice/1920-1929 |titre=Utakmice reprezentacije 1920-1929 |langue=sr |éditeur=[[Fédération de Serbie de football]]}} {{en français|Feuilles de match 1920-1929}}</ref>.

À Belgrade, la sélection se partage avant-guerre entre le ''BSK Stadion'', du nom du [[OFK Belgrade|BSK]] son club résident, et le ''SK Jugoslavija Stadion'', construit en 1925. Les deux stades sont détruits après la guerre. Le premier par l'[[Armée populaire yougoslave]], qui souhaite doter son club, le [[FK Partizan]], d'un stade moderne à cet emplacement : ce sera le ''[[Stade du Partizan|JNA Stadion]]''. Le second en 1959 par l'[[FK Étoile rouge de Belgrade|Étoile rouge]] pour permettre la construction du [[Stade de l'Étoile rouge]]. Doté initialement de {{nombre|100000}} places, ce qui en fait la plus grande enceinte du pays, il est surnommé ''Marakana'' en référence au [[stade Maracanã]] de [[Rio de Janeiro]]<ref name="behind">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Jonathan Wilson |titre=Behind the Curtain |sous-titre=Football in Eastern Europe |éditeur=Hachette UK |année=2012 |isbn= |titre chapitre=The former Yugoslavia}}</ref>. Plus rarement, la sélection évolue dans d'autres villes, au [[stade Stari plac]] de [[Split]] et au [[stade Koševo]] de [[Sarajevo]] notamment.

À partir de sa construction, le Stade de l'Étoile rouge accueillera les principales affiches, notamment la demi-finale de l'[[Championnat d'Europe de football 1976|Euro 1976]] perdue par la Yougoslavie. L'autre stade à accueillir la compétition est le [[stade Maksimir]] de Zagreb, où les Yougoslaves s'inclinent en petite finale de l'Euro devant des tribunes quasiment vides. Le dernier match de la sélection au JNA Stadion se tient en 1988. Le dernier match joué à domicile par la Yougoslavie, en {{date-|mai 1991}}, est organisé au Stade de l'Étoile rouge, comme lors des précédents matchs qualificatifs pour l'Euro<ref name="intres90">{{lien web |url=http://www.rsssf.com/tablesj/joeg-intres90.html |titre=Yugoslavia National Team List of Results 1990 |éditeur=RSSSF |langue=en}}</ref>.

<gallery mode="packed" caption="Les principaux stades utilisés par la sélection yougoslave">
Stadion Partizana.jpg|L'ancien ''JNA Stadion'', devenu [[Stade du Partizan]], à Belgrade.|alt=Vue intérieure d'un stade de football vide
Serbia - Slovenija football match in Belgrade, 2010.jpg|Le [[Stade de l'Étoile rouge]] accueille aujourd'hui la [[Équipe de Serbie de football|Serbie]].|alt=Vue intérieure d'un stade de football pendant un match nocturne
Croatia-England, Zagreb.JPG|Le [[Stade Maksimir]] accueille aujourd'hui la [[Équipe de Croatie de football|Croatie]].|alt=Vue intérieure d'un stade de football pendant un match nocturne
</gallery>

== Personnalités historiques ==
=== Sélectionneurs ===

[[Fichier:Trainer Boskov (FC Den Haag) juichend, Bestanddeelnr 927-9293.jpg|thumb|[[Vujadin Boškov|Boškov]] en 1975.|alt=Un homme en imperméable lève les bras en l'air de joie]]

{| class="wikitable alternance sortable floatleft" style="text-align: center; margin-right:1em;"
|+Principaux sélectionneurs<ref name=intro/>
|-
! scope=col |Entraîneur
! scope=col |Période<ref group=Note>La période correspond aux dates de premier et dernier match dirigé.</ref>
! scope=col |{{abréviation|M|Nombre de matchs}} 
|-
|align=left| [[Boško Simonović]] ||1930-1940||43
|-
|align=left| [[Milorad Arsenijević]] ||1946-1954||59
|-
|align=left| [[Aleksandar Tirnanić]] ||1946-1966||120
|-
|align=left| [[Miljan Miljanić]] ||1965-1982||49
|-
|align=left| [[Vujadin Boškov]] ||1966-1973||29
|-
|align=left| [[Ivica Osim]]||1986-1992||53
|}

Tout au long de l'histoire de l'équipe de Yougoslavie, de 1920 à 1992, la fédération nomme vingt-deux sélectionneurs différents, tous yougoslaves (dont un, Slavko Luštica, n'a pas le temps de diriger de rencontre), et fait appel à quatorze commissions. Ces dernières comptent jusqu'à cinq techniciens, généralement passés par les principaux clubs du pays.

Les premiers sélectionneurs sont croates : [[Veljko Ugrinić]], un des joueurs fondateurs du [[NK Zagreb|PNIŠK Zagreb]] et de la fédération yougoslave, évincé juste avant les JO de 1924 malgré un bilan en progrès ; Todor Sekulić, qui ne résiste pas à la sévère défaite face à l'Uruguay, futur champion olympique ; [[Dušan Zinaja]], ancien international lui-même et sportif accompli ; enfin Ante Pandaković, qui dirige la sélection aux JO de 1928. Le déménagement du siège de la fédération de Zagreb à Belgrade en 1930, et la crise qui s'ensuivit, marque le début d'une reprise en main des Serbes sur la sélection, même si, à l'exception de la Coupe du monde 1930, le groupe est toujours composé de joueurs des deux pays. À partir de 1930 et à l’exception notable du Croate [[Ante Mladinić]] au milieu des années 1970, les sélectionneurs lors des compétitions internationales sont toujours issus de la communauté serbe, et cela jusqu'en 1986. La nomination d'[[Ivica Osim]], un Bosniaque qui se revendique alors avant tout comme Yougoslave, coïncide avec la constitution d'une sélection particulièrement mixte, faisant un appel inédit aux différentes minorités du pays.

Le principal titre remporté par la sélection, la [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1960|médaille d'or aux Jeux olympiques de Rome en 1960]], est attribué à [[Aleksandar Tirnanić]], issu du [[OFK Belgrade|BSK Belgrade]], qui est alors accompagné de Dragomir Nikolić et [[Ljubomir Lovrić]], de l'[[FK Étoile rouge de Belgrade|Étoile rouge de Belgrade]]<ref name=intro/>.

Tirnanić est le technicien qui a géré le plus de rencontres de la sélection, indépendamment ou en commission (120 ou 125). Osim, le dernier sélectionneur, assure la plus longue série ininterrompue (51 matchs)<ref name=intro/>.

{| class="wikitable mw-collapsible mw-collapsed sortable alternance centre" style="text-align:center;"
|+Liste complète des sélectionneurs de la Yougoslavie<ref name=intro/>
! scope=col |Entraîneur
! scope=col |Période
|-
|align=left| [[Veljko Ugrinić]]||1920-1924
|-
|align=left| Todor Sekulić||1924
|-
|align=left| [[Dušan Zinaja]]||1924-1925
|-
|align=left| {{lien|Ante Pandaković|lang=hr}} ||1926-1930
|-
|align=left| [[Boško Simonović]]||1930-1932
|-
|align=left| Branislav Veljković||1933
|-
|align=left| [[Boško Simonović]]||1933-1934
|-
|align=left| {{lien|Ivo Šuste|lang=hr}}, Mata Miodragović, Petar Pleše||1934-1935
|-
|align=left| [[Boško Simonović]]||1935
|-
|align=left| Nikola Simić||1936
|-
|align=left| [[Svetozar Popović]]||1937-1938
|-
|align=left| [[Svetozar Popović]]||1939
|-
|align=left| [[Boško Simonović]]||1939
|-
|align=left| [[Boško Simonović]]||1939-1940
|-
|align=left| [[Svetozar Popović]]||1940-1941
|-
|align=left| [[Milorad Arsenijević]], [[Aleksandar Tirnanić]]||1946-1948
|-
|align=left| [[Milorad Arsenijević]]||1949-1952
|-
|align=left| [[Milorad Arsenijević]], [[Aleksandar Tirnanić]], [[Leo Lemešić]]||1952-1954
|-
|align=left| [[Branko Pešić]], [[Aleksandar Tirnanić]], [[Leo Lemešić]], [[Franjo Wölfl]], [[Milovan Ćirić]]||1954
|-
|align=left| [[Aleksandar Tirnanić]]||1955-1958
|-
|align=left| [[Aleksandar Tirnanić]], [[Ljubomir Lovrić]], [[Dragomir Nikolić]]||1959-1961
|-
|align=left| [[Ljubomir Lovrić]], [[Prvoslav Mihajlović]], {{lien|Hugo Ruševljanin}}||1961-1963
|-
|align=left| [[Ljubomir Lovrić]], {{lien|Hugo Ruševljanin}}||1963-1964
|-
|align=left| [[Ljubomir Lovrić]]||1964
|-
|align=left| [[Aleksandar Tirnanić]], [[Milan Antolković]], [[Miljan Miljanić]], [[Abdullah Gegiç]]||1965
|-
|align=left| [[Aleksandar Tirnanić]], [[Miljan Miljanić]], [[Rajko Mitić]], [[Vujadin Boškov]], [[Branko Stanković]]||1966
|-
|align=left| [[Aleksandar Tirnanić]], [[Miljan Miljanić]]||1966
|-
|align=left| [[Aleksandar Tirnanić]], [[Milan Antolković]], [[Miljan Miljanić]]||1966
|-
|align=left| [[Rajko Mitić]]||1967-1970
|-
|align=left| [[Vujadin Boškov]]||1971-1973
|-
|align=left| [[Miljan Miljanić]], Milan Ribar, {{lien|Sulejman Rebac}}, [[Tomislav Ivić]], [[Milovan Ćirić]]||1973-1974
|-
|align=left| [[Ante Mladinić]]||1974-1976
|-
|align=left| [[Ivan Toplak]]||1976-1977
|-
|align=left| [[Marko Valok]], {{lien|Stevan Vilotić}}, [[Gojko Zec]]||1977
|-
|align=left| [[Dražan Jerković]]||1978
|-
|align=left| [[Ante Mladinić]]||1978
|-
|align=left| [[Slavko Luštica]]||1978
|-
|align=left| {{lien|Stevan Vilotić}}||1978
|-
|align=left| [[Miljan Miljanić]]||1979-1982
|-
|align=left| [[Todor Veselinović]]||1982-1984
|-
|align=left| [[Miloš Milutinović]]||1984-1985
|-
|align=left| [[Ivan Toplak]], [[Ivica Osim]]||1986
|-
|align=left| [[Ivica Osim]]||1986-1992
|}

=== Joueurs emblématiques ===

{{article connexe|Liste des footballeurs internationaux yougoslaves}}

[[Fichier:Bundesarchiv Bild 183-N0703-0040, Fußball-WM, Schweden - Jugoslawien 2-1.jpg|thumb|left|[[Dragan Džajić|Džajić]] (ici à droite, en 1974), tenant du record du nombre de sélections.|alt=un footballeur parvient à centrer malgré l'action du dénfeseur]]
{| class="wikitable alternance floatright" style="margin-left:1em; text-align:center;"
|+Joueurs les plus capés<ref name="joeg-recintlp">{{lien web |url=http://www.rsssf.com/miscellaneous/joeg-recintlp.html |titre=Yugoslavia (Serbia (and Montenegro)) - Record International Players |éditeur=RSSSF |langue=en }}</ref>
|-
! scope=col | Sélections
! scope=col | Joueur 
! scope=col | Période
! scope=col | Buts 
|- 
| 85 || [[Dragan Džajić]] ||  1964-1979 ||  23
|- 
| 70 || [[Zlatko Vujović]] ||  1979-1990 ||  25
|- 
| 65 || [[Branko Zebec]] ||  1951-1961 ||  17
|- 
| 63 || [[Stjepan Bobek]] ||  1946-1956 ||  38
|- 
| 61 || [[Faruk Hadžibegić]] ||  1982-1992 ||  6
|}
{| class="wikitable alternance floatright" style="margin-left:1em; text-align:center;"
|+Meilleurs buteurs<ref name=joeg-recintlp/>
|-
! scope=col | Buts
! scope=col | Joueur
! scope=col | Période
! scope=col | Sélections 
|- 
| 38 || [[Stjepan Bobek]] ||  1946-1956 ||  63
|- 
| 37 || [[Milan Galić]] ||  1959-1965 ||  51
|- 
| 36 || [[Blagoje Marjanović]] ||  1926-1938 ||  57
|- 
| 32 || [[Rajko Mitić]] ||  1946-1957 ||  59
|- 
| 29 || [[Dušan Bajević]] ||  1970-1979 ||  37
|}

[[Artur Dubravčić]] reste le premier capitaine de l'histoire de la sélection, qui peut compter notamment sur [[Rudolf Rupec]], un ancien international autrichien. Parmi les titulaires récurrents, [[Emil Perška]] participe aux trois premières olympiades de 1920, 1924 et 1928, et [[Milutin Ivković]] est le premier à atteindre le cap des 20 sélections début 1930. [[Blagoje Marjanović]], longtemps meilleur buteur de la sélection avec 36 buts en 57 matchs entre 1926 et 1938, est une vedette d'avant-guerre. Ivković et Marjanović sont de la première victoire de prestige de la sélection, contre le [[Équipe du Brésil de football|Brésil]] lors de la [[Coupe du monde de football de 1930|Coupe du monde de 1930]] à [[Montevideo]] (2-1), tout comme [[Aleksandar Tirnanić]] et [[Milorad Arsenijević]], deux autres cadres de l'équipe. La Yougoslavie présente ce jour-là la plus jeune équipe de l'histoire de la [[Coupe du monde de football|Coupe du monde]] avec 21 ans et 258 jours de moyenne<ref name=recordscm/>. Pour la compétition l'équipe est pourtant privée de plusieurs de ses meilleurs joueurs de Croatie, parmi lesquels [[Maksimilijan Mihelčič]], [[Danijel Premerl]] et [[Antun Bonačić]]<ref name=intro/>.

Après la guerre, la sélection renaît de ses cendres avec une impressionnante génération de talents, qui ont l'interdiction de jouer à l'étranger avant d'avoir 27 ans<ref>{{lien web |url=http://www.eurosport.fr/football/world-cup-qualification-uefa/2014/croatie-serbie-le-football-autre-victime-des-guerres-de-l-ex-yougoslavie_sto3675433/story.shtml |titre=Croatie-Serbie : Le football, autre victime des guerres de l'ex-Yougoslavie | date=20 mars 2013 | éditeur=[[Eurosport]]}}</ref>. La sélection va atteindre plusieurs fois la finale des Jeux olympiques : le gardien de but [[Vladimir Beara]], considéré comme le meilleur de l'histoire de la sélection<ref>{{lien web |url=https://www.theguardian.com/football/2008/aug/05/europeanfootball |titre=Meet Yugoslavia's ballerina Beara, once the best keeper in the world |langue=en |date=5 août 2008 |auteur=Jonathan Wilson | éditeur=[[The Guardian]] }}</ref>, le défenseur [[Ivan Horvat]], le demi [[Prvoslav Mihajlović]], les attaquants [[Stjepan Bobek|Bobek]] et [[Vujadin Boškov|Boškov]], les frères [[Željko Čajkovski|Željko]] et [[Zlatko Čajkovski]]. Bobek est avec 38 buts l'attaquant le plus prolifique de l'histoire de la sélection yougoslave, devant Marjanović. International de 1946 à 1956, il a aussi longtemps détenu le record du nombre de capes en équipe nationale<ref>{{lien web |url=http://balkans.courriers.info/article15753.html |titre=Stjepan Bobek, la légende du football yougoslave, décède à l’âge de 86 ans |éditeur= [[Le Courrier des Balkans]] |auteur=Loïc Tregourès |date=22 août 2010}}</ref>. En 1953, dans le cadre du match-évènement entre l'Angleterre et le « Reste de l'Europe » pour les 90 ans de la [[Fédération anglaise de football|Fédération anglaise]], quatre Yougoslaves sont appelés : Beara, Čajkovski, [[Branko Zebec]] et [[Bernard Vukas]]<ref name=intro/>.

{{encadré texte
|align = left
|width = 300px
|texte = Le onze vainqueur de la finale des [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1960|Jeux olympiques de 1960]] est le suivant : [[Blagoje Vidinić|Vidinić]] — [[Novak Roganović|Roganović]], [[Fahrudin Jusufi|Jusufi]] — [[Željko Perušić|Perušić]], [[Vladimir Durković|Durković]], [[Ante Žanetić|Žanetić]] — [[Andrija Anković|Anković]], [[Željko Matuš|Matuš]], [[Milan Galić|Galić]] (capitaine), [[Tomislav Knez|Knez]], [[Bora Kostić|Kostić]]. Galić, Matuš et Kostić sont les buteurs. Leurs remplaçants sont Kozlina, [[Dušan Maravić|Maravić]], [[Milutin Šoškić|Šoškić]], [[Silvester Takač|Takač]], [[Žarko Nikolić|Nikolić]], [[Velimir Sombolac|Sombolac]] et [[Zvonko Bego|Bego]]<ref>{{lien web |url=http://www.rsssf.com/tableso/ol1960f.html |titre=Games of the XVII. Olympiad | éditeur=RSSSF |langue=en}}</ref>.
}}
Il faut quatre finales olympiques à la Yougoslavie pour enfin remporter la médaille d'or en 1960. Parmi les champions olympiques, les joueurs majeurs sont [[Milan Galić]] et [[Fahrudin Jusufi]] du [[FK Partizan Belgrade|Partizan]], [[Vladimir Durković]] et [[Bora Kostić]] de l’[[Étoile rouge de Belgrade (football)|Étoile rouge]], [[Željko Perušić]] et [[Željko Matuš]] du [[Dinamo Zagreb]]. Un groupe très proche atteint la finale de l'Euro 1960 mais s'y incline<ref name="fifa1960">{{lien web |url=http://fr.fifa.com/tournaments/archive/tournament=512/edition=197075/matches/match=32063/report.html |titre=Tournoi Olympique de Football Rome 1960. Finale Yougoslavie - Danemark 3:1 | éditeur=[[FIFA]] }}</ref>. Le défenseur [[Vladimir Durković|Durković]] et les attaquants [[Dragoslav Šekularac|Šekularac]], [[Bora Kostić|Kostić]] et [[Milan Galić|Galić]] figurent dans l'équipe-type du tournoi<ref>{{lien web | url=http://fr.uefa.com/uefaeuro/news/newsid=1592130.html |titre=1960 - Équipe du tournoi | éditeur=[[UEFA]]}}</ref>. En 1962, la Yougoslavie termine {{4e}} de la Coupe du monde. [[Dražan Jerković]] termine co-meilleur buteur de la compétition et [[Dragoslav Šekularac]] apparaît dans l'équipe type de la compétition<ref name=intro/>. [[Josip Skoblar]] fait alors ses débuts en attaque ; il sera en 1971 (quatre ans après sa dernière sélection) le premier Yougoslave à remporter le [[Soulier d'or européen]] en 1971, alors qu'il porte les couleurs de l'[[Olympique de Marseille]]. Malgré les bons résultats du [[FK Partizan Belgrade|Partizan Belgrade]] et du [[Dinamo Zagreb]] sur la scène européenne, et l'éclosion de [[Velibor Vasović]] et du gardien [[Milutin Šoškić|Šoškić]] au Partizan, de Jerković, [[Vlatko Marković|Marković]] et [[Slaven Zambata|Zambata]] au Dinamo, la sélection n'obtient pas de résultat notable lors des compétitions suivantes<ref name=intro/>.

{{encadré texte
|align = right
|width = 300px
|texte = Le onze finaliste de l'[[Championnat d'Europe de football 1968|Euro 1968]] est le suivant : [[Ilja Pantelić|Pantelić]] - [[Mirsad Fazlagić|Fazlagić]], [[Milan Damjanović|Damjanović]], [[Blagoje Paunović|Paunović]], [[Dragan Holcer|Holcer]] - [[Ilija Petković|Petković]] puis [[Idriz Hošić|Hošić]], [[Jovan Aćimović|Aćimović]], [[Vahidin Musemić|Musemić]], [[Dragan Džajić|Džajić]] - [[Miroslav Pavlović|Pavlović]], [[Dobrivoje Trivić|Trivić]]. Džajić ouvre la marque lors du premier match.
}}
En 1968, les Yougoslaves sont tout proches de remporter le championnat d'Europe. Ils disposent alors avec [[Dragan Džajić]], vedette de l’Étoile rouge, d'un ailier gauche de grand talent, considéré comme un des meilleurs spécialistes de l'histoire. Džajić brille par sa polyvalence, qui lui permet d'être aussi bien ailier, buteur, passeur que tireur de coup franc<ref name=donqui/>. Cette année-là, il est nommé meilleur joueur du [[Euro 1968|championnat d'Europe]] et termine {{3e}} au classement du [[Ballon d'or]]<ref>{{lien web|url=http://www.goal.com/en-india/news/477/euro-2012/2012/05/28/3125174/euro-1968-legends-dragan-dzajic-yugoslavia |titre=Euro 1968 Legends: Dragan Dzajic, Yugoslavia |auteur=Akshay Makhija |site=Goal.com |langue=en}}</ref>. Avec 85 sélections de 1964 à 1979, Džajić détient le record du nombre de capes avec la Yougoslavie. Lors de l'Euro 1968, le défenseur droit [[Mirsad Fazlagić]] et l'infatigable milieu [[Ivica Osim]] accompagnent Džajić au sein de l'équipe-type du tournoi<ref>{{lien web | url=http://fr.uefa.com/uefaeuro/finals/history/memories/newsid=1608425.html |titre=1968 - Équipe du tournoi | éditeur=[[UEFA]]}}</ref>. Le gardien de but [[Ilija Pantelić]] et l'attaquant [[Vahidin Musemić]] sont deux autres piliers de cette sélection<ref name=donqui/>.

Le milieu des années 1970 est une nouvelle période de bons résultats. Le gardien de but est [[Enver Marić]]. La défense est solidement assurée par les [[Ivan Buljan|Buljan]] et [[Josip Katalinski|Katalinski]], l'entre-jeu occupé par [[Branko Oblak|Oblak]], [[Vladimir Petrović (football, 1955)|Petrović]] et [[Jovan Aćimović|Aćimović]], l'attaque menée par l’inoxydable Džajić ou encore [[Ivica Šurjak|Šurjak]]<ref name=donqui/>… L’Étoile rouge de Belgrade de Petrović, le capitaine, et [[Dušan Savić (football, 1955)|Savić]], le buteur, atteint la finale de la [[Coupe UEFA 1978-1979]]<ref name=intro/>.

La dernière génération restera peut-être comme la plus brillante de toutes sur le papier<ref name=intro/>. Elle rassemble entre autres les Croates [[Davor Šuker|Šuker]], [[Zvonimir Boban|Boban]], [[Robert Prosinečki|Prosinečki]], [[Robert Jarni|Jarni]], [[Alen Bokšić|Bokšić]] et [[Igor Štimac|Štimac]], les Serbes [[Dragan Stojković|Stojković]], [[Vladimir Jugović|Jugović]], [[Siniša Mihajlović|Mihajlović]], les Monténégrins [[Dejan Savićević|Savićević]], {{2e}} au [[Ballon d'or 1991]], et [[Predrag Mijatović|Mijatović]], le Macédonien [[Darko Pančev|Pančev]], [[Soulier d'or européen]] en 1991, etc. Malgré le support et l'expérience des [[Safet Sušić|Sušić]], [[Faruk Hadžibegić|Hadžibegić]], [[Davor Jozić|Jozić]] et [[Zlatko Vujović|Vujović]]<ref name=donqui/>, elle est éliminée en quart de finale de la Coupe du monde 1990 et n'aura pas le temps de remporter les titres que sa victoire en [[Coupe du monde de football des moins de 20 ans 1987|Coupe du monde des moins de 20 ans 1987]] lui permettait d'espérer<ref name=oldschoolpanini/>. Lors de la [[Coupe du monde de football de 1998|Coupe du monde 1998]], les Serbo-Monténégrins (en tant que « [[république fédérale de Yougoslavie]] ») et les [[équipe de Croatie de football|Croates]] ne s'inclineront respectivement qu'en {{8e}} et en demi-finale, face aux [[Équipe des Pays-Bas de football|Pays-Bas]] et à la [[Équipe de France de football|France]], pays hôte et futur vainqueur.

== Statistiques ==
=== Nations rencontrées ===
{{Article détaillé|Liste des matchs de l'équipe de Yougoslavie de football par adversaire}}

D'après la Fédération de Serbie de football, la sélection de Yougoslavie a disputé 511 matchs dans son histoire<ref group=Note name=bra/>. À ses débuts, elle privilégie les rencontres au sein de [[Petite Entente|la Petite entente]] (Tchécoslovaquie, face à laquelle elle dispute leur premier match respectif, et Roumanie, face à laquelle elle dispute 41 matchs au total), et plus généralement ses voisins géographiques, notamment dans le cadre de la [[Coupe des Balkans des nations|Coupe des Balkans]]<ref name=intro/>.

[[Fichier:Bilan Yougoslavie.svg|thumb|upright=4.0|center|'''Nombre de matchs disputés contre l'équipe de Yougoslavie de football :'''
{{Début de colonnes|nombre=2}}
{{Légende/Début}}
{{Légende|#FFAAAA|Moins de cinq matchs}}
{{Légende|#FF5555|De cinq à neuf matchs}}
{{Légende|#FF0000|De dix à vingt matchs}}
{{Légende|#AA0000|Plus de vingt matchs}}
{{Légende|#550000|Plus de quarante matchs}}
{{Légende/Fin}}
{{Fin de colonnes}}|alt=Carte mondiale colorée]]

En 17 matchs avec l'[[Équipe d'Union soviétique de football|Union soviétique]], la Yougoslavie ne l'emporte que deux fois et s'incline à onze reprises, notamment lors d'une finale de championnat d'Europe et une finale olympique. Le premier match entre les deux pays, sur fond de tension politique croissante entre [[Josip Broz Tito|Tito]] et [[Joseph Staline|Staline]], les dictateurs des deux pays, s'achève sur un spectaculaire match nul 5-5.

Les sélections de Yougoslavie et du [[Équipe du Brésil de football|Brésil]] nourrissent également une relation particulière, née lors de leur première confrontation lors de la [[Coupe du monde de football de 1930|Coupe du monde de 1930]]. En 15 matchs<ref group="Note" name="bra">Le second match en date de la Yougoslavie contre le Brésil, un match amical joué après la Coupe du monde 1930 au Brésil, n'est pas reconnu par la Fédération yougoslave de football mais par la Fédération brésilienne. Cf. {{lien web |url=http://www.11v11.com/teams/brazil/tab/opposingTeams/opposition/Yugoslavia |titre=Brazil national football team: record v Yugoslavia |site=11v11.com |langue=en}}.</ref>, les « Brésiliens de l'Europe » remportent uniquement deux de leurs premières confrontations.

{| class="wikitable centre alternance sortable" style="text-align:center;"
|+{{nobr|Bilan de la Yougoslavie face aux sélections affrontées plus de dix fois<ref name=intro/>}}
! scope=col | Adversaire
! scope=col | Victoires
! scope=col | Matchs nuls
! scope=col | Défaites
! scope=col | Total
|-
|align=left| {{ROU football}}||18||5||18||41
|-
|align=left| {{TCH football}}||9||4||18||31
|-
|align=left| {{HUN football}}||5||9||15||29
|-
|align=left| {{BUL football}}||17||5||6||28
|-
|align=left| {{GER football}}||8||3||14||25
|-
|align=left| {{FRA football}}||10||7||8||25
|-
|align=left| {{GRE football}}||16||2||2||20
|-
|align=left| {{ITA football}}||4||6||8||18
|-
|align=left| {{AUT football}}||8||4||5||17
|-
|align=left| {{POL football}}||7||4||6||17
|-
|align=left| {{URS football}}||2||4||11||17
|-
|align=left| {{ESP football}}||5||4||7||16
|-
|align=left| {{ENG football}}||4||5||5||14
|-
|align=left| {{BRA football}}||2||6||6 (7)<ref group=Note name=bra/>||14 (15)<ref group=Note name=bra/>
|-
|align=left| {{NOR football}}||9||1||2||12
|-
|align=left| {{BEL football}}||5||2||4||11
|-
|align=left| {{SWE football}}||5||2||4||11
|-
|align=left| {{TUR football}}||7||3||1||11
|}

=== Records ===

En termes de résultat record, ses plus larges victoires l'ont été contre le [[équipe du Venezuela de football|Venezuela]] (10-0) en [[Coupe de l'Indépendance du Brésil]] le {{date|14|juin|1972|en football}}, contre l'[[Équipe d'Inde de football|Inde]] (10-1) aux [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1952|Jeux olympiques de 1952]] le {{date-|15 juin}} et contre le [[Équipe de République démocratique du Congo de football|Zaïre]] (9-0) lors de la [[Coupe du monde de football de 1974|Coupe du monde 1974]] le {{date-|18 juin}}, égalant ainsi l'[[Statistiques et records de la Coupe du monde de football#Matchs|écart record dans la compétition]]<ref name="recordscm">{{lien web |url=https://www.linternaute.com/sport/foot/coupe-du-monde-de-foot/records.shtml |titre=Les records de la Coupe du monde | éditeur=[[L'Internaute]] |date=mai 2010}}</ref>.

Ses plus larges défaites, sur le même score de 0-7, datent des années 1920 : le premier match de son histoire, face à la [[Équipe de Tchécoslovaquie de football|Tchécoslovaquie]] le {{date|28|août|1920|en football}} lors [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1920|Jeux olympiques de 1920]] ; le premier tour des [[Football aux Jeux olympiques d'été de 1924|Jeux olympiques de 1924]] face à l'[[Équipe d'Uruguay de football|Uruguay]], la meilleure sélection du monde à l'époque ; enfin un match amical face à la Tchécoslovaquie à Prague le {{date-|28 octobre 1925}}<ref name=intres20/>.

== Notes et références ==
{{Autres projets
| commons = Category:Yugoslavia national football team
}}
'''Notes'''
{{Références|groupe=Note}}
'''Références'''
{{références}}

== Bibliographie ==
* Loïc Tregourès, ''Le Football dans le chaos yougoslave'', Non-Lieu, 2019.
{{...}}

{{Palette|Équipe de Serbie de football|Équipes nationales masculines UEFA|Équipe nationale disparue|Football yougoslave}}
{{Portail|football|Yougoslavie}}
{{Bon article|vote=BA|oldid=99856899|date=9 janvier 2014}}

{{DEFAULTSORT:Equipe de Yougoslavie de football}}
[[Catégorie:Équipe de Yougoslavie de football| ]]